Spectateur insupportable

[Mickaël MCD]

Il y a 2 heures, Warec a dit :

Que faites vous quand après avoir fait un tour une personne dit « ah mais oui je connais le tour ! Je l’ai vu sur YouTube (ou « un ami m’a expliqué ), en fait il fait une levée double puis .... [description complète du tour], c’est ça ?

Salut Warec,

• Je fais comme quand on me demande de refaire le tour, je l'exécute avec une technique différente.
• Et comme ce n'est pas toujours possible, des fois je botte en touche et je change carrément d'effet.

[Thanh Long BACH]

De toute façon, je m'en sors toujours en enchainant sur un tour indémontable. Mais je me demandais surtout si il y avait une ristourne verbale. 
 

Merci pour vos différents conseils ;).

ps : pour youtube, ça ne m'est jamais arrivé non plus (je voulais donner un exemple parlant), c'était plutôt étrangement l'exemple du "un ami m'a expliqué l'autre fois" qui est tombé hier !  

 

Modifié 7 décembre 2017 par Warec

[Mickaël MCD]

il y a 15 minutes, Warec a dit :

Mais je me demandais surtout si il y avait une ristourne verbale.

Disons qu'en général je m'emploie à démontrer subtilement que la piste n'est pas bonne et que ce n'est pas ce que le spectateur pensait.

Imaginons, pour rependre l'exemple cité plus haut, qu'un spectateur assiste à une série d'ambitieuses et qu'il affirme haut et fort qu'il s'agit d'une LD. Il suffit alors de faire une ambitieuse qui ne nécessité pas de LD en montrant bien que la "théorie" du spectateur n'est pas possible

Modifié 7 décembre 2017 par Natas

[Gael BJN]

Il y a 3 heures, Warec a dit :

« je dois faire caca je reviens ». 

Mais... Mais c'est ma botte secrète ça!

Citation

Que faites vous quand après avoir fait un tour une personne dit « ah mais oui je connais le tour ! Je l’ai vu sur YouTube (ou « un ami m’a expliqué ), en fait il fait une levée double puis .... [description complète du tour], c’est ça ? 

Là c'est le moment où tu pars en dehors du script, donc ta réponse sera certainement différente suivant la personne, le nombre de personnes, la performance qui précède, la taille de ta b...oite à outils technique.

Dans ton cas particulier, tu pourrais feindre de ne pas comprendre son explication, lui tendre une partie du jeu pour qu'il te montre comme il le peut ce qu'il a vu, et démarrer une routine sous couvert d'essayer de comprendre ce qu'il t'explique ("be honest, what is it?" me semblerait parfait pour cette situation).

Tu donnes l'impression de t'intéresser à ce qu'il dit en valorisant son information, et tu profites du caractère informel de cette conversation pour l'entrainer vers un autre tour, à son insu, et donc, toute garde baissée. 

Le 05/12/2017 à 23:41, nomagic a dit :

Et la, badaboum, le truc qui ne m'est jamais arrivé jusqu'à présent : le prince des ennuieurs...Me fouille les poches, ne remet pas la carte ou je lui demande gentillement de la mettre, pose littéralement sa tête sur la table pour voir "sous" la ligne de regard des autres spectateurs. J'ai déjà du mal à gérer ma maladie dans toute situation, mais je ne savais plus trop comment réagir...

Pour revenir au sujet, il y a un truc que j'ai oublié de mentionner. Je pense qu'il faut surtout se demander ce qui cloche dans notre attitude pour que quelqu'un se permette de rentrer dans notre espace privé (le fait de fouiller les poches). 
Le manque d'assurance se sent vite, et les spectateurs difficiles ont vite fait de saisir l'opportunité pour se donner l'ascendant. Qui plus est les proches ont l'excuse de la proximité. Mais tu peux aussi en jouer.

Pour tes quelques prochaines prestas, histoire de remettre le pied à l'étrier, tu devrais jouer carte sur table, voir même articuler ta présentation autour du fait que tu reprends la magie après une longue pause. Pourquoi ne pas organiser une conversation sur ton parcours, entrecoupée d'effets magiques. Tu pourras même parler de ta mauvaise expérience et lui dédier un tour "pour toi, con.nard" (voir le ACAAN de Derren Brown). 

C'est la technique que j'adopte pour faire de la magie à mes proches. Je leur donne l'impression qu'ils sont dans la confidence, en parsemant ma présentation d'anecdotes sur le fait de montrer de la magie a des inconnus, sur mes casseroles, sur des effets récalcitrant. 
Bref, j'essaie d'accentuer le fait que c'est "toujours moi" qui suit en train de leur faire des tours, et que je leur raconte juste les dernières nouvelles. 

Mon but final et que l'on ne me demande plus "fais nous un tour", mais "t'as refait de la magie récemment?".

 

 

Modifié 7 décembre 2017 par munky

[Yann CPN]

Par rapport aux spectateurs agressifs, Jamie D. Grant a cette formule dans "The approach" : Kill them with Kindness"

Soit "Tuez-les par votre gentillesse"

Il dit de traiter un spectateur agressif comme s'il s'agissait de quelqu'un de bourré. Pas la peine de s'énerver, de lui donner une leçon ou quoi que ce soit. S'il doit y avoir un rapport de force, c'est celui qui sera resté sympathique et courtois qui aura gagné le combat.

Modifié 7 décembre 2017 par menteur

[Pierre-Axel RCL]

Beaucoup de pistes ont déjà été donné dans le fil,

Je confirmerais que : les lines pour rabattre le caquet du détracteur sont à double tranchant, avec certains publics (les jeunes, ados, jeunes adultes) ca peut passer par contre avec un public plus mûre, ou exerçant des postes importants, vous avez de grandes chances de ne pas laisser un bon souvenir de votre passage. Ce qui peut être regrettable pour le bouche à oreille à votre sujet si vous tournez en presta.

Il vaut mieux anticiper comme le dit @marc page, les phrases types qui peuvent venir (et surtout à quel moment de vos routines elles peuvent venir). En général sur une même routine, les moments d'interventions des spectateurs difficiles reviennent au mêmes instants (au début, pendant l'intro du boniment, pendant un moment ou il y a une technique à appliquer qui implique un mouvement special (changes au retournement, comptages...) qui manque d'assurance d'execution, (d'où le fait d'avoir une technique irréprochable face à ce type de public), ou à la fin une fois le climax est tombé ou ils aiment dire "ah ben je sais cmt il a fait et bla bla bla...". Du coup on peut justement se préparer mentalement à l'arriver des remarques et être moins destabiliser.

On peut aussi parfois dire merci à ces gens qui nous offre en général de longs moments de temps faible (ils parlent plus fort pour qu'on les entendent). Si vous maitrisez le top change, ou meme un bon change de jeu en vue d'un omni deck, ils sont le détournement d'attention rêvé (quand ils s'adresse aux autres membres de la table).

Après d'un point de vue experience plus perso, quand je suis face à une personne qui ne regarde jamais dans les yeux et regarde fixement les mains, soit je lui pose directement une question (qui n'attend pas une réponse simple du style Oui/non), soit j'attends le moment ou la concentration se relache, il a toujours un moment qui n'arrive généralement pas si tard que celà, où le spectateur cligne des yeux, ou détourne le regard un instant car un de ses voisins l'interpèle, pour effectuer une manipulation avec angles. Et en général, le spectateur finit par lacher l'affaire de lui même, voyant que même en essayant de se concentrer, il a toujours l'impression de rater quelque chose.

Les tours automatiques et /ou avec classements sont aussi une très bonne alternative, et je rejoins @marc page sur le fait qu'il faut impérativement eviter les tours à procédures avec ce genre de public, et ne surtout pas les choisir comme participant. C'est pour ça que généralement en début de table je commence par un tour ultra simple, (techniquement, et visuellement) où il n'y a rien à voir, ce qui me permet de jauger le comportement de chaque spectateur, je peux ensuite les ranger chacun dans une case et adapter le set que je vais leur présenter en conséquence. Si ce sont des genes bon publics qui se laissent porter, on peut leur montrer n'importe quelle routine de notre répertoire au grès de nos envies. Avec le public difficile, je laisse de coté les sauts de coupes et les tours ou le matériel n'est pas examinable et/ou qu'on ne finit pas clean à la fin. Je minimise ainsi les risques de me retrouver en défaut.

Désolé pour ce message un peu long, j'espère que je ne vous aurai pas trop saouler si vous m'avez lu jusqu'à la fin.

 

[Alain POLLEUX]

Le 06/12/2017 à 12:14, Natas a dit :

Je n'sais pas s'il existe un comportement universel qui s'adapte à toutes situations...

Malheureusement ce genre de comportement est très certainement à traiter au cas par cas.

• Mais au delà de ça, je suis choqué d'un tel comportement !

C'est un illustre inconnu ? Un "pote" ? Un tonton ou un cousin pas très futé ?

Je n'ai jamais vu un tel culot avec des inconnus... Généralement ce sont les "proches" qui nous malmènent...

Ne te décourage pas, ce type de comportement reste marginal

C'était un "copain" que je connais dans un cercle d'ami. Avec le recul, si ça se reproduit, j'arrêterai ma prestation tout simplement. Les autres spectateurs seront déçus et ça lui retombera dessus sans que j'ai rien à dire ni à faire. Je n'ai pas eu cette présence d'esprit (gestion de mon handicap, pas pratiqué depuis très longtemps, etc...) En plus, Je n'ai rien à répondre (ni envie de répondre quoi que ce soit) à des commentaires du genre "ah un pro, même si tu lui fait ça il s'en sort, etc..."

[Alain POLLEUX]

Il y a 2 heures, Mr_Cinema a dit :

@marc page

@marc page

 

 

Tu n'a pas à t'excuser pour un message long. Au contraire : je te remercie d'avoir consacré tout ce temps pour une réponse très intéressante !

[Jean-Manuel (Cervier)]

Je prends le sujet en route, j'espère ne pas répéter quelque chose qui a été dit (et si c'est le cas, ben... ça restera intéressa d'un point de vue statistique ) .

Je n'ai pas de règle générale, sauf "ne pas lui rentrer dans le chou comme on a pourtant envie de le faire" : c'est tentant, facile et ça soulage, mais peut-être qu'il y a sa mère, sa femme, des amis ou des collègues qui se rangeront de son côté simplement par solidarité. Le mieux serait évidemment qu'ils lui mettent eux-même un coup derrière la tête (ça arrive parfois), mais je préfère ne pas prendre le risque de perdre le reste du public.

Selon les moments, j'ai eu différents types de réaction (ça m'est arrivé, comme à tout le monde, mais pas si souvent). La dernière fois c'était en cocktail de gala, samedi soir. Un gars pas encore bourré mais juste un peu gris, qui avait envie de montrer à la brune en décolleté plongeant qui était le mâle alpha. Il lui glissait des trucs à l'oreille en parlant assez fort pour que tout le monde entende. Alors je l'ai défié l'air de rien "Vous vous y connaissez en cartes ?". Ha ha, trop facile ! Lui, ferré, a pris l'air modeste pour dire "Bah, un peu... Je joue au poker, bla bla...". J'avais justement en poche un jeu qu'un spectateur précédent avait laissé tomber dans une flaque de vin. "Mmm... Voyons, vous sauriez mélanger ça ?" (ha ha ha, trop facile, j'en avais presque honte ) . Il m'a presque arraché les cartes des mains et s'est mis à faire tous les mélanges qu'il connaissait. Les deux . Pendant ce temps... je m'occupais tranquillement des autres. "Ok j'ai fini". Moi, poli, cordial même : "Merci !!! Tiens, puisque vous êtes un connaisseur, j'en profite : il manque une carte, qui est tombée sous une table tout à l'heure. Peut-être deux. Vous sauriez me dire lesquelles manquent ?". Bim, le voilà parti pour compter les cartes. Ha ha ha. Je le vois qui se lasse, alors je le relance "oui, je sais c'est difficile...". J'ai fini ma deuxième routine. Il m'a rendu les cartes en disant "il n'en manque aucune !". Je l'ai remercié, leur ai souhaité à tous de continuer à passer une bonne soirée et je suis parti, mwa ha ha ha En écrivant ça, je revis ces moments et j'ai presque envie que ça m'arrive de nouveau

[Mickaël MCD]

il y a 44 minutes, nomagic a dit :

C'était un "copain" que je connais dans un cercle d'ami.

Il faut se poser des questions sur la nature de votre camaraderie (les autres ne l'on pas remis à sa place d'ailleurs ?)

A priori, s'il est toujours dans ce cercle d'amis, il faut :

• soit apprendre à le remettre en place (subtilement ou pas)
• soit ne plus faire de tours devant lui

Perso à ta place, même si je savais maîtriser ce "copain", je choisirai quand même l'option 2. Il ne mérite pas tes tours de magie si tu veux mon avis

Tu nous as parlé à plusieurs reprises de ton handicap sans dire vraiment ce dont tu souffrais (enfin je crois). Si ce n'est pas indiscret et que ça peut nous aider à mieux comprendre ta situation, n'hésite pas à nous en dire davantage

Au passage, j'ai déjà vu de grands magiciens en situation de handicap accomplir des merveilles ! Notamment un cartomane espagnol (ou hispanophone en tout cas), René Lavand, qui n'avait que sa main gauche et qui réalisait des merveilles avec ses cartes !