L'aspect business de la magie, même si le terme "magie", ça évoque un monde de rêve, d'émerveillement, d'étoiles dans les yeux (et le reste dans les cheveux ... RHO CA VA ON RIGOLE), n'en reste pas moins très présent, et ... étant donné que dans "business", y'a ... "business" (non sans blague), tout ce dont tu parles n'est pas vraiment surprenant.
Pour prendre un autre exemple, il y a des années de ça est sorti l'effet "Ultimate saint graal 666", une carte dont le matériel fourni faisait extrêmement cheap (feuilles A4 imprimées en mode "mystérieux, parchemin, chargé d'histoire et de mystères ... mais entièrement glacées et donc ultra brillantes ... paie ton mystère ...) ...
Alors quand il s'agit d'un livre, ce n'est pas très grave, je trouve.
Si on prend le livre d'Isidore Buc, "ISIS", c'est une merveille graphique et même si la forme fait "neuf", ce n'est absolument pas un souci, car il n'est pas vendu comme "Un livre ancien retrouvé au fond d'un temple resté inviolé depuis 300 ans (...)". La beauté du livre fait parti du contenu graphique et du coup prend tout son sens à l’intérieur même de l'ouvrage.
Parfois, des éléments "neufs" même s'ils invitent à un voyage "mystérieux" font également très très bien le travail.
Par exemple, les routines d'Antoine Salembier, de type "Temporis" et autres sont "neuves", mais par contre, font très très bien le travail. Un compromis intéressant Dans ses routines, rien n'indique que le fait que les cartes utilisées ne soient pas usagées vient en contradiction avec l'histoire racontée Donc tout baigne
En revanche, exactement comme tu l'as évoqué, quand dans un effet on veut instaurer une ambiance pesante, lourde, ou simplement très mystérieuse, pour vraiment embarquer le public très loin, et qu'à côté de ça on a ... des objets qui font "neuf", ou pire "neuf imprimé ancien" ... je te rejoins complètement ... ça dénaturer tout l'bazar, et personnellement, ça me sort complètement du lore de l'effet.
C'est un peu comme si Christian Chelman te présentait une expérience mettant en scène, par exemple, une antique dague venue d'une lointaine contrée, et que sous la dague on lisait "Made in China" ...
Mais du coup, pourquoi cette qualité trop "neuve/cheap" ?
Là, il faudrait demander aux personnes qui sortent ces produits. Mais quelque chose me dit que ce genre de produits doit être bien plus simple et économique à faire sortir du "four" (si j'puis dire) que de proposer des objets vieillis à la main, créés à l'unité, authentiques, recherchés, voire même originaux (authenticité qui pourrait du coup pour le coup limiter le nombre d'exemplaires qu'il serait possible de vendre, fatalement ...).
Et effectivement, entre sortir un effet à 30€ avec une finition ... et bien une finition qui justifie le 30€ en somme, et un effet 5-10 fois plus cher mais avec une incroyable finition ... mais qui potentiellement trouvera moins de clients potentiels ... j'imagine que le calcul doit être vite fait.
D'ailleurs, ce concept peut aussi être adapté à la magie "classique".
Trois exemple :
- la boite à change
- le coquetier
- le casse-tête du billet qu'il faut sortir de la boite (que l'on arrive pas à ouvrir) sans la casser
Ce sont des best-sellers (pas au sens de la qualité) qu'on trouve partout, du tour à l'unité à la boite de magie, normal, ça ne coute que quelques € à acheter (pour le client).
Mais par contre, ouais, ça fait cheap.
Alors que quand on regarde certaines versions de ces 3 effets travaillées à la main, avec du bois noble, des détails finement gravés sur chaque objet par un artisan, fruit d'un travail minutieux et méticuleux ... là, ça claque sévère. Et c'est autre chose.
Marchand de trucs (toujours présent pour proposer des pépites ) - Deluxe Wooden Pool Ball Vase
Donc ouais, surement pour vendre davantage; ce qui se comprend bien sûr; et aussi pour s'adapter quelque part à la demande : davantage de personne vont acheter quand il s'agit d'un prix faible ou modéré, quand peu ou très peu de personne vont se payer des effets dont le prix aligne 3 ou 4 chiffres.
La magie, c'est comme tout le reste, ce n'est que consommation. Les magiciens consomment des livres, de DVD, des conférences, des congrès, des tours, des gimmicks. Et très souvent, si on graphisme (oui, j'invente des mots et alors ?) la courbe X=prix d'un tour/Y=nombre d'achat, on trouve quelque chose qui se rapproche plus ou moins d'une courbe de Gauss (un élément très représentatif est le fait que les prix "moyen" se situent souvent entre 20€ et 30-35€. A partir de 40€, faut que le truc soit "vraiment bon" pour que l'acheteur n'ait pas eu l'impression de se faire avoir ).
D'autant plus qu'il est tout à fait possible d'embarquer les spectateur dans quelque chose de très mystérieux avec de simples cartes ...
Et oui, je sais, les cartes 1800 c'est de "l'imprimé neuf qui fait semblant d'être ancien" ... mais qui, surprenamment, fait très bien le taf (bon, par contre, je n'irais pas dire qu'il s'agit d'un jeu retrouvé dans une vieille maison ... c'est tellement suranné ce genre de chose )