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La Cause Animale


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Christian : "Sébastien parle de « morale et d’éthique qui sont des choses très différentes » et du droit qui évolue, qui est « dynamique ». Il dit que c’est à chacun de déterminer « en son âme et conscience » s’il veut continuer, diminuer ou arrêter sa consommation de viande. Il ajoute même : « C’est un débat philosophique » !"

ça ce sont des mots pour faire joli, moi ce que je retiens surtout c'est qu'il dénonce des dérives dans les abattoirs, ce qui est très bien, mais sa conclusion n'est pas de dire par exemple qu'il faut manifester pour avoir des abattoirs "clean" ou faire des pétitions, ou que sais-je encore . Non.

Il dénonce le pb dans les abattoirs, non pour trouver une solution pour les rendre clean mais pour "que le consommateur sache ce qui se passe dans les abattoirs et qu'il détermine s'il veut continuer ou non à consommer de la viande ou la diminuer". Donc on a donc un débat orienté avec une seule et unique conclusion envisagée face au pb posé par les abattoirs.

Ben oui :

Il ne va pas défendre la filière viande et les abattoirs, alors qu’il est contre, non ?

Et il a le droit d’être contre.

Après, ceux qui sont pour manger de la viande peuvent argumenter dans le sens que tu dis.

Mais demander à un végétarien par conviction de défendre et d’améliorer un système qu’il n’apprécie pas, tu y va un peu fort ;)

Et il est bien évident que chacun pousse dans le sens de ses convictions…

Si tu appelles cela de la manipulation, je crois que les lobbies de l’élevage et de la filière viande sont bien plus actifs dans ce domaine… et sont bien mieux structurés…

Tout à fait d'accord avec toi pour dire que l'enfermement doit faire souffrir les animaux dans une certaine mesure. On peut d'ailleurs évaluer la surface allouée à l'animal pour déterminer à partir de la quelle l'inconfort de l'animal disparait. C'est ainsi qu'on a déterminé la taille que devait faire les cages des poules dans les élevages…

Ben, la… ce n’est pas tout à fait exact.

Tu n’as pas dut voir d’élevage de volailles industriel depuis longtemps.

J’ai travaillé pour la filière ovine. J’ai une petite idée des conditions d’élevage.

Déjà, on ne parle pas de cages :

Ce sont des bâtiments d’élevage, ou les animaux sont entassés par millier.

Quand je dis entassé, je veux dire que tu ne vois quasiment pas le sol.

Les critères qui président à l’établissement de la densité animal dans les bâtiments sont :

Le GMQ (gain moyen quotidien, c’est le poids que prend l’animal chaque jour) et le taux de mortalité quotidien : il meure des animaux tout au long du processus de croissance, donc on cherche non pas à « minimiser les pertes », mais à « optimiser les pertes », en fonction du rapport cout/pertes.

On peut bien sûr affirmer que si les poulets n’étaient pas « heureux », ils se développeraient moins bien, et feraient baisser leur GMQ…

Vu les conditions réelles, je dirais plutôt que le taux de souffrances est optimisé, lui aussi, pour un profit maximum.

Le bien-être animal n’est pas directement au cœur de la politique d’élevage, seul ses répercussions sur la rentabilité sont prises en compte.

Par exemple, régulièrement, les animaux pettes les plombs, et se mettent à se battre entre eux :

En standard et suivant les espèces, races, et cahier des charges, on pratique le débecquage et le désonglage, c’est-à-dire qu’on leur coupe les bouts pointus, pour limiter les dégâts quand les émeutes éclatent.

Le taux de picage et de griffage fait partie des critères d’élevage, naturellement, cela risque de déprécier une partie du lot.

Les élevages label répondent à un cahier des charges moins horrible, pour que les animaux puissent bouger plus, et donner une viande plus ferme

Une densité légèrement moins importante, et une limitation à 4400 animaux par bâtiment, par exemple. (il n’y a pas de nombre maximum d’animaux par bâtiment en standard…)

Et suivant les labels, un parcours "herbeux" en plein air, c’est-à-dire une zone de terre nue en extérieur (imagine des milliers de poules qui sont lâchées tous les jours dans le même enclos : rien ne peut y pousser…)

Les poulets standards, eux, ne sortent jamais du bâtiment.

La durée de vie change aussi, ce ne sont pas les mêmes souche (race ou sous races) d’animaux, et on passe, pour un poulet, à une croissance sur 80 jours environ, contre une croissance entre 30 et 40 jours en standard (suivant les souches et choix alimentation)

La durée de croissance est toujours parfaitement maitrisée, et calculée scientifiquement en fonction de chaque souche, tout écart par rapport aux courbes de poids cible entraine des corrections immédiates de l’alimentation. On veut avoir au final un animal d’un poids et d’un volume donné, à quelques grammes prés, car ils doivent répondre à un cahier des charges hyper précis de la grande distribution…

Je ne crois pas que le bien-être animal soit pris en compte sous quelque forme que ce soit dans cet aspect de l’élevage…

On utilise bien des cages, mais pour le transport à l’abattoir uniquement.

La taille des cages est calculée en fonction des facilités de manutention, et le nombre d’animaux par cage est « important », pour minimiser les couts de transport.

Le principal critère, c’est que les animaux restent vivants durant le transport.

Leur bien-être est très secondaire, on veut juste qu’ils survivent jusqu’au lieu d’abattage.

Bon c’est vrai j’ai l’air de parti pris.

Disons que la survie est une forme de bien-être ?

Maintenant, il y a eu des avancées quand même, d’une manière générale, dans certains domaines.

Par exemple, l’abattoir ne doit pas se trouver trop loin du lieu d’élevage.

Avant, on voyait des animaux chargés dans leurs cages, et qui faisaient des centaines de kilomètres, car l’abattoir distant était plus rentable que celui plus proche.

On avait aussi des chauffeurs qui s’arrêtaient pour la nuit, et les animaux qui passaient la nuit toujours entassés, sans eau ni nourriture, en plein vent…

La règlementation limite cette pratique.

En plus, ce n’est pas bon, un transport trop long, il y a une freinte bien plus importante.

Dans le cas de l’élevage, la freinte représente bien sûr le taux de mortalité durant le transport, mais aussi la perte de poids entre le départ d’élevage et l’abattage.

On voit là aussi chacun midi à sa porte :

Bien-être animal, ou critère de rentabilité… les deux semble aller dans le même sens, sur le point de la durée du transport.

C'est assez rare pour le souligner.

Bref, on ne va pas refaire toute la réglementation sur l’élevage de volailles.

Ou des bovins, ou il y a aussi beaucoup de choses à dire.

Et on ne va surtout pas parler de l’élevage des porcs, non surtout pas…

Mangez donc ce que vous voudrez, et si vous souhaitez continuer l’esprit tranquille, ne vous renseignez surtout pas sur l’élevage.

Bon, je dis ça pour vous, hein… ;)

Mais si vous consommez de la volaille, les labels répondent à des conditions d’élevage moins horribles, donc…

Les élevages certifiés ou les AOC, ça dépend des cahiers des charges, certains ne portent que sur le type d’alimentation, des lieux d’élevage ou des souches d’animaux, pas sur les conditions réelles d’élevage…

Mangez du label, c’est peut-être le moins pire.

"Les végétariens doivent également considérer que toute la viande des étalages est vraiment « dégoûtante », pourtant elle est exposée aux yeux de tous."

Bientôt les rayons boucheries seront cachés derrières des paravents au nom de la protection des végétariens.

Ben, ça ne serait pas une mauvaise idée, les paravents…

J’évite pour ma part de passer trop près des rayons boucherie, charcuterie et autres abats, quand je vais en supermarché.

Etant végétarien, je ne considère pas ces rayons comme de la nourriture, mais comme des morceaux d’animaux posés sur des étalage.

La différence de point de vue est significative, car des bouts de chaires sanguinolentes sont nettement moins attractifs qu’un « bon steak » ou un « bon rôti ».

La question de point de vue peut se ressentir par une analogie, peut-être ?

Imaginez que vous êtes tel que vous êtes maintenant, de bons et solides mangeurs de viandes animales.

Mais que vous vivez dans un pays d’anthropophage.

A côté de votre rayon boucherie standard, vous avez donc le rayon « viande humaine »

Quel est votre sentiment ?

Ben, c’est un peu ce que ressentent les végétariens, et les vegans chez nous :

On trouve ça un peu dégoutant, mais bon, on s’habitue, puisqu’on n’y peut pas grand-chose.

On évite les lieux ou les horreurs sont les pires, et on essaie de dire :

« Hé, vous avez pensé que vous mangez des animaux ? Pas des choses inertes ? »

Maintenant, ce pays a une alimentation carnée, je ne vais pas y changer grand-chose.

Faire réfléchir les gens, pour qu’ils s’aperçoivent qu’ils ont le choix de leur alimentation, c’est déjà énorme.

Et pas si facile… ;)

Gilbus

Modifié par Gilbus

Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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Gilbus :

"Ben oui :

Il ne va pas défendre la filière viande et les abattoirs, alors qu’il est contre, non ?

Et il a le droit d’être contre.

Après, ceux qui sont pour manger de la viande peuvent argumenter dans le sens que tu dis.

Mais demander à un végétarien par conviction de défendre et d’améliorer un système qu’il n’apprécie pas, tu y va un peu fort ;)

Et il est bien évident que chacun pousse dans le sens de ses convictions…

Si tu appelles cela de la manipulation, je crois que les lobbies de l’élevage et de la filière viande sont bien plus actifs dans ce domaine… et sont bien mieux structurés…"

Moi ce qui me gène dans le discours de ce jeune homme, c'est qu'il veut faire croire qu'il est neutre, il se cache derrière "la responsabilité de chacun", le "débat philosophique" alors que ces actes de dénonciations sur les abattoirs (avec lesquels je suis d'accord) ont un seul but à ses yeux : que les gens ne mangent pas de viande. Donc il le pense très fort, agit dans ce sens, mais il fait le gars qui vient juste apporter des arguments pour que les gens choisissent leur mode d'alimentation... Non, il ne veut pas que les gens choisissent, il influence le choix. Il s'agit donc d'une stratégie de communication donc une sorte de manipulation.

Gilbus :

"Ben, la… ce n’est pas tout à fait exact.

Tu n’as pas dut voir d’élevage de volailles industriel depuis longtemps.

J’ai travaillé pour la filière ovine. J’ai une petite idée des conditions d’élevage.

Déjà, on ne parle pas de cages :

Ce sont des bâtiments d’élevage, ou les animaux sont entassés par millier.

Quand je dis entassé, je veux dire que tu ne vois quasiment pas le sol.

Les critères qui président à l’établissement de la densité animal dans les bâtiments sont :

Le GMQ (gain moyen quotidien, c’est le poids que prend l’animal chaque jour) et le taux de mortalité quotidien : il meure des animaux tout au long du processus de croissance, donc on cherche non pas à « minimiser les pertes », mais à « optimiser les pertes », en fonction du rapport cout/pertes.

On peut bien sûr affirmer que si les poulets n’étaient pas « heureux », ils se développeraient moins bien, et feraient baisser leur GMQ…

Vu les conditions réelles, je dirais plutôt que le taux de souffrances est optimisé, lui aussi, pour un profit maximum.

Le bien-être animal n’est pas directement au cœur de la politique d’élevage, seul ses répercussions sur la rentabilité sont prises en compte.

Par exemple, régulièrement, les animaux pettes les plombs, et se mettent à se battre entre eux :

En standard et suivant les espèces, races, et cahier des charges, on pratique le débecquage et le désonglage, c’est-à-dire qu’on leur coupe les bouts pointus, pour limiter les dégâts quand les émeutes éclatent.

Le taux de picage et de griffage fait partie des critères d’élevage, naturellement, cela risque de déprécier une partie du lot.

Les élevages label répondent à un cahier des charges moins horrible, pour que les animaux puissent bouger plus, et donner une viande plus ferme

Une densité légèrement moins importante, et une limitation à 4400 animaux par bâtiment, par exemple. (il n’y a pas de nombre maximum d’animaux par bâtiment en standard…)

Et suivant les labels, un parcours "herbeux" en plein air, c’est-à-dire une zone de terre nue en extérieur (imagine des milliers de poules qui sont lâchées tous les jours dans le même enclos : rien ne peut y pousser…)

Les poulets standards, eux, ne sortent jamais du bâtiment.

La durée de vie change aussi, ce ne sont pas les mêmes souche (race ou sous races) d’animaux, et on passe, pour un poulet, à une croissance sur 80 jours environ, contre une croissance entre 30 et 40 jours en standard (suivant les souches et choix alimentation)

La durée de croissance est toujours parfaitement maitrisée, et calculée scientifiquement en fonction de chaque souche, tout écart par rapport aux courbes de poids cible entraine des corrections immédiates de l’alimentation. On veut avoir au final un animal d’un poids et d’un volume donné, à quelques grammes prés, car ils doivent répondre à un cahier des charges hyper précis de la grande distribution…

Je ne crois pas que le bien-être animal soit pris en compte sous quelque forme que ce soit dans cet aspect de l’élevage…

On utilise bien des cages, mais pour le transport à l’abattoir uniquement.

La taille des cages est calculée en fonction des facilités de manutention, et le nombre d’animaux par cage est « important », pour minimiser les couts de transport.

Le principal critère, c’est que les animaux restent vivants durant le transport.

Leur bien-être est très secondaire, on veut juste qu’ils survivent jusqu’au lieu d’abattage.

Bon c’est vrai j’ai l’air de parti pris.

Disons que la survie est une forme de bien-être ?

Maintenant, il y a eu des avancées quand même, d’une manière générale, dans certains domaines.

Par exemple, l’abattoir ne doit pas se trouver trop loin du lieu d’élevage.

Avant, on voyait des animaux chargés dans leurs cages, et qui faisaient des centaines de kilomètres, car l’abattoir distant était plus rentable que celui plus proche.

On avait aussi des chauffeurs qui s’arrêtaient pour la nuit, et les animaux qui passaient la nuit toujours entassés, sans eau ni nourriture, en plein vent…

La règlementation limite cette pratique.

En plus, ce n’est pas bon, un transport trop long, il y a une freinte bien plus importante.

Dans le cas de l’élevage, la freinte représente bien sûr le taux de mortalité durant le transport, mais aussi la perte de poids entre le départ d’élevage et l’abattage.

On voit là aussi chacun midi à sa porte :

Bien-être animal, ou critère de rentabilité… les deux semble aller dans le même sens, sur le point de la durée du transport.

C'est assez rare pour le souligner.

Bref, on ne va pas refaire toute la réglementation sur l’élevage de volailles.

Ou des bovins, ou il y a aussi beaucoup de choses à dire.

Et on ne va surtout pas parler de l’élevage des porcs, non surtout pas…

Mangez donc ce que vous voudrez, et si vous souhaitez continuer l’esprit tranquille, ne vous renseignez surtout pas sur l’élevage.

Bon, je dis ça pour vous, hein… ;)

Mais si vous consommez de la volaille, les labels répondent à des conditions d’élevage moins horribles, donc…

Les élevages certifiés ou les AOC, ça dépend des cahiers des charges, certains ne portent que sur le type d’alimentation, des lieux d’élevage ou des souches d’animaux, pas sur les conditions réelles d’élevage…

Mangez du label, c’est peut-être le moins pire".

Les poules pondeuses sont en cage (pour les œufs).

Les poules utilisées pour leur viande sont effectivement entassées dans des bâtiments.

Les conditions d'élevages sont évidemment prises en compte pour avoir un meilleur rendement, mais ce sont des conditions au minima.

Il ne faut pas décrire uniquement que ces grands élevages industriels. Moi je viens de la campagne et heureusement on voit encore bcp de vaches dans des prés et heureusement il y a encore des agriculteurs avec de petites exploitations. Il ne faut pas généraliser le côté industriel. Il n'y a pas que ça, même si, malheureusement, ce qu'on nous vend en supermarché vient de là.

Gilbus :

"Ben, ça ne serait pas une mauvaise idée, les paravents…

J’évite pour ma part de passer trop près des rayons boucherie, charcuterie et autres abats, quand je vais en supermarché.

Etant végétarien, je ne considère pas ces rayons comme de la nourriture, mais comme des morceaux d’animaux posés sur des étalage.

La différence de point de vue est significative, car des bouts de chaires sanguinolentes sont nettement moins attractifs qu’un « bon steak » ou un « bon rôti ».

La question de point de vue peut se ressentir par une analogie, peut-être ?

Imaginez que vous êtes tel que vous êtes maintenant, de bons et solides mangeurs de viandes animales.

Mais que vous vivez dans un pays d’anthropophage.

A côté de votre rayon boucherie standard, vous avez donc le rayon « viande humaine »

Quel est votre sentiment ?…

Ben, c’est un peu ce que ressentent les végétariens, et les vegans chez nous :

On trouve ça un peu dégoutant, mais bon, on s’habitue, puisqu’on n’y peut pas grand-chose.

On évite les lieux ou les horreurs sont les pires, et on essaie de dire :

« Hé, vous avez pensé que vous mangez des animaux ? Pas des choses inertes ? »

Maintenant, ce pays a une alimentation carnée, je ne vais pas y changer grand-chose.

Faire réfléchir les gens, pour qu’ils s’aperçoivent qu’ils ont le choix de leur alimentation, c’est déjà énorme. Et pas si facile… ;)"

Effectivement, c'est une façon étonnante de voir la viande sur les étalages.

Modifié par Melvin

Melvin

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Gilbus :

...

Ce sont des bâtiments d’élevage, ou les animaux sont entassés par millier.

Les poules pondeuses sont en cage (pour les œufs).

Les poules utilisées pour leur viande sont effectivement entassées dans des bâtiments.

Au temps pour moi, comme on parlait de viande, j’ai tout de suite embrayé sur les élevages viande, pas sur les pondeuses, oui, elles, ont des conditions de vie…différentes.

Mais c’est sur la condition animal, donc tu as raison de parler des pondeuses…

Elles, elles ne voient pas souvent le jour, dans les élevages industriels…

Ce sont la très grande majorité des poules pondeuses en France.

Mais il existe marginalement, des élevages de pondeuses en plein air, dans des conditions plus « ovines » (on ne va pas dire plus humaines, on n’en est pas la ;) )

Il ne faut pas décrire uniquement que ces grands élevages industriels. Moi je viens de la campagne et heureusement on voit encore bcp de vaches dans des prés et heureusement il y a encore des agriculteurs avec de petites exploitations. Il ne faut pas généraliser le côté industriel. Il n'y a pas que ça, même si, malheureusement, ce qu'on nous vend en supermarché vient de là.

Oui, à moins de s’approvisionner à une ferme de plein air, avec les poules qui courent dans la cour, à l’ancienne…

Comme la densité des exploitations agricoles est en chute libre, que l’industrialisation de l’élevage d’ovin produit un nombre incomparable de volailles, par rapport à l’élevage artisanal, il y a bien peu de chance que votre poulet standard de supermarché ait picoré un brin d’herbe dans sa vie…

Pour les bovins, c’est un peu différent :

La croissance dans les près ou à l’herbe est toujours rentable, car bien moins couteuse que l’aliment qu’il faut acheter.

Si on a des prés, l’aliment ne coute (presque) rien…

D’ailleurs, les éleveurs font la gueule, quand la sécheresse ne leur laisse pas assez d’herbe ou de foin pour le bétail, et qu’ils sont obligés d’acheter à l’extérieur.

Chez les ovins, une bonne part (voire la totalité) de l’aliment vient des fabricants d’aliments, qui gèrent d’ailleurs une bonne part des groupements de producteurs qu’ils ont intégrés dans leur structure (ou ce sont des groupements de producteurs qui ont intégrés les usines d’aliments, on peut le voir dans les deux sens ;) ).

Les ordres de grandeur ne sont pas les même non plus :

Les ovins ont un élevage vraiment industrialisé, ce sont des usines à poulets.

L’élevage bovin est plus réparti entre les différentes méthodes, et un grand nombre de petits troupeaux continuent d’exister, comme tu le soulignes.

Les contraintes sanitaires ne sont pas les même non plus :

Les ovins se gèrent par lot, jamais individuellement, si ce n’est pour éliminer un élément malade.

Alors que les bovins se gèrent à l’individu, car chaque bête représente une somme non négligeable, méritant d’être soignée, et on gagne donc à faire dans le détail.

Même si au niveau vaccination, par exemple, les éleveurs qui vaccinent sont généralement pour un traitement systématique de tous les animaux, aussi bien dans l’ovin que dans le bovins.

Effectivement, c'est une façon étonnante de voir la viande sur les étalages.

Moi, ce qui m’étonne toujours, c’est que les citadins ne voient plus le rapport réel entre ce qu’ils mangent et l’origine animale des produits.

Cette mise en « produits consommables » coupe le lien avec la vérité des choses.

Intellectuellement, bien sûr, les adultes connaissent la chose (ce n’est pas toujours évident pour les enfants…).

Mais il y a une énorme différence entre « connaitre une chose abstraitement », et « constater la réalité ».

La différence, c’est l’expérience réelle, et non le savoir purement intellectuel.

C’est pour cela que l’on devrait faire visiter davantage les abattoirs ou les élevages (et pas des élevages super cools…non, des bien durs, en batterie…), non pour forcément montrer leurs dérapages, mais pour montrer leur réalité quotidienne, et vivre cet aspect de la réalité.

Ensuite, soit on s’adapte à cette réalité, et on l’intègre, soit on veut faire changer les choses.

Notre société nous protège de la violence qu’elle renferme.

C’est bien, mais cela nous fait vivre dans un monde un peu artificiel, avec des illusions de savoir.

Et puis franchement, quand je vois des pubs avec des poules qui danses, et des vaches qui se réjouissent de finir dans l’assiette, ben je me dis qu’on part très loin de la réalité des mangeurs de viandes…

Gilbus

Modifié par Gilbus

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l_waal_new.jpg_20161008174418.jpg

Frans de Waal. Sommes nous trop bêtes pour comprendre l'intelligence des animaux ?

Dans ce livre de référence, le célèbre éthologue Franz de Waal vous convaincra de réexaminer tout ce que vous croyiez savoir sur l'intelligence animale... et humaine.

« Une lecture qui s’impose », Matthieu Ricard.

Qu’est-ce qui distingue votre esprit de celui d’un animal ? Vous vous dites peut-être : la capacité de concevoir des outils ou la conscience de soi – pour citer des traits qui ont longtemps servi à nous définir comme l’espèce dominante de la planète.

Dirons-nous que nous sommes plus stupides qu’un écureuil parce que nous sommes moins aptes à nous souvenir des caches de centaines de glands enterrés ? Ou que nous avons une perception de notre environnement plus fine qu’une chauve-souris dotée de l’écholocalisation ?

De Waal retrace l’ascension et la chute de la vision mécaniste des animaux et ouvre notre esprit à l’idée d’un esprit animal bien plus raffiné et complexe que nous ne l’imaginions…

Présentation de l'éditeur.

Paru le 5 octobre 2016.

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J'ai lu un article dans L'Obs la semaine dernière consacré aux capacités dont font preuve les animaux et pour lesquelles les expériences effectuées jusqu'à présent étaient plus ou moins biaisées. C'est juste inouï

En bref, les animaux sont notamment capables d'empathie, d'altruisme, de transmission culturelle, de conscience de soi ou de cognition, par exemple, très loin du point de vue cartésien qui prévalait (prévaut ?) et pour lequel l'animal ne serait qu'un automate seulement mu par l'instinct.

Je pense que c'est le bouquin dont parlait l'article que j'ai cité il y a plusieurs semaines déjà, mais dont tout le monde s'est cogné (à part peut-être Christian :) )...

Croyez le ou non mais un chimpanzé, par exemple, peut estimer la durée d'un trajet avant de l'avoir effectué. Enfin, s'il s'agit bien du même bouquin, il y est expliqué que certaines des expériences conduites pour mesurer / montrer les capacités de certains animaux sont biaisées dès le départ. Exemple : les chimpanzés encore. On leur montre des photographies d'êtres humains et on leur demande de les reconnaitre. On fait la même chose avec des enfants en bas-âge et on compare les résultats.

Tu parles ! Les enfants sont dorlotés, on leur explique ce que l'on va leur demander et on leur fait un calin au passage. Tandis que les singes sont amenés de leurs cages au labo, on les colle devant les photos et on leur donne une cacahuète pour chaque bonne réponse. En outre, cela ne semble choquer personne que, dans le protocole, les photos montrées aux enfants sont des photos d'humains tandis que celles montrées aux singes sont... aussi des photos d'humains, pas des photos de leurs congénères.

Perso, je ne m'en suis pas encore remis; ce sont les être humains les vrais animaux et encore, c'est déjà leur faire trop d'honneur.

My2Cents

:cool:

Woody

Modifié par Woody
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Ham le chimpanzé, 1° être vivant à être envoyé dans l'espace et à en être revenu, était bien meilleur et plus rapide que les humains aux tests qu'il faisait dans sa fusée.

Le comportement des singes est connu depuis un moment maintenant, il ne faut pas croire que ces connaissances sur l'intelligence animale sont récentes. Et ces animaux ne sont pas meilleurs que nous : par exemple ils mentent et se vengent aussi.

Tous les livres de Frans de Waal sont excellents.

Modifié par Melvin

Melvin

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Les critères qui président à l’établissement de la densité animal dans les bâtiments sont :

Le GMQ (gain moyen quotidien, c’est le poids que prend l’animal chaque jour) et le taux de mortalité quotidien : il meure des animaux tout au long du processus de croissance, donc on cherche non pas à « minimiser les pertes », mais à « optimiser les pertes », en fonction du rapport cout/pertes.

On peut bien sûr affirmer que si les poulets n’étaient pas « heureux », ils se développeraient moins bien, et feraient baisser leur GMQ…

Vu les conditions réelles, je dirais plutôt que le taux de souffrances est optimisé, lui aussi, pour un profit maximum.

Peux-tu préciser ce qu'est une optimisation des pertes, c'est à dire qu'ils vont

continuer à avoir des pertes tant que cela ne grignote pas trop leur marge?

Mais qui établie ces critères vu que la marge de l'éleveur est très faible,

si il a une augmentation des son taux de perte de quelques % il doit être au bord de la faillite.

Lui même n'a pas vraiment le choix, il est ficelé par le banquier à qui il a fait ses

dettes pour les infrastructures et le fonctionnement (achat poussins, nourriture...) et des clients qui fixent les prix de ses ventes (ses clients qui sont aussi ses fournisseurs car ils fournissent les poussins et les règles qu'il applique).

Au fond l'éleveur ne fait plus de l'agriculture mais est un sous traitant aussi de l'agro-industrie qui est son fournisseur et son client et sa banque, une entente parfaite entre deux monopoles, grande industrie et la finance.

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