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Le chat de Schrödinger


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Oh qu'elle est belle celle là ! :

Attention les mecs... Attachez bien vos ceintures mdr :

La raison pour laquelle notre ego sentant, percevant, et pensant n’est rencontré nulle part dans notre tableau scientifique du monde peut être aisément indiquée en quelques mots : parce qu’il est lui-même ce tableau du monde. Il est identique au tout et ne peut par conséquent être contenu en lui comme une de ses parties.

Erwin Schrödinger

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Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

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Il faudrait ouvrir un sujet sur Schrödinger tant la pensée de ce scientifique porte loin ;) .

Schrödinger développe certains principes dont un notamment qu'il nomme principe d'objectivation. J'y reviendrai mais l'une des idées qui se cachent derrière ces termes est qu'en se faisant l'observateur d'un monde dont on s'est exclus, nous sommes en confrontation avec un "monde réel" devenu certes un monde "objectif" mais privé du cœur même de ce qui constitue la cible de la connaissance !

J'ai déjà évoqué dans ce sujet l'ouvrage L'Esprit et la Matière d'Erwin Schrödinger, on pourrait presque mettre le texte intégral en citation :D ! Par exemple ce passage, pages 239 et 240, qui fait écho à la citation que tu as proposée dans ton message :

« Tandis que la substance dont notre tableau du monde est fait provient exclusivement des organes des sens en tant qu’organes de l’esprit, de telle sorte que le tableau du monde de chaque homme est et reste toujours une construction de son esprit et qu’on ne peut pas prouver qu’il a une autre forme d’existence que ce soit, l’esprit conscient lui-même reste un étranger au sein de cette construction. Il n’a pas d’espace pour vivre, on ne peut le localiser nulle part dans l’espace. D’habitude, nous ne réalisons pas ce fait, parce que nous avons entièrement adhéré à l’idée de considérer la personnalité d’un être humain, ou même, dans ce contexte, celle d’un animal, comme localisée à l’intérieur de son corps. Apprendre qu’on ne peut réellement l’y trouver est si stupéfiant que cela se heurte au doute et à l’hésitation ; nous sommes très réticents à l’admettre. Nous sommes habitués à localiser la personnalité consciente dans la tête d’une personne – je devrais dire un pouce ou deux derrière le point situé entre les deux yeux. » E. S.

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Nous sommes habitués à localiser la personnalité consciente dans la tête d’une personne – je devrais dire un pouce ou deux derrière le point situé entre les deux yeux.

Alors que si on regarde attentivement vers soi-même, dans cette direction, comme ça :

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… On ne voit rien d’autre qu’un immense vide… Une ouverture… Mais ce vide est plein du monde… Cette ouverture accueille le monde… Et donc de ce point de vue le monde est en nous et non pas à l’extérieur de nous !!

Si, si, Kristo, j’t’assure, regardes bien ;)mdr Là où les autres voient une tête et des yeux quand ils te regardent, tu ne vois toi qu’un immense vide qui accueille le monde. C’est toute la différence entre le point de vue objectif (moi en tant qu’objet vu par les autres) et le point de vue subjectif (moi en tant que conscience-présence qui accueille le monde). C’est juste deux points de vue sur une même réalité… Deux points de vue sur LA Réalité… Juste un « basculement du regard » comme il a été dit par ailleurs.

Et comme le dit Schrödinger :

D’habitude, nous ne réalisons pas ce fait, parce que nous avons entièrement adhéré à l’idée de considérer la personnalité d’un être humain, ou même, dans ce contexte, celle d’un animal, comme localisée à l’intérieur de son corps. Apprendre qu’on ne peut réellement l’y trouver est si stupéfiant que cela se heurte au doute et à l’hésitation

… Mais en fait c’est tout simple ! tout bête ! :)

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

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Petite citation d’une interview incroyablement dense de Michel Bitbol, philosophe, scientifique et médecin que j’ai déjà cité ça et là et qui a préfacé plusieurs traductions en français d’ouvrages de Schrödinger (source ICI ) :

En 1990, lors de la publication de l’ouvrage L’esprit et la matière de Schrödinger précédé de mon essai-préface, la réception de mes nouveaux collègues philosophes a été plutôt ambivalente. Beaucoup ont apprécié l’ouvrage, mais ils m’ont tenu à peu près ce discours : « les idées de Schrödinger sont intéressantes, mais follement spéculatives. Tu les présentes bien, mais nous espérons sincèrement que ce ne sont pas les tiennes ! ». Je me suis ainsi aperçu à quel point il était opportun de s’avancer masqué dans le milieu professionnel. Les conceptions de Schrödinger donnaient bel et bien corps aux miennes, mais il était conseillé (pour ma réputation et pour ma carrière) de ne pas trop m’en prévaloir. Cela a conforté ma décision de faire une pause, qui s’est avérée indispensable, dans les matières métaphysiques, et de me consacrer exclusivement pendant quelques années à l’épistémologie de la physique quantique.

Ça en dit pas mal sur le mode de fonctionnement de la philosophie (et des sciences) mainstream non ?

Sinon… Toujours dans le même ouvrage (L’esprit et la matière) Schrödinger formule des questions que j’aime bien et qui me tiennent beaucoup à cœur :) :

Mon monde est-il réellement le même que le tien ? Y-a-t-il un monde réel, qu’on doit distinguer de ses images introduites en chacun d’entre nous par des perceptions ? Et s’il en est ainsi, ces images sont-elles semblables au monde réel, ou ce dernier, le monde « en soi », est-il peut-être très différent de celui que nous percevons.

La suite est intéressante : Schrödinger explique que ces questions sont ingénieuses mais qu’elles sont de fausses questions et il explique pourquoi… Je pense que nous aurons l’occasion de revenir là-dessus (sur ce fil ou ailleurs ;) ).

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

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Petite citation d’une interview incroyablement dense de Michel Bitbol, philosophe, scientifique et médecin que j’ai déjà cité ça et là et qui a préfacé plusieurs traductions en français d’ouvrages de Schrödinger (source ICI ) :

Merci.

Suite ici : http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article520

Et ici : http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article521

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Dans l’histoire de l'Univers, devinez quel serait le plus grand mystère, un "miracle" (je cite : "pas au sens religieux du terme") selon Jean-Pierre Luminet dans la conclusion de ce très bon documentaire ? Plus que la vie, c'est l'apparition de la conscience :D !

DU BIG BANG AU VIVANT (avec notamment Hubert Reeves) :

[video:youtube]

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Dans l’histoire de l'Univers, devinez quel serait le plus grand mystère, un "miracle" (je cite : "pas au sens religieux du terme") selon Jean-Pierre Luminet dans la conclusion de ce très bon documentaire ? Plus que la vie, c'est l'apparition de la conscience :D !

Mais non... Christian... Arrêtes de nous embobiner mdr ... C'est parfaitement expliqué tout ça... C'est expliqué par l'approche physicaliste-réductionniste. :D

Mr Daniel Dennett, par exemple, auteur de La conscience expliquée (j'en reparlerais) dis ça très bien en quelques mots :

Nous savons aujourd’hui que chacune de nos idées, chacun de nos rêves, chacun de nos états d’esprit n’est rien d’autre qu’un événement qui se produit dans notre cerveau. Cette vue matérialiste est, désormais, communément acceptée.
-8 Rideau ! Circulez, Y'a plus rien à voir ! mdr

Notons que le célèbre neurophysiologiste Charles Sherrington exprimait quand même quelques doutes au sujet de la façon dont "la matière devient conscience", doutes qui sont toujours d'actualité car aucun neuroscientifique, aucun prix Nobel ne peut nous expliquer par quel miracle des phénomènes électriques et biochimiques à l'intérieur du cerveau produisent ce qu'on appelle la conscience. Il écrit ça d'une manière fort jolie en 1940 :

Quand je tourne mon regard vers le ciel, je vois le dôme aplati du ciel et le disque brillant du soleil, ainsi que cent autres choses visibles au-dessous. Par quelles étapes arrive-t-on là ? Un rayon de lumière venu du soleil entre dans l’œil et se concentre sur la rétine. Cela donne lieu à un changement, lequel à son tour voyage jusqu’à la couche nerveuse située en haut du cerveau. Toute la chaîne de ces événements, du soleil au haut de mon cerveau, est physique. Chaque étape est une réaction électrique. Mais maintenant se produit un changement qui n’a plus rien à voir avec ce qui a conduit à lui et que nous ne pouvons pas du tout expliquer. Une scène visuelle se présente à l’esprit : je vois le dôme du ciel et le soleil, et cent autres choses visuelles dessous. En fait, je perçois un tableau du monde qui m’entoure.

Superbe, non ?

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

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