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Publié le
Il y a 4 heures, Alx a dit :

Le cas des abstentionnistes/nullistes/blanchistes est un peu particulier parce que si on devait écouter leurs voix, muettes au demeurant, il n'y aurait personne à l'Elysée

La voix des abstentionnistes n'est muette que parce qu'on leur coupe la langue, du coup aucune oreille n'écoute leur désaccord radical ; on ne voit d'ailleurs pas pourquoi un pouvoir en place leur donnerait les moyens de le mettre à bas, le "système" de domination sait protéger ses propres intérêts.

Il y a 4 heures, Alx a dit :

Cela ne pourrait s'envisager que dans un régime parlementaire mais je sais que tu le sais déjà, canaillou ! xD

On a déjà un régime par-le-menteur... 😉

 

Il y a 5 heures, darlone a dit :

Le problème c'est que le rapport de force n'étant pas en faveur d'une minorité ils décident d'imposer leurs vues par la violence et c'est bien là une forme de totalitarisme ! Qu'ils soient véganes, d'extrême droite, mélenchoniste ou autres. Sinon je peux décider demain que tuer ou violer c'est bien et normal.

Faudrait peut-être arrêter de penser que ceux qui luttent contre certaines horreurs faites aux animaux sont tous des activistes commettant des actes violents et essayant d'imposer à tous leur point de vue. Melvin est un peu responsable de cette carricature dans ce sujet en prenant quelques cas extrêmes qu'il présente comme une généralité. Calmos les gars avec les défenseurs des bêtes ! on ne peut les mettre tous dans le même panier d'une pensée unique.

 

Citation

Sinon je peux décider demain que tuer ou violer c'est bien et normal.

Un végane te ferait justement remarquer "Tuer des animaux par exemple, c'est bien et normal ? ",  "Violer des vaches, c'est bien et normal ?" (j'ai déjà fait référence dans ce sujet à ce point de vue presque sémantique qui fait que les véganes considèrent que l'insémination artificielle faite sur les vaches (pour qu'elles aient un veau et puissent ainsi produire du lait) est un viol de leur point de vue (on ne peut pas vraiment dire qu'il y ait consentement n'est-ce pas ?). Quel détenteur d'un animal de compagnie accepterait que quelqu'un sans lien affectif avec ledit animal viennent lui injecter du sperme dans le corps pour lui faire produire du lait (et dans la foulée tuer la progéniture comme cela se fait à l'encontre des veaux) ? On me rétorquera peut-être que le viol ne peut être considéré comme tel que dans le cas de rapports (ou autre type de pénétration) non consentis pour des humains mais l'argument reste faible. 

Sujet délicat s'il en est...

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Publié le (modifié)
Le 28/10/2014 à 02:36, Christian Girard a dit :

Quelques extraits tirés d'un autre sujet de VM (Source : _Calme_inqui%C3%A9t#Post470246]CLIC) :

Presque :) : Ham a été le premier chimpanzé dans l'espace mais la chienne Laïka est "le premier être vivant mis en orbite autour de la Terre. Elle a été lancée par l'URSS à bord de l'engin spatial Spoutnik 2 le 3 novembre 1957."

http://fr.wikipedia.org/wiki/La%C3%AFka

 

Oui Melvin. Et on pourrait continuer à affiner :

1/ Il faut se mettre d'accord sur une définition de "l’espace" (où il "commence"), par exemple en s'inspirant de ceci :

 

En effet :

 

2/ Pour Laïka ou Ham, le terme "animal" ou "être vivant" est finalement mal choisi même dans Wikipédia, "mammifère" serait plus approprié.

De plus, comme je l'ai déjà écrit pour l'homme, ces mammifères sont des écosystèmes en eux-mêmes ce qui signifie notamment que le microbiote intestinal doit être pris en compte lorsque l'on utilise les mots "êtres vivants". Du coup, que ce soit pour Laïka comme pour Ham, ce sont des milliards d'êtres vivants qui ont été les sujets (involontaires) de ces premiers vols destinés à expérimenter la résistance du vivant dans l'espace. :)

***

J'ajoute ces images :

simson10.jpg

avril_10.jpg

Source des images et forum, sujet Les Animaux spatiaux : http://www.forum-conquete-spatiale.fr/t10336-les-animaux-spatiaux

Regardez ce passage vidéo relatif à une réaction suite à la mise en orbite de Laïka (oui, non seulement l'animal est mort mais symboliquement selon cette intervenante c'est encore plus troublant de savoir que c'est une femelle qu'on a envoyé mourir !), le passage dure environ une minute :

 

 

Pourquoi envoyer des chiens femelles dans l'espace ? Réponse ici (+ les mouches dans l'espace, les tortues autour de la Lune etc.) :

Citation

 

Laïka, premier animal dans l'espace ? Pas tout à fait...

"Laïka et l'armée des Cosmochiens"

 

 

 

Modifié par Christian Girard
Publié le
Il y a 5 heures, Christian Girard a dit :

 

Pour les animaux dans l'espace (Laïka ou Ham), il faut se replacer dans les connaissances de l'époque : cela nous parait évident pour nous aujourd'hui, mais à l'époque on ne savait pas si un être vivant pouvait vivre dans l'espace ! Il fallait vérifier cela sur un animal. Pour Ham, idem, on ne savait pas si l'Homme pourrait raisonner dans l'espace, d'où les tests que devait faire Ham dans l'espace (et il était bougrement doué ce petit singe, qui revient vivant de la mission).

Melvin

Publié le
Il y a 7 heures, Christian Girard a dit :

On a déjà un régime par-le-menteur... 😉

xDxDxD

J'aurais pu mettre un "Haha" sur ton message, mais je ne voulais pas avoir l'air de me moquer du reste de son contenu :)

L'important, c'est que ça valide !

Publié le
Il y a 6 heures, Christian Girard a dit :

Faudrait peut-être arrêter de penser que ceux qui luttent contre certaines horreurs faites aux animaux sont tous des activistes commettant des actes violents et essayant d'imposer à tous leur point de vue. Melvin est un peu responsable de cette carricature dans ce sujet en prenant quelques cas extrêmes qu'il présente comme une généralité. Calmos les gars avec les défenseurs des bêtes ! on ne peut les mettre tous dans le même panier d'une pensée unique.

Je crois que j'ai du mal m'exprimer, je répondais à Kristo qui légitimait ou minimisait les actions contre les bouchers. Loin de moins l'idée de généraliser. La majorité des militants qui défendent les animaux le font (et heureusement) dans le respect des lois et de la démocratie, en intervenant dans les médias, en faisant des manifestations, de l'information au public et parfois avec des actions d'éclat comme contre les fourrures animales.

C'est totalement légitime qu'ils défendent leur cause avec laquelle d'ailleurs je suis en très grande majorité totalement en phase.

Je trouve cependant qu'une minorité d'intégristes (comme dans beaucoup de cause), dessert la cause en commettant des actions violentes contre une profession qui existe depuis plus de 500 ans. Par principe je considère que dans une démocratie on ne peut imposer par la force ses idées c'est la porte ouverte à l'arbitraire et cela conduit inexorablement à des dérives. Qui suis je pour décider que ma cause et juste et qu'en son nom je peux porter préjudice à autrui. La liberté des uns commencent ou s'arrête celle des autres!

Il y a 6 heures, Christian Girard a dit :

Un végane te ferait justement remarquer "Tuer des animaux par exemple, c'est bien et normal ? ",  "Violer des vaches, c'est bien et normal ?" (j'ai déjà fait référence dans ce sujet à ce point de vue presque sémantique qui fait que les véganes considèrent que l'insémination artificielle faite sur les vaches (pour qu'elles aient un veau et puissent ainsi produire du lait) est un viol de leur point de vue (on ne peut pas vraiment dire qu'il y ait consentement n'est-ce pas ?). Quel détenteur d'un animal de compagnie accepterait que quelqu'un sans lien affectif avec ledit animal viennent lui injecter du sperme dans le corps pour lui faire produire du lait (et dans la foulée tuer la progéniture comme cela se fait à l'encontre des veaux) ? On me rétorquera peut-être que le viol ne peut être considéré comme tel que dans le cas de rapports (ou autre type de pénétration) non consentis pour des humains mais l'argument reste faible. 

Sujet délicat s'il en est...

  Là encore ma provocation délibérée n'a rien à voir avec la cause défendue mais elle induit une considération d'ordre général. Si l'on n'est pas d'accord avec une situation on essaie de la faire évoluer par la loi. Peine de mort, avortement, mariage pour tous de nombreuses causes qui on fait évoluer une société par la voie démocratique même si cela fut parfois très compliqué

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www.dedales-hypnose.fr

Publié le
Il y a 9 heures, Kristo a dit :

Ok. Note qu'à son époque, les résistants utilisaient la violence.

Encore une fois je ne pense pas que la comparaison soit des plus pertinente. J'ai du mal à voir le rapport entre des gens qui ont résisté à une occupation militaire par une puissance étrangère fachiste  et une minorité d'abrutis qui attaque des boucheries... mais bon

 

Il y a 9 heures, Kristo a dit :

Je ne suis pas pour la libéralisation des armes comme dans certains pays, mais il est vrai que la question peut se poser. Aux USA s'ils ont marqué ça dans leur constitution c'est aussi pour se réserver la possibilité de résister à l'état si besoin.

C'est vrai au nombre de morts dans les écoles et les concerts cela leur réussis à merveille tu as raison.

Il y a 9 heures, Kristo a dit :

Enfin là, on parle juste d'une ou deux vitrines cassées, hein, c'est pas non plus énorme, par rapport au nombre d'animaux tués, ou au nombre de malades du cancer suite à la malbouffe...
Mais comme je disais, les actions de désobéissance civile ne sont censées se faire que si les autres moyens, légaux, n'ont pas abouti. Ceux qui sont alors dans une situation d'incompréhension face à une injustice, ont envie de passer à l'acte.
Il ne s'agit pas de rendre la société instable, mais au contraire plus harmonieuse, donc plus stable.

 

Il y a assez de faits pour les bouchers alertent l'état, c'est beaucoup de vitrines cassées et de devantures dégradées. Si un groupe X décide que ta profession ou tes activités militantes lui déplaisent et décide de casser tes vitres ou de dégrader ton appartement (pensant détenir la vérité) tu en seras ravi j'imagine? Enfin ce type d'action peut générer de la colère et une escalade de la violence. Un boucher excédé qui poignarde ou tire sur un militant extrémiste...

La boucherie est une profession réglementée depuis 500 ans, c'est gens n'ont rien demandés à personne et n'ont pas à subir un préjudice. Il y a d'autres moyens d'action.

Les policiers devant les écoles génèrent peut-être un sentiment d'insécurité (il y a des gens qui le pensent et d'autres pas), mais les casseurs aussi, demande aux habitants de Nantes ou de Rennes.

 

 

 

 

www.dedales-hypnose.fr

Publié le
Il y a 8 heures, Kristo a dit :

il faut être particulièrement radical ou inconscient pour penser qu'on pourra continuer longtemps sans changer notre mode de consommation.

Je suis d'accord avec ça. Ce qui est extrême, ce sont les moyens employés (ou le fait de prendre la défense de ceux qui ont recours aux moyens extrêmes en question)
 

Citation

 

Les militants vegan s'en sont pris aussi parfois aux abattoirs, non?
Là ils s'en prennent aux boucheries. Ils font preuve d'originalité, d'innovation et d'esprit d'initiative (Macron, sors de ce corps!)

 

Encore une fois, ça n'a pas de sens de s'en prendre à tous les éléments du système parce qu'un rouage déconne.

Original n'est pas forcément synonyme de pertinent : ce n'est pas parce que c'est nouveau que c'est mieux (cette maxime s'applique d'ailleurs à de nombreux domaines).

Citation

 

Bon si tu veux, on peut aller faire une action éclair envers des supporters...

Mais tu sais, c'est très risqué, ils sont très bêtes et très nombreux...

[...]

A part ça, si ça peut te rassurer, oui j'ai milité aussi contre le sport : au moment de l'attribution des JO, à plusieurs occasions (on avait même occupé le comité olympique français à Paris, c'était chouette)

 

xD

Non mais en réalité, c'est une blague : je n'aime pas le foot, mais pas au point de passer à l'acte (pour me décider, il faudrait vraiment qu'ils dépassent les bornes, par exemple en klaxonnant sous mes fenêtre, mais ils ne sont pas si bêtes que ça, quand même... :D)

Citation

Exactement !
Il n'en a rien à faire, en fait, du maïs... il pense juste au blé.

xD

Encore une fois, bien vu. Mais il faut quand même que je précise que, s'il pense au blé, ce n'est pas parce que c'est un capitaliste : c'est avant tout pour les raisons que j'ai citées plus haut. La vie des agriculteurs n'est pas si facile (20 à 30% de suicides en plus au sein de cette profession), ils sont nombreux à avoir du mal à rembourser leurs emprunts, à réaliser trop tard qu'ils sont devenus esclaves du système des grands groupes agro-alimentaires. Si en plus on vient détruire leur seule source de revenus annuelle, je comprends qu'ils aient du mal à l'encaisser...

Citation

les actions contre les OGM ont permis de faire évoluer la loi en France et en Europe et de nous protéger (en partie) contre ces saloperies.

Je suis favorable au principe de précaution (comment ne pas l'être ? O.o), mais je pense qu'il y a d'autres moyens de faire bouger les lignes que de détruire. Des moyens moins violents et de toute manière plus efficaces. Alors bien sûr, mettre en place une communication percutante, ça demande de la réflexion, c'est plus difficile que de tout casser. 

Bon, pour être tout à fait objectif, je dois reconnaître que, au nom du principe de précaution, on ne peut pas laisser un champ d'OGM arriver à maturité, sous peine qu'il pollinise les champs voisins, ce qui devient rapidement incontrôlable.

Mais la bonne solution serait peut-être de faire faucher ce champ par les autorités, qui pourraient du coup indemniser le paysan pour la perte subie en raison de cette décision administrative. L'environnement est préservé, l'exploitation n'est pas en faillite... tout le monde est content ! (Sauf José Bové et Noël Mamère, qui perdent 5 minutes de présence télévisée... mais ils s'en foutent, ils ne font pas ça pour de vulgaires retombées électorales ! :D)
 

Citation

Je suis d'accord il vaut mieux des actions 100% non-violentes, pour être bien acceptées du public. Mais ce n'est pas facile de se mettre d'accord sur ce que c'est qu'une telle action.
Il faut en tous cas arriver à ce que l'action ait du retentissement sans qu'elle soit perçue comme violente.

Un bon moyen consiste à frapper les esprits sans frapper les gens (ou leurs biens).

Par exemple, les Femen utilisent leur corps comme support pour leurs slogans (et c'est un bon calcul car les journalistes télé les filment, sachant qu'un corps de femme, ça "marche" bien auprès des téléspectateurs).

Gandhi a marché jusqu'à l'océan, drainant sur son passage de nombreux Indiens, et aboutissant finalement à une manifestation géante pour contester contre l'impôt sur le sel.

Certains militants font des grèves de la faim. D'autres déploient des bannières. Et certains filment les atrocités qu'ils entendent dénoncer.

Bref, il y a des tas de moyens de faire entendre sa voix, y compris dans les médias, sans être violent, sauf éventuellement envers soi-même.

Citation

Perso j'ai été plus choqué en voyant des militants couverts de faux sang, gisant au sol dans du cellophane (il y a quelques temps, dans les rues de Paris). C'est une vue troublante. Mais en même temps, ça fait réfléchir.

Bon exemple : c'est choquant, mais ça ne nuit à personne. Du coup, on en parle. Et comme personne n'a de raison de les blâmer pour cette action, il ne peuvent que gagner des points.

L'important, c'est que ça valide !

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    • Je reviens au sujet du livre, car c'est ce que j'ai choisi comme lecture récréative pour les vacances. La citation de Pierre Etaix sur la 4e de couverture a failli me faire passer pour un intellectuel auprès de mes beaux-parents (chez qui je passe une partie desdites vacances) parce qu'ils sont très... "Télérama". Mais j'ai senti à la tête de belle-Maman quand elle a vu la couverture (pourtant dudit Pierre Etaix) et à l'attitude de beau-Papa quand il a feuilleté le livre que leur furtif espoir de s'être trompés sur le compte du zigoto choisi par leur fille pour leur faire des petits-enfants avait encore été déçu.  J'en suis à la page 183, ça se lit agréablement. C'est étonnamment bien écrit pour quelqu'un qui a appris le français en écoutant Coluche. Je me suis marré plusieurs fois à voix haute et j'ai été étonné d'y trouver quelques remarques qui m'ont fait réfléchir sur la construction d'un numéro (dans le chapitre consacré au Champion de l'élégance). Par contre, je ne regarderai plus jamais les saucisses de Strasbourg de la même manière.  Une remarque négative, cependant, à @Otto WESSELY : pourquoi ne pas avoir mis la photo de la page 174 EN COULEURS, vu que tu dis qu'elle est belle en couleurs ?! Quelle frustration ! (Les autres, je vous entends penser "Frustration totale !", je lis dans vos pensées, je suis le plus grand des mentalistes). Je la trouve super, j'aimerais l'avoir en haute résolution pour l'imprimer en poster. Merci d'avance. Bisous. Un admirateur  (Je n'ai pas le courage de me taper les 36 pages du sujet pour voir si la question de ladite photo a déjà été soulevée)
    • Et si l'on parle de "bouffée de l'humanité" : quelques portraits de la Fism à Rimini, là où l'humanité était encore plus palpable.... Qui me cite les noms ?   
    • Bonjour, Heureux si j'ai pu partager avec certains quelques unes des émotions ressenties pendant les six jours de cette FISM. À propos d'émotions, le numéro du 1er prix en magie de salon en débordait. (précision : lors de son second passage sur "Fool Us" le tout début de ce numéro a déjà été montré : si vous ne l'avez pas déjà vu...alors tant mieux, gardez-vous de le regarder, vous vous gâcheriez une partie du plaisir de la version intégrale) *** Asi WIND dans « Incredibly Human » ou Derren BROWN dans son dernier livre se posent la même question : pour que dans un spectacle vivant et interactif une émotion sincère puisse naître, il faut que surgisse une connexion authentique entre l’artiste et son public. Dès lors, comment concilier en magie cette authenticité de la relation humaine avec un art qui est, lui, tout entier tourné vers l’artifice ? Ce jeudi 17 juillet à TURIN au matin, lors de la compétition de magie de salon, Mortenn CHRISTIANSEN a à sa manière si particulière fait surgir cette bouffée d’humanité dans un auditorium comble. *** Dès le départ tout est allé de travers pour le candidat danois Mortenn CHRISTIANSEN, appelé sur scène alors qu’il n’était absolument pas prêt. Mais alors pas prêt du tout, du tout, du tout. Le jeune homme bien portant boulottait des chips en douce dans les coulisses au moment d’entrer en scène, mais dans la précipitation, c’est la cata : sa main droite s’est coincée dans son tube de chips. Son désarroi est palpable. Pour tenter de sauver la mise de demander malgré tout une carte à un spectateur (Shawn FARQUHAR s’y colle, va pour le 4 de cœur) avant de s’apercevoir que son paquet de cartes est coincé dans la poche arrière droite de son pantalon -pas de bol, pile du côté de sa main bloquée dans le paquet de chips : au prix de moult contorsions Mortenn parvient à faire remonter peu à peu le paquet de cartes qui émerge de sa poche et finit par chuter sur scène. Il le ramasse de sa seule main libre -la gauche- sort les cartes et enchaine une série de piètres manipulations d’une main. Les maladresses succèdent aux maladresses, Mortenn peste, marmonne combien il n’était pas prêt, laisse lamentablement choir toujours plus de cartes, bref sa prestation tourne à l’embarras complet. Mais attendez, voilà que Mortenn ne tient plus qu’une seule carte, dos au public…se pourrait-il ? *** À cet instant la routine bascule : Mortenn fanfaronne : « Eh eh…vous avez cru que je n’étais pas prêt…et bien c’était pour de faux, j’étais prêt, archi-prêt… ». Qu’on se le tienne pour dit, on va voir ce qu’on va voir. Non pas bien sûr que quiconque dans la salle ait réellement cru à la farce de Mortenn pas prêt – même si cette séquence du pauvre garçon en prise aux pires coups du sort aura quand même suffit à susciter notre empathie immédiate envers lui-, mais nous voilà, nous dans la salle, passés en un clin d’œil de spectateurs à spect-acteurs, projetés dans le rôle qui nous est assigné : celui d’adultes face à un petit enfant trop content d’avoir roulé son monde dans la farine ; et nous allons, pour lui faire plaisir, faire comme si nous avions effectivement gobé la bonne blague de sa déroute feinte. Par sa personnalité scénique et sa mise en scène, ayé, le (vrai) tour est joué : le bras de fer potentiel public-magicien est illico désamorcé, nous consentons à entrer dans le monde de Mortenn, nous jouons à faire comme si nous avions vraiment cru qu’il était pris de court, et ainsi nous nous livrons pieds et poings liés au garnement. Mortenn est un enfant mais pas à la manière mettons d’un Rubi FEREZ- enfant lunaire, rayonnant et malicieux, qui s’émerveille de tout. Non, pour Mortenn le monde est vaste et compliqué ; puéril et hypersensible (donc hyper-attachant) il est en butte aux gens et aux choses qui le rendent bien, bien, malheureux. Et la magie est son salut. Et la vraie magie est que tout le reste de la routine va puiser sa justification précisément dans le personnage même de Mortenn CHRISTIANSEN, dans sa « revanche » face aux grandes personnes. *** Car à cet instant la routine bascule aussi en termes de nature d’effet magique : on va passer d’une démonstration burlesque d’habilité à retrouver une carte par des manipulations faussement maladroites, à un tout autre effet : une prédiction. Ou plutôt des prédictions. Les magiciens ont sans doute tendance à surestimer l’impact réel des effets de prédiction sur leur public, et, pour donner un semblant de construction dramatique à leur numéro, à multiplier les révélations sur le mode : « vous avez librement choisi le 4 de cœur…observez miracle ! C’est la seule carte à dos rouge dans ce paquet bleu… non seulement cela, mais j’ai aussi un 4 de cœur tatoué sur mon bras…et attendez un peu…une carte et une seule dans mon portefeuille le 4 de cœur… ». Le kicker jusqu’à plus soif. La surenchère de prédictions au lieu de décupler l’effet bien souvent l’amoindrit. On avait saisi le message dès la première prédiction révélée : ok le magicien a prévu l’avenir, quel besoin a-t-il donc de nous le « prouver » encore et encore ? L’insistance superflue éveille la suspicion : lors d’un spectacle vu il y a quelques temps j’entendis ainsi soupirer un spectateur au moment de la « trop parfaite » énième révélation : « Bon ok donc c’est le 4 de cœur tous les soirs... » (sic) (pages 46-47 de « Notes from a Fellow Traveler » D.BROWN explique la réécriture du final de son show « Enigma » suite à un exemple semblable d’accumulations d’effets redondants qui s’affaiblissaient mutuellement au lieu de créer la montée dramatique escomptée). Mortenn CHRISTIANSEN va réemployer cette structure « discutable » et lui aussi multiplier les prédictions de la carte choisie -au moins 5 de mémoire : alors pourquoi ici cela fonctionne-t-il si bien, jusqu’à déclencher une standing ovation ? Premièrement le choix initial est on ne peut plus convaincant, transparent : le spectateur nomme librement la première carte qui lui passe par la tête -le jeu n’est même pas encore sorti, et puis quelles manipulations possibles avec une main fourrée dans un paquet de chips ? Comme notre esprit rationnel est tranquillisé de ce côté-ci par une procédure rapide et limpide, il va se faire d’autant plus facilement submerger ensuite par notre esprit émotionnel. Car, deuxièmement, l’accumulation de révélations de prédictions de cette carte est motivée dramatiquement (et donc notre esprit rationnel le cède d’autant plus aisément à notre esprit émotionnel) : c’est juste le personnage immature de Mortenn qui piaffe ; il nous a bien eu, et vlan, vlan, vlan, prédiction après prédiction, le petit enfant jubile d’avoir joué un si bon tour à ces grands bêtas d’adultes. Et nous qui avions si volontiers consenti à entrer dans son jeu nous voilà refaits, désarçonnés face à une avalanche d’impossibilités grandissantes. Ici c’est donc du personnage que part la construction dramatique de la routine et sa multiplication des effets de prédictions. Et non pas d’un personnage de magicien surplombant qui pour accroitre son prestige, prédictions après prédictions, essaierait (vainement) d’étoffer le mystère ; mais bien d’un personnage enfantin qui a gagné notre sympathie et que l’on regarde tendrement trépigner d’avoir enfin le dessus sur les « grandes » personnes que nous sommes. Le martèlement des effets reflète la psychologie de Mortenn. D’un point de vue magique, la rafale de révélations sature notre esprit rationnel : à peine est-il parti en chasse d’un début d’explication potentielle d’une des prédictions qu’une autre surgit encore plus mystérieuse (on n’est pas ici face à un même effet strictement répété avec des méthodes différentes qui se protègent mutuellement - voir la carte ambitieuse dans "Le Chemin Maqique" de J.TAMARIZ- mais bien face à une même carte prédite de manières très variées). Le crescendo est assuré par l’animation puérile croissante du personnage trop content de nous avoir bien eus, par des prédictions de plus en plus incompréhensibles donc (variées aussi en échelle et supports), et enfin par une série d’effets annexes qui rythment l’emballement final du numéro et brisent l’enchainement de prédictions seules : production de deux verres de jus d’orange, une carte transformée en chips, une autre en écouteurs, et même un quick change mi-foiré - l’enfant Mortenn a mis sa chemise à l’envers. Et tout cela en harmonie avec le personnage :  on se souvient comment il avait au début joué sans ambages de sa morphologie pour péniblement extraire les cartes de son pantalon (d’ailleurs comme un callback il se dandinera une seconde fois au cours de la routine pour extraire une seule carte de son autre poche arrière), c’est cette sincérité-là vis-à-vis de ce qu’il est, physiquement et mentalement, qui fait qu’on se figure assez Mortenn se couper d’un monde compliqué pour lui avec ses écouteurs, en mangeant ses chips, parfois même peut-être essaye-t-il de socialiser en offrant des verres de jus d’orange sans voir qu’on rigole dans son dos de ce qu’il est mal fagoté. Tout un petit monde, toute une humanité simple, dans les pas dix minutes d’un « bête » tour de cartes. *** Plus tard ce même jour alors que j’évoque avec Shawn FARQUHAR son documentaire « Lost in the Shuffle » il soupire, soulagé : enfin quelqu’un qui lui parle d’autre chose que de ce satané 4 de cœur de la compétition du matin avec Mortenn CHRISTIANSEN. Il a visiblement été assailli toute la journée par des spectateurs persuadés de sa complicité avec le magicien danois – une complicité pourtant clairement interdite par le règlement du concours. Le 4 de cœur ?, me dit-il, c’est tout simplement la carte qui avait été choisie lors de sa propre victoire à la FISM en 2009.
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