Encore une fois, la question du réel « dépend beaucoup de ce que nous mettons derrière cette notion ».
Pour ce qui est de la citation de Giesberg, elle est vide de sens. Se fier à ce que l'on « SENT » est de façon générale une absurdité du point de vue de la méthodologie scientifique (sauf si ce que l'on étudie est justement les ressentis mais l'analyse alors sera indirecte via les statistiques, la sociologie, etc.).
D'ailleurs et au même titre il n'y a pas plus à tirer de quelqu'un qui sent Dieu en lui que d'un autre qui affirmerait « moi, je sens que Dieu n'existe pas ». C'est bien gentil de s'intéresser aux ressentis (dans les relations humaines, tenter de comprendre l'autre par empathie est primordial) mais la science s'intéresse à ce qui fait consensus donc sur lequel que tout le monde peut être d'accord : une expérience qu'on peut renouveler, une mesure que l'on peut prendre soi-même et qui est conforme à celle annoncée par un autre, une récurrence probabiliste qu'on peut mettre à jour et qui n'a que faire du ressenti de l'opérateur, etc. La meilleure façon de se faire avoir par un gourou ou un manipulateur est de se fier à des ressentis : tous les escroc paraissent bien sympathiques au premier abord, au premier ressenti, sinon leur business ne serait pas trop florissant. Bref, se fier aux ressentis est hélas l'une des meilleures façon de se planter royalement.
Une dernière chose : on passe nos journées à « ressentir » des trucs et bien peu de ces choses que l'on ressent sont effectives (elles sont même sans doute fausses la plupart du temps ) mais on connaît bien ce biais qu'on a de ne retenir que les choses ressenties qui se sont avérées, donnant l'illusion que nos ressentis ont une sorte de pouvoir prédictif ou divinatoire, ou permettent de juger efficacement de la réalité du Monde (ou de ce que l'on croit qu'il est).
J'ai l'impression que les gens qui « sentent » Dieu en eux ne font en fait état que de leur bien-être sur le moment, de la sensation de sentir de l'air passer dans les poumons, d'avoir un cœur qui bat, bref tout un panel de sensations bien réelles provoquant un sentiment en soi qu'on peut associer à quelque chose de divin (et métaphoriquement ça l'est, d'un point de vue panthéiste). Et quand ça va mal, sans doute que même un ressenti fautif est un salut car l'humain a besoin d'espoir.
Demander des preuves de l'inexistence de quelque chose est d'une bêtise confondante. On en a parlé des dizaines de fois dans ce forum et des milliers de fois ailleurs. Pour prouver qu'un corbeau noir existe il suffit de trouver un seul corbeau noir. Pour prouver qu'un corbeau avec une tête de chameau n'existe pas il faudrait fouiller dans la totalité de l'univers et en tout point (voir en tout temps). On est mal barré... Une inexistence ne se prouve pas !