Non tu ne me soûles pas , il se trouve que je n'ai juste pas trop de temps pour développer mes idées ici ces temps-ci, sorry. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, je suis comme toi finalement, à la recherche d'une définition "ultime" de ce qu'est une "table" car on se doit de reconnaître que toi comme moi, quand on parle d'une table, on a quand même l'impression de savoir ce que ça veut dire et que l'autre n'est pas loin de penser la même chose. Pas de problème à ce niveau de réflexion, c'est le principe de la doxa, une sorte de savoir commun et consensuel, principe auquel se rajoute celui que j'associe aux fameuses "lignes K" en reprenant les termes de Marvin Minsky . J'ajoute, s'il était besoin de le préciser, que "table" n'était qu'un exemple et que, sans doute, de mon point de vue, aucune définition de quelque mot que ce soit n'est entièrement satisfaisante (une "satisfaction" qui n'a rien à voir avec un mal-être hein, il s'agit d'une insatisfaction purement intellectuelle).
Pour faire court : un cerf-volant (c'est de mémoire l'un des exemples du livre de Minsky) évoque à chacun un "truc" commun (c'est ce truc que j'ai du mal à définir, Marc) mais qu'il est différent (via le réseau de lignes K propre à chacun) celui de X qui n'en a jamais manipulé un seul et n'en a vu que des images à la télévision de celui de Y complètement lié à ses souvenirs d'enfance, à ses jeux sur la plage avec son grand-père et aux émotions qui allaient avec).
Filialement (et là on recolle parfaitement avec le sujet en cours !), ce noyau dur plus dense que j'évoquais plus haut et qui fait penser à Télépathie réelle de Patrick Froment) est celui que je cherche à mieux comprendre et qui doit effectivement se ramener une notion de "une table c'est un truc sur lequel on peut poser des bidules" (oui, parce qu'une table, c'est aussi voire surtout une fonction, notre propre giron peut faire office de table, des palettes peuvent faire office de table, etc.) Ensuite, l'art (ou l'esprit, la philosophie, la sémantique, ...) creuse la définition pour en montrer les limites (une table à l'envers, ça reste une table même si on ne sait pas trop pourquoi). Je pense à la suite de Douglas Hofstadter que l'esprit fonctionne fondamentalement par analogie(s), ainsi doit exister quelque part en nous une notion élémentaire qui, à coups d'analogies multiples et d’empilement d'idées, d’émotions et de souvenirs (façon lignes K) structure l'idée d'une table mais il faut comprendre que c'est un acte de création, qu'il n'y a peut-être pas de table en soi.