Ici tu as tout à fait raison, le rationalisme est, pour moi, une option philosophique qui proclame le rôle fondamental de la raison dans les capacités humaines de connaissance, d’adaptation, d’évolution et d’organisation (et, qui, par la même occasion tente de mettre hors jeu tout ce qui ne relève pas de la raison) . C’est une option philosophique, rien de plus. Elle n’est pas plus "juste" qu’une autre option philosophique.
Le rationalisme est majoritaire dans nos contrées occidentales, certes. Et cette option a fait émerger un paradigme scientifique qui a permis le déploiement de grands progrès techniques et d’une certaine forme de connaissance et de maitrise de la nature mais l’excès de rationalisme a aussi amené beaucoup de problèmes. Cet excès amène un sentiment de toute puissance, l’homme devient mesure de toute choses, il n’a plus besoin de se soumettre à un dieu ou à un ordre naturel de choses. L’homme peut donc tout contrôler, d’où certaines dérives écologiques par exemple (intéresse toi à ce que certains groupement zététiques pensent des théories du réchauffement planétaire ou des OGM).
Cette toute puissance rationaliste est cependant illusoire. Je ne pense pas qu’il soit sain de couper l’homme complètement de la spiritualité et du côté irrationnel (magique) des choses. Cela provoque beaucoup de stress en lui et amène tous les maux psychologiques et psychosomatiques que nous connaissons bien dans nos contrées modernes : perte de sens, dépression, angoisse existentielle, addictions diverses etc… Ce que j’appelais plus haut le désenchantement du monde.
Shiva je fais parti de ces Zététiciens dont l'avis sur le réchauffement planétaire et les OGM semble te choquer. Tu parles dans l'un de tes précédent message d'anthropologie et je pense que nous sommes en plein dedans... Reconnaissons que le programme génétique qui anime naturellement la plupart de nos pensée et de nos actes ne sert que notre espèce, et non notre personne. Je pense pour ma part que les ordres donnés par notre instinct sont bons pour l'espèce mais souvent catastrophique pour ceux qui y obéissent. De par nos connaissance et nos facultés d'analyse, nous somme l'espèce la plus apte à s'affranchir de ce programme -Même si, il faut bien l'avouer,notre marge de manœuvre reste très limitée- Et je pense que nous gagnons à le faire !
Lorsque l'on commence à mettre un N majuscule au mot nature, cela me pose problème car on s'approche quasiment du religieux. Il est toujours de bon ton de dire que la nature est bien faite...Hors c'est faux ! Dans bien des cas cette dernière est mal fichue et si nos connaissances peuvent nous permettre de corriger ces défauts, alors il ne faut pas hésiter. Bien souvent, les idées qui flattent les pentes naturelles de notre esprits nous conduisent vers des erreurs sévères et encore une fois ne servent que la pérennité de notre espèce, au détriment de notre bien-être individuel. Je conseille à ce sujet le livre de l'excellent Gérald Bronner : "L'inquiétant principe de précaution"
Ernest.