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Sébastien CLG

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Tout ce qui a été publié par Sébastien CLG

  1. Elle est bien de lui, s'appelle "Oral Fix-Sational" et il l'a commercialisée un certain temps. S
  2. C'est aussi une question de positionnement et d'un minimum d'honnêteté intellectuelle. La connaissance des sources permet en gros de "prouver" que n'importe quel effet est "une révolution" ou une "énième resucée d'un vieux truc", selon la dose de bonne ou de mauvaise foi que l'on souhaite injecter. Après tout, les navettes spatiales ne sont qu'une variante des avions, eux-mêmes une vague amélioration technique du vieux machin à ailes publié par de Vinci, qu'il a piqué aux oiseaux ? Rien de nouveau sous le soleil, donc. Il y a sans doute un moment où un minimum d'analyse, de lucidité (et de bonne foi, donc) permet de dire sans rougir que oui, tel truc est peut-être "une version de" ou emploie "le vieux principe du", mais repose sur une si bonne extrapolation, une si bonne construction, une si bonne présentation, qu'il est possible que ce travail constitue une "nouveauté". Seb. PS: Il faudrait aussi à l'occasion que je te présente Angelo Carbone, Michael Weber, Anders Moden, Hideo Kato, Marc Setteducati, Lubor Fiedler, Hiroshi Kondo et quelques autres débutants qui auraient peut-être deux ou trois "variantes de trucs déjà existants" à te montrer.
  3. Si je ne m'abuse, la citation est plus communément attribuée à Orson Welles, mais aussi à Alfred Hitchcock: "To make a good movie, you need three things : a good story, a good story and… a good story". Chronologiquement Hitchcock pourrait gagner, mais Welles a appliqué le principe de manière tout aussi efficace... S
  4. Je vous invite à lire le Manifeste (en anglais, mais ça se comprend bien...) diffusé par Derek DelGaudio et Helder Guimarães: http://journalofsecrets.com/ S.
  5. Je suis ravi que tu sois d'accord. Ce serait dommage de m'attarder sur mon immodeste personne, alors voici quelques échantillons de tours de cartes connus (le but étant de montrer la diversité des approches possibles) et s'appuyant sur: un contexte, une histoire, un propos, un point de vue, un style, une approche. Un tour de cartes de Derren Brown: [video:youtube] Un tour de cartes de Barry & Stuart: [video:youtube] Un tour de cartes de David Copperfield (sur une idée de Gary Ouellet/ Alain Choquette): [video:youtube] Un tour de cartes de Ricky Jay: [video:youtube] Un tour de cartes (de préférence avec le 3 de trèfle) de Penn & Teller: [video:youtube] Je n'ai pas trouvé d'autres exemples auxquels je pensais, comme le tour de cartes de David Williamson avec des personnes à la place des cartes, ou de Michael Weber avec des chaussettes, ou bien d'autres exemples qui ne figurent pas sur YouTube. Et j'en oublie des tas d'autres, et pas des moindres, et des plus près de chez nous. Dans la plupart de ces cas, la "difficulté de la mise en pratique" a principalement consisté à se réunir autour d'une table sur laquelle était disposée(s) une ou plusieurs cafetières, et à réfléchir sur: - un contexte, - une histoire, - un propos, - un point de vue, - un style, - une approche. Tu vas peut-être me dire que ce n'est pas du jeu de chercher des exemples chez des "bons", mais ce sont peut-être justement des "bons", chacun à sa manière, car ils réflechissent davantage que les autres: - au contexte, - à l'histoire, - au propos, - au point de vue, - au style, - à l'approche. Cela dit, c'est dommage de se limiter aux tours de cartes (mais je l'ai fait pour mon exemple), car les exemples de tours de magie bien écrits et bien contextualisés, il y a en a des floppées: Dans le passé: Robert Harbin [video:youtube]http://www.youtube.com/watch?v=8rWcCuNYcrc Dans le présent: Derek Hughes [video:youtube] B&S again: [video:youtube] Et encore désolé pour tous ceux que je n'ai pas cités... Z'êtes moins bien référencés sur YouTube! S
  6. C'est une affirmation on ne peut plus péremptoire... On sent les vrais experts qui parlent. Péremptoire, et à mon goût terriblement effrayante...
  7. On est pratiquement d'accord, mais encore... Baguettes magiques rouges à extrémités jaunes, gros dés à coudre en plastique fluo, boules excelsior en strass... Une certaine catégorie de matériel est à brûler avec les costumes (et les bande-sons). Le cas des cartes à jouer est sans doute différent, quoique... Le truc qui me fait déconnecter de 95% des tours de cartes est qu'à peine vous sortez vos cartes (ou pire, que vous approchez un groupe avec vos cartes en main), les spectateurs vous identifient aussitôt en vous collant une belle étiquette sur le front: "ahhhh, le magicien..." ou "ooohh, un tour de cartes, alors ça, ça m'énerve toujours"... Vous n'avez encore rien dit, encore rien fait, que les spectateurs mettent en place leurs filtres de perception bien confortables (et les a priori qui vont avec), vous placent dans une petite case bien étroite (et qui ne dérange personne), celle du faiseur-de-tours-de-cartes-qui-énervent, du manipulateur avec-qui-l'on-n'aimerait-pas-jouer-aux-cartes. D'abord un contexte, d'abord une histoire, d'abord un propos, d'abord un point de vue, d'abord un style, d'abord une approche, et seulement ensuite les cartes à jouer. Et si l'on cogite un tant soit peu sur ce contexte, Ô magie, on se rend compte que les cartes ne sont plus incontournables, que l'on peut les remplacer par d'autres objets, d'autres supports, et que la démonstration est désormais perçue de manière différente. S.
  8. On va dire que c'est la version québécoise de: [video:youtube] Idée de Jim Steinmeyer également présentée par Doug Henning.
  9. Jason Byrne notamment, mais aussi les principaux numéros de colombes des années 90 (Greg Frewin, Dimmare, etc). Ce numéro de Liu Qian est l'archétype de la magie des années 90, et il y a quelque chose que les magiciens (de ma génération, entre autres) ne comprennent pas toujours: les années 90, c'était il y a 20 ans... Donc ce numéro a 20 ans de retard, de la même manière que quand on était ados (dans les années 90, donc) on disait "C'est un numéro des années 70!" pour dire que c'était ringard... Là c'est pareil, mais dans un créneau postérieur de 20 ans. Et quand je vois des numéros de manipulation de laserdiscs (de quoi ?) ou de CDs.. vous avez encore deux ou trois ans de sursis, les gars... Seb.
  10. Ce qui est intéressant, c'est de comparer le premier clip donné plus haut avec le même Fred Kaps, qui fait le même tour une quinzaine d'années plus tard (le tour commence à 0:30'): Et c'est intéressant de voir comment Kaps est naturellement un peu plus âgé, un peu plus empâté sans doute, que la technique est restée pratiquement la même, mais qu'il est devenu bien meilleur dans le jeu, les mimiques, son personnage de scène. Il prend son temps, il marque chaque "moment" (la routine de 1978 dure 3'30, contre 2'45 dans la version de 1964)... bref il s'est pâtiné avec l'age, dans le (très) bon sens du terme. Regardez son rire à la toute fin... [video:youtube] PS: Anecdote: dans le premier clip, celui de 1964, Fred Kaps a la "chance" de passer juste après un groupe de jeunes braillards qui viennent de faire leur première télé aux USA: Les Beatles. On ne le voit pas dans l'extrait, mais Ed Sullivan a d'ailleurs du mal à calmer le public avant de leur présenter Fred Kaps. S.
  11. J'ai déjà vu ça quelque part, mais je n'arrive plus à me rappeler où. S
  12. Les arguments des uns et des autres sont très recevables, mais il me semble manquer deux raisons un peu moins "officielles": 1 - les casinos encouragent rarement l'audace et la nouveauté en magie: ils sont en général bien contents d'avoir un avion en plastique qui disparait, une femme qui se fait torturer dans une boite et un hélicoptère qui apparaît: ça les rassure, ils savent à quoi ça ressemble et comment le vendre. 2- Vegas est une exception car le plus clair de leur temps, les magiciens le passent à vendre des billets plutôt qu'à concevoir un nouveau show, mais de manière générale, la faute revient aussi aux magiciens, pas seulement "à l'extrême difficulté de notre aaaart". Quand un comédien sort de scène et que des spectateurs viennent lui parler, ils peuvent lui dire qu'ils l'ont trouvé émouvant dans son interprétation d'un texte, ou qu'ils n'ont pas aimé son interprétation de tel personnage, ou qu'il a surjoué... Quand un magicien sort de scène et que des spectateurs viennent lui parler, il lui demandent "comment t'as fait?" Le truc, le secret définissent en partie notre aaaart, mais ils nous ont rendus sacrément fainéants, puisque l'on peut se contenter de savoir bluffer les gens avec des trucs des années 1850 pour se prétendre artiste et monter sur scène, faisant fi de tout le reste. Heureusement, c'est en train de changer, mais comme l'on part de plus loin que les autres, on met davantage de temps à réaliser que le monde a changé depuis 1850 (ainsi que le style vestimentaire, depuis les années 1980). S
  13. Ca rapelle un peu le "Ghost Stories" d'Andy Nyman: http://www.ghoststoriestheshow.co.uk//home.php S
  14. Il faut aussi dire qu'un -bon- tour -bien- filmé en télé (donc en gros 10% des tours qui sont filmés pour la télé, pour compter large) ne ressemble pas souvent au même tour qui est présenté en "live". Il n'est pas rare que le magicien doive se placer à un angle qui n'est pas habituel pour lui, qu'il doive même parfois inverser le sens de ses mouvements ou modifier son timing pour la version "télé". Ou que des méthodes qui passent très bien en live deviennent cauchemardesques à filmer: notamment certains black arts. Autre cas d'école: la télé applatit tout.... une boite placée à 3m du rideau de fond, lorsqu'elle apparait à l'écran, semble collée à ce même rideau. Il faut souvent changer les angles, concevoir des mises en scène "spécial télé" ou le tour perd les trois-quarts de son impact. Les puristes diront que c'est à la télé de s'adapter à l'artiste et non l'inverse, mais le résultat est que l'on voit relativement peu de puristes à la télé...(*) S (*) oui oui il y a des exceptions, je sais.
  15. En même temps, Criss Angel a existé bien avant la télé et Vegas. Il présentait un (d'ailleurs fort bon) show à Broadway, sur une scène de catch, entouré du public et où figuraient déjà ses illusions-phares, la malle des indes avec les extincteurs et la transposition avec le monstre. Je me souviens même qu'un DJ mixait la musique du spectacle en temps réel. Puis, le plan marketing est arrivé et les choix sont devenus plus discutables... En même temps, avec le peu de temps et de moyens dont il a disposé pour filmer la quantité d'heures de programmes qu'il a filmées... tout en maintenant ce niveau de "hype" qui est devenu sa marque de fabrique... Il ne faut guère s'étonner des choix, disons "éditoriaux" qui ont été les siens... Je ne les cautionne pas pour autant... S
  16. Je ne trouve pas... Généralement on va voir "O" quand "Kà" est complet... Essaye d'abord à partir d'un autre navigateur web, c'est parfois une sécurité cachée qui empêche de mener à bien une transaction. Sinon, le plus simple et le plus rapide est d'appeler le numéro de réservation, tu tomberas sur une personne qui fera la réservation pour toi, tu peux choisir avec elle le siège, etc... Même si tu n'as pas un anglais parfait, le sujet de discussion est assez simple: un show, un jour, une heure et combien de sièges... Seb.
  17. Si tu ne restes que 4 jours à vegas, ce qui est d'ailleurs la durée idéale à mon avis, je ne te conseille que: - Kà au MGM, en priorité... pour 99% de ceux qui l'ont vu, il y a un "avant Kà" et un "après Kà". ("Love" au Mirage n'est pas loin derrière). - Penn & Teller, car leur show est une claque assurée si l'on aime l'écriture magique. Mais il faut effectivement que tu comprennes correctement l'anglais pour apprécier. - DC au MGM (attention, il arrête le 24 pour quelques jours) car c'est une salle intimiste de 800 places, idéale pour le voir: le premier rang est directement contre la scène. Le bon plan consiste d'ailleurs à faire le premier show de Kà à 19h, puis traverser le MGM et voir le second show de DC à 22h. Essaie toujours de voir le deuxième show de DC, le public est généralement plus chaud. - Eventuellement O, Rêve ou Phantom, mais à mon avis (qui n'engage que moi) en second choix. - Tous les plans donnés plus haut sont valides, mais si tu satures vite des Californiennes hurlantes et Arizoniens en shorts, surtout en plein mois d'août, cela vaut aussi le coup d'aller dîner ou boire un verre dans les casinos off-strip, notamment le "M" qui est à 20 bonnes minutes du strip en taxi... Il n'a rien à envier au niveau luxe par rapport aux autres casinos, mais l'ambiance y est très différente: beaucoup de "locals", l'ambiance est plus calme, plus classieuse en un sens, et certains bars valent le détour. Seb.
  18. Cette illusion est une variante de "Mousetrap", présentée par Doug Henning en show télé et à Broadway il y a 30 ans, puis par Lance Burton. Seb.
  19. [Vidéo] Martin Scorsese recrée Méliès et l'univers de Robert-Houdin Sortie en décembre prochain. Seb. [video:youtube]
  20. Cite ta source: Theo Annemann ! Il est naturel que l'idée puisse venir à l'esprit, mais Derren Brown utilise zéro compère dans ses shows live. Notamment pour la simple raison qu'il lui arrive de rester plusieurs semaines dans le même théâtre, et qu'employer toute une batterie de compères différents serait bien trop lourd d'un point de vue logistique (a fortiori lorsqu'il est en tournée). Seb
  21. Juste au moment où je pensais que ce thread, comme tant d'autres, commençait à s'enliser au fond des les méandres de VM... Hokutobboy , tu es mon nouvel ami. Tu as en outre certainement raison en disant qu'il y a différentes valeurs qui s'affrontent, et que donc le débat ne peut vraiment avoir lieu (c'est bien c*n, ma bonne dame!) puisque les valeurs ça ne se discute pas, etc. Reste que je pense, comme d'autres, que la magie telle que nous la connaissons et la pratiquons devient de moins en moins pertinente, de moins en moins étonnante, de moins en moins utile. Et que d'autres pistes, d'autres solutions existent. Pour le reste, oui oui tout va bien, si les gens voyaient davantage de "bonne magie" tout irait mieux... Husky, je pense que ton post est à côté de la plaque (pas toi, que j'estime, mais ton post). Même Derren Brown que tu cites (le "s'il était connu en France") est en train de remettre en cause le modèle qui a fait son succès pendant 15 ans... parce que le monde bouge et que les attentes changent, et qu'il fait partie de ceux qui le comprennent et adaptent leur offre. Les magiciens "valeur-sûres" que tu cites ou auxquels tu dois penser sont également en train de remettra à plat leur mode de langage et ce qu'ils veulent dire avec leur magie. Penser qu'il faut rester "optimiste" et croire que "Mère Magie survivra comme elle a toujours survécu", c'est se mettre des œillères et continuer à s'engouffrer dans la voie qui mène au mur (à savoir, la naphtaline). Au moins c'est dit ! Seb.
  22. Entendu, je remplace "illuminati", trop connoté, par cognoscenti. S
  23. Cher "Arthur", Je reconnais bien là ce tempérament mélancolique qui fait tout ton charme. C'est un débat qui n'a rien de nouveau, les illuminati qui ne comprennent pas (ou qui comprennent, mais acceptent mal) que la populace préfère écouter de la musique d'ascenseur plutôt qu'une sonate de Chopin. Et bien oui, c'est comme ça, et c'était sans doute encore plus le cas avant, car aujourd'hui, quoiqu'on en dise, il est plus facile (via le web et autres) de faire connaître un spectacle de qualité, différent, audacieux, qu'il y a encore 10 ans, quand il fallait passer par les réseaux établis et obligés. Que te dire... C'est l'injustice de la vie des artistes moins mauvais que les autres: ils doivent travailler davantage car ils ne veulent pas passer par la facilité. Ils doivent s'employer eux-même à se faire connaître davantage car les grosses machineries médiatiques préfèrent le plus "fédérateur". Ils risquent même de dormir un peu moins car ils vont se poser davantage de questions que les autres. Et en plus, ça risque d'être un peu plus long pour eux en France car... c'est comme ça. Mais même toi, tu pourras me citer des dizaines de spectacles, d'artistes ou de films a priori moins commerciaux et plus subtils, a priori plus difficiles d'accès, a priori tout ce que tu veux... mais qui ont fini par tirer leur épingle du jeu. C'est historiquement prouvé par Star Wars, qui remonte donc à il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine : le côté obscur de la force est plus facile, plus rapide, plus séduisant, mais le coté clair finit par l'emporter. Le vrai truc qui peut apporter à beaucoup de magiciens une certaine forme de paix d'esprit, est la chose suivante: d'arrêter de chercher à tout prix la reconnaissance des magiciens... car elle ne viendra jamais (ou très rarement), ou alors après votre mort. C'est l'adage bien connu: - soit les magiciens n'aiment pas ce que vous faites (dans la majorité des cas), et ils vous cassent du sucre sur le dos dès que vous l'avez tourné, - soit ils aiment ce que vous faites, et ils vous le piquent. Ceux qui doivent comprendre comprendront, avec ou sans vous. Votre paix intérieure, elle, vient de l'idée que vous vous faites de la qualité de votre travail, et la reconnaissance, elle vient de qui vous voudrez bien (le public, quelques confrères que vous respectez, votre famille, votre copine, etc.). Seb.
  24. Toute branche de la magie sera toujours considérée comme "ringarde" ou "pourrie" par telle ou telle autre, et chacun peut interpréter ce qu'il veut derrière ces appellations. Je ne suis pas fan du gros pin's rouge de Julien, d'autant que venir sur VM pour y dire que la magie est ringarde... Wake up Julien... Si tu veux faire ta révolution, be my guest... mais il faut la faire sur ton terrain, jour après jour, plutôt à l'écart des magiciens, et non pas claironner quoi que ce soit d'autre sur un forum de magiciens. Je t'ai dit exactement la même chose il y a quoi... 2, 3 ans ? Ce que j'interprète dans "magie ringarde", c'est la quasi-impuissance de la prestidigitation d'aujourd'hui à raconter quoi que ce soit. Je vois chaque jour, dans la grande majorité, un étalage de puzzles, une surenchère de techniques et de variationnettes, des mauvaises blagues interchangeables, résultant sur des numéros plus ou moins clonés sur ceux des années 90 (1890). Mais si peu d'histoire, si peu de sens, si peu d'univers, si peu de générosité donnée au public, et un horrible manque de remise en question. La définition la plus véridique de ce que nous faisons n'est-elle pas celle de Jerry Seinfeld: "J'ai une pièce. Elle a disparu. T'as bien l'air c*n!" . Les moi-giciens viennent toujours pour prendre ("regardez-moi, dites-moi que je suis fort"), rarement pour donner. Comment peut-on s'intéresser à une forme d'art aussi ancienne, aussi profonde et proposer quelque chose d'aussi superficiel ? Donc non, la magie n'est pas intrinsèquement ringarde, mais ce qu'en font les magiciens la ringardise de jour en jour. Chaque jour qui passe, sortent des applications de smartphones qui font des choses bien plus "magiques", à mon sens, que la plupart de nos démonstrations. A chaque jour qui passe, le web, les réseaux sociaux, la technologie, tous les écrans du monde racontent davantage (et mieux). Ce qui lui permet encore de s'en sortir un peu, à la Mère Magie, c'est le sacro-saint petit secret. Ah, le secret... la jolie béquille pour inadapté social. Mais réveillez-vous là aussi... Dans quelques années, un clic sur un smartphone donnera à quiconque accès à pratiquement tous nos petits secrets. C'est en partie déjà le cas, c'est la marche des choses. Ce secret ne peut plus être la seule clé de voûte de ce que nous faisons. Va falloir se mettre à bosser, à raconter quelque chose, à devenir personnellement un peu plus intéressant. Oh, le challenge ! Je suis loin d'être le seul à faire ce constat, et beaucoup ont apporté (et continuent d'apporter) des réponses, d'autres façons de faire, d'autres modes d'expression pour cette magie. Je ne généralise pas pour autant et n'oublie pas les belles initiatives, les prises de risques. La "bonne" magie, la pas ringarde, la pas pourrie, c'est celle qui propose une expérience complète au spectateur. Le carrefour d'un propos (une histoire, un message, une narration) et d'une expérience visuelle et/ou sensorielle, ainsi que la parfaite congruence entre le performer et ce qu'il raconte (son apparence physique, les mots qu'il emploie, la musique, le matériel, etc.). N'oubliez jamais que celui qui va gagner, c'est celui qui possède la meilleure histoire à raconter, la chose la plus intéressante à apprendre au public et à partager avec lui. Je suis prêt à parier que ce sera encore vrai dans de nombreuses années. Je suis prêt à parier que ce sera de plus en plus vrai. Seb.
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