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Les Signes de l'Existence de la Réalité


Patrick FROMENT

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Il y a 2 heures, Patrick FROMENT a dit :

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Wow! Quelle définition de Hannah Arendt! (Mais elle va quand même beaucoup moins loin que l'auteur!)

Il y a 2 heures, Patrick FROMENT a dit :

... Je mesure à quel point l'imprégnation de mon métier depuis plusieurs années (travail social, thérapie et médiation de couple en approche systémique et constructiviste) participe à ma vision de la "réalité" sur un plan plus philosophique et existentiel ! 🙂

Oui ça je comprends. Il me semble aussi que depuis les années 60 et le message-modernisme -au sens philosophique et non artistique (la French Theory)- a donné à chacun le droit à l'auto-définition, aux récits alternatifs (notamment dans le but louable de valoriser les points de vues des minorités), etc. Ce qui me parait rendre moindre cette intersubjectivité commune et renforcer des objectivités plurielles.

Citation

Mais par dessus tout j'aurai aimé devenir magicien. C'était la tendance la plus profonde, le penchant le plus intime de ma nature ; je ressentais une certaine insatisfaction devant ce qu'il était convenu d'appeler la réalité, qui me semblait être le produit d'une stupide convention établie par les adultes.

Enfance d'un magicien de Hermann Hesse

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Il y a 1 heure, Thierry SCHRR (Zarkanum) a dit :

Wow! Quelle définition de Hannah Arendt! (Mais elle va quand même beaucoup moins loin que l'auteur!)

Oui ! C'est un peu la grande question et la grande objection présente depuis le début de ce fil et qui est pertinente (jusqu'à un certain point 🙂) : notre représentation du monde est, certes, une synthèse de nos représentations, de nos perceptions, de nos souvenirs et de nos sensations mais on ne peut tirer aucune conclusion ontologique définitive de cette constatation (en revanche les conséquences sur les plans philosophiques, épistémologiques et psychologiques sont colossales !).

 

Il y a 1 heure, Thierry SCHRR (Zarkanum) a dit :

Il me semble aussi que depuis les années 60 et le message-modernisme -au sens philosophique et non artistique (la French Theory)- a donné à chacun le droit à l'auto-définition, aux récits alternatifs

Oui ! Je ne faisais pas forcément allusion à la French Theory mais à la systémique et au constructivisme notamment au travers des travaux de Paul Watzlawick

L-invention-de-la-realite.jpg

Nous-construisons-le-monde-alors-que-nou

 

Le thème des récits alternatifs que tu évoques, Thierry, est particulièrement intéressant.

Cela me fait penser à un ouvrage de Fabien Olicard @Fabien (spankyfab) Le bonheur est caché dans un coin de votre cerveau. À un moment au cours d'un chapitre Fabien propose deux récits résumés de sa vie. Dans les deux récits les faits sont les mêmes, la chronologie est identique, seul le regard de l'observateur change. Dans un cas ce sont les échecs qui sont mis en relief et dans l'autre c'est les succès. L'effet produit n'est pas du tout le même.

 

La manière dont on se raconte, soi même, l'histoire de sa vie est capitale, c'est sur elle que s'ancre une bonne estime de soi ou, au contraire, une image de soi dévalorisée. Tout le propos de la thérapie narrative (une forme de psychothérapie issue des théories systémiques et constructivistes) est de travailler les récits de vie ou de situation et d'en proposer des lectures alternatives mais tout aussi légitimes et "vraies" ... pour changer la "réalité".

 

"En thérapie narrative, on cherche à comprendre l'influence de certaines histoires dominantes sur le patient. ... Le thérapeute narratif cherche à apporter différentes interprétations d'une situation et ainsi d'amener la personne à préférer des interprétations qui supportent sa croissance."  Serge Mori et Georges Rouan

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Modifié par Patrick FROMENT

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

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Il y a 6 heures, Thierry SCHRR (Zarkanum) a dit :

-modernisme

Je voulais dire  p o s t-modernisme, bien sûr!!!

Modifié par Thierry SCHRR (Zarkanum)
message remplacé par "message"
Citation

Mais par dessus tout j'aurai aimé devenir magicien. C'était la tendance la plus profonde, le penchant le plus intime de ma nature ; je ressentais une certaine insatisfaction devant ce qu'il était convenu d'appeler la réalité, qui me semblait être le produit d'une stupide convention établie par les adultes.

Enfance d'un magicien de Hermann Hesse

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il y a 29 minutes, Thierry SCHRR (Zarkanum) a dit :

Je voulais dire  message-modernisme, bien sûr!!!

Tu voulais plutôt écrire p o s t - modernisme mais la réalité est ainsi faite que c’est difficile dans VM (qui traduit automatiquement    
« p o s t »  par « message »), il faut donc parfois ruser avec la réalité ! 🤪

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à l’instant, Christian GIRARD a dit :

Tu voulais plutôt écrire p o s t - modernisme mais la réalité est ainsi faite que c’est difficile dans VM (qui traduit automatiquement    
« p o s t »  par « message »), il faut donc parfois ruser avec la réalité ! 🤪

Oh sérieux!! J'ignorais cette contrainte!!! En effet c'est un exemple flagrante de réalité parallèle! Message modernisme ne veut effectivement plus rien dire! 🤣😂
Merci Christian de remettre de l'intersubjectif dans ce p o s t !!!!

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Mais par dessus tout j'aurai aimé devenir magicien. C'était la tendance la plus profonde, le penchant le plus intime de ma nature ; je ressentais une certaine insatisfaction devant ce qu'il était convenu d'appeler la réalité, qui me semblait être le produit d'une stupide convention établie par les adultes.

Enfance d'un magicien de Hermann Hesse

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Merci Patrick, j'ai très envie de lire "L'invention de la réalité"!

Le sujet des récits de vie est également très intéressant et je connais quelques travailleurs sociaux en ce moment qui -sans être psychothérapeutes- s'orientent vers les écritures de journaux, les biographies, les récits de vie, etc. Je suis sûr que l'observation globale de sa propre histoire sous un certain jour est une pratique hautement thérapeutique qui donne des résultats positifs. C'est d'ailleurs aussi un principe du chamanisme Toltèque (traité de manière plus mytisque): "la récapitulation" (qui trouve des incursions dans le Taoïsme visiblement).

Evidemment, pour rejoindre le sujet de base, ces récapitulations font appel à ce qui s'est inscrit de manière "subjective" dans l'histoire de la personne concernée. En la regardant autrement, une autre réalité se reconstruit d'une nouvelle façon. Mais là nous ajoutons au sujet de la perception, celui du temps et des souvenirs (cela me parait être encore un autre "tri" de notre filtre cérébral).

Modifié par Thierry SCHRR (Zarkanum)
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Mais par dessus tout j'aurai aimé devenir magicien. C'était la tendance la plus profonde, le penchant le plus intime de ma nature ; je ressentais une certaine insatisfaction devant ce qu'il était convenu d'appeler la réalité, qui me semblait être le produit d'une stupide convention établie par les adultes.

Enfance d'un magicien de Hermann Hesse

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Merci Christian ! Je ne me souvenais pas que Watzlawick, Maslow et Rogers (quelques uns de mes "maîtres" à penser 🙂 avait été évoqués par ici - ce fil est vraiment une mine !)

Il y a effectivement des dispositions d’esprit qui poussent à considérer les choses objectivement et d’autres dispositions d’esprit  qui poussent à les regarder subjectivement. On retrouve cela dans les modes d’apprentissages, dans notre pays il y a traditionnellement les filières scientifiques et les filières littéraires. De même qu’il y a des métiers qui font appel à des qualités d’objectivation et d’autres métiers qui amènent à considérer et à prendre en compte toute la dimension subjective. Cette opposition peut avoir un côté dommageable, enfermant et elle amène autant de biais et de déformations professionnelles.

Le tout est d’en être conscient et de pouvoir reconnaître et questionner ses propres biais. C’est l’exercice auquel je me suis livré, il me semble, dans mes derniers messages (ah oui ! on mouille aussi la chemise sur ce fil ! 😅😃).

L’avantage c’est de questionner profondément ces deux notions d’objectif et de subjectif qui semblent si évidentes mais qui sont plus complexes qu’il n’y parait. La vision traditionnelle est de considérer l’espace du subjectif et de l’objectif comme deux domaines clos et clairement définis.

Chacun l’aura compris, je considère plutôt qu'il s'agit de deux manières d’étiqueter l’expérience consciente et les objets (!) d’expérience. Pour faire court, les objets d’expérience consciente sont au nombre de trois : perceptions, pensées, sensations. En général nous qualifions les perceptions d’"objectives" et les pensées et sensations comme "subjectives". Toujours pour faire court les perceptions correspondent au monde extérieur et les pensées / sensations au monde intérieur. Les perceptions peuvent en général faire l’objet d’un accord intersubjectif au moyen du langage. Les pensées / sensations sont privées (je suis le seul à avoir accès à mes pensées / sensations. Il faudrait préciser le statut du rêve qui est un quatrième type d'objet d'expérience mais passons pour le moment.

Bien sûr, on peut aussi considérer ces notions d’intérieur / extérieur comme une manière arbitraire d’étiqueter l’expérience consciente. Ce point a d’ailleurs déjà été abordé par ici. 🙂

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Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

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Le 20/01/2012 à 12:51, Patrick FROMENT a dit :

Et puis qu’on me fasse grâce d’éviter, également, les arguments fallacieux façon tarte à la crème du style "Si tu te prends cette table sur le pied tu vas bien voir que l’existence de la table (et de ton pied) sont une réalité"… Ce sont déjà les mêmes arguments qui étaient opposés à Berkeley au 18e siècle.

Je viens de relire le premier message posté sur ce fil et je constate qu'il y avait quand même un gros forçage psychologique dès le commencement ! Il faut toujours se méfier d'un fil créé par un mentaliste... 🙂

Mais bon, à l'exemple de la table, je préfère celui de la pomme car on peut ajouter à la vue et au toucher, l'odeur, le goût, et le bruit qu'elle fait en tombant, bref la conjonction des sens (nos seuls moyens de perceptions certes, liés à un seul cerveau certes, mais perceptions cumulables grâce aux cerveaux de nos semblables) qui confirme une réalité que peine à combattre l'argument de la couleur changeante puisque la perception de la forme est fiable dès lors que l'on peut manipuler la pomme. Maintenant que la question est tranchée on va pouvoir passer à des choses utiles : qu'est-ce qu'on mange ce midi ? 

Modifié par Georges PERON
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