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ralentissements et blocage depuis quelques jours
Gilbus a répondu à un sujet de Gilbus dans VM : parlons-en !
j'ai essayé sur Mozilla, sur edge, chrome. Windows 10, à jour. mais cela ne se produit pas tout le temps. d'un autre coté, sur d'autres site, je n'ai pas le problème. ou alors, c'est une des pub ou un des scripts qui ralentit mes outils de sécurité... je viens d'essayer sur une tablette android, à priori j'ai pas les problèmes... Gilbus -
Si dans la troisième phase, je tombe sur la mort, le pendu, le diable, la justice etc... je dit évidemment que c'est un avertissement: j'ai bien prévenu qu'on risquait le bucher! Gilbus
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hello! j'ai l'impression de le forum patine ces derniers jours, et que ça ne s'arrange pas: j'ai essayé avec plus sieurs navigateurs, c'est pareil. il semble y avoir un script qui est trop gourmand qui s'exécute : j'ai eut plusieurs fois le message disant que le script ne répond pas, attendre ou continuer. les discussion ouvertes ont des sursaut verticaux sans raison apparente (les images sont déjà chargées). il faut parfois attendre plusieurs dizaine de secondes entre une action et sa prise en compte, que ce soit taper sur une touche ou un choix de menu. A d'autres moment, tout se passe bien. Cela semble dépendre du moment, ou peut être de la discussion consultée: cette nouvelle discussion, pour l'instant, pas de problème. Sur celle concernant le tarot, en forum général, tout à l'heure, ca ramais... les autres sites ne semblent pas impactés sur mon pc, ca semble être uniquement VM. Bon courage pour trouver... Gilbus
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J’utilise régulièrement un tarot (enfin, juste les arcanes majeures…) en médiéval : L’occasion de dire que non, le tarot ne remonte pas à la nuit des temps, mais vers le 15/16ième… Puisqu’à ma connaissance, le jeu de Naïb ne comportait pas de triomphes… Ça donne une occasion, si le public est demandeur, de parler un peu de l’histoire des cartes… Mais pour le tarot lui-même : Je ne lis pas l’avenir avec : ça serait aller direct au bûcher, ou mettre en péril mon âme immortelle, ou les deux. Donc, je préféré que ce soit le spectateur, qui me tire les cartes. Mais comme visiblement, le spectateur est débutant, on ne va pas lire mon avenir, mais mon présent, ça sera plus facile… En plus, pas besoin d’attendre des lustres que ça se réalise. Donc, le spectateur coupe ou il veut, et tombe sur le fou. (Je vous ai dit que j’étais en costume et en rôle de bouffon ?) Je félicite le spectateur, mais lui demande d’aller un peu au-delà des apparences, de cibler ma vraie nature intérieure. Je mélange les lames, il coupe alors sur le fou. Je ne sais pas comment je dois le prendre, mais bon, il a un don… Je re mélange les lames, et il touche une des cartes : On la retourne, et cela semble correspondre, peut-être, avec ma vraie nature. Mais on peut le confirmer, car cette lame se trouve être directement et exactement entre : Le fou, mais ça on le savait déjà Et Le bateleur, c’est-à-dire le magicien, mais juste pour votre plaisir… Avec cette petite routine, aucune chance qu’on me demande ensuite de tirer les cartes : C’est de la comédie, le public le prend comme tel, et on ne prend pas la chose au sérieux. Tout en ayant un spectateur qui fait des choses « spéciales »… Si un inconscient voulait insister pour savoir si je tire les cartes, je lui rappellerai ce que j’ai dit au début : notre très sainte mère l’église poursuit de ses foudres ceux se risquant à la divination et autres sorcelleries de même acabit… Bien entendu, je n’y connais rien en interprétation du tarot, moi, mon truc, c’est la géomancie… ;) Gilbus
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C’est effectivement un fonctionnement qui joue sur deux niveaux : Le conte qui doit faire entrer dans l’histoire L’effet, qui doit être perçu comme une sortie de l’histoire, mais pas trop… C’est effectivement une des utilisations de l’effet magique en magie contée : Confirmer dans le réel ce que dit l’histoire. J’ai plusieurs histoires qui utilisent ce mode de fonctionnement, dont celle des « fourmis » qui justement est faite pour utiliser la vérité de l’effet pour assoir la vérité dans la parole du conteur, explicitement. Bref, je m’amuse bien… Mais il y a d’autres utilisations de l’effet que la confirmation immédiate de l’histoire… « Un prestidigitateur n’est pas un jongleur ; c’est un acteur jouant un rôle de magicien » Page 54 du livre : « les secrets de la prestidigitation », chapitre « escamotage et prestidigitation » dans la version en téléchargement libre de la bibliothèque nationale (Galica). Bon, cette fameuse phrase tirée d’un livre de Robert-Houdin a été interprétée et triturée par tant de magicien qu’on lui fait dire un peu n’importe quoi, y compris ce que ne souhaitait visiblement pas dire RH. En effet, si on ne se contente pas d’extraire une phrase de son contexte, on voit que RH a dit cette phrase dans le chapitre sur la vitesse d’exécution, pour dire que le rythme de l’illusionniste tenait plus de celui de l’acteur que de celui du jongleur, qui doit être rapide. Donc, replacée dans son contexte, je ne crois pas que RH conseille aux magiciens de faire 5 ans de conservatoire pour faire leurs tours. Cette mise au point faite, il est effectivement bon de savoir jouer un rôle : c’est une façon aussi de mentir, ou plutôt de dire « une autre vérité »… Très facile. (Bon, il faut bosser quand même, c'est pas passif...) Ce n’est pas parce que je me laisse parfois aller à de grandes théories ici qu’on est obligé de philosopher dans le stage : C’est au contraire très pratique, enfin, autant que je peux le rendre pratique : Il y a bien sûr un peu de théorie pour expliquer comment fonctionne le conte et la magie contée telle que je la conçois, mais c’est immédiatement mis en pratique dans le stage, sinon, ça ne sert à rien : Il faut faire les choses, pour sentir si elles nous parlent, et si ces théories ont une vérité pour nous… Les théories qui n’ont pas d’application pratique ne servent pas souvent dans la vraie vie… Mais on est parfois surpris de ce qu’un concept simple comme « la magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur », ou « dans le conte, le héros, c’est l’histoire » peut avoir d’implications extrêmement précises et pratique. Bon, en même temps, c’est un stage d’initiation à la magie contée. On n'y fait pas des trucs hyper dur… Gilbus
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Dark Connection 2.0 de Thomas RIBOULET
Gilbus a répondu à un sujet de Thomas dans Les Étagères Magiques
Un masque avec des lunettes, ça le fait pas trop... J'utilise souvent une écharpe comme masque, et avec les lunettes, ce n'est pas possible: quant on serre l'écharpe, ça comprime les lunettes sur le visage... Avec un masque genre avion, les lunettes soulèvent en général trop le masque pour être convaincantes. Ensuite, tu peux toujours essayer avec ton matériel, tu verra... ou pas Gilbus -
Dark Connection 2.0 de Thomas RIBOULET
Gilbus a répondu à un sujet de Thomas dans Les Étagères Magiques
Pure télépathie a ceci de bien qu'on regarde la carte, PUIS on mélange le petit paquet. DC, enfin, le tour de base d'Aronson qui utilise ce principe, je n'ai pas acheté DC, lui, fait mélanger le paquet, PUIS regarder la carte. la notion de carte perdu me semble plus forte dans PT, vu qu'on perd réellement la carte dans le paquet coupé. DC, elle reste sur place, mais est enterrée sous d'autres cartes, bien sûr. Bon, DC peut quasiment se faire en impromptue, avec un jeu normal, le reset est assez rapide. PT est un peu plus lourd à mettre en place, mais on peut ensuite se servir des particularités de PT pour faire d'autres choses à suivre... Autre possibilités: avec PT, on a la connaissance de la carte. on peut donc, a un moment, refaire mélanger tout le jeu, et faire une révélation trés libre. Avec DC, on sait ou est la carte, mais rien d'autre ne l'identifie. il faut donc faire une étape de prise de connaissance de la carte, si on veux faire des révélations plus libres. On retrouve aussi la carte parmi la totalité du jeu. Avec PT, on ne le fait que sur une partie du jeu, celle coupée par le spectateur...a moins de changer la fin... Le principe utilisé par DC est plus simple a mettre en œuvre, avec un jeu emprunté, incomplet etc... Bon, les deux sont forts, de toute façon, et vont convaincre les moldus, je pense. Gilbus -
Magicothérapie : la rééducation comme par magie
Gilbus a répondu à un sujet de Thomas dans Forum Général
Belle initiative : On retrouve aussi ce genre d’utilisation en conte, en lien avec des thérapeutes, et naturellement plus orienté vers l’expression, la mémoire, la conceptualisation etc. Vous faite travailler des intervenants salariés, je me demande comment vous arrivez à gérer cela niveau budget… La formation des intervenants est de quel genre ? Bref, c’est un sujet intriguant, nous connaissons bien la notion de spectacle pour public spécifiques, mais les formations à but thérapeutique, c’est plus rare, non ? Gilbus -
[mode pub ON] il y aura très probablement au moins un stage en région parisienne à la rentrée, et un autre prés de Rennes. J'en ai fait un à Toulouse il y a quelques temps... Mais c'est vrai que dans le sud/sud-est, je n'ai rien de prévu: Si toi ou une autre personne veut organiser ça dans votre région, pourquoi pas? Contactez moi si ça vous tente... [mode pub OFF] Gilbus
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Les French Twins à American Got Talent 2017
Gilbus a répondu à un sujet de Thomas PELZER (Prof T) dans Forum Général
Merci d'avoir attiré notre attention sur ce numéro: Bon sang, qu'ils sont bons! il y a tout, une histoire, des surprises, des justifications en veux tu en voila, de la cohérence, de la technologie, mais pas trop et utilisée pour faire de vrais effets... et les effets sont bien maitrisés, le rythme est maitrisé, il y a plein de trucs que je ne comprend même pas à la première vision... la vache, ce que c'est bien foutu!!!!! Quels talents! Gilbus -
Ben, on en parle pourtant énormément, surtout je crois depuis le bouquin de Nelms, « magie et mise en scène », vers 1969. Nelms était un magicien/écrivain qui s’intéressait beaucoup au théâtre, et il parle abondement dans son livre de cette fameuse suspension du refus de croire. Il parle aussi d’énormément d’autres choses, lisez le ! Mais ce coup de la suspension, je n’ai jamais vraiment accroché, il y avait quelque chose qui me chiffonnais : Pourtant, tout le monde cite Nelms la dessus, comme source incontournable…Bizarre… Donc, pour écrire l’article sur la suspension du truc, dans le DEUDLMDG*, j’ai pris quelques minutes pour y réfléchir, et je me suis aperçu que je n’y croyais pas dans le cas de la magie. Pour plein d’autres spectacle, c’est une notion essentielle, mais là… Après, je peux aussi me tromper, mais j’espère avoir donné un peu d’éclairage au machin. Ou une occasion de contre-réfléchir, si vous pensez que je me goure… Bon, je vais devoir détailler un peu, mais j’essaie de faire court… ou pas. Tu as bien compris ce que je pense, et qui n’est pas du tout une thèse que j’ai inventé, heureusement : « La magie ne nait pas dans les mains du magicien, elle nait dans l’esprit du spectateur » Qui est une extension de trucs du genre : « la beauté est dans l’œil de celui qui regarde »… Et effectivement, comme tu le soulignes, le spectacle fonctionne sur le même schéma : Le spectateur reçoit le spectacle, lui donne vie dans son esprit, et c’est pour cela qu’on peut être touché par un spectacle. En conte, c’est encore plus flagrant qu’en théâtre ou au cinéma : En théâtre ou en cinéma, ceux qui font le spectacle donne des images toute prêtes au public. Le conteur, lui, en quelques mots, va permettre au spectateur de créer lui-même images et films dans sa tête. Les conteurs sont de grosses feignasses, ils font bosser le public sans que celui-ci se méfie… On a donc de toute façon un processus cognitif (arf, le terme est un peu pédant, désolé…) qui est au cœur du spectacle. Mais qu’en est-il de la vérité, dans ce processus ? Mettons que le décor du théâtre soit une toile peinte avec une représentation de cuisine. Au bout d’un moment, on ne verra plus que c’est une toile peinte, on sera « dans la cuisine » : La suspension du refus de croire a fait son boulot, on y croit, à la cuisine en peinture. Le marionnettiste va nous montrer un singe qui fait un numéro tout en discutant avec le public : Au bout d’un moment, la suspension agit, et paf, on se retrouve avec un singe vivant qui parle, pas une marionnette. Bien entendu, ce n’est qu’une suspension volontaire et temporaire : A tout instant, le spectateur peut décider d’en sortir, et il reverra la toile peinte et la marionnette. La magie fonctionne un peu différemment : Le spectateur ne peut pas décider de sortir de l’illusion, car ce n’est pas lui qui en est la cause. C’est la magie et le magicien. Donc, pas la suspension de quoique ce soit : la magie est réelle ! En partie… Et en tout cas, sa réalité pour le spectateur ne dépend pas de la volonté du spectateur. Bien sûr, il peut passer dans le déni : « il a fait un truc tellement vite que j’ai pas pu voir » « il m’a entourloupé, pour pas que je regarde là où il trichait » Ou plus simplement : « il manipule drôlement bien, on ne voit rien » Ces réactions de dénis, que vous avez sans doute déjà croisées, sont normales : Plutôt que de se soumettre plus longtemps à l’émotion magique, qui remet son univers en jeu, le spectateur préfère se rassurer avec des explications qui n’en sont pas. N’empêche que le processus magique n’est pas directement autorisé par l’esprit du spectateur, au delà de se dire qu’il va voir le spectacle pour être trompé : Ce n’est pas lui qui crée l’illusion : c’est l’illusionniste qui va construire l’illusion dans l’esprit du spectateur. Je ne sais pas si c’est plus clair comme ça ? A tord! Ben, oui… Sauf qu’il y a des générations de magiciens qui ont travaillé à former le public à cette vision des choses. Bon, il y a toujours eut aussi de grand magiciens, qui nous entrainaient dans leur univers magique et poétique, et nous émerveillait. Mais malgré tout, un bon nombre de magicien, d’avant ou de maintenant, présentent toujours des puzzles. Pourtant j'aime à croire que la magicien comme conteur nous narre une histoire enchanteresse, et nous invite à le suivre. Ben, c’est exactement cela qu’on apprend en faisant du conte : L’histoire ne se construit pas dans les mots du conteur, mais dans l’esprit du spectateur. Pour la magie pure, bien sûr, dans l’idéal, c’est ce qui se passe aussi : Avec ou sans conteur, le magicien a quelque chose à dire : un tour peut toujours raconter une histoire, celle qu’on est en train de vivre au moment où se déroule le tour. Mais ce n’est pas évident, quand on se concentre juste sur la partie magique du spectacle. Avec la magie contée, au moins, la question ne se pose pas, on est franchement en train de construire une histoire, et d’y emmener le public. On dit souvent : il faut faire rêver le public, l’emporter dans son univers à soi... Ok, mais comment ? Ben au moins, la magie contée résout cette partie du problème, puisque c’est la nature même du conteur que d’emporter le spectateur dans son histoire. En se servant dans ce cas de la suspension du refus de croire Mais l’effet, lui, n’en a pas besoin… il faut donc concilier les deux. Ce n’est pas toujours simple, mais on peut le faire Niark niark niark, j’en ai contaminé un de plus… bientôt, le monde m’appartiendra !!! OuHahaHahaHa !!!!!! Heuuu…oui, ben, surement, voilà, c’est ça… Donc, je t’inscris à combien de stages ? Je vais en avoir à vendre bientôt ! Gilbus * : DEUDLMDG : Dictionnaire Encyclopédique Universel De La Magie De Gilbus, l’ouvrage de référence que je consulte le plus souvent, quand je veux savoir ce que je pense.
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Ta vision est intéressante à plus d’un point, mais nous ne parlions pas exactement de la même chose : Tu évoques les raisons pour lesquels les spectateurs viennent voir les spectacles. Et il y a effectivement beaucoup à dire là-dessus… Alors que je parlais du processus même, à l’intérieur du spectacle, qui fait que l’on y croie. Quand tu regardes une pièce de théâtre bien jouée, ou un pauvre type désespéré songe au suicide, tu peux vivre et partager son angoisse. Quand une riche héritière tombe amoureuse mais se demande si on ne l’aime que pour son argent, on peut aussi se poser la question avec elle. Hors, ces situations jouées ne sont pas vraies ! Ce sont des acteurs, celui qui est désespéré se porte en fait comme un charme, et la riche héritière a du mal à payer son loyer, dans la vraie vie… Et cela, le spectateur le sait : ce sont juste des acteurs qui jouent un rôle, pas de mystère. Le mystère viens quand une pièce nous émeut (alors que rien n’est vrai, tout est joué) ou nous fait rire (alors qu’on sait que c’est juste artificielle, la situation comique est visiblement montée de toute pièce)… Pourquoi ces représentation fictives vont-elle susciter en nous de VRAIES émotions (que celui qui n’a jamais ris ou eut les larmes aux yeux lors d’un spectacle se manifeste… nous le plaindrons.) Et bien une des raisons est justement la fameuse « suspension du refus de croire » : En arrivant au spectacle, on sait que tout est faux. Mais dès que le rideau se lève, si les acteurs nous aident en jouant bien, on se laisse volontairement prendre par l’histoire, et on y « crois » : on va vivre l’histoire avec ceux qui nous la racontent, on accepte d’être dupés, et donc de profiter pleinement du spectacle, et de ses émotions, vu qu’on est là pour ça, à la base Cette « suspension du refus de croire », c’est abaisser nos boucliers de scepticisme, accepter qu’on nous guide vers une autre histoire, parfois fantaisiste, et vivre le spectacle de façon plaisante. Le théâtre, la vidéo (cinéma/télé/autre), le conte, la marionnette, et d’une façon générale, presque tous les arts narratifs utilisent ce fonctionnement. Je parle d’arts narratifs, car les arts visuels ne sont pas exactement dans la même mécanique : Ils peuvent jouer plus sur la performance ( certains spectacles de jonglerie, par exemple....) que sur la narration, et n’ont donc pas ce lien avec une histoire que l’on doit croire. Pouf Pouf, donc, le spectateur, calé dans son siège, accepte ce qu’on lui montre… Est-ce le cas de l’illusionnisme ? Pas toujours. Je dirais même pas souvent… Tout simplement car, de nos jours et en France, la magie est souvent considérée comme une devinette à résoudre, et si on ne trouve pas, c’est que le type est fort ! Donc, la fameuse « suspension du refus de croire » nous sera refusée d’emblée si on annonce de la prestidigitation : les gens ont envie de savoir comment ça marche (en majorité, faite des sondages autour de vous...), ou en tout cas de ne pas accepter l’illusion sans preuves. Et c’est là que ça tombe bien : des preuves, on en a, et plein. Puisque le principe même de l’illusionnisme, c’est de reproduire l’impossible, non pas uniquement dans l’imaginaire du spectateur, mais dans la réalité de la scène : Je mets la pièce dans la main droite, je malaxe, j’ouvre la main, la pièce a disparue : Ce n’est pas consensuel : le spectateur n’a pas à imaginer qu’elle est partie, la pièce n’est vraiment plus là. C’est la preuve. Attention, je ne dis bien sûr pas que tout ce qu’on montre au spectateur est vrai : Sinon, nous aurions de vrais pouvoirs… Simplement, on lui montre une partie fausse, qu’on lui fait prendre comme vraie, et une partie vraie, qu’il ne peut pas contester. Enfin, quand je dis « simplement »…. C’est pas si simple, ça ne l’est jamais La partie « vraie » peut être fausse aussi, bien sûr : Je mets deux pièces en main droite, je malaxe, il n’en reste qu’une. Là, si on utilise un procédé courant, on ne peut pas dire qu’il n’y a réellement qu’une pièce dans la main, à la fin. Mais le spectateur n’en verra qu’une, réellement. Et pour lui, ce témoignage de ses sens est réel. La magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur… Mais à la différence des histoires, le spectateur n’invente pas l’illusion : il la constate. L’art de l’illusionnisme est donc de savoir quand et comment mentir, et quand et comment dire la vérité. Et de savoir gérer la réalité du spectateur, pour servir l’émotion magique. J’irais plus loin : La suspension du refus de croire va amoindrir l’effet. Dans la « suspension du refus de croire », le public accepte volontiers de se faire berner, il est là pour profiter du spectacle. En magie, s’il accepte tout ce qu’on lui dit, ce n’est plus un spectacle de magie : on revient au théâtre, au conte etc. L’effet magique, qui déclenche l’émotion magique, est bien différent des jeux théâtraux. Le spectateur vient au spectacle pour être bluffé par le magicien, mais pour que cela marche, il ne faut pas que ce soit consensuel : La vérité de la magie doit s’imposer dans l’esprit du spectateur, et y semer le trouble. C’est ce trouble qui génère l’émotion magique : Ce moment où l’esprit perd pied, se voit face à l’impossible, ne peut plus se reposer sur le simple bon sens commun ni sur ses sens, et donc remet TOUT en question… C’est pour cela que beaucoup de magicien (je l’ai lu venant de plusieurs personnes, j’arrondis a « beaucoup » ) disent en substance : « Si on vient me voir à la fin en me félicitant, et en me disant « j’ai rien vu », j’ai raté mon coup. » Car une personne qui « n’a rien vu » sait qu’il y avait quelque chose à voir, et admire donc la qualité de la performance de dissimulation. Hors la performance magique vient au second plan. L’émotion magique, ça, c’est top. Et l’émotion magique ne se contente pas d’un manque de visibilité du truc… Il faut vraiment perturber l’univers du spectateur, qu’il ne sache plus, l’espace d’un instant, ou il en est… Si on me traite de manipulateur génial (ce que je ne suis assurément pas dans la réalité), je suis dépité. Si on me dit que ce qu’ils ont vu est incroyable, impossible : la, je suis déjà plus fiers de moi. Si on me demande sérieusement si je peux faire quelque chose pour résoudre un problème dans la vie du spectateur, grâce à mes pouvoirs, la, c’est que j’ai été un tout petit peu trop bon… Nous n’avons donc pas les mêmes mécanismes de communication que les autres spectacles vivants : Nous devons montrer de l’irréel, mais dans la réalité du spectateur, pas dans l’irréalité d’un univers inventé. Cela n’empêche pas d’ailleurs, d’utiliser un univers inventé pour y mettre nos illusions. Mais les illusions les plus fortes sont celles qui se produisent dans la réalité du public. Bon, ok, venant d’un type qui allie conte et magie, c’est un peu scier la branche ou on est perché, ce genre de réflexion… Si l’irréalité du conte amoindri l’effet, ben faut laisser tomber le conte… Hihihi : il faut que je fasse attention, j’ai failli me convaincre moi-même… Ben non : J’aborde un peu ce mécanisme dans mes formations sur la magie contée (pub ! ), mais ce qu’il ne faut pas oublier : C’est que rien n’est jamais aussi simple que ce que j’ai dit plus haut, et le mécanisme du spectacle est bien plus complexe que cette unique notion de réalité ou d’irréalité, de mensonge ou de vérité… Rien n’est assez simple, dans l’univers, pour se réduire à une seule notion sans faire d’énormes approximations… Et c’est heureux, nous vivons dans un univers passionnant. Gilbus
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Tours avec des Pailles | références
Gilbus a répondu à un sujet de Nicolas SIMON dans Les Étagères Magiques
Ba, moi, je dis ça, je dis rien, mais bon, on n'avait pas dit qu'on arrêtait les tutos youtube? Non? A. Bon. j'ai alors le choix: -Je râle pour du débinage, mais bon, vous avez déjà mon coup de gueulle à 50 exemplaire sur le forum. -Je critique la vidéo, pour expliquer pourquoi c'est mal fait, et éventuellement comment faire mieux. Mais bon, c'est tellement mal fait, je n'ai pas envie de la revoir une seconde fois. -Je laisse tomber, vu que c'est trop triste. Ou alors, on ne perd pas espoir, et plein de gens proposent une version propre de cet effet, par une méthode plus cool? Et avec une vraie présentation, bien sûr... Arf, non, ça ne se peut pas, hein... Allez, qui veux jouer? Sans explication, ou en chambre des secrets, bien sûr... Gilbus -
Tu es dur avec les magiciens, Christian… Déjà, faire des tours à des potes, c’est dur, il faut tout le temps se renouveler, donc il y a du mérite… Ensuite, faire des tours à son miroir, c’est dur aussi ! Il faut loucher sur le miroir en même temps que sur ses mains, toute une technique, mais qui porte ses fruits ensuite, quand on arrive à loucher pareil avec un vrai public… Mais tout cela n’est rien, comparé à ceux qui font leurs tours pour la caméra : C’est terrible, la caméra, ça n’épargne rien. Et c’est ingrat aussi : elle nous fait des têtes d’imbéciles, alors qu’on la traite bien… C’est pour cela que beaucoup commencent par filmer les cartes et les mains en gros plan. Puis, prenant de l’assurance, ils montrent un peu les avant-bras, et ainsi de suite. Arrive le moment de montrer son visage… La, une solution à conseiller à tous ceux qui débutent : Mettez un masque, comme le magicien masqué (solution de pro, donc....). Vous verrez, c’est plus supportable de se regarder en vidéo, avec le masque. Et puis il y a ceux, rares, qui comme toi, Christian, arrivent à se montrer en entier… mais c’est l’aboutissement de toute une vie… Perso, j’ai choisi de ne pas me filmer, de couvrir les miroirs chez moi, et de ne pas avoir d’amis : cela m’évite d’avoir à leur faire des tours. Mais chacun sa méthode, je ne suis pas vraiment magicien…. Pour en revenir au sujet : Merci pour ce CR, il y a des dates en France, ou pas, en fait ? Gilbus
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Dark Connection 2.0 de Thomas RIBOULET
Gilbus a répondu à un sujet de Thomas dans Les Étagères Magiques
On a eut une conférence de BW à rennes samedi, et il nous a fait ce tour: Effectivement, aucun besoin de voir les cartes qui restent dans le talon, le spectateur peut les remettre lui même dans l'étui une fois qu'il a coupé son paquet: la solution est bien plus maligne. En fait, quand il a fait le tour, j'ai cru comme toi qu'il regardais le paquet restant, ce qui aurait été facile, donc... Mais non, il m'a bluffé en rangeant le paquet sans y jeter un œil, même avec une gymnastique des yeux, et en n'y ayant aucun accès ensuite, alors que j'attendais justement cela. Et il m'a fallu 5 bonnes minutes pour trouver la solution, alors que j'étais en pleine déroute Bon, après, il a expliqué, et montré des variantes encore plus simple: J'avais pensé à la méthode "au max", alors qu'il préfère celle du "comptage"... mais les deux fonctionnent sur le même principe... Bref, tout ça pour dire que c'est trés sympa comme technique, sauf que je n'ai pas acheté le jeu, je ne tourne qu'en bicycle... et il avait le jeu en phénix. Pour DC, je vais retourner voir Aronson si je reconnais l'effet, mais bon: Je ne crois pas avoir vu de lien vers une vidéo de présentation de l'effet, donc je vais attendre que quelqu'un fasse le tour, pour savoir si je connais déjà le principe ou pas Gilbus -
Tu as raison, c’est aussi un point important : On parle du mensonge, mais il faut parler de la vérité. En fait, un magicien ment bien moins qu’un acteur ou un politicien, par exemple. Tout simplement parce qu’un acteur n’est pas lui-même, il joue un rôle, et doit donc tout dire sous forme de mensonge, même les vérités que dit son personnage ! Un conteur affabule toujours… Mais un magicien, lui, a une chance considérable : Il débite souvent des énormités, mais il a le pouvoir de prouver qu’elles sont vraies ! Quand on regarde la pièce, oui, elle est vraiment tordue. C'est la vérité. Ce n’est pas un mensonge. L’illusionnisme permet de rendre l’impossible vrai. On ment souvent sur la méthode, mais à un moment ou un autre, l’objet a vraiment disparu, le foulard a vraiment changé de couleur, la corde est vraiment raccommodée… Pour un temps, parfois, car la vérité peut être passagère, ou relative, ou définitivement, si la situation finale (la pièce tordue) est permanente. Mais au moins, on a des preuves ! Alors qu’un acteur doit compter sur l’accord du public (suspension du refus de croire) pour que son rôle soit convaincant, et atteigne une certaine vérité pour le public. Le magicien, lui, n’a pas besoin du consentement du public, au contraire : Il fait des choses impossible, mais prouve qu’il les fait quand même, c’est un peu le principe. Il va donc mentir, certes, mais sur le moyen, pas sur l’effet lui-même. Du moment que l’effet est inscrit dans la conscience du spectateur, il est vrai. Même si on a trompé le spectateur sur la situation initiale, ou sur l’action magique, ou sur l’effet lui-même : La réalité, pour le spectateur, c’est ce que pense savoir le spectateur. Le reste n’est que philosophie ;) Gilbus.
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Conseil de DVD pour manipulation
Gilbus a répondu à un sujet de Philippe Comte dans Les Étagères Magiques
Peut être pourra tu trouver ton bonheur dans ce sujet: Ou dans un des cinquante autres sujet ouverts sur le même thème... Gilbus -
Au cas ou cela puisse aider, voila un petit extrait du DEUDLMDG, qui traite du mensonge. De l’utilisation du mensonge Je voudrais vous parler d’une grande honte qui me perturbe : Il arrive que les magiciens mentent. Ils disent que c’est pour de bonnes raisons, mais en fait, ils ne cherchent qu’à perturber notre sens des réalités. Pour en tirer avantage. Le magicien est un être fourbe, malveillant et cruel, dont le but est de déstabiliser ceux qui s’oublient à le regarder, pour faire de nous ses marionnettes. Heureusement, je ne suis pas vraiment magicien… Heuuu… Pouf pouf. Il se pourrait que dans cette introduction, j’ai mentis. Mais pas tout le temps. C’est le premier point sur lequel je voulais discuter : Un bon mensonge doit être crédible. Pour cela, il peut -Soit être mélangé à une bonne part de vérité (Il arrive que les magiciens mentent.), -Soit s’inscrire dans une logique que la victime comprend (Pour en tirer avantage) -Soit être caché sous un mensonge encore plus gros qui sera identifié comme tel.( Le magicien est un être fourbe, malveillant et cruel) -Soit être présenté clairement comme un mensonge, ce qui donne un air de vérité au contraire de la proposition, alors qu’il est vrai, et donc que le contraire est faux. (Je ne suis pas vraiment magicien) Il y a bien d’autres façon de mentir, mais je ne vais pas vous expliquer la vie, cela serait trop triste. Je vais me contenter de quelques formes un peu exotiques, puisqu’étant magicien, vous devez déjà être d’excellents menteurs. Tout d’abord, pour enfoncer les portes ouvertes, rappelons que le mensonge se produit quand la victime a sa représentation mentale de l’univers faussée par une information qu’on lui fournit. Il n’y a pas besoin de manipuler l’univers, juste la représentation mentale de la victime. Ce qui élargit le proverbe : « la beauté est dans l’œil de celui qui regarde » ou « la carte n’est pas le territoire ». Cette distinction entre l’univers réel et la représentation que la victime s’en fait est une des notions de bases en PNL. Maintenant, devinez quel mensonge j’ai insufflé dans le paragraphe précédent… En fait, le mensonge est facile à retrouver, puisque je l’ai laissé tout à la fin : « Notions de bases en PNL » Oui, vous avez trouvés, le mensonge consistait à faire croire que j’avais quelques notions de Programmation Neuro Linguistique, alors qu’en fait, je n’ai fait que lire en diagonal un ou deux trucs là-dessus, restant d’une ignorance crasse sur le sujet. En assaisonnant tout cela par le bon sens populaire, on crée une adhésion au début du paragraphe. L’allusion à la PNL ne viens pas directement sur mes connaissance supposées (et réellement inexistantes…) mais bien sur le lien entre sagesse populaire et PNL, que ceux qui ont comme moi survolés un ou deux articles reconnaitrons comme plausible dans ce cas. Donc, on a l’assimilation de vérité et de mensonge implicite, puisque je donne l’impression d’affirmer des évidences grâce à des connaissances que je n’ai pas. Mais là, c’était très facile à détecter, car j’ai mis cette allusion à la PNL à la fin, alors qu’en la noyant dans le flot d’informations, elle ne serait pas apparue consciemment. Donc, dans le mensonge comme pour le reste des techniques magiques, on peut : Rendre le mensonge plausible, par des vérités (enfin, par des choses que la victime crois réelles : la carte n’est pas le territoire…) C’est le contexte Faire des mensonges de façon détournée ou implicites C’est la méthode Faire une scénarisation du mensonge, pour qu’il se fonde dans le décor (le noyer dans les autres infos) C’est la présentation Le contexte : Le mensonge doit être plausible dans son contexte. Si je dis : « mon mac ne plante jamais », c’est crédible sur un forum d’Apple. Pas sur un forum d’utilisateurs de PC :) Donc, si le mensonge peut aller dans le sens des opinions de la victime, il sera plus facilement accepté. La méthode : Mensonge direct : « Je n’ai pas planté mon mac depuis 5 ans. » Indirect : « Mon mac a planté l’autre jour, car j’ai utilisé un produit Microsoft » (sous-entendu, il ne plante pas autrement) Indirection sur un point secondaire de la phrase : « Je n’ai pas planté mon mac depuis 5 ans. » (sous-entendu : j’ai un mac, alors que c’est faux :) ) La présentation : « On le dit sur tous les forums, et cela confirme mon expérience personnelle : les macs ne plantent pas. » (Ici, le fait que j’utilise un mac est au milieu de la phrase, donc pas en évidence.) La séparation de ces trois éléments n’est pas indispensable, et le mensonge peut en tenir compte : Si je n’ai pas de mac, mais que je dis : « mon mac ne plante jamais », quel que soit le forum, mon mensonge passe : Sur les forums mac, il ira dans le sens du poil, car les gens vivent dans un univers ou les macs sont merveilleux. Sur le forum PC, le fait d’affirmer une ‘contre vérité’ focalisera les victimes sur cette affirmation, et on ne pensera pas que je puisse ne pas avoir de mac. Prenons d’autres exemple tout bête…tiens, en magie, pourquoi pas :) « Si je prends trois pièces dans ma main gauche : 1, 2 et 3» C’est bien sur un mensonge : Soit il y a autre chose que 3 pièces dans la main gauche, bien qu’on ne puisse voir que cela. C’est un mensonge direct. Je ne peux pas donner ma main à examiner réellement. Soit je montre ma main gauche avec 3 pièces, mais la droite, dont l’index va montrer les pièces au cours du comptage 1,2,3 en retrait et ouverte, n’est en fait pas vide : Le mensonge est alors couvert par la présentation de la main gauche honnête, et le comptage est honnête. C’est un mensonge indirect. Par la suite, je pourrais faire passer les pièces en main droite, et les recompter : on aura alors un mensonge direct, mais qui sera couvert par le premier comptage qui lui était honnête. Un gros mensonge est-il plus dur à faire passer qu’un petit ? Ça dépend :) Cela dépend du contexte : Dans beaucoup de routines, on pourrait faire des choses plus fortes que ce que l’on présente : Une fois une carte à l’œil faite, tout le champ de la parapsychologie s’ouvre à nous. En fait, on se contente souvent de repérer ensuite la carte, et de la faire découvrir par un moyen détourné. Car une connaissance surnaturelle de la carte n’étant pas admise par la victime, si on annonce tout simplement la carte, celle-ci va chercher une explication rationnelle, et se rapprocher de la solution. Il faut donc mentir sur nos pouvoirs réels, en les atténuant, pour que cela passe mieux. À l’inverse, un bon nombre de passes dites ‘au bluff’ sont des mensonges énormes. ... Bon, je ne vous met pas l'article entier, c'est un peu soulant, et l’exposition de cas trop pratique n'est pas le but de cette partie du forum... Gilbus
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La Magie à 2 Vitesses : modus vs magiciens
Gilbus a répondu à un sujet de Ludovic DOYEN dans Forum Général
Les voir travailler, oui, c’est une bonne façon, la seule peut être, de savoir à qui on a affaire. Perso, pas de vidéos en ligne, normalement : La magie filmée, c’est une discipline à part, et qui ne m’intéresse pas. Même les captations de spectacle vivants perdent de leur intérêt, dans beaucoup de cas, s’ils ne sont pas pensés à la fois pour les spectateurs présents et pour les spectateurs de la vidéo… Mais bon comme le clavier ne refuse pas les doigts, cela ne m’empêche pas de dire n’importe quoi à longueur de forum C’est aussi pour cela que je ponctue de numéros, dans la mesure du possible, les quelques formations que je donne : Il faut savoir faire avant de vouloir apprendre aux autres, tu as cent fois raison. Comme je ne publie (presque) jamais de vidéos, les gens viennent sur la confiance, il faut leur montrer qu’ils ont eu raison. Et puis à défaut de leur montrer ce qu’il faut faire, j’ai toujours une chance de leur montrer ce qu’il ne faut pas faire, c’est positif… Par contre, ton intéressante remarque nous amène vers un autre niveau de la question de départ : Il y a la magie pour moldus, la magie pour magiciens… Mais il y a aussi la magie en spectacle vivant, la captation vidéo d’un spectacle vivant, et la magie pour la vidéo… Sachant que les deux premiers type de spectateurs (magicien et moldus) peuvent regarder les 3 autres types de prestations, et ben, ça fait un sacré paquet de magies différentes Et sachant aussi qu’il y a plein de degrés d’expertises dans les spectateurs plus ou moins magiciens, et différentes façon de faire de la magie filmée, ou pas, on n’a pas un nombre de cas finis : La réalité n’est que rarement binaire… Ok aussi pour les degrés de lectures multiples. Parfois. Je ne crois pas que beaucoup de gens s’embêtent à faire dans toutes leurs routines des lectures pour initiés ou profanes : On le fait tous plus ou moins pour quelques routines, mais dans toutes ? Pas si simple… J’ai quelques routines « à lecture multiples », j’en ai montré quelques-unes le WE dernier aux personnes présentes (« les dames amoureuses de Gilbus, par exemple, est prévue à la fois pour faire un effet correct vis-à-vis des spectateurs, et peut aussi agacer les magiciens qui connaissent un tour qui ressemble, et ne comprennent pas toujours comment marche le mien…) Mais d’une façon générale, je destine mes numéros à du public profane, j’en rencontre bien plus que de magiciens. C’est peut-être cela aussi le bon critère : Faire pour le public que l’on a. Si on reste tout le temps entre potes magiciens, il vaut mieux faire de la magie pour magiciens. Si on veut toucher le public normal, ben il faut faire de la magie débarrassées de certaines fausses piste qu’on met quand on s’adresse à des magicien, et qui ne servent pas avec un public normal, ou très peu… D’un autre côté, les magiciens sont souvent présomptueux sur le mystère entourant le fonctionnement de leur magie : Bien des « trucs » sont évidents, même pour un moldu, pour peu que celui-ci soit doté d’un solide bon sens, d’un sens de l’observation développé, d’une vision dans l’espace correcte, et d’un minimum de déduction. L’art du magicien est de faire en sorte qu’on ne pense pas à utiliser toutes ces qualités à bon escient, tout en faisant croire le contraire… Je sors cet après-midi de la conférence de Boris Wild, qui avait lieu à Rennes, et je repense à une routine qu’il nous a montrée : Le spectateur coupe un petit paquet de carte, regarde celles du dessous, et mélange son petit paquet. La carte est ensuite retrouvée subtilement... Le réflexe est de se dire que Boris regarde la carte suivante du paquet, qui est resté sur la table, celle donc situées sous la carte choisie, et qu’un procédé très évident permet alors de savoir quelle est la carte choisie. Mais il a désarçonné un bon paquet de magiciens de la salle en ne regardant pas du tout le reste du jeu, à aucun moment, alors qu’on l’attendait sur ce terrain. Magie pour magicien, ou pour moldus ? Les deux, je crois, car la piste qu’il a désamorcée aurait pu être comprise par un spectateur malin aussi. Trés malin... Ensuite, quelle importance ? Aucune dans ce cas, puisque la procédure pour désamorcer cette piste n’alourdissait aucunement la routine. La magie pour magicien devient pénible quand on fait le tour de tous les gimmicks et techniques existants, pour prouver qu’on ne les utilise pas. Du coup, on passe plus de temps à se disculper qu’à faire rêver. Dur d’avoir de discours généraliste sur une telle question, j’imagine que chaque magicien et chaque répertoire doit donner une réponse différente… Mais un bon guide pourrait être : Faire passer notre public en premier. Et donc s’adapter au public, qu’il soit composé de magiciens ou de profanes…ou des deux. Gilbus -
10e Merlin Magic History Day - Thème : Merlin and Friends à Paris le 200517
Gilbus a répondu à un sujet de Thibaut RIOULT (Azoth) dans Forum Général
Effectivement, en 10 ans, je n’ai pas trouvé une année pour y aller : Ça tombe toujours en plein dans la saison des animations médiévales, ou d’autres activités que je pratique, spectacles de fin d’année d’ateliers que j’encadre etc. Les choix sont durs, car choisir, c’est se priver… Et comme tu dis, je ne me place pas spécialement parmi les « jeunes », je suis un vieux crouton qui aurait déçu Merlin, comme les autres… Je ne me sens pas vraiment l’âme d’un donneur de leçons : Je reporte vers d’autres ce que m’ont transmis mes propres maitres, ou par bonheur ma propre expérience, chacun son truc pour partager… Seb, par son parcours avec David Coperfield, ne me semble pas la plus mauvaise personne pour donner son avis non plus Et je n’ai rien vu de réac dans la réponse de maitre Merlin, en plus Mais si, mais si : il y en a même qui continuent d’écrire… ;) Gilbus -
10e Merlin Magic History Day - Thème : Merlin and Friends à Paris le 200517
Gilbus a répondu à un sujet de Thibaut RIOULT (Azoth) dans Forum Général
Merci Seb pour ce passionnant message Je ne suis pas vraiment magicien, donc je vais parler d’autre chose : Pour un visuel, OK. Mais toute la magie n’est pas forcément que « visuelle » : Si je prends la magie contée, 5mn c’est court, 10mn un temps moyen pour une histoire, 15mn un temps normal pour une histoire complexe. Mais c’est bien sûr « l’histoire » qui permet de faire ce temps, pas le « tour ». On va donc avoir un temps optimum modulable suivant les disciplines mise en œuvre. Et il a bien raison, le David : Un numéro n’est pas bon quand on ne peut plus rien ajouter, il est bon quand on ne peut plus rien enlever. Un numéro qui ne fait qu’une chose, mais la fait bien, sans temps morts inutiles, sans baratin approximatif, sera toujours meilleurs que le même avec du texte « de remplissage » et des digressions et des apartés qui n’ont rien à voir. Il faut couper tout ce qui dépasse. Ma prof de conte dit : "Il faut tuer ses petites chéries." Les petites chéries sont les phrases qu’on aime par-dessus tout, car on est tellement fiers de les avoir trouvés. Elles ne servent à rien pour l’histoire, mais sont si jolies, nous font paraitre si intelligent, si drôle… Il faut s’en débarrasser, justement pour ces raisons : Elles n’apportent rien à l’histoire. On peut avoir des choses ou des phrases drôles dans l’histoire. Mais il faut que ce soit dans l’histoire, pas juste la parce qu’on les trouve jolies et plaisantes. On retrouve la même chose en magie : Est-ce que cette partie est utile à l’effet ? Non ? On coupe ! Sinon, il ne faut pas faire de numéro de magie, mais faire un spectacle de stand up, ou on met l’artiste en valeur, et pas ce qu’il fait. Dans le numéro de magie, la vedette devrait être la magie, tout comme dans un spectacle de conte, la vedette c’est l’histoire. Dans la méthode que j’utilise pour le conte, une histoire, même complexe, se réduit à 7 phrases courtes. Et la première de ses phrase, c'est "l'idée". Que raconte mon histoire, réellement? Le reste, 6 phrases, c'est la structure de travail: forcément, c'est très détaillé, avec 6 phrases, on est dans l'opulence... Il y a des alternatives plus douces : Je reviens à mon dada : En magie contée, on va cueillir le spectateur par surprise, puisqu’il ne s’attend pas à l’effet, il est dans l’histoire. Cela permet d’y aller plus en douceur… et de le choper quand même… Il y a aussi toutes les présentations ou l’on ne s’annonce pas comme magicien : Moi, il est rare que je fasse des tours de magie, mais j’apprends des jeux aux gens… Que ces jeux semblent impossibles, à postériori, ce n’est pas mon problème… Forcer le public, comme tu dis, en lui mettant le nez dans la magie, c’est une solution. Il y en a de plus douces, je crois Encore un point d’accord : En magie contée, et en conte en général : L’histoire doit être intéressante ! Pas que par sa façon d’être dite, sa structure même doit présenter de l’intérêt. Et en plus, il faut la dire de façon intéressante. Souvent, en magie, on laisse tout l’intérêt être donné par le tour. Du coup, parce qu’il y a un effet, on pense que cela ne peut pas être ennuyeux. Ben si. Le tour lui-même est essentiel, mais ce n’est pas la seule chose à prendre en compte. et en plus, il y a des tours qui ont une procédure ennuyeuse. En conte on n’apprend pas le texte par cœur….SAUF : La première et la dernière phrase, qui doivent être peaufinées, travaillées, pour avoir l’effet escompté. (bon, il y a d’autres choses ponctuelles à savoir éventuellement par cœur, mais je ne vais pas vous faire un stage en forum ) Pour le rythme, celui de la magie d’aujourd’hui est rapide. Si on préfère un rythme plus lent, en le couplant avec du conte, cela va naturellement se calmer : Le conteur prend son temps, et, curieusement, ce n’est pas ennuyeux quand même. Enfin, si le conteur fait son boulot Mais bon, on s’écarte un peu du sujet : Merci à jean pour toutes ces années où il a transmis et merci à lui pour toutes ces années à venir ou il continuera de le faire ! Gilbus -
Tu veux parler de cette lévitation que mickael jackson a fait breveté en 1993? Mais en arrière, cette fois? Ou plutôt comme la "matrix lévitation" de dynamo (qui n'est donc pas de lui...)? Pas mal d'autres personnes le font. Déjà, le gimmick ne fait pas tout: Il faut énormément d'entrainement, et si tu as une surcharge pondérale, oublie de suite. C'est très exigeant niveau musculature, même avec le "gimmick", donc entrainement intensif et pénible. Sinon, le fonctionnement est décris dans plein d'endroit, à notre époque de débinage intensif, donc tu devrais trouver cela dans le net grand public, comme toutes les bonnes illusions que des âmes charitables s'emploie à révéler à tous... Pourquoi, puisque tu n'as pas trop de précision sur cette illusion, ne pas chercher à créer une autre illusion, jamais vue cette fois? Le travail ne serait peut être pas beaucoup plus dur, et tu aurais ainsi TON illusion, jamais vue ailleurs... Tiens, je te donne une idée, c'est cadeau: tu as un mur vertical: tu pose un pied dessus, puis les deux, et tu es en lévitation horizontal, "debout sur le mur". Dynamo monte les murs des immeubles comme ça? Ben essaie déjà de le faire en restant statique, sans public complice, montage vidéo et sans grue, cela sera une grande nouveauté Ce qui différencie l'illusionnisme des effets spéciaux, c'est qu'on le pratique en direct... Gilbus
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Et merci à toi pour ces bons souvenirs que tu nous remet en tête, et pour les photos Tu as de ton coté laissé ta marque (page) sur ce stage Arf, j'ai oublié aussi, alors que j'avais pris exprès mes bouts de ficelles avec moi... C'est ballot... Gilbus
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Non, ici, on est à l'écris, malgré les apparence, on peut donc mettre du passé simple Mais bien essayé Gilbus
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Oui, j’avais bien sûr compris ce que tu voulais dire, je détournais juste l’attention par pudeur Mais c’est le principe de la vie : Tout passe. Le thème du temps qui passe trop vite en bonne compagnie peut faire l’objet d’une histoire intéressante en magie contée, non ? :) Si on la nourri avec des émotions vécues, cela n’en sera que mieux : utilisez vos émotions, quand vous le pouvez!!! Au boulot ! Gilbus
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