La psychologie humaine est ainsi faite que même une réussite à pile ou face a un certain potentiel magique, de même pour un « Dans quelle main ? ». Avec une chance sur trois, il existe de très chouettes tours (souvent basés sur des sorties multiples). Une chance sur quatre ? Eh bien toutes les variantes de type B’Wave ont fait leur preuve de longue date. Les tours avec les cartes ESP sont innombrables et donc cinq figures suffisent largement pour crédibiliser une prédiction. Je pense que se focaliser sur le nombre restreint de possibilités est une rationalisation abusive. Oui, une chance sur 52, c’est mathématiquement « mieux » qu’une sur deux, et un mot dans un livre n’en parlons pas. N’évoquons pas plus le choix d’un prénom, d’un objet et d’une destination uniquement pensés par un spectateur qui figureront tous sur une prédiction produite en fin de routine d’une enveloppe scellée…
La méthode utilisée dans M-Prediction est-elle aussi novatrice que ce qu’en dit le descriptif ? Je n’en sais rien. J’ai commandé le tour illico car il a titillé ma curiosité et je verrai bien de quoi il retourne (Que soient bannis à jamais ceux qui répondront : « Il retourne les deux cartes jumelles »).
Quand je me suis initié à la magie, il n’y a pas si longtemps (environ une trentaine d’années) je présentais un effet (que j’avais acheté) avec cinq cartes au format poker qu’on sortait d’un petit étui (dans lequel se trouvait – pouvait-on dire au public – une prédiction) et qu’on déposait face en l’air sur la table, en une rangée ; le spectateur choisissait l’une d’elles en la nommant et l’on posait alors l’étui sur la carte (carte choisie totalement librement, faut-il le souligner ?). Puis l’étui était ouvert : il contenait une carte (et une seule !) de petite taille (format patience et non truquée !) qui correspondait très exactement à la carte choisie.
Ce nouveau tour de Mickaël Châtelain me rappelle ce bel et astucieux effet d’écrit ci-dessus mais à l’évidence la méthode est très différente et plus clean, d’où mon intérêt.