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Sébastien CLG

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Tout ce qui a été publié par Sébastien CLG

  1. Est-ce que l'on est d'ailleurs certain que "Shigeo Takagi" était son vrai nom ?
  2. Il y a 100 ans plus quelques jours, était présentée pour la première fois en public la Water Torture Cell de Houdini. Matériel étonnant, à l'histoire et aux péripéties non moins étonnantes : http://www.wildabouthoudini.com/2012/09/the-chinese-water-torture-cell-at-100_21.html
  3. La profusion de messages rageurs, déprimés (déprimants) ou vindicatifs sur ce forum (les grandes chaleurs, sans doute) m'incitent à vous faire partager ma Grande Théorie sur les Cinq Stades de la Dépression Magique. Celle-ci est directement basée sur le modèle Kubler-Röss, qui décrit les cinq stades émotionnels par lequel passe une personne qui vient d'apprendre qu'elle souffre d'une maladie incurable. En gros et pour faire très court: - Déni: "C'est forcément une erreur de diagnostic, je me sens très bien" - Colère: "Pourquoi moi ! C'est trop injuste!" - Marchandage: "Je suis prêt à tout pour gagner encore quelques années, je vais dépenser tout ce que j'ai pour trouver un traitement révolutionnaire dont personne n'a entendu parler..." - Dépression: "Il n'y a aucun espoir. Tout est fini, plus rien ne m'intéresse" - Acceptation: "Je fais la paix avec moi-même: si je ne peux rien y faire, autant m'y préparer du mieux possible" Plus d'info ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Elisabeth_K%C3%BCbler-Ross et là: http://en.wikipedia.org/wiki/K%C3%BCbler-Ross_model Au vu des centaines de messages que j'ai lu ici ou ailleurs, de ma propre expérience personnelle et de celles que me font partager des confrères magiciens, voici l'adaptation de ce modèle à la magie. Les parallèles sont troublants. - DENI: Le magicien dans le déni pense que la magie est la "Reine des Arts", qu'elle vit un nouvel Age d'Or. Il croit que les spectateurs du monde entier, lassés de regarder Batman ou Avatar, d'utiliser leur iPhone ou les réseaux sociaux, pensent que la magie est le summum du divertissement culturel pertinent. Il pense que les spectateurs sont des "moldus", que faire apparaitre des pétales de fleurs ou des cartes multicolores sur une musique des années 80 constitue le summum de l'émotion, que porter un costume de scène violet, une chemise verte et une cravate jaune est "original", que faire de la stritte magicke en T-shirt mal repassé est le comble de l'irrévérence. Il voit un magicien "cool" là où un psychiatre verrait simplement un sociopathe. Il pense que changer la simple forme (la coquille) d'un tour vieux de 75 ans suffit pour le "moderniser" et le commercialiser sous forme de PDF ou de DVD, car c'est bien établi, on n'existe pas en magie tant que l'on n'a pas sorti un produit (idéalement plusieurs, pour bien faire passer l'idée que l'on est un creative genius). Le magicien dans le déni ne remet rien en question, parce qu'il a appris la magie comme ça, avec les cartes Bicycle, les demi-dollars et le tapis en velours noir et rien d'autre, et que si ça marche chez les autres, pourquoi chercher à faire mieux? Il était blond quand David Stone était blond, il buvait du thé quand Guy Hollingworth a sorti son livre, il a acheté son Raccoon quand les vidéos de David Williamson sont arrivées en France. Il était Kurtzien sous Gary Kurtz, Longien sous Chad Long, Blainien sous Blaine, il est maintenant "mentaliste" car il parait que ça permet de coucher plus facilement, et puis tout le monde l'est, c'est donc que ça doit être bien. Inutile de dire que de nombreux magiciens vivent dans le déni toute leur vie. Pourquoi pas ? COLERE: Au bout de quelques années de pratique et autant de centaines d'euros dépensés en conférences inutiles (aussi appelées conférences MVD: "Ma Version De") et autres Ultimate Produits Pourris, qui n'auront pas fait de lui le Dieu Vivant qu'il projetait dans son miroir, notre magicien se met en colère. Il dit, en levant son petit poing rageur : Il y a quelque chose qui cloche dans la "Reine des Arts"! On tourne en rond! Ce sont les mêmes trucs qui sortent sans arrêt! Les mêmes numéros pseudo-modernes à la chaîne! Les mêmes soi-disant génies créatifs qui nous redisent en moins bien ce qu'on lisait dans des livres vieux de cinquante ans ! C'est tout ce que l'on sait faire? Mettre de la musique techno sur un truc qui avait peut-être un semblant de sens au 19ème siècle mais qui n'en a plus aucun aujourd'hui ? N'avons-nous vraiment rien de nouveau à raconter? Certes. MARCHANDAGE : Notre magicien, qui s'est donc réveillé, est désormais persuadé qu'il peut faire comprendre à ses pairs tout ce qui ne va pas. Allez les gars, réfléchissez deux secondes quoi ! Il poste des dizaines et des dizaines de messages sur les forums, prend la parole au cours des réunions de groupes. Bref, il tente de propager la bonne parole, de montrer la voie aux âmes égarées, celles qui cherchaient encore la version "ultimate killeuse de Moldus" de Three Fly ou de la carte ambitieuse. Les interlocuteurs en face de lui l'écoutent poliment, la plupart sont même d'accord avec lui! Une fois le prêche terminé, le magicien est fier de lui, il pense même avoir apporté la même pierre que Dai Vernon à l'édifice de la magie. Oui, c'est sûr, il y aura un avant et un après! Puis il tend l'oreille, pensant que ses collègues échangeaient encore sur son brillant exposé de la veille, mais il les entend parler du dernier spectacle de Derren Brown et du truc "baisant" qu'il a fait dedans, un vrai "killeur" qu'il doit sans doute être possible d'acheter quelque part, car ce serait le parfait finale de leur spectacle de mentalisme. Quelque mois après, un marchand de trucs sort justement ce truc, ou du moins ce qu'il croit être le truc. Notre magicien est tétanisé, la réalisation est brutale et glaciale. C'est incurable. En magie, c'est le dernier qui a parlé qui a raison, et comme ce n'est pas souvent Dai Vernon qui parle... DEPRESSION: C'est généralement à ce stade que notre magicien ne poste plus sur les forums, et demande parfois même au webmaster de détruire son compte car non, ce n'est plus possible ! Le magicien songe sérieusement à mettre la magie entre parenthèses. Oh, pas l'arrêter définitivement, bien sûr. Mais il se rend compte qu'au fond, ce qu'il aime bien dans la magie, c'est l'histoire que l'on raconte, l'univers que l'on installe, le partage d'expérience avec les spectateurs. Notre magicien se rend compte qu'il retrouve ça dans bien d'autres "(Reines des) Arts": le cinéma, le sport, la lecture d'un bon bouquin dont les chapitres ne sont pas forcement "Effet-Matériel-Méthode", ou simplement une bonne soirée entre potes. Il se rend compte qu'à chaque film qu'il regarde et qu'il aime, en voyant sa copine rire ou pleurer à côté de lui, ou ses potes se passionner et s'engueuler sur l'interprétation de la dernière scène, qu'il n'a pratiquement jamais vu un tour de magie créer les mêmes réactions. Qu'est-ce qu'ils ont que nous n'avons pas? Ou plutôt, que faisons-nous qu'ils ne font pas? ACCEPTATION : Le magicien est en paix avec lui-même depuis qu'il lit un peu moins les messages des Ténors de Forum ou qu'il n'a pas acheté le dernier tour appelé "Destroy", de Brandon, 14 ans et demi, la nouvelle révélation du Tragic Café. Il est nettement moins obnubilé par la reconnaissance de ses pairs, sans doute parce qu'il a compris qu'Hitchcock n'a jamais obtenu d'Oscar, qu'Orson Welles a fini sa carrière en faisant de la pub pour du vin de troisième zone et que Van Gogh n'aura vendu qu'un seul tableau de son vivant. Il réalise que si respect de ses pairs il doit y avoir, ce sera en laissant parler son travail et son travail seul, sans le commenter pour en expliquer son génie, et qu'il ne fera pas longtemps illusion s'il a torché son document en quelques semaines seulement. Voire en quelques mois. Voire en quelques années. Il est surtout en paix avec lui-même car il a compris que chaque magicien évolue avec sa magie de façon différente, comprend chaque chose à son rythme et sa manière, et que si "révélation" il doit y avoir, ce sera d'abord par une démarche individuelle et personnelle. Que cela ne sert à rien de lui marteler des évidences ou des "feedbacks" véhéments si la personne en face de lui n'est pas (encore) prête à l'écouter. Du coup, il récupère une vaste partie de son temps de cerveau disponible et se met à se poser les bonnes questions. Il télécharge (un peu) moins, dépense moins d'argent dans les tours de Brandon, 15 ans, la désormais star incontestée du Tragic Café, mais en revanche il s'est inscrit à la médiathèque du coin pour emprunter des DVD de films dont il a vaguement entendu parler. En fait, il est plutôt d'humeur constructive car il a eu le temps de laisser décanter ses tours et surtout de les passer au tamis de tous les films, livres, expositions photos ou autres qu'il a eu le temps d'explorer. Il sait qu'un tour de magie mal fait se résume à un casse-tête dont on ne donne jamais la notice. Il cherche donc à déjouer ce piège en donnant du sens à ce qu'il présente. Si j'ai adoré la manière dont tel réalisateur a abordé tel thème avec son film, comment moi puis-je en parler avec ma magie? J'en parlerai de façon nécessairement différente: je pourrai faire des choses que ce réalisateur ne pourra pas, et inversement. Depuis, notre magicien aime moins les puzzles et davantage la magie. Il accepte mieux ce qu'il est. Et même, de temps en temps, quand sa copine ne regarde pas, il lit d'un oeil amusé mais bienveillant les messages de son forum préféré en se disant: "Allez, plus que quatre stades". S
  4. Et comme aujourd'hui on est tous gentils et constructifs, on va te donner un autre conseil pour le même prix : idéalement, évite de présenter ce coffre que TOUT le monde fait déjà, de la même manière, avec le même matériel, les même mots et les mêmes postures calquées sur Derren Brown volume 3, scène n°14. Comme ça tu sortiras du lot ! C'était le conseil gratuit et constructif de la journée, sponsorisé par MDT.
  5. Je crois que Richard a bien résumé : tu théorises un sucker trick qui se déroulerait sur une journée et non dans les quelques minutes que durerait un tour de magie classique. Or, déjà que la magie vieillit assez mal, s'il y a un truc qui a encore plus méchamment vieilli, ce sont justement les sucker tricks. La pauvreté du propos de très nombreux magiciens est justement de dire "je vais vous avoir et vous allez vous sentir c*n" au détriment de tout ce qui est important: l'échange entre un performer et son public, l'atmosphère, le ton, l'histoire, l'expérience partagée. Un sucker trick en rajoute une louche indigeste: "je vous ai pris pour un c*n, et en plus je vous ai pris pour un c*n". Il faut être un incroyablement bon performer pour faire bien passer ce type de proposition. De plus, tu dis "le twist vaut à lui seul plus que tout le reste du film" et c'est à mon avis la faille de ton raisonnement. Un film ne se résume pas à un twist, sinon ca ferait un bien mauvais film. C'est sans doute ce que l'on retient lors du premier visionnage de ce film, mais ce twist ne marcherait pas aussi bien si le reste du film n'était pas très solidement construit. La preuve en est que les films que tu cites (Usual Suspects, etc.) sont devenus des classiques que l'on peut voir et revoir, même si l'on sait désormais qui est Keyzer Söze ou Tyler Durden. Car dans les films que tu cites, les twists ne sont qu'une progression narrative pour enchainer vers une nouvelle étape de l'histoire ou de la quête du personnage. Les deux minutes de fin de Memento (le monologue du protagoniste) sont plus importantes et signifiantes que le "twist" qui les précède. Pour Shutter Island, je ne suis même pas convaincu qu'il s'agisse d'un vrai twist... Les toutes premières images du film montrent les deux protagonistes sur un bateau, sur un fond d'océan qui fait monstrueusement faux. Je crois que Scorsese explique dans les commentaires (ou une interview publiée ailleurs) que ce décor indubitablement faux était justement là pour suggérer l'idée que tout ce qui allait suivre était "faux" également. Je crois que s'il y a quelque chose à vraiment observer -et absorber- dans ces films là et bien d'autres (ainsi que notamment les séries télé d'aujourd'hui), et à tenter de transposer dans ce que nous faisons, ce serait plutôt la construction d'une histoire et la progression de cette histoire. Enlever tout le superflu, couper et encore couper, puis couper dans ce qui reste, au mot et à la seconde près, pour ne garder que l'essentiel et faire demander à nos spectateurs "what's next?!". De la même manière que l'on est prêt à tuer père et mère pour avoir le prochain épisode de telle ou telle série tellement-que-c'est-impossible-comme-situation. Comprendre comment sont construits les personnages, ce qui nous les rend très attachants ou très détestables (ou les deux à la fois, ce qui est brillant), mais qui dans tous les cas ne nous laissent pas indifférents. Si twist il doit y avoir (au cinéma comme sur scène), il doit venir après tout ça, en complément de tout ça. S
  6. Certains d'entre vous ont un sérieux problème de méthode. On ne vit plus dans les années 50 (il m'arrive aussi de le regretter...) et il est sage, et réaliste, de considérer qu'aujourd'hui pratiquement TOUS les secrets sont disponibles, là dehors, pour quiconque se donne la peine de chercher... Mais comme les sources de documentation sont très nombreuses, et la production de magie (trop) foisonnante, la vraie valeur est détenue par celui qui sait où chercher le bon secret, plutôt que par celui qui détient tous les secrets. En ce sens, écrire que l'on est "dévasté", comme on le lit à longueur d'année sur les forums, parce que tel ou quel bouquin finit "malheureusement" par sortir, ça ne sert qu'à deux choses : - faire de la pub à ce bouquin et donc contribuer à propager davantage ce secret auquel on tenait tant... mais je suis content pour Frantz, qui du coup va en vendre beaucoup plus; - se faire mousser une nouvelle fois auprès de ses confrères en sous-entendant qu'on possédait ce secret avant les autres... Mais c'est aussi admettre une forme de faiblesse : le roi est désormais nu, mais il n'a pas fallu grand-chose pour le déshabiller... juste la traduction d'un livre anglais. Un bon ami magicien me disait récemment que la meilleure manière de conserver un secret est de donner le sentiment à ses confrères qu'ils connaissent déjà le tour qu'il est en train de leur montrer. Leur faire dire "ah oui je connais ce truc", sans qu'ils réalisent que de nombreuses subtilités et autres (que ce magicien a rajoutées au fil des ans) ont transformé ce truc connu en véritable secret. Un secret ne possède que la valeur que vous voudrez bien lui donner.
  7. Je regarderai et te dirai. Sinon pour venir équipé, autant s'armer de la boite de magie James Bond: http://www.ebay.ca/itm/VINTAGE-1966-JAMES-BOND-007-SPY-TRICKS-GILBERT-NICE-CONDITION-/150870745908?pt=LH_DefaultDomain_0&hash=item232098e334 Celle-ci n'est pas complète, mais on en trouve régulièrement sur les sites de ventes aux enchères. Intéressant de voir comment, en 1966, ils avaient réinterprété les tours classiques des boites de magie à travers le prisme James Bond: le "Two-Card Monte" avec une James Bond girl, le "paddle trick" qui devient un détecteur de mensonges, etc. Le tout dans un packaging en forme de mallette. Plus inventif que pas mal de boites de magie d'aujourd'hui. Seb.
  8. Improbable, l'expo me parait bien trop imposante pour être transportée. Mais il y a un catalogue très bien fait qui reprend une bonne partie des photos et autres "conceptual drawings", etc. On doit pouvoir le commander depuis la France.
  9. Pour info, une fantastique exposition à Londres pour fêter le 50ème anniversaire, avec gadgets, costumes et décors ayant servi aux tournages de tous les films. Je vous recommande le bar à *hic* Martinis, qui recrée les cocktails utilisés dans les films. http://www.notcot.com/archives/2012/07/designing-007-50-years-of-bond.php S
  10. Après nouvelle enquête auprès de sa mère, il semblerait qu'elle lui parlait régulièrement, à une époque. Mais ça fait un long, très long moment qu'elle n'a plus de nouvelles. Plus rien. A croire que ce Hector Chadwick s'est depuis consacré à de plus belles et plus grandes choses. S
  11. C'est peut-être pour ça que le tour s'appelle "Poor Man's CASINO", et que la couverture représente un tapis de roulette, des cartes, des jetons, etc. Je dis ça comme ça... En effet, l'étui est censé représenter un sabot, ce qui "justifie" la procédure consistant à remettre le jeu dedans. A ma connaissance cet étui n'est pas truqué, c'est simplement un étui de jeu qui a un trou dedans. S
  12. Je peux t'assurer que sa mère ne sait absolument rien sur Hector Chadwick.
  13. "Real Secrets" n'est ni un magazine, ni une arnaque (loin s'en faut). Seb.
  14. Si j'ai bien regardé, ce livre d'art numérique ne montre pas de photo de la malle d'Houdini mais relate l'histoire d'un défi lancé à Houdini (en 1905) par Georges Vuitton, faisant justement intervenir l'une de ses malles. Très belle application en tout cas. Pour information, la malle des Indes de Houdini (visible dans la collection de DC), celle utilisée pour Metamorphosis, bref l'ancêtre de la Malle des Indes d'aujourd'hui, faisait également office de malle de transport... Il y a toujours à l'intérieur un insert, une sorte de plateau à casiers qui servait à ranger du matériel pour le spectacle, et qui peut se retirer de la malle. Celle-ci vide devenait alors la "Malle des Indes", dans laquelle Houdini se faisait enfermer, pour le tour que l'on connaît. S.
  15. Ce produit est la version de Richard Osterlind d'un effet publié il y a 60 ans dans le Tarbell* S. *(vous savez, les livres que personne n'a lus).
  16. Ca me fait penser à une vieille blague qui circule chez un célèbre fournisseur de marchands de trucs, sur le tour le plus révolutionnaire qu'il serait possible de vendre : Le magicien retrousse ses manches. Il montre les mains vides, puis les rapproche l'une de l'autre, en laissant un très léger espace visible entre les doigts. L'air devient plus dense. Au bout de quelques secondes, une lueur semble progressivement se dégager des mains du magicien. Faible au début, mais de plus en plus perceptible. Le magicien écarte lentement les mains, et cette source de lumière est désormais visible de tous: c'est une boule de feu, ou plutôt d'énergie pure, une sorte de mini-soleil en suspension dans les airs, tenu par une force inconnue semblant émaner des mains du magicien. Cette boule de lumière continue de grossir à vue, jusqu'à atteindre la taille d'un ballon de football, duquel s'échappent de multiples éclairs bleutés qui claquent et crépitent dans les airs... et soudain... Soudain. Un grand flash, une détonation et ce "ballon" de lumière éclate en trois boules de feu qui s'échappent instantanément des mains du magicien et s'envolent dans les airs! Chaque boule part dans une direction différente, et virevolte dans la pièce, frôlant de quelques centimètres le visage des spectateurs, se faufilant sous les chaises, renversant quelques objets au passage, effrayant même certains spectateurs! Mais impossible pour ceux-ci de quitter la salle, hypnotisés qu'ils sont par ce ballet de lumière et de feu. Imaginez l'un des meilleurs sortilèges de Harry Potter, sauf que celui-ci est réalisé en "live", devant les spectateurs. Ce n'est pas un rêve, ce n'est pas un film. A la fin de leur danse effrénée, dans un puissant bourdonnement faisant vibrer tous les murs de la pièce, les trois boules de feu se réunissent enfin devant le visage du magicien, puis se fondent en une seule gigantesque masse d'énergie qui, lentement, change de forme, s'allonge, s'étire, jusqu'à représenter, en lettres de feu lévitant dans l'espace, une seule et unique forme: LE SEPT DE CARREAU. (La carte librement choisie quelques instants auparavant!)
  17. En effet ! C'est au sens du détail qu'on reconnait ceux qui bossent.
  18. La même question se pose à nouveau: est-il bon de TOUT publier ou TOUT montrer à ses confrères magiciens (que ce soit en ligne, en conférence ou autres)? Je précise tout de suite que cette question n'est en rien une attaque contre la routine dont il est question dans ce thread, ni de son inventeur, puisque je parlais du même sujet il y a des années dans un autre thread concernant une carte déchirée. Depuis quelques années, la mode est aux retrouvailles : on publie "enfin" tel secret enfoui que l'on a retrouvé au fond d'un carton, tels célèbres magiciens "oundergroundes" (j'ai deux américains bien précis en tête) refont surface et on s'aperçoit que finalement ils sont humains, tel autre, légendaire détenteur de secrets, voit "enfin" (?) son livre publié post-mortem, sans que l'on sache s'il aurait été bien content que ledit livre sorte... Résultat, "on" est déçu, "on" râle, "on" vous colle une étiquette "surfait" sur le front et "on" passe à autre chose (la nouvelle nouveauté inédite qui a fait un carton dans les couloirs du nouveau dernier congrès novateur, sans doute). J'entends le reproche : "Alors il vaut mieux mentir sur ses capacités réelles et entretenir sa fausse légende" ? La réalité est bien plus subtile que cela. Compte-tenu de la propension des magiciens à s'exciter tout seuls sur la moindre "nouveauté" ou le dernier secret à la mode, la création finit par échapper à son créateur, et l'histoire magique l'a souvent démontré. Regardez Stewart James, finalement dépassé par le buzz, comme on aurait dit à l'époque, concernant son Open Prediction (51 Faces North), qui n'était finalement qu'un exercice qu'il s'est posé à lui-même, comme tant d'autres. Il a vite réalisé l'ampleur de l'attente au sujet de sa "perfect solution". Il a dû comprendre qu'elle ne satisferait pas tout le monde, puisqu'il ne l'a jamais publiée de son vivant. Résultat? Frustration des pauvres magiciens spoliés? Non. Cinquante ans de recherches des plus brillants esprits de notre discipline, une myriade de solutions alternatives, certaines brillantes, sur le thème "il aurait pu faire comme ça.... ça aurait sans doute bien marché comme ça...". Quand sort enfin (hélas) ce qui est présenté comme LA solution... "on" a vite préféré vite passer à autre chose pour ne pas entendre un "bof" d'ampleur intergalactique... Les exemples, de Berglas à Hooker, sont légions. Si, comme on dit, "the story is better than the trick", alors cachez le "trick" au fond d'un coffre, jetez-le dans l'océan, brûlez les plans. En échange, donnez-moi la "story", toute la "story", rien que la "story", ça me donnera davantage d'idées. Les secrets sont de moins en moins à la mode, mais cette tendance finira peut-être par faire davantage de mal aux magiciens qu'au public... Comme les spectateurs, les magiciens ont eux aussi besoin de leur imaginaire, de leur mini-Graal, de leurs méthodes ultimes, de leurs secrets absolus, autant de petits gris-gris qui leur permettent d'inventer plus fort et plus loin. S.
  19. C'est "The Aquarian", d'Alan Wakeling... Il l'a mis au point pour Mark Wilson dans les années 80. La version originale, pas la plus rapide, mais c'est l'originale : [video:youtube] Une version plus récente, Landon Swank: [video:youtube]http://www.youtube.com/watch?v=zKxLdkdEjOY
  20. Le vieux bouquin poussiéreux doit être "Secrets Of My Magic" de David Devant, qui décrit le principe de base repris par Steinmeyer. Je t'invite à le dépoussiérer car il y a de très bonnes choses dedans ! S
  21. J'ai eu la chance de voir Eric Mead travailler dans de nombreuses situations, des plus simples aux plus complexes, devant des vrais-gens-qui-payent, et je me suis toujours fait la même réflexion: "suis bien content de ne pas passer après lui"... Sous des airs de ne pas y toucher, il possède une compréhension totale des "petits" détails qui font la différence... ceux qui transforment une simple bricole en "magie". Je vous invite à le lire, puis à le lire entre les lignes, puis à recommencer le même processus cyclique, et comme moi vous finirez par vous dire "Bon sang mais Eric a raison !". S
  22. Il existe une idée d'Andrew Mayne appelée "Cyclone" où l'illusionniste passe à travers une sorte de sablier horizontal, en tout cas une structure qui a la forme d'un sablier. Mais pas de sable, et le tout reste horizontal. Et il existe un "homme sablier" présenté par Steffan Soule, tu peux en voir le début ici, la fin sur son site: [video:youtube] Pas fameux car comme toujours il manque une histoire, un sablier est un objet symbolique, mystérieux, chargé de sens... et il n'en fait qu'une boiboite comme les autres. Mais cela répond à ta question. S.
  23. Je m'auto-cite car une âme charitable m'apprend que le Time & Space de Siegfried & Roy est sur Youtube: [video:youtube] C'est très "S&R" mais j'aime bien celle là car: - Siegfried devait avoit près de 60 berges sur cette vidéo, bluffant qu'il puisse faire ce qu'il fait dedans. - Quand l'on connait la cascade qui fait office de méthode dans chaque illusion de ce type, et que l'on voit qu'ils rajoutent trois tigres par-dessus... - Il l'ont présenté de nombreuses années en live tous les soirs, ça rappellera de bons souvenirs à certains. S.
  24. "Time & Space" designe surtout une subtilité de Steinmeyer permettant de faire tourner la boite et de l'ouvrir aussitôt pour faire apparaitre ou disparaitre une personne... La même subtilité a été utilisée par Lance Burton et Siegfried & Roy au Mirage (la boite bleue d'où sortaient deux tigres, sans rideau de fond, une vraie cascade présentée chaque soir). Mais, dans sa substance, l'effet du Taj-Mahal de Dani Lary reste un "(Things that go) Bump (In the Night)", version Doug Henning. Disons version Charles Reynolds, popularisée par Doug Henning... pour ceux que ça intéresse ! S.
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