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Tout ce qui a été publié par Christian GIRARD
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J’ai longtemps hésité avant d’entreprendre le récit de cette histoire. Il est vrai que les différentes réactions de ceux à qui j’avais tenté de proposer ne serait-ce qu’une ébauche de narration m’incitaient à n’intervenir désormais qu’avec la plus grande des prudences. Commensaux, hôtes de passage ou fréquentations occasionnelles, aucun n’avait guère tardé à me regarder avec cet œil interrogatif qui sous le couvert de sembler indifférent - mais attentif - cache assez mal l’expression d’un doute transparaissant au travers même du masque affiché. Contrairement à ce à quoi la tradition du roman fantastique nous a habitué, l’affaire dont il est question se déroula par une journée de printemps on ne peut plus commune et agréable dont la douceur ne laissait présager d’aucune sorte les bouleversements à venir. C’est ainsi que c’est en toute quiétude et dans un état de – comment dirais-je? – « somnolence partielle » que je tournai à l’angle de cette rue d’un quartier que je pensais pourtant bien connaître. La boutique (sur le coup, je pensais qu’il ne s’agissait que d’une librairie de livres d’occasion, mais elle contenait aussi un bric-à-brac d’objets hétéroclites dont bien peu n’évoquaient assurément la fonction à laquelle ils étaient destinés ni ne parvenaient à éveiller en moi la plus petite impression de déjà-vu) la boutique, disais-je, attira mon regard sans qu’il n’y ait la moindre possibilité d’échapper à cette sorte d’attraction qu’elle exerça sur moi à l’instant même où je la vis. N’allez pas croire que quelque phénomène, disons pour faire court « ésotérique », n’ait influé sur cette décision que je pris de rentrer presque aussitôt dans le lieu, car c’est plutôt une sorte de curiosité naturelle qui toujours a guidé mes pas sur les chemins que je choisis de prendre dans ma vie, une sorte de propension à l’expérience nouvelle (pour peu qu’elle ne semble pas représenter un danger physique trop grand et trop immédiat), une inclination de ma nature qui toujours me pousse à m’approcher pour côtoyer et observer le mystère. Aujourd’hui encore, pourtant, je ne me pardonne pas de n’avoir point regardé l’enseigne de cette boutique avant de pénétrer dans la première des pièces qui s’offrait à la visite. Beaucoup à ce stade du récit se perdraient en digressions sur les divers accessoires qui traînaient sur les étagères, ou décriraient avec force détails les multiples appareils aux fonctions improbables qui se trouvaient çà et là et dont certains, à l’évidence, portaient déjà dans leurs formes mêmes des caractéristiques propres à vous plonger dans, comment dire… une certaine confusion. Je ne parlerai pas non plus des différentes senteurs qu’exhalaient de vieux porte-documents en cuirs protégeant quelques feuilles de papier gras et jauni dans la pièce du fond, ni des bruits, cliquetis et autres grincements ponctuels qui ne faisaient finalement qu’ajouter un cachet des plus particuliers à cette boutique du quartier Saint-Michel, pas loin des quais. Je m’étais comme à mon habitude - et pour répondre à mon obsessionnel penchant livresque - concentré sur les rayonnages parcourus d’inégaux ouvrages aux états de conservation des plus variés, et c’est celui qui possédait cette couverture vert pâle (que je pris pour une jaquette au départ, tant elle était dégradée) sur lequel je décidai finalement de m’arrêter. Il s’agissait d’une traduction d’un ouvrage américain qui datait du milieu des années 60. Je constatai d’ailleurs avec amusement que la date de l’édition française était très exactement celle de ma naissance, mais le nom de l’éditeur échappait quant à lui complètement à mon inspection, soit qu’il ait été effacé par le temps, soit qu’il ne figurât point sur le livre ce qui semblait plus curieux encore. Il m’importe toujours aujourd’hui de ne point révéler le nom de l’auteur, pour des raisons que je qualifierais de plus ou moins personnelles. La première page que j’ouvris s’est gravée dans ma mémoire de façon indélébile. Mot pour mot, je me souviens très bien avoir lu ces lignes qui me sautèrent au visage comme une illumination soudaine : « Parmi les nombreux stratagèmes du simulateur, il en est un qui consiste à noyer sa future victime sous un flot de paroles ininterrompues incluant paroles flatteuses et mots d’esprit afin de l’empêcher d’analyser la situation par une réflexion introspective qui la mettrait en garde et la protégerait. L’esprit de la victime s’engorge et se brouille tout empêtré qu’il est par l’accumulation de paroles mensongères, d’inflexions et de gestes trompeurs, et le voilà qui érige le simulateur sur un piédestal au rang des maîtres. Procéder avec autant d’infamie requiert de la part du simulateur une vivacité d’esprit des plus efficaces car la moindre erreur de sa part entraîne, en laissant la suspicion s’insinuer dans l’esprit de la victime, un écroulement de l’édifice chèrement acquis». J’avais pour ma part déjà rencontré des as de la manipulation mentale qui ne parvenaient effectivement pas à cacher durablement leurs véritables intentions. Un jour ou l’autre, le verni craquait et il fallait abandonner la victime en train de se ressaisir pour s’attaquer à d’autres proies encore fraîches et prêtes à être farcies tout autant qu’avaient pu l’être en leur temps les désormais bienheureux rescapés. Quelques pages s’échappèrent entre mes doigts et j’en parcourus presque avec amusement une nouvelle s’adressant cette fois-ci au simulateur lui-même : « Si votre interlocuteur ne se laisse pas appréhender par vos tentatives de domination mentale, ne perdez pas votre temps avec lui et laissez tomber : il existe un pourcentage absolument étonnant de gens prêts à se laisser dominer avec une grande docilité. Votre objectif est d’acquérir le pouvoir, le pouvoir d’influencer les autres afin de gagner plus d’argent et vous rendre populaire. Et ce pouvoir, pour l’obtenir, il vous faudra apprendre à diriger les pensées des autres ». Ce dialogue virtuel qui s’installait entre l’auteur et le manipulateur mental avait quelque chose de glacial et l’ouvrage qui était entre mes mains perdait pour le coup et peu à peu de sa chaleur tout en semblant proportionnellement devenir plus lourd, plus massif. Je tournai encore quelques feuilles, apercevant au passage des formulations en titres gras du type « Développez la tournure d’esprit qui asservit les autres… L’asservissement sélectif qui fait de l’autre votre véritable esclave… Diriger la pensée de l’autre est un art …» L’ouvrage contenait beaucoup plus de pages qu’il ne m’avait semblé au départ, il était plus touffu et paraissait regorger de ramifications nombreuses. Je crus trouver bon de m’arrêter sur celle-ci pour laquelle je ne pus m’empêcher d’éviter de laisser s’évoquer en moi des souvenirs de visages de gens connus et qui auraient pu probablement constituer comme un modèle pour cette assertion : « En vérité je vous le dis : il n’existe aucune personnalité aussi solide soit-elle qui puisse résister indéfiniment sans être ébranlé par une injection permanente de poison psychique … » Derrière moi s’enclencha une boîte à musique au mécanisme grippé qui s’arrêta aussitôt. Je venais de prendre conscience que je n’étais plus seul dans la pièce. J’apercevais le bonhomme sur ma gauche en vision périphérique, occupé à déplacer quelques objets innommables d’un coin à l’autre d’une petite table déséquilibrée en bois. Je reportai derechef toute mon attention sur le livre. Le texte que j’avais sous les yeux n’était plus celui que je venais de quitter une seconde plus tôt ! Avais-je tourné la page machinalement ou quelque courant d’air furtif s’était–il permis de déranger le cours de ma lecture, toujours est-il que mon regard se portait maintenant sur une série de conseils pour la domination mentale et des mises en garde qui étaient de cette nature : « N’hésitez pas à faire des compliments à vos victimes mais en prenant garde de ne jamais laisser transparaître le caractère prémédité et intéressé qu’ils cachent en réalité. Ne donnez surtout pas l’impression qu’il est impossible de vous influencer, mais amenez l’autre personne à votre façon de penser tout en lui faisant croire que c’est elle qui vous y a amené. Poussez les contradicteurs à vous attaquer verbalement et laissez-les ensuite s’embourber, se débattre, et lutter jusqu’à épuisement. » Une page cornée m’attira alors sur un long chapitre où figuraient des méthodes spécifiques destinées à dominer les individus méfiants, les personnes qui ont du chagrin ou celles qui sont en situation de détresse psychologique, accompagnées de nouveaux stratagèmes pour culpabiliser autrui tout en se faisant passer pour une victime. Je commençais à me demander dans quelle mesure je n’avais pas moi-même été guidé d’une façon ou d’une autre pour entrer dans cette boutique, pour m’être dirigé vers cette bibliothèque aux étagères branlantes, pour avoir choisi (?) sur les rayons ce livre à la couverture vert pâle… Le vieux bonhomme jeta furtivement un regard sur moi par-dessus ses lunettes alors qu’il déplaçait une fois encore les mêmes objets dans le but obscur d’organiser au mieux la petite table de bois. « Le son de votre voix est une arme, car il peut modifier par lui-même le sens et la portée de vos paroles. Quoi que vous disiez, et même si vous ne dites rien d’important, vous arriverez quasiment à hypnotiser celui qui vous écoute en grande partie par les modulations du timbre de votre voix. » « Avez-vous fait votre choix, monsieur ? » lança le bonhomme avec pour le coup une intonation qu’il me serait bien impossible de retransmettre par écrit. Je le regardai en songeant à cette remarque lue quelques secondes plus tôt : « Peu de gens ont eu l’occasion de frayer suffisamment avec de subtils simulateurs pour réaliser à quel point une expression plaisante – qu’elle soit faciale ou autre- peut accompagner une hypocrisie complète et des plus totales ». Le petit bonhomme avait l’air indifférent à ma réponse et je m’approchai de lui tout en lui demandant le prix de l’ouvrage que je tenais en mains. Il s’agissait d’une bonne affaire et je sorti de mon portefeuille Kaps un billet qui couvrait le prix de l’achat. Pas plus qu’au moment de pénétrer dans la boutique quelques temps auparavant, je ne songeai en me dirigeant vers les quais à m’enquérir, d’un regard sur l’enseigne, du nom de la boutique. Lorsque je fus à la maison, je m’installai sur une chaise de salon afin de m’attaquer à l’ouvrage par son commencement lorsqu’une enveloppe glissa d’entre les pages, m’échappa et chuta sur le sol. En la ramassant, je constatai qu’elle était cachetée à la cire, ce qui ne manqua pas de me surprendre car cela aurait du créer comme une protubérance évidente dans le livre mais je ne l’avais pas remarquée. Bien sûr, le côté mystérieux induit par la présence d’un système de fermeture aussi archaïque pour une enveloppe n’était pas fait pour me déplaire et en toute autre situation j’aurais souri de cette touche fantaisiste. Mais je crois avoir déjà dis plus haut que les révélations que je pourrais être emmené à faire constituent ce que j’ai qualifié de véritable bouleversement à venir et qu’ainsi il n’y avait pas lieu de se décontracter un tant soit peu en une telle situation. Avec ce qu’il advint et ce qui me fut révélé, j’aurais dû aussitôt me ruer à la boutique et comme dans tout récit fantastique standard, il m’aurait été impossible de retrouver le vieux bonhomme, la boutique mystérieuse, ni même la rue qui m’y avait mené. Le bouquin aurait par ailleurs probablement disparu à mon retour, ainsi que l’enveloppe. Dans les faits, ce n’est qu’une année plus tard que je trouvai le courage de me rendre à la fameuse boutique. La rue qui m’y avait conduit était toujours là mais la boutique avait apparemment cédée sa place à un pressing. Pas plus le patron du café d’en face que la galeriste d’à côté n’avaient oublié la présence de cette boutique mais à l’évidence ils n’en gardaient qu’un souvenir des plus superficiels. L’ouvrage à la couverture vert pâle est par ailleurs toujours en ma possession et je le considère aujourd’hui un peu comme un objet fétiche, une sorte de guide de protection. Quant au contenu de l’enveloppe me direz-vous ? J’ai retrouvé des traces de cire page 667 de l’ouvrage et j’y ai donc remis l’enveloppe décachetée et son contenu. Mais ce contenu, je ne peux le partager avec quiconque sans gâcher une part de ce mystère qui constitue un peu de notre quête à tous. Vous autres, les illusionnistes, habitués que vous êtes à conserver jalousement les secrets, je sais que vous serez les premiers à comprendre cette attitude, à accepter que je garde une petite place… pour le silence. Christian GIRARD
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S’il y en a un qui a fait un tabac à la dernière journée du C.M.P. , c’est bien Duraty. Son dernier opuscule en date intitulé « Enclavor et Liberator » s’est arraché dans une proportion avoisinant une démonstration / une vente !!! Pourquoi ? Parce que c’est bon. Parce que c’est TRÉS bon ! « Enclavor et Liberator » est le quinzième ( ! ) livre de Duraty, l’un des rares auteurs dont les tours soient réellement intégrés au répertoire professionnel de nombreux magiciens. La base de départ de Duraty fut « le principe publié par Paul Curry en 1950 » et plus récemment remis au goût du jour par la commercialisation de la boîte de Dean Dill. Je signale qu’une excellente description d’une application de ce principe figure dans The Magic Book de Harry Lorayne (en français, chez Magix, sous le titre « Enlacement » page 315) qui donne comme source (en plus de Curry) Jack Avis. (NDTT)... la suite dans la partie Lectures, ici ! Christian GIRARD P.S. Je suis à la recherche de livres d’occasion de Duraty : MAGIE POUR LES AMIS, LE PETIT DURATY ILLUSTRE, COURS DE TARTES, FRISSONS MAGIQUES, LA MAGIE QUE J'AIME - Tome 1 et 2, LE ROTOGRATOPHONE.. Si vous désirez vendre l’un de ces ouvrages, contactez-moi par le biais de mon adresse électronique. En vous remerciant. [email protected] [ 09. Mai 2003, 20:48: Message édité par : Thomas THIEBAUT ]
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Revue "Les illusions des sens" en kiosque
Christian GIRARD a répondu à un sujet de Mimosa (Hervé) dans Forum Général
Hello Bruno Pour ce dont on a parlé, j'appelle ça "un fake olfactif". C.G. -
[Lecture] Tom Tit - La science amusante
Christian GIRARD a répondu à un sujet de Jean-Yves DUCROND dans Forum Général
Ne revenons pas sur le fait que les 3 volumes de Arthur Good allias Tom Tit sont des… comment dit-on déjà ? Ah oui des incontournables ! Et au prix extrêmement accessible de ces rééditions (au regard de ce que coûte une édition originale), on aurait tort de s’en priver. Pour information: un article de Daniel Rhod a été consacré au musée Tom Tit dans Imagik n° 21 d’octobre 1998. Ce musée se trouve à Södertälje, en Suède (près de Stockholm), et vous pouvez y accéder à cette adresse : http://www.tomtit.se/ Pour ceux qui lisent couramment le suédois, c’est l’idéal ! Christian GIRARD -
[Tour] Effet de Uri GELLER
Christian GIRARD a répondu à un sujet de Gérard MERCIER dans Forum Général
Gambit? Hum, je vois que l'on a affaire à un spécialiste Marvel... CG -
[Tour] Effet de Uri GELLER
Christian GIRARD a répondu à un sujet de Gérard MERCIER dans Forum Général
J’avais rédigé un court article paru en janvier 1999 dans « Mental News », feuille réservée aux membres de l’association Mindon Mania. Je vous livre cet article (légèrement modifié) en raison du sujet de ce thread et de l’actualité cinématographique du moment. « MÉDIUM ET SON TERRIBLE AUTO-TANK » Ça ressemble à un mauvais titre de bande dessinée… et c’en est un ! Si vous êtes intéressé par l’effet « mindon », vous pouvez retrouver URI GELLER dans cet épisode de l’intrépide DAREDEVIL paru en Août 1980 dans Strange n°128. Ça date de plus de 20 ans, mais vous pourrez toujours trouver ce vieux numéro chez les marchands de B.D. d’occasion au prix approximatif de 4 euros. Le district attorney de New-York présente lui-même URI au super-héros DAREDEVIL qui s’exclame : «Vous êtes une sorte de magicien… qui courbez le métal, les clés et… » URI l’interrompt : « Je ne suis PAS magicien, Daredevil. J’ai le pouvoir de lire la pensée, de soulever les objets et, en effet, de courber le métal ». URI raconte alors comment il vit, à l’âge de 3 ans, une lueur argentée dans le ciel et un rayon qui vint le frapper, lui permettant ainsi d’acquérir le don de… réparer les montres à distances ! (sic). Au cours de l’épisode, GELLER tord psychiquement deux grosses barres de métal à 90°, détecte de « fortes vibrations mentales » sous forme de « lux intense d’énergie mentales » ( ?), envoie des ondes télépathiques, cache sa présence à un puissant médium, surcharge jusqu’à explosion (!) et grâce à un bouclier mental des circuits électroniques sertis dans le métal d’un tank haute technologie, pulvérise littéralement une arme dans la main d’un méchant et le ligote en tordant la totalité des barreaux d’une fenêtre… Enfin, il fait voler par télékinésie un dernier barreau. Le dialogue entre les deux médiums ennemis se déroule, comme de bien entendu, par pure télépathie. Rien de moins. On peut aller se coucher avec nos torsions de petites cuillères et autres book-tests… Et si en outre vous allez voir Daredevil au ciné, vous verrez « le tireur » effectuer un « back and front » pour produire un as de pique, se révélant être entre ses mains une arme redoutable pour trancher la gorge d’autrui, un peu, disons, à la Ricky Jay. Christian GIRARD -
Les Magiciens devant le Paranormal
Christian GIRARD a répondu à un sujet de Stéphane BERTHO dans Forum Général
Fred : « Messieurs Charpak et Broch tels 2 inquisiteurs obtus nous martèlent à longueur d'émissions et de parutions écrites leurs croyances. Car il s'agit bien de cela, de croyances ! » C.G. : Il y a là une mise en évidence du glissement sémantique qui a pu s’opérer au fil des siècles. Les inquisiteurs à la base sont bien ceux-là mêmes qui s’opposaient farouchement aux propositions de la science. Aujourd’hui, la « force dominante » ayant changée de camp et l’autorité étant représentée désormais par les scientifiques, c’est eux qui sont mis au ban des accusés et présentés comme des inquisiteurs ! Il faudrait que les scientifiques prennent vraiment en charge cette question essentielle consistant à faire passer leurs messages de façon moins ostentatoire. Fred : « Ma vision du mentaliste est la suivante : il se situe à mi-chemin entre le "voyant" et le "scientifique". Il les invite au dialogue. » C.G. Je ne sais pas si Broch et Charpak auront envie de répondre à cette sympathique « invitation » après avoir été traité « d’inquisiteurs obtus » qui « ne démontrent rien d’autre que leur obscurantisme ». Pourtant, j’ai l’impression que vous les rejoignez dans leur vision du monde si j’en juge par votre autre post où vous écrivez : « Paranormal : notion à classer dans la fiction. Par définition la nature est "le grand tout", elle inclut donc les phénomènes encore incompris par l'homme ». Broch n’aurait pas dit mieux ! Par ailleurs Fred, vos interventions ne manquant pas d’intérêt et ayant le juste ton pour créer la polémique, je pense que vous devriez élargir le champ de péremption de vos messages (dont la date limite de fraîcheur est 3 ou 4 jours) à 15 jours (qui pourraient constituer la date limite de consommation…). Ceci permettrait au moins à ceux qui ne viennent pas quotidiennement sur Virtualmagie de n’être pas largués à la lecture de sujets complètement amputés par la disparition de vos interventions. Le procédé peut paraître inélégant… P.S. Je viens de prendre connaissance de votre explication (dans un autre sujet du forum) : « Le concept du message à durée limitée est effectivement nouveau. Je teste l'idée. Pour l'instant j'en suis assez content. La raison du concept ? Il se pourrait que demain je défende un avis contraire à celui d'aujourd'hui, ce qui introduit l'idée que tout n'est qu'affaire de point de vue perceptuel. Adopter définitivement un clan c'est nier l'intelligence du clan d'en face. C'est un peu schyzo comme concept, cela ne convient pas à tout le monde mais moi ça me va. » Bon, pourquoi pas. Mais attention à ce que profmago à qui vous avez notifié qu’« on ne dit pas Psy mais Psi », ne veuille mettre lui aussi les points sur les « i » en vous faisant remarquer qu’on n’orthographie pas « schyzo » mais « schizo » ! … Fred : « Projetons nous dans le temps : pas dans 50 ans mais dans 5000 ans. Si l'homme est toujours l'espèce dominante sur terre (… il) rira sûrement de certaines croyances des scientifiques actuels qui représenteront pour lui ce que la haute antiquité représente pour nous. » C.G. En tous cas, je ne connais pas de scientifiques actuels qui rient de quelque époque du passé que ce soit. J’ai plutôt vu des marques de respect envers ces autres civilisations, sur leurs savoirs, leurs croyances, peut-être parfois teintés d’une légère condescendance mais toujours empreinte d’une grande curiosité et d’un étonnement réels sur la qualité de la connaissance des « anciens ». Ils savent que la science s’inscrit dans une ligne de pensée (à multiples ramifications) et que les choses d’aujourd’hui reposent sur la base des trouvailles d’hier et d’avant-hier. Apprivoiser le feu (et ce quelles que soient les croyances qui se greffent autour de cet acte) n’est pas plus risible ou méprisable (tout au contraire) que de s’interroger sur les réactions thermonucléaires qui alimentent les brasiers stellaires… Cette réflexion s’applique d’ailleurs aussi aux formes artistiques les plus diverses, et je ne vois guère que des ignares qui pourraient railler (par exemple) les peintures rupestres qui constituent un témoignage de l’expression humaine tout aussi pénétrant que les toiles de Van Gogh, Picasso ou Barnett Newman… Pour ce qui est de la notion « d’espèce dominante », il faudrait peut-être préciser dominante en quoi. Pour les sciences de la vie, les fourmis représentent depuis immensément plus longtemps que l’homme une démonstration de dominance dans le domaine de l’adaptation et de la capacité à survivre. Les bactéries présentent à cet égard une plus grande capacité encore et méritent certainement le qualificatif de « dominantes » de façon écrasante. Le ver de terre est dans le peloton de tête quant à ce qui concerne la biomasse. Une fois de plus, tout dépend de ce que l’on englobe dans cette notion de « dominance ». Fred, vous n’avez pas donné suite à ma question sur les rapports entre traditions chamaniques et sciences de la communication. Aurais-je plus de chance en vous demandant quelques clés pour « la notion d'écologie relationnelle concernant les mentalistes... ». Cette « notion » me semble pour l’instant un peu hermétique. Peut-être dans l’une de vos conférences ? Par ailleurs, ce sujet porte à la base sur les rapports qui existent entre les magiciens et le paranormal. Il s’est produit peu à peu un glissement qui en fait presque un sujet sur les rapports entre la zététique (et le rationalisme, qui ne sont pas une même chose) et les mentalistes. Pour ce faire une idée de la zététique, le plus simple est de commencer pas visiter leur site : http://www.zetetique.ldh.org/index.shtml Vous constaterez comme moi que le numéro 16 de leur revue « Enquête » Z à un dossier sur le thème «Illusionnisme et paranormal ». Pour le coup, je crois que je vais m’abonner. SirC : « Débat lancé par Christian Girard: Pauvre Henri Broch qui pourtant ne me semble poussé que par de bons sentiments. Comme le chemin de l'enfer qui est pavé de bonnes intentions... » C.G. Vous êtes bien conscient qu’à coup de citations, on peut arriver à dire tout et son contraire de façon presque convaincante… Attention à ce que Zakary Belamy ne vous rappelle pas l’importance déontologique de citer ses sources, en l’occurrence Samuel Johnson pour votre citation (mais peut-être que d’autres remonteront plus loin !)… Et comme ma phrase ne portait pas sur les « intentions » mais « les sentiments », je vous propose celle-ci : « Le sentiment qu’on a pour la plupart des bienfaiteurs ressemble à la reconnaissance qu’on a pour les arracheurs de dents » (Chamfort) SirC : « De plus, l’évolution n’est pas une THEORIE, mais un FAIT. Mais si certains ne sont pas d’accord… L'évolution n'est certes pas une théorie en elle même... mais le schéma de celle-ci que nous apprenons et auquel nous nous referons pour l'instant demeure bel et bien une théorie » C.G. Je ne sais pas à quel schéma vous faites allusion et vous référez : Le lamarckisme, la sélection naturelle de Darwin, la théorie des équilibres ponctués de Gould et Eldredge… ? SirC : « et ceci tant que certains éléments la remettront en cause... de l'aveu même de ceux qui travaillent à ce sujet. » C.G. C’est donc que nous sommes d’accord. Comme je l’ai dit plus haut, l’approche scientifique repose sur la réfutation. Apokrif : «Oui, je crois que cet «examen» est cité sur le site du Cercle zététique. Il est possible (du moins au début de l'expérience) que le candidat ait été de bonne foi... » C.G. Je suis allé voir le site et le test est bien cité : par un acte magique étrange, mon nom ne figure pas dans le compte rendu ! C’est dire si les zététiciens se trompent, même par omission, non ? Bon, ceci clos ma dernière intervention sur ce sujet. ATTENTION : mon message va s’autodétruire dans quelques secondes… Christian GIRARD -
Les Magiciens devant le Paranormal
Christian GIRARD a répondu à un sujet de Stéphane BERTHO dans Forum Général
Ce thread englobe des sujets extrêmement vastes et diversifiés qui tous pourraient être développé dans des livres entiers. Aussi, impossible de répondre sur tous les fronts, et impossible d’atteindre par de multiples exemples le degré de pertinence qui serait pourtant indispensable mais nécessiterait une place que ne supporterait pas le serveur de Thomas… 1/ Apokrif nous questionne sur ce thème : « (…) les magiciens ne sont pas nécessairement défavorables à la parapsychologie ». C.G. Il faut savoir que des études ont montré que contrairement à toute attente, un niveau scolaire élévé prédispose à accueillir favorablement l’existence des phénomènes paranormaux. On aurait pu penser le contraire, c’est-à-dire qu’étudier plus longtemps développerait un esprit critique susceptible de mettre en garde contre d’éventuelles « croyances » infondées. Il semble qu’en fait, une plus longue scolarité crée une espèce d’accoutumance au discours et au vocabulaire scientifiques, ce qui favorise ensuite la croyance en une parole teintée de jargon pseudo-scientifique revêtant les apparats trompeurs du discours scientifique. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui que les notions scientifiques sont souvent si contre-intuitives (relativité restreinte et générale, physique quantique…) qu’on est presque habitué à rejeter facilement les habitudes mentales que nous a conduit à adopter la vie quotidienne (le « vécu ») pour les remplacer par des points de vue parfois diamétralement opposés à nos « observations à échelle humaine ». Il existe par ailleurs de grosses disparités sexuelles dans les niveaux de croyances, les femmes étant par exemple majoritairement sensibles à l’approche astrologique et très peu partisanes des OVNI, ces tendances étant inversées chez les hommes. Je ne crois pas qu’être magicien prédispose particulièrement au scepticisme à tous crins, puisque la communauté magique est composée d’individus provenant d’univers socioculturels assez différents, donc susceptible de présenter au regard des para (ou pseudo) sciences toute une frange de sensibilités différentes. Les instituteurs et autres professeurs des écoles étant un groupe plus homogène sont tout à fait représentatifs eux d’une adhésion plus massive dans la croyance au paranormal (ce qui pose pour certains un problème et une crainte quand à l’éducation des jeunes). 2/ Pour ce qui est des livres d’Henri Broch, si je suis d’accord pour conseiller de lire « Au cœur de l’extraordinaire » et « Le paranormal » qui permettent de se faire une bonne idée de la méthode et de la démarche zététique (et donc de constater que beaucoup d’affirmations péremptoires qui ont été écrites plus haut sont à l’évidences avancées par des gens qui soit n’ont pas lu les ouvrages en question et se sont contentés de se faire un avis uniquement sur la base des apparitions souvent désastreuses des « rationalistes » à la télé, soit non rien compris), j’ai été comme tant d’autres assez déçu par la mouture en collaboration avec Charpak malgré son succès de vente en librairies. 3/ Carus : « J'ai eu dans ma longue vie .... 2 expériences très troublantes, mais je ne pense pas que ce forum soit dédié à ces sujets. Dommage. » C.G. Bonjour Carus. Je crois qu’au contraire ces expériences intéressent de nombreux VMistes. Peut-être pourriez-vous lancer un nouveau sujet en relatant ces expériences, je suis sûr que plusieurs intervenants auraient des histoires tout aussi troublantes que les vôtre à nous relater et à nous faire partager. J’ai rencontré chez plusieurs « rationalistes » des comportements que je qualifierais au moins d’étranges, et plusieurs m’ont raconté des histoires si bizarres … que j’aurais bien voulu les vivre à leur place… Et des magiciens aussi m’ont narré des expériences vécues hors du commun, mais que je ne peux raconter pour eux. Alors vous, n’hésitez pas ! 4/ Alex Reeve : «Celui qui pense détenir la vérité est plus proche de la violence que de la paix ». C.G. J’aime bien ce type d’assertion autoréférentielle : avec cette proposition assénée elle-même comme une vérité, l’auteur se présente par un étonnant effet boomerang comme proche de la violence qu’il veut dénoncer… A moins qu’il estime ne pas détenir lui non plus de vérité en exprimant sa pensée, ce qui fait qu’il est possible que la proposition inverse soit vraie… ? A méditer par les amateurs de logique ! Qui est l’auteur de ce paradoxe ? A.R. « (…) ces personnes sont des intégristes de la pensée ». Pauvre Henri Broch qui pourtant ne me semble poussé que par de bons sentiments. La dernière fois que je l’ai vu, c’était au congrès de « la colombe d’or » : Broch fait certainement partie des gens qui défendent et aiment la magie en tant qu’expression artistique, et je signale que le représentant du cercle zététique sur Paris a été pendant des années un illusionniste (je ne sais plus aujourd’hui ce qu’il en est). A.R. « Pour ces gens la science peut tout expliquer et ceux qui disent le contraire ont tort. Mais j'aimerais leur rappeler que la science s'est trompé plusieurs fois (par exemple en leur temps les scientifiques avait dit que la terre était plate) et peut donc encore se tromper et se corriger au fur et a mesure que les connaissances avancent». C.G. Je ne sais pas vraiment qui sont ces scientifiques si obtus. Tout ce que je suis amené à découvrir par la science porte au contraire le sceau de l’ouverture, de l’innovation, de l’émerveillement face au mystère et à la nature. La science du vingtième siècle (au millénaire dernier !) n’a fait que remettre les dogmes antérieurs en question, n’a fait que s’ouvrir au doute, et a su trouver l’humilité de reconnaître l’énormité de son « ignorance » tant qu’elle en est arrivée jusqu’à créer des formulations célèbres comme le « principe d’incertitude » (qu’il vaudrait mieux nommer principe d’indétermination, mais passons). Et pour ce qui est de la rotondité (partielle !) de la terre, cela fait DES MILLIERS d’années qu’elle est connue (et calculée de façon relativement précise) par les « sçavans ». A.R. « un des arguments qu'ils mettent souvent en avant est de dire que puisqu'ils peuvent refaire le phénomène paranormal par des méthodes "scientifiques", ce phénomène paranormal n'existe pas ». C.G. Non non, pas du tout ! Reproduire un phénomène par une méthode quelconque permet juste de dire : ce n’est pas si impossible que ça, et je le prouve. Ensuite, il est demandé à celui qui affirme produire l’effet extraordinaire par une méthode non conventionnelle de le démontrer d’une façon convaincante. C’est lui qui a la charge de la preuve. (Imaginez qu’il faille établir de longues expérimentations coûteuses, établir des protocoles précis, consacrer beaucoup de temps et d’argent pour essayer de satisfaire aux caprices de tous les rigolos de la planètes qui croient détenir des pouvoirs – ou facultés- quelconques…) . A.R. « Je rêve d'un monde ou la tolérance serait reine ». C.G. Iriez-vous jusqu’à accepter qu’en votre présence soit pratiquées sur une femme une excision et une infibulation sous un prétexte de tolérance ? N’avez vous pas certaines valeurs personnelles que dans un cas aussi extrême vous voudriez mettre en avant ? Peut-on être tolérant jusqu’à tolérer la violence ? Le racisme ? L’injustice ? Peut-on être tolérant jusqu’à tolérer… l’intolérance ? Sir C : « (…) certains phénomènes ne peuvent se prêter à l'expérimentation "classique". » C.G. A cet égard, l’un des exemples les plus significatifs est celui de l’évolution des êtres vivants (depuis quelques milliards d’années !) qui est un phénomène absolument non reproductible en laboratoire. Cela ne fait pas pour autant de l’évolution un objet qui ne serait pas appréhendable par la méthode scientifique. De plus, l’évolution n’est pas une THEORIE, mais un FAIT. Mais si certains ne sont pas d’accord… FRED « La philosophie à pour objet de poser des questions, la science tente d'y répondre "objectivement" » C.G. La science a démontré sa puissance quant à ce qui concerne sa faculté à poser des questions dans le rapport qui existe entre l’homme et le monde. Darwin a ébranlé la position de l’homme en tant que création divine en le ramenant au plus près de sa nature animale, Einstein a complètement modifié notre conception du temps et de l’espace, et la physique quantique n’en a pas fini de nous étonner par la mise en évidence du comportement étrange des « choses » à l’échelle subatomique (et pas seulement). La science, si elle y répond parfois, pose décidemment beaucoup plus de questions aujourd’hui que la philosophie qui me semble un peu moribonde (hormis, bien entendu, les brèves de comptoirs…). FRED « Depuis quelques années les partisans de la physique quantique se rapprochent des traditions chamaniques de certains peuples et commencent à en vérifier le bien fondé dans différents domaines dont les sciences de la communication. » C.G. Depuis « Le tao de la physique » De Fritjof Capra ? Attention cependant à ne pas voir dans le rapprochement entre ces domaines autre chose que des associations allégoriques ou de simples analogies pratiques (peut-être parfois troublantes ou amusantes, mais pas plus). Pourriez-vous cependant développer le « bien fondé » du rapprochement entre les traditions chamaniques dans les sciences de la communication » ? Le Docteur Faust « les scientifiques quantifient, démontrent, et explicitent clairement les mécanismes d'une expérience. Les nouveaux résultats obtenus peuvent alors être injectés dans d'autres théories préexistantes et le tout s'imbrique parfaitement. Il sera difficile de réfuter quelque chose qui semble si bien fonctionner... » C.G. Il est cependant très important de retenir ce terme de « réfuter ». Pour ceux qui pensent encore que la science fonctionne à coup d’affirmations péremptoires, je me permets de préciser que sa force réside justement dans sa capacité à être réfutée. La possibilité d’une réfutation constitue un point essentiel dans la différence qui existe entre science et religion. En gros, une affirmation (ou un phénomène) non réfutable n’est pas scientifique : c’est dire si la science admet la contradiction ! Par exemple, l’affirmation « Dieu existe » n’est pas réfutable (comment démontrer le contraire ???). Ainsi, Dieu ne rentre pas dans le champ d’exploration possible de la méthode scientifique. En revanche, « tout objet propulsé en l’air retombe sur terre » peut être réfuté par des contre-exemples (il en faut au moins un) qui vont élargir le champ d’investigation de la science qui va alors chercher de nouveaux outils conceptuels permettant d’englober le précepte de base ET le contre exemple. Pour approfondir cette notion de réfutation, je vous renvoie aux ouvrages de Karl Popper. J’ai été amené à pré-tester un candidat potentiel pour le fameux « prix » du cercle zététique en compagnie d’un autre magicien. Il s’agissait d’un jeune homme qui faisait tourner un pendule à l’aide d’une force mystérieuse qui émanait de lui. Il nous a fait sa démonstration. Il tenait le pendule, et le pendule décrivait un cercle. Il nous dit qu’il pouvait faire tourner le pendule dans l’autre sens de rotation, et c’est ce qu’il fit. Comme vous le constatez, pas de quoi fouetter un chat. Nous avons alors montré au « candidat » que nous-même étions capables d’effectuer exactement le même prodige avec son pendule. Nous le fîmes. Il put constater que nous étions parfaitement en mesure de reproduire le même effet sans pour autant faire état de quelconques pouvoirs paranormaux. Notre « prestation » fut d’ailleurs supérieure en efficacité que celle du participant. Il fut filmé pendant sa démonstration. En visionnant l’image, nous lui avons fait observer les micro-mouvements qu’il effectuait inconsciemment et qui faisaient bouger le pendule (dans son cas, pour être franc, il s’agissait plutôt de véritables macro-mouvements, alors que les nôtre étaient quasiment indétectables !) Nous essayâmes de proposer une série de tests qui étaient susceptibles d’éviter que ses mouvements incontrôlables de la main n’interagissent avec le système, mais aucun ne lui agréa. Il affirma que si nous faisions bien tourner nous aussi le pendule grâce à une méthode, lui réussissait cet exploit uniquement grâce à sa faculté spéciale. Que faire ? Il avait sous les yeux la vidéo de sa propre main en train de produire le mouvement de rotation du pendule, et niait l’évidence… Je précise qu’avec les discussions avant et après le test, il nous est apparu que l’individu souffrait à l’évidence d’un déséquilibre psychologique plus que probable. Rien ne justifiait de réunir une équipe pour tester au-delà cet individu. Sinon, à ce stade là, n’importe qui pourrait présenter le prix ! Apokrif, à propos du mage Dessuart : « Dans cette interview, tout en affirmant qu'il possède réellement des pouvoirs, il dénonce les truquages utilisés par certains de ses collègues. » C.G. Et je renvoie les lecteurs au Magicien n°154 pour l’interview du mage qui dit, à propos du french drop : « (…) La pièce tombe dans ma main et après, je la laisse tomber dans la poche de ma veste. (…) La pièce a vraiment disparu, je ne l’ai jamais retrouvée, je la cherche encore. » Et plus loin : « Je m’entraînais avec mon jeu de cartes et une carte est tombée par terre, j’ai raté une passe. Je vois la carte tomber. Je la cherche encore, elle s’est dématérialisée. » Pas de commentaire. Docteur Faust : « (…) les atomes sont constitués de vide» C.G. : La majeure partie de la masse d’un atome est concentrée dans le noyau qui représente 99,97% de sa masse totale. Et pourtant ce noyau occupe seulement un millionième du milliardième du volume total de l’atome. Quant au vide quantique (qui est un autre problème), il faut préciser qu’il n’a pas grand-chose à voir avec le vide proprement dit puisqu’il est plutôt à considérer comme un ensemble de continuums qui chacun contiendrait un nombre infini d’anti-particules. Il n’y a pas grand-chose de plus magique que l’univers quantique dans lequel se produisent de véritables passages de particules au travers de barrières à priori impénétrables. A cette échelle se produisent de véritables disparitions, désintégrations, annihilations… Quant aux scientifiques, ils ont réalisé les rêves des alchimistes (et des magiciens) en provocant des transmutations de matière : ils peuvent créer de l’or. Face aux réussites éblouissantes de la science, les tenant des phénomènes paranormaux ont eux réduit considérablement leurs champs d’actions pour ne « travailler » que sur des domaines impalpables, invérifiables, et indémontrables. Pour ma part, je suis toujours prêt à rencontrer à titre personnel toute personne qui voudrait me faire partager ses certitudes ou son expérience sur l’existence des phénomènes paranormaux. Je vous propose même de venir présenter vos talents au sein de l’association de mentalistes Mindon Mania : vous y serez accueilli avec toute l’écoute dont vous pouvez rêver. Christian GIRARD [ 06. Avril 2003, 09:52: Message édité par : Christian Girard ] -
Plusieurs fois ont été posées sur ce forum des questions relatives aux droits d’auteurs en magie, aux mesures de protection qui existent en ce domaine, ainsi qu’aux moyens susceptibles de permettre de faire des recherches de sources puisqu’à l’évidence il y a un problème d’accès à l’information. Il est temps de mettre un peu en lumière un organisme qui a décidé de travailler sur toutes ces questions (entre autres) : la SIAM, que je me propose de vous faire découvrir au travers de son bulletin ABRAXAS (format A5) réservé aux membres. ABRAXAS n° 0 La Société Internationale des Arts Magiques a été fondée il y a quelques années sous l’impulsion de Daniel Rhod, son président fondateur. Le premier bulletin est paru au quatrième trimestre 2000, avec un tirage de 100 exemplaires. L’éditorial nous annonce: « Répertorier les créations et inventions en magie est une tâche immense et nous savons qu’elle nécessitera de nombreuses années mais il faut l’entreprendre si l’on veut avancer dans ce domaine et faire valoir nos droits ». On y apprend que la S.I.A.M. est parrainée par Jack Lang (alors maire de Blois), et que parmi les premiers membres bienfaiteurs figurent entre autres Carlos Vaquera, Dominique Webb et Georges Proust. Sont tout d’abord définis les statuts. Extrait de l’article 1 : « Cette association a pour objet le regroupement des auteurs, créateurs et praticiens du monde de la magie, de l’illusionnisme et de ses arts annexes, des professions civiles et commerciales qui s’y trouvent rattachées, la promotion du patrimoine de cet art, l’organisation et la défense des intérêts individuels et collectifs, matériels, moraux et artistiques de ses membres ». Extrait de l’article 3 : « Pour être membre actif, il faut être agréé par au moins deux membres du Conseil d’Administration qui statuent souverainement ». Extrait de l’article 4 : Le Conseil d’Administration « peut exclure un membre en cas de manquement grave à l’honneur ou à la probité (…) ». Puis suit une lettre de Carlos Vaquera de laquelle je tire cette courte citation à propos de la SIAM: « Son but est honorable, je dirai même primordial - et elle aurait dû voir le jour plus tôt. Malheureusement, son travail n’est pas aussi simple qu’on pourrait le penser. » Un article de Rhod sur quatre pages définit ensuite les conditions d’utilisation (prix, avantages, limites…) de l’enveloppe SOLEAU qui permet aux créateurs de « préconstituer la preuve de leur création ou invention et de leur attribuer une date certaine » et qui peut « jouer un rôle défensif » en cas de conflit. Suit un extrait de “Nothing Up my Sleeve” (1938), « roman autobiographique du magicien anglais Douglas Beaufort » qui nous propose une version datant de « l’ère victorienne » de la carte au coin déchiré retrouvée dans une cigarette empruntée. Suit un article de treize pages de William (dit Bill) Kalush sur les premiers livres de récréations mathématiques incluant une traduction d’un effet de divination de Léonard de Vinci en personne ! Suit un très intéressant article de treize pages de l’historien Philippe Saint-Laurent sur l’ « historique d’une création », en l’occurrence l’effet plutôt rare de « pénétration transversale à vue » dont l’origine remonte à 1935 avec un changement de couleur de l’étiquette d’un disque par Eric C. Lewis. L’historique détaillé nous fait cheminer ensuite vers les créations du « roi Perce-muraille » (Laurie 1939) et de ses nombreuse variantes, en continuant par Lubor Fiedler’s Revolve-a-way (un jeu de carte traverse un disque), puis l’application d’Angelo Carbone où à la suite d’un éventail, les deux cartes centrales d’un paquet de quatre vont s’intervertir alors que ces quatre cartes sont rivetées ( !), pour enfin terminer par une nouvelle version de l’utilisation du principe de la double fente ( « L’hélice », de Christian Girard, parue dans Imagik n° 30) où une carte passe à vue, lentement et en totalité au travers d’une autre. Suit un article de huit pages datant de 1882 sur les armoires à disparition, par G. Kerlus. Suit un extrait des mémoires de Bachaumont sur « le sieur Pinetti ». Abraxas n° 0 est parsemé de nombreuses illustrations. Vous êtes libre maintenant à la suite du rapide descriptif ci-dessus de juger de la qualité ou pas des thèmes abordés dans ce bulletin… J’ai tenté de donner un aperçu assez précis pour ce numéro zéro, mais je vais essayer d’être un peu plus court pour les six autres et vais donc résumer quelque peu. ABRAXAS N°1 (Mai 2001) -Deux nouveaux membres bienfaiteurs : Philippe Petit (ce funambule qui a entre autres exploits « traversé clandestinement sur son fil l’espace séparant les deux tours du World Trade Center ») et Sylvain Mirouf. -Réponse au membre Armand Porcell sur le problème de la protection des tours publiés dans une revue ou un magazine. -Six pages sur « le brevet » (critères pour être brevetable, avantages, coût, contreparties) par Daniel Rhod. Quelques reproductions de brevets d’invention (par exemple un système d’illusion théâtrale de Buatier de Kolta, avec schémas). -Livre : « les saltimbanques » de Gaston Escudier (« les physiciens de la place publique »). -Historique d’une création : 24 pages sur « Les vases inépuisables » par Philippe Saint-Laurent. ABRAXAS n° 2 (Août 2001) Entièrement constitué de la « reproduction d’un texte rare et ancien », ce numéro est constitué d’une cinquantaine de pages qui sont un « fac-similé sur l’origine des cartes à jouer d’après les Curiosités de l’histoire des arts de P.L. Jacob » datant de 1858. ABRAXAS n° 3 (Octobre 2001) Un numéro axé sur différents procès. -« Le grand procès de la fantasmagorie » par Franch Guillemin -Procès de Robert-Houdin contre l’un de ses employés qui avait divulgué ses secrets et fut condamné à deux ans de prisons. Est reproduit le texte de la cours d’assises. -Le Tribunal correctionnel de Paris statuant sur « une tentative de filouterie » en 1845. -Les attendus étonnants d’un procès portant sur un numéro de transformisme en 1957. - Un document portant sur la protection d’un brevet pour un truc d’illusionnisme par un dépôt légal à la bibliothèque nationale, avec le plan de « La boule obéissante ». -La description de « la carte déchirée et la cigarette » tirée de l’Illusionniste n° 18 de juin 1903. -Suivent deux tours tirés de « Les gais et curieux tours d’escamotage anciens et modernes» : la disparition d’une statuette d’une douzaine de centimètres sous un foulard, puis une version datant de 1922 de la pièce à travers la table à l’aide d’une pièce de monnaie « attachée d’avance à un fil ». ABRAXAS n°4 (Décembre 2001) <img src="http://virtualmagie.com/images/forum/Abraxas4.jpg" alt=" - " /> -L’éditorial mentionne que la SIAM va « bientôt présenter sa banque de données dont chaque membre pourra bénéficier ». -Cinq pages sur le pseudonyme: reconnaissance légale, droit du pseudonyme, etc. -S’ensuit un fac-similé d’une trentaine de pages du « PLUS ANCIEN DOCUMENT EN FRANÇAIS CONTENANT DES TOURS DE MAGIE » (antérieur à l’ouvrage de Prévost paru en 1584) déniché par Daniel Rhod sur la base d’informations que lui avait transmises William Kallush. Je ne résiste pas à l’envie de reproduire le titre de ce document rare et précieux (cependant anonyme, mais imprimé par Jacques Moderne) : « S’ensuyvent receptes bonnes et utiles pour toutes gens mecaniques et aultre gens qui desirent a faire leur prouffit et vivre vertueusement. Item aussi plusieurs gentillesses pour faire en toute bonne compagnie : le tout extraict et experimenté par plusieurs gens sçavans ». -Suit une analyse comparative entre cet ouvrage et le Prévost où figurent des similitudes pour le moins… troublantes. Le tout est accompagné d’un lexique permettant de comprendre le sens de certaines expressions (Poudre d’Oribus, Habladour, et autres Gladivores…). ABRAXAS n° 5 (Mai 2002) -L’éditorial précise que la base de données SIAM a été présentée lors de la dernière assemblée générale. -Une dizaine de pages sur les contrats d’édition (par Daniel Rhod) : étendue de la cession, droits dérivées, limites, révisions de contrats, etc. -Tout le reste du bulletin est consacré à un long, détaillé et toujours intéressant historique de Philippe Saint-Laurent sur « La bille à travers la plaque de verre ». ABRAXAS n°6 (Août 2002) -L’éditorial nous apprend que « différentes actions suite à des infractions au droit d’auteur ont été entreprises par la SIAM à la demande de certains de nos membres avec des résultats efficaces ». -La soixantaine de pages du bulletin est un fac-similé du « Supplément à la sorcellerie ancienne et moderne expliquée ou cours complet de prestidigitation » par Jean Nicolas PONSIN, ouvrage qui n’avait pas été réédité depuis 1859 (contrairement à sa « Nouvelle Magie Blanche Dévoilée ») ! ABRAXAS n°7 (Novembre 2002) <img src="http://virtualmagie.com/images/forum/Abraxas7.jpg" alt=" - " /> Ce numéro contient un compte-rendu de différentes interventions de la SIAM afin de défendre les droits d’auteurs. Exemples : -Intervention auprès du magazine « Les clefs de la magie pour atteinte au droit moral des auteurs ». -Intervention à la demande de David Stone auprès du site Web Pierremagie « qui diffusait en libre accès un certains nombre de ses tours (…) tous les éléments litigieux ont été retirés et remplacés par une publicité dirigeant (…) les internautes sur (le site) de David Stone ». -Intervention à la demande de Jean Pierre Vallarino à propos d’un problème concernant le tour Bandwich et le DVD Champagne. -« Une affaire en cours concernant Michel Weber à propos de la revue Exortisma, Encyclopédie du mentalisme, tours vendus sur Internet, site Internet ». -Liste de plus d’une demi-centaine de membres de la SIAM, pour la plupart des individualités connues du milieu magique (dont plusieurs sont déjà intervenues sur VIRTUALMAGIE !). -Mise en lumière du travail de Martin Breese qui compile des ouvrages magiques et les rend disponible en DVD. -L’historique du « Change à la pichenette » sur une quinzaine de pages, par Rhod. On connaît en général la version de Marlo parue en 1977 (« Snap Change »), mais l’historique nous conduit dans un passionnant voyage dans le temps qui nous fait revenir au moins jusqu’en 1905 ! -Suit un fac-similé d’un texte tiré de « Paris qui s’efface » et qui traite du décapité parlant (et où se trouve par ailleurs une citation du Don Quichotte sur ce thème, avec une explication). Vous avez maintenant un aperçu assez complet de ce qu’est ABRAXAS. Et à propos de la SIAM, j’ajoute que parmi les membres bienfaiteurs figurent, en plus de ceux déjà mentionnés plus haut, Christian Fechner et François Montmirel. Les membres fondateurs de la SIAM sont Philippe Billot (Trésorier), Philippe Saint-Laurent (Secrétaire Archiviste), Daniel Rhod (Président) et Laurent Vadel (Secrétaire Général). Restent les membres « actifs » qui se distinguent par le fait qu’ils ont réalisé une création ou une production quelconque dans le domaine magique (publication de descriptions d’effets originaux, commercialisation de tours…) et les membres « usagers » (qui font appel à la SIAM uniquement pour une recherche de source par exemple…) Si vous avez besoin de renseignements ou si vous désirez devenir membre de la SIAM (ne serait-ce que pour recevoir le bulletin !…), écrivez au secrétaire général : Monsieur Laurent Vadel 12 rue de la Malmaison 95 500 Gonesse En espérant que cet article aura répondu en partie aux interrogations de plusieurs d’entre vous. Christian GIRARD
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Circulaire dénonçant des Réunions
Christian GIRARD a répondu à un sujet de Gérard MERCIER dans Forum Général
E t Yves Carbonnier me précise que son club est déjà « loi 1901 ». Ce qui est le cas également des « amis de la magie », il me semble. Fin du dix-huitième (!) message sur ce passionnant sujet ! … CG -
Circulaire dénonçant des Réunions
Christian GIRARD a répondu à un sujet de Gérard MERCIER dans Forum Général
Soyons sérieux ! J’ai participé à tous ces clubs, et je fréquente certains d’entre eux depuis des années. Aucun n’est mis en cause, d’aucune façon ! Bien au contraire, ils ne sont mentionnés que dans le but de les mettre en garde face aux problèmes que soulèvent les « dépôts de statuts » pour devenir une association loi 1901… La partie du document « incriminée » se trouve dans le « rapport moral » du président du CFI. Je pense qu’il soulève par contre d’autres questions sur lesquelles il risque d’y avoir débat… Christian GIRARD -
Mikaël Stutzinger Coeur souscription
Christian GIRARD a répondu à un sujet de Pierre RIEU dans Forum Général
Pour les anxieux : « Cœur » de Mickaël Stutzinger est enfin arrivé ce matin dans les boîtes aux lettres ! Au premier coup d’œil, je constate qu’il n’y a pas moins de 4 pages de sources, en majorité proposées dans des références de livres en français, le « Cours de cartomagie moderne » de Robberto Giobbi et « Techno Cartes » de Daniel Rhod figurant en tête des ouvrages à consulter. Félicitation pour cet effort de donner un maximum de références accessibles. Les souscripteurs ont droit à une pochette contenant de quoi se fabriquer les cartes spéciales permettant d’effectuer « Credit-Card Sandwich » (notamment des autocollants à appliquer sur des cartes à face blanche). Je constate avec plaisir que cette fois-ci, Bébel n’a pas été oublié comme source d’inspiration dans l’avant-propos : « Ma rencontre avec Bébel fut elle aussi un moment fort à mes débuts ». Sont cités les autres magiciens qui ont influencé Mickaël jusqu’à son professeur de musique dans ses années de collège qui lui avait alors prêté la série des Payot ! Chaque titre de tour a été photomonté de façon assez sympa. Connaissant le cartomane, je pense qu’on peut acheter le bouquin en toute confiance. Christian GIRARD P.S. : Un petit coucou personnel à Ivan Laplaud qui a écrit ce deuxième tome (tout comme le précédent d’ailleurs), et c’est un gros boulot ! -
L’évolution que prend ce thread est révélatrice de ce qu’il soulève à la base: quels que soient le ton, la forme, ou l’objectif d’une intervention, celle-ci peut être dirigée dans des voies complètement différentes de celles qu’elle avait pour objectif de traiter. UNE SEULE phrase lapidaire peut dénaturer le message originel. Et à sa suite, les nouveaux intervenants oublient de recadrer leurs messages par rapport au « Nouveau Sujet » mais répliquent en tac au tac aux seuls derniers messages de façon relativement pulsionnelle… et on s’éloigne peu à peu du sujet. Pour autant que je puisse le constater, la nature de mon intervention traite uniquement du FORUM de Virtualmagie, de son contenu, de la forme que peuvent prendre les interventions et des dérapages que peuvent entraîner celles qui sont trop orientées. Je ne connaissais pas ce forum avant que Thomas ne me propose d’y participer. Il m’a parlé de sa volonté d’en faire un forum de qualité croissante, mais qu’il était très dépendant de la nature même des échanges qui s’y pratiquaient, notamment du fait qu’il peut y avoir un véritable « phagocytage » du site (organisé de façon consciente ou pas) par un groupe donné (quel qu’il soit). En gros, ce site peut toujours devenir un outil de propagande instillant une pensée unique si la diversité des opinions n’est pas représentée. J’ai pu constater qu’effectivement, il y avait à mon sens certaines « déviances » préjudiciables mais que dans sa globalité, VIRTUALMAGIE est un merveilleux outil pour les magiciens. En noircissant le trait (c’est exactement l’une des particularités de la forme pamphlétaire), j’ai tenté aussi (mais pas seulement) de montrer ce à quoi nous avons tous intérêt à échapper, spécialement si nous voulons éviter la fuite des contributeurs constructifs. Thomas THIEBAUT remplit formidablement son rôle de webmaster et je crois qu’il a compris que nombreux sont ceux qui sont avec lui pour le soutenir dans le but de continuer à faire de ce forum la référence en la matière sur le web francophone : « Ne vous demandez pas ce que le forum/Thomas/VM peut faire pour vous mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour lui ! » A méditer d’urgence, certains ayant déjà compris ce que Virtualmagie pouvait faire… pour eux ! En définitive, ce qui est fascinant avec ce forum, c’est que justement s’y croisent des courants souvent en opposition pour différentes raisons (parfois superficielles, mais pas toujours) et que, malgré les risques de frottements qui existent (et se produisent), ces univers différents et parfois antagonistes cohabitent en s’observant de loin. A mon goût, même si ce forum est complètement ouvert, il y a quelques niches de sensibilités différentes à combler et j’aimerais que beaucoup d’absents (qui n’ont pas toujours tort, non non !) fassent le pas d’au moins une intervention ponctuelle sur ce forum (et je ne pense à personne en particulier). Gardons espoir. Je me dois de réagir individuellement à chacun des intervenants ci-dessus, mais tout d’abord, en rappelant que j’ai volontairement essayé d’être le plus périphérique possible, ce qui fait qu’il est hors de mon propos d’impliquer qui que ce soit dans mes réflexions: de la même manière que l’on affirme souvent que « la magie se passe uniquement dans la tête des gens », il en est de même pour tous les autres mécanismes d’associations d’idées, et qu’ainsi les liens entre ce que j’ai écrit et des faits (avérés ou pas mais qui ont pu sembler comme des évidences pour certains à la lecture de mon « pamphlet ») ne sont le reflet que de leurs seules « images et connaissances intérieures » (tiens ! Je me surprends à parler comme Fred Darevil tout à coup). Ceux qui ont cru reconnaître des visages connus ou des situations vécues en lisant certains des points les plus « noirs » de mes propos devraient juste se demander pourquoi « en eux » existent de telles associations, qu’ils aient été en contradiction ou en accord avec elles ou pas, tout en espérant que d’autres encore n’y aient pas « carrément » trouvé le reflet d’eux-mêmes, ce qui me paraîtrait grave pour le coup… Je n’ai pas de mot pour qualifier le malaise que j’ai éprouvé lorsque Gérard Bakner a du s’expliquer sur ce forum en nous donnant des éléments de sa vie privée concernant son état de santé et celui de sa fille. Je ne sais pas ce qui avait motivé l’instigateur anonyme de cette attaque contre Bakner, mais je sais que les limites sont plus que dépassées dès lors que l’on commence à s’attaquer aux particularités physiques des individus (et que dire d’un handicap !). Thomas a rempli son rôle de modérateur avec perfection en éliminant les messages incriminés (rendant du même coup un peu plus difficile la lecture des messages, mais bon, c’est un moindre mal). Heureusement, Bakner n’a pas tourné le dos, aussi soutenons-le, lui qui semble décidé à nous proposer des sujets de débats intéressants. Je le cite à propos du passionnant « fil » Magie pour Enfants : « Ravi de lire des messages aussi intéressants que ceux d'Art Gaël, de Paul Maz et de Peter DIN ». Il se trouve que les magiciens en question sont de ceux dont la lecture m’apporte très souvent le plus de plaisir sur ce forum. Avec eux et quelques autres, je constate qu’il est possible de mêler l’information de pointe avec les envolées poétiques, l’humour avec le débat, la qualité avec l’humilité… Je trouve également particulièrement intéressant la direction qu’apporte un sujet comme celui de SophieK. En revanche, certains sujets ont trop vite disparu dans les profondeurs du forum, par exemple celui de Jacques Bouty sur la magie impromptue à une table de restaurant et sans matériel qui certainement méritait d’être exploré plus à fond. Mais je pense que pour qu’il puisse continuer, il faut tenir son sujet à bout de bras et le relancer car sinon il s’éteint de lui-même (donc, Jacques, au boulot !). Cette remarque sur les débats qui s’éteignent trop tôt me semble valable d’ailleurs pour quasiment la majorité des débats. Je suis pour les sujets qui durent, s’enrichissent, et deviennent par la multiplicité des réactions qu’ils suscitent une source d’inspiration et de réflexion. Pour les réponses individuelles : Profmago : « Si on retourne certains magiciens la tête en bas, on voit apparaître un gourou... » Votre remarque prend un sens tout particulier quand on sait que j’ai travaillé sur l’utilisation de cartes à figures réversibles, c'est-à-dire justement des images qui, lorsqu’on les oriente « tête en bas », présentent justement une autre figure! Le saviez-vous ? Ceci dit, je vous laisse libre de votre interprétation et de vos associations d’idées… Husky : -« Si ce forum dégageait trop tous ces sentiments et agissements négatifs précités, il ne m'intéresserait plus du tout ». CG : On est tout à fait d’accord ! D’ailleurs il n’y aurait plus personne sur un tel forum ! Mais à trop brosser dans le sens du poil, on peut provoquer aussi, de façon plus subtile, une désinformation tout aussi préjudiciable, non ? -« Je suis surpris de voir Christian Girard toujours si cordial et n'apportant que des messages emplis d'importantes et intéressantes contributions, faire "cet appel" aux dénonciations des coups bas. » CG : Je vous remercie de l’attention que vous portez à mes contributions. Vous aurez donc compris que je ne fais pas d’«appel aux dénonciations des coups bas», mais il y a des situations qui ne peuvent se régler « dans la vie privée autour d'un verre amical » comme vous dites mais, hélas, qu’au tribunal. Et pour ce qui concerne la magie, je pense que tout nouveau venu devrait pouvoir accéder aux informations qui pourraient l’aider à s’orienter sans risque sur le « marché ». Exemple (j’ai bien dis « EXEMPLE », que personne ne me fasse dire quelque chose que je n’ai pas dit) : si un marchand était connu pour avoir effectué un certain nombre de malversations à l’encontre de magiciens, auteurs ou autres, il serait JUSTE (à moins de prendre délibérément la défense d’un spoliateur aux dépens de probables futures victimes) que la communauté magique soit mise au courant. Vous ne trouvez pas ? Et de la même façon, si un marchand fait son travail de façon honnête, il est bon que cela se sache et qu’il en tire des retombées d’images positives. C’est aussi simple et évident que cela. William Eston : « On juge avec ce que l'on connaît et ses expériences ce qui explique les différences. » CG : Il est bon aussi de profiter de l’expérience des autres : c’est un peu l’objectif du forum. Il existe de très nombreuses expériences qu’il est préférable d’éviter, d’où l’intérêt d’éventuelles mises en garde. W.E. : «Un forum hyper strict avec des postes de 3 pages par réponse est aussi difficile sur le net.» CG : C’est exact, mais la qualité du forum de Virtualmagie ne repose pas QUE sur les sujets s’étirant sur trois pages. Parfois, une intervention en deux lignes peut suffire alors que certains sujets méritent une place plus large. Ce qui est bien, c’est qu’il y a de la place pour des développements de tout type, longs ou courts. Un véritable espace démocratique, non ? M@tthieu D : On n’en reviendrait pas à Don Quichotte? La jalousie créerait-elle des moulins? ». CG : On peut considérer la lutte de Don Quichotte contre les moulins à vent non pas comme une allégorie de la bêtise mais comme celle de la quête de l’inaccessible, qui se rapproche plus pour le coup de la démarche artistique (quelque peu utopiste mais néanmoins intrinsèquement riche par elle-même). J’ai trouvé le courage il y a de nombreuses années de m’attaquer à la lecture de ce monument de la littérature (un pavé de plus de 1000 pages dans la traduction que je possède), et je dois avouer que la lecture en parallèle des écrits de Marthe Robert (également spécialiste et traductrice de Kafka) m’a permis de ne pas trop passer à côté de la plaque sur ce bouquin. Ce qui est drôle, c’est que le livre de Marthe Robert traitant explicitement du Don Quichotte de Cervantès porte le titre de « L’ancien et le nouveau » ; moi qui parlait en ouverture de « sujets se définissant rarement dans un cadre de stricte dichotomie où il y aurait les bons d’un côté et les mauvais de l’autre, les ANCIENS contre les MODERNES… » ! Je cite Marthe Robert : «L’entreprise audacieuse, révolutionnaire s’il en fut, par quoi le livre et la vie subissent la plus dure épreuve qu’il leur soit donné de connaître – celle qu’ils s’infligent l’un par l’autre -, on l’a tenté souvent depuis trois siècles. Elle est recommencée chaque fois qu’un écrivain moderne, se souvenant de sa véritable origine, accepte d’obéir à sa vocation donquichottesque ». Et pour ce qui est de la jalousie, c’est un argument facile (faute de mieux) souvent utilisé pour écarter les contradicteurs. On a parlé de l’ego surdimensionné des magiciens. Je confirme que c’est le cas, et cet ego surdimensionné ne laisse ainsi aucune place à la jalousie pour s’exprimer. Étonnamment, la jalousie est l’un des sentiments que je n’ai JAMAIS vu s’exprimer chez les magiciens ! Didier Chantôme : « (…) un forum se distingue par la qualité de ses interventions, et sur ce point beaucoup reste à faire... » CG : Je crois que Thomas ne demande que ça. Et certainement la majorité des lecteurs de VM. J’aime ce site, et son forum qui se distingue quand même nettement de certains autres vraiment puérils. Je tiens comme d’autres à ce qu’il perdure et s’améliore encore… Thomas Thiebaut : « Il ne tient qu'à chacun de nous de rendre ce forum plus intéressant et communautaire (... et je trouve que ces derniers temps, nous en prenons le chemin !) » CG : Rien à rajouter ! Mimosa : « Excusez l’intrusion d’un malheureux moldu dans votre communauté de sorciers. » CG : Mimosa, président du cercle français de l’illusion, fait partie de ces gens sur qui pèse l’épée de Damoclès d’un procès en diffamation. Il n’y a que lui qui pourrait nous en dire plus, mais peut-être est-ce trop prématuré. En tous cas, il garde son sens de l’humour… malgré le procès gagné puis finalement perdu par son club qui a dépensé une somme conséquente dans cette histoire. Mais peut-être qu’il s’agit encore d’un sujet dont PERSONNE ne tient à parler ? Mimosa : « Le premier parle d’un escroc (« vache déguisée en fleur »)… » CG : Heu, non, je n’ai pas dis ça ! Je me cite : « Dans un monde où les escrocs sont souvent « de jolies vaches déguisées en fleurs »… Il s’agit d’une réflexion d’ordre général sur le monde, et ce n’est que plus loin que je parle du « microcosme du milieu magique », en d’autres termes. Mais passons… Alx : « Je ne suis pas sûr qu'une personne en particulier ait été visée dans ce thread ». CG : Bien vu. Mais quand vous dites que les contributions de mimosa ne s’élèvent qu’à 5, je crois qu’il y a une petite erreur : il ne s’agit (dans son profil) que de ses interventions les plus récentes. Experliamus à vous aussi. Domi : «J'ai du mal à croire qu'un seule intervention sur le présent forum puisse valoir une assignation devant un tribunal, cela ne semble pas très sérieux ». CG : Tout dépend de la nature et du contenu de l’intervention. Mais si une simple intervention en soit ne représente pas un danger énorme prise isolément, elle peut être utilisée comme élément à charge dans un dossier annexe. Ceux qui ont déjà eu affaire avec la justice évitent de donner prise à une « attaque » en évitant toute intervention écrite, et ne s’expriment donc que de façon orale, puisque seuls « les écrits restent ». Domi : « Or donc, pour avoir critiqué parfois certains tours en vente dans le commerce sur le présent forum serais-je donc aussi susceptible de tomber sous le coup de la loi ? » CG : Effectivement, qui sait si vos interventions ne se retourneront pas un jour contre vous ? Imaginons que vous ayez un jour un différent avec l’éditeur, le « marchand du truc », ou l’auteur du tour. Il y aurait là (malheureusement pour vous) un élément que pourrait utiliser les avocats de la partie adverse pour monter un dossier contre vous. Vous seriez surpris de voir la teneur de certaines pièces de dossiers… Et pour terminer, où trouver un lieu d’accueil, un espace d’expression, pour un thread comme celui-ci, si ce n’est sur le forum de Virtualmagie ? Merci Thomas ! Christian GIRARD
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Le forum de Virtualmagie offre aux internautes une vision extrêmement parcellaire de certains pans de la magie. S’exprimant avec des œillères d’une taille impressionnante, des magiciens (par ailleurs dans la plupart des cas forts sympathiques) évacuent dans leurs interventions des aspects importants de la réalité du milieu magique, ce qui contribue à créer pour le coup une illusion supplémentaire: celle de donner de la magie l’image d’une corporation de passionnés naïfs qui ne seraient motivés que par des pulsions purement artistiques. Balayés, les dures réalités du business, les mensonges, les tromperies, les guerres de pouvoir, les haines intestines, les manipulations (mentales, celle-là !), les petits secrets, les copinages, les faux-semblants, les trahisons, les arnaques, les dissimulations, les croche-pieds, les coups bas, les escroqueries, les perversions… L’omerta qui règne sur certains sujets est déplorable, mais se justifie par le fait que pèse sur toute intervention la menace d’un procès en diffamation: cette menace a comme avantage de ne pas voir se multiplier des messages incendiaires qui n’auraient comme objectif que de faire le mal et d’attaquer souvent sans argumentation étayée les individus pour ce qu’ils sont, et non pour ce qu’ils font. Cela entraîne un travers regrettable qui est que des interventions parfois foisonnantes tendent à défendre des causes pas toujours très justes, alors que les contestataires éventuels sont muselés. On obtient ainsi des sujets d’une partialité totale, dont le caractère déséquilibré risque d’entraîner les plus jeunes, les plus fragiles, les plus manipulables, dans des situations pour le moins dangereuses et contre lesquelles personne ne les aura mis en garde. En conséquence, il faut garder à l’esprit que toute opinion exprimée sur ce forum n’est pas forcément fidèle à celle d’un grand nombre de magiciens, ne représente pas non plus ce que pense la majorité des VMistes, ne reflète pas complètement la pensée de l’intervenant lui-même qui, par exemple à cause des liens d’amitié ( ?) qui le lient à untel ou untel, décide de mettre en avant une seule des facettes d’un problème (ou d’un individu) au détriment des autres qui pourtant pourraient révéler des éléments allant dans une direction complètement opposée à celle qui est (souvent succinctement) exprimée. Par l’accumulation de telles interventions, on obtient un effet amplificateur assez pervers où les contrevérités les plus manifestes s’expriment parfois avec plus de force que des faits pourtant bien établis. Comme dans la vie… Les magiciens font prendre à leurs publics des vessies pour des lanternes; ne doutez pas alors de la capacité de certains à illusionner autrui jusqu’en dehors du cadre de leurs représentations. Ne soyez pas trop dupes de leurs méthodes consistant à vous manœuvrer malgré vous: vous auriez tort de ne pas leur accorder ce pouvoir là ! Et quand vous vous engagez dans des prises de position souvent mus par un réel souci de justice, de défense de l’art ou d’éventuelles valeurs « morales », méfiez vous du manque d’informations que vous avez INÉVITABLEMENT sur de nombreux aspects de sujets se définissant rarement dans un cadre de stricte dichotomie où il y aurait les bons d’un côté et les mauvais de l’autre, les anciens contre les modernes, les justes contre les menteurs… Dans un monde où les escrocs sont souvent « de jolies vaches déguisées en fleurs », les victimes ne sont pas toujours celles que l’on croit. Et dans le microcosme du milieu magique où tout le monde « se tient » pour des raisons économiques et stratégiques évidentes (évidentes ? Quoique…), la mauvaise foi et la langue de bois sont deux choses assez bien partagées… Rappelons que la qualité du forum de Virtualmagie dépend non pas de la qualité des intervenants, mais de la qualité des interventions. Pourtant, si cette affirmation n’avait pas quelque chose de surréaliste, j’aurais envie de dire: le silence de certains magiciens me semble parfois plus éloquent que la prise de parole de certains autres. Christian GIRARD
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[Lecture] Encyclopédie de Martin GARDNER tome 2
Christian GIRARD a répondu à un sujet de Arnaud ROGER dans Forum Général
J’avais bien évidemment envoyé une copie de mon message à l’adresse électronique de Passe-Passe. J’ai reçu très rapidement la réponse ci-après que Chris Blair m’a autorisé à reproduire sur le forum de Virtualmagie. Avec nos remerciements. Je rectifie à sa demande le prénom de monsieur Blair qui est Chris et non pas Christian, (le tome 1 de l’encyclopédie donnait même « Chris Assheton-Blair » pour être encore plus complet) : avec mes excuses pour avoir écorché son prénom. Les souscripteurs trouveront dans le texte suivant certains éléments susceptibles de les rassurer (j’espère) en souhaitant qu’ils prennent leur mal en patience car il ne faut pas attendre de parution d’ici l’hiver prochain au mieux. La réponse de Chris Blair est de nature à laisser espérer que cette aventure éditoriale a des chances de trouver un dénouement positif pour tous. Encore merci à lui d’avoir consacré un peu de son temps à apporter une réponse bien légitime aux souscripteurs ainsi qu’aux potentiels futurs acheteurs de ce tome II. CHRISTIAN GIRARD « Cher Mr Girard, (…) A ce jour, les droits sur les tomes 1 et 2 du Magie Impromptue m'appartiennent. La traduction pour le tome 2 est finie, mais actuellement il n'y a pas de mise en page, et Francois Montmirel n'a toujours pas transmit à Passe Passe ladite traduction. Dans le but de satisfaire ses anciens clients, Francois Montmirel est en train de négocier avec Passe Passe pour faire la mise en page du tome 2 contre une certaine quantité de livres imprimés lors de l'impression finale. Néanmoins l'impression éventuelle du tome 2 a un coût très élevé et donc sera faite quand nous aurons le budget pour le faire. Nous ne pouvons malheureusement pas dire combien de temps cela va prendre avant d'avoir une maquette complète du livre, mais j'estime que si Francois Montmirel n'est pas trop gourmand pour les frais de mise en page et que nous avons assez d'argent pour l'impression, cela ne sera pas avant l'hiver 2003. Passe Passe n'a pas de détails des clients de Joker deluxe qui ont commandé le tome 2. Si éventuellement les négociations avec Francois Montmirel n'aboutissent pas, cela serait peut-être une bonne idée que ces gens me contactent ( uniquement pas email SVP) avec la mention « Tome 2 » dans l'objet du email. Je ne leur promets rien à part une remise éventuelle sur le deuxième tome. Pour comprendre plus facilement la position de Passe Passe aujourd'hui dans cette affaire, je tiens a vous dire que pour les droits et l'impression du 1er livre, nous avons dépensé plus de 27 000 euros. En revanche, nous avons cédé à Joker Deluxe environ 500 tome1carrément au prix de l'impression. Cela signifie que c'est bien Joker Deluxe qui a profité de ce livre, car il a reçu 17000 euros de Passe Passe, en plus de tout le bénéfice des ventes du 1ere livre et des souscriptions du 2eme. Passe Passe n'a récupéré que 11750 euros de chiffre d'affaire concernant cette édition. Alors nous sommes peu disposés à dépenser plus sur le deuxième tome en sachant que nous avons déjà perdu plus de 15000 euros (Oui ça fait dans les 100 000 FF) ! Merci de votre compréhension Salutations Distinguées Chris Blair DG Passe Passe » -
[Lecture] Encyclopédie de Martin GARDNER tome 2
Christian GIRARD a répondu à un sujet de Arnaud ROGER dans Forum Général
-Passe Passe 66 rue de Hermel 75018 Paris -Tél: 01 42 58 02 58 -Fax: 01 42 64 00 14 -ou encore cette adresse électronique: [email protected] -
[Lecture] Encyclopédie de Martin GARDNER tome 2
Christian GIRARD a répondu à un sujet de Arnaud ROGER dans Forum Général
J’étais hier en visite dans le show-room de « Passe Passe » (je rappelle que le tome 1 du livre de Gardner est sorti, je cite d’après la couverture, aux « Editions Passe Passe en collaboration avec Joker Deluxe ») et j’ai demandé des renseignements sur ce fameux tome II dont il est question sur ce thread. AUCUNE des personnes présentes n’a pu me donner le MOINDRE renseignement à ce sujet !!! Il serait bon, pour des raisons de bonne communication avec sa clientèle, que Christian Blair fondateur et DG de « Passe Passe », intervienne pour nous donner quelques précisions. Le tome I (toujours en vente) est « copyright Passe Passe », et la publicité présente sur leur somptueux catalogue en couleur nous donne comme seule référence « Editions Passe Passe », Joker Deluxe étant complètement occulté... Ainsi, les souscripteurs sont en droit de supposer que Passe Passe a bien une responsabilité dans le fait que le tome II ne soit pour l’instant que virtuel (contrairement à l’argent qui a été dépensé en toute confiance par les souscripteurs). Et si ce n’est une responsabilité « entière » (on se doute évidemment que la liquidation de Joker Deluxe y est pour quelque chose), Christian Blair a tout au moins un DEVOIR D’INFORMATION. L’«Encyclopédie de la magie impromptue » est à mon sens une sorte de monument. D’abord parce que TOUT ce que fait Martin Gardner (que cela concerne la magie ou la vulgarisation de principes mathématiques) est d’un grand intérêt, mais aussi parce que ce bouquin contient une somme d’« apparentes » petites choses qui mises entre les mains de créateurs curieux vont se révéler être de vrais bijoux. Je dois avouer que chaque fois que je le feuillette, ce recueil d’idées provoque en moi des stimulations que peu d’ouvrages a priori plus savants ne m’ont jamais procuré, et j’ai d’ailleurs toujours l’impression de le lire pour la première fois tant les merveilles qu’il contient semblent s’y révéler de façons différentes à chaque nouvelle lecture… Les souscriptions ont souvent du bon, en plus d’une réduction par rapport au prix vente pratiqué après impression. Dans le cas du tome 1, les souscripteurs ont eu droit à un supplément inclus dans le livre qui s’intitule « La numérologie du Dr Matrix ». Il s’agit vraiment plus que d’un simple bonus puisque c’est près d’une quarantaine de pages véritablement passionnantes et troublantes qui ont été rajoutées, constituant un véritable livre dans le livre et en tous cas un document indispensable tant pour les amoureux francophones de Gardner que pour les mentalistes où les membres du cercle zététique. François Montmirel a fait pendant plusieurs années un travail d’éditeur remarquable en France, et je pense que personne n’a jamais vraiment témoigné sur Virtualmagie de la perte considérable que représente la disparition de Joker Deluxe sur la scène magique française. La société Joker Deluxe a déposé le bilan, mais François peut être fier du travail accompli durant ces quelques années où il a su hisser le chiffre d’affaire de son entreprise au deuxième rang du marché français (juste derrière MAGIX) et surtout fournir au patrimoine magique des vidéogrammes de certains des plus grands magiciens contemporains, des livres indispensables et une revue magnifique qui feront date. Dans mon cas, je l’accompagne de toute ma sympathie pour la situation dans laquelle il se trouve actuellement. L’encyclopédie de la magie impromptue avait, dans sa version française, bénéficié de la force de travail de Montmirel qui ne s’était pas contenté d’éditer une simple traduction de la version originale, mais avait véritablement effectué une refonte complète du bouquin, ajoutant des photos lorsqu’il le fallait, mettant un titre au dessus de chaque effet présenté (ce qui donnait une meilleure lisibilité ), le tout accompagné de logos permettant de situer les tours dans différentes catégories (magie, gag, pari, énigme et curiosité). La version française est largement supérieure à l’édition originale parce que plus claire, plus attrayante, mieux mise en forme… Un seul reproche à mon sens : l’élimination de près de 20% des tours originaux (car parfois reposant sur des jeux de mots intraduisibles) qui peut donner comme un sentiment d’incomplétude aux jusqu’au-boutistes. Félicitations au passage à Alain Midan pour son énorme travail puisque c’est lui qui a assuré la totalité de la traduction de l’encyclopédie. Bref, il serait vraiment désolant de ne pas pouvoir bénéficier du volume 2 de cet ouvrage tant il est riche dans des domaines extrêmement variés de la magie. J’ai moi aussi reçu un papier indiquant que les engagements auprès des souscripteurs seraient honorés, mais peut-être qu’un petit mot de Christian Blair (Directeur Général de Passe Passe) sur ce forum, tout en constituant une bonne démarche commerciale, témoignerait tout au moins d’un geste sympathique auprès des confrères. Christian GIRARD [ 04 Mars 2003, 08:48: Message édité par : Christian Girard ] -
[Technique] Mémoire Surhumaine
Christian GIRARD a répondu à un sujet de Alexander White dans Forum Général
Bonjour Domino Quand on connaît les systèmes mnémotechniques, mémoriser 100 mots n’est vraiment pas plus difficile que d’en mémoriser 20. Ce qui demande du travail, c’est de créer les casiers mentaux dans lesquels stocker les informations. Le nombre d’informations stockables n’est ainsi limité que par le nombre (et la qualité) des casiers que l’on aura « construits » dans son cerveau. Le plus difficile sera de rendre le résultat ludique pour un public, et c’est cela qui demande le plus de travail ! Il me semble indispensable de commander chez L&L Publishing, « Harry Lorayne volume 10 », car ce DVD contient, outre une dizaine de tours de cartes, un show d’une heure de Lorayne exclusivement centré sur des effets de mémoire. En gros, Lorayne connaît le nom de tous les spectateurs de la salle, répond à la demande sur la population des grandes villes américaines, décrit le contenu de nombreuses pages de magazines distribuées dans la salle, y compris le numéro de téléphone de certaines sociétés qui y figurent, continuant parfois sa description sur la page suivante qui est entre les mains d’un autre spectateur à l’autre bout de la salle… Le plus drôle, c’est que Lorayne s’adresse nominativement à chaque spectateur intervenant pendant le spectacle ! Lorayne explique également la base des principes de mnémotechnie qu’il utilise, entraînant le public à réaliser lui aussi un numéro de mémoire… Ce qui est intéressant, c’est qu’il a réussi à monter un show complet avec ce thème, et voir comment il l’exploite pour créer des tensions, du suspens, de l’interactivité (Lorayne est très bavard), de l’émotion, est très enrichissant si l’on veut monter un numéro sur ce sujet difficile à faire vivre. Il finit par la création d’un carré magique instantané qui, s’il ne repose pas vraiment sur de la mémoire, est une démonstration de (pseudo) capacité au calcul mathématique qui démontre comment on peut magnifier par le jeu d’acteur ce qui pourrait n’être qu’un simple casse-tête. Ce n’est pas tant sa capacité de mémoriser qui est fascinante, mais la façon qu’il a de la mettre en scène. Christian GIRARD -
Hello. Je viens de recevoir le courriel ci-dessous avec un lien qui, s'il n'a pas un rapport direct avec la magie, devrait en séduire plus d'un. Vous pourrez également en montant d'un niveau dans le site accéder à d'autres images du même type dans la rubrique "STUFF". Christian GIRARD "Salut à tous ! Ci-dessous une expérience particulièrement intéressante. Lisez attentivement ce texte et ensuite, concentrez-vous bien sur la photo que vous ouvrirez avec le lien en bas de page. C'est étonnant !!! Apparemment les propriétaires de cette maison voyaient des images et entendaient des voix depuis un moment. Ils ont fait des recherches et ont constaté qu'une dame dans le passé avait vécu dans la maison et perdu son mari pendant la guerre civile. La légende indique qu'elle avait l'habitude de s'asseoir à la table et de regarder par la fenêtre vers les champs dans l'attente du retour de son bien-aimé. Il n'est jamais rentré. Ainsi, ils disent qu'elle est toujours là à l'attendre. Ils ont pris cette photo et prétendent que c'est elle que l'on voit. C'est dingue et plutôt effrayant, mais seulement une fois que vous trouverez le fantôme dans l'image. Cela m'a pris quelques secondes pour le trouver, mais ensuite c'est flagrant. Comme une de ces illusions d'optique. Pour vous faire gagner du temps, concentrez-vous autour de la table. Mieux vaut ne pas fixer un point. Regardez plutôt autour de la table et vers la fenêtre. Cliquez sur le lien ci-dessous pour l'image. Il vaut mieux l'agrandir. Pour un meilleur effet, il faut monter un peu le son, car c'est faible, mais le léger murmure que vous entendrez est ce qui a attiré l'attention du photographe." http://home.attbi.com/~n9ivo/whatswrong.swf
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Bonjour David Une bonne méthode de recherche consiste à raisonner par la fin, car élargir à partir d’une base de quelques lettres en espérant aboutir petit à petit à un mot en treize risque de t’entraîner sur de nombreuses voies sans issue. Commence par faire une liste la plus exhaustive possible de mots de 13 lettres que tu peux trouver (certains livres sur les mots croisés ou le scrabble classent les mots par nombre de lettres, ça aide ! Mais je n’ai pas de référence à te proposer). Puis fais une sélection de tous les mots qui semblent le plus porteurs d’une éventuelle anagramme progressive (un nombre considérable de WW X Y ou Z peut gêner, il me semble…quoique !). Ensuite, le plus pratique (et le plus ludique) est d’utiliser les lettres d’un jeu de scrabble pour rechercher par tâtonnement une solution qui te sera propre. Christian GIRARD
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Juan Tamariz présente en conférences son fameux graphique avec une courbe décrivant le type d’évolution que doit suivre une bonne routine magique bien construite, commençant au point zéro d’une base orthonormée et montant plus ou moins progressivement pour aboutir au climax, le sommet de la courbe. Je brosse à grands traits car c’est bien plus subtil que ça, plus nuancé, plus ponctué, mais l’idée générale est de toujours se poser la question de « comment rendre cette courbe encore plus ascendante, comment faire en sorte que le point culminant de cette courbe, l’apothéose, soit encore plus haut. » En bref, comment rendre l’effet plus fort. Et il nous donne une série de propositions, dont l’une (fonctionnelle même si elle n’est pas sur un plan méthodologique aussi complètement applicable qu’il n’y parait de prime abord) est de décaler en bloc la totalité de la courbe vers le haut, c'est-à-dire en se refusant de partir du point zéro de cette courbe mais en démarrant immédiatement la routine à un niveau plus élevé. Comment ? Tout simplement en stimulant l’intérêt des spectateurs avant même que le tour ne commence. Par quels moyens ? En éveillant en eux ce qui semble un des moteurs principaux de l’être humain : sa cupidité ! Il sort des billets de banque, regarde le public avec un sourire complice, et il dit en frottant les billets entre ses doigts: « Est-ce que ça vous dirait de gagner de l’argent ? ». Le nombre record de réactions sur le thread « Joseph » nous montre qu’il y a effectivement comme une synergie de masse, dès qu’il s’agit de problème de fric … On aura compris que certains trouvent certainement déjà leur compte avec cette agence, en occupant les positions les plus gratifiantes, et je ne vois pas, au regard de la logique d’entreprise actuelle, où pourrait être le problème. Les autres, maintenant mieux informés sur les échelles de prix pratiqués seront plus à même désormais (et cela au regard de TOUTES les agences) de négocier les prix si leur niveau en magie le justifie. Comme je l’ai dit dans mon premier post, je ne doutais pas de l’imminence d’une réponse de l’agence Joseph. Je relève ceci : « joseph s'engage toujours a: respecter le code déontologique des Magiciens : aucun grands principes, gardés secrets par les professionnels de la magie, ne seront dévoilés aux autres artistes (Comédiens)(…) ». Bon, c’est bien, au regard de la cible que constituent les lecteurs du forum de Virtualmagie et de l’enjeu marketing, il paraissait stratégiquement inenvisageable de ne pas dire cela. Mais il est préférable d’éviter de dire « fontaine je ne boirai pas de ton eau. » Tout d’abord, parce que stricto sensu, des principes sont déjà révélés visiblement dès le casting, ce qui est d’emblé contradictoire. Et si l’on rétorque que les principes en question sont « de petits principes », on pourra se demander alors QUI décide de ce qui est ou pas un grand ou un petit principe magique (le débat est fascinant et pourrait être d’ailleurs l’objet d’un autre sujet sur ce forum)… De plus, une agence ne refusera JAMAIS de révéler quelque secret que ce soit et à qui que ce soit si l’enjeu financier est important. Les marchands de trucs font leur business sur la révélation des secrets (moyennant finance il est vrai, mais qu’est-ce qu’un secret qui se monnaye ?), des membres de l’AFAP pourtant a priori plus concernés que les autres (puisqu’il y a ce fameux « serment ») révèlent des secrets à tour de bras et de publications , les stars du moment produisent des vidéos dont les ventes (cumulées) atteignent le million d’exemplaire, des magiciens de renom n’hésitent pas une seconde à participer à des émissions grand public dont le thème est « apprenez un tour de magie aux spectateurs ». La liste est encore (vraiment) beaucoup plus longue, mais tous ont pour objectif de défendre avant tout LEUR propre image (et assurer leur propre bifteck). Franchement, le respect du code déontologique par Joseph (ou d’autres), s’il s’agit bien d’une proposition sympathique, on ne peut raisonnablement pas y croire, car c’est tout simplement une position INTENABLE. Une deuxième chose. Dès qu’il y a des chiffres qui sont mis en avant, il est important de posséder les outils pour les analyser. Voici un exemple typique de chiffres inanalysables : « Plus de 12 contrats par mois en moyenne ont été proposés aux Magiciens en France, en Angleterre, en Allemagne et en Suisse. Le cachet net moyen de l'ensemble de ces prestations est de 264 euros. » Ce qui peut vouloir dire ceci (en prenant un exemple volontairement exagéré) : Si je fais travailler 10 magiciens, que l’un touche 1 euro, huit touchent 5 euros, et un dernier touche 2599 euros ( !), j’obtiens un total de 2640 euros, ce qui, divisé par le nombre de magiciens (10), fait bien une « moyenne » de 264 euros. Les inégalités de salaires au sein d’une entreprise sont souvent gommées par ce type de procédés subtils. Il eut été préférable de parler de la « médiane » qui procède d’un autre mode de calcul, ou encore mieux, du « mode » qui correspond à ce que le plus grand nombre de personnes touche réellement. Si l’agence Joseph paye un maximum de personnes sur la base de 100 euros, alors le « mode » est bien de 100 euros, ce qui était exactement le sujet d’arrière-fond de ce thread… Christian GIRARD
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Continuez à vous faire payer 100 euros pour vos prestations et demain une autre agence trouvera le moyen de vous proposer encore moins. On est sur ce coup-là au coeur d'un problème majeur lié à la "profession" de magicien, dans laquelle il vous faudrait avoir les coudes serrés pour éviter que les rémunérations soient tirées vers le bas. Si votre travail ne vaut pas plus de 100 euros, alors remettez-vous en question totalement . Et si l'agence Joseph accepte et propose à ses clients des prestations "d'une valeur de 100 euros", on peut douter du "sérieux" de cette agence et de l'attention qu'elle porte aux magiciens. Mais il se peut aussi qu'on vous fasse miroiter de belles promesses pour de futures prestations ultérieurement et hypothétiquement mieux rémunérées? Je n'en sais rien, car je ne connais pas du tout cette agence que Thomas semble soutenir sans ambiguïté, et j'attends donc d'en savoir un peu plus. Mais quelle que soit ses qualités, réfléchissez avant d'acceptez de brader votre travail et sa valeur. Jérôme nous dit: "C'est une agence un peu atypique: le concept est d'utiliser la Magie comme un moyen de communication en associant l'impact émotionnel d'un effet magique à un produit ou une marque" Sous cet angle-là, effectivement, le concept est clair, vous serez le faire valoir d'un produit (ce qui n'est en aucun cas péjoratif pour moi), mais nous sommes loin d'une magie aux conceptions véritablement artistiques si souvent débattues dans ce forum et ailleurs. Je pense que l'agence Joseph ne devrait pas tarder à intervenir sur ce thread afin d'éclaircir sa position sur le marché magique, ainsi que pour préciser l'échelle des rémunérations proposées, cela éviterait ainsi bien des supputations sclérosantes. Christian GIRARD
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Prestidigitateur : historique du mot
Christian GIRARD a répondu à un sujet de Guillaume BOULIER dans Forum Général
Il me semble beaucoup plus difficile de retrouver le premier document dans lequel figure le terme de "prestidigitatrice". Notez que je n'ai pas la réponse... CG -
TOURS ET DÉTOURS. Spectacle d’Élisabeth AMATO Théâtre des Mathurins Si les magiciens veulent ancrer l’image de l’illusionniste en tant qu’artiste, c’est bien en montant sur les planches des théâtres qu’ils y parviendront. C’est sur cette voie qu’Élisabeth Amato nous propose, au fil conducteur de l’histoire de sa propre vie, un spectacle d’orientation plutôt intimiste ponctué d’effets magiques parfaitement maîtrisés. A l’opposé de certains qui appréhendent leurs représentations comme s’il s’agissait d’une véritable joute entre le magicien et le public, Elisabeth entraîne avec elle les spectateurs dans un rapport de confiance et de partage la rendant tout de suite extrêmement proche et sympathique. Cela entraîne du coup une certaine et appréciable docilité des nombreux « assistants » qui vont se succéder tout au long du spectacle, Élisabeth Amato aimant faire participer les spectateurs et jouer avec eux, mais sans jamais les faire tomber dans des humiliations faciles et autres blagues salaces auxquelles on assiste si souvent dans des contextes de type « cabaret ». Amato a choisi de jouer la carte du théâtre plus que de la magie avec des moyens quasi minimalistes, un sac et quelques objets sur une table. Même la boule zombie est uniquement mimée tout en fredonnant une musique de Chaplin, et c’est finalement comme si l’on avait réellement assisté à l’effet tant les gestes caractéristiques de cette illusion imprègnent notre mémoire. Le spectacle regorge en outre de lines subtiles qui s’adressent parfois uniquement à l’auditeur attentif : « Contempler en soi ? Pas facile quand on a peur du vide ». Durant ce one-woman-show, Elisabeth Amato s’adresse à différents spectateurs en les appelant par leurs prénoms ou leurs initiales, ce qui n’est pas sans jeter un trouble sur ses réelles capacités de perceptions extrasensorielles, et qui ajoute encore à son charme naturel. La performance est encore accentuée par l’absence de musique qui, comme on le sait, constitue en général une part énorme dans l’émotion qui ressort d’un numéro : Amato ne joue pas la carte de la facilité et travaille sans filet, puisque tous ses effets sont présentés sans habillage musical, ce qui dénote un courage de la scène finalement assez rare. Combien de numéros magiques tiendraient encore le coup si on leur enlevait la musique qui les accompagne ? Pour ce qui est des effets magiques, il s’agit de classiques mis en situation, mais il ne serait pas surprenant que même les magiciens avertis y réfléchissent à deux fois avant d’affirmer avoir percé le secret de tous les tours présentés, je pense notamment à sa version des « rouges et des noirs » avec un paquet de cartes mélangées par un spectateur… Amato n’échappe pourtant pas à l’anti-climax inhérent à l’effet des bagues empruntées qui s’enclavent pour former une chaînette : bien qu’elle ait un texte durant tout le temps du « désenclavement », il n’empêche que cette partie où les bagues sont libérées constitue toujours un moment plus faible que l’enclavement qui précède. De plus, les gens au fond de la salle qui discernent mal les bagues sur scène pensent qu’il ne s’agit pas des bagues empruntées… Un autre effet mériterait également d’être présenté de façon un peu moins confuse, celui où deux spectateurs vont éliminer deux enveloppes parmi trois et vont se voir offrir le contenu de la seule qui ne contient pas d’espèces sonnantes et trébuchantes. Pour autant que j’aie pu en juger par les réactions autour de moi, la sélection paraissait douteuse : les enveloppes étaient-elles numérotées ? En tout état de cause, on ne le voyait pas du fond de la salle qui est pourtant petite. Une dernière remarque porte sur un moment où Elisabeth nous donne un certains nombres de clés pour comprendre l’aspect symbolique des chiffres, et nous dit que « 4 » est le nombre de pieds nécessaires pour faire tenir un tabouret (ou une table), ce qui est physiquement faux, puisque le nombre de pieds indispensables est de seulement « trois » (voire d'un seul, mais alors très large !). Je n’aurais pas relevé cela dans le cadre d’une phrase improvisée au cours d’une discussion, mais je pense qu’il est utile de le signaler pour un texte « écrit » dans lequel Michel Vuillermoz a tenté de « gommer le mot de trop », ce qui est pour le reste un objectif plutôt réussit . Mais ces détails n’affectent en rien la qualité générale de cette pièce. Plus d’une heure de spectacle volontairement sobre en effets spéciaux, mais contenant quand même plus de 22 tours de magies (allez voir la pièce pour savoir pourquoi 22), avec des digressions sur le fonctionnement du cerveau droit (je me suis moi-même penché sur le sujet à une époque, notamment par le biais de Betty Edwards et de sa méthode efficace pour dessiner grâce au mode D), et finalement pas mal d’effets de mentalisme qui en d’autres temps (et comme le précise le sous-titre du spectacle) auraient certainement conduit notre « sorcière bien aimée » (traduction libre de « Amato »…) au bûcher…. Élisabeth nous explique que le premier arcane majeur des tarots est le bateleur (le magicien…) mais qu’il ne constitue que la première étape d’un chemin à parcourir car « il ne faut pas rester dans l’illusion ». Dommage ! Ah oui, j’oubliais : si le spectacle ne manque pas de magie, il ne manque pas non plus d’humour. À voir absolument. Christian GIRARD
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Bon plan Spectacle sur Paris ???
Christian GIRARD a répondu à un sujet de Carl VALENTIN dans Forum Général
"Tours et détours" avec Elisabeth AMATO au théâtre des Mathurins. Consulte l'agenda de virtualmagie pour les réservations. J'ai fais un compte rendu du spectacle, et je viens juste de l'envoyer à Thomas, donc il devrait être sous peu dans la rubrique CR. Quoiqu'il en soit, ne pas manquer ce spectacle si tu passes à Paris. Christian GIRARD
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