Je suis justement en train d’écrire un article sur la thématique du RIEN, y sont traitées en partie certaines questions relatives aux peintures monochromes, je n’en dis pas plus…
Je trouve que Francis s’est un peu emporté sur ce coup là… L’absence, le silence, le vide sont des sujets au moins aussi profonds (si ce n’est plus) que ceux que la simple illusion visuelle qui est affaire de perception puis d’interprétation mentale ; par delà les illusions tridimensionnelles, il n’est pas inconcevable qu’un tableau blanc puisse contenir, lui, une dimension plus spirituelle.
Je n’ai pas d’affinité particulière avec toutes les œuvres de Twombly mais je dois certains de mes plus grands chocs artistiques à des peintures monochromes comme celles d’Yves Klein par exemple, et il m’est même arrivé de tomber à genoux devant une grande toile de Barnett Newman qui frôle souvent la représentation monochrome.
Pour ce qui est du « foutage de gueule » qu’évoque Francis, on peut le trouver tout autant dans le domaine de l’abstraction la plus complète que dans celui de la figuration la plus hyperréaliste. Par ailleurs, je n’aurais pas utilisé l’expression « blanc immaculé » qui me semble une tournure pléonastique, mais c’est un détail.
Maintenant, si on raisonne du point de vue du respect de l’artiste, personne ne peut admettre que qui que soit puisse dégrader une œuvre même par un baiser. Si chaque individu se fait juge de ce qu’il a le droit de faire au regard d’une œuvre d’art, on ouvre la porte à toutes les dégradations iconoclastes.
S’il advenait qu’un jour un visiteur devant une œuvre de Tabary s’exclame
et que ladite personne s’apprête à abîmer de quelque manière que ce soit la sculpture de Tabary, faudra-t-il que je reste sans réagir ? La critique oui, la destruction d’une œuvre, non !
Christian Girard
(J’ai beaucoup aimé la réaction de Plick.)