Le paradoxe, Marty, on peut le voir ailleurs.
Un artiste doit il attirer les vocations en exerçant son art ou en venant en démonter la mécanique à la télévision ?
Il existe des tas de contre exemples qui mettent un point d’honneur à ne pas divulguer l’envers du décor.
Bracchetti ne fait il pas signer une close de confidentialité à ses partenaires ?
Cet artiste a-t-il eu besoin de venir disséquer son numéro à la TV ou vient il uniquement à celle-ci pour parler de son spectacle ?
Si les secrets de Bracchetti étaient divulgués, y aurait il le même plaisir à venir le voir, la même part de mystère planant sur son travail.
Car au delà de la révélation du truc, ce qui est préjudiciable, et sans prendre le gens pour des cons, n’est ce pas la disparition de cette notion de mystère qui entoure, non pas le magicien, mais la magie?
Tu parles de premiers pas dans la découverte de la magie.
Perso cette découverte je l’ai fais dans un magasin, par une démarche volontaire et motivée, pour découvrir l’autre coté d’un univers. Cette notion d’aura et de mystère y jouait un rôle.
Ici il n’y a nulle démarche motivée du spectateur mais je ne doute pas qu’il y ait une démarche motivée du magicien. Est-il dans son rôle d’artiste, dans celui du VRP de la magie, dans celui de VRP de son spectacle ou dans celui de VRP de sa personne?
La magie a-t-elle besoin de se faire de la pub de cette manière et doit elle forcément attirer le plus grand nombre dans ses arcanes pour exister en temps qu’art du spectacle ?
Contrairement à toi je pense que le véritable artiste, même s’il n’a rien à craindre du débinage, n’en a pas non plus besoin.
Contrairement à tout un pan de l’économie qui s’est greffée dessus mais qui n’a plus grand-chose à voir avec l’artistique.
La notion de débinage à mon avis, va plus loin que la question de savoir si le public peut ou veut oublier le truc. C’est également une question de respect vis-à-vis d’un art et d’un patrimoine.
Le fait que le choix a sortie multiple ai déjà été divulgué dans des média non destinés à des magiciens ne justifie en rien le fait de le refaire à nouveau.
Peut-on se poser des questions honnêtement, et j’espère sans passer pour des ringards ou des chasseurs de sorcières, sur les motivations qui poussent quelqu’un à livrer des bouts de patrimoine dont il n’est pas plus détenteur qu’un autre.
Si la notion de mystère et de secret ne rime à rien, si y attacher de l’importance c’est prendre les gens pour des imbéciles, si la magie et le spectacle vont au delà de cette simple notion pourquoi ne pas faire un petit topo sur l’anagramme progressif, les peeks ou les pages courtes avant de présenter un book test juste pour vulgariser, instruire et permettre au public d’apprécier en connaisseur. En présentant un book test ne reposant pas sur ces principes, le public ne pourra en être que plus admiratif et apprécier le travail autour.
Je me souviens d'une logique de l'impossible.
S'il n'y a plus d'impossible peut il y avoir magie?