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Le chat de Schrödinger


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Pourquoi les chats aiment-ils tant les boîtes ?

C'est à lire ici : http://www.slate.fr/story/97575/pourquoi-chats-boites#xtor=RSS-2

Je pense que l’explication de l’article concernant la chaleur est tout à fait plausible.

D’ailleurs, pourquoi ne sait-on pas si le chat de Schrödinger est mort ou vivant ?

Tout simplement parce que si on ouvre la boite pour voir, cela fait un courant d’air, qui met le chat de mauvaise humeur, et la démonstration de Schrödinger se résume donc ainsi :

Quand le chat et dans la boite, si on tâte avec la main pour voir s’il est vivant, le chat te mord.

Gilbus

Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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[...] Dieu peut également se signaler comme une absence... même pour un être croyant ! Et si Dieu était tout à la fois présence et absence, à la façon du Chat de Schrödinger ;) qui est à la fois mort ET vivant ?

La théosis, ou divinisation, l'inhabitation trinitaire, le primat de la grâce, la structure paradoxale du dogme chrétien qui est une suite d'apories maintenues (Christ Dieu et homme, mort et vivant, Dieu un et trois; l'homme saint et pécheur, le salut déjà là et pas encore là, etc.) - tout cela appartient à la tradition chrétienne, portée par les plus grands maîtres. C'est même l'une de ses caractéristiques ; le "Problème "Eckhart" ne serait donc plus qu'un problème de compréhension, une fois posé que Me Eckhart refuse le principe scotiste (de Jean Duns Scot) d'univocité de l'Être : ce principe pose comme préalable l'incapacité de transporter en Dieu par analogies des principes ontologiques formulés au sujet de ce qui n'est pas Dieu.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AEtre_Eckhart

Finalement, Dieu souffre à nos yeux d'un problème d'inconnaissance ET de suressentialité (ce dernier concept est d'Eckart – non de Descartes hein !).

;) :

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Et dans quel état ! ;)

Dans quel état j'erre ? Celle d'une bibliothèque akashique peut-être... mdr

Bon, il est temps de parler de Karl Pribram. :D

Karl H. Pribram (né le 25 février 1919, à Vienne, Autriche et décédé le 19 janvier 2015) est chercheur en psychologie et sciences cognitives à l’université de Georgetown, Washington (États-Unis). Professeur à l’université Stanford, et pionnier de la recherche sur le cortex cérébral, il est connu pour avoir développé le modèle holonomique du cerveau et de la fonction cognitive et pour sa contribution à la recherche neurologique actuelle sur les engrammes. Il s'est également intéressé à la base neurophysiologique des expériences « spirituelles ».

En 1969 à l'université Stanford, le Dr Karl H. Pribram, physiologiste du cerveau renommé, suggéra que l'hologramme offrait un puissant modèle des processus cérébraux.

Cette intuition résulta d'une analogie consistant à relier deux découvertes contemporaines interdisciplinaires :

d'une part la découverte, en physiologie, en 1963, par le prix Nobel de Médecine Sir John C. Eccles des microchamps d'Eccles, milliers d'ondes électriques se propageant à courte distance localement autour de chacun des milliers de synapses de chacun des neurones constituant le cerveau ;

d'autre part, la découverte, en optique, en 1948, de l'holographie par le prix Nobel de physique Dennis Gabor.

L'analogie consista alors à proposer la thèse selon laquelle ces milliards d'ondes du cerveau pourraient former des interférences puis des sortes d'hologrammes cérébraux pouvant, peut-être, servir de support biophysique aux processus de la pensée et de la mémoire. Rappelons que l'hologramme est un processus mathématique dont la portée n'est pas restreinte au seul domaine de l'optique.

En 1971, le Dr David Bohm conforta la théorie de Pribram et soumit la proposition d'une organisation holographique de l'univers. Pribram stipula que notre cerveau se comporte comme un hologramme et que la vraie réalité se trouve dans l'énergie que détectent nos sens et pas dans les objets que nous appelons réels. Pour lui, nos sens s'entendent pour créer l'illusion du monde qui nous entoure.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_H._Pribram

Je reviendrai sur Eccles, Pribram, Talbot, Bohm et quelques autres pour ce qui est des qualités holographiques de l'univers (Shiva et moi-même avons déjà effleuré le sujet dans VM).

Petit rappel d'une note éditée plus haut :

Brian Greene, La Magie Du Cosmos - 2/4

Tout ce que nous prenons pour la réalité pourrait n’être qu’une sorte d’hologramme : tout ce que nous voyons pourrait n’être qu’une projection d'informations stockées sur une surface bidimensionnelle lointaine.

Petit rappel d'une autre note que j'avais éditée dans le sujet-frère de celui-ci dans VM ;) , Les Signes de l'existence de la réalité :

Trois analogies sont utilisées par Bohm pour illustrer l'ordre implicite : l'hologramme, la goutte insoluble d'encre diluée dans la glycérine, le poisson d'aquarium filmé sous deux angles différents.

L'hypothèse rejette le dualisme, la séparation entre la conscience et la matière : l'ordre implicite expliquerait la relation entre matière et conscience. Dans ce modèle, l'esprit et la matière sont perçus comme des projections dans notre ordre explicite de la réalité sous-jacente, l'ordre implicite.

L'Univers est un hologramme de Michael Talbot :

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Quatrième de couverture :

Comment peut-on expliquer scientifiquement la télépathie, le voyage astral ou le dialogue avec l'au-delà ? Pourquoi les médecines holistiques sont-elles efficaces ? Quels sont les effets du lancement d'un engin spatial ou de la destruction de la forêt amazonienne sur l'équilibre du cosmos ? Après dix ans d'enquêtes auprès des scientifiques les plus avertis de notre époque, Michael Talbot nous explique, dans ce livre essentiel, leur nouveau regard sur la réalité : l'univers est un hologramme, c'est-à-dire que chaque point de l'univers contient l'univers tout entier. En montrant les conséquences de tous nos faits et gestes, cet ouvrage nous invite à une prise de conscience fondamentale.

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Bonjour,

Il se trouve que l'avant dernière routine du nouveau spectacle de Dominique DUVIVIER, "Ce soir j'ouvre la boîte", prend justement comme thème l’imaginaire expérience du chat de Schrödinger.

On sait gré à D.DUVIVIER d'offrir à chaque spectateur une petite brochure en fin de spectacle qui non seulement fournit quelques petits approfondissements sur les thèmes abordés au fil des tours du spectacle-tout du moins cette brochure pourra-t-elle inciter le spectateur curieux à aller encore plus loin- ; brochure qui mentionne, qui plus est, les sources mêmes de différentes routines du spectacle- ce que peu ont l'élégance de faire : on ne peut que saluer donc l’initiative.

La routine proprement dite est bâtie autour de la "Clarity Box" de David REGAL. Cet effet -comme au moins deux autres récemment parus- se présente comme une amélioration de la classique boîte en bois de John KENNEDY - on peut aussi penser par exemple à la version de T.WONDER ou encore à celle assez audacieuse de G.OUELLET. L'amélioration tient donc ici en la transparence de ladite boîte.

Trop souvent les "améliorations" en matière de magie n'ont de valeur que du point de vue des magiciens : la nouvellle mouture d'un effet donné invalidant simplement le recours aux méthodes précédemment connues des seuls magiciens, et, partant, ne vise trop souvent qu'à dérouter ceux-ci- quant à évaluer les qualités propres de la nouvelle méthode, et ses contreparties, c'est une autre question.

Or dans le cas présent, du point de vue d'un public profane, la transparence ne peut qu'être en effet perçue que comme une amélioration.

Et par ailleurs, du point de vue du magicien, le "coût" s'il on peut dire (tous les miracles ont un prix) de cette nouvelle technique est strictement équivalent à celui des précédentes méthodes. Donc amélioration il y a.

En revanche l'effet même change du coup de nature.

Généralement , avec la boîte classique de John KENNEDY, le déroulé de l'effet était à peu de choses près : la boîte est posée à la vue de tous sur la table. Choix d'une carte signée par le spectateur, perte de celle-ci dans le paquet où elle se volatilise pour être finalement retrouvée dans la boîte. L'effet relève donc du "voyage impossible".

Avec la "Clarity box" et ses consœurs le fait que la carte pliée soit vue d'emblée -ce qui, le cas échéant, d'ailleurs était déjà possible avec la version de KENNEDY- et reste en vue tout le long du tour, l'effet relève donc davantage d'une sorte d'ubiquité impossible lorsqu'il s’avèrera que la carte vue dès le départ est incompréhensiblement celle ultérieurement sélectionnée par le spectateur.

D.DUVIVIER a, lui, contourné cette nouvelle définition de l'effet en choisissant de présenter l'effet comme celui d'une transposition impossible : une carte portant le mot "chat" présente initialement dans la boîte permutant magiquement de place avec celle signée par le spectateur.

Un parti pris qui pourrait d'ailleurs se discuter eu égard au thème choisi (une miraculeuse concomitance de deux états contraires -carte ici et en même temps là- ne résonnerait-elle pas mieux avec l'expérience chat de Schrödinger ?).

Je précise qu'en dépit de quelques réserves sur cette routine pour des questions de mise en scène, le reste du spectacle est très réussi et a emporté un franc enthousiasme auprès du public présent.

Cordialement,

Dominique

 

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Bon, il est temps de parler de Karl Pribram. :D

De "chercheur en psychologie et sciences cognitives" Karl Pribram devient illico "neurophysiologiste" dans le site en lien ci-dessous ! ;)

Source : http://www.chaouqi.net/index.php?2005/04/17/13-karl-pribram-et-le-cerveau-holographique

Extraits :

Karl Pribram et David Bohm ont mené respectivement des recherches sur des axes différents et ont abouti à la même conclusion : l'univers n'est qu'une gigantesque illusion, c'est un hologramme.

C'est un peu rapide comme synthèse... Suggérer que l'Univers (ou le cerveau) puisse avoir des qualités holographiques me semble plus nuancé et "raisonnable".

l'Américain Stanislav Grof , directeur du Centre de recherches psychiatriques du Maryland, déclara que le modèle holographique était le seul à pouvoir expliquer les expériences archétypales, à savoir les rencontres avec l'inconscient collectif et les états modifiés de conscience.

"L'Américain Stanislav Grof "est quand même à l'origine un psychiatre tchèque.

En 1987, le physicien canadien David Peat de la Queen's University soutint que la synchronicité - des coïncidences insolites et si riches de sens qu'elles ne peuvent résulter du seul hasard - trouve son explication dans le modèle holographique. Elle trahirait des processus de pensée infiniment plus connectés que nous ne le soupçonnons.

Là où le modèle holographique est vertigineux, c'est quand il donne sens à un vaste éventail de phénomènes si difficiles à cerner qu'ils restaient jusqu'à présent exclus du champ de la science. C'est le cas de phénomènes comme la télépathie, la précognition, le sentiment de ne faire qu'un avec l'univers décrit par les mystiques et même la psychokinésie (la faculté de déplacer des objets par la concentration).

Certains n'hésitent jamais à user et abuser de tournures définitivement affirmatives. :crazy:

***

À propos de David Peat :

F. David Peat, né le 18 avril 1938 à Waterloo en Angleterre, était un physicien d'orientation holiste.

Ses recherches ont porté sur la physique de la matière condensée et les fondements de la physique quantique. Il a obtenu son doctorat de physique à l'Université de Liverpool. Il fut longtemps un associé du philosophe et physicien David Bohm. Lorsqu'il vécut au Canada, il organisa des cercles de discussion regroupant des scientifiques occidentaux et des sages Amérindiens. En Angleterre, il organisa une conférence regroupant cette fois des artistes et des scientifiques. Il a écrit ou coécrit un grand nombre de livres, dont "Synchronicity: The Bridge between Matter and Mind", "Seven Life lessons of Chaos", "Turbulent Mirror" et "Gentle Action". Son plus récent ouvrage est "A Flickering Reality: Cinema and the Nature of Reality".

Il a écrit sur la science, l'art et la spiritualité. Il est également directeur du Pari Center for New Learning, situé dans le village de Pari près de Sienne, en Toscane. Il est professeur adjoint au California Institute of Integral Studies, Fellow de la World Academy of Art and Science et Distinguished Fellow de l'Université d'Afrique du Sud.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/David_Peat

Kristo ;) :

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Naguère inspirée par une vision globale qui unissait l'homme à l'Univers, la science s'est peu à peu transformée au XXe siècle. Privilégiant une approche étroite, abstraite et fragmentée de la nature et de la réalité, elle ne peut plus aujourd'hui résoudre des problèmes concrets qui dépendent d'un contexte infiniment plus vaste.

David Bohm et F. David Peat, qui travaillent dans la ligne d'Einstein et d'Oppenheimer, proposent un nouvel élan à la science, une nouvelle définition de la création et de la communication.

En retraçant l'histoire de la physique d'Aristote à Einstein, du théorème de Pythagore à la mécanique quantique, ils analysent la naissance des théories scientifiques et les moyens pour la science de devenir créative, de générer une compréhension plus profonde de la société et de la condition humaine. Ils montrent en particulier comment, à partir de la notion d'ordre génératif - implicite, explicite - des domaines apparemment aussi différents que la religion, la physique, la biologie, la pensée, l'art procèdent et sont l'expression d'une même réalité.

David Bohm (1917-1992) était sans conteste l'un des physiciens contemporains les plus importants. Sa théorie du « holomouvement » représente une révision radicale de l'image du monde découlant de la science traditionnelle. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages.

F. David Peat est un physicien anglais de renommée mondiale, auteur d'une vingtaine d'ouvrages.

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Extrait de l'introduction :

"

Cet ouvrage résulte d'une série de conversations que nous avons eues au fil de ces quinze dernières années. Il semble donc approprié, dans cette introduction, de donner au lecteur une idée de la façon dont notre livre est né, et du genre de questions et de réflexions qui nous ont incités à l'écrire. Notre éducation, nos senti­ments et notre mentalité y ayant naturellement leur part, nous avons jugé préférable de la présenter sous forme de dialogue. D'ailleurs, l'échange qui suit aurait fort bien pu se dérouler pendant un de nos après-midi de promenade, à l'époque où nous préparions ce livre.

DAVID BOHM : Je crois que ce serait une bonne idée de commencer par le livre lui-même. Qu'est-ce qui t'a incité à me suggérer de faire un livre ensemble ?

DAVID PEAT : Ce genre de question me ramène immédiatement à mon enfance. Du plus loin qu'il m'en souvienne, j'ai toujours été passionné par l'univers. Je me revois encore, debout sous un réverbère, certain soir - je devais avoir huit ou neuf ans, - en train de scruter le ciel en me demandant si la lumière durait éternellement, et si l'univers finissait quelque part. Tu sais, ce genre de questions... Et peu après j'ai commencé à être fasciné par le fait que l'esprit humain soit capable de se poser toutes ces questions et d'embrasser à sa façon la vastitude de toute chose.

Les mêmes idées ont continué à m'obséder tout au long de ma scolarité, ainsi que l'impression vague que tout était intimement lié. C'était un peu comme si l'univers entier était une entité vivante. Mais bien entendu, dès que je me suis mis à étudier sérieusement la science à l'université, tout cela a changé. J'avais le sentiment que les questions les plus mystérieuses, surtout lorsqu'il s'agissait de théorie quantique, ne recevaient jamais de véritable réponse. C'était clair : pour la plupart, les scientifiques ne s'intéressaient guère à ce genre de problèmes, qu'ils ne jugeaient pas vraiment en rapport avec leur recherche quotidienne. Ils nous encourageaient plutôt à nous concentrer sur des résultats concrets susceptibles de faire l'objet d'articles, et à travailler sur des sujets « scientifiquement acceptables ». Je n'ai pas tardé à mettre les pieds dans le plat, parce que j'étais toujours plus attiré par les questions auxquelles je ne savais pas répondre que par les recherches plus routinières. Ce n'est évidemment pas ainsi qu'on accumule une somme impressionnante de publications scientifiques.

DAVID BOHM : Mais tu ne t'intéressais pas à la science exclusivement.

DAVID PEAT : Non, j'aimais la musique, le théâtre et les arts visuels. J'étais convaincu qu'ils étaient aussi un moyen très impor­tant de réagir à la nature, de comprendre notre place dans l'univers. J'ai toujours pensé qu'à un niveau plus profond, les grandes personnalités de la science et des arts suivent fondamentalement la même démarche, et réagissent à la même origine première. Cette relation essentielle entre la science et l'art a conservé pour moi toute son importance.

Cependant, excepté quelques très bons amis, j'ai eu du mal à trouver des gens qui partageaient mes enthousiasmes. J'avais commencé une sorte de dialogue indirect avec toi en lisant tes articles, où je percevais un intérêt similaire. Et pour finir, en 1971, j'ai pris un an de congé sabbatique pour venir au Birbeck Collège de Londres afin que nous puissions explorer tout cela ensemble.

DAVID BOHM : Oui, je me souviens que nous nous retrouvions une ou deux fois par semaine, et que nous discutions jusqu'à une heure tardive.

DAVID PEAT : Tu te souviens peut-être aussi que, si je t'ai tout d'abord posé des questions relatives à la science, très vite nous en sommes venus à parler de conscience, de société, de religion et de culture. Après mon retour au Canada, il était évident que nous devions continuer à nous rencontrer assez régulièrement pour poursuivre ce dialogue.

DAVID BOHM : Oui, mais il nous est aussi apparu, peu à peu, que la question clef était le dialogue lui-même, et qu'il était intimement lié à toutes les autres. Le problème essentiel était d'engager un dia­logue constructif.

DAVID PEAT : Je pense que c'est cela, en fin de compte, qui m'a donné l'idée d'un ouvrage commun. En un sens, la préparation de ce livre est devenue le prolongement de notre dialogue. Bien entendu, un grand nombre des idées que nous examinons étaient en fait les tiennes, au départ.

DAVID BOHM : Oui, mais par le biais du dialogue elles ont commencé à se développer dans de nouvelles directions, et à trouver aussi une formulation plus claire.

DAVID PEAT : La communication joue un très grand rôle dans le développement des idées nouvelles. En fait, ce projet a été passionnant.

DAVID BOHM : Cela vient sans doute du très vif intérêt que nous avions tous deux pour ces questions. C'est que, moi aussi, j'ai ressenti dans ma jeunesse cet étonnement émerveillé et craintif, ce désir intense de tout comprendre, non seulement en détail mais dans son intégralité.

J'ai appris plus tard qu'une grande part de ce qui m'intéressait fondamentalement, les autres l'assimilaient à de la philosophie, et que les scientifiques tendent à mépriser la philosophie, qu'ils ne prennent pas très au sérieux. Cela m'a posé un problème, car je n'avais jamais pu voir de séparation inhérente entre la science et la philosophie. D'ailleurs, en des temps plus reculés, on appelait la science la « philosophie naturelle », ce qui correspond parfaitement avec ma manière de voir. A l'université, quelques-uns de mes amis avaient le même point de vue sur ce sujet, et nous avons eu de fréquentes conversations dans un esprit de camaraderie et de recherche commune. Cependant, quand je préparais mon doctorat au California Institute of Technology où je suis entré en 1939, j'y ai découvert un épouvantable esprit d'émulation qui empêchait les discussions aussi libres. On nous mettait sous pression, pour que nous nous concentrions sur l'apprentissage des techniques formelles qui nous permettraient d'obtenir des résultats. Il semblait y avoir peu de place pour le désir de comprendre au sens large que j'avais à l'esprit, et il n'y régnait pas non plus l'échange d'idées et la camaraderie si essentiels à une telle compréhension.

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