C'est certain. Ce que j'aime avec ce genre de film c'est qu'il laisse le choix (à celui qui veut bien jouer le jeu). Certains apprécieront le flou, tandis que d'autres chercheront une interprétation et essaieront ensuite de la confronter à d'autres.
(pour Enemy, la mienne est ici: Enemy, une analyse.)
La générique de fin n'est plus vraiment la fin du film, car on continue à le faire vivre en jouant avec ce flou.
Dans le cas d'Enemy, et surtout de l’œuvre de Lynch, c'est assez radical, car la compréhension du film dans son ensemble est basée sur ce flou et ce que le spectateur en fera.
À l'inverse, les films qui se font un devoir de tout expliquer, de boucler toutes les intrigues avant le générique de fin, confisquent leur rôle au spectateur.
J'ai eu ce sentiment devant Interstellar l'année dernière. Ça m'a marqué parce que j'ai adoré le film, sauf les 20 dernières minutes qui m'ont exaspérés. C'est assez récurent chez Nolan, cette sorte de pédagogie, mais c'est devenu contre productif dans ses derniers films, car c'est redondant avec tous les indices qui parsèment le film. Surtout qu'il a perdu en subtilité, et ses setups se piffent à 3km.
Pour moi, le maître, ça reste Haneke, qui préserve toujours une partie de mystère avec des fins ouvertes, ou des phénomènes inexpliqués, et qui garde une clarté dans la narration sans jamais faire dans la pédagogie.