Il me semble, au contraire, cher Baskerville, que nous sommes là au cœur du sujet.
L’éthique n’est pas secondaire, ici, puisque la notion du secret est partie intégrante de l’éthique du magicien.
Or l’éthique ce n’est pas seulement quelques règles déontologiques. L’éthique c’est une vision profonde qui englobe ce que nous sommes, d’où nous venons (donc nos racines) et où nous allons.
Le grand tord, l’erreur de jugement des magiciens d’aujourd’hui est de ne pas assumer leur héritage, leur racines et leur cousinage avec les enchanteurs d’hier (et d’aujourd’hui), qu’ils soient chamanes, guérisseurs, thaumaturges, oracles ou sorciers. Au lieu d’assumer cet héritage, ils s’en sont coupés et ils ont fait de cet univers un repoussoir absolu, l’assimilant à de l’escroquerie pure et simple. Alors que les choses sont, anthropologiquement, infiniment plus complexes que ça.
Si nous n’appartenons plus qu’au domaine du spectacle et de l’entertainment comme le professent 99% des magiciens, ne t’étonnes pas que nos secrets n’aient que très peu de valeur… (tout juste une valeur marchande).