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Marc Page

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Tout ce qui a été publié par Marc Page

  1. Merci pour cette nouvelle interview qui constitue pour moi un petit souvenir supplémentaire de ce petit congrès Belge dense, de qualité et fort sympathique. Celui de cette année tombe malheureusement le même jour que le concours des close-up d'or auquel je vais aller mais je me rattraperai l'année prochaine ! Et cette fois, il faudra qu'on se pose pour bavarder un peu ! Sinon, Jean Merlin transpire la passion, le bon sens et la bienveillance dans cette vidéo. Contrairement à ce qu'il croit, les jeunes magiciens créatifs existent en Europe et même en France. En magie de scène, il est vrai qu'il y en a très très peu mais on ne peut pas dire qu'il n'y en a pas : Xavier Mortimer (le magicien Européen le plus créatif à mon sens, sans doute même un des plus créatifs au monde), Cyril Harvey, les French Twins, Eric Antoine (quoi qu'on en dise, il a su se créer un personnage, un style). Sans parler des "plus anciens" toujours très actifs comme Gaëtan Bloom ou de ceux dont on entend peu parler comme Alain De Moyencourt. Je ne pense pas que la créativité soit morte en France et en Europe. En revanche, il est clair qu'elle est très (trop ? c'est une question de point de vue) centrée sur le close-up. Mais le plus gros problème, à mon sens, est que nous avons perdu : - le sens de ce que j'appellerai le "bagoût" : quand on voit Jean Merlin, quand on voit Gaëtan Bloom, Alain De Moyencourt, quand on voyait Dominique (le pickpocket, qui est toujours vivant et que j'avais découvert grâce à Jean Merlin), Paul Daniels, Aldo Colombini, Paul Potassy, ... - l'originalité : aujourd'hui on cherche à être moderne, pas à être original. On croit (à tort) que modernité et originalité vont de paire mais c'est faux. Etre original, c'est sortir du lot, c'est présenter complètement autre chose que ce que font les autres et pas une version de... Etre moderne, c'est présenter les routines "à la mode", bref, c'est présenter ce que tout le monde présente en ce moment. En fin de compte, être moderne, c'est faire comme la majorité des autres, c'est faire "comme tout le monde" ! Ce qui est moderne aujourd'hui ne le sera plus demain. L'originalité en revanche est intemporelle mais demande plus de recherches et donc plus de travail. - la diversité : nous sommes trop centré sur le close-up et en particulier sur un support, les cartes. Je ne dis pas qu'il n'est pas possible de créer de très bon spectacles uniquement basé sur ce support. Juste que je trouve que la magie manque de diversité aujourd'hui, que ce soit en termes d'effets, de supports ou de styles de présentation. Côté scène, et à l'échelle mondiale, nous sommes trop centrés sur la performance (manipulations, musiques épiques, chorégraphie de grandes illusions trop lourdes, théatralisation qui sonne souvent creux à la "Amour, gloire et beauté" ou "Insaisissables"). Il y a des exceptions bien sûr mais il est vrai que Pavel, Tony Slydini, Ricardo Fantasio, Pierre Brahama, Salvano, etc... attendent encore leurs successeurs (dans le genre magie de scène générale, effets et supports variés, numéros originaux, qui sortaient vraiment du lot à l'époque et le seraient encore aujourd'hui). On classe tout de suite un Salvano et son numéro de verres dans "classique", "magie traditionnelle" mais en dehors du costume et de la musique, ce numéro sortirai toujours du lot aujourd'hui. Même chose pour le numéro de Brahama, ceux de Slydini ou de Pavel (pour ne donner que quelques exemples concrets car si vous voulez, j'ai une liste plus...allongée). Je rejoint Jean Merlin sur son avis par rapport aux livres et aux vidéos. La vidéo reste pour moi le meilleur support pour apprendre une technique mais les livres nécessitent une interprétation, ils nous obligent à visualiser, à imaginer ce que nous lisons et donc à nous mettre en situation dans notre tête. Souvent, tout n'est pas dit, tout n'est pas écrit et il faudra compléter, suggérer, deviner, rechercher comment mettre en œuvre telle ou telle chose. Notre cerveau va imaginer un contexte, créer un environnement dans lequel nous nous voyons en train de réaliser la routine que nous lisons. C'est un bon vecteur de créativité, d'originalité. Au pire, cela apporte un minimum de personnalisation. Pour donner suite au Merlin Days (il dit dans l'interview rechercher un nouveau concept), j'ai quelques idées en tête et j'en discuterai directement avec lui à l'occasion parmi d'autres choses (ses derniers livres, Las Vegas, j'ai quelques gros sujets à aborder avec lui). Je rejoint aussi Jean Merlin lorsqu'il dit qu'on ne peut bâtir du neuf sans connaître ce qui s'est déjà fait sinon, comme l'avait écrit Claude Rix en titre de certaines de ses interventions dans une revue : "Rien de nouveau sous le Soleil". En bref, en réinvente. Et ceux qui croient qu'on ne peut plus rien créer se trompent : il reste encore pas mal d'effets non exploités ou très peu, une infinité de supports qui n'ont jamais été utilisé ou presque et des idées de mise en scène auxquelles personne n'a encore songé. Je pourrai développer mais là, on est dans une discussion liée à une interview et j'ai assez dérivé comme ça pour aujourd'hui (et puis je ne sais pas si ma vision des choses intéresse vraiment du monde). Enfin, voilà ce que cette petite interview me rappelle (souvenir de congrès), m'inspire et sur quoi elle me fait réfléchir encore plus ou conforte la vision que j'ai de l'illusionnisme.
  2. "in french : les foulards avec les deux nœuds" Ceux qui l'ont déjà vu en vrai ou dans ses dvds présenter sa routine de foulards sympathiques comprendrons. Il parlait au moins 5 langues couramment (Français, Anglais, Allemand, Russe, Espagnol).
  3. Ce que j'ai le plus apprécié chez lui (dans ses vidéos, je ne l'ai jamais vu en vrai malheureusement), c'est son bagou et son incroyable histoire (en Russie, durant la guerre, "Artiste !", les dédicaces sur la boîte de cigares...). Sa routine far, les foulards sympathiques, qu'il a présenté dans mille et une conditions différentes et avec laquelle il a toujours eu du succès. Elle comporte un passage assez culoté techniquement mais reste une des plus belles dans le genre. Il revendiquait l'invention du principe Brainwave (à distinguer du jeu invisible). Vrai ou non, on a toutes les raisons de croire qu'il était de bonne foi (qu'il a trouvé le principe tout seul de son côté) et il nous laisse, dans tout les cas, bon nombre d'enseignements en plus d'histoires passionnantes à raconter. Qu'il repose en paix. De temps en temps, nous donnerons un avenir à son travail et à ses histoires, comme tous les magiciens qui nous ont quitté et pour lesquels on a de l'estime.
  4. Puisque ces rencontres seront bien réelles et que l'on passe par conséquent du virtuel au réel, je propose comme nom : "Au delà du virtuel".
  5. La routine est sympa et bien exécutée techniquement, on ne s'attend pas au final, mais je trouve gênant (y compris pour des profanes) de ne pas pouvoir montrer les cartes noires au départ. D'autre part, le Olram vers la fin peut être gênant car étant donné que depuis le début, les spectateurs n'ont vu qu'une carte noire (le 8 de trèfle), ils risquent de remarquer une répétition. Une solution serait d'utiliser deux sets de cartes identiques comme dans de nombreuses routines de petits paquets de Dominique Duvivier ou deux messages comme Blake Eduardo (Ici et Là) ou deux couleurs, des images de bébés filles/garçons, des personnages bons/mauvais, des symboles, etc... bref toute autre visuel permettant de justifier d'avoir deux groupes de cartes identiques et pouvant servir de support à un texte un peu plus élaboré. Après, les routines sans histoires sont parfois bien aussi. Je ne veux pas te forcer à écrire une histoire. Je suggère juste une possibilité. L'idée principale (que je n'ai pas été cherché bien loin puisque bien d'autres l'ont eu avant moi) étant d'utiliser deux séries de cartes identiques pour palier à certains problèmes de répétitions dans les différents comptages. Enfin, je pense qu'il faudrait changer la façon de te débarrasser de certaines cartes à la fin ou de garder la même méthode mais de trouver une justification simple pour retoucher au jeu (enchaîner immédiatement sur autre chose avec le jeu ?). Prendre le jeu pour le reposer à ce moment peut parfaitement passer devant des profanes étant donné qu'ils sont encore en train de "digérer" le climax mais si tu peux trouver plus propre ou justifier cette démarche, ça ne pourra être que mieux. En espérant ne pas t'avoir découragé avec mes quelques critiques, je te souhaite bonne continuation.
  6. Il y a ce genre de carte dans les jeux de cartes spéciaux (gaffed decks) de Daniel Garcia et Wayne Houchin. Sinon tu peux simplement ajouter au feutre indélébile à pointe fine (genre marqueur pour transparents ou pour CDs/Dvds) une bulle avec un message (comme les personnages de bande dessinée).
  7. Je suis allé revoir cette pièce cet été (je l'avai déjà vu l'année dernière à Montparnasse) au théâtre de la Renaissance. Certains acteurs avaient changés mais j'ai eu plaisir à la revoir. Le monsieur qui joue à la fois le narrateur, l'horloger, l'antiquaire et Torrini a une voie très agréable et très adaptée à ce genre de rôle. Le texte comme la mise en scène sont très bons et réalisés avec assez peu de moyens (bon, il y a quand même une Pepper Ghost, de la vidéoprojection pour encadrer la scène et afficher les traductions lorsque Torrini et sa femme parlent en italien, des effets de fumée et de lumière reposant sur du matériel de précision, etc...) mais niveau décor, avec deux panneaux, un guéridon et quelques objets, il prend forme et se modifie rapidement et facilement au gré des changements d'époques (la pièce tourne en permanence autour de trois époques : celle de Jean-Eugène ROBERT-HOUDIN, celle de Georges Méliès et celle du couple dont on suit la rencontre, les années 80 je pense). On sent que l'auteur de la pièce a lu les confidences d'un prestidigitateur et le livre de Madeleine Malthète Méliès sur la vie de son grand-père. Tous les éléments principaux y sont, y compris et surtout les éléments romancés comme le recueil de M. Robert-Houdin par Torrini dont on sait aujourd'hui avec certitude qu'il est une invention du maître ou l'erreur de la libraire sur laquelle on a toujours eu des doutes. N'oublions pas au passage les récits ou allusions à l'automate joueur d'échec de Von Kempelen et au canard de Vaucanson. Ces petites histoires ont un côté fantastique qui réveillent l'enfant qui est en nous, l'attrait pour les choses que nous qualifions aujourd'hui de steampunk ou de rétrofuturiste (du moins, c'est ce genre de chose qui en constituent des sources d'inspiration comme les livres de Jules Vernes). Je ne puis donc que vous inviter à aller voir ou revoir cette pièce et je pense qu'elle est encore plus passionnante pour les passionnés de magie que nous sommes car vous pourrez mettre des images et des voix sur certaines de vos lectures. Elle en vaut vraiment la peine.
  8. Vendredi et samedi dernier, j'étais sur une aire d'autoroute pour faire la promotion du parc Nigloland. Nous dormons sur place et au petit-déjeuner de samedi, mes collègues m'ont parlé de l'émission (que j'avais loupé car je ne le savais pas et regarde rarement la télé). Ils ont été subjugués. Ils m'ont en particulier parlé de la routine de Viktor Vincent avec l'annuaire et d'une boîte d'où ils sortaient tous. Samedi soir, j'ai enchaîné avec un close-up pour un anniversaire et à plusieurs tables ont m'a parlé de l'émission et encore une fois, c'est la routine avec l'annuaire dont on me parlait d'entrée. Hier, sur un vide-grenier, j'ai acheté des fausses pâtisseries miniatures et quand la vendeuse m'a demandé où j'allai les mettre, je lui ai répondu que j'allai les utiliser pour un petit numéro de magie. Elle m'a alors demandé si j'avais vu l'émission de la veille et... elle aussi elle m'a mentionné l'annuaire ! ça m'a fait tout drôle, j'avais l'impression que tout le monde s'intéressait à la magie d'un coup ! Je viens de regarder l'émission. Je l'ai trouvée bien. Oui il y a un peu de preshow mais pas autant que certains le disent ! Deux fois en tout et pour tout : une fois pour Antonio au début et une fois pour Luc Langevin et sa grenouille (et encore, pour ce dernier, il pourrait ne pas y en avoir. En tout cas, j'aurai quelques solutions). Pour les lunettes, ce n'est pas du preshow mais de "l'instantané". Ces méthodes réduisent le mérite des artistes mais ne rendent pas ces numéros moins bluffants. Moi aussi je préfère les numéros reposant sur des méthodes moins "faciles" (je met des guillemets car ce n'est parfois pas si facile que ça, il y a quand même une prise de risque) mais bon, une ou deux fois dans une émission assez longue comme celle-ci, ça va. Il est évident qu'on a dit aux célébrités de faire en sorte que l'émission soit la plus extraordinaire possible. Du coup elles en font parfois un peu des caisses dans leurs réactions et commentaires (elles amplifient au maximum les effets) et ne vont pas chercher à faire planter les numéros mais elles ne sont pas complices pour autant. Pour les f****** de Luc Langevin. Il a fait 8 fois le même, et alors ? Moi ça ne me choque pas. Au contraire, je dirais même que si il les avait fait différents, cela aurait en partie cassé le rythme et éveillé des soupçons (pour à untel il la ferait choisir comme ça et à un autre comme ça ?). Là c'est simple, direct et fait sans y attaché une grande importance : plusieurs personnes ont pris une carte au hasard. Point. Concernant Caroline et son "niveau", qu'importe, ce n'est pas un concours. Elle a son charme, ce qu'elle a présenté était bon. La petite combinaison matérialisation d'une lampe sortie d'un tableau, d-light, lampe qui s'allume, détecte les mensonges et finit par léviter et se briser, désolé mais c'était beau et bluffant ! Tout était bien présenté : bonne synchronisation pour l'extraction de la lampe et pour les séquences d'allumage, bonne gradation dans les effets et final inédit. On sent que le numéro a été écrit et mis au point avec intelligence. Marc Antoine a réalisé certaines choses, nul doute là dessus mais je pense que Caroline Marx a trouvé son petit enchaînement toute seule et c'était bien trouvé ! Même chose pour le bonneteau. Si ça se trouve, elle a présenté cette routine juste à cause de remarques sur le bonneteau de la première émission où là, il y avait une combinaison entre routines réelles (bonneteau et bill sw****) et trucages vidéos. Là c'était plus discutable mais la petite séquence était plus présenté comme une caméra caché, comme une plaisanterie. Dans cette troisième émission, elle a repris une partie (la meilleure partie) d'un bonneteau merveilleux créé par Wolfgang Moser qu'elle a combiné avec la dernière version de transformations de billets de Richard Sanders. Là aussi, c'était certes simple techniquement mais joli et bien vu en terme d'enchaînement. Elle a montré d'une certaine manière qu'elle pouvait présenter en vrai les effets présentés avec trucage vidéo dans la séquence "gag" de la première émission. Pour la version de la chaise de De Kolta par Enzo Wayne tout comme pour le voyage dans le temps de Luc Langevin. Oui, on les a déjà vu et revus mais on est des magiciens, on regarde beaucoup d'émissions et spectacles où ces artistes apparaissent donc forcément, il faut s'attendre à revoir parfois les mêmes. McBride, ça fait des années que je le vois faire le même numéro de manipulation, Nestor Hato aussi et il y en a à la pelle comme ça. Cela ne les empêche pas de se renouveler pour le reste. Ils ont juste leur numéros far, leur bébé qu'ils mettent en avant. Non, vraiment, j'ai passé un bon moment et au regard des retours que j'ai eu un peu de tout côtés, cette émission a marqué les esprits et positivement. Pour ce qui est des concepts d'émissions, mes préférences rejoindrons également celles de Loïc. A savoir que j'aimerai voir plus de retransmissions télévisuelles de spectacles en théâtre. Dernièrement, je viens d'en voir une d'un spectacle de Derren Brown. Je suis certain qu'en live, c'est encore autre chose mais pour ceux qui n'ont pas l'occasion de traverser la manche tous les jours, c'est déjà pas mal ! A noter qu'on a la chance aujourd'hui de voir fleurir ici et là une série de spectacles, de festivals et de cabarets parfois d'excellente qualité partout en France. Il faut en profiter. Alors oui, de temps en temps, il faut faire un peu de route. J'habite à 3h de Paris et je travaille mais quand on le veut, le temps, on finit toujours par le trouver.
  9. Pour moi, il faut qu'un maximum de choses soit examinable. Il faut toujours pouvoir permettre l'examen mais ne pas l'imposer, à quelques exceptions près. Il est parfois intéressant de donner aux spectateurs l'envie d'examiner certaines choses et parfois, à l'inverse, d'éviter de leur donner envie d'examiner certaines choses. Je vais vous donner deux exemples concrets : Exemple n°1 : Lorsque je présente le tour couramment appelé "matchbox penetration" (pour ceux qui ne connaissent pas ou dont ce titre ne rappelle rien, il s'agit d'un boîte d'allumette que l'on traverse habituellement avec une aiguille avant de révéler que la boîte contenait un bloc de laiton impénétrable), même avec le meilleur bloc au monde, il y a un risque (de plus en plus élevé avec le temps d'ailleurs car c'est un tour qui vieillit assez mal). Il faut donc éviter que le spectateur veuille consacrer trop de temps à l'examiner. Le problème, c'est que c'est l'objet central du tour. Exemple n°2 : Le Wow (tout le monde connaît je pense ? Sinon, sachez que c'est un étui vous permettant une transformation progressive et à vue d'une carte en la carte choisie et signée par le spectateur). Cet étui est en principe examinable mais un accident peut arriver si un spectateur venait à le saisir d'une certaine manière. Il existe des étui normaux (nécessitant un échange) mais cette solution n'est pas pratique et inutile à mon sens. J'ai donc quelques principes pour amoindrir l'attention porté à l'objet dont l'examen peut être un problème si il est trop poussé : 1) le négliger, ne pas le mettre en valeur gestuellement et verbalement, l'ignorer, le rendre banal 2) porter mon attention sur un autre objet sans rendre ce dernier nécessairement suspect 3) porter mon attention sur un autre objet et faire de ce dernier un objet suspect (alors qu'il ne l'est pas) Solution à l'exemple n°1 : J'applique 1) et 3) combinés. A la place d'une aiguille, je tient à préciser (car c'est important), que j'utilise une petite épée travaillée (jolie). Mon texte tourne autour du roi Arthur, vous l'aurez sans doute deviné. Je ne vais pas vous donner toute ma routine mais simplement vous dire que mon texte met en valeur l'épée (Excalibur) et que c'est le spectateur qui la retire (et devient roi de la soirée ou de sa table) puis je révèle le bloc en le faisant tomber et là : Je marque un temps et je porte tout de suite mon attention sur l'épée : je la reprend assez rapidement et je n'ai d'yeux que pour elle (sans exagérer non plus) puis sur la boîte d'allumette. Dans ma tête, j'ai hâte de ranger l'épée et la boîte d'allumettes. J'ajoute parfois d'un air "jemenfoutiste" : "oui, vous pouvez regardez le bloc" mais toujours en tenant l'épée et la boîte précieusement. A partir de cet instant, soit le spectateur me rend directement le bloc, soit il le garde un instant mais dans tous les cas, il va me demander l'épée. A ce moment je lui donne presque à contre cœur et je tend la main pour récupérer le bloc et lui remettre la boîte d'allumette à la place tout en lui disant "la boîte aussi ?". Au pire il garde le bloc juste pour le remettre dans la boîte et essayez de faire passer l'épée à côté mais dans cette démarche, tout risque est écarté. Pour donner de l'importance ou amoindrir l'attention que peuvent porter les spectateurs sur un objet, vous pouvez donc jouer sur : - le choix de l'objet : un bel objet, rare, complexe (forme, fonctionnement complexe ou autre) attirera plus ou du moins il sera plus facile de le mettre en valeur - votre regard - votre gestuelle : votre façon de tenir l'objet, ce que fait votre autre main (si elle le montre du doigt par exemple ou si au contraire elle cherche à le cacher) - votre attitude générale, vos pensées (on est dans le domaine du ressenti mais c'est important) Solution à l'exemple n°2 : Le Wow. Combien de magiciens (y compris de très bons professionnels) ai-je vu qui mettent le gimmick trop en avant en le présentant comme un appareil miraculeux au nom parfois très exotique. Cela en fait la pièce centrale du tour et l'objet qui semble être à l'origine de tout (et qu'il faut donc examiner). Leur routine sont souvent très bonnes mais en condition réelle et en particulier dans le cas ou la routine est répété (table en table), l'envie d'examiner l'étui étant assez élevée, c'est risqué. Dans ma routine, je présente d'abord un voyage de carte rapide sans le Wow (la carte choisie pour cette petite routine étant celle du Wow donc f*****) et sans faire signer la carte. Je fais alors choisir une seconde carte (libre et signée) et je la perd dans le jeu. Je coupe le jeu sur une carte mais c'est la première carte choisie. Et là, j'introduit le Wow ainsi : "ceci est un petit bout de plastique pour garder vos carte de visites, vous connaissez ?". Je ne les laisse par répondre et j'enchaîne tout en glissant la première carte choisie (en réalité...la seconde) dans l'étui : "pour moi, c'est juste un moyen de vous prouver que cette fois, je ne pourrais plus toucher directement la carte" (et je la montre par transparence). "Je ne vais d'ailleurs pas la couvrir, même pas un instant" et je demande à un autre spectateur de mettre sa main sur le jeu (je fais une coupe Charlier dans le geste de lui donner si je n'ai pas pu la faire avant). Je réalise le change à vue et lentement*. *C'est pour moi tout l'intérêt du Wow. Tous ceux qui retournent l'étui avec la face de la carte cachée et qui révèlent le changement ensuite ont tort selon moi car le moment ou les deux cartes semblent fusionner est extraordinaire pour les spectateurs. Je sort la carte signée, je laisse tomber l'étui négligemment (ce n'est qu'un bout de plastique) et je porte mon attention sur la carte en passant mon pouce dessus comme si elle était fraîchement imprimée. A partir de là, tout le monde veut voir la carte. Je ne range pas tout de suite le Wow (je m'en moque jusqu'au bout). La question qu'on me pose alors presque à chaque fois : "et le 6 de cœur alors ?" et là je me tourne vers le spectateur qui a le jeu sous sa main et l'invite à regarder lui-même au milieu du jeu en disant "elle a pris sa place dans le jeu". Je conclut en disant "Rien ne se perd, rien ne se créer, tout se transforme.... ou tout voyage !" et je range tout en même temps sauf les cartes signées que je laisse en souvenir. A noter que je me ballade avec 4 Wow sur moi afin de ne pas avoir toujours les mêmes cartes choisies pour le premier spectateur. Concernant l'examen d'un jeu de carte (ordinaire ou le plus truqué du monde), je ne dis jamais d'entrée "examiner le jeu" ou "voici un jeu de cartes normales..." (on en a déjà parlé maintes fois) mais je le donne à un spectateur en lui demandant de le mélanger, de le couper ou de me sortir telle ou telle carte. Ainsi, étant donné qu'il a été dans les mains d'un spectateurs, dans l'esprit collectif, il est ordinaire et non préparé (si le spectateur l'a mélangé). Vous connaissiez sans doute déjà cette astuce mais un petit rappel ne mange pas de pain comme on dit. Dernière petite chose : à propos des exceptions (car dans les première lignes de mon intervention, je parle d'exceptions et vous pouvez vous demander lesquelles). J'impose parfois l'examen juste pour ne pas créer de temps mort durant mon passage. En cocktail (debout, sans table) par exemple, je présente souvent une routine de petit paquet où tous les dos changent de couleur. A la fin 4 spectateurs se retrouvent avec chacun une carte ou deux dans la main et je les invite à examiner les cartes. Souvent ils se les échangent. Cela me permet de sortir le matériel du tour suivant ou d'emp***** un objet dans ma poche (et si je n'est pas eu le temps, j'emp******* lorsque je remettrai les cartes du tour en poche). Je parle d'un tour de petit paquet mais il en est de même avec plusieurs des routines que je présente. J'invite parfois à l'examen avec insistance afin de sortir ce dont j'ai besoin par la suite, de placer, mettre en marche ou d'em******* quelque chose. Sur scène aussi, il m'arrive de donner quelque chose à un spectateur sur scène pendant qu'une autre monte sur scène.
  10. Je suis allé voir l'expo TeamLab (et le Paradoxe de Georges de Yann Frisch au passage). Pour TeamLab, c'est beau, c'est original mais c'est effectivement cher pour ce que c'est. On en a vite fait le tour, les animations ne réagissent pas aussi bien qu'on l'imaginerait et c'est très répétitif. Quelques photos lors de mon passage : Et juste derrière le bâtiment, un drôle de camion : Très bon spectacle ! Et puis, allé, tant que j'y étais, je suis retourné voir Le cercle des illusionnistes au théâtre de la Renaissance : Certains acteurs ont changés depuis la dernière fois mais c'est toujours un plaisir et il faisait un peu moins chaud qu'au théâtre Montparnasse (ça va rappeler des souvenirs à certains ! @Philip59, Thomas, Guillaume D, @Guillaume NATAS) Je regrette juste de ne pas avoir pu voir David Stone au Double Fond. Trop peu de dates. Mais je le reverrai ailleurs.
  11. Monsieur Pierroti (l'auteur de Micro-magie pour tous) fabriquait ce genre d'illusion d'optique en noir et blanc. On la retrouve dans pas mal de livres consacrées aux illusions d'optique. Une belle version figure notamment dans le livre "pop-up" Magic Show de Mark Setteducati. Je me souviens également d'une conférence de Gérard Bakner où il avait présenté son approche de cette illusion avec des carottes et un texte amusant. Plus récemment, j'ai vu un magicien Anglais (le nom ne me revient pas pour l'instant mais je vais le retrouver et je vous l'indiquerai plus bas) faire une conférence lors du congrès The Session portant sur les illusions d'optiques et en particulier celle-ci dont il nous avait présenté une bonne dizaine de versions avant la sienne, sous la forme d'un objet tridimensionnel : un cendrier avec 8 cigares (certains entiers, d'autre plus ou moins consumés). Deux cigares pouvaient disparaître un par un en faisant tourner une partie du cendrier (ressemblant à n'importe quel cendrier mais en plus gros). Il avait aussi fait une version avec des cigarettes. Quant à cet autre classique : Il en avait aussi fait des objets tridimensionnels : deux petits récipient en porcelaine blanche pour servir les gâteaux apéritifs. Y a- t-il plus de chips ou plus de cacahuètes ? Là aussi, Gérard Bakner s'est déjà penché des versions tridimensionnelles de ce genre de classique des illusions d'optique en en faisant un dessert (dans le cadre du Secret Dinner). Je n'ai pas eu l'occasion d'aller à ce dîner (trop onéreux pour moi) mais il avait posté quelques photos de ses créations sur ce forum. Mais je m'écarte du sujet centré sur l'illusion où un ou plusieurs objets/personnages apparaissent et disparaissent voir se transforment.
  12. J'ai un numéro avec une poupée Barbie : apparition, quick change, lévitation, allongement des jambes et à la fin je la pose sur mon épaule gauche et m'en vais avec. Certains ont pu voir les prémices (lévitation et allongement des jambes) de ce numéro lors d'un passage au Close-up Monthly il y a longtemps (2012 ?). Pour le quick change, il y a trois changements : un en la passant dans un tube, un en la couvrant d'un foulard et un dernier à vue. J'ai fait faire les tenues par une amie douée en couture et en utilisant des tissus satinés (qui glissent), de la chaînette en acier pour plomber certaines parties. Le dernier change repose sur un tir***. Je souhaite modifier l'apparition (directe, dans un flash) pour la sortir d'un livre (je m'appelle Marc Page). Séparément, j'ai aussi travaillé sur une illusion très ancienne appelée "Jean de la Vigne" découverte grâce à Pierre Guedin. L'illusion est parfaitement réalisable avec une poupée Barbie mais le système pour se débarrasser de la tête peut être amélioré. Je vous laisse faire des recherches pour savoir de quoi il s'agit. Vous avez le titre : Jean de la Vigne.
  13. Il faut l'équivalent d'un "bang ring" (l'anneau qui set à dégager certaines pièces d'une c*******, la pile d'un dynamic coin, etc...). Un marteau risque de faire des marques sur la boîte, même en mettant un chiffon entre les deux. Une méthode serait donc d'utiliser deux tasseaux de bois sur lesquels poser ta boîte ouverture vers le bas puis de frapper le fond de la boîte avec un maillet en caoutchouc. Et si tu as chez toi une machine qui vibre fortement (des enceintes de type caisson de basse, un compresseur, etc...), tu peux essayer de plaquer ta boîte contre (ou la scotcher au gaffer) et d'attendre. Cette autre solution semble farfelue mais je pense vraiment que les ondes mécaniques peuvent résoudre ton problème.
  14. En disant que tu préfères faire de la magie avec les gens, tu me fais à la fois penser à Claude RIX qui dit souvent "je ne vais pas vous présenter un tour de cartes. Je vais vous présenter un tour avec des cartes" et à Salvano qui reprochait aux magiciens de dire presque tout le temps "je fais des tours de cartes, de boules, de pièces,..." au lieu de "faire des tours avec des cartes, avec des boules, avec des pièces, ...". Utiliser "avec" plutôt que "de" , c'est dire que les cartes, les boules, les pièces, etc... ne sont que des supports. La différence de sens n'est cependant pas aussi importante que dans le cas que tu as indiqué (à savoir : définir la relation que tu souhaites avoir entre tes spectateurs et toi). Je pense que Gilbus ne parlait pas forcément d'un personnage qui semble subir les effets de ses propres tours même si c'est parfois le cas dans ce que j'ai pu voir de lui. Il l'a d'ailleurs précisé : Si les spectateurs ont compris que le roublard était un personnage et qu'ils suivent son histoire facilement, ils rentreront dans le jeu tout comme on aime suivre le parcours d'un hors-la-loi dans un bon western alors que quand même, il vole et tue parfois des gens (même si ils sont plus méchants que lui). Le tout est d'avoir quelque chose d'élaboré comme il le dit, ne pas se contenter de vouloir juste bluffer les gens. On souhaite les bluffer, c'est évident. Mais si on se limite à "je vais tous les avoir" on se place (souvent sans nous en rendre vraiment compte) dans une situation de "défi", de "supériorité" comme le décrit Gilbus. Et c'est dans ces cas-là qu'on a le plus de "ça m'énerve, je ne comprend rien !" (pas péjoratifs d'ailleurs ! C'est juste une façon dont les spectateurs s'expriment pour manifester le fait qu'ils sont justement bluffés). Mais Gilbus ne veut pas seulement bluffer ses spectateurs. Il veut partager un moment avec eux, s'amuser avec eux, avoir des retours plus variés liés à des ressentiments plus variés (des émotions). Il y a plusieurs façons de faire participer les spectateurs. Gilbus souhaite les impliquer dans ses spectacles : c'est-à-dire que cela va un peu au delà de faire choisir une carte, tenir une baguette ou garder une boîte dans sa poche. Si il réalise ce genre de chose, il va lui donner un sens au travers de son boniment, de l'histoire qu'il raconte et chaque participation ou choix d'un spectateur permet à ce dernier de révéler ses goûts, ses préférences, des informations sur lui (son parfum préféré, l'un de ses traits de caractère, sa date de naissance,...). En impliquant ainsi les spectateurs, il cherche à les mettre en valeur aux yeux des autres. Il peut aussi jouer avec certains voir les taquiner lorsque la situation s'y prête. Ne serait-ce que poser quelques questions aux spectateurs (en lien avec notre histoire ou le sujet abordé bien sûr) ou demander leur prénom (et s'en souvenir ! Et montrer qu'on s'en souvient en le réutilisant, même longtemps après) permet de créer ce côté convivial, l'ambiance "discussion autour du feu". Bon, il faut préciser, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, que Gilbus est avant tout conteur. Non pas qu'il soit mauvais magicien (loin de là !) mais qu'au premier abord, il vous raconte une histoire ou aborde un sujet et la magie va intervenir pour illustrer et/ou souligner certaines parties de l'histoire. Dans tout ce que j'ai pu voir de lui, la magie était au service de l'histoire. Cependant la magie n'était pas un détail non plus et occupait une place presque aussi importante que l'histoire. Le côté "conte" a le dessus mais légèrement. La mesure est très bien trouvée. Il a donc tout a fait raison lorsqu'il dit qu'il n'est "pas vraiment magicien". Personnellement, j'adhère tout-à-fait à cet état esprit mais je ne sais pas encore interpréter (incarner) plusieurs personnages dans un même numéro ou spectacle. Bref, je ne sais pas encore conter correctement (mais je sais très bien compter par contre ). Pour l'instant, je ne fais que raconter. Je me limite donc à un rôle de narrateur. Malgré tout, je pense qu'il y a des limites pour ce qui est de la proximité avec les spectateurs. Tout dépend de l'endroit où on se produit, de notre public bien sûr. Je pense que, comme avec mes élèves (et tu me comprendras d'autant plus facilement sur ce point Fred), on peut être sympathique, avoir de l'estime, avoir envie qu'ils nous dépasse un jour, qu'ils réussissent sans nécessairement faire ami-ami avec eux. Un minimum de distance est nécessaire. Dans une classe, le simple fait d'être un adulte et de se placer au niveau du tableau, derrière un bureau (même si on s'assoit, même si on se déplace dans la classe par la suite) marque cette distance. En magie, le simple fait de monter sur scène, d'arriver debout devant une table où tout le monde est assis ou de poser un tapis (scène de table) marque cette distance. Je pense qu'elle est nécessaire car elle pose la situation : "je viens vous présenter quelque chose". Et ce n'est pas, selon moi, une marque de défi (de supériorité) à condition de ne pas prendre encore plus de distance au travers de notre présentation. C'est-à-dire que je considère qu'il doit y avoir une distance mais faible. Une distance suffisante pour marquer une différence, attirer l'attention, se mettre dans une position où on va pouvoir échanger avec tous le monde (être vu, entendu mais aussi pouvoir voir et entendre chacun). Notre position (debout devant une table, sur une scène, à un point stratégique dans un groupe debout) n'est pas choisie dans l'idée d'être "au dessus des gens" mais de pouvoir échanger avec tous. Et pour revenir à l'honnêteté en magie mais dans le cadre d'un personnage, d'une histoire : tout est possible à conditions que le spectateur comprenne qui vous êtes, ce que vous faites, ce que vous racontez, où vous êtes (dans votre histoire), à quelle époque, etc... et ainsi faire en sortent que les spectateurs nous suivent et aient envie de s'impliquer lorsqu'on leur demandera. De notre côté, les prestations sont ainsi moins répétitives, moins "mécaniques", nos textes ne font pas "récités", nos blagues et réactions plus spontanées. La première chose que j'ai retenu de Gilbus et qui m'avait assez surpris, c'est qu'un conteur n'apprend pas une histoire par cœur. Il l'a lit une ou deux fois (même si c'est lui qui l'a inventée) et la raconte ensuite avec ses mots en se basant uniquement sur ce qu'il a retenu (c'est-à-dire qu'il va oublier certains détails qu'il a lu, en modifier ou inventer d'autres au moment de raconter l'histoire). Ensuite intervient la distribution des rôles entre un narrateur et un ou plusieurs personnages qu'il faut incarner et là, il faut apprendre à jouer. Bref, on passe ensuite de "raconter" à "conter". Et je peux affirmer que Gilbus sait très bien conter. Je pense qu'on oublie trop souvent que pour être naturel, pour qu'un personnage soit correctement incarné (distinct des autres), pour qu'un texte ne fasse pas récité, pour qu'une prestation ne semble pas trop "convenue", il faut de la spontanéité et par conséquent pas de par cœur (mais une trame tout de même, les grandes lignes, les choses indispensables) et impliquer les spectateurs (ainsi chaque prestation a son côté unique apporté par les spectateurs). C'est ça aussi, être honnête avec les gens.
  15. Je te conseille de revoir avec sérieux 3 ou 4 routines que tu connais déjà et a déjà présentées, pas plus. Tu en fais deux à une table, les deux autres à la suivante puis tu refais les deux premières à la table suivante, etc... Le 7 juin, ça te laisse un peu de temps mais ce n'est quand même pas assez pour maîtriser 4 routines. C'est assez pour apprendre et pour maîtriser la partie technique, mais pas pour maîtriser les routines dans leur intégralité (méthode + présentation + anticipations*). *Les anticipations : - réactions de spectateurs : trouver des "réparties" - soucis qui peuvent arriver : prévoir ce qui peut se produire (gimmick qui casse, technique qui rate ou bave, etc...) et trouver des sorties même si elles ne serviront pas. Les sorties peuvent être : - une technique alternative - changer d'effet en cours de route (les spectateurs ne savent pas ce que tu veux faire, à quel effet tu veux arriver dans la plupart des routines donc si tu rates ton forçage par exemple, tu peux finalement décider de faire une autre routine en contrôlant la carte librement choisie et en la révélant comme tu veux) - l'humour ou la poésie : les fameuses lines, ton sens de la répartie. Ceci peut être improvisé mais tu peux prévoir certaines réactions donc certaines réponses de tac-o-tac. Trouve-les toi même dans ce cas, c'est important. Il faut être spontané et non réciter. Bref, plus tu te mettras à apprendre de nouvelles routines en ce moment pour cet évènement, plus tu prends de risques de te planter. C'est bien de prendre des risques mais ils doivent être très mesurés. Faire une première prestation est déjà une prise de risque suffisante. N'en rajoute pas en voulant apprendre un tas de nouvelles choses. Utilise et perfectionne ce que tu as déjà, ce que tu connais et pratique déjà (ou a déjà pratiqué) pour cette fois. Du moins, c'est mon conseil.
  16. Marc Page

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    Au concours, j'avais bien aimé le mentaliste avec son arbre géant en bois. Je n'ai plus son nom malheureusement. Son numéro était très beau graphiquement et bluffant. Je pensais avoir compris le principe mais lorsqu'il l'a présenté de nouveau à la fin du congrès, je me suis dit "ah oui mais non !" Il y a deux autres choses que j'ai apprécié dans ce congrès : - lorsque nous sommes arrivés, nous avons été dans une boulangerie et nous nous sommes aperçu que tout le monde parlait en Flamand. Je me suis alors dit : "j'espère que tout ne sera pas en Flamand !". Et ouf ! Le présentateur comme la plupart des candidats au concours parlaient en Français ou, comme ce mentaliste avec l'arbre, dans les deux langues, ce qui est un effort qui méritait d'être souligné. Un autre candidat ne parlait d'ailleurs pas du tout Français et a fait venir une spectatrice Française sur scène : il en a fait les frais malgré qu'elle ait tout fait pour ne pas gâcher son numéro. - les primés au concours présentent de nouveau leur numéro à la fin du congrès : c'est très appréciable pour ceux qui ont loupé une partie du concours, surtout lorsqu'il s'agit des numéros primés. Enfin, une chose qui nous avaient bien fait sourire, c'est le pianiste à droite de la scène qui jouait de la musette entre deux numéros et se donnait un mal de chien pour que tout le monde se dandine dans son siège ou se mette à danser. Le plus drôle c'est qu'il y avait un grand panneau à côté de lui avec son nom et en dessous "Music Live". Sauf qu'une fois sur deux, son playback partait au moins 5s avant qu'il ne touche son clavier ou qu'il ne s'arrêtait pas alors que lui venait d'arrêter d'y toucher !
  17. A 84 printemps, il nous a présenté la routine de sac à l'œuf la plus nette que j'ai vu au congrès The Session et une routine de cartes pensées incroyable. Quant aux anecdotes, il n'en manque pas et adore les raconter. Quand il a présenté sa petite affiche que chaque congressiste avait en cadeau, Joshua Jay lui a dit "tu sais qu'en sortant, tu es parti pour près de 500 dédicaces !" il a rigolé. Et plusieurs heures après son interview, il était encore assis derrière une table à signer les affiches avec le sourire. Je crois que je suis l'un des rares à avoir son affiche encore vierge. Mais à défaut d'une dédicace, j'avais pu discuter un peu avec lui à l'hôtel avant la conférence. Nous avons parlé uniquement de ses voyages en France et de son numéro de colombes. Il est très agréable à écouter, simple, toujours souriant. Il est un des derniers pouvant vraiment parler de Dai Vernon et de bien d'autres desquels il a été très proche.
  18. Je viens de regarder seulement Le grand angle, Un sandwich de plus et Sandwich O'wallet. Pour le premier je me suis fait avoir pour la "charge" de la carte choisie. Le mouvement est tellement rapide, sans hésitation et tu débites tellement de choses qu'il passe comme une lettre à la poste. Bref, c'est direct mais ça marche ! Pour le sandwich de plus, c'est plus difficile à remonter mais il y a plus de mouvement illogiques (non justifiés) comme le fait de venir à deux reprises toucher au jeu avec les rois avant que la carte de soit choisie et alors que les deux rois ont été sortis face en l'air dès le début (donc même le fait le les montrer de nouveau ne peut constituer une justification). Ton contrôle tout comme ton demi SDC avec quelques cartes en main est très propre. Pour conclure, je pense que c'est plus une routine pour magiciens. Honnêtement, c'est difficilement remontable en ne le voyant qu'une seule fois. Le grand angle est remontable du premier coup pour un magicien qui a l'œil et sait où regarder mais est plus net pour des profanes à mon avis (et j'ai quand même dû le regarder une seconde fois pour revoir la charge, je n'avais pas osé y croire sur le coup tellement c'était direct). Pour le sandwich O'wallet, j'aimerais voir ce que ça donne en public. Le concept d'avoir la carte choisie encore à la vue de tous (mais face en bas) alors que tout est fini est intéressant mais des profanes n'auront-ils pas envie de la revoir au moment de la remettre dans le jeu ? Je me pose la question. J'aurais tendance à penser qu'ils auront un doute. Mais de là à penser qu'elle est déjà dans le portefeuille entre les jokers... je ne pense pas. Pour la charge, c'est propre et fluide. Direct et sans hésitation comme pour Le grand angle. Pour le début, à ta place : - je ne balancerait pas la carte choisie sur le tapis pour finalement la reprendre sur la portion inférieure du jeu et la retourner. Je la retournerais directement sur la portion inférieure du jeu et marquerait un temps (pour la mémorisation). - je ne la retournerais qu'une seule fois et non deux (autrement dit, je ferais la technique utilisée directement et non au second retournement) Sinon, la technique est exécutée sans bavure ni à-coup. Je te conseille juste de gommer les mouvements que je trouve inutiles et/ou non justifiés. Tu rends le portefeuille suspect pour attirer tes spectateurs vers une fausse piste. Pourquoi pas. Mais si l'intention était de bluffer les magiciens en soumettant l'idée d'un Himber, désolé je pense que ça ne marchera pas. C'est une jolie routine, bien travaillée. Elle me fait penser à une routine de Dominique Duvivier (peut-être à cause des cartes utilisées et du portefeuilles, d'une certaine façon de blaguer) dont j'ai de vagues souvenirs mais qui utilisait deux portefeuilles dont un Himber. Tu viens de me donner envie de mettre en ligne quelques routines. J'espère qu'en me levant, je n'aurait pas perdu cette envie soudaine. Peut-être un sandwich d'ailleurs !
  19. Marc Page

    La BMF 2017

    Merci pour ce petit souvenir de cette journée. C'était la première fois que j'assistait à un congrès en Belgique et j'en garde un bon souvenir. C'était un petit congrès mais l'accueil y était vraiment sympathique, le programme riche vu le prix d'entrée demandé : 25€ pour un gala, un concours, une foire aux trucs, de nombreuses conférences dont celles de Eric Jones, de John Carrey, de Lennart Green (même si il n'était pas au meilleur de sa forme le pauvre), d'Edouard Boulanger, de Luca Volpe et l'occasion de croiser Jean Merlin venu vendre ses pavés de savoir et d'histoire avec sa gouaille habituelle. En plus le Soleil était au rendez-vous. Bref, j'espère qu'ils feront de nouveau ce congrès dans les mêmes conditions car dans ce cas j'y retournerais, sans doute avec les mêmes qui sont venus avec moi, et cette fois, j'oserai venir vers toi directement ! Je t'avais reconnu lorsque tu étais entré à la conférence de Lennart Green et ressorti 5 min après parce qu'il avait mis plus d'un quart d'heure à s'installer, à retirer sa veste puis à la remettre puis a refaire plusieurs fois les mêmes routines parce qu'il s'était trompé. Il était vraiment perdu, mal à l'aise. J'espère qu'il va mieux depuis parce que le pauvre, c'était vraiment pas sa journée. Je n'ai pas osé t'interpelé pendant la conférence, même si il ne se passait pas grand chose et en sortant, je ne t'ai pas revu.
  20. Tout d'abord, je vais passer rapidement sur le sujet du plagia déjà maintes fois abordé sur le forum en en donnant ma définition (quelle est a limite entre "reprise" et plagia) : - dans le cadre d'une longue routine, d'un numéro ou d'un spectacle, c'est principalement la reprise de l'enchaînement des effets, même si les moyens d'y parvenir diffèrent, même si le texte diffère, même si la couleur des accessoires, du costume, du fond de scène et la musique diffèrent. Exemple : l'enchaînement de Dirk Losander pour présenter son guéridon flottant, l'enchaînement au sein de la routine de corde de Francis Tabary, l'enchaînement au sein de la routine d'anneaux volants de Victor Voïtko, etc... Il reste des exceptions, notamment la reprise de numéro de magiciens décédés dans des cadres particuliers (comme quand Levent repoduit le numéo de boules colorées de Cardini, Tom Anders le numéro de son père Salvano, etc...). - dans le cadre d'une routine courte ou d'un gimmick, c'est beaucoup plus délicat. Il faut entrer dans les détails. Bon, j'en arrive à répondre à ta question que je rappelle ici : J'y ai déjà répondu en fait. Le problème n'est pas tellement le fait présenter les tours sans modifier grand chose. Les présenter tels qu'ils sont décrits n'est même pas un problème en soit. Mais dans ce cas, on ne se vend pas en se disant créatif, original, unique : c'est mensonger donc malhonnête. Comme je l'ai dit, personne n'ira condamner quelqu'un pour ça. La question est uniquement d'ordre moral. Le problème est donc le même que dans n'importe quel commerce : le succès d'un article ou d'un artiste ne repose plus sur sa qualité mais sur sa communication. Je trouve cela dommage et m'indigne des conséquences : la mort progressive de l'art par la normalisation (tout le monde fait pareil), l'irrespect (du secret, de nos pairs, du travail de certains) et l'hypocrisie (on aime tout ce qui a du succès ou peu avoir un succès commercial, qu'importe les moyens utilisés). Au cinéma, un navet peut faire des millions de vues parce qu'il a bénéficié d'un budget énorme pour sa promotion (publicité) pendant qu'un film de qualité dont les auteurs ont plutôt investi dans sa réalisation que dans sa communication ne remplira pas les salles. Et après les auteurs du navet se servent du succès commercial du premier pour vendre le second et tout le monde prendra cet argument comme un bonbon bien emballé. Il en est de même pour beaucoup de produits et de services commercialisés. De nombreux illusionnistes reprennent le principe. Je trouve ça dommage et dangereux pour l'avenir. Je préfère les créations mais ne suis pas contre les reprises, les interprétations. Je m'oppose juste à cette commercialisation sans limites de l'illusionnisme au détriment de l'art. Je m'oppose juste à cette consommation excessive qui en est à la fois la conséquence et entretien voir amplifie cette commercialisation sans limites. C'est un cercle vicieux dans lequel nous nous sommes engagés, comme une drogue. C'est dur de s'arrêter. Le faire d'un coup n'est pas possible mais se freiner l'est. Je fais ce que je dis. Le seul moyen d'enrayer la machine à consommer, c'est de consommer moins, de faire des choix, de faire soi-même tout ce que l'on peut. Etre créatif est un plus. Et cela participe à consommer moins ce que font les autres. Avant d'acheter quelque chose, se poser la question "en ai-je vraiment besoin ?" est inutile. Intérieurement, ce sera presque toujours "oui". Ce qu'il faut, c'est déjà moins lire ou regarder de publicité. Il y en a partout aujourd'hui. Il y a à peine une dizaine d'années, les publicités avant les vidéos sur youtube, sur le côté des sites comme Le bon Coin et Cie n'existaient pas ou étaient assez rares. Aujourd'hui, vous en avez également dès que votre vidéo youtube rame un peu : à la reprise, un petit coup de pub avec un décompte sur lequel il faut cliquer si vous ne voulez pas vous la taper jusqu'au bout. Bientôt, nous n'aurons même plus le choix. Nous devrons laisser en entier. Certains sites détectent même lorsque vous ouvrez une autre page pendant une pub et cette dernière se met en pause (dès fois que vous en ratiez un bout !). Alors oui, je suis vraiment devenu anti-publicité, contre la commercialisation de masse, contre les anglicismes à tout va, etc... On va dire que je suis contre la modernité, contre le progrès. Non ! Je suis contre ce que l'on présente comme moderne, ce que l'on nous présente comme des progrès car pour moi, ce ne sont pas des progrès. C'est tout le contraire ! Les Smartphones sont des inventions permettant des choses formidables mais aussi des choses effroyables. J'essaie de faire la part des choses. La fusion nucléaire est un projet qui mérite de s'y intéressé et d'investir mais tout ce qui comporte le mot "nucléaire" sera mis de côté sans même chercher à savoir ce que c'est. Nous ne nous intéressons plus assez à chercher, à comprendre, à rencontrer, à vivre, à faire par nous-mêmes. Nous suivons la majorité, nous suivons les modes, nous nous laissons avoir par les publicités, etc... tout cela parce que nous sommes pris par les émotions (nous sommes persuadés, pas convaincus de la plupart de nos "besoins"), tout cela parce que nous voulons briller en société trop rapidement, qu'importe le prix. Les succès artistiques sont énormes aujourd'hui mais éphémères. Effectivement, Netcheporenko présente le même numéro depuis 20 ans (je dirais même 30 ou 40 car il avait été champion du monde avec en 1988, l'année de ma naissance !). C'est beau ! Cela veut dire, qu'il n'est toujours pas dépassé, qu'il se vend. Et au niveau communication, on ne peut pas dire qu'il soit très moderne. C'est la qualité et l'originalité de son numéro qui explique son succès, pas sa communication. Il y a un vrai mystère sur "comment sa partenaire fait", il y a une vraie poésie dans ce numéro, une vraie originalité (je n'ai jamais rien vu de pareil). Il y a une âme. Mais il a d'autres numéros, moins connus. C'est juste qu'en France, on l'a vu une fois présenter ce numéro (au cabaret de Patrick Sébastien) et puis on a voulu le revoir. Il est repassé à Attention Magie, etc... Et si aujourd'hui, on souhaite l'engager, quel numéro lui demandera t-on ? Celui qu'on a déjà vu il y a longtemps et qu'on aimerait revoir bien sûr ! Si je prend Yann Frish : dans 20 ans, il aura fait plein d'autres choses mais je suis sûr qu'on lui demandera encore Balltass. Aujourd'hui même, alors qu'il a déjà mis au point et présenté pleins d'autres numéros (et même avant Balltass*), je suis sûr qu'un producteur de théâtre ou d'émission français ou étranger lui demanderait également Balltass. *je me souviens d'un numéro sur scène au championnats de France FFAP de 2007 à Angers : il jouait le rôle d'un agent d'entretien qui pour une raison x ou y se retrouvait à jongler avec des balles rebondissantes sur une poubelle. Les balles changeaient de couleur en même temps qu'il jonglait. C'était une belle performance ! Mais ce numéro n'avait pas d'âme. En le poussant un peu plus loin, il aurait pû en avoir une ! 3 ans plus tard, il revient au même concours mais en close-up avec Balltass. Cette fois, la performance est au service de la magie, au service de son personnage aux traits marqués, poussés de manière crescendo jusqu'à ce qu'on croyait être un maximum mais en fait non. Balltass 2 (il a donné un autre nom à ce second numéro mais je ne m'en rapelle jamais) pousse la folie encore plus loin. Lorsqu'un artiste donne une âme à un numéro, lorsque ce dernier n'est pas uniquement une performance, il perdure parce qu'il a une âme. Après, c'est un choix aussi de présenter un même numéro pendant 20 ans mais la plupart ne font pas que ça. Ce n'est qu'une partie de leurs prestations. C'est leur chef d'œuvre, leur vitrine, leur numéro ou effet signature. Je pense donc que toute personne qui se produit en dehors du cercle familial et amical (clubs de magie compris), moyennant finance ou non (et d'autant plus si rémunération il y a) se doivent d'être un minimum créatif, de réaliser au moins un effet ou numéro "signature" et de s'investir émotionnellement dans ce qu'ils font si ils veulent donner une âme à leurs numéros et ainsi se vendre plus grâce à leur talent que grâce à leur communication. Je pourrais parler de Nestor Hato pour prendre un autre exemple récent. Pourquoi ce numéro de manipulation sort-il du lot ? Principalement à cause du changement de couleur des cheveux. Si un producteur l'engage, si un cabaret ou n'importe quelle société l'engage, c'est principalement à cause de ce détails dans ce numéro. C'est incroyable mais c'est vrai. Bon après, il y a quand même le contexte, la façon dont est amené l'effet : il répond à un crescendo au cours de son numéro. Sans le reste, cet effet n'aurait sans doute pas le même impact mais c'est lui qui créer constitue principalement l'originalité et le distingue donc de tout autre numéro de manipulation. Si aujourd'hui quelqu'un venait à reproduire cet effet, même avec d'autres couleurs, un autre contexte (un autre numéro), une autre musique ou un texte (genre numéro de mentalisme ou les cheveux du magiciens prennent la couleur choisie par un spectateur), je penserai à Nestor Hato. Il y a des choses comme ça, des effets "signature" comme on dit. On me dira que le public profane et même beaucoup de magiciens (ceux qui ne connaissent pas le numéro de Nestor Hato) n'y feront pas attention. Ils ne se diront pas "c'est l'effet de Nestor Hato" et c'est vrai. Mon but n'est pas de dire "ne reprenez pas cet effet sinon c'est du plagia". Ce n'est pas ce que je dis. Ce que je dis, c'est que cet effet est la signature de Nestor Hato. Ce que je veux vous montrer, c'est que l'originalité ne tient parfois à pas grand chose mais il fallait avoir l'idée et chercher à aller jusqu'au bout pour la réaliser, la mettre en valeur. En résumé : je vous incite à investir votre temps et votre argent plutôt dans la créativité (la recherche, le développement de vos idées, aller jusqu'au bout) que dans votre communication. Bien entendu, c'est un choix : le choix d'investir en temps et en argent dans la création, c'est souvent un choix guidé plus par la passion que par l'argent mais ce choix peut conduire (et les noms cités en sont de bons exemples) au succès aussi bien social que financier. Le choix d'investir plus fortement dans la communication que dans la créativité, c'est le choix de ceux qui veulent se garantir de bien vivre (la plupart des professionnel veulent nourrir leur famille et je ne leur ferais pas le reproche) ou pour avoir du succès rapidement et à grande échelle (vous l'aurez deviné, j'ai beaucoup moins d'estime pour ces derniers mais ils n'en sont néanmoins par moment, pas mauvais dans leurs interprétations). Chacune de mes interventions dans ce sujet n'est donc rien d'autre qu'une incitation, non pas à bannir toute publicité mais à favoriser en temps et en argent la créativité PAR RAPPORT à la communication. Même David Stone l'a compris ! Dès le début, c'était un très bon performer (bon niveau technique, présente bien, avec une communication en développement) mais il n'avait pas de personnalité. dans le milieu magique, il ne se distinguait que par son niveau en magie des pièces. C'est d'ailleurs suite à la sortie de sa première vidéo dans ce domaine qu'il a commencé à se faire connaître. On lui a parlé de trouver un personnage. Il voulait rester lui-même mais en prestation, sa personnalité ne s'imposait pas (je parle de ce que j'ai vu de lui à la fin des années 90-début 2000). Mais comme il avait un bon niveau et une communication alors bien rodée, il se vendait bien. On arrive alors au moment où il sort un livre sans aucun tour dedans. Ce livre, entre autres choses, montre à quel point la communication est importante pour se vendre. Anticipant le fait qu'on lui reproche (malgré l'avertissement dans la publicité) de n'avoir décrit aucun tour dans ce livre, il réalise un dvd illustrant les conseils pratiques et théories du livres avec des routines béton : très visuelles, faisables en table à table (pas de mensonge sur ce point). Bref, il sort une pépite ! Une compilation de ce qui se fait de mieux à l'époque en close-up pour du table à table. Et cerise sur le gâteau : il ne reçoit pas tant de reproches que ça (et même presque pas du tout) sur le fait qu'il n'y ait pas de routines dans son livre. Au contraire, c'est un succès, un plébiscite. La sortie du dvd est donc un succès encore plus grand. Succès mérité car la qualité est au rendez-vous derrière cette communication devenu elle aussi béton. La sortie du second dvd ne se fait pas attendre. On voit alors sur les forums tout le monde parler de David Stone, dire qu'untel fait encore du Stone. Et mine de rien, de dvd en dvd, de conférence en conférence, David Stone a fait progressivement (et peut-être malgré lui) ressortir les traits de sa personnalité. Etant amené à se renouveler encore plus souvent, à sortir régulièrement quelque chose (gimmick, dvd, conférence, etc...), il a aussi développé sa créativité tout en gardant son excellente communication et bénéficiant de ses succès précédents. Et puis tout récemment, il a dit dans une interview s'être remis à faire des spectacles pour des profanes (après près de 20 ans à ne pratiquer que pour des magiciens ou presque) et plus intéressant, il a dit avec une grande honnêteté s'être pris "quelques taules" (pour reprendre ses mots) et avoir donc pris une grande claque, avoir été vexé. A cet instant, je ne l'ai jamais vu aussi sincère. Ceux qui ont vu son spectacle au double fond (relisez le compte rendu d'Otto) semblent assez touché par un David Stone qui a maintenant une personnalité qui ressort, des histoire à raconter, des sentiments à exprimer, ce qui donne maintenant une âme à ce qu'il fait. Je regrette vraiment qu'aucune des quelques dates ne me conviennent pour aller le voir au double-fond (il n'y en a vraiment pas beaucoup). Aujourd'hui, ce n'est plus qu'un bon interprète, qu'un perfomer, qu'un excellent communicant. C'est un artiste complet qui s'investit pleinement physiquement et émotionnellement. Ce qu'il faut tirer de cette histoire vraie : c'est dans la difficulté que l'on devient créatif et que notre personnalité ressort. C'est en étant créatif et en développant sa personnalité que l'on devient un artiste original, que l'on sort du lot. La communication est un atout non négligeable : elle peut apporter la célébrité et l'argent (à condition de ne pas mentir sur ce que l'on vend, à condition d'être honnête) mais elle n'apporte pas le talent, elle ne fait pas d'un performer un artiste. Au cabaret de Patrick Sébastien, presque tous les numéros (tous confondus) avaient une âme de 1998 à 2004-2005 je dirais. Après, je trouve les numéros de magie sont de plus en plus des performances pures (l'évolution des manipulations a été fulgurante, notamment avec l'arrivée des manipulateurs asiatiques à commencer par Han Ha Lim et Han Seol Hui) ou des numéros de grandes illusions enchaînées les unes derrière les autres sans transitions logiques, sans mises en scène, sur fond de musique techno et à grand renfort de pas de danses inutiles sans liens étudiés pour aller avec les illusions présentés mais "pour meubler", "faire joli". Puis, à partir de 2010-2012, après le couronnement de Pilou à la FISM et le énième passage de Hans Klock au cabaret avec les mêmes boîtes, tellement nombreuses qu'il aimait les enchaîner toutes en moins de 5 min, transformant de belles illusions en performance sans saveur, en défi contre la montre d'une nullité sans nom alors que ses tout premiers passages étaient bons. Il avait créer le genre "beau gosse qui présente une grande illusion de manière dynamique avec de belles filles sur musique techno" mais quand tout le monde s'est mis à faire comme lui, il est devenu l'icône de ce qu'on a appelé "les pousseurs de boîtes". A force de parler de manipulateurs qui font tous plus ou moins la même chose (joncher le sol de cartes de 36 manières avec une habilité incroyable), de pousseurs de boîtes, certains se sont mis à faire des numéros de manipulation lentement (enfin il y a en a eu quelques uns puis tout le monde s'y est mis) et des mises en scène pour les grandes illusions. Mais ces mises en scène sont très souvent trop "nunuches" (du genre "les feux de l'Amour"), les personnages surjoués. Bref, ce qui se voulait un retour des numéros ayant une âme s'est avéré ne pas être le cas. Aujourd'hui encore, nous somme trop sur le "paraître" pour ce qui est des mises en scène et sur la performance pour ce qui est des numéros de manipulation. On veut trop faire pleurer dans les chaumières, être des intertainers comme dans Insaisissables, dépoussiérer la magie à l'aide de technologie nouvelles (et exploiter les nouvelles technologie est une bonne idée, je ne dis pas le contraire) mais on ne voit presque plus de numéros uniques, qui n'engendre non pas de l'admiration pour le travail qu'il y a derrière mais qui touche par ce que l'artiste est sincère et exprime une part de lui au travers de sa magie. Je me dis que les jeunes magiciens actuels ne comprennent peut-être pas ce dont je parle parce qu'ils n'ont pas connus (ou presque pas) autre chose que des performers, des intertainers, qu'ils ont commencé la magie en voyant cela et que ces derniers constituent leurs modèles. Question de mode, de goût en somme. Peut-être que ce que je perçois comme étant sans âme plaît vraiment à la majorité après tout. Je me trompe peut-être pour les autres mais pour moi, non. Quand je regarde mes anciens enregistrements de cabaret (que j'ai dû regarder au moins 50 fois chacun), je les apprécie toujours autant et je constate une nette différence par rapport à mes derniers enregistrements. Est-ce la nostalgie ? Mes souvenirs d'enfance ? En partie mais pas seulement. Il y a quand même quelque chose au travers de ces numéros. Cette chose je l'ai retrouvé en allant voir "Nous rêveurs définitifs", je l'ai retrouvé en voyant le duo de clowns "BP Zoom", je l'ai retrouvé en allant voir la pièce de théâtre "Wild West Woman", je l'ai retrouvé en allant voir le mime "Léandre". La pièce "Le cercle des illusionnistes" ne m'a pas laissé insensible non plus. Il va se rejouer sur Paris, je vais retourner la voir et ce sera l'occasion de se réunir dans un parc, un bar ou un resto, de passer un moment entre passionnés. Pour ceux qui le souhaiteront bien sûr... Certains numéros du mouvement "magie nouvelle" m'ont agréablement surpris dernièrement. D'autres m'ont endormis ou ennuyés à mourir. Mais dans ce mouvement, on tente des choses, on recherche. L'illusionnisme est en déclin sur certains points mais il y a quand même pas mal d'espoir. Il y a une certaine prise de conscience. Reste à agir.
  21. Ce n'est pas tellement une histoire de s'approprier une routine. C'est justement le reproche que je fais à beaucoup trop de magiciens aujourd'hui : vouloir présenter une routine existante mais "à leur sauce". Le problème c'est que certaines routines ne devraient pas être reprises parce qu'il n'est pas possible de trouver une présentation qui se distingue clairement de l'original. Exemple : la table volante. C'est le numéro de Dirk Losander ! La plupart de ceux que j'ai vu la présenter : - premièrement la présentaient mal : quand les mains bougent, la table doit rester fixe et quand la table bouge, les mains restent fixes. Sinon, cela communique une partie du truc. La table doit être indépendante. - deuxièmement reprenaient le même enchaînement que Dirk Losander (montée, quelques mouvements, on soulève la nappe, on allume la bougie, on la repose. On fait venir une spectatrice et on la fait léviter à deux). Dans ce cas, j'appelle ça du plagia (reproduction de l'enchaînement), même si Losander l'a décrit et commercialisé. Reste les rares qui la présentaient bien (Sébastien Mossière, Julien Losa et Eric Antoine par exemple) et avec un autre enchaînement, un autre contexte. J'ai trouvé ça bon mais pour moi, cela reste signé Losander. Ce que je veux dire, c'est qu'on ne peut pas faire de certaines routines un numéro original, créatif parce que ces derniers sont trop imbibés de l'âme de leur créateur (Oh ! c'est beau ! il joue les poètes maintenant). Non mais très sérieusement, il y a des routines qui quoi que vous en fassiez feront toujours penser à leur auteur. Si vous voulez être original, il faut donc savoir les laisser à leurs auteurs ou s'inspirer du uniquement du principe. C'est d'ailleurs ce que Losander a fait. Il s'est inspiré de la théorie de Tommy Wonder sur la boule zombie (que Tommy Wonder avait imaginée cubique pour parfaire l'illusion de flottement) : il a opté pour la lévitation d'un objet ayant des angles et a suivit la technique décrite au premier tiret ci-dessus. Et quitte à couvrir un objet avec un foulard, autant que ce soit justifié : quoi de plus naturel qu'une nappe sur un guéridon ? Ensuite, il s'est attaqué à la réalisation (matériaux, fabrication, etc...), aux corrections (équilibre, masse, etc...) puis à la présentation, aux détails (soulever la nappe, lâcher la table des deux mains, allumer une bougie, ouvrir une boîte, etc...). Des années y sont passées, pas mal d'argent sans doute aussi. Le résultat : un chef d'œuvre, fruit d'un travail minutieux et d'une grande détermination. Et puis il y a le problème des auteurs qui ne sont pas connus mais qui publient des illusions à succès : le Color Pen Prediction ou le coffret à prédiction (avec le tube) par exemple. Toutes les présentations que j'en ai vu se ressemblaient mais si vous disiez à chacun de ces artistes "C'est la color pen prédiction ?", ils vous répondaient qu'ils les présentaient "à leur manière". Nul doute que ces artistes ont une communication indiquant leur originalité, le fait qu'ils "dépoussièrent la magie" et qu'ils savent s'adapter à votre évènement. En réalité ils sont souvent modernes (ça c'est vrai !) mais présentent des choses communes (puisqu'ils suivent la mode) et ne sont donc pas originaux et créatifs. Quand à l'adaptation à votre évènement, les plus sérieux adapterons leur fond de scène, leur sonorisation et leur conduite lumière à la situation (après une demande de renseignements sérieuses, une analyse des lieux, etc...) mais des effets personnalisés, j'en ai peu vu (si : une routine de carte avec le logo de l'entreprise au dos. Quelle trouvaille !). La plupart se contentent d'adapter leur tarif. Qu'on ne soit pas créatif. Soit. On peut être un très bon interprète. Mais : - on peut éviter de présenter des choses trop "à la mode" (=trop présentées) - on peut éviter de dire qu'on est créatif et/ou original quand on ne l'est pas : c'est malhonnête. A propos, avez-vous déjà vu un autre artiste que Dirk Losander présenter la table volante au Cabaret de Patrick Sébastien en 20 ans d'émission ? Il y a peut-être une raison : c'est le numéro de Losander. A l'opposé, les numéro de Norm Nielsen, de Salvano, de Netcheporenko, etc... sont qualifié de "traditionnels", de "classiques" mais ils sont uniques, originaux, créatifs (mais pas modernes, effectivement). Il a dans ces qualifications une histoire de perception : - traditionnel, classique font penser à ringard, démodé, mauvais - moderne à original, créatif, bon Alors que cela peut parfaitement être le contraire ! Vous vous demandé qui est Netcheporenko ? Ce nom vous a intrigué ou vous dit quelque chose ? Aller, pour le plaisir des yeux, pour rappeler des souvenirs à certains et pour revenir au sujet, voici un des tout premiers numéros passé au Cabaret de Patrick Sébastien (le premier étant celui de Jeff McBride avec des masques pour ceux qui se posent la question) : Ce numéro n'est pas moderne mais il est créatif, original, unique. Traditionnel ? Classique ? La tenue, l'univers fait référence à la Russie (à la tradition Russe) mais le numéro n'est en rien classique. Ce numéro, je l'ai vu étant gamin (1998 ou 1999 je crois). Je m'en suis toujours souvenu justement parce qu'il sortait du lot.
  22. Personnellement, je ne trouve pas la technique de la disparition au tenkaï difficile pour un débutant. C'est la technique la plus courante pour une disparition de pièce jumbo, très utilisée pour les apparitions et disparitions de CDs également. Ce qui est difficile c'est une disparition à la Lennart Green mais ce n'est pas vraiment un tenkaï (du moins pas au moment de la disparition). Tu trouveras la description et des applications de cette technique dans presque n'importe quel dvd ou livre de manipulation pour la scène (Jeff McBride, Stéphane Vanel, Jeff Sheridan, etc...) ou sur les bases de la cartomagie : - Technocartes de Daniel Rodh ne coûte pas très cher et est très complet malgré sa petite taille; - les livres Cours de cartomagie moderne de Roberto Giobbi si tu es assez passionné pour mettre des sous de côté et te les offrir. Par contre, tu y trouveras bien plus que le Tenkaï et même bien plus que des techniques. Sinon, ils en parlent sur le forum de Bernard Bilis et ce dernier propose plusieurs routines utilisant le Tenkaï : les routines en questions s'appellent l'empalmage invisible et Rising sun. Ce sont de belles applications mais attention, c'est un peu plus dur qu'une simple disparition au tenkaï ! Pour ce qui est de la gratuité, je vais faire un oxymore en te disant que la gratuité a un prix. Il y a des tutoriels plus ou moins bien faits (des techniques et des tours plus ou moins bien maîtrisés) tout comme il y a des livres et dvds vendus très chers plus ou moins bons. Je serais mal placé pour dire que j'ai acheté tout ce que j'ai mais il y a des limites. Beaucoup de ces personnes expliquent gratuitement sur internet des choses qui ne leur appartiennent pas, pour lesquelles ils n'ont pas l'accord des auteurs. Réaliser ces tutoriels tout comme les consulter est très irrespectueux, c'est tout. On ne te condamnera pas pour ça mais c'est une éthique. La question a te poser à toi même est : veux-tu être honnête ? Oui ? Alors si tu consultes ces tutoriels, ce ne sont que des mots, de l'hypocrisie. Si tu commences à te dire "mais je ne fais rien de mal, c'est juste un tour de magie", alors d'une certaine manière, tu n'es pas honnête. C'est très difficile de l'être, c'est vrai. Surtout aujourd'hui. Mais c'est possible. Personnellement, je commence à y arriver. Je n'ai jamais appris en regardant un tutoriel mais des vidéos et des pdfs de magie, j'en ai téléchargé. Et puis j'ai freiné. D'une part parce que je me suis rendu compte que je ne lisait pas ce que je téléchargeais et pour les rares que je lisais, je ne travaillais rien ou pas grand chose. Pour ce qui est des vidéos, je les regardais une fois sans y revenir et là aussi, sans travailler grand chose. Même chose avec les dvds que j'achetais (car j'en ai acheté quand même pas mal aussi) à l'exception de quelques-uns (je peux dire que La magie par les cartes n°1 de Bernard Bilis, le coffret de Vallarino et les livres de John Tremaine, je n'ai pas regretté de les avoir achetés. J'ai bien exploité leur contenu et encore aujourd'hui, ils alimentent de manière non négligeable mes représentations). Il y a quelques années, j'ai fait le bilan de ce que j'avais, de ce que je présentais. Autant dire que l'écart entre ce que je pouvais faire et ce que je faisais était grand. La seule chose dont je pourrais me vanter, c'est de ne jamais avoir eu un gimmick resté dans un tiroir sans jamais avoir été présenté en public inconnu (pas seulement aux amis magiciens ou à la famille) au moins une ou deux fois. Je me suis toujours imposer d'utiliser les gimmick que j'achetais. Je n'ai, d'autre part jamais cessé de m'acheter des livres d'occasion dans tous les domaines de la magie et de toutes époques. Après ce bilan personnel et constatant grâce à la culture magique que je m'étais forgée au travers de mes lectures (grâce aux revues surtout), les dégâts progressifs de ce genre d'attitude sur l'art que j'affectionnais, je me suis freiné de plus en plus. C'est à dire presque plus de téléchargements, utiliser, regarder, lire, travailler beaucoup plus ce que j'ai déjà. Et je me suis rendu compte au bout de maintenant près de 5 ans que je ne m'en porte que mieux. Je pense que te dire de ne rien télécharger ou consulter en tutoriel n'aura aucune conséquence. Tu ne peux pas te rendre compte des choses "comme ça", juste parce qu'on te le dit. Tu vas juste te dire : "ok, encore un qui me fait la morale". Je ne sais même pas si tu liras ceci. Mais bon, je vais quand même te donner quelques conseils et des informations (dont celles que tu cherches, si ce n'est déjà fait). Ce qu'il faut, c'est juste ne pas céder à la moindre tentation. Tu as un souhait : réaliser tel effet. Tu te renseignes, tu recherches seul (c'est important). Tu es certain d'avoir trouvé : tu achètes. Que tu sois content ou déçu de ce que tu as acheté, tu le travailles, ne serait-ce que pour voir ce que ça donnera quand même. Et là tu découvres une autre possibilité, par toi-même, juste parce que tu t'es mis en situation. Tu deviens créatif. Ou bien ça ne te plaît toujours pas. Mais qu'est-ce qui ne te plaît pas ? En répondant à cette question, tu trouveras déjà sans doute une partie de la réponse. Tu viens de rentrer dans une nouvelle phase de recherche mais ce n'est pas la recherche du dernier tour à super impact visuel qui vient de sortir. C'est la recherche de celui que tu veux construire. Tu veux aller jusqu'au bout. Tout le secret est là : se donner un objectif est assez facile mais le plus dur, c'est de s'y tenir ! Tu cherches à apprendre la disparition au tenkaï. Sais-tu pourquoi ? 1) Tu as vu quelqu'un la présenter, ça t'a plu et du coup tu veux faire pareil (ce qui est logique). 2) Tu souhaites reproduire une routine que tu as vu et tu sais qu'elle fait appel à un moment une technique appelé tenkaï. 3) Tu as une idée d'effet (pas une routine, juste un effet auquel tu souhaites parvenir). Le tenkaï te semble être une piste. 4) Tu pratique déjà une disparition de carte mais souhaiterais en apprendre une autre. Tu a lu ou entendu parlé de tenkaï. Tu veux en savoir plus. Allons jusqu'au bout de ton objectif. Dans quelle situation es-tu pour commencer ?
  23. 2- Patrick Sébastien critique de manière plus ou moins directe (au travers de certains commentaires, de certaines chansons et de certains artistes qu'il engage) des personnalités de la politique, de la chanson ou du cinéma qu'il n'estime pas. Cela déplaît forcément à ceux qui apprécient ces personnes. Il a refusé à plusieurs reprises la coupure de l'émission par des pages de publicité et les bandes annonces des films de certains de ses invités, a pendant longtemps résisté à la présence d'un jeu par sms (mais la production a fini par réussir à lui imposer), a toujours rémunéré les artistes qu'il a engagé (même si certains trouveront, parfois à juste titre, que ce n'était pas assez),etc... Bref, il ne va pas toujours dans le même sens politique que "tout le monde", il ne va pas non plus dans le même sens des affaires que "tout le monde" et du coup, ce n'est pas bien difficile de savoir pourquoi il dérange. Du point de vue de l'image, Patrick Sébastien, c'est la fête, les saltimbanques, un monde en couleurs avec des chansons en Français que l'on met pour les anniversaires, les mariages, les évènements de tout genre, des chansons pour danser, pour s'amuser, des numéros pour rêver un peu, etc... Bref, ce que fait Patrick Sébastien (chansons, émissions, sketchs), c'est "franchouillard" comme on dit. Et aujourd'hui, être "franchouillard" est mal vu. Ce n'est pas assez moderne, international, cela ne répond pas à l'attente* d'une minorité sur laquelle il est même difficile de mettre des noms. *Une société de consommateurs allant jusqu'à s'endetter pour consommer plus et être ainsi toujours redevable de quelque chose à on ne sait qui. Ceux qui pensent comme moi seront sans doute accusés d'alimenter les théories du complot... Je répondrais qu'il y a certaines choses (pas tout, c'est sûr) qui se vérifient. 3- Bien sûr qu'il existe des pressions plus ou moins directes pour que les programmes TV répondent aux attentes de certains mais il n'empêche que la majorité du public suit ces programmes. Certains viennent se plaindre après mais encore une fois, personne n'est obligé de consommer ce qu'il n'aime pas. Il faut prendre son courage à deux mains, se bouger les fesses, prendre le temps, prendre des risques pour faire changer les choses. C'est comme dans les bals il y a 20 ans (les derniers), il ne faut pas attendre que la piste se remplisse pour y aller. Le problème, c'est qu'aujourd'hui tout le monde attend que d'autres prennent des risques, se jettent à l'eau pour eux. Tout le monde devient de plus en plus hypocrite en s'émerveillant devant des "merdes" (désolé je n'ai pas d'autre mot) et en médisant ce qui n'est pas dans l'air du temps, ce qui ne répond pas à la mode (imposée). Tout le monde veut faire de l'argent tout en gardant une image de "il est bien, il œuvre pour telle ou telle cause" (ce n'est jamais totalement désintéressé), tout le monde veut faire du fric facilement mais sans que cela se voit, acheter au plus bas prix, qu'importe les conséquences (d'où ça vient, si c'est de la qualité, si c'est dangereux, etc...) pour revendre en masse avec une marge toujours croissante. Et si elle ne croît pas, ce n'est pas normal, il faut se plaindre ! L'entreprise est en déclin ! En magie (= à plus petite échelle), c'est pareil. Il sont de plus en plus nombreux ceux qui se fichent du travail de leurs prédécesseurs, du secret, de l'éthique si cela peut leur permettre de se vendre plus facilement et/ou plus cher, de faire de la télé ou de l'international (pour après vendre des dvds et conférences en disant "moi j'ai fais le tour du monde, j'ai fais ceci j'ai fais cela"). Ceux qui font le tour du monde grâce à leur talent et à la sueur de leur front (en prenant des risques, en passant du temps à chercher, à fabriquer, etc...) se font très rares aujourd'hui et sont en plus, bien souvent trop discrets, leur communication se basant plus souvent sur l'humain (bouche à oreille)que sur des trailers, des annonces racoleuses et des avis de grands (amis surtout). Je préfère souvent voir un magicien inconnu de temps en temps sur une foire, au théâtre d'une des petites villes près de chez moi, à la salle des fêtes du village d'à côté, etc... plutôt qu'un magicien connu à la télévision. Cela ne veut pas dire que je n'aime pas voir de la magie à la télé. Juste que je préfère voir de la magie "en vrai" et variée. Et ce n'est pas parce qu'un artiste est plus médiatisé qu'il est meilleur qu'un autre mais plus commercial et "commerciable". En ce moment, tout le monde veut faire du mentalisme, de l'hypnose. En cartomagie, la mode des ACAAN et des cartes à la boîte s'estompe un peu mais perdure. Les chapelets fleurissent. Le problème n'est pas tant de voir de nouveaux concepts ou de nouvelles exploitations du chapelet mais plus le fait que certains s'y intéresse juste parce que c'est populaire dans notre milieu. Les Rubick's Cubes (ou devrais-je dire les Speed Cubes) pleuvent de toute part. Sur scène, les écrans et i-pad fleurissent. Qu'il y en ai est une bonne chose. Mais il y en a trop selon moi. Du coup, trop de numéros trop semblables. Là aussi, rien n'oblige à suivre ces "modes". Rien n'oblige les grands noms à publier un ACANN, une carte à la boîte, etc... parce que c'est la mode et que du coup, ça se vendra. Le problème est là : dès qu'un bon truc est trouvé. L'auteur cède au désir et/ou à la demande de le publier / de le commercialiser et tout le monde veut le faire (soit disant à sa manière mais dans la plupart des cas, il n'y a pas assez de différences par rapport à l'original pour pouvoir les distinguer). Il ne faut pas venir se plaindre de voir la même chose un peu partout après. Il ne faut pas venir se plaindre de recevoir une routine infaisable ou dans des conditions (angles, préparation, etc...) drastiques. Les commercialisations de routines élaborées juste pour une conférence ou histoire de publier quelque chose, non rodées en publics (mais on vous fera toujours croire le contraire) pullulent. Tout cela est la conséquence d'une envie de consommer trop débordante. Vous êtes alors toujours "condamné" à présenter le dernier tour à la mode. Mais cela ne fera pas de vous un magicien original. Moderne ne veut pas dire original, créatif. Moderne veut dire "dans l'air tu temps" et en fait, cela veut dire "commun aujourd'hui". Donc en étant moderne, vous faites "comme tout le monde", vous ne sortez pas du lot. Cela ne veut pas dire qu'il faut se tourner forcément vers l'ancien (même si on s'y tourne forcément, même sans le vouloir) mais vers l'original. Et l'originalité doit venir de soi, pas des autres (sinon, c'est déjà moins original car vous reprenez des idées des autres). Derrière la notion d'originalité, il y a la notion de rareté, d'unique. La fin des émissions qu'on aime, le fait que l'on assiste de plus en plus rarement à un numéro ou à une conférence où la plupart des routines sont des énièmes "versions de" (qui n'apportent souvent pas grand chose de plus), le fait qu'on lise un livre ou regarde un dvd sans travailler sérieusement (pas une demi-heure) au moins une routine avant de passer au suivant, etc... tout cela est la conséquence de cet esprit de consommation contre lequel il faut lutter aujourd'hui si on veut développer une créativité qui en soit vraiment une, retrouver une éthique, un respect pour nos prédécesseurs et nos pairs bien vivants (un vrai respect, pas un respect "apparent" constitué de selfis, de courbettes de circonstance sur les forums ou après une conférence). Depuis quelques années, je me limite fortement. Je n'achète presque plus rien chez les marchands de trucs. Je me replonge dans ce que j'ai déjà dans mes tiroirs, dans mes vidéos, dans mes livres (et plus j'y replonge, plus je me rend compte que j'en ai pour plusieurs vies !). S'ajoute à cela le fait que dès que je tombe sur un objet un peu incongru ou à l'utilisation "détournable", il passe avant tout. Bref, je vous incite à faire l'expérience sérieusement. Vous verrez, c'est comme ouvrir un colis de chez Arteco, Penguin, Mayette, Magix, Marchand de Truc ou CCéditions, etc... même plaisir mais sans dépenser un centime et sans attendre la livraison. Et l'argent que je ne met pas dans le dernier tout à la mode, je le met dans des entrées de spectacles (récemment que des pièces de théâtre et un spectacle pour enfants avec des bulles). Alors pour revenir au plus grand cabaret du monde : vous connaissez le concept. Rien n'empêche de le faire perdurer. Il faut de la bonne volonté, de la passion et du courage. Et derrière ces mots il y a : des investissements en temps et en argent. Si on se limite aux mots, on ne fait rien.
  24. Patrick Sébastien s'est déjà exprimé sur le sujet. Il a obtenue un "sursis" pour le cabaret : il disait vouloir le faire mourir pour ses 20 ans dans une interview sur le programme TV mais il faisait clairement sentir que c'est la direction de France télévision qui le poussait à cette sortie depuis un moment, l'émission ayant soit-disant "fait son temps" tout comme "30 millions d'amis". Aux dernières nouvelles, il quitterait la chaîne pour rejoindre C8 ou éventuellement TF1. Mais pour ce qui est du cabaret, il faut savourer les dernières émissions car ce seront bien les dernières (du moins telles que nous connaissons l'émission). On peut toujours espérer une reprise sur une chaîne ou sur une autre, sous le même titre ou sous un autre mais si possible, sans tomber dans un énième concours (moyen déguisé de ne pas payer des artistes et de faire voter des millions de gens par sms bien surtaxés) ou la mise en valeur des artistes et même la qualité des numéros passe après la rentabilité. Par contre, je ne vais pas être hypocrite en disant que tout était parfait. Certains commentaires de Patrick Sébastien étaient inutiles, embêtant pour les close-up (Bernard Bilis principalement) qu'il coupait régulièrement, brisaient l'effet de surprise (il vendait parfois la mèche) ou donnaient parfois (sans le vouloir) des pistes d'explication. Je suis désolé Teddy, on a le droit de le dire. Exemple avant la lévitation présentée par Laurent Beretta : "J'en ai vu des lévitations. D'habitude il y a toujours un petit truc pour la retenir mais là vous allez voir, rien !" Cela ne signifie pas pour autant que l'on apprécie pas Patrick Sébastien. Bien sûr qu'on l'aime. Il est imparfait, comme nous. Et puis tout ces commentaires, ces coupures parfois embêtantes, il ne les a jamais (du moins je le pense sincèrement) fait pour nuire aux artistes. Au contraire, je suis presque certain qu'il pensait les mettre en valeur en disant par un moyen ou par un autre "soyez attentifs, vous allez voir quelque chose d'incroyable, quelque chose qui dépasse ce que j'ai pu voir auparavant". Bref, je suis certain qu'il pensait toujours bien faire. Nul doute que ce soit quelqu'un de bienveillant. Il a toujours souhaité (quitte à blesser parfois) faire en sorte que les artistes donnent le meilleur d'eux-mêmes, transmettent aux spectateurs et téléspectateurs les mêmes émotions que lui avait ressenties en découvrant leurs numéros. Il a toujours veillé lui-même à ce que tout se passe pour le mieux, assisté à chaque répétition. Qu'il eu été parfois trop directif, parfois blessant avec certains artistes ou techniciens pendant des installations et des répétitions, c'est possible mais c'était pour donner les meilleurs images possibles. Et quand je lis que les remarques à son égard pourraient être la cause de l'arrêt de l'émission, ça me fait sourire. Certains pensent vraiment qu'il prend le temps de lire nos commentaires ? Il en a quelques échos peut-être (et encore !) mais ce n'est rien. Il a connu des malheurs bien plus blessants que QUELQUES reproches sur CERTAINS de ses commentaires lors de l'UNE de ses émissions. En résumé : il a des défauts, on en a parlé. Il a des qualités, on en a parlé aussi. Les artistes l'aiment et lui sont reconnaissant pour plein de choses. Il le sait. Mais je crois qu'en haut lieu, il dérange parce qu'il refuse certaines choses et se donne certaines libertés. Il est sensible mais il a aussi du caractère, des principes auxquels il est attaché et qu'il défend. Sur une chaîne ou sur une autre, sur un plateau ou sur une scène, il continuera de les défendre. Il sera juste sans doute un peu moins dans la lumière. Mais qui a dit qu'il fallait regarder uniquement les plus "éclairés" (=médiatisés) ? Je pense que c'est à nous (en tant que spectateurs) de faire aussi des choix. Si les programmes TV deviennent ainsi aujourd'hui, c'est parce que ça marche ! C'est parce qu'il y a une demande. Nous ne sommes pas forcés de marcher dans la "combine". Quand je voyais ma sœur regarder "Les anges de la télé-réalité" et que je lui disais pour blaguer "Tu regardes encore cette merde ?" et qu'elle me répondais : "ben...il n'y a que ça !". Tout était résumé. On peut aussi choisir de ne pas regarder et de sortir dans un petit théâtre de temps en temps. Qu'on ne me dise pas que ça coûte cher. Des spectacles, on en trouve à tous les prix et ce dernier ne reflète pas forcément leur qualité. Qu'on ne me dise pas non plus : "il n'y a rien près de chez moi". Même en campagne (et plus au fond de la campagne que moi, tu meurs), il y a des animations, des foires, des artistes, des scènes (salles des fêtes, bars, etc...). Pour finir, une idée qui vient de me traverser l'esprit, juste comme ça : qu'est qui nous empêche de continuer à faire vivre cette émission ? Qu'est-ce qui nous empêche de former un groupe, de louer une salle, un traiteur et d'engager des artistes qui viendraient présenter leurs plus beaux numéros (tout arts confondus), de filmer ce spectacle et de le diffuser sur youtube (ou autre) une fois par mois ? Bien entendu, il ne faudrait pas s'attendre à faire des bénéfices. Il ne faudrait pas s'attendre non plus à pouvoir faire venir des artistes des quatre coins du monde. Mais si la mayonnaise prend, si le public suit, ce sera peut-être envisageable. Qui veut consacrer du temps et prendre des risques financiers (pas démesurés évidement) pour tenter l'aventure ?
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