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Pitié, ne me mêle pas aux décisions des technocrates... Les définitions, je crois que tu le sait, servent à différentes choses : Établir des descriptions dans le but de mieux comprendre la réalité, et pouvoir échanger sur elle, c'est ce que j'essaie de faire. Ou, dans un cadre administratif, établir un référentiel cohérent, quitte à s'éloigner de la réalité. Prenons l'exemple du terme "artiste de spectacle vivant". Pour le commun des mortels, ce sont les gens qui font des spectacles. Pour l'administration, la définition est légèrement différente : Ce sont des salariés qui font des spectacles. Un indépendant, un entrepreneur, un bénévole ne sont pas, pour l'administration, des "artistes" On a donc des visions différentes liées à des utilisations différentes, et des définitions valables dans certains contexte seulement, et je t'assure que je n'y suis pour rien Le problème vient quand on utilise une définition hors contexte, surtout en période de restriction de budget, ou ce ne sont pas tant les définitions qui comptent (elle servent de prétextes...) que les archétypes implantés dans la tête des décideurs. Ce sont pourtant ces débutants qui vont deconsidérer la magie dans la tête des décideurs sus-cités, en donnant une large apparence de "n'importe quoi" à la discipline. Il n'y a pas que cela, mais ça y participe. Je ne rejette pas tous les débutants, au passage, juste les debineurs. Par contre, je revendique le terme "élitiste" Pas pour moi, je ne me place assurément pas dans une élite, surtout pas une élite artistique. Mais le terme élitiste signifie pour moi que n'importe qui n'a pas à se prétendre n'importe quoi (on revient aux artistes contemporains ? ) Les choses s'apprennent, parfois avec difficultés, et un titre auto-attribué n'a pas forcément de valeur. Remarquer que certains ont du talent, et d'autres moins, c'est effectivement la base de l'élitisme. Nous vivons une époque curieuse, ou toutes les opinions se valent, ou le médecin doit rendre des comptes à l'ignorant qui dit des fadaises sur le net, ou les virus utilisent la 5G, et ou le secret ne sert à rien pour la magie... Essayer ne ne pas tout prendre comme ayant la même valeur, c'est la base de l'élitisme, et j'en suis fier ! Aaaa, je viens de comprendre l'art contemporain, un grand merci à toi !!!! En fait, c'est du théâtre : On doit avoir recours à la suspension d'incrédulité, et faire comme si c'était chouette ou intéressant, pour profiter pleinement du spectacle. Puisqu'il faut faire comme si l'oeuvre n'était pas nulle, (alors que visiblement...), j'imagine que le "spectacle" est composé du reste, c'est à dire les "descriptifs" des oeuvres, qui je l'admet, valent souvent leur pesant de cacahuète question bidonnade... Moi qui était resté sur l'oeuvre, je suis con... Les oeuvres ne sont que les prétexte, les véritables artistes étant ceux qui essayent de nous persuader qu'elles ont un intérêt, les oeuvres... Merci, vraiment, de me rappeler d'utiliser ma suspension d'incrédulité pour l'art contemporain... Gilbus
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Déjà, Christian, permet que je dise toute mon admiration à ta mémoire et ton sens des fouilles archéo-forumesques : tu arrives toujours à retrouver des messages oublié de tous, et rien que pour ça, c'est fort Je vais devoir faire une explication d texte, la vision gilbiussienne étant peut être trop "contemporaine" Effectivement, je pense qu'une oeuvre d'art résulte principalement de la rencontre de deux choses : Un artiste. Et un moyen d'expression. Ce ne sont pas les seuls composants, mais j'essaie de faire court, pour une fois, je suis en presta toute la journée, j'écris pendant ma pause. Le fais de lier un moyen d'expression à "l'art" me semble léger a notre époque ou n'importe qui peut faire n'importe quoi, et ne s'en prive pas. Donc non, je ne crois pas que je fais de l'art avec les photos de mes chats, ou alors par hasard. Jeter de la peinture au hasard sur une toile n'est pas de l'art, même si des peintres font des oeuvres d'art avec le même matériel. Ou alors par hasard ? Utiliser un média réputé "artistique" dans les dictionnaire ne me semble pas suffisant. La fameuse aventure des toiles peintes en fixant un pinceau à la queue d'un âne ne fait pas pour moi de l'âne un artiste, ou des toiles qu'il a peint des oeuvres d'art. Ou alors, par hasard. J'invoque le hasard, car en faisant n'importe quoi, il peut arriver qu'on tombe (par hasard...) sur quelque chose pouvant toucher un public. Mais à moins que l'artiste n'ai extrait l'oeuvre d'une mine de scorie, c'est le hasard que je vais considérer comme l'artiste, pas celui à jeté la peinture en comptant sur sa signature pour en faire un art négociable...
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Franchement, je ne sais plus. Des amis, tous aussi bien intentionnés les uns que les autres m'ont traîné dans différents musées, je suis passé "par hasard" devant d'autres oeuvres (tiens, les colonnes de buren par exemple... Un terrain de jeu pour enfants un peu dispendieux...), j'ai vu des monochromes, mais je ne sais plus de qui (oui, c'est d'une créativité tellement intense que tout le monde en fait...) Et oui, c'est parfois "joli". C'est souvent moche (A, mais l'artiste n'est pas prisonnier du beau, mon pauvre monsieur ! Ca doit êtres moche exprès.) Quand je parlais de la couleur de mes toilettes, je ne plaisantais pas, j'aime beaucoup la couleur que j'y ai mis. Que tu aimes le bleu outre mer, c'est super. Qui est le plus artiste, moi dans mes toilettes, ou klein ? Et pourquoi ? J'ai vu un jour une série de tableau représentant une cruche et un gobelet en terre. Il y avaient plusieurs dizaines de toiles, et on savais que c'était de l'art contemporain, car d'une part c'était dans un musée spécialisé, et d'autre part parce que c'était particulièrement mal peint. La série était documenté avec le genre de baratin vide de sens habituel, et bien sûr accompagné de la cruche et du gobelet qui avaient servis de modèle, dans une vitrine. C'était moche, sans intérêt, sans créativité visible, sans talent. Normal que ce soit dans un musée d'art contemporain, donc... La fameuse créativité de l'art contemporain, bien souvent, est vide de créativité : on fait n'importe quoi, on dit que c'est de l'art suffisamment fort pour que certains y croient, on met du décorum autour (musées, biennales, expositions, discours de spécialistes et de critiques etc.). Mais exprimer le génie de celui qui peint une toile en bleu... Ben... Et le plus fort, quand on fait remarquer que la créativité est un tantinet absente de la démarche, et qu'ils ne peuvent le nier, les "contemporains" s'indignent : "de la créativité moi ? Jamais ! Ça serait me soumettre à vos normes d'ostracisme ! Non, je refuse les critères comme la créativité, le talent, le beau ou le bien fait. Je suis bien au delà de ces concepts conventionnels et étriqués. Je refuse même le terme d'art ou d'artiste ! Vous pourrez vous en rendre compte à ma prochaine exposition, heu, pas exposition, mon exultation de l'être par le non être dans une rémanence inversée : j'ai rompu avec klein dont les oeuvres sont les cendres de son art. Moi, en plus, j'ai compacté les cendres de mon art pour en faire des diamants, que j'ai ensuite réduit en poudre et dont les sachets seront versés dans l'océan. Vous pouvez acheter un sachet, mais jamais vous ne le verrez ou le toucherez ! Je suis un vrai "non artiste" moi... " Oui je sais, je caricature ? Et ben non, lisez les "notices" des oeuvres contemporaines, vous verrez que je suis loin du compte... Ils n'ont honte de rien... Gilbus
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Tu as raison, je m'emporte facilement sur le sujet, mais j'ai une raison... Que quelqu'un trouve génial de lancer du bleu (ou toute autre couleur, on peut obtenir une teinte novatrice chez brico-depot, ils ont un stand avec un mélangeur de couleur sur mesure qui peut sans doute faire mieux qu'un simple bleu outre-mer...) sur une toile et appeler ça une œuvre, ça ne me dérange pas. Ce qui me dérange, c'est tout le système de l'art contemporain, qui sans ce système serait seulement ridicule, ou parfois rigolo, allez, je vais jusqu'à "joli", c'est mon maximum pour Klein... Car l'art contemporain est un système de valeur qui me répugne (art sans art, art sans artiste, parfois art sans rien du tout...) Et c'est surtout un système artificiel, mis en place pour faire de la dé-fiscalisation à très grande échelle. Donc un triomphe du capitalisme le plus débridé, qui met sur un piédestal du "rien" pour en faire du "fric". Car quand le frac achète une "non œuvre", c'est avec l'argent public. Dans le seul but de légitimer un artiste qui sera ensuite un objet spéculatif. Dépense public stupide et création d'un marché artificiel, à partir de rien. On devraient tous être concerné quand notre état participe à cette escroquerie, avec l'argent de nos impôts. On ne peut même pas dire que c'est une affaire de goût ; c'est une affaire de valeur. Et cette valeur est de celles qui vident les caisses de l'état, par l'achat et la defiscalisation. J'ai essayé de comprendre l'art contemporain. J'ai compris une chose : Une pièce vide peinte en bleu reste une pièce vide bleu. Un emballage de préservatif exposé sous un cube de verre (musée Guggenheim, Bilbao) reste un déchet. Un tas d'os dans le coin d'une salle reste un tas d'os, même si c'est un gros tas (même musée que ci dessus, il paraît que c'est le top) Qu'acheter une signature (et non une œuvre) relève du marché financier, ou du snobisme le plus puant, ou des deux... Si le bleu outre-mer peut t'emouvoir, ce que je conçoit très bien, je peut t'indiquer un tas de magasin qui en vendent, et tu pourra réaliser ta propre œuvre, pour pas très chers (en fonction de ce que tu peint) Je suis moi même très ému chaque fois que j'entre dans mes toilettes, on les à repeinte il y a peu d'un bleu tirant vers le jaune qui me met les larmes aux yeux. Mais je ne me suis pas senti obligé de signer cette œuvre... Mais ce qui m'horripile le plus, outre ce que j'ai déjà cité, ce sont les discours creux, au contenu sémantique proche de zéro, que l'on déploie pour défendre art et Artistes contemporains... « libérer la couleur de la prison de la ligne » : il n'arrivais sans doute pas à remplir les coloriages sans déborder, en maternelle. « voir ce que l’absolu avait de visible » : visiblement, l'absolu est bleu, dieu est donc un chtroumpf. "Privilégiant l’expression de la sensibilité plus que la figuration dans la forme, Yves Klein va au-delà de toute représentation artistique et conçoit l'œuvre d'art comme la trace de la communication de l'artiste avec le monde. C'est la réalité invisible qui devient visible. Ses œuvres sont « les cendres de son art »." : trouvez le sens de cette phrase, qui se définisse autrement que "oups, j'ai fait une tache" Je suis un garçon plutôt simple : La grandiloquence vide de sens, pour justifier l'absence de contenu, avec des tournures de phrases portant aux nues le talent et la créativité, tout en montrant bien qu'il n'y en a pas un brin, m'énerve autant qu'une pub visiblement mensongère, et me pousse à crier : "Le roi est nu" Mais on va devoir payer les habits quand même..." Gilbus
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Klein me semble toujours l'archétype de l'escroc, à moins qu'il n'ai été significativement stupide (style pédant...). Ou les deux, ce n'est pas incompatible. Je n'ai rien contre le fait de rendre les choses subtiles... Mais les rendre inexistentes et s'en vanter, c'est mettre le talent au même niveau que l'œuvre : le néant. J'aime beaucoup l'art symbolique (j'ai dans mon salon un tableau qui est une représentation symbolique du petit chaperon rouge...) Mais quand l'œuvre disparaît, et qu'il ne reste plus que le concept, j'ai envie de dire à ces créateurs de rien d'aller prendre des cours de phylo, et d'arrêter de se prétendre artistes... De vrais artistes, j'en connais plein, et ce qu'ils font est autrement plus fort que les nihilistes dont on parle. Mais la, j'entends Christian qui ricane : Tu sais bien que les deux choses qui me mettent hors de moi, ce sont les fumiste de l'art contemporains, et les débiles du debinage... Je parie que le prochain message que tu déterre, ça sera sur l'obsolescence du secret en magie, hein ? À, j'oubliais : Les artistes et les critiques des oeuvres "non créées" n'arrive même pas à s'exprimer correctement : Ce ne sont pas des œuvres "invisibles", ce qui serait intéressant. Ce sont des œuvres inexistante. C'est à dire intangibles, inodore, sans goût ni son, indetectable, et pour tout dire uniquement au niveau de l'arnaque. Pardon, du concept... Depuis très longtemps, il y a eut des escrocs pour faire ce genre de choses : le conte "les habits neufs de l'empereur" ou "le roi est nu" nous montre ce genre de personnages à l'œuvre ( https://www.cairn.info/revue-lettre-de-l-enfance-et-de-l-adolescence-2003-4-page-13.htm) On voit que l'art contemporain, en terme d'arnaque, n'a fait que reprendre des concepts bien plus anciens... Même leur façon d'entourlouper les gens, ils ne l'ont pas inventé... Et ça fonctionne toujours parfaitement : Puisque "l'œuvre n'est invisible que pour les idiots", tout le monde s'empresse de s'extasier sur sa qualité remarquable, alors qu'ils ont juste peur de passer pour des imbéciles s'il ne le font pas... J'aime me voir comme le petit enfant qui s'exclame : "le roi est tout nu"... Passer pour un idiot n'est pas toujours la pire des choses... Gilbus
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Débuter un Spectacle de Magie pour des Amis
Gilbus a répondu à un sujet de Sylvain PETER dans Forum Général
Je pense que rien n'est inutile tant que cela augmente ta liberté d'action. Retournés tu toujours une carte simple de la même façon ? Oui : alors pourquoi changer de LD ? Non : alors il est logique de changer de LD. Mais c'est une analyse à courte vue, la vraie question à se poser n'est pas "quel est le mouvement le plus naturel ?" mais bien plutôt "quel est le mouvement qui semble le plus naturel au spectateur". En retournant toujours ta carte de la même façon, qu'elle soit simple ou double, tu adresses un message au spectateur : "c'est comme ça que je retourne une carte..." Une fois cet ancrage en place, changer la façon de prendre une carte ne se justifie pas, au contraire, cela va attirer l'attention. Sauf bien sûr si les conditions sont différentes (les mains dans le dos, en tenant le jeu de façon visiblement différente etc.) La répétition à l'identique et justifiée d'une chose ou le spectateur à intégré qu'on ne triche pas, c'est toujours le bon moment pour tricher Contrairement à ce que dit le Jerk, je ne suis pas convaincu qu'il y ai UNE façon de prendre une carte "naturellement" J'ai observé des moldus qui prennent une carte et la retournent, sans avoir de réponse unique. Je crois que chacun a SA manière. Maintenant, on constate plusieurs familles de tenues pour retourner une carte sur le jeu : Celle où on prend la carte et on la bascule vers soi : on est le premier à la voir, avant de la reposer sur le paquet. Et à l'inverse, on a le retournement ou c'est le petit côté extérieur qui s'élève en premier : le public voit la carte avant nous. Ces deux versions portent un sens différent : La première, je regarde la carte, je vérifie, puis je partage. La carte est importante pour moi. La seconde : je montre une carte, mais je m'en fiche, je peut la regarder ou pas, elle est quelconque. La démarche n'est pas la même. A noter que je n'ai jamais vu un spectateur qui ne soit pas magicien retourner une carte en la faisant basculer sur le grand côté pour la reposser sur le jeu, comme la page d'un livre. C'est pourtant ce que font avec raison plein de magiciens. Je dit "avec raison" car aucune façon de retourner une carte n'est idiote, si elle correspond au personnage. Les gens ne sont pas choqués de voir un magicien manipuler les cartes de façon esthétique. Ils s'attendent à un minimum de "différence", car le type en face d'eux est sensé être un pro qui joue avec des cartes depuis des années. Si le personnage est de ce type, même les LD avec fioritures peuvent parfois êtres acceptables. Bon, j'exagère, les fioritures, c'est dur à concilier avec la magie Si le personnage est moins habile, des gestes plus simples seront naturels. En fait, ce que l'on montre doit être cohérent. Et n'a bien sûr rien à voir avec les talents réels de l'interprète. Tu as bien raison, je suis un bavard Mais le timing est plus important que la quantité de mot totale : Dans la version que j'ai décris, les derniers mots de la dernière phrase (j'ai des preuves. ) tombent exactement au moment où je retourne les jokers pour montrer les dos. Et bien sûr, je n'ajoute rien, ça serait gâcher... On se rejoints donc... Sur la fin Gilbus -
Débuter un Spectacle de Magie pour des Amis
Gilbus a répondu à un sujet de Sylvain PETER dans Forum Général
Et le tour des 21 cartes, dans les versions données par marlo dans son very Best off montre que l'on peut transcender un simple principe mathématique... Oui, les nomenclatures peuvent paraître veines... Mais elles peuvent aussi débloquer des verrous psychologiques ou conceptuels... Le simple fait de séparer les techniques manipulatoires et les techniques psychologiques peut aider certains à prendre conscience de l'importance de ce second groupe. Pour beaucoup de débutant, il y a la partie intéressante, constituée de trucs et de techniques manuelles d'une part, et de l'autre côté un vague ensemble nommé "présentation" ou "baratin". Détailler les techniques de présentation, mise en scène, interactions avec le public, personnage, rythme et de tellement d'autres choses qu'on a écrit des bouquins entier dessus, cela permet à celui qui considérait que la présentation n'était pas hyper motivante à travailler, car trop vague, de découvrir justement les techniques qui sont au cœur de l'illusion, et qui sont psychologiques. Choisir sa LD est important, mais savoir quand la placer, pourquoi, et avec quel message, c'est ça qui va créer l'illusion... J'aime les nomenclatures Gilbus -
J'avais déjà vu, mais je l'ai regardé à nouveau avec délectation... La question de l'élimination du sens, au profit de la simple transgression, permet d'éliminer toute possibilité de subversion, et donc de rébellion. On peut aussi se poser la question sur notre activité : Un spectacle de magie n'est il là que pour transgresser (les lois de la nature), ou peut il avoir du sens, vis à vis de l'humain, de la société, de notre sens critique, de nos acceptations... Quand je dit, en animation médiévale, que les jeux de cartes ont été interdits aux gens du peuple, dans beaucoup d'endroits vers la fin du 14ème , car cela détournait le peuple de la prière et du travail : c'est un avis qui a un sens, ou une transgression ? Quand j'ajoute qu'à mon avis, avec les jeux de cartes sont arrivés plein de tricheurs qui plumaient les joueurs, qui du coup ne pouvaient plus payer leurs impôts, et ça c'est grave... Transgression, ou subversion ? Montrer à quelqu'un que les lois naturelles ne sont pas toujours celles qu'il crois, cela a un sens. Mais un sens bien différent que si on lui montre que la façon dont il forgé ses certitudes n'est pas celle qu'il crois... J'ai un petit spectacle, nommé "certitudes illusoires", qui est justement sur ce thème, et qui essaie de faire prendre conscience au public de la fragilité des certitudes qui compose son univers... En faisant de l'illusionnisme, on peut mettre du sens, pour autant qu'on a quelque chose à dire. Si on ne le fait pas, on peut avoir un très bon spectacle avec des émotions fortes, mais vide de sens. Le fait d'avoir des émotions est bien, mais l'absence de sens me fait du coup penser à l'art contemporain. Avons nous une magie qui a quelque chose à dire, en dehors de la transgression ? Si oui, qu'est ce que vous voulez dire ? Gilbus
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Débuter un Spectacle de Magie pour des Amis
Gilbus a répondu à un sujet de Sylvain PETER dans Forum Général
Pour Prior Commitment, je dit un truc dans ce genre: Je ne vais pas vous faire le tour bateau ou on choisi une carte, et ou on la retrouve... non... Je vais retrouver DEUX cartes! ca va se dérouler comme ça: je vous dit comment je fait. vous n'allez pas me croire. je retrouve les cartes de la façon que j'ai dit. vous ne me croirez toujours pas. Et Je vous prouverai que je n'ai pas mentit. Déroulement classique du tour, ou on semble écouter les jokers, et à la fin: Je vous avais dit que j'expliquerai, et je les fait : les jokers m'ont indiqué ou étaient les cartes. Je vous avait dit que vous ne me croiriez pas: vous ne m'avez pas cru. et pourtant.... j'ai des preuves. (et je montre les dos des jokers) hihihi: toujours cette orientation vers la technique... Normal, tu es un technicien Moi qui ne le suis pas (je ne suis même pas vraiment magicien...), je n'ai rien contre le fait de faire uniquement des tours automatiques , ou presque... Tout tient dans le "ou presque"... un tour ou une technique parfaitement assimilée et maitrisée est de fait automatique. D'un autre coté, il y a des quantités de tours extrêmement variés et captivants qui n'ont besoin d'aucune technique manuelle spéciale. Les tours automatiques ne se résume pas à ceux ou l'astuce mathématique se repère immédiatement (voir prior comitment, dont nous parlions, qui me semble non seulement in-remontable, ais aussi dont le principe mathématique est indécelable, à moins de connaitre le tour…), ou à des tours assumant ou on va compter puis recompter des séries de cartes (voir la version du tour des 21 cartes de Marlo....) Simplement, il faut bien choisir les tours que l'on met à notre répertoire, en se demandant si ils sont intéressants et mystèrieux. Sachant que l'intérêt peut trés vite s'émousser: Si on enchaine plusieurs cartes perdues ou retrouvée, il faut qu'il y ai une variation d'intérêt entre la première et la dernière : Variaition dans les conditions (mais sans trop entrer en mode défi), variation d'enjeu (si je retrouve encore votre carte, vous passez la nuit avec moi) ou d'échelle (passer par exemple des pokers aux jubo A4, en prenant un jeu de plus en plus grand à chaque fois...) Mais bon, on peut proposer un très bon spectacle sans faire un seul saut de coupe, si tu veux mon avis Gilbus -
Débuter un Spectacle de Magie pour des Amis
Gilbus a répondu à un sujet de Sylvain PETER dans Forum Général
Tu fais de la musique ? Ils on l'habitude de te voir sortir une guitare, ou un instrument du même genre ? Commence par sortir ton instrument, essaie de jouer, ça sonne faux, tu le secoue, un paquet de carte en tombe, et c'est partis... Le simulacre de "moment musical" aura indiqué à tous que tu te lance, tes problèmes de son attirent l'attention, l'apparition du jeu fait la transition. Comme il a été dit, ne fait pas trop long. Les amis sont un soucis, car il n'y a pas de distance sociale entre eux et toi, mais au contraire de l'intimité. Il est possible qu'ils se sentent en droit de tripoter ton matériel, ce que ne feraient pas des inconnus. Évite donc, dès le début, les jeux truqués. Mieux, garde en poche un second jeu (qui lui peut être spécial...) Si un ami s'empare de ton jeu et commencé à l'inspecteur, tu pourra dire d'un air étonné : "tu veux contrôler les cartes ? Ben, pas de problèmes, moi je continue..." Tu sors ton second jeu, et tu enchaîne avec d'autres effets. Le "contrôleur" restera un peu bête, il rate la suite, et de toute façon le jeu est normal. Cela montrera que tu ne te sert pas de jeux truqués (même si le second jeu que tu as sorti est lui truqué jusqu'à l'os...) Si ils t'interrompent trop, privilége de l'intimité, au point de casser le rythme, souligne que tu dois rester concentré, donne un rôle aux plus dissipés, bref essaie les méthodes pour contrôler les enfants... Bon courage Gilbus -
Tout à fait d'accord : Contourner l'intellect va faire disparaître (ou affaiblir largement) l'émotion magique... Cela peut faire naître d'autres émotions (le théâtre et le cinéma génèrent des émotions intéressantes) , mais pas l'émotion magique. Après, il faut réfléchir à l'acceptabilité d'un effet (extraordinaire mais pas impossible) , qui peut ensuite introduire un effet qui lui est impossible... Ou comment faire baisser la garde de l'intellect pour l'emmener vers l'impossible ou il perd pied... Il y a plein de façons de concevoir le fonctionnement de la magie, c'est aussi ça la richesse de cette discipline Gilbus
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À, je vois mieux ce que tu voulais dire ! Il y a effectivement un double travail : -donner l'émotion magique sur le moment. -créer un souvenir intéressant pour le spectateur, incluant cette émotion et notre prestation. J'avoue avoir plus de mal pour mettre en œuvre ce second point et en tester l'efficacité. Certes, des gens se souviennent moi moi et le disent, me parlent de certains "tours", mais j'ai du mal à leur faire parler d'un effet particulier, comme quoi je ne dois pas encore être top. J'essaie pourtant de mettre en œuvre quelques techniques pour rendre les effets "mémorables"... Les répétitions, qui servent à ancrer un type de mouvement comme naturel, servent aussi la mémorisation. Cela peut être la répétition d'une information ou d'une action (le fameux "mélangez mélangez" de Tamariz). Cela peut être aussi une répétition d'information par des formes et des moyens différents : on ne dit ou fait pas exactement la même chose, mais le message est similaire. On a bien sûr la répétition dans la construction d'une conviction par le spectateur lui même : on sait que quand le spectateur se crée "librement" une conviction, elle est plus stable que si on lui fournis une information. On peut donc essayer de générer plusieurs convictions qui se confortent l'une l'autre, cela doit renforcer à la fois l'effet et son souvenir (difficile d'avoir une certitude sans autopsie et examen du cerveau des victimes, mais bon...) Il y a aussi, de façon beaucoup plus simple, la répétition de l'effet lui même, genre ambitieuse à la chaîne. Dans ce genre, mon "jeu des jumelles", ou on retrouve x fois la jumelle d'une carte choisie, ne fonctionne pas trop mal: des spectateurs s'en souviennent, en parle... Bien entendu, il faut soigner la structure du numéro pour que la répétition de l'effet n'implique pas une baisse de l'intensité magique, au final. Mais le gain en mémorisation est significatif, pour autant que je puisse en juger... J'utilise aussi les phases de récapitulation pour certains effets demandant des procédures préparatoires un peu longues. J'imagine que ces phases font partie des choses aidant la mémorisation, mais je n'ai pas de preuves Etc... Dans " l'arc en ciel magique" , Tamariz fait une analyse magistrale des façons de contrôler la mémorisation des spectateurs, en gommant certains souvenirs, et en renforçant d'autres parties... Très intéressant... Il y parle entre autres choses du "mime récapitulatif" message effet, ou il rejoue les gestes synthétisant ce qui s'est passé dans le tour, après l'effet... A essayer... Concrètement, vous faites comment, vous ? Gilbus.
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Très intéressant, mais j'avoue avoir du mal à suivre : Tu pourrais développer ? Gilbus
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Tu as tout à fait raison, mais je plaçait le terme meta-histoire à un niveau beaucoup plus prosaïque : J'ai une histoire ou je raconte ma vie. Mais entrecoupée d'effets magiques, sans aucun rapport, et sans justification... Les effets marchent, mais les gens se demandent probablement pourquoi je fait ça... Ma vie, dans cette histoire, est ponctuée de pactes avec le diable, pour avoir un examen, épouser la fille de mes rêves, avoir des enfants... Et finalement une vie... Illimitée. Cela tout simplement en montrant des diableries (les effets magiques qui ont parsemés l'histoire) à des gens : s'il applaudissent, "leur âme est à nous"... Et ma vie à moi continue... On a donc une histoire (ma longue, très longue vie...) qui vient se reconnecter avec l'instant présent (le type qui est en train de leur raconter des histoires...) et à la vie des spectateurs : je vient leur piquer leur âme... En ce sens, la meta-histoire dont je parle n'apparaît de façon visible qu'à la fin, et justifie au passage les effets magiques que l'on pouvait voir comme incongrus. Mais comme je l'ai dit, la meta-histoire peut aussi représenter toute la communication (non verbal ou verbale) qui va créer la relation entre l'interprète et le public, entre différents spectateurs aussi (pensons aux "volontaires" et autres spectateurs interactifs), et enfin entre le public et la perception de la magie qu'on lui propose... Revenons aux sources : Cette "Maxime", est en fait une citation tronquée et hors contexte de Robert Houdin. J'ai essayé de l'analyser ici : Ou plus simplement dans les traditions occultes du monde entier... Qui sont toujours une réalité au niveau émotionnel pour la grande majorité des gens... Les héros de Marvel sont des créations littéraires, et perçus comme des fictions. Alors que les phénomènes surnaturels trouvent toujours une réalité émotionnelle (pas intellectuelle) dans la plupart des humains... Ortiz, dans "strong magic", illustre cela par la phrase célèbre : "je ne croie pas aux fantômes, mais ils me font peur"... La magie, pour fonctionner, doit dépasser l'intellect, qui ne croit pas aux fantômes, pour s'adresser à l'émotionnel qui en a peur... Gilbus
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Je suis globalement d'accord avec le reste de ce que tu dis, mais la citation ci-dessus m' interpelle... Déjà, voyons les réactions du public à un effet : Il y a ceux qui continuent de chercher le truc. Pour ceux là, on peut se dire qu'on a raté notre but... Il y a ceux que restent bouche bée, ou un équivalent bouche fermée : là, tout va bien, ils sont paralysés par l'émotion magique, c'est parfait. Mais il y a aussi ceux que cette émotion va faire réagir physiquement ! On vois tous des vidéos américaines ou le spectateur part en courant pour revenir aussitôt... J'étais en animation vendredi pour des scolaires (debouts) et j'ai eut cette réaction de multiples fois. C'est bon signe aussi : l'humain, confronté à une situation impossible, est programmé pour s'en éloigner instinctivement, c'est génétique. Pour des spectateurs assis, vous devez constater un recul du tronc, qui est une réaction similaire. Une autre réaction, pour les adultes, est le rire. Pas un rire venant du comique du numéro, mais un rire carthartique, libérateur, pour échapper à la pression de l'inconnu. Et enfin, la réaction physique peut être l'applaudissement spontané, qui peut être également, dans notre culture, un acte libérateur. Ces applaudissements, à mon sens, ne gênent pas l'effet magique, ils en sont une conséquence. Mais une fois passé l'émotion magique, le public se retrouve non plus dans le réel de l'effet, mais dans le réel du spectacle, et là, l'interprète peut ou non "autoriser" le public à applaudir, selon ce qui se passe ensuite... Je ferais donc une nuance entre des réaction "instinctives" et des applaudissements "contrôlés" Gilbus
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Je voulais bien sûr dire "montrage de truc"... Saleté de correcteur automatique... Gilbus
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Vaste question, mais je vais essayer de faire plus court que Darlone... Je ne crois pas qu'il faille séparer d'un côté ceux qui font du théâtre, de l'autre les monteurs de trucs. C'est un petit peu plus nuancé que ça, car en fait chaque magicien est différent (ou devrait l'être), et il y a plein de façons de rendre la magie intéressante en elle même... Je ne peut cacher mon attachement aux numéros pluri-diciplinaire, vu que ça fait 15 ans que j'étudie le conte avec des professionnels du conte (pas avec des magiciens qui ont du bagou...) dans le but (entre autres...) de faire de la magie contée. Et on voit des acteurs qui font de la magie, des clowns, mimes, humoristes... Etc. Cela, dans mon pauvre esprit, reflète de tentatives pluri-diciplinaire pour justement mêler des talents différents. Et c'est très bien, si aucune des discipline ne vient écraser l'autre... Ce que j'aime moins, c'est quand on insère "artificiellement" une activité dans une autre, juste comme faire valoir, ou pire, juste "parce qu'on peut le faire". Avoir plusieurs disciplines qui cohabitent demande déjà de respecter les règles de chaque discipline. En conte, par exemple, il faut mêler la structure du récit à la structure de l'effet magique. Si on n'est pas clair dans sa tête sur la nature de ces structures, leurs contraintes, leurs compatibilités, ça va être compliqué. Idem pour tous les autres aspects : Par exemple, la gestion des silences, en conte et en magie, est très importante. Mais ils ne tombent pas forcément au même moment, c'est à ajuster avec précision. Il faut aussi gérer les dissemblances entre les disciplines : Le conteur ne fait pas de "par cœur", la magie a souvent besoin de mots précis à certains moments... Il faut gérer l'imbrication des disciplines : Dans le conte, qui fait de la magie ? Le conteur ou les personnages du conte ? (les deux sont bien évidemment possible, suivant les cas...) La magie apparaît elle dans l'histoire qu'on raconte, ou dans une méta-histoire qui est l'acte de raconter en lui même (là encore, j'ai les deux à mon répertoire...). La magie intervient elle au premier degré (un personnage joue aux cartes...avec un jeu de cartes) ou de manière symbolique, le "matériel magique" symbolisant des élément (ou des concepts) de l'histoire ? D'expérience, les deux fonctionnent très bien. Bref, il y a de multiple points à définir pour faire du pluri-diciplinaire, mais avant toutes choses, il faut maîtriser les disciplines qu'on veut mélanger : ça semble évident, mais la mode est de savoir sans avoir appris, c'est ballot Mais la magie qui n'est PAS pluri-diciplinaire ne peut être qualifiée de "montrer des trucs" pour cette simple raison. La magie à ses propres règles d'interprétations, ses propres possibilité de mises en scènes et de développement de personnage, ses propres relations public/interprète... Ce n'est pas parce qu'on a un personnage qu'on doit être acteur, il n'y a pas que les conteurs qui savent parler, il n'y a pas que les clowns qui peuvent manier l'absurde... Et surtout, il y a l'aspect unique de l'illusionniste, qu'aucune autre discipline ne possède : La possibilité d'amener l'impossible dans la réalité, sans suspension d'incrédulité, sans possibilité "d'effets spéciaux" qui pourraient expliquer la chose, sans explication. C'est cette présence de l'impossible dans l'esprit même du spectateur, la fameuse "émotion magique" qui fait la valeur de l'illusionniste. Alors je retournerai le propos : Prendre un effet magique pour l'inclure dans une mise en scène, SANS essayer de provoquer une émotion magique, juste pour décorer une séquence, pour moi, cela ressemble furieusement à un "montage de truc". La magie va au delà des effets spéciaux, elle se passe dans le monde réel, c'est toute sa valeur... Après, c'est juste une histoire de talent... Gilbus
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Les histoires dont tu parles, qui vont diminuer (voire détruire l'effet, si le spectateur a oublié sa carte...) sont de mauvais exemples : J'espère qu'aucune de mes histoires ne gâche l'effet, quand je fais de la magie contée : Il y a un équilibre à trouver, certes, entre le conte et l'effet. Mais c'est un peu plus complexe que mettre une histoire sur un tour ou l'inverse... Les deux s'inter-pénètrent, interagissent, et doivent s'enrichir l'un l'autre. Si l'histoire détruit l'effet, c'est qu'on s'est planté lamentablement... Si l' effet écrase l'histoire aussi. Il faut concilier les impératifs du conte avec ceux de la magie, laisser de la place aux deux, et faire en sorte qu'ils se renforce l'un l'autre. Donc, bien identifier la structure de l'histoire et la structure magique, faire correspondre les rythmes, accorder les silences... La mémorisation de l'effet final peut être soit facilité, soit amoindri par l'histoire. L'histoire peut aussi amplifier un effet faible ou répétitif, en lui donnant un sens différent ou un enjeu important... Et je ne parles pas de la fin, qui est toujours un casse tête : Je trouve que le meilleur rendu vient quand Effet et histoire se terminent au même instant, sur le dernier mot et le dernier geste... Mais quand ce n'est pas possible, comment ne rien perdre... Bref, il est très facile de mal faire le boulot C'est ce que tu as dût subir lors de ta mauvaise expérience... Gilbus
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Rencontres entre Magiciens : la fin d'une époque ?
Gilbus a répondu à un sujet de Woody (Philippe) dans Forum Général
J'aimerai que les choses soient claires : Il est extrêmement facile aujourd'hui de rencontrer et d'échanger avec les grands noms de la magie... Tiens, moi, par exemple : On vient de me proposer une semaine de vacance en méditerranée, du côté de Perpignan, avec mon épouse, voyage remboursé et on veut même me donner de l'argent en plus, juste pour le plaisir de me rencontrer... Et bien croyez le ou non, j'ai dit oui ! Ma nature généreuse me pousse à partager mon immense sagesse, quand les conditions sont réunies... Donc, ne soyez pas si timides : Si vous avez envie de m'inviter, vous aussi, lâchez vous... Gilbus -
Processus perceptuels, Logique aristotélicienne et Illusionnisme de Alfred KORZYBSKI
Gilbus a répondu à un sujet de Patrick FROMENT dans Forum Général
Hihihi : oui, connue d'un public plus large, mais bon, ça reste un concept de la sémantique générale J'aime bien van vogt, ses livres sont souvent d'une grande richesses thématique... Dans le cycle des marchants d'armes, justement, il colle la balançoire temporelle, les géants, la teleportation par similitude de deux zone à un degré x, la sémantique générale, justement, et bien d'autres choses... C'est foisonnant Gilbus -
Réponse intéressante, puisqu'elle met en évidence des façons très différentes d'aborder la magie... Tu semble dire (mais peut-être que j'interprète mal ?) que l'aspect divertissement est plus important que l'aspect magique. Tu sais combien je suis attaché à "la présentation" comme on dit, ou aux possibilités de mélanger d'autres disciplines avec la magie. Mais la magie, pour rester de la magie, ne peut à mon sens passer derrière une autre discipline, où même derrière sa propre présentation. La magie à sa valeur propre, qui est l'émotion magique, que l'on ne retrouve dans aucun autre art vivant. Sans l'émotion magique, il reste un peu d'étonnement, ou d'admiration pour la dextérité, mais plus vraiment de magie... L'émotion magique, c'est ce qui arrive quand l'intellect du spectateur baisse les bras, face à l'impossible, et du coup permet justement au sentiment de merveilleux de s'épanouir. Je ne suis pas vraiment magicien, mais je vais m'abritter derrière un livre que je suis en train de relire (je l'avais lu en anglais, le lire en français est un vrai bonheur....) et qui semble assez consensuel chez les magiciens : Strong Magic. Bon, j'avais ce genre d'idées bien avant qu'il écrive son bouquin, mais j'aime bien qu'on soit d'accord avec ce que je pense... Dans ce livre, Ortiz fait bien une distinction entre l'intellect, qui SAIT qu'il y a un truc, et l'émotionnel, qui lui à ENVIE de merveilleux. C'est pourquoi, quant on a donné un bon coup de massue d'impossibilité à l'intellect, l'émotion magic apparaît. En ce sens, on ne peut pas considérer la magie comme un effet spécial de théâtre, car justement, en magie, l'impossible doit arriver RÉELLEMENT pour notre public. Au théâtre, la fameuse suspension de l'incrédulité fait qu'on accepte les choses saugrenues pour profiter de l'histoire. Ainsi, la toile peinte devient une vraie forêt, et la vedette qu'on sait être très riche devient une mendiante mourant de faim : on accepte d'y croire volontairement. Mais pas en magie ! La magie doit, pour faire son effet au spectateur, être réelle. La pièce n'est vraiment plus là, la carte perdue est vraiment retrouvée, les chaînes cadenassées sont vraiment tombées. On n'en est plus à faire semblant d'y croire, le spectateur doit être FORCÉ d'y croire, car ça se passe devant son nez, pour de vrai. C'est là que l'émotion magique arrive, et submerge le spectateur : la magie, pour moi, n'est pas consensuelle, elle est violente ! Enfin, quand ça marche.... Pour moi, et pour répondre à ton argument, Éric Antoine est davantage un humoriste qui utilise la magie qu'un magicien. Cela n'a rien de péjoratif, être humoriste est tout à fait honorable. Mais son humour va écraser la magie, la ramener à la trivialite d'une "simple" tricherie. Si on compare à Tamariz, par exemple : Tamariz à également un personnage exubérant. Mais tout dans ce personnage, est au service de la magie : il amène l'effet, il s'efface au moment de l'effet, il sublime l'effet ensuite... Tout, dans ce que fait Tamariz est au service de la magie. Il faut faire attention quand on choisi son modèle... C'est une solution que j'utilise aussi parfois, mais dans ce que tu dis, tu semble en rester là, alors que justement, c'est une porte d'entrée dans l'esprit du spectateur, pas un aboutissement... Si le spectateur met ça sur le compte de la chance, très bien, mais où est l'émotion magique ? Tu peux profiter de la porte "rationnelle" ouverte dans son esprit, pour lui proposer ensuite une chose plus improbable, puis une chose extrêmement improbable, puis une chose statistiquement impossible ! Bref, l'emmener progressivement vers l'impossible... Un magicien qui refuse de faire des choses impossible, dont les spectacles ne visent pas le miracle, est-ce ce encore un magicien ? Bien sûr, que nos spectateurs savent qu'on triche, que ce ne sont pas de vrais prodiges... Mais on s'en fiche, de ce qu'ils savent ou pas: on ne veut pas flatter leur intellect dans le sens du rationalisme : on veut lui foutre un miracle dans la gueule, et l'exposer, l'intellect... Pour, enfin, avoir accès à l'émotion et au merveilleux... N'ayez pas honte de faire des miracles ! Sinon, vous n'en donnerez pas au public pour son argent... En me relisant, je perçoit une certaine violence dans ce que je dis... Ne nous trompons pas, cela n'empêche pas d'être extrêmement sympathique avec notre public... Mais nous lui devons les émotions les plus fortes possible, c'est ça le deal... Gilbus
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Le Mentalisme est-il une Discipline Ambigüe ?
Gilbus a répondu à un sujet de Patrick FROMENT dans Forum Général
Je ne partage pas non plus cette façon de faire, mais elle est très défendable : En faisant cette annonce, on va mettre une partie du public au défi de ne pas être dupé. Certe, je n'aime pas les défis en règle général, car cela met selon moi une base conflictuelle à notre relation avec le public, mais le défi à cependant un avantage indéniable, il va concentrer l'attention des spectateur sur ce qui se passe. Du coup, il ne pourront pas se dire qu'ils ont raté un truc par inattention, et cela renforce par un côté l'impossibilité, même si comme tu le dit cela va à l'encontre de l'émotion magique... Je préfère aussi le flou, et j'utilise en général d'autres techniques pour essayer de maintenir l'attention des spectateurs. D'un autre côté, maintenir l'attention du public au top n'est pas valable en toutes circonstances : J'avoue que pour certaines interprétations, notamment quand je présente des choses à des magiciens, maintenir leur concentration est au dessus de mes forces : Le magiciens ont un processus de pensée biaisé par leur expérience. Les plus blasés vont parfois regarder juste assez pour savoir de quel tour il s'agit, puis relâcher leur attention pour penser à la variante de ce tour dont ils vont parler ensuite... Cela m'a beaucoup amusé, par exemple, quand j'ai présenté lundi la "houlette magnéto mécanique de Gilbus", et que la conversation a ensuite roulé sur les roulettes, pardon, les houlettes... Alors que dans mon tour, la houlette n'était que le prétexte pour présenter le vrai tour, caché dans l'explication, dont l'effet était davantage de la famille des "coexistence spatiale" (plusieurs objets occupant un espace trop petit pour eux) Que certains soient restés sur la houlette ne me gêne pas, mais m'amuse. Certes, ils ont raté l'effet, ce qui aurait été minimisé si j'avais eut une attitude de défi. Mais j'avoue que ce genre de situation est plus un test d'efficacité du jeu d'acteur qu'un véritable tour de magie, n'oublions pas que je ne suis pas vraiment magicien... Donc, je dirais bien qu'il n'y a pas de mauvaise méthodes, il y a juste des méthodes efficaces ou pas, suivant le but que l'on s'est fixé. En ce sens, l'ambiguïté ou la démystification peuvent être valables. Sans aller jusqu'au debinage, qui lui est toujours négatif à mon sens... Gilbus -
Houlette de Cartes format Jumbo | références
Gilbus a répondu à un sujet de Karl DELLIS dans Les Étagères Magiques
Didier Ledda en a une à vendre, contacté le sur face book directement. Dans son modèle, le jeu est mis dans un étui en bois (en bois ajouré, il me semble ) qui a des rubans sur les côtés. On suspend l'étui entre les bras écartés en le tenant par les rubans (ou entre soi et un spectateur, chacun tenant un ruban.) On fait se balancer l'étui, et la carte monte... Il me semble que cet étui était encore dispo hier soir... Gilbus -
Le Mentalisme est-il une Discipline Ambigüe ?
Gilbus a répondu à un sujet de Patrick FROMENT dans Forum Général
Une question qu'on peut aussi se poser : L'illusionniste en général est il ambiguë ? La plupart des illusionnistes passent leur temps à imiter des phénomènes surnaturels. Certe, le public sait que c'est du spectacle, certe, la plupart des interprètes croient tellement peu à ce qu'ils font que leurs numéros n'est pas calculé pour être convaincants mais juste "divertissant" ... Mais n'empêche, on courre quand même le risque, avec des personnes fragiles, de les faire rêver... Le rêve et l'émerveillement sont de sérieux handicap, pour garder un bon équilibre rationaliste. Alors, avant d'accepter un contrat, posons nous la question: Cela vaut il la peine de courir le risque de sortir nos spectateur de leur bien être matérialiste en leur montrant des fadaises ? A défaut d'être des escrocs, ne sommes nous pas le germe d'une instabilité mentale qui détruira nos spectateurs et leurs proches, ruinera des carrières et des familles ? De nos jours, j'avoue que j'hésite à retrouver la carte choisie et perdue dans le jeu... Je me dit : et si je sortais une carte au hasard, pour leur montrer ce qu'est une vraie probabilité dans la vraie vie... Mais je suis faible, je l'avoue, et je retrouve quand même la carte... Chienne de vie... Gilbus -
Meilleures Auto / Self Lévitations | références
Gilbus a répondu à un sujet de Lawrens GODON dans Forum Général
Chouette dans l'exécution, mais toujours beaucoup moins convaincant que Copperfield, non ? La" preuve par l'anneau", en particulier : Ça a trompé quelqu'un, d'après vous ? Au contraire, je trouve que ça donne des indications claires sur le moyen employé... Gilbus
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