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Éviter le "y'a un truc"


Dorian CAUDAL

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Dans chacun de mes effets, que ce soit ceux que j’invente ou ceux que je reproduis, j’essaie au maximum d’éviter de m’entendre dire « de toute facon, il y a un truc, on le sait bien. C’est super bien fait, mais ya un truc… ». Quand j’entends cela lors de mes prestations, je me considère en situation d’échec, car ce n’est pas l’image de la magie que je veux donner.

« S’il n’y a pas de truc c’est formidable, mais s’il y a un truc, reconnaissez que c’est encore plus formidable. » Myr et Myroska

T'as vu ? Y'en a plus !

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Dans chacun de mes effets, que ce soit ceux que j’invente ou ceux que je reproduis, j’essaie au maximum d’éviter de m’entendre dire « de toute facon, il y a un truc, on le sait bien. C’est super bien fait, mais ya un truc… ». Quand j’entends cela lors de mes prestations, je me considère en situation d’échec, car ce n’est pas l’image de la magie que je veux donner.

« S’il n’y a pas de truc c’est formidable, mais s’il y a un truc, reconnaissez que c’est encore plus formidable. » Myr et Myroska

J'attendais de voir qui allait la citer en premier, et au bout de combien de pages :)

J'vais vous livrer une de mes sources d'inspiration pour contrer cette tendance à rechercher le truc. Je la puise dans la littérature, particulièrement anglo-saxonne, de l'époque romantique (1780-1830), au travers d'auteurs comme Blake, Wordsworth, Coleridge, Keats, Shelley, etc. Ces hommes et femmes (parce que oui, l'épouse de Blake, Catherine et la soeur de Wordsworth, Dorothy, ont également aidé à la part féminine de ce mouvement aux côtés de Mary Shelley) se sont mis en tête de contrer certains traits de l'époque se jouxtant à la leur, à savoir celle des Lumières (Enlightenment). L'un des traits majeurs de ce mouvement littéraire romantique était d'aller à l'encontre de l'hyperrationnalisme des Lumières (on pensera à Locke, Berkeley, Newton, etc.). Comment? Par diverses techniques, mais surtout par celle que l'on va appeler la negative capability.

Késako? En gros, cela consiste en la fusion de deux opposés permettant de transcender le réel et d'atteindre un état de réflexion supérieur. Ca paraît très cosmique dit comme ça, mais l'idée est que l'oxymore résultant de la confrontation entre des deux éléments totalement opposés aboutit à une conjoncture intéressante. On retrouve, là-dedans, certaines caractéristiques formelles du haiku. Je pense, justement, que l'on peut apprécier ce concept à sa juste valeur dans le cadre de la "truquisation" d'un effet de la façon suivante : un magicien a besoin d'une méthode, qu'il va pouvoir monter à sa guise, utilisant les principes qui lui conviennent le mieux. Puis, se mettre à la place du spectateur, et visualiser l'effet (de manière physique, par format vidéo, par exemple, ou simplement mentalement) et regarder ce qui pourrait laisser croire qu'il y a un truc : tel ou tel mouvement insolite, suscitant la suspicion, l'idée de manipulation... Qu'est-ce qui laisserait penser qu'il y a un truc? La collusion de ces deux points de vue créera un ensemble harmonieux pour tous, qui devrait s'éloigner de toute recherche d'explication rationnelle. Ajoutez à cela un peu de séduction sociale, et paf', ça fait des Chocapics.

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C’est quoi un "truc" ?

truc=subterfuge, tricherie, tromperie

Je me pose une question : N’y aurait-il pas, chez les illusionnistes, une sorte de culpabilité inconsciente d’utiliser des "trucs" ?

Ok… Tout ça est mis en œuvre dans le but de divertir, uniquement divertir (seulement divertir mdr:whistle: ) et est parfaitement assumé par le saltimbanque (semble l’être, en tout cas, dans la plupart des cas)… Mais tout cela serait-il une façade ?... Une façade qui cache une immense culpabilité ! D’où cette tentative du monde des illusionnistes d’élever le truc au rang d’Art… avec plus ou moins de succès. (ce qu’on appelle, en psychanalyse, une sublimation).

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

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D’où cette tentative du monde des illusionnistes d’élever le truc au rang d’Art… avec plus ou moins de succès. (ce qu’on appelle, en psychanalyse, une sublimation).

"Is Magic an Art? Of course, in the right hands, even chimney-sweeping or bead-stringing can be arts."

Cy Endfield, préface de Inner Secrets of Magic de Dai Vernon.

Mais ce débat a déjà eu lieu.

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C'est le genre de citation qui prouve que rien n'est art en soit.

Ça dépend de points de vue, d'approches, d'ambitions...

Après faudrait définir l'art, et c'est comme définir un artiste, la magie, l'intelligence, l'amour. Autant de mots qu'on utilise à tort et à travers, sans vraiment être sur du sens.

Mais le veut-on vraiment?

Qu'est ce qu'une définition définitive de ces concepts nous apporterait? Sans doute pas grand chose. Il y a plus de richesse, plus de diversité dans l'approximation.

À mon sens.

Modifié par munky
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