Sans parler de ciblage grâce au big data, le fait est que de plus en plus de personnes limitent leur prise d'information aux réseaux sociaux. Ce matin, une courte émission intéressante sur ce point sur France Inter. En substance:
Le gros problème de cette manière de faire, c'est que le moteur de suggestion va proposer essentiellement des infos susceptibles de nous intéresser, c'est-à-dire ce qui va déjà dans le sens de notre opinion ainsi que de celles de nos contacts. L'algorithme de suggestion agit comme un entonnoir sur le champs de l'information, le consommateur est heureux d'être conforté dans son opinion, mais en contrepartie invisible il a la certitude de ne rien apprendre de drastiquement nouveau. Bien qu'un travail de fact checking ait été publié sur Trump, ces informations n'ont pas été suggérées à ces consommateurs d'info (40% des américains ont limité la source de leur prise d'information à leur réseau social).
Accessoirement, le contenu de facebook étant fermé, il est très difficile de savoir ce qui s'y échange et surtout en quelle quantité (je n'y connais rien, je ne fais que résumer ). Ceci fournit un élément d'explication supplémentaire à la déroute des journalistes/sondeurs, qui n'avaient pas accès à cet iceberg.
Bref, si limiter sa prise d'info à BFM TV ou le monde n'est pas très heureux, se cantonner à son compte facebook ou tweeter n'est pas beaucoup mieux. Le mode de diffusion de l'information a changé, et tout comme avec l'arrivée de la télé dans les années 60 (cf la campagne de Kennedy Vs Nixon), celui/celle qui sera élu(e) aura eu à coup sûr dans la stratégie une meilleure compréhension des rouages de ce nouveau vecteur.