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Tout ce qui a été publié par Gilbus
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A bon? Cela me semble une bien mauvaise interprétation du chemin magique de Tamariz... Plus tu expliques de trucs, plus le truc est au centre de la pensée du public, et plus celui-ci perd de vue la magie. Si le but est de montrer que tu es plus fort que le spectateur, c'est peut être efficace... Perso, je préfère vivre ensemble un moment de mystère. Mais le mystère est si fragile... Mais bon, chacun sa façon de faire, peut être que ça marche de la façon dont tu le fais toi... Ceci dit, as tu testé les deux versions, avec et sans debinage ? (Oui, expliquer un truc comme les sorties multiples, c'est du debinage, que tu fasses mieux ou pas avec un autre truc...) Dans le temps, j'utilisais cette méthode aussi, et puis j'ai réfléchis. Tu as une autre methode, qui est de dire que tu expliques, et tu refais le tour de façon encore plus nette, mais en donnant une fausse explication tellement farfelue qu'il sera évident que tu ments. La subtilité étant d'arriver à le faire de façon rigolote, mais pas en se moquant du public. Briser les règles est parfois une bonne chose, mais pas juste pour en prendre le contrepied, et surtout pas sans avoir compris à quoi sert la règle, et ce que la briser apporte dans la resolution du problème... Enfin, n'oublions pas que nous pouvons aussi donner l'illusion que l'on brise une règle, et mentir Tout cela n'est pas simple... Gilbus
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Quel Tarif pour un Mentaliste Débutant ?
Gilbus a répondu à un sujet de Grégory TARARDE dans Forum Général
Le sujet étant compliqué, voila deux éclairage différents : Celui pro-portage, qui souligne les ajustements réglementaires pour être en règle : https://www.google.com/amp/s/www.admissions.fr/amp/portage-salarial/etre-intermittent-du-spectacle-en-portage-salarial/ Celui anti-portage, qui a une vision plus militante : https://sfa-cgt.fr/portage-salarial-une-fausse-bonne-idee Je ne sais pas ce qu'il en est vraiment de la législation à l'instant T, mais cela permet d'avoir un peu de détails, ou en tout cas des pistes de recheches... Gilbus -
Quel Tarif pour un Mentaliste Débutant ?
Gilbus a répondu à un sujet de Grégory TARARDE dans Forum Général
Merci pour ces informations, j'ai des copains chez smart, que je considérais comme une solution recommandable et pratique... Cela change l'éclairage des choses... Gilbus -
Quel Tarif pour un Mentaliste Débutant ?
Gilbus a répondu à un sujet de Grégory TARARDE dans Forum Général
Tu me surprend encore (c'est souvent... ) Teddy : je pensais innocemment que l'embauche pouvait suivre une procédure normale, et que les organisme qui ont les compétences pour le faire (qui on un service "paye" efficace) pouvaient faire embauche et feuille de paye sans GUSO, s'ils le souaitent ? Le cas n'est pas le plus courant, mais même un organisateur occasionnel peut avoir l'habitude de traîter des payes pour des intervenants ponctuels. Je pense à des organismes de formation, par exemple, mais il y a plein de cas... Tu es sûr que pour eux, le GUSO est obligatoire? Et bon, le GUSO n'est pas la seule solution, il y a plein d'organismes qui peuvent faire les intermédiaires entre client facturé (on ne parle plus d'employeur) et l'artiste... Mais sur le fond, je suis bien d'accord que le GUSO est une solution facile... Gilbus -
Comment faire un Rappel à la fin d'un Spectacle
Gilbus a répondu à un sujet de Jyjou dans Conseil des Sages
J'ai très souvent des standing ovation, quand je fais de la magie de rue. Mais le fait que les gens n'aient rien pour s'assoir est peut être lié…. Gilbus -
Parler des « règles d’or en magie » est une question très ouverte. On parle de notre but ? Dans ce cas, la réponse de Darlone me semble la meilleure pour moi aussi : « Faire passer un excellent moment aux spectateurs, à rire, avoir peur, se faire surprendre, rêver... » Je synthétiserai en : « Faire ressentir une émotion intéressante au spectateur ». L’émotion doit être intéressante : l’ennui est une émotion, et j’imagine que ce n’est pas le but… Et cela s’enchaine effectivement dans certains cas avec la réponse de César : « Qu'ils ne ressortent pas du moment passé ensemble avec la même perception du possible » Mais ce n’est pas obligatoire, même si c’est un plus… Maintenant, on peut avoir d’autres but en faisant de la magie… ce qui va impliquer une autre régle de base Ensuite, on peut voir les « règles d’or » comme celles qui vont permettre d’atteindre ce but. Dans ce cas, effectivement, on peut poser bien plus de règles. Mais que sont réellement les règles ? En illusionnisme, les règles sont là pour éviter les problèmes qui pourraient nous détourner de notre but. Du coup, il est tout à fait normal que tous n’aient pas les mêmes règles : -Tous n’ont pas le même but. Si notre but est de -faire de l’argent ? -de nous mettre en valeur nous-même ? -de plaire au public ? -ou de faire ressentir des émotions au public ? Etc. Certains de ces buts ne sont d’ailleurs pas incompatibles entre eux. -tous n’ont pas la même façon d’éviter les problèmes. Parler des « Règles d’or » en magie ne peut donc se faire qu’en ayant bien conscience qu’une régle ne doit jamais être suivie aveuglément : Si la régle permet d’éviter le problème, on doit comprendre la régle, voir le problème, et se demander si on n’a pas une meilleure solution, « pour nous », d’éviter ce problème. L’important n’est pas la règle, mais de résoudre le problème. La pire chose étant de ne pas se rendre compte qu’on a un problème, naturellement, car on n’a alors aucun moyen de s’améliorer. En ce sens, l’étude des règles « courantes » de l’illusionnisme est intéressante : Prendre conscience des problème possibles. Tiens, faisons un petit aperçu des propositions citées : J’imagine que c’est une blague. Pour ma part, à la moindre possibilité de sévices physiques, je lâcherais le morceau pour sauver ma peau, sans aucune hésitation… Mais effectivement, ne pas donner le secret au public me semble une première régle intéressante : C’est le secret qui donne son sens à la magie. Si on ne veux pas du secret, autant faire de la jonglerie Néanmoins, certains magiciens utilisent le secret comme faire valoir : Révéler un secret pour obtenir un effet, puis réaliser cet effet sans se servir de la méthode dévoilée. Cela peut paraitre intéressant à certains. Perso, je pense que cette démarche affaibli l’effet, même si la seconde fois, la méthode est impossible à remonter : le spectateur est averti qu’on utilise un truc dès le départ, il ne trouvera pas le truc suivant, mais il vous manquera le mystère, vous ne serez à jamais qu’un montreur de truc… Ceci dit, certain agissent comme ça, des tours sont structurés comme ça, ils ont sans doute une raisons pour le faire. Ou ils n’ont pas réfléchi. Ou le mystère n’est pas leur but (c’est pour cela que définir son but au départ est important…) Ceci dit, cette régle à une dimension éthique : Sauf pour ce que nous avons-nous même inventé, nous ne sommes pas propriétaire du patrimoine magique, nous n’en sommes que les dépositaires, donc dévoiler ce patrimoine au public revient à voler la communauté magique… Je ne referais pas ici le débat sur le débinage, mais il découle directement de la façon dont on voit cette régle. A noter, bien sûr, que la régle s’applique au public. Un apprenti magicien, qui étudie pour « FAIRE » de la magie, et non juste pour connaitre le truc (comme tout le monde dans le public), n’est pas entièrement concerné, et on peut révéler des secrets à cet étudiant, pour que se perpétue notre activité. Mais comme c’est une affaire de motivation de la personne qui recoit le secret, il est délicat de séparer étudiants et public. C’est à cela que servent les obstacles qui préservent les secrets : à faire le tri entre étudiants et public… Cette règle est souvent mal comprise, elle mérite des précisions. Quel est son but ? Essentiellement, éviter que l’on puisse comprendre comment ça marche. Il est évident qu’à la seconde répétition, le spectateur va être plus attentif à certaines choses qu’il soupçonne d’être le truc. Et parfois, il n’a pas tort. Je rédigerais plutôt la régle comme ça : « Ne pas refaire plusieurs fois le même effet au même public par le même moyen » Changer de moyen permet d’éviter le problème. Par exemple, dans une ambitieuse, on va refaire le même effet sans cesse, par des moyens variés qui vont annuler l’un l’autre leurs faiblesses. La répétition est alors un facteur d’accroissement de l’impossibilité, c’est précieux ! Mais même écrite comme ça, la règle n’a pas toujours raison : Il y a des tours, dans certains cas, qui sont totalement non remontable si on ne connais pas le truc à la base. Et qui peuvent être répétés sans risque de perdre leur mystère. Maintenant, il faut faire la part des choses dans les répétitions : Un effet fait une fois et totalement impossible est un miracle. Le même effet que l’on répète trop se banalise : on passe d’une chose extraordinaire à une chose plus banale, bien qu’impossible… trop d’effet tue l’effet… La aussi, c’est une régle importante, mais qui demande un peu plus de généralisation… La propreté apparente, par exemple, dépend du contexte : Si on joue un clochard, un tueur psychopathe, une créature des enfers dégoulinante de pus et de pouvoirs maléfiques, on peut ne pas avoir une apparence « tout beau tout rose », et bien propre sur soi. Cela va donc dépendre du thème du numéro (un spectacle halloween sans un peu de sang dégoulinant, c’est tellement triste…), du personnage, du contexte de la représentation etc. Je généraliserai cette régle en : « Ayez un matériel et un aspect personnel cohérent avec votre prestation. » Cela ne me dérange pas de me couvrir de boue, de baver et de cracher des grenouilles, ou simplement d’avoir l’air bête, si c’est pour répondre aux exigences du spectacle. Bon, avoir l’air bête, je m'entraîne même hors spectacle… Un magicien de cabaret ou de close up EN GENERAL, gagne à être propre. Cette régle est bien à comprendre comme un cas particulier de la règle plus générale que je propose… Pourquoi cette régle? Pour que l'univers que l'on présente au public soit cohérent, et donc qu'il ai plus de chance d'y adhérer sans distraction qui le ramènent à une réalité triviale, donc qu'il ressente plus d'émotions… Si l'émotion est votre but J’aurais envie de dire : ben, évidemment ! Mais pourquoi ? Car si on ne maitrise pas le tour, il est possible (probable) qu’on le débine involontairement au cours de la représentation, ce qui contreviendrait à la première régle… Mais pas que : Il y a la régle d’objectif, dont je parlais au début. Si notre objectif est de faire passer un moment exceptionnel au public, il est probable qu’on n’y arrive pas sans un entrainement long et fastidieux, et de multiples répétitions. Mais là encore, il faut relativiser : Si cette régle est évidente quand on parle de débutants, elle devient plus floue quand on parle de gens ayant énormément d’expérience. L’expérience, c’est l’intégration personnelle de tout un tas de règles dans notre façon d’être et d’appréhender la prestation. Cela peut être conscient ou non. Un artiste ne maitrisant pas totalement un tour, mais avec une expérience dingue, pourra quand même, bien souvent, atteindre son objectif. Ceci dit, le même, s’il prend du temps pour travailler le même tour, aura un rendu encore bien plus fort… l’expérience n’est pas une excuse pour ne pas travailler Pas faux : il faut savoir s’arréter à temps, avant que la capacité d’émerveillement du public ne baisse… et que l'on perde de vue l'objectif premier... C’est d’ailleurs un choix très délicat : quand s’arrêter ? Cette question est délicate, car souvent, notre égo ne veut pas lâcher la rampe, on veut continuer à être le héros… parfois au détriment du spectacle… Là aussi, il faut revoir notre but primordiale… etc. Des principes de cet ordre, il y en a plein… J’ai consacré plus de 250 pages du Dictionnaire Encyclopédique Universel De La Magie De Gilbus (le DEUDLMDG) rien qu’à effleurer le sujet… Je ne vais pas vous assommer avec ça ici… Mais il y a un grand principe qui vaux d’être mis en avant, parmi bien d’autres tout aussi importants : « Pensez au public !» Voyez toujours le point de vue du spectateur, ce qu’il pense, ce que vous voudriez qu’il pense, ce qu’il pensera peut-être, et comment il se sentira si cela marche ou pas. Aborder la magie avec des préoccupations techniques d’illusionniste, c’est prendre le problème à l’envers, l’illusion que l’on doit créer, elle se situe dans l’esprit du spectateur, pas sur la scène. Car : « La magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur » Tiens, encore un grand principe, non? Gilbus
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Coffrets / Boites de Magie pour Enfants | références
Gilbus a répondu à un sujet de Eric LAFARDE dans Les Étagères Magiques
J'aimais bien les boites faites par sylvain mirouf (avec dvd), mais je ne sais pas si elles sont toujours sur le marché. En sortie plus récentes, il y a celles d'eric antoine : quoi qu'on pense de la magie du personnage, il peut être motivant pour les enfants. La boite "la magie des professionnels" par exemple, regroupe pas mal de tours assez accessibles, et faisables par un enfant de cet âge, mais intéressant aussi les plus grands. Ce sont des classiques anciens ou modernes, mais de qualité, je trouve... C'est annoncé "dés 9 ans" mais pour 8 ans, la grande majorité des tours vont très bien. Il y a peu de manipulations, sauf pour les balles mousses. D'une manière générale, pour choisir : prendre une boite avec explication vidéo (dvd ou lien internet) : les notices papier sont rarement motivantes pour un enfant, à moins que ce soit un adulte qui les étudie avec l'enfant. D'autre part, il faut reconnaitre que beaucoup de notice pour boites d'enfant donne des explications peu imagées et pas toujours facilement compréhensibles. Plus tard, s'il accroche toujours, il sera temps de lui offrir des livres ou des dvd d'apprentissage, mais à cet âge, c'est le matériel qui est attrayant. Ne pas se baser sur le nombre de tours affichés : les boites bas de gamme font une course au nombre de tours, et pour ce faire ajoutent à la chaîne des descriptions de quelques lignes dans la notice. Cela ne sert à rien, mieux vaux 10 ou 20 tours bien expliqués que 200 mals foutus, que l'enfant ne fera jamais. A noter aussi que si son intérêt se confirme, il est peu couteux de lui offrir des boites de magies variées, en dehors d'une occasion spéciale, en cherchant sur les sites d'occasion genre le bon coin. Les vides greniers, s'ils sont toujours d'actualité aux beaux jours, permettent de trouver à bas prix des boites en bon état. Enfin, s'il est vraiment motivé, il existe aussi des cours de magie, en groupe ou particuliers, organisés par des magiciens, des associations ou des boutiques, mais cela dépend de ce qui existe dans votre ville... Joyeux Noël ! Gilbus -
Arf, à nouveau... Non, rien de haut vol, juste quelques points techniques. La technique est importante, que ce soit en magie ou en conte, mais c'est juste une étape qui, une fois dépassée, permet de se consacrer à ce qui compte vraiment : Faire passer des émotions dans la tête des gens. C'est le vrai but, et c'est ce qui demande de la sensibilité, de l'investissement, un don total au public... La technique aide, mais ce n'est finalement qu'un ensemble de trucs, nous devons donner notre âme, pour aller plus loin... et toutes ces sortes de choses... Gilbus
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Arf, mon idée n'était pas de bloquer les retours d'autres personnes... Déjà, on a le droit de ne pas être d'accord avec tout ce que je dit... On peut en discuter... Ensuite, j'ai laissé énormément de choses à explorer : Rien que dans les structures d'histoires, on pourrait chercher les courbes de tensions (éléments importants dans les histoires à faire peur...) Et les moyens de les améliorer. On peut parler des personnages intervenant dans les histoires, comment gérer différemment les dialogues de la première histoire, les passages de parole... On peut proposer une méta histoire, regroupant les trois proposées, cela sort du cadre du "jeu", mais fait avancer l'aspect spectaculaire. On peut bien sûr discuter sur l'intérêt ou non d'annoncer qu'une est vraie et les autres fausses, les avantages et inconvénients... On peut parler des difficultés des histoires courtes, et comment y insérer des retournements ou des changements d'atmosphère... bref, il reste énormément de choses à dire, ne vous en privez pas, je ne voulais pas verrouiller la discussion... Pour moi, le conte ou la magie gagnent énormément à rester un spectacle vivant. Les présenter en vidéo, et surtout sur YouTube, est une gageure, j'admire ceux qui réussissent à s'en tirer honorablement, ce qui est le cas ici... La forme choisie est "classique" pour un faux reportage; On retrouve ce format ( voix off et scènes jouées) dans plein d'émission télé récentes, pas toujours au service du bon goût (j'aime moyennement les reconstitutions de fais divers, mais cela semble la forme en vogue pour ces émissions...), mais assurément efficaces. Pour répondre à la question, pour la télévision par exemple, on à vu des émission de conte pur qui ont fonctionné. Mais il faut pour cela un conteur au charisme colossale, qui arrive effectivement à faire passer les histoires uniquement en les racontant Ce sont des personnalités rares... Le conte en spectacle vivant est bien plus abordable, je préfère m'y cantonner Parlons aussi du public, sans qui nous ne sommes rien... J'ai l'impression que le public YouTube est extremement formaté, et si on veux créer pour ce média particulier, c'est d'autant plus difficile d'innover. Ici, nous avons une forme qui a été pensée pour ce media et ce public, c'est très malin. Mais introduire un visuel (en vidéo, mais quand même...) au conte, cela me fait penser au kamishibai. Mais ce qui est amusant, c'est qu'en occident, le kamishibai est surtout utilisé dans les spectacles pour enfants (de moins de 6 ans, en général...) De là à dire que le public de Youtube s'infantilise, il n'y a pas loin Donc, oui, sur YouTube, il y a des adaptations à trouver. Mais quand on passe devant un vrai public en live, les limites sont différentes. Je sais bien que pour beaucoup, youtube est LA scène de référence. Mais n'oublions pas les anciennes méthodes, elles ont des saveurs et des subtilités que je ne retrouve que très rarement sur le net... Gilbus
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Houlà ! Si tu commences à me mettre la pression, alors… Bien, une analyse rapide, alors : Tu as choisi de ne pas nous raconter tes histoires en face, mais en prenant le rôle de voix off, sur un montage vidéo joué. Ce n’est pas vraiment du conte. Donc, je ne sais pas si je suis compétent pour en parler au-delà de mon avis de spectateur… L’idée du conte, c’est effectivement de raconter une histoire, mais sans support monté et visuel élaboré, en utilisant au pire des objets et de l'incarnation de personnage (pas comme dans le théâtre, l'incarnation de personnage par le conteur répond à des règles différentes…), mais avec la présence physique (et pas que sonore) du conteur. En utilisant des vidéos illustratives, tu enlèves une partie importante du conte, c’est-à-dire l’imagination visuelle du spectateur. Le conteur, en quelques mots, va créer des images dans l’esprit du spectateur. Et c’est une grosse différence par rapport à la vidéo ou au théâtre, qui présentent du visuel déjà tout fait. En conte, la création d’images par le spectateur, guidé bien sur par le conteur, est très importante : C’est ce qui fait que le conte fonctionne, qu’il est attachant, tout simplement parce que celui qui l’entend va y mettre son propre imaginaire. Ceci étant posé, voyons quelques petites choses sur ta vidéo Ta voix : Tu as une voix très agréable, en tout cas en vidéo. C’est un atout ! Les temps de conjugaisons : Les histoires sont au passé la plupart du temps. Certes, elles ont eu lieu dans le passé, mais un récit gagne, dés qu’il y a de l’action, à être au présent. Avec le présent, le spectateur est beaucoup plus impliqué dans l’action, il vis l’aventure en même temps que le héros. Avec le passé, l’action a déjà eut lieu, on écoute donc un truc déjà fini : on ne peut pas s’y impliquer autant. Dans la seconde histoire, tu as quelques passages au présent, mais très ponctuellement (je décide de changer la poubelle de place…) La personne de conjugaison : Tu as mis tes histoires dans le cadre de ta vie personnelle, c’est très bien. J’utilise moi aussi plein d’histoires dites à la première personne. Le récit à la troisième personne est très valable aussi, mais avec la première personne, on donne plus de réalité à ce qui s’est passé, puisqu’on y était, nous. C’est donc un témoignage direct, bien approprié pour le but de ta vidéo. Les silences : Tu mets des silences dans tes histoires, mais ils seraient beaucoup trop courts s’il s’agissait d’un spectacle vivant. Si ton plus long silence fait une seconde, c’est à tout casser. Un silence peut être beaucoup, beaucoup plus long, surtout s’il est habité. Mais bon, nous ne sommes pas en spectacle vivant, tu fais une vidéo sur YouTube, tu as d’autres contraintes à respecter, j’imagine… C’est bien dommage. La vitesse : Ta vitesse est relativement constante, même pendant les moments « dramatiques ». Mais pour moi, trop rapide. Et trop constante. Pour la rapidité, j’imagine que tu as la contrainte de t’adapter au public YouTube, ou tout se passe toujours à toute vitesse, ce qui formatte l’audience. En vrai, on peut aller moins vite. Par contre, même sur une vidéo, rien n’empêche de faire des variations de vitesse, pour rendre l’ambiance. Un phénomène inquiétant devrait faire ralentir ton débit, parfois jusqu’à la pause. Une émotion va accélérer le débit, au contraire. Ton débit me semble trop constant, donc moins expressif qu’il ne pourrait l’être. Le ton : La aussi, tu ne joue rien, et le ton est constant, même dans les moments « angoissants ». On a en général peur de surjouer. Mais du coup, on « sous-joue », ce qui n’est pas mieux. Dans ce genre d’histoire, tu peux je pense te permettre de laisser passer un peu (beaucoup !) plus d’émotion à certain moment, afin de na pas avoir le syndrome du présentateur télé, qui donne sur le même ton les résultats du foot et une catastrophe de 10000 morts… non, j’exagère, il mettra sans doute plus d’émotion pour le foot… Le vocabulaire : Dans l’ensemble, je le trouve assez naturel, mais il y a quand même des moments ou ça sent le « texte écris » : « Elle me rétorque » « je le lui ait dit » « un quelconque liquide » Etc., je ne vais pas tout relever… Ces formulations sont parfaitement françaises et à leur place à l’écris. Mais à l’oral, utilises-tu souvent le verbe « rétorquer » ? Dis-tu « je le lui ait dit », ou « je lui ait dit » ? Inverses tu souvent nom et complément dans une phrase simple ? On a là trois exemples des pièges du texte écris : Le vocabulaire peu courant à l’oral. Le français « trop parfait », alors que l’oralité est souvent plus souple avec la syntaxe, la conjugaison et la prononciation. Les tournures de phrases décoratives, que l’on utilise peu dans la vraie vie. Ce n’est pas limitatif. Ce que je te propose : Pour chaque phrase que tu va dire, demande-toi si tu parlerais de cette façon-là à ton garagiste, en lui décrivant la panne de ta voiture. Le conte, c’est l’oralité. Cela ne suit pas les mêmes règles que l’écris. C’est pourquoi je conseille toujours de travailler un texte qui doit être dit à l’oral, à l’oral d’abord, avant de le fixer sur le papier. On évite ainsi le travail de repasser ensuite ce qui est bien à l’écris en ce qui sonne bien à l’oral. Quand on note le texte oral, on le note comme on le dit, sans chercher à le remettre en bon français écris : c’est juste un aide-mémoire du texte oral, pas un livre qu’on va publier. Certains conteurs, qui ont une bonne mémoire, ne passent jamais leur texte sur le papier… Les structures des histoires : Tu cherche à faire des histoires fantastiques, donc je trouve que tu ne t’en tire pas mal : Comme je le disais cet aprem sur une autre discussion, on gagne à ne pas donner d’explication, dans une histoire fantastique. On décrit ce qui s’est passé, et c’est au spectateur de se créer une explication, ce qui est bien plus intéressant. Un peu comme au cinéma dans un film d’horreur : on peut avoir une scène extrêmement plus prenante et inquiétante si on ne montre pas ce qui se passe, mais si on le suggère, l’imagination du spectateur venant combler ce qu’il ne vois pas par des choses bien plus terrible que ce que l’on aurait montré… Tu as tout bon, sur ce point. Maintenant, tu n’as pas vraiment une structure de conte, puisqu’il n’y a pas beaucoup d’étapes, sauf peut-être pour la poubelle, ou tu as essayé d’étoffer. Tu as à chaque fois une situation initiale bien exposée, un élément déclencheur assez bien défini, une étape, et directement une situation finale. Dans les contes, il y a la plupart du temps plusieurs étapes après l’événement déclencheur (typiquement, 3, pour les contes occidentaux) Mais tu es sur un format court, ce qui bloque certainement une partie des possibilités de développement… Tes histoires pourraient être enrichies, elles prendraient certainement de l’intérêt. Redondance image/texte : Un conteur doit éviter les redondances gestes/texte, sauf dans certains cas ou on veut vraiment insister sur la chose. Et encore, dans ce cas-là, on gagne à faire le geste en silence, puis le texte. Dans tous les autres cas, on essaie d’avoir une valeur ajoutée du texte au geste, ou l’inverse. Dans la scène avec le miroir, par exemple, ton texte dit : "Je me retourne". Et que fait tu dans ta vidéo, au même moment ? ben, tu te retournes. Pas de valeur ajoutée. Les deux n’augmentent pas leurs valeurs mutuelles, mais l’un va gommer la valeur de l’autre. Donc, cela affaiblis le sens, au final. C’est aussi, j’imagine, parce que tu ne fait pas confiance à l’image, et que tu parle donc tout le temps. Le silence laisse de la place à l’image, et renforce le texte, au final. Bon, on ne va pas refaire toute la mise en scène, mais je te propose les trois points suivants comme direction de travail : -travailler ton texte oralement dés le départ, avant de l'écrire. -Plus de variété dans le ton, le volume, la vitesse, l’émotion, l’énergie. -Travailler les silences. Déjà, avec ces points, tu vas avoir énormément de travail, alors que tu en a déjà fournis beaucoup, j’en suis conscient. Mais bon, c’est toi qui cherches… Mais ça devrait avoir un effet sur la façon dont le public percevra ta façon de raconter Essaie… Gilbus
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Quand Bernard WERBER interviewe Eric ANTOINE
Gilbus a répondu à un sujet de Jean-Yves LOES dans Forum Général
Cela me fait repenser à des choses largement développée dans le DEUDLMDG, sur les principales catégorisations d'effets : - réalistes : les effets de hasard, et même ceux de synchronicité entre la dedans si on envisage l'explication quantique... J'adore la synchronicité quantique, ou tout ce qui est quantique en général, car on peut s'en réclamer à propos de n'importe quoi, surtout si on n'y connait rien en physique quantique... - merveilleux : que personne ne crois, mais que la suspension du refus de croire liée au spectacle rendent exploitable aussi. (Je dis bien "liée au spectacle", l'effet, lui, ne devrait pas être dans le cadre de cette suspension du refus de croire...) - fantastiques : à la frange du réel, et l'ésotérisme peut s'y retrouver si on est habile... Pour en revenir à ta phrase que je cite, c'est pour moi une différence majeure de traitement entre le merveilleux et le fantastique. Pour le merveilleux, on a une explication aux phénomènes : les fées, les fantômes, le destin etc. Et on propose cette explication au public. Pour le fantastique, au contraire, on gagne à présenter des faits, mais à ne pas fournir d'explication ouvertement. On peux bien sûr aiguiller l'opinion du public vers une ou plusieurs explications, mais on laisse les spectateurs se construire eux même la chose, dans l'abri de leur esprit... C'est je crois bien plus efficace quand on veut qu'un doute persiste, une explication fournie de l'extérieur pouvant être contestée, alors qu'une explication que l'on se construit soi même étant plus dur à remettre en cause... Du coup, le fantastique "ésotériqie" ne fournis pas forcément d'explication, puisque je trouve que l'ésotérisme pose plus de questions qu'il n'offre de réponse... (Je n'ai rien contre l'ésotérisme, j'ai plus de bouquins sur le sujet que je n'ai de bouquins d'illusionnisme...) Mais on s'éloigne du sujet, désolé Gilbus -
Quand Bernard WERBER interviewe Eric ANTOINE
Gilbus a répondu à un sujet de Jean-Yves LOES dans Forum Général
Mrd! J'avoue que j'ai hésité un instant à m'attribuer comme mot d'esprit cette faute de frappe peut-être liée au correcteur du téléphone... Mais bon, c'est aussi trop facile de se cacher derrière un appareils, c'est vrai que je fais plein de fautes... Mettons que c'est juste un lapsus révélateur, et sans rancune Gilbus -
Il doit être rentré, depuis 2002.... Gilbus
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Quand Bernard WERBER interviewe Eric ANTOINE
Gilbus a répondu à un sujet de Jean-Yves LOES dans Forum Général
Questions qui ont d'autant plus leur place ici que beaucoup d'effets magiques cherchent à reproduire des phénomènes de synchronicité ou de hasard... Il est amusant d'ailleurs de voir que le hasard en question peut varier d'une chance sur deux ou trois à une chance sur 8x10 puissance 67 (pour un jeu de 52 parfaitement ordonné, par exemple) L'impact du hasard sur le spectateur n'est donc pas totalement proportionnel à la probabilité de l'obtenir, mais à la présentation que l'on met en œuvre... Pour ce qui est de la synchronicité, c'est un phénomène très facile à faire passer quand il est souhaité par le public : si, lors d'un mariage, les deux mariés tirent la même carte, le signe sera compris de tous (surtout si c'est du cœur, mais bon, il faut parfois enfoncer le clou...). On a donc des phénomènes de synchronicité qui font sens pour celui qui les expérimente, et d'autres qui sont perçus par tout le monde (ou presque, certains refusant tout en bloc et tenants un discours septique extrémiste, qui relève plus de la posture que de ce qu'ils ressentent réellement...) Mais la synchronicité peut être indirecte : par exemple, le marié choisi la dame de coeur, la mariée le roi de coeur. Deux hasards bien tombés, et une synchronicité pour les réunir, chacun ayant trouvé l'autre... La distinction entre métaphysique et ésotérisme est également essentielle pour l'illusionniste qui cherche à donner ce sens à son spectacle : la métaphysique se rapportant aux grands questionnements humain, elle peut être utilisée comme support de numéro même avec un public ultra matérialiste. l'ésotérisme, par contre, est à manier avec plus de finesse : déjà, on parle de connaissance qui relèvent souvent de l'occultisme, donc cachées. Les exposer librement et sans retenue dans un spectacle est ballot, cela ferait perdre le mystère qui entoure ce sujet... On a donc deux approches différentes : la métaphysique est utilisable ouvertement quand on va élever le débat, pour passer d'un bête tour de carte à un questionnement sur l'univers, l'être humain ou le père noël... On élève le public vers les questions fondamentales de l'univers, il se sent devenir plus intelligent, il est content. l'esoterisme, selon moi, est plus intéressant à utiliser dans le cadre d'une initiation. On fait entrer le public dans un cercle fermé de connaissances secrètes et rares, voire interdites, il est donc privilégié, donc il est content. Il y a bien entendu plein de choses à savoir et faire pour maîtriser ces concepts en illusionnisme, mais je ne peut vous les dire, il faudrait que je soit intelligent ou initié... Déjà que je ne suis pas vraiment magicien... Gilbus -
The Very Best of Simon ARONSON par Richard VOLLMER
Gilbus a répondu à un sujet de David MARSAC (Chakkan) dans Les Étagères Magiques
Je n'utilise pas de chapelet, je suis resté à la version de base avec les jokers retournés, et les nombres écris en gros au dos. Et je ne raconte pas d'histoire sur ce tour... Et en plus, je le présente comme un défi... A, et je dis aux spectateur ce qui va se passer avant... Vraiment, j'ai tout faux. Ma seule excuse : je suis parfaitement sincère et ne ment pas en présentant ce tour. J'anonce que j'ai une prédiction : -je vais leur montrer une chose impossible, -je vais leur expliquer comment je fais, -ils ne vont pas me croire, -Je leur prouverait que j'avait dit vrai. Après avoir retrouvé les cartes, je reviens sur mon intro : "Je vous avais dit que je retrouverais les cartes de façon impossible, je vous ai expliqué comment" montrer les jokers et les rapprocher de l'orreille, "et vous ne m'avez pas cru. et pourtant, j'ai des preuves..." et je retourne les deux jokers pour montrer les nombres... On vois que c'est on ne peut plus classique, mais ce tour est tellement épatant que l'effet est génial sur le public... J'ai donc une parfaite justification pour conserver l'effet des numéros au dos des jokers, je ne trouve pas que cela change la thématique, puisque j'ai commencé mon texte sur le thème de la prédiction... A, et j'écris en gros au dos des jokers, car cela peut se présenter en salon, et doit être vu de loin... D'ailleurs, ce tour marche très bien avec des cartes jumbo ou super jumbo, et ca élimine encore plus l'idée de manipulations Gilbus -
Magie de Classe en Classe - Ecole Primaire | références
Gilbus a répondu à un sujet de Jean-Baptiste DUGAST dans Forum Général
C'est ce qui m'a frappé en lisant cette discussion : On compare les mérites respectifs de matériels divers, mais on ne parle pas de ce qu'on va raconter aux enfants. Sauf patricia, qui à donné quelques pistes, normal, elle connait bien le sujet Quel est le thème du spectacle? Il se passe dans quel univers, avec quel personnage? Qu'est ce qui va faire que des enfants vont suivre et être captivité durant le temps du spectacle? etc. le choix des tours et du materiel vient ensuite, et on fera une selection pour s'assurer qu'il correspont à l'univers de l'enfant (couleurs, tailles, sujets représentés etc...), Mais réfléchis déjà à l'univers que toi tu leur propose. Vas tu faire des choses droles? (C'est bien qu'il y en ait un peu, mais pas besoin d'un nez de clown pour ça, surtout si on n'est pas clown : ça aussi, c'est un métier, avec des formations pour le découvrir...) Dans ce cas, qu'est ce qui fait rire les enfants? Feras tu des choses poétiques? Gentilles? Dégoûtantes ? Effrayantes? Va tu leur parler de magie? Mais leur magie, celle du merveilleux, pas celle d'un magicien de cabaret... Comment vas tu gérer l'interactivité ? Les interactions sont motivantes pour un public enfant... Mais comment va tu maîtriser l'interactivité, pour ne pas te laisser déborder, et garder la maitrise du timing et du rythme? Et beaucoup d'autres questions à se poser... Bref, construire un spectacle pour enfant, ce n'est pas aligner des trucs les uns après les autres... Remarque, un spectacle pour adulte non plus, en principe... Lisez ce qu'à publié Peter (ses livres sont passionants), c'est un grand magicien, et surtout un spécialiste des enfants, un vrai! Gilbus -
Non, il n'est pas admit que "les récits et les légendes ne peuvent traverser l'épreuve du temps au delà de 3 générations" : L'écrit facilite la transmission, mais ce n'est pas la seule façon de faire. Puisque la préhistoire nous échappe, prenons l'histoire. Les mytologies latines, par exemple, ont perduré un paquet de temps par deux moyens : Des écris, certe, mais aussi par une large diffusion dans la population illettrée. Les grecs ou les romains n'avaient pas à consulter un dictionnaire de leur dieux pour savoir lequel prier pour résoudre tel ou tel problème. Cette connaissance était tellement répandue et partagée qu'elle s'auto propageait de façon fiable sur de longues périodes. Même chose chez nous avec les saints, d'ailleurs : la "spécialisation" des saints faisait partie de la culture orale, avec des milliers d'autres informations, alors que la population était encore illettrée. Au moyen âge, certaines informations était ainsi conservée aussi bien par l'écrit que par l'oral, mais le recours à l'écrit n'était pas requis. Les savoirs techniques étaient transmis oralement, sur de longues périodes, de façon efficace. On a quelque manuels techniques du moyen âge, mais ils sont l'exception, la majeurs partie des transmissions techniques se faisant dans un contexte illettré. Et je ne parle pas que des connaissances de bases, mais bien des connaissances techniques dans leur ensemble, l'apprentissage se passant de maître à apprentis, individuellement ou au sein de sociétés corporatrices. Il peut être surprenant pour nous de savoir que ceux qui construisaient moulins à vent ou cathédrales, réalisaient des horloges ou des carrillons, n'avaient pas appris à le faire dans des livres. Certe, il y avait quelques manuels, mais c'était alors une méthode marginale d'apprentissage. Les secrets liés à chaque corporation ou même chaque artisan étaient également présents, chacun cherchant à prendre un avantage sur ses concurrents. Le livre aurait alors constitué une violation potentiel du secret... Cela n'empêchait donc ni la transmission orale stable, ni l'évolution des techniques, leur propagation se faisant par des individus et non des écris. D'ailleurs, les pratiques du compagnonnage n'en sont que l'aspect le plus récent. Voilà pour les connaissances technique. Pour la transmission littéraire, tu sembles méconnaître l'histoire du conte populaire. Depuis l'antiquité, les contes se sont transmis oralement dans l'extrême majorité des cas, l'illettrisme étant la norme au sein de la plus grande part de la population. Les grands "auteurs" de livres de contes que nous connaissons étaient en fait des "collecteurs" : ils ont repris des contes circulant dans la population, et les ont figés sous forme littéraire. Mais ce n'était qu'une partie de ces histoires, des milliers d'autres et leurs variantes ont continué de vivre par l'oralité uniquement, et sont arrivés jusqu'à nous par cette méthode. En fait, ce qui à faillis nous faire perdre ce patrimoine culturel oral, ce n'est pas les problèmes liés à ce mode de transmission, mais l'arrivée dans les foyers de la radio et de la télé. Les veillées contées qui maintenaient la transmission depuis des centaines d'années ont brusquement été remplacées par des soirées télé. Oui, c'est tout récent... il n'y à pas que les contes qui ont faillis disparaître, les chants et les danses populaires ont étés concernés aussi très fortement par ces changements brusque des loisirs. contes, chants, danses etc ont d'ailleurs donné lieu au XX siècle à des campagnes de collectages, réalisées par des universitaires et des amoureux de la culture populaires, pour passer pour la première fois sur le papier des milliers d'éléments qui ne se propageaient jusque là qu'oralement. Et on en a perdu encore plus... Tout cela pour dire que non, l'écris n'est pas le seul vecteur de culture et de connaissance. L'écris a bien sur des avantages, tout comme il a des inconvénients. Il est normatif, et freine l'évolution et la diversification dans bien des cas. En conte, par exemple, les conteurs modernes doivent "désapprendre" les contes écris, pour les repasser à l'oralité, et se les approprier... Désolé d'avoir été un peu long, mais je me laisse facilement prendre par ce genre de sujet, fréquentant aussi bien des médiévistes que des conteurs, et pratiquant ces deux activités à mon petit niveau... Gilbus
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Tu parles beaucoup d'honnêteté et de législation... Pour la législation, globalement, tu as raison, on ne peut empêcher légalement le debinage dans la plupart des cas. L'éthique devrait en tout cas régir l'activité de ceux prétendant aimer la magie. C'est ballot pour les debineurs... Ils n'ont pas plus conscience de l'éthique que de l'utilité du secret, qui est la base de ce dont ils pensent parler... Pour ce qui est de l'honnêteté, essayer de donner une allure positive au debinage, en s'abrittant derrière de grands principes généraux, il y a mieux. Cette pirouette dialectique qui transforme une activité de pillage et de destruction en musique des sphères annonçant des lendemains resplendissants, je ne trouve pas cela honnête... Heureusement, la nouvelle génération de magicien n'a besoin ni de secret, ni d'éthique, ni d'honnêteté... Ils ont juste besoin de youtube... Allez, ce n'est pas grave, les vieux vont bientôt crever, et ils ne vous ennuiront plus très longtemps. Vous pourrez alors faire une si bellle magie écrite, puisqu'il parait que : (Je ne m'en lasse pas, et il faut bien finir par une note d'humour, par les temps qui courent...) Gilbus
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Oula... Donne moi ton numéro de carte bleu, date d'expiration et code, s'il te plais : ne pas me le donner irais contre le principe de diffusion de la connaissance Ensuite, j'utiliserai ma liberté d'expression pour mettre ces informations partout sur le net, ça sera cool Oula, heureusement que je ne vivrais pas jusques là... Car sinon, j'aurais regretté d'avoir choisi d'être conteur à la place d'écrivain... Raisonnement imparable Merci pour ce bon moment de rigolade, en ces temps si moroses... En plus, cela nous remet face a l'angoissante question dialectique ultime : suis-je un marchand de biscottes, ou un boulanger? Gilbus
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📺 VM Live | tours, techniques, rencontres...
Gilbus a répondu à un sujet de Laurent FEVRE dans Forum Général
Lundi, si le programme n'est pas bouclé, je peut vous montrer ma variation sur une routine de Stéphane Chennevières, "destinée", tiré d'altitude... A moins que je ne l'ai déjà montré, je ne sais plus... Si le programme est complet, pas de problème, ca sera pour une autre fois Gilbus -
📺 VM Live | tours, techniques, rencontres...
Gilbus a répondu à un sujet de Laurent FEVRE dans Forum Général
Hihihi : Ca me rappelle une réplique que je sort parfois : "Ce qui vient maintenant, il n'y a que 3 personnes qui peuvent le faire dans le monde!!! je regrette vivement qu'aucune d'elles ne soit là aujourd'hui, mais bon, je vais essayer quand même..." Gilbus -
Avec un peu de retard, et je m’en excuse, voici un compte rendu de la Conférence de @Arthur TIVOLI, organisée le 3 avril 2020 par Close Up Monthly, à La Haie-Fouassière près de Nantes. J’ai pris un grand plaisir à aller à cette conférence. Je n’avais pas vu Arthur en vrai depuis longtemps, il n’a pas beaucoup changé, lui… J’apprécie le personnage doux, conviviale, aimable… oui, on l’aime, tonton Arthur… La conférence portait sur des tours et effets pour le public. Dit comme ça, ça peut paraitre bizarre, mais on voit trop souvent des conférences montrant de la magie « pour magiciens », avec des nouveautés dont le principal intérêt est d’être une nouveauté, mais dont l’utilité est parfois discutable… Là, ce sont les tours qu’il fait depuis des dizaines d’années en prestation, devant un vrai public, des classiques, des valeurs sures… Mais Arthur nous montre en finesse comment les présenter, avec tour de main, motivation, bref, la touche Tivoli, et ça marche bien Par exemple, dans les balles en mousses : on dit souvent, quand on met la (les) balles dans la main du spectateur, de lui retourner la paume vers le bas, pour qu’il n‘ouvre pas trop tôt la main. Arthur, lui, laisse la main paume en l’air, mais son argumentaire fait le travail à sa place : « Mon but est de vous prendre la balle qui est dans la main… » Et hop, par magie, le spectateur serre la main, et ne lâche pas les balles avant qu’on lui demande… Et ainsi de suite : A chaque fois, dans les explications, on se penche sur la façon Tivoli de faire les choses, et c’est tout l’intérêt… Comment aborder une table sans se faire repousser, quelles balles mousse choisir, pourquoi ne pas les mouiller, comment focaliser l’attention en utilisant une petite boite dont le dessus sert de « scène » au close up etc. La façon d’organiser le matériel dans les poches (sac, boites, portes monnaies…) pour qu’il ne se mélange jamais. Et tout cela parsemé de conseils fondamentaux, mais que l’on peut perdre de vue parfois : La lecture de l’effet doit être simple pour les spectateurs. Il faut être maitre de son numéro Dans une routine forte, Détendre les gens en insérant des moments de gag/rigolade (courbe de tension…) Et surtout : Chacun doit adapter les choses à sa propre façon de faire, il n’y a jamais une bonne et une mauvaise façon, il y a des façons qui marchent ou pas, suivant le gens… Une belle leçon d’appropriation loin des avis tranchés disant comment mettre le petit doigt au millimètre près… Bon, je ne suis pas d’accord avec tout ce qui a été dit : Par exemple, il ne voit pas le débinage YouTube comme la plaie infernale ultime, et vous connaissez tous mon avis là-dessus Mais d’une façon globale, une conférence d’un grand professionnel, qui sait de quoi il parle, ayant pratiqué ces tours depuis des lustres… Au niveau du contenu, un peu de tout : Des balles mousses Apparition et sculpture de collier de perles Gobelet (avec un doseur à cocktail) Voyage de pièces dans un verre à shot Cordes Boulettes façon rené lavand Fil coupé et raccommodé Bague au porte-monnaie Sleeving Accan avec des cartes blanches Et pour finir une petite initiation à la ventriloquie qui donne vraiment envie de s’y mettre… Si vous ne l’avez pas vu, n’hésitez pas à faire le déplacement s’il passe par chez vous… Gilbus
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Bien sûr, que le public est essentiel! C'est même ce qui fait tout le spectacle vivant... Et oui, le public nous manque... De bien des façons. J'ai dû faire seulement une douzaine de spectacles/animation entre les deux confinement, mais je considère que j'ai eut de la chance d'au moins pouvoir en faire. Un petit bilan : Au niveau des conditions. J'ai fais essentiellement du salon/petite scène, aucun close-up. Pour les animations en rue/spectacle médiéval à poste fixe, j'ai maintenu la distance avec une corde posée au sol. Exemple de réplique en médiéval si un spectateur s'approche trop : "Désolé, j'ai le choléra, vous avez la peste, c'est pas compatible..." Et le public rigole... Pour les forme "balades avec pauses animées", il à fallu placer le public pour maintenir une distance correcte. Pour les spectacles en salle, un espace scénique augmenté et un placement des sièges du public géré par les organisateurs, en fonction de leur salle. Dans tous les cas, une distance de 3m avec les plus proches spectateurs semble suffisant. En salle, aération maximum si possible, en fonction des lieux et de la température (et des courants d'air qui sont parfois gênant pour les accessoires.) Dans certains cas, en extérieur, le public étant relativement nombreux et surtout plus dispersé, j'ai dû utiliser une sono portable pour soutenir la voix. A noter que le public se tiens spontanément en groupes familiaux, et garde le plus souvent ses distances spontanément. Les masques : j'ai fait toutes les prestations sans masque, comptant sur la distanciation pour sécuriser. j'avais essayé avec masque lors d'ateliers, et ce n'est pas jouable pour mon style de spectacle. Par contre, le public adulte est masqué dans tous les cas. J'ai fait des prestas pour enfants, qui étaient non masqués, mais surveillés par des adultes et donc ne s'approchaient pas. A noter que les nouvelles règles sont à notre avantage pour la gestion des enfants : En spectacle, les enfants ne sont plus devant sur un tapis, sans surveillance. Ce truc des enfants devant sur un tapis, avec un interprète debout qui s'adresse à l'ensemble du public, est une aberration, voir les écrits de Peter Din sur le sujet. Mais cette configuration est tellement ancrée dans la pratique que même en expliquant, et en obtenant la garantie de l'organisateur, on se retrouve souvent avec le fameux "tapis+coussins" devant... Le covid nous délivre de cette pratique, ce n'est plus réglementaire... Le public masqué est très déroutant. Une bonne partie de mon travail consiste à être à l'écoute du public durant la prestation. Or le masque coupe la plus grande partie du retour public. Les yeux seraient paraît-il révélateurs, ben pas pour moi... Bref, je me suis senti désemparé par moment, ne sachant pas si mes effets portaient, si je devais alléger ou renforcer l'emphase etc... On s'y fait, mais cela manque quand même... Le "sans contact" : Comme dit plus haut dans la discussion, j'ai remanié mon petit répertoire pour être sans contact dans la presque totalité des cas. Par exemple, pour les cartes, cela implique de ne pas faire "prendre" les cartes, que ce soit pour mélanger ou en choisir. Les solutions sont des mélanges convainquants par l'interprète, et des choix à l'effeuillage ou à la cascade. Une carte normalement prise par le spectateur lui est maintenant montrée, en tournant la tête, puis posée sur table, dos visible ou cachée sous le tapis. Le public comprend nos contraintes, et les accepte facilement. On pourrais bien sûr en profiter pour tricher, j'ai pris l'option de ne pas le faire...plus que d'habitude. A noter que je suis passé du "poker" au format "parlour" en cartes, suite à l'éloignement relatif du public. Pour ce que j'en fais, c'est très bien. J'ai gardé un tour ou 1 spectateur doit toucher des accessoires (l'arbre est dans ses feuilles), mais cela donne lieu quand je le fais à tout un protocole : Présentation des accessoires sous plastique, nettoyage des mains interprète et spectateur au gel, mise d'un masque (que je fournis et laisse...) par le spectateur si c'est un enfant qui n'en portait pas, et renetoyage au gel après le tour. Même dans cette configuration, je ne touche jamais le spectateur, on se passe juste des accessoires. Il me semble important de montrer au public que l'on est cool, mais que l'on prend la sécurité au sérieux. A noter aussi que le public est formidable : toutes ces contraintes sont prise avec patience par les gens, qui respectent spontanément les règles avec beaucoup de responsabilité, je trouve. Bon, je n'ai pas eut beaucoup de spectateur déplaisant ou alcoolisé pendant cette période... En bref, je me considère comme assez chanceux : Je n'ai pas besoin de ces prestas pour vivre, donc pas de pression financière. Moins de presta que d'habitude, mais des défis nouveaux à relever. Un public, un vrai! Moins nombreux aussi, forcément, mais toujours là... Maintenant, évidemment, avec le confinement, plus de spectacles (je ne me sent pas non plus de faire des spectacles vidéos, trop de choses à remanier...). Mais on fera davantage de conf/atelier zoom... Il faut faire avec ce qu'on a, parfois... Gilbus
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Master of Magic à Turin du 22 au 261020
Gilbus a répondu à un sujet de Patrick JENNING dans Forum Général
je vais essayer, normalement, j'enregistre presque tout, mais des fois, ca plante quand je ne suis pas là… Si ça marche, je te l'enverrais… Gilbus -
Effet à Multiple Phases / Répétition | références
Gilbus a répondu à un sujet de Muadib dans Forum Général
Le principe de répétition est un peu plus nuancé, quand même Il est conseillé de ne pas refaire le même effet au même public, par le même procédé. Le but de cette règle étant qu'une répétition par le même moyen permet éventuellement au spectateur d'être attentif lors des points faibles du tour, ou de "résister" aux misdirection... Un tour n'ayant pas une méthode remontable et n'utilisant pas de misdirection peut être refait (je ne dit pas qu'il faut le refaire...) D'autres raisons pour ne pas refaire un tour: -Si la répétition n'augmente pas l'intérêt de la scéance. Certains effets sont moins fort la seconde fois. Un miracle que l'on refait trop facilement perd de son caractère exceptionnel. -Si cela fait perdre le rythme de la scéance. Refaire un effet ou un tour entier qui demande un certain temps n'est que rarement positif. Une répétition d'effet rapide passe plus facilement. -Si cela nous fait perdre le contrôle sur la séance. Si c'est le spectateur qui impose de refaire l'effet, on perd le contrôle, il faudra le reprendre ensuite... -Si cela fait perdre l'esprit de la scéance. Refaire l'effet, c'est proposer au spectateur une seconde chance de "trouver le truc". On peut jouer la dessus, à condition justement que la répétition fasses dépasser cette recherche du truc, et qu'on ne reste pas sur un défi perdu pour le spectateur. Si on veux aller au delà, il faut souvent une "rafale" de répétitions, qui vont faire suivre un vrai chemin magique au spectateur, pour au final le laisser encore plus perdu qu'après la première fois. S'il arrête de chercher car il est impossible de trouver, il ne "perd" pas, et peut profiter de la suite. Dans le cas d'une ambitieuse, par exemple, la répétition par des moyens différents permet justement de casser les cheminements vers l'explication, une méthode comblant les failles de l'autre. Une chose qui m'intéresse plus que la liste des tours avec répétition, c'est la façon de justifier cette répétition, et quelle sera l'attitude du magicien pour cela. Par exemple, pour ceux qui l'on vu, j'ai "le jeu des jumelles", ou je retrouve systématiquement la jumelle d'une carte choisie (même valeur, même couleur, genre les deux 8 noirs) L'effet est refait 10, 15, 20 fois... Au départ par le magicien, puis par les spectateurs eux même. Pour cela, j'utilise un argument : je leur apprend un jeu. Puis on y joue... l'apprentissage des règles et techniques liées au jeu justifie à un premier niveau les répétitions. Mon personnage est à fond dans le jeu, et ne voit pas l'aspect magique, les effets lui paraissant parfaitement naturels (ce qui est logique, je ne suis pas vraiment magicien...). Au niveau du spectateur, il y a une entrée en douceur dans le tour: -curieux, il essaie de comprendre le "jeu" -puis rapidement surpris lors des premiers effets. Certains mettent du temps avant de passer à l'étape suivante. -puis il comprend que le "jeu" est un "tour", et cette compréhension sans qu'on le lui dise est valorisante. On à alors un changement de relation : je continue mon histoire de "jeu", mais il sait maintenant que c'est un rôle que je joue, et accepte le spectacle, puisqu'il est déjà dedans : le spectateur devient de connivence avec l'interprète, et continue sur cette nouvelle base. -puis il y a la phase de recherche de solution, qui n'aboutis pas puisque je sort la jumelle du moment du dessus, du dessous, du milieu, de l'endroit choisi par le spectateur etc. -puis l'abandon de la recherche, au bout de x répétitions... En pratique, j'utilise toujours la même méthode réelle, mais fournis des variations apparentes pour cacher cette méthode : Contrairement à une application au premier degré du principe de répétition. Le principe de répétition peut donc être considéré du point de vue du magicien (methodes differentes, effets identiques) ou du spectateur (méthode identique, effets apparents variés) J'ajoute par exemple à ce moment la jumelle qui se retourne au milieu du jeu, ce qui brouille encore les pistes, et donne un aspect complètement "magicien", mais je ne sort pas de mon rôle. Quand ce sont les spectateurs qui, à leur tour, retrouvent les jumelles, de plein de façon différentes, il y a implication en plus... Etc. Le but étant que la répétition dans des conditions de plus en plus improbable fasse lâcher la recherche de truc tout en maintenant l'intérêt... Mais il y à une limite à ce qu'on peut faire sans lasser, et je fais rarement tout ce que je pourrais mettre dans cette routine, pour ne pas qu'il y ait retombée de l'intérêt... (J'ai déjà coupé pas mal... Il faudrait sans doute que je coupe encore dans certains cas... l'avantage de cette routine est qu'elle est hyper modulable en fonction du public...) Mais il faut travailler une diversité des méthode affichées, pour ne pas lasser... En pratique, même si l'effet est toujours retrouver la jumelle d'une carte choisie librement, la méthode affichée à chaque fois va impliquer des familles d'effets différentes : Dextérité avouée, déplacement, apparition, épellation, divination, chance etc... En réalité, j'utilise toujours le même truc pour retrouver la jumelle, les différentes techniques annexes n'étant là que pour "produire" ladite jumelle de plein de façon différentes, et donc cacher ce truc de base (qui n'est de toute façon pas simple à remonter ) Pour les rôles : -effets par le magicien. -puis effets par les specteurs (une dizaines de spectateurs impliqués si besoin...) -puis reprise des effets par le magicien pour une "technique plus avancée", puis un final. C'est important de reprendre la main, pour mériter les applaudissements finaux. Pouf pouf, j'imagine que ceux qui n'ont pas vu le "jeu des jumelles" on zappé depuis longtemps... Désolé... Gilbus
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