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Marc Page

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Tout ce qui a été publié par Marc Page

  1. Alors tu seras toujours insatisfait (mais c'est ton choix). Pour moi, ce n'est pas parce qu'une définition est évidente et/ou simple, qu'elle n'est pas satisfaisante. Pour moi, si elle permet de se comprendre, alors elle remplie son rôle, aussi simple (ou simpliste) soit-elle. Table une palettes ? Je te répondrais : une table faite avec une palette en guise de plateau. Si je dis ça à quelqu'un il y a très peu de chance qu'il ne comprenne pas de quoi je veux parler. Nul besoin d'en dire plus ou de faire un dessin. En essayant de me mettre à ta place, je me suis dit qu'en fait, concernant la table (par exemple), tu cherchais peut-être une définition qui convienne à tout type de table (une définition la plus générale possible). Et là, je pense qu'on peut faire simple mais pas court car il faudra couvrir toutes les possibilités (et elles risquent d'être très nombreuses). Autant avoir une définition simple et courte qui convienne dans la majorité des cas et de préciser, le cas échéant ce qui est modifié lorsque l'on se retrouve face à un cas particulier. Comme dans le cas de la table sans pied. On précise par l'ajout de ces mots qu'il s'agit d'un cas particulier et qui plus est on précise quel est cette particularité par rapport au cas "général" (ou courant). Sinon, on peut aussi définir à l'aide d'un visuel comme tu l'a fait pour la table suspendue. Il pourrait s'agir d'une table suspendue avec pieds (qui ne toucheraient pas le sol) mais grâce à l'image, on peut s'épargner d'avoir à donner toutes ces précisions. Bref, je pense qu'il y a toujours moyen de définir simplement. Nous disposons d'un tas d'outils pour ça : nos mots, les photos, les vidéos, les animations, les manipulations (expériences), etc... Certaines choses sont plus longues à définir que d'autre selon le public à qui s'adresse et donc la nécessité de faire comprendre parfois certaines choses au préalable. Ici c'est le contexte de la phrase qui donne son sens au mot. Le scientifique essaie d'utiliser des mots qui dépendent le moins possible du contexte dans lequel ils sont utilisés. Ce n'est pas toujours possible mais, il essaie toujours d'avoir un vocabulaire aussi précis que ses calculs. Alors que cherches-tu comme réponse à qu'est-ce qu'une table ? Je crains que tu ne te sois posé une question trop philosophique (à laquelle personne ne peut répondre puisqu'il n'y a pas de réponse, pas une qui te satisfasse en tout cas). Es-tu persuadé qu'il doit exister une définition générale d'une table ? J'ai choisi de me dire qu'une telle définition était introuvable donc je préfère en prendre une courte et simple qui soit compréhensible dans la majorité des cas et apporter des précisions quand la situation l'exige. Et puis même si tu trouves la définition de tes rêves, celle que le premier dictionnaire venu m'a donnée conviendra toujours dans la plupart des cas. Si tu la trouve (ou l'a trouvée), je serais quand même curieux de la lire. C'est toujours intéressant mais pas assez pour que j'y passe des heures voir plus. Il y a des choses que je trouve plus intéressantes à chercher. La définition générale d'une table n'est pas un manque à combler absolument pour moi puisque je m'arrive à m'en sortir sans. En revanche il y a des questions ou problèmes représentant un manque (correspondant à un besoin) comme quelle est la différence entre pression et température à l'échelle microscopique. Pour l'instant, je dirais que la pression est liée aux chocs des particules en mouvement (atomes, molécules ou autres) sur une surface (donc sur des particules considérées comme immobiles par rapport aux précédentes). Quant à la température, elle serait également liée aux chocs des particules en mouvement mais entre elles, localement (et on qualifie ces chocs par "agitation thermique" ou "degré d'agitation thermique"). Le problème c'est qu'en utilisant un thermomètre, les particules viennent frapper une surface (la pointe ou surface de de la sonde) et cela nous ramène à la pression. Il y a un flou chez moi dans la distinction entre ces deux grandeurs que je n'arrive pas à combler ou dont j'aimerais au moins avoir confirmation. Je pense que mon problème n'est pas insolvable et donc je cherche encore à y répondre. Voilà un exemple concret de question (ou problème) à laquelle je préfère consacrer du temps. A la base de ce problème, il y avait tout simplement la question : "comment fonctionne un thermomètre ?" mais cela m'a amené à trouver une définition de la température. Il en existe des simples mais je recherche à présent une définition plus précise, à l'échelle microscopique (car je sens que la distinction se fera certainement à ce niveau) et surtout à savoir comment ce degré d'agitation thermique peut être mesuré, comment peut-on distinguer cette mesure de celle d'une pression étant donné que des chocs sur une surface interviennent dans les deux cas. En tout cas merci pour cet échange. J'ai plaisir à réfléchir à tes remarques et interrogations et j'espère ne pas trop te saouler avec les miennes.
  2. Un grand merci à Jean-Pierre Honecker pour ce travail. Je n'ai pas connu cette boutique mais tous mes amis qui l'ont connu m'en parlent à chaque fois comme de l'une des meilleurs boutiques pour illusionnistes de tous les temps, tout comme le congrès qui portait le même nom. Merci aussi pour le lien vers le site proposant encore des articles venant de cette boutique. Il n'y a pas beaucoup d'articles mais c'est toujours ça. Pour avoir acheter des routines de soie (fontaine de foulards, streamers, etc...) neufs (d'aujourd'hui) et d'occasion (des années 80), je peux affirmer que la qualité de la soie n'est pas la même. Les foulards de cette époque sont un tout petit peu plus épais (ce qui les rend bien opaques), ils renvoient beaucoup mieux la lumière et se froissent moins par rapports aux foulards vendus couramment aujourd'hui en boutique de magie. Et quand on regarde les prix des foulards et streamers sur ce site, ce n'est pas plus cher que des foulards "actuels". Merci à toi (Info Magique) d'avoir passé l'info ! Je viens de lire les 53 pages de Jean-Pierre Hornecker : ça se lit d'une traite sans problème. C'est comme écouter mes amis lorsqu'ils en parlent avec des étoiles dans les yeux. Les congrès Magic Hands tout comme le congrès Mayette Days, c'est quelque chose à reproduire de nos jours. Un peu de patience les amis, rien n'est exclu !
  3. Merci. Désolé, je n'avais pas fait attention. Je me suis focalisé sur sa prestation. J'aurais préféré apprendre que c'était d'elle (ça n'aurait pas changé grand chose, mais j'aurais été d'autant plus content pour elle).
  4. Elle en oublie même de répondre à la question répétée de Penn : "How do you say "you fool us" in french ?!!!!" Pour ceux qui cherchent l'explication, ne vous inquiétez pas, vous allez la retrouver chez Mayette avec pour publicité "le tour qui a bluffé Penn & Teller" et ils auront raison de faire cela. L'explication je m'en fou. Par contre j'aimerai bien savoir si c'est elle qui a mis au point cette routine ou si son père l'a aidé ou mis au point pour elle. Je serais content d'apprendre que c'est elle qui l'a mise au point de A à Z.
  5. Le gimmick de Stone avec la méthode de Ammar. C'est la combinaison la plus propre et la plus pratique possible à ma connaissance.
  6. Le sèche-cheveux risque de faire gondoler les cartes. Personnellement, je ferais ce qu'Alx te suggère : frotter les cartes deux par deux l'une contre l'autre afin de les "réhabituer" à la séparation. Après, si ça ne marche pas, c'est comme un élastique qui aurait séché, il faut le changer* ! *Le jeu, pas le roughing. Tu gagneras du temps et de l'argent, surtout qu'un jeu brainwave n'est pas exorbitant aujourd'hui.
  7. Tu diras sans doute simplement "Allons nous asseoir à la table" et tes amis voyant la table suspendue par exemple, comprendrons que tu parles de cette table, même si elle n'a pas de pied et que c'est la première fois qu'ils en voient une ! Ils savent ce qu'est une table et à quoi ça sert. Ils savent ce qu'est un pied. En voyant cette nouvelle chose, ils identifient d'entrée cela comme étant une table sans pied ou ici, une table suspendue. Sans même que tu leur dises d'ailleurs ! Nos sens et nos connaissances vont nous permettre de faire des associations encore une fois : associations entre le mot ou l'objet inconnu et ce que l'on connaît et qui y ressemble. On identifie ou définie alors le mot ou l'objet. Définir une table comme étant un plateau comportant un ou plusieurs pieds alors qu'il existe des tables dont le plateau est supporté d'une autre manière n'est pas grave. Cela définit le cas le plus courant et pour les exceptions, on retire, on ajoute ou on modifie ce qu'il faut pour se faire comprendre. Même chose lorsque tu parlais du têtard qui devient grenouille. A partir de quel moment on considère que c'est une grenouille et que ce n'est donc plus un têtard ? Je ne sais pas mais j'imagine que des biologistes ont établi une distinction par l'observation sous certaines conditions comme par exemple la visualisation des pattes à l'œil nu. Alors, certes, cela dépendrait de la vue de chacun et de la taille du têtard mais cela établirait une frontière. D'autre critères peuvent être trouvés pour affiner cette frontière. Bref, encore une fois, si on veut définir simplement, on peut.
  8. Pour moi, tes photos montrent des tables sans pied. Une table se définit comme étant un plateau comportant un ou plusieurs pieds. Une table sans pied, c'est donc une table dont le plateau est supporté d'une autre manière. Quant à la table si petite que Homme ne pourrait s'en servir, ben... tout est dit là aussi ! Et de manière simple ! Sans besoin de photo même ! Va dans une école maternelle et raconte leur l'histoire d'une table si petite qu'on ne la voyait pas. Ils visualiserons tout de suite la chose ! Demande à un élève de CP l'heure du goûté, il te répondra. Il a compris le concept du temps. Mais lorsque tu dis ne toujours pas comprendre le concept du temps, c'est parce que tu attends une autre définition du dit concept. Et si tu ne trouves pas de réponse, tu sais comment je résonnerais : je me poserais la bonne question, c'est-à-dire celle à laquelle une réponse est possible. Pourquoi se perturber l'esprit ainsi ? Que cherches-tu ?
  9. Comme tu viens de le définir : table sans pied. Même sans les photos j'aurais compris de quoi tu parlais. Il t'auras fallu ajouter deux mots "sans pied". C'était compliqué ?
  10. Le temps existe-il ou pas ? Le temps est un mot ! Un simple mot inventé par l'Homme pour désigner ce qui lui permet de classer des évènements dans un certain ordre, d'organiser ses journées, sa vie. Pour pouvoir lui associer une quantification, il s'est inspiré de la nature, de ses observations, de ses connaissances et de leur évolution. Au fil du temps, il a redéfini à sa convenance l'unité internationale qui lui est associée. Encore une fois, tout est une question d'objectif : se comprendre, se faciliter la vie. Si nous n'arrivons pas à répondre à une question ou à définir un mot, c'est : - soit parce qu'on a mal posé la question - soit parce que la réponse nécessite des connaissances pointues auquel cas une réponse simple est toujours possible selon moi mais elle sera sans doute longue et il faudra sans doute pas mal de temps pour la formuler (il faut presque faire un cours !) - soit parce qu'on ne fait pas assez d'efforts pour chercher Je ne sais pas à quel moment dans ma vie j'ai utilisé pour la première fois le mot "temps" mais je devais être en maternelle. Comme quoi, le mot comme le concept se comprend assez vite. On comprend vite que c'est pour organiser les moments d'une journée, d'une semaine, etc... on associe vite le mot à ce que l'on perçoit (des choses qui se répètent, des choses qui ont lieu quand une pendule sonne, etc...). Pour ce qui est de la définition de la seconde, ça je ne l'ai vu qu'au lycée et même en l'ayant sous les yeux, il m'a fallu un temps de réflexion pour comprendre pourquoi on avait choisi de la définir ainsi. Bref, tout dépend du public à qui on donne la définition mais il existe des définitions compréhensibles par le plus grand nombre. Nos dictionnaires Larousse et Robert (pour ne citer qu'eux) en sont pleins. Ces définitions ne conviennent pas à tout le monde ? Oui. Mais elles conviennent à la majorité. Et si certains veulent les changer, il faut qu'ils gagnent cette majorité (ce n'est pas impossible, les définitions sont faites de mots et les mots comme les langues, ça évolue) en étant convaincants et/ou persuasifs. Dans tous les cas, gagner la majorité signifie faire en sorte que cela convienne au plus grand nombre. Bien entendu, on peut définir quelque chose destiné à une minorité et dans ce cas, l'objectif est toujours de se faire comprendre mais d'un public ciblé, dont on sait l'étendu des connaissances et du vocabulaire qui va avec.
  11. Je suis également persuadé qu'ils savent au fond d'eux-mêmes qu'il n'y a pas réponse convaincante possible à ce genre de question. Que si réponse il y a, elle sera sans doute fondée (car issue d'un raisonnement) mais forcément rocambolesque (et avec un vocabulaire qui le sera tout autant). En revanche, c'est ce qu'ils tirent du questionnement (en dehors de la réponse donc) qu'il m'intéresse de lire ici et si possible en termes compréhensibles par le petit scientifique que je suis. Je suis prêt à faire des efforts (prendre le temps de chercher dans des dictionnaires, regarder une petite vidéo) mais cela doit aller dans les deux sens. On doit pouvoir expliciter nos façons de penser. C'est un exercice qui ne peut être que bénéfique pour chacun. Le but de définir est de mieux se comprendre entre nous, humains. Si avec cette définition, j'arrive à faire comprendre à un maximum de personne ce qu'est le temps, alors j'ai réussi mon pari. Sinon, je trouverait autre chose ! Pour définir, il faut bien souvent se baser sur ce que les gens connaissent bien. Tout le monde a une montre ou une horloge chez soit. Je choisi donc de me baser dessus pour définir le temps. Lorsque l'on définie un mot, tout ce que l'on fait c'est associer des choses que l'on suppose connues (si possible avec un visuel) au mot. On ne définit jamais une chose "en soi" mais on définit le mot attribué (associé) à cette chose. Pour le définir, nous allons donc faire toutes les associations possibles avec ce mot dans le but de se faire comprendre. N'oublions pas qu'au départ, ce sont nous, les Hommes qui avons inventés les mots pour communiquer, décrire, etc... Nous n'avons pas inventé la pierre mais nous avons décidé d'appeler (arbitrairement pour les premiers mots) cette chose solide et dure avec laquelle on peut broyer des choses une pierre. Aujourd'hui je dirai que c'est un minéral solide et dur mais à l'époque des premiers Hommes, on devait se montrer une pierre en disant "pierre !". On montrait alors qu'on associait ce mot à ce que l'on désignait. Nous avons toujours défini par associations un mot avec tout ce qui est connu qui peut lui être associé. Je suis d'accord avec la conclusion que tu tires de la phrase de Boileau : si on comprend quelque chose, alors on doit être capable de l'expliquer facilement à d'autres. C'est d'ailleurs un moyen de voir si un élève a bien compris quelque chose : il doit savoir l'expliquer à son voisin (l'intérêt du travail en groupe !). Maintenant : peut-on tout comprendre ? A titre individuel, non ou alors ce serait très prétenieux. Nous ne sommes pas tous égaux. Mais je pense que l'Homme (notez bien la majuscule) peut tout comprendre. Et lorsque je dis que tout est explicable, je veux dire que tout a une explication qui n'attend que d'être trouvée mais qui peut rester introuvable extrêmement longtemps. Je pense que l'Homme ne pourra jamais répondre à toutes ses questions (je les crois infinies même si le nombre de mots que nous avons inventés est bel et bien fini car l'Homme invente, imagine et rêve sans cesse, il combine les données accumulées dans sa vie et même celles de ces ancêtre par l'apprentissage et grâce à sa mémoire) mais la réponse à chacune de ces questions est plus ou moins accessible, à condition que ces dernières soient bien posées.
  12. Les scientifiques s'intéressent tout autant au "comment" qu'au "pourquoi". C'est pour cela qu'en mécanique par exemple, nous avons l'étude cinématique ("Comment est le mouvement ?" On va parler de trajectoire, de durée de parcours, de vitesse, etc...on va décrire le mouvement) et l'étude dynamique ("Pourquoi ce mouvement ? Quelles en sont les causes ?" Et là, on va parler de forces, de travaux, d'énergie. On va expliquer la mise en mouvement, la conservation de la trajectoire, etc... et pouvoir ainsi prédire certaines choses comme la portée d'un tir, la durée d'un mouvement, etc...). Le problème de certaines questions des philosophes, c'est qu'elles seront forcément sans réponse puisqu'elle ne le permettent pas dès le départ (elles sont mal posées). Le problème, c'est que les philosophes pensent parfois qu'il est possible de répondre à une question, quelle qu'elle soit sans faire appel à un moment où à un autre à un ou plusieurs de nos sens. C'est impossible : on ne peut considérer la réalité sans faire appel à nos sens, on ne peut trouver aucune réponse à aucune question sans faire appel à nos sens à un moment ou à un autre. Sinon, trouvez-moi un exemple. Vous allez chercher longtemps ! Demandez à une personne si elle préfère le rouge ou le bleu. Sa préférence dépendra de sa vue et de ce qu'elle associera (par rapport à son passé, sa culture, son éducation, etc...) à cette couleur. Posez la même question à un non-voyant de naissance. Il ne sait pas distinguer les couleurs avec ses yeux mais il a entendu leurs noms. Il peut donc répondre et sa réponse dépendra de la "beauté sonore" du nom de cette couleur et également de qu'il lui associera en termes d'émotions (par rapport à son passé, sa culture, etc...). Si en plus d'être non-voyant, la personne est sourde et muette. C'est sans doute par le toucher que sera codé le nom des couleurs. Etc... Maintenant imaginons un être privé de la totalité de ses sens dès la naissance, ce qui est déjà presque impossible. Mais imaginons : le type est sourd-muet, aveugle, il n'a plus aucun sens du goût ni de l'odorat et ses nerfs ne transmettent aucune informations au cerveau (pas de toucher, aucune transmission de la douleur, aucune distinction de surfaces possibles, etc...). Il ne peut rien faire d'autre que respirer. Pour tout le reste il a besoin qu'on le fasse à sa place (manger, boire, uriner, se déplacer, etc...) A quoi peut-il réfléchir ? A quelle question peut-il répondre ? Aucune. Il ne peut même pas savoir ce qu'est une question. Si par contre, la privation totale de ses sens a eu lieu après sa naissance, alors son cerveau a reçu des données autres que la nécessité d'entretenir la respiration. Les sens sont notre source primaire de données. Nos souvenirs, nos connaissances, nos pratiques, même notre imagination et nos sentiments se basent sur l'exploitation de ces données. Sans les sens, il n'y a rien de tout cela (pas même des sentiments !). Si en revanche on est privé de nos sens à un moment donné dans notre vie, il reste de nombreuses données stockées (matériellement) dans nos cellules de mémoire donc nous avons toujours des sentiments. Alors se demander ce que c'est qu'une table "en soi" sans faire appel à ses sens ou à quelque chose qui découle des sens (imagination, connaissances, etc...), c'est sans issue et cela n'a pour moi aucun intérêt (mais heureusement, tout le monde n'est pas comme moi !). Il y a cependant des personnes qui peuvent passer des heures à se poser ce genre de question et à tenter d'y répondre, à écrire des livres entiers autour d'une question comme celle-ci. Et là je me dis : si une personne peut passer autant de temps là dessus, c'est qu'elle y voit un intérêt mais lequel ? C'est ça que je trouve intéressant chez les philosophes et au fond, je me dis qu'ils doivent se poser la même question pour nous : "pourquoi les scientifiques peuvent passer des heures à travailler et dépenser des millions pour aller sur Mars ?" Je répondrais que les scientifiques sont curieux de savoir si la vie a pu se développer ailleurs que sur Terre ou mieux, si elle s'est déjà développée ailleurs que sur Terre. Sommes nous seuls dans l'Univers ? Les scientifiques (une majorité écrasante en tout cas) sont persuadés que non. L'Univers est beaucoup trop vaste. On doit forcément pouvoir retrouver des conditions similaires aux nôtres mais cette recherche est longue et couteuse. Est-elle inutile ? Non. En allant sur Mars, nous ne pourrons pas répondre qu'à une question mais à des centaines, des milliers, voir plus ! C'est pour mieux nous connaître, savoir ce qui peut nous arriver (prévoir l'avenir) et ce qui s'est déjà passé (notre passé, celui de notre planète, de notre galaxie, etc...). Nous procédons par comparaisons, à l'aide de nos sens et de nos connaissances qui ne cessent d'augmenter. Cela a aussi pour conséquence d'améliorer notre quotidien, notre confort, etc... Mais tout n'est pas rose, loin de là ! Les sciences ont malheureusement aussi apportés leur lots de mauvaises surprises, de déceptions, de catastrophes. L'homme est aussi guidé par ses sentiments qui constituent les interprétations de données les plus complexes (facteurs très très nombreux). En bref, il y a pour moi les sens au départ. Grace aux sens, nous captons des données qui sont interprétées (comparées, combinées, etc...) par le cerveau. Tout commence à se produire alors même que nous somme encore dans le ventre de notre mère. Dès que nos capteurs sensoriels sont opérationnels, le cerveau commence à recevoir des données et à les interpréter. Nos besoins vitaux (manger, respirer, etc...) sont inscrits dans notre code génétique (parmi bien d'autres données) et tout se développe donc en priorité pour répondre à ces besoins. Ensuite les données continuent de s'accumuler, les combinaisons deviennent plus nombreuses et plus complexes. Nous développons d'autres besoins, les sentiments en sont l'expression ou la réaction, etc... Notre éducation, le milieu dans lequel on grandi, chaque chose à son importance, a une influence sur notre évolution. Le mécanisme de la pensée est complexe, aussi effrayant que magnifique, comme l'Univers. Tout se précise un peu plus chaque jour. Lentement, mais cela se précise. La recherche sera sans fin mais elle apportera des réponses au fur-et-à-mesure sur lesquelles on se basera pour avancer* (parfois en les précisant, d'autre fois en les remettant en question). Une question en entraînera d'autres mais chaque question aura sa réponse un jour et le scientifique sait que pour que cela soit possible, il doit se poser correctement la question, c'est-à-dire de manière à se donner une chance de trouver une réponse. *Cette avancée, nous en bénéficions au quotidien : technologies, véhicules, systèmes de conversion d'énergies, tout évolue constamment. Il y a du bon et du mauvais mais globalement, sur l'échelle du temps, la qualité de vie s'est améliorée. Je sais bien que certain sont plus heureux au fin fond de la forêt à vivre au jour le jour plutôt que dans une maison en Europe (par exemple) avec le chauffage central, une cuisine équipée, un frigo garni et des divertissements divers et variés mais on ne peut nier que ceux qui préfèrent la seconde situation sont largement plus nombreux. Il y a quand même eu un avant et un après Newton, un avant et un après Galilée, un avant et un après Einstein, etc... Quant aux philosophes, leur rôle est selon moi de stimuler la réflexion des autres (et des scientifiques en particulier) afin que ces derniers soient en quelque sorte rappelés à l'ordre. Du genre : "n'oublie pas que tu peux te tromper, n'oublie pas qu'il faut savoir parfois tout remettre en question". Il nourrissent ce que l'on appelé la conscience*. Ils nous invitent à faire nos choix en tenant compte du fait que nous ne sommes pas seulement guidés par nos sens mais aussi par une forme plus complexe de la pensée (mais néanmoins liée à nos sens), nos sentiments, et qu'il faut s'y fier autant que s'en méfier. Le scientifique apprend à être raisonnable. Il s'impose une démarche et souhaite trouver des limites, des résultats, des explications qui conviennent au plus grand nombre et servent à améliorer son quotidien en plus de satisfaire sa curiosité. Le philosophe apprend à être sage. Il ne s'impose aucune démarche générale (mais peut organiser son raisonnement en différentes étapes ou parties), il est libre et ne cherche aucune limite ou réponse qui puisse satisfaire tout le monde (ce qui ne signifie pas qu'il ne veut pas susciter l'intérêt du plus grand nombre). Il aime dérouter les autres afin de stimuler leur réflexion, d'orienter parfois leurs choix (par la persuasion) et met parfois en garde. Du moins, c'est ce que j'en pense aujourd'hui.
  13. Un pari, oui, si tu veux. Métaphysique.... on peut se dispenser de ce mot. C'est un pari, point. Après, pourquoi je prend ce pari plutôt qu'un autre, c'est par le biais de mon éducation que je me suis fait un avis sur chaque chose. C'est en assistant à des cours, en lisant des livres, en regardant la télé, en échangeant avec d'autres, etc... que j'ai appris, que j'ai fait des choix. J'ai donc l'intime conviction que tout est explicable mais que tout ne sera jamais expliqué car il y a trop de choses à rechercher et il y en aura toujours (mais ça aussi, c'est un pari ! Peut-être qu'un jour tout sera expliqué. Je ne le crois pas. C'est un autre pari lié à ce que j'ai vécu, ressenti, appris, etc... depuis ma naissance). Peut-être même que génétiquement, nous sommes déjà en parti plus sensibles à certaines choses qu'à d'autre. J'en fait le pari également. Je ne pense pas qu'il y existe des choses inexplicables. En revanche, il y a des choses pour lesquelles nous avons plus d'intérêts que d'autres à trouver une explication. La question : "Pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien ?" Quel est l'intérêt que l'on pourrait tirer d'une réponse à cette question ? Personnellement, même avec la réponse sous les yeux, je me demande ce qu'on pourrait en faire. Une question plus intéressante serait : pourquoi y a t-il quelque chose à cet endroit et pas en un autre ? Quels sont les facteurs qui expliquent la répartition de la matière dans une zone délimitée ? Là ce sont des questions auxquelles une réponse est possible et qui ont un intérêt (dans notre quotidien). En bref, le problème est toujours le même : un problème doit être bien posé pour que l'on puisse espérer trouver un jour une solution. Pour ce qui est du langage de la nature. Déjà, la nature ne parle pas. A la limite on pourrait dire qu'on la fait parler mais cela reste encore une métaphore. Nous décryptons les phénomènes naturelles à l'aide des mathématiques. Les mathématiques sont un outil que l'Homme a mis au point pour modéliser des phénomènes (entre autres) et en particulier ceux sur lesquels il devenait difficile de travailler de manière empirique. Ce n'est pas le langage de la nature, c'est un des langages de l'Homme. Définir le temps (celui que l'on mesure en secondes, minutes, heures, etc...), qui plus est de manière simple, peu sembler difficile à priori. Mais j'ai presque déjà trouvé la solution en écrivant cette phrase. Le temps, c'est le mot que l'on a donné à la chose que l'on mesure en secondes, minutes, jours, siècles, etc... à l'aide d'une pendule, d'un chronomètre ou de tout autre outil de mesure similaire. Après il est intéressant de voir comment l'Homme a choisi de définir l'année, le jour, la seconde au fil du temps (l'histoire de la définition de la seconde par exemple). Au départ, c'est un choix souvent assez arbitraire (comme pour la définition du mètre) ou se basant sur ce que l'Homme perçoit et puis ça évolue pour répondre à certaines contraintes, à certains besoins, à certains progrès. On peut utiliser le mot temps pour parler du climat, pour désigner un instant, etc... mais là on en revient à ce que nous disions avant : pour un mot donné, il existe un sens pour lequel il est plus souvent utilisé que les autres et d'autre part, il existe toujours un moyen de préciser le sens donné au mot. Si je parle du temps qu'il fera demain, inutile de préciser que je parle du climat. Si je parle du temps qu'il faut pour aller à Toulouse, inutile de préciser que je parle d'une durée. De même, si je parle de moment cinétique, mon collègue de physique se doutera que je ne lui parle pas d'un instant. La distinction entre instant, durée, moment et temps est intéressante à faire avec les élèves. Celle entre instant et durée est même indispensable. Je pourrait rajouter le mot "date" aussi. La meilleurs méthode que j'ai trouvée pour leur montrer la différence en moins de 2min et sur laquelle je n'ai jamais eu à revenir est la suivante : Je trace une ligne fléchée vers la droite représentant le temps. Je fais une croix sur cette ligne en disant qu'elle représente un instant (dans le temps) que j'appelle t1. J'en fais une deuxième un peu plus loin à droite de la première (toujours sur la ligne) : voici l'instant que j'appelle t2 puis une troisième que j'appelle t3. Maintenant imaginons une voiture qui part à l'instant t1. Je déclenche mon chronomètre (bien remis à zéro) après son départ, disons que c'est à l'instant t2 et je l'arrête quand la voiture franchi une ligne d'arrivée correspondant à l'instant t3. Je peux dire que t2 =0s. Je peux appeler cet instant une date car je viens de lui attribuer une valeur. Imaginons une date t3 =20s. Une durée correspond à la différence de temps entre deux dates. Entre t2 et t3, il s'est écoulé 20s donc la voiture a roulé durant 20s entre l'instant ou j'ai déclenché le chrono et celui ou je l'ai arrêté. Son mouvement a duré 20s. Le temps est donc un mot qui désigne tout ce qui peut se mesurer en seconde, en heure, en jours, etc... Un instant ou une date désignent des points sur l'échelle du temps. Si des valeurs sont données, on parlera plutôt de date. SI cela n'est pas précisé, on parlera plutôt d'instant. Mais confondre les deux n'est pas bien grave. Une durée désigne le temps qui s'est écoulé entre deux dates ou la différence entre deux dates. Enfin, le moment est parfois un mot utilisé comme synonyme du mot instant (ex : au moment où...) ou d'une durée (ex : on a passé un bon moment). En physique, on préfèrera utiliser instant, date et durée afin de bien distinguer ce dont on parle. Qui plus est, le mot moment sera utilisé en mécanique pas jamais tout seul et pour désigner des choses bien précises. Tout cela pour dire que pour moi, il est bel et bien toujours possible de définir de manière simple et clair quelque chose. Mais ça peut être long parfois !
  14. Cela n'empêche que chaque sens du mot "table" peut être donné en termes simples à comprendre pour la plupart d'entre nous. Mais cela peut être long ! C'est pour cela que l'école existe, que les langues s'apprennent et qu'ils faut du temps, des outils, des personnes. La complexité (tout comme le hasard d'ailleurs) découlent du fait que les possibilités, les facteurs à considérer sont trop nombreux. C'est la raison pour laquelle le scientifique cherche à isoler au maximum un problème, une matière, etc... L'isolation totale est inaccessible mais on peut limiter le nombre de facteurs, négliger certaines choses (après comparaisons), etc... Cette simplification du problème ne se fait cependant pas n'importe comment. Tout est une question de dosage : en simplifiant, on perd en précision mais on se simplifie les choses (les calculs, les recherches, etc...). Ceci n'empêche pas par la suite de faire des recherches plus pointues (avec moins de simplifications donc plus complexes) mais au moins, nous avons déjà un aperçu "convenable" de la réponse. Nous savons si cela va répondre à nos attentes ou pas. On retrouve la même difficulté pour définir un mot : le nombre de sens qu'on peut lui attribuer. Il faut chercher à en réduire le nombre en réduisant tout simplement certaines de leurs utilisations ou en ajoutant un terme qui précise ce dont on parle. Ainsi, lorsque l'on parle d'une table, il s'agit du meuble. Si on utilise le mot pour désigner la listes des différents chapitres d'un livre on va parler de table des matières ou de sommaire. Même chose pour les tables de multiplication. Bien entendu, le contexte (de la phrase, de la conversation) donne déjà des indices sur le sens à attribuer au mot mais sans même avoir ce contexte, nous comprenons facilement et rapidement énormément de mots. Alors se demander ce qu'est une table "en soi". C'est une question à laquelle il est difficile (et même impossible) de répondre non pas parce que le problème est complexe mais parce que la question est juste mal posée (elle n'est pas clair, pas précise, on peut l'interpréter de milles façons différentes).
  15. Après lecture des définitions Wikipédia de ces deux types de scepticisme, la première chose qui me saute aux yeux est, encore une fois, la différence de clarté. Au lycée, j'ai toujours apprécié les cours de philosophie (il faut dire que le professeur que j'ai eu était vraiment captivant et d'une modestie sans pareil) car il me permettait à l'époque et encore aujourd'hui : - d'interpréter ce que voulait dire certains auteurs, de donner un sens (compréhensible) à des écrits bien souvent - de trouver un intérêt à se connaître soi-même - de mesurer la complexité de la pensée humaine En revanche, j'ai aussi appris : - que toute philosophie ou écrit d'une personne dite "philosophe", aussi intéressant et stimulant qu'il soit, s'interprète plus qu'il ne se comprend (il n'y a jamais une seule façon de comprendre les dires d'un philosophe) - qu'en plus de ces multiples interprétations possibles d'une même phrase ou d'un même livre, discours, etc... le vocabulaire employé était souvent complexe et non universel (certains philosophes inventent des mots, les combinent ou leur donne un nouveau sens qui diffère de celui que lui attribuera le plus grand nombre). Bref, j'ai appris que la philosophie ne manquait pas d'intérêt ni de traces écrites mais manquait trop souvent de rigueur et d'universalité. Les scientifiques ne sont pas d'accord sur tout loin de là (et heureusement) mais il y a quand même de nombreux consensus clairement exprimés au grand public et avec un vocabulaire, un système de mesure (unités internationales) et de représentation précis et universel. Lorsqu'un élève me demande la différence entre un dessin et un schéma, j'envoie 3 ou 4 élèves me représenter une lampe (telle que leur inspire ce mot) au tableau. Certains vont me représenter une lampe de bureau, d'autre une lampe de poche, d'autres vont dessiner une simple ampoule, d'autres (c'est déjà arrivé) m'ont représenté une lampe d'Aladin. Si il manque l'un de ces exemples au tableau je le rajoute en disant qu'ils auraient pu également représenter une lampe ainsi. Là je leur dit que chacun à sa façon d'imaginer, d'interpréter un mot, même le plus simple au monde. Le scientifique veut être compris de tous (qu'importe qu'on soit Français, Anglais, Allemand, Chinois, etc...) et de tout temps. Je représente alors le schéma d'une lampe (vous savez, le simple cercle avec une croix) et leur dit : ceci a vocation d'être universel. C'est un schéma (ou symbole normalisé), c'est-à-dire que pour n'importe quelle personne dans le monde, aujourd'hui ou dans 100 ans ceci est une lampe électrique et peut donc remplacer la plupart des dessins au tableau (tous sauf la lampe d'Aladin). Pourquoi un simple cercle avec une croix ? Le scientifique cherche toujours une représentation simple et rapide à faire par n'importe qui. Il ne va pas s'embêter à représenter quelque choses en détails pour l'exploitation qu'il veut en tirer (sauf si cela devient une nécessité bien sûr) : il veut pouvoir représenter un circuit électrique rapidement et avec clarté. Les symboles normalisés permettent donc de faire des schémas pour lesquels il n'y aura pas d'ambiguïté ni besoin de faire de commentaires. N'importe quel électricien, électromécanicien, physicien, ingénieur, etc... sait "lire" un schéma sans avoir besoin de légendes, de commentaires, de notices, etc... parce que tout est normalisé, tout a été mis en œuvre dans le but d'être universel. Même choses pour les unités de mesure universelle (système international) : le mètre pour les distances, la seconde pour les durées, etc... Il existent d'autres unités de distances, de durées, etc... mais lorsqu'un scientifique publie ses travaux il le fait toujours dans les unités du système international, même si la publication est très limitée et locale. En cherchant l'universalité, le scientifique cherche à être compris du plus grand nombre, le plus facilement et rapidement possible et le plus longtemps possible. Ce n'est pas toujours évident mais il y a toujours une volonté allant dans ce sens. Je reproche aux philosophes de ne pas avoir cette clarté ou alors très exceptionnellement (Michel Onfray par exemple, que je trouve assez clair) et de ne pas trouver de consensus sur grand chose. Il n'existe pas à ma connaissance de choses universelles (=comprises et reconnues par le plus grand nombre) en philosophie. On va alors me dire que cela est normal puisque les questions que le philosophe se posent sont plus complexes que celles que se posent le scientifique. Non. Les questions que se posent le philosophe sont juste mal posées et donc il a du mal à y répondre; souvent il ne pourra même jamais y répondre. "Un problème sans solution est un problème mal posé" avait dit Albert EINSTEIN. Alors après tout ce que j'écris, on va penser que j'ai une dent contre les philosophes. Non, pas du tout. Je ne les considère pas comme inutiles : ils sont utiles et même très utiles parce qu'ils nous font réfléchir, prendre conscience de certaines choses, imaginer des choses et c'est très important, très sain dans la vie d'un Homme. Ce qui différencie le philosophe du scientifique, c'est aussi sa sensibilité. Ses sentiments prennent le dessus sur ses sens et donc il éprouve des besoins différents pour se sentir bien. Je dirais que la question du fondement des sciences (autrement dit quelle est la base commune, la définition de la science ?) n'a rien de métaphysique ou de philosophique. Elle correspond à une démarche pour trouver une solution à un problème posé. Une science, c'est donc une façon d'étudier quelque chose (un objet, un phénomène, une capacité, etc...). Le champs est donc assez large et c'est la raison pour laquelle on peut parler de sciences humaines même si il n'y a pas de démarche scientifique dans les études visées par ce domaine. Les notions de scientifique et de démarche scientifique sont clairement liées aux sens, à une certaine rigueur et à la recherche d'universalité. Elle se distinguent de la démarche philosophique, basée sur les sentiments, rarement rigoureuse et sans recherche d'universalité. On ne peut donc considérer les écrits d'un philosophe comme scientifiques car ils ne respectent pas cette démarche rigoureuse, reposant sur les sens et avec une recherche d'universalité. "Enfin la question des sens et de la perception amène très vite a s'interroger sur le statut du sujet percevant et pensant (et à des questions du style : Est ce que nous ne faisons que percevoir une réalité qui est indépendante de nous où est ce que nous contribuons à créer une réalité que nous pensons extérieure à nous ?)." Déjà les sens et la perception désignent la même chose pour moi dans cette question. Donc on peut déjà simplifier un peu : "Enfin la question de la perception amène très vite a s'interroger sur le statut du sujet percevant et pensant (et à des questions du style : Est ce que nous ne faisons que percevoir une réalité qui est indépendante de nous où est ce que nous contribuons à créer une réalité que nous pensons extérieure à nous ?)." Pour le scientifique, la réalité est forcément une réalité perçue donc il sait qu'il n'aurait jamais accès à la vérité absolue. Cela ne sert donc à rien pour lui de rechercher quelque chose d'inaccessible. Ce qu'il veut c'est comprendre et être compris par le plus grand nombre (transmettre ce qu'il a découvert). Il veut arriver à quelque chose, à une explication. Il se fixe des objectifs qu'il estime pouvoir atteindre un jour ou contribuer aux recherches qui feront qu'un jours, ils seront atteints. Le scientifique n'aime pas se poser une question juste pour le plaisir de se poser une question, ni pour se laisser tenter par une explication guidée par ses sentiments. Il veut obtenir des résultats, au moins une avancée, quelque chose qui nous permettra concrètement de mieux savoir d'où nous venons, quel est notre avenir potentiel (ou celui de notre planète, de ce qui nous entoure), comment fonctionne telle ou telle chose, peut-on s'en inspirer pour notre confort, peut-on reproduire certains phénomènes naturels dans notre intérêt, etc... La réalité est-elle indépendante de nous ? Pour le scientifique, non. Même une simple mesure dépend de nous. On ne pourra jamais la reproduire exactement dans les mêmes conditions mais on peut réduire les facteurs d'influence, être plus ou moins précis, améliorer la rigueur de nos travaux. Selon ce que l'on étudie, on peut négliger certaines choses par rapport à d'autres (négliger quelque chose pour simplifier une étude, un calcul doit toujours être précisé et repose toujours sur une comparaison. Une chose n'est négligeable que par rapport à une autre). Mais le scientifique part du principe que tout interagit avec tout : le grain de sel dans mon assiette interagit avec la molécule d'eau à l'autre bout de la galaxie par exemple. Mais cette interaction est négligeable par rapport à l'interaction qu'il y a entre ce grain de sel et la Terre par exemple. Pour étudier la chute de mon grain de sel au sol si j'incline l'assiette, je peux me permettre de négliger la plupart des interactions autre que celle liée à la gravité parce qu'elles sont très faibles (c'est-à-dire au moins 1000 fois plus petites si je m'impose cette considération) et que le résultat de mon étude n'aura pas à en souffrir. Après, tout dépend de l'étude précise que l'on veut faire. Le nombre de facteurs a négliger peu varier et la complexité du problème aussi. Donc pour répondre à tes questions. Non, le fondement de la science est définissable clairement et simplement sans passer pa la métaphysique. Ce serait un comble de définir la science en passant par un domaine qui en est l'opposé ! Mais il est vrai que le mot science est attribué à des domaines qui n'ont rien de scientifique et c'est pour cela qu'il existe des groupes luttant contre les pseudo-sciences. Et en toute logique, ces groupes sont sceptiques par défaut. Pour le cold reading, je te rejoins sur la nécessité de passer sur le terrain philosophique. Si on ne peut convaincre (preuvres, démonstrations, arguments illustrés d'exemples), alors on va chercher à persuader (jouer sur les sentiments). C'est une méthode très commune aujourd'hui en politique et dans le commerce dont les gens doivent apprendre à se méfier de plus en plus (être sceptiques par défaut). Le scientifique cherche plus à convaincre. Le philosophe cherche plus à persuader. Le tout est de trouver un équilibre entre les deux car les deux sont utiles et nécessaires mais aujourd'hui, la persuasion est beaucoup trop souvent utilisée (et qui plus est à des fin trop souvent malhonnêtes). Que les personnes à l'état d'esprit scientifique soient moins à l'aise pour persuader que les personnes à l'état d'esprit plus philosophique ne me surprend donc pas. La raison de ce "malaise" n'a donc rien de métaphysique. C'est juste que ce n'est pas dans ses habitudes, dans son tempérament. Pour ce qui est des questions existentiellement tellement fondamentales que les scientifiques sont incapables d'y répondre, je dirais que les scientifiques ne cherchent même pas à y répondre ou du moins pas sous cet angle car ils savent d'avance que ce sera sans issue, le problème étant mal posé. Il faut le posé de manière à le rendre solvable. Avant de chercher à résoudre un système d'équations, on s'assure de ne pas avoir plus d'inconnus que d'équations sinon, le scientifique ne voit pas l'intérêt de passer du temps dessus. Il va chercher d'autres équations, d'autres éléments, jusqu'à ce que le problème soit bien posé donc solvable. Ensuite il cherchera une solution (ou plusieurs). Pour ce qui est du fait que certains philosophes veulent définir les fondements de la science. Qu'ils le fassent si cela les amusent. Cela ne changera pas la démarche des scientifiques, leur façon de considérer ce qu'est la science pour eux, leur rigueur, etc... Cela ne fera qu'entretenir un éternel débat entre les scientifiques et ceux qui souhaitent s'attribuer ce titre sans en respecter la démarche, autrement dit cela n'apportera que confusion inutile. Chacun doit rester dans son domaine et échanger avec les autres mais ne pas imposer sa façon de penser.
  16. Question complexe avec des mots qui le sont tout autant. Tout de suite, il me vient à l'esprit la fameuse phrase de Nicolas Boileau : "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément" Ta question m'intrigue autant qu'elle m'intéresse et donc, afin de déjà m'assurer de bien la comprendre, j'ai commencé par prendre deux dictionnaires à porter de main et mon ami Google. Je dormirai ainsi moins bête et éviterai peut-être ainsi des recherches à ceux qui nous lirons. Alors voici les quelques définitions que j'ai recherchées pour comprendre ta question : - ontologie : partie de la philosophie qui s'intéresse à "l'être", à répondre à la fameuse question "qu'est-ce que l'être" (pas au sens "être-vivant" bien sûr). Il est souvent précisé que l'ontologie est à distinguer de la métaphysique. J'ai recherché la définition de métaphysique : autant dire qu'il en existe presque autant que de personnes qui ont cherché à définir ce mot mais bon, voici l'idée générale que j'ai retrouvée à peu près dans la plupart d'entre celles que j'ai lues et que je vous délivre avec mes mots : - métaphysique : connaissance des choses indépendamment de nos sens (donc des connaissances qui ne se basent pas sur l'observation, le toucher, etc...). L'ontologie se focalise donc sur l'être (donc sur l'humain je suppose, sur la pensée, les sentiments, ce genre de chose) par rapport à la métaphysique dont le domaine est beaucoup plus vaste. Une autre différence serait la question de dieu à laquelle il est fait allusion : cette question fait partie de celles abordées en métaphysique mais pas en ontologie. Pour le reste, ce n'est jamais clair et cela diffère trop d'un auteur à un autre. Pour le mot épistémologie, il est déjà plus facile de trouver une définition clair et commune à plusieurs dictionnaires et recherches sur internet : - épistémologie : étude critique des sciences et de la connaissance scientifique Bon, déjà, à priori, on est plus sur des domaines qui s'opposent aux sciences (ou les complètent, c'est une question de point de vue mais si tel est le cas, on ne peut cependant pas considérer ces domaines comme scientifiques. Ils relèvent plus de la philosophie). "Il existe une réalité indépendante de l'esprit humain" Qu'est-ce que la réalité ? Pour un scientifique c'est une perception du monde qui l'entoure. Il est conscient que ce qu'il voit, que ce qu'il entend, que ce qu'il touche, etc... ne sera pas perçu tout-à-fait de la même manière par une autre personne ou même plus généralement, par un autre être-vivant. Il est conscient de dépendre de ses sens pour analyser le monde qui l'entoure (pour apprendre et évoluer) et qu'il ne peut faire sans. Il est conscient que ses sens sont imparfaits, qu'ils ont leurs limites et que pour franchir ces dernières il lui faut de l'aide, il lui faut des outils, des instruments, des appareils, il lui faut réfléchir. Il est conscient que le monde qui l'entoure est complexe mais que si il arrive à isoler un phénomène, une substance, etc... ou du moins à réduire de manière drastiques les facteurs qui interviennent, il pourra plus facilement le décrire, l'analyser, le comprendre. Il est conscient que l'Homme ne pourra jamais tout expliquer mais que tout a une explication. Alors reste les sentiments, la foi, l'imagination, etc... me dira t-on. Mais là aussi, des explications existent. Elles n'ont simplement pas encore été découvertes ou du moins pas assez "solides", rigoureuses pour être publiées. Il y a un bon début cependant (nous avons beaucoup avancé sur la compréhension du fonctionnement du cerveau humain). Le scientifique ne s'intéresse pas qu'à la matière. Il s'intéresse aussi aux interactions entre les éléments de matière. Il a déjà commencé par décrire la matière, les différents éléments (tableau périodique des éléments). Cela a pris du temps, demandé le concours et la mise en commun de nombreuses recherches issues de nombreux scientifiques mais nous y sommes parvenus. A priori, nous ne découvrirons pas de nouveaux éléments (mais agrandir le tableau n'est pas exclu, juste très peu probable pour l'instant). Ensuite on s'est intéressé aux interactions entre ces éléments. Entre temps, on a découvert qu'ils n'étaient pas les particules élémentaires que l'on croyait (découverte de l'électron, du proton puis du neutron puis des quarks) mais les travaux précédents n'ont pas été réalisés en vain. On a juste découvert leurs limites et ils ont servi de base pour la suite. Quant aux interactions, nous en avons identifier plusieurs, nous les avons classer, étudiées, etc... Bref, la démarche scientifique n'est jamais sans rigueur ni remise en question mais repose toujours, à la base sur des connaissances issus de travaux précédents et sur les sens (souvent des observations). La perception est donc indissociable de la démarche scientifique mais ce dernier est conscient que, tout comme les explications auxquelles il aboutit parfois, elle admet des limites. Nos sens sont limités. Les explications qu'un scientifique trouve parfois ont donc aussi un domaine de validité dont les limites seront déterminées le jour ou il trouvera un cas ou ça ne marche plus. Pour répondre en partie à ta question, je dirai donc que pour un scientifique, la question de "l'être" n'a pas encore de réponse mais que si il en trouve une, elle reposera forcément sur ses sens. La réponse parlera donc très certainement d'interactions entre particules de matière. Elle parlera sans doute d'énergie également (et de transfert d'énergie) mais pas sans rigueur et avec un vocabulaire précis, compréhensible, sans fioritures rocambolesques. L'énergie n'est pas matérielle mais elle est liée à la matière. Sans matière, pas d'interactions possibles, pas de source d'énergie possible (en revanche, l'énergie n'a pas forcément besoin de matière pour se propager : la lumière peut se propager dans le vide par exemple, parce qu'elle est constituée de paquets d'énergie appelés photons). Le vide existe pour le scientifique mais il n'y a pas d'interactions possibles avec le vide puisque, par définition, c'est l'absence de matière. On va peut-être me demander la définition scientifique de l'énergie alors je peux vous la donner telle que je la donne à un élève de 3ème : l'énergie est ce qu'il faut apporter à un système pour passer d'un état initial à un état final. Un "système" en physique, c'est "la chose que l'on étudie" tout simplement (il peut s'agir d'un liquide, d'une boîte et de son contenu, d'une personne, d'une balle de Tennis, de tout et n'importe quoi mais occupant un espace limité). Tout ce qui ne fait pas partie du système est appelé "milieu extérieur" et on s'intéressera donc aux interactions entre le système et le milieu extérieur. Et bien souvent le mot énergie va alors intervenir pour décrire ces interactions. Exemple : je laisse tomber une balle de tennis sur le sol de ma salle de classe. Je peux choisir d'étudier le mouvement de la balle de Tennis (étude cinétique) ou les causes de son mouvement (étude dynamique). Si je choisi d'étudier les causes, je vais dire que la Terre exerce une force à distance sur la balle appelée "poids" et qu'en la maintenant j'exerce sur elle une force qui l'empêche de tomber. A partir de l'instant ou je n'exerce plus cette force, elle n'est alors soumise qu'à son poids (ou presque) et tombe. Je peux aussi parler d'énergie : en l'élevant au dessus du sol, je lui ai donné une certaine énergie potentielle (et j'ai moi-même dépensé de l'énergie pour l'élever). Si je la lâche, elle va dépenser cette énergie en se mettant en mouvement (en tombant). Cette énergie liée à sa vitesse est appelée énergie cinétique et si elle est assez élevée, comme le matériau principal de la balle de tennis (caoutchouc) a des propriétés élastiques, elle poursuivra son mouvement en rebondissant. Dans tous les cas, au bout d'un moment, elle s'arrêtera car elle aura dépensé toute l'énergie que je lui aurai donné au départ (l'énergie qu'elle m'a prise). Je vous donne cet exemple parce que je pense qu'il n'y a rien de mieux pour présenter de manière concrète la façon dont un scientifique voit les choses, raisonne et les traduit par des mots. Rien n'est illogique. Il y atoujours une recherche de précision, de rigueur et de remise en question. Car oui, l'explication que je viens de donner pour la chute de la balle peut être remise en question et l'a d'ailleurs été depuis longtemps : en effet mon explication s'appuie sur la théorie de la gravitation dont la validité d'application a trouvé ses limites. Dans les conditions de cette expérience, les limites de validité ne sont pas dépassées donc ce que j'ai dit reste valable aujourd'hui pour décrire de manière correcte le phénomène observé. En revanche si je m'intéresse au mouvement de la Lune, l'explication fournie par la théorie de la gravitation reste valable mais il existe une théorie permettant de l'expliquer de manière plus précise et rigoureuse (la relativité restreinte voir encore mieux, la relativité générale). Et aujourd'hui, même la relativité générale semble atteindre ses limites d'application ! Elle n'aura cependant pas servi à rien et à encore de beaux jours (d'utilisation) devant elle, tout comme son "ancêtre" la théorie de la gravitation ! Il faudra juste préciser les conditions permettant de dire : "oui, je peux utiliser cette théorie, elle est suffisante pour le cas que j'étudie". Parce que bien évidement, si on continue d'utiliser (et même d'enseigner) des théories "dépassées", c'est parce qu'elles ont l'avantage d'être simple à comprendre et appliquer tout en expliquant de manière convenable le phénomène observé (mais il existe plus précis, plus rigoureux, plus satisfaisant mais...plus compliqué !). Je reviens sur la question entière : Que se passe-t-il quand nous étendons la démarche sceptique au cadre ontologique et épistémologique qui fonde les sciences ? Il n'y a pas de cadre ontologique et épistémologique qui fonde les sciences. Le scientifique n'a pas de limites concernant l'objet de son étude. Il peut décider d'étudier n'importe quoi mais est conscient que cette étude se basera forcément sur ses sens. Si il en est autrement, ce n'est plus de la science, c'est de la foi. Même les théories scientifiques les plus récentes reposent au départ sur les sens. Il y a celui qui se laisse plus facilement guider par ses sens pour trouver une explication à quelque chose : le scientifique. Il y a celui qui se laisse plus facilement guider par ses sentiments pour trouver une explication à quelque chose : le croyant (pas forcément en un dieu). Je dis "plus facilement" car tout être humain ne peut pas se fier qu'à ses sens ou qu'à ses sentiments. C'est toujours un peu des deux mais il y a une prédominance chez la plupart d'entre nous. Quant au scepticisme, le scientifique n'a pas à l'étendre. Il est sceptique par nature. Il l'est pour justement ne pas se laisser guider par ses sentiments, pour ne pas se laisser tenter par une explication qui pourrait peut-être le réconforter, le satisfaire (le rassurer, combler un vide, des craintes, etc...) mais qui ne sera pas fondée de manière rigoureuse, qui ne lui permettra pas d'évoluer rapidement. Le scientifique cherche plus qu'une satisfaction personnelle, il cherche à comprendre, à trouver une explication qui pourra être validé par le plus grand nombre, comprise et transmise le plus facilement et le plus rapidement possible. Il reste néanmoins un Homme aux sens limités et doué de sentiments, sentiments qui troublent sa vie autant qu'ils l'embellissent. Pour ramener le sujet au cadre de l'illusionnisme (à défaut d'arriver à le ramener au cadre du cold reading) : les spectateurs qui n'aiment pas la magie ou cherchent absolument à trouver le truc ne sont quasiment jamais des scientifiques. On pourrait trouver cela étrange. En fait, ce sont des personnes plus sensibles, qui ont le sentiment de perdre quelque chose, d'être stupide. Ils n'aiment pas cette situation et s'en protègent en se focalisant sur la recherche du truc ou le refus d'assister à la prestation (plus rare). Le scientifique sait qu'aussi intelligent qu'il soit, il se fera "avoir". Il sait que ce n'est pas une question d'intelligence mais juste que l'illusionniste réalise des choses : - qui dépassent les limites de nos sens (en attirant son regard là où il veut, en jouant sur la rapidité, etc...) - qui jouent parfois sur les sentiments (en faisant rire, en faisant peur, ...) - qui jouent parfois sur les limites du cerveau humain (en posant une question par exemple : le spectateur a besoin de réfléchir avant de répondre et ne peut plus faire attention à d'autres choses. Son cerveau est déjà occupé à une tache) Par conséquent, le scientifique sait que cela ne sert à rien de chercher le truc et qu'en plus l'intérêt de trouver ce dernier est moins intéressant que l'intérêt de vivre l'effet. Il cherche à avoir des émotions, des sentiments. Là aussi, cela pourrait être perçu comme un comble ! En gros, le scientifique cherche à croire pendant un instant parce qu'il sait que ce n'est que du spectacle et il y assiste donc pour être diverti, pour en profiter au maximum. Le croyant cherche une explication censée. Il se refuse à croire parce que pour lui c'est un défi à son intelligence. Dans les deux cas, ils recherchent un certain bien-être. Dans le cas du cold reading déductif (ça y est, on y revient !), on se base essentiellement sur du décodage gestuel, sur l'interprétation d'expressions, de réactions, etc... autrement dit le cold reading se base essentiellement sur les sens ! Quant au cold reading intuitif, on va chercher à influencer un ou plusieurs choix par nos mots, nos gestes, bref, là aussi les sens sont indispensables.
  17. Porter une veste ou au moins une chemise (avec une pochette) t'ouvre des portes plus qu'intéressantes en plus de te permettre de ranger quelques accessoires (et de ne pas avoir à trimbaler un sac ou une valise) mais réaliser de très belles routines en T-shirt est totalement faisable ! Pour la méthode de Giacomo Bertini dans cette vidéo (car il trouvé plusieurs alternatives au lavement de main), elle est assez difficile, se fait plutôt avec des petites pièces et est très naturelle dans les mains de Bertini car : - il bouge en permanence les mains (c'est un Italien !) - on ne l'entend pas dans cette vidéo mais il parle beaucoup ! Si tu veux la travailler, il te faudra de la patience, de la précision et un peu de rapidité (et une maîtrise du "classique". Il y a des angles mais ça reste raisonnable. Je l'utilise de temps en temps avec de grosses pièces (taille dollars, 39 mm) mais pas avec mes 50F argent (45mm) car le risque de flash est plus élevé. Là encore, c'est un mouvement à réaliser au sein d'une routine plutôt que pour finir proprement.
  18. Je suis ravi de voir des femmes (jolies qui plus est) présenter un numéro de ce genre. Elles ont un beau numéro mais côté innovation, effectivement, j'y vois plus une pâle copie de celui de Sos & Victoria, notamment en reprenant l'idée des changes successifs dans la cabine (qui est vraiment une idée devenue la signature de Sos & Victoria). Rien que pour avoir repris cela, on les verra toujours comme une copie de Sos & Victoria. Alors un beau numéro, oui. Innovant, non. La modestie est de mise, surtout qu'à présent elles vont sans doute se vanter d'être si créatives qu'elle sont devenues championnes de France de magie, ce qui sera clairement discutable. Je les défie au passage de remporter ce titre lors des championnats de France FFAP. Mais bon, souhaitons-leur bonne continuation tout de même !
  19. Dans ce cas précis (une dernière pièce à faire disparaître), je trouve le lavement de mains plutôt mal choisi. Pour finir une routine de pièce de ce genre proprement (montrer clairement les deux mains vides), je te conseille de travaille le l****** si tu es assis, le to*** ou le sl****** si tu es debout. Sinon il y a aussi les bracelets (élastiques, bracelet montre), les poches naturelles (pochette de veste ou de chemise, revers de pantalon, voir le Bobo entre autre) et les dérivés du to*** (TKO, profonde de Robert-Houdin, servante corporelle). Comme disait Salvano à propos des lavements de mains avec une boule (n'ayez pas l'esprit mal tourné en me lisant ) : le mouvement exécuté dans l'intention de montrer les mains vides n'est pas convaincant car le spectateur se demandera, à juste titre, pourquoi le magicien ne montre pas simplement ses deux mains vides en même temps. Et pourtant Salvano réalisait ce mouvement ! Mais jamais à la fin et il avait trouvé une façon de l'amener, de le justifier simplement : la boule étant au "classique" en main gauche, il mimait le fait d'attraper une petite boule invisible* avec sa main droite (montrant indirectement sa vacuité) puis, voulant observer l'objet invisible de plus près, il la transférait en main gauche (en réalisant le lavement de main) en semblant chercher plus de lumière. Il mimait alors le grossissement de la boule invisible puis passait la main droite devant en frottant un peu la boule invisible comme si il cherchait à la dépoussiérer et là, la boule devenait visible. Tout ça pour dire que si je te conseille de parler, c'est pour rendre ton lavement de main "nonchalant", anodin, un simple geste inconscient qui peut (mais pas forcément) illustrer ce que tu dis ou suggère. Le mouvement peut aussi être justifié verbalement ou par la suggestion visuelle (mime) comme Salvano (car il ne parlait pas toujours lorsqu'il réalisait la routine au sein de laquelle figurait ce passage) mais ce n'est pas une obligation. Le lavement de main demande juste à être couvert de manière à ne pas être le centre d'attention principal de tes spectateurs (car il n'est pas naturel seul, il faut le rendre naturel). Le spectateur doit avoir une impression de vacuité mais pas l'impression que l'on cherche à lui prouver que nos mains sont vides (ce qui aura pour conséquence le soupçon). Présenté à la fin d'une routine pour montrer une disparition totale est une erreur selon moi car l'attention est trop importante à ce moment et cette technique n'offre pas assez de clarté pour un final. Je ne dis pas qu'on ne peux pas finir une routine avec une pièce au classique sans éveiller les soupçons mais pas avec un lavement de main. Il existe aussi des disparitions totales particulières ne nécessitant pas d'être assis ou de porter une veste mais qui demandent plus de travail et ont souvent des contraintes d'angles conséquentes (je pense à certaines disparitions élaborées par David Williamson, Giacomo Bertini, Arada, Francis Tabary, Shoot Ogawa, etc...). Tu peux y jeter un œil mais je pense que si tu veux quelque chose de faisable dans un maximum de situations, ce n'est pas vers ces techniques qu'il faut te tourner. Tu t'y tourneras lorsque tu voudras présenter ta routine d'une manière un peu plus bluffante lorsque les conditions (angulaires surtout) se présenterons. Bref, tu t'intéresseras à ces techniques pour des situations occasionnelles. Et dernier conseil (puisque tu disais ne pas avoir de routine précise dans laquelle ce lavement de main intervient) : ne travaille pas une technique juste pour ajouter un outil supplémentaire à ton répertoire. Relève juste l'info (que telle ou telle technique existe et ce qu'elle permet) et lorsque tu auras une routine, là tu feras appel (et travaillera donc) la ou les techniques qui te sembleront les plus appropriées. Tu les compareras en te filmant en train de réaliser la routine complète avec chacune de ces méthodes pour choisir celle qui "rendra" le mieux. Tu pourras aussi demander des avis extérieur sur le rendu mais je pense que tu devras d'abord juger par toi même et l'outil vidéo est le plus adapté. Le miroir est un faux ami car il ne rend pas compte de certaines contraintes d'angles et tu ne peux pas regarder deux chose à la fois (être acteur et spectateur). La caméra (ou les caméras) tu peux les déplacer, les mettre à la hauteur du regard d'un spectateur invisible, tu peux zoomer, tu peux faire des pauses, mettre au ralenti. Tout cela permet de corriger un maximum de choses que le miroir ne permet pas toujours. En espérant avoir été clair et complet. Bon courage !
  20. J'aime bien pondre un pavé de temps en temps parce que je sais que Gilbus va y répondre par un pavé encore plus intéressant. Ce qu'il écrit m'est d'autant plus parlant que je sais de quoi il parle, que j'ai des images pour illustrer ses lignes (l'ayant vu présenter et décrire ce dont il parle) et est toujours aussi agréable à lire. Merci Gilbus !
  21. La définition de la science et des scientifiques... vaste question ! Il est effectivement difficile de répondre précisément à cette question. En tant que scientifique moi-même je dirais que je cherche à comprendre des faits ou phénomènes de manière rationnelle, c'est-à-dire selon un raisonnement et/ou une méthodologie qui repose au départ sur l'observation (ou les sens d'une manière générale) et l'hypothèse (une ou plusieurs). Ensuite, à partir de données (mesures, connaissances), je fais le tri entre les hypothèses les plus vraisemblables et celles que l'on peut éliminer. Cette phase peut demander beaucoup de temps avant d'aboutir au choix de celle qui permettra de donner une explication satisfaisante, d'autant plus que d'autres hypothèses peuvent venir à l'esprit en cours de route. Une fois l'explication satisfaisante trouvée, il faut en parler à d'autres scientifiques (publier, etc...). Si cette dernière satisfait la majorité, cela peut donner naissance à une nouvelle théorie, une nouvelle loi pour laquelle on essaiera alors de rechercher des limites d'application. Cette théorie, cette loi est donc vouée, un jour ou l'autre à ne pas marcher dans certains cas. C'est ainsi que ses limites seront déterminées et qu'il faudra donc se mettre à formuler de nouveau des hypothèse et/ou à réaliser des observations pour expliquer ce que l'on ne comprend pas. Le scientifique sait qu'un jour, tout peut être remis en question mais que ce qui a été fait n'aura pas servi à rien et servira encore, mais dans un cadre qui se sera précisé. Le scepticisme est utilisé durant tout le long de cette méthodologie afin de ne pas nous laisser tenter par des choses trop faciles (reposant plus sur de la foi qu'autre chose). En bref, on évite d'admettre tout et n'importe quoi, on se base sur ce que l'on connaît et sait reconnaître. Le scepticisme, c'est sain. Alors celui qui n'est pas sceptique a l'esprit malsain ? Non bien entendu. Ce n'est pas parce qu'une personne croit aux fantômes, en l'écriture automatique, aux coupeurs de feu ou plus simplement en un dieu que l'on a l'esprit malsain mais juste parce qu'elle en a besoin (pour se sentir bien). Je ne dis pas non plus que les rebouteux, coupeurs de feu, médiums, sourciers, magnétiseurs, etc... sont tous des charlatans et qu'ils n'ont jamais de résultats. L'état d'esprit a une influence sur notre santé, c'est indéniable donc aider une personne à se détendre, à se confier, à se sentir bien dans sa tête, c'est lui donner les moyens de plus facilement faire face à un problème, qu'il soit psychologique ou physiologique. En revanche, pour moi, tous les personnages ci-dessus ne sont en aucun cas des scientifiques. S'ils prétendent l'être, ils mentent, de bonne ou de mauvaise foi mais ils mentent. Pour revenir à la magie, on retrouve un peu cela aussi lorsque nous présentons une routine : Il y a les sceptiques qui vont chercher une explication : ils vont supposer des choses (faire des hypothèses) souvent à partir de leurs observations (de leurs sens) et de leur connaissances et au fil de la routine, certaines hypothèses seront confortées ou mises de côté. Ils cherchent une explication pour se sentir mieux (du moins ils pensent qu'ils se sentiront mieux en cherchant une explication). Il y a ceux qui ne cherchent pas d'explication et qui se laissent bercer. Ils ne cherchent pas d'explication pour la même raison : se sentir bien, profiter du spectacle. Et étrangement, les scientifiques abandonnent facilement leur scepticisme devant un spectacle de magie. Ils constituent souvent le meilleur public. Pourquoi ? Parce qu'ils savent que c'est du spectacle et que chercher l'explication n'a pas grand intérêt ou moins d'intérêt que de vivre ce spectacle particulier. Le scientifique n'est sceptique que lorsqu'il cherche une explication ayant un intérêt autre que la satisfaction personnelle. Le scientifique cherche l'universalité. Quelque chose qui se vérifie avec le maximum d'indépendance par rapport au temps et à l'espace (dans l'idéal, une loi doit se vérifier en un maximum d'endroits dans l'univers et à n'importe quel instant sur l'échelle du temps). Voilà comment je décris le scientifique aujourd'hui (je dis aujourd'hui car ça aussi, ça peut évoluer). L'âge nous apprend à avoir de moins en moins de certitudes et à mesurer nos points de vues. Bon, d'un autre côté, je n'ai pas encore 30 ans alors j'ai encore du chemin ! Et comme l'avait dit Sean Connery dans un film (je ne sais plus lequel) : "Jeunesse est un défaut que chaque jour corrige".
  22. Des feuilles de Tyvek. On en trouve au format A4 avec différents grammages (le 55mg devrait suffir) sur internet (Amazon entre autre). Les prix sont variables en fonction des marques, du grammage et des vendeurs mais ce n'est pas excessif. C'est dans ce papier que Yves Doumergue a fait réaliser les billets de Split. La plus grande difficulté pour imprimer des billet, c'est de faire du recto/verso parfait. Là je cherche encore une solution.
  23. Je pense que la question que pose avec Christian Girard avec l'ouverture de cette discussion est : Où est la limite entre inspiration et plagiat ? Il est difficile de répondre à cette question qui a déjà fait l'objet de pas mal de débats sur le forum. Chacun d'entre nous établira sa limite en fonction de ses connaissances, de sa culture magique. Plus vous en avez, plus vous êtes à même de déceler un plagiat. Pour ne pas plagier et savoir reconnaître un plagiat en magie facilement, il faut donc : 1) être honnête 2) avoir une bonne culture magique (culture des numéros, des routines, des techniques, des gimmicks, etc...de tout temps, la culture magique au sens large) Pour le premier point, personne ne peut rien faire pour vous. Vous décidez en votre âme et conscience. Pour le second : - lire des livres, des revues ou rééditions de revues - regarder des vidéos - aller voir des spectacles, des concours, des conférences - assister et participer à des rencontres de passionnés réellement et/ou virtuellement Mais surtout : - lorsque vous lisez une revue et que vous y lisez la description du numéro d'un magicien que vous ne connaissez pas, ayez la curiosité de faire quelques recherches dans votre bibliothèque, auprès de vos amis magiciens et/ou sur internet pour en savoir un peu plus. Même chose lorsque vous lisez le portrait d'un magicien ou la description d'une technique qui vous plaît. Prenez le temps de creuser l'info qui vous a titillée. - dans vos recherches, favoriser les recherches seul avant de demander aux autres (en vrai ou sur un forum) : il faut faire l'effort de chercher - discuter avec des passionnés de tout horizons (scène, close-up, mentalisme, etc... Français, Anglais, Allemands, etc...), intéressez vous à eux, à leur parcours, à l'époque qu'ils ont connue, aux endroits magiques qu'ils ont visité, aux personnalités qu'ils ont rencontré, etc... les plus belles histoires se transmettent ainsi et parfois, en recoupant des infos, sans en avoir l'air, on se bâtis une culture très solide. - recouper les infos, ne pas se fier à une seule source - ne faire des recherches que si vous aimez cela : chercher est un plaisir pour moi mais je ne cherche pas tout et n'importe quoi en permanence. Alors où est la limite entre inspiration et plagiat ? Je dirais quand vous plagiez, si vous avez une bonne culture magique, vous le savez. Et si vous persistez à présenter ce qui vous semble être du plagiat, alors c'est que vous n'êtes pas honnête. Et de l'autre côté, si vous regardez un numéro et que vous avez une bonne culture magique, vous êtes à même de juger si il y a plagiat ou non. Sinon, c'est que votre culture magique est trop faible. Je ne pas faire plus simple comme réponse, désolé.
  24. Je ne suis pas un grand adepte des techniques de lavement de main que je trouve plus suspectes qu'autre chose mais j'ai déjà vu des types comme Giacomo Bertini, David Stone et David Roth en faire tout en parlant (sans y prêter attention) et qui devenaient alors un geste nonchalant donnant une impression de vacuité convaincante. Je précise toutefois que ces magiciens alternent ces lavements de main avec d'autres méthodes comme celles présentées plus haut dans cette discussion par Michael Vincent et Homer Liwag. Donc pour répondre à la question, je dirais qu'il ne faut pas trop regarder tes mains, ne pas faire un lavement de main trop appliqué (genre "je me caresse les mains avec grâce et délicatesse") mais plutôt de manière nonchalante, comme un mouvement involontaire des mains pendant que tu parles. Je pense d'ailleurs que c'est ça aussi l'un des principaux éléments : parler durant cette technique. Personnellement, le simple fait d'alterner mains paumes vers le bas / mains paumes vers le haut légèrement vers toi tout en parlant m'a toujours suffit à obtenir quelque chose de simple, naturel chez moi (je bouge souvent les mains quand je parle debout) et de convaincant (du moins je n'ai jamais eu besoin d'en faire plus pour prouver quoi que ce soit, je n'ai jamais eu de remarque ou perçu de regard de suspicion lié à ça). Après, le mieux est de te filmer pour juger par toi même si tu a l'air bizarre ou pas lorsque tu exécute ce mouvement. Mais ne te filme pas juste en train de faire ce mouvement. Ce n'est pas ta technique que tu veux corriger, c'est ta façon de l'insérer dans une routine. Filme toi donc en train de présenter la routine en entier pour voir si le moment ou tu fais ce mouvement te semble bien couler avec le reste, si ce n'est pas le truc bizarre qui peut attirer les soupçons. Mes conseils sont assez évidents en fin de compte mais au moins ça rassure. En te souhaitant bonne continuation,
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