Ben si, un peu plus quand même.
Dick, je comprends ce que tu veux dire, à savoir que chacun devrait s’exprimer uniquement dans son domaine de compétence. Ton argument consiste à dire : « Si je dois subir une intervention chirurgicale, je préfère que ce soit par un chirurgien que par un kinésithérapeute ». Difficile de ne pas être d’accord. Néanmoins, de mon côté, je nuancerais par : « « Si je dois subir une intervention chirurgicale, à défaut de chirurgien, je préfère que l'intervention soit de préférence pratiquée par un kinésithérapeute que par un moniteur d’auto-école » . Donc oui pour reconnaître qu’il est bien avisé de prendre l’avis d’un spécialiste dans un domaine mais non pour ce qui est de renier à d’autres la liberté d'exprimer un avis sur la question, et ce pour deux raisons : primo parce qu’un spécialiste peut se planter dans son propre domaine de compétence et secundo parce que, parfois, le regard d’un intervenant venu d’une autre discipline peut s’avérer productif er riche d’enseignement.
Ma réponse (« Ben si, un peu plus quand même. ») était surtout en réaction au côté extrêmement tranché de ta position, à savoir qu’un physicien fut-il prix Nobel de chimie ne saurait en aucun cas avoir quelque pertinence que ce soit en chimie. C’est quand même un peu exagéré (oui, je reprends les termes « un peu ») car ces deux domaines sont scientifiques et donc reposent sur une méthode qui est justement celle des sciences, on peut donc admettre que des scientifiques soient plus compétents lorsqu’il s’agit de parler de science que des cuisiniers ou des chauffagistes (pour reprendre tes deux exemples).
Pour ma part je ne suis pas catégorique, j’estime que l’absence de nuances est un piège de la pensée nous entraînant à ne concevoir le monde que sous l’angle de la dichotomie (par exemple un individu serait soit compétent, soit incompétent, et ce de façon ferme et définitive). Il existe des degrés dans l'échelle de la pertinence. Selon moi la Terre est plutôt plate d’un certain point de vue, sphérique avec un peu plus de recul voire ellipsoïdale, etc., mais de surface fractale si au contraire on l’observe de plus près.
À cela s’ajoute que si la chimie n’apporte pas de réponses aux questions soulevées par la « mémoire de l’eau », peut-être que la physique est en droit de proposer des alternatives. J’ai bien dit « peut-être ».