Bref, il existe bel et bien un réel (cette question métaphysique est donc réglée ), et c'est en interaction avec lui que se déploie notre pensée, notre corps, etc., d'ailleurs tu l'écris toi-même puisqu'il y a « autant d’attitudes possibles par rapport au réel et que chacune de ces attitudes induit une façon d’être et un rapport au monde particulier sans que, la plupart du temps, nous en soyons même conscient ».
Bon, tu vas m'écrire : « Certes mais ce réel on n'en connaît pas la nature ultime » et là il faudra bien se retrancher derrière ce que l'on en connaît factuellement et qui mêle nos perceptions, nos capacités cognitives, nos expériences, le tout étayé d'outils, de technologie, de science et de philosophie, etc. On est sans doute loin d'appréhender tout le réel, et rien ne permet même d'envisager que cela soit possible.
Ce réel répond à ce que pourrait être un dieu des athées ; on peut le nommer l'Univers, la Nature, le Cosmos. Il englobe l'énergie et son pendant, la matière, il s'y développe localement des structures de plus en plus complexes dont notre cerveau est le sommet, à l'aune de nos connaissance actuelles, et il y a fort à penser que la conscience émerge de cette complexité, selon des modalités qui nous échappent.
Reste donc ce second sujet, celui de la conscience. Pour ma part, je ne sais pas très bien ce qu'est "la" conscience (et encore moins une conscience ultime ou cosmique ), je ne suis pas persuadé que les consciences individuelles soient reliées en une sorte de réseau (même si des idées collectives peuvent apparaître, une société étant une sorte de super-organisme dont les individus sont les cellules, en tout cas d'un point de vue analogique et à la façon dont on peut qualifier la terre d'être vivant en la nommant Gaïa, sans pour attribuer à cette Gaïa une existence propre) et encore moins qu'il existe une sorte de flux de conscience universelle qui serait filtré par nos cerveaux qui agirait comme une « vanne de réduction » ou de « filtre ».
Patrick, si tu ne devais garder qu'un argument et un seul, l'argument le plus inattaquable selon toi, pour nous convaincre que la conscience n'est pas le fruit émergent de notre activité cérébrale, qu'elle est extérieure à nous, qu'elle est première (à la matière, au Cosmos, à la vie) et non un phénomène émergent, quel serait-il ?