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Salut KSoese.

Mais les seuls points sur lesquels semblent s'accorder Mélanchonistes et Lepinistes, c'est "tous pourris" et "on va s'les faire, parce que la, y'en a marre".

Le reste, c'est un vague nuage de sensibilités plus que bariolées pour les uns, et une frange dure et conservatrice pour les autres.

A mon humble avis, proposer de tout casser. C'est ca qui est du niveau bac à sable.

Ton analyse de la contestation me parrait caricaturale.

La manière dont tu t'exprimes et le contenu de tes messages me laissent à penser que ce n'est pas par défaut d'information.

Résumer les proposition du FdG à "tout cassé" me semble d'un réducteur qui confine à la malhonneteté.

Est-ce donc uniquement par idéologie?

C'est effectivement un choix différent de société. C'est certainement une société avec défauts et travers. Mais à mon avis pas pire que ce que l'on nous impose actuellement.

(citer Johnny aussi. La plus grosse pince qui puisse se croiser..

Une des plus grosses, j'en conviens. :)

Mais à défaut d'autres exemples j'ai pris celui qui m'est tombé sous les oreilles ce matin.

La France est un pays riche. On peut même la classer dans les super-riches (1ere richesse européenne en 2011 devant Angleterre et Allemagne)

Source: http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20101010trib000557447/la-richesse-mondiale-atteint-195.000-milliards-de-dollars.html

repartition_richesse_dans_le_monde.png

Un Suisse ou un Luxembourgeois gagne 2 fois plus que toi.

Mais toi, tu gagnes 5 fois plus qu'un bulgare ou un roumain.

C'est dégueulasse, non?

La France est en effet un pays riche.

Pourquoi alors dans un pays riche de telles inégalité et une partie de la population dans la pauvreté?

Moi c'est surtout cela que je trouve dégueulasse.

Je trouve également dégueulasse que l'on argumente en opposant un Malien à un Roumain, un Roumain à un Français, un Français à un Luxembourgeois.

Es tu sur qu'un milliardaire Roumain gagne 5 fois moins qu'un milliardaire Français?

L'opposition ne doit pas se faire entre les peuples ou les nations, elle doit se faire entre ceux qui organise et profite d'un système inégalitaire (dont les différences que tu mentionnes) et ceux qui subissent ce système.

Qu'est ce qui peut justifier la souffrance et la misère, qu'elle soit Malienne ou Espagnole?

Au nom de la justice, la France ne devrait-elle pas être taxée? Doit on lui imposer une richesse maximum et redistribuer cette manne au Mali?

Ou retorquera-t-on qu'il s'agit là de "nivellement par le bas"?

Mais alors, la justice, c'est quand on prend aux autres, et le nivellement par le bas, c'est quand on me prend moi?

Encore une fois, il est évident que le système comporte des imperfections criantes.

Mais peut être qu'il faudrait bien regarder ce qu'il apporte avant de cracher dans la soupe.

J'imagine que c'est encore à dessein que tu sombres dans le raccourci et la caricature.

Au nom de la justice ce n'est pas la France qui doit être taxé, ce sont certains Français.

Peut être que les 50% UMPS du premier tour sont composés de gens qui pensent que les solutions, qui seront imparfaites, ne peuvent être qu'un savant mélange...

Le "vivre ensemble, c'est faire des compromis" dont je parlais plus haut.

Peut être.

Quen est il des 50 autres %?

Le vivre ensemble c'est effectivement faire des compromis.

Pourquoi ces compromis se font ils à sens unique?

Ou as tu vu que le FdG était un parti extrème?

Circulez !

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Publié le

Salut Tanhouarn :)

Pourtant, quand je votais, ca n'a jamais été pour l'UMPS...

Ah, si... Une fois... Pour Chirac.

Mais c'était la dernière :sick:

Et moi aussi, je vous rejoins sur nombre d'analyses...

Mais, comme pour vous, je constate que les solutions apportées ne font pas consensus...

Or, pour tout casser, on peut être d'accord sur ce qu'on ne veut pas.

Mais si on veut construire, il faut être d'accord sur ce qu'on veut, et sur les moyens de parvenir.

Alors... Ces frontières... On les ouvre ou on les ferme?

;)

Publié le

Il me semble que sur les frontières, il y a consensus : un protectionnisme. Cela ne veut pas dire fermer, mais bien protéger, comme cela se passe ailleurs, et qui est logique. Ou sinon, voilà ce que je propose : laissez chacun votre porte de maison ouverte. Ca devrait faire le bonheur d'une partie de la population.

Je schématise un peu, mais le protectionnisme n'est qu'une mesure de bon sens : on ferme la porte mais ca ne veut pas dire que l'on accueille pas l'autre.

Alors on les ferme, mais on garde les clés à portée de main ;)

« La préservation de la vérité objective et de la capacité de chaque individu à former des jugements objectivement vrais est la condition première et absolument nécessaire d’une vie libre » (James Conant, in Orwell ou le pouvoir de la vérité, p. VIII).

Publié le

Ne me présentant à aucune élection je n'ai pas lieu d'argumenter DUB

Je parle de vécu d'expérience!!

Tu parles des années 80 n'était ce pas un certain Mitterand au manettes??? c'est à partir de ces années la que la dette publique c'est creusée!! étrange non?

Tiens du vécu : 1979 frais de déplacement en Guadeloupe pendant un mois avec Giscard d'Estaing j'ai touché 1200F et ai du payer mon hébergement et mes repas.

1981 une semaine en Corse Frais de déplacement 2400F hébergement et bouffe payés dans un 5 étoiles le Campo del oro à Ajjaccio ah oui j'oublie j'avais également un véhicule avec chauffeur

Mais contrairement à toi je ne veux influencer personne contrairement à toi tu es à la recherche d'un monde idéal il y en a eu une selon tes critères l'URSS je te conseillerai bien d'y aller camper sur les ruines mais je ne suis pas méchant à ce point

en revanche à force de lire votre société "idéale j'ai de plus en plus tendance à me replier sur moi même n'ai jamais voté FN et ne le ferai jamais là c'est une conviction toute personnel encore une histoire de vécu que veux tu dans ma famille on a testé les camps

Je suis contre tous les extrêmes

voilà une anecdote à 3 balles comme tu as si bien dit tu vois je me suis rendu compte de ton intolérance et surtout de ton mépris pour le prochain encore une expérience intéressante reste dans ton paradis et laisse moi dans le mien sans me demander pourquoi je suis non pas égalitaire comme tu l'as écrit mais légaliste et j'ai un profond RESPECT pour tous les être humains quelles que soient leur race, religion, opinion politique je respecte toutes les idées

mais ayant voté je me dis que j'ai le droit de la ramener

si tu te présentes au prochaines élections fais le moi savoir je voterai (peut être) pour toi si tu me respecte

WINFRIED

Publié le

Pardon Tanhouarn, j'ai répondu sans voir que tu avais édité.

Je conviens que mes sources peuvent être bancales.

Pour être honnête, je n'ai ni le temps ni les capacités de vraiment les contrôler.

Je cherche juste des contre-exemples et des arguments, je l'avoue, mais c'est de bonne guerre, parce que sinon, vous resterez entre initiés pour parler de haute finance.

Et tu as raison, je n'ai pas de solutions. J'ai des sensibilités, elles sont très loin d'être centristes, et, comme certains, je sais ce dont je ne veux pas. C'est tout.

Mais si je reprends l'histoire du thread, tout a commencé par le(s) message(s) de Jack.

Ces post t'ont fait réagir car tu n'étais absolument pas d'accord.

Jusqu'à... ce que vous vous trouviez des ennemis communs.

Maintenant que les ennemis communs se font plus discrets, les différences entre toi et Dub (qui a repris, d'une certaine manière, le flambeau mélanchoniste) ressortent (d'ou le "tu m'étonnes").

Dub:

J'admets faire des raccourcis, peut être même des caricatures.

Mais, malgré tes compliments, je n'ai pas les moyens de faire plus.

Sinon, ca devient tout de suite trop compliqué pour moi.

Et puis, asséner des listes de chiffres imbitables, ce sont des méthodes de financiers ca mdr Moi, je ne peux me positionner que sur des principes.

Concernant la richesse de la France en général, et celle de certains contribuables en particulier, je pense très sincèrement qu'il s'agit exactement du même problème. C'est juste le point de référence qui change.

"Pourquoi ces compromis se font ils à sens unique?"

Bonne question. On pourrait répondre que les 35 heures sous la gauche, ou le durcissement des régles d'immigration sous la droite démontrent le contraire...

Même si je soupconne plus un populisme crasse.

Les 50% d'autre dont tu parles n'existent pas.

Ils sont 20% chez Marine + 10% chez Meluche + des miettes par ci par là.

C'est justement parce qu'ils ne sont pas 50% qu'ils n'accèdent jamais au pouvoir.

Mais quand tu me demandes pourquoi je qualifie le FdG de parti extrème, c'est toi qui te fais provocateur. Selon Wikipedia:

Organisations politiques concernées:

Parti communiste français,

Parti de gauche,

Gauche unitaire,

Fédération pour une alternative sociale et écologique,

République et socialisme,

Convergences et alternative,

Parti communiste des ouvriers de France

Idéologie

Républicanisme

Communisme

Socialisme

Écologisme

Progressisme

Féminisme

Laïcisme

Humanisme

Altermondialisme

Ca fait liste à la Prévert non?

Publié le

Concernant Dub et Jack Barlett, inutile de m'envoyer des questions car elles resteront sans réponse.

Je n'ai certainement pas à justifier mes opinions surtout face à vous deux qui semblaient avoir raison sur tout, avoir tout compris et employaient à l'encontre de vos 'détracteurs" un ton pour le moins méprisant.

Publié le
Ne me présentant à aucune élection je n'ai pas lieu d'argumenter DUB

Je parle de vécu d'expérience!!

Tu parles des années 80 n'était ce pas un certain Mitterand au manettes??? c'est à partir de ces années la que la dette publique c'est creusée!! étrange non?

C'est un argument souvent avancé.

Voici un graphique de l'évolution de la dette qui permet de se rendre compte du facteur premier de l’aggravation de cette dette.

dettepub2.png

S'il n'y avait pas eu les intérêts d'emprunts, et malgré une politique d'embauche dans la fonction publique non maitrisée, la dette aurait décru jusqu'en 1992.

Étrange non?

A mettre en relation avec la loi Pompidou-Giscard- Rothschild pour savoir à qui profite le crime et ne pas se tromper de bouc-emissaire.

Mais contrairement à toi je ne veux influencer personne contrairement à toi tu es à la recherche d'un monde idéal il y en a eu une selon tes critères l'URSS je te conseillerai bien d'y aller camper sur les ruines mais je ne suis pas méchant à ce point

en revanche à force de lire votre société "idéale j'ai de plus en plus tendance à me replier sur moi même n'ai jamais voté FN et ne le ferai jamais là c'est une conviction toute personnel encore une histoire de vécu que veux tu dans ma famille on a testé les camps

Je suis contre tous les extrêmes

voilà une anecdote à 3 balles comme tu as si bien dit tu vois je me suis rendu compte de ton intolérance et surtout de ton mépris pour le prochain encore une expérience intéressante reste dans ton paradis et laisse moi dans le mien sans me demander pourquoi je suis non pas égalitaire comme tu l'as écrit mais légaliste et j'ai un profond RESPECT pour tous les être humains quelles que soient leur race, religion, opinion politique je respecte toutes les idées

mais ayant voté je me dis que j'ai le droit de la ramener

si tu te présentes au prochaines élections fais le moi savoir je voterai (peut être) pour toi si tu me respecte

Il n'y a aucun manque de respect et je te présente mes excuses pour mes propos qui peuvent effectivement le laisser penser.

Quand je parle d’anecdotes à 3 balles, je parle de cas particuliers. On ne peut généraliser sur les cas particuliers que tu donnes. Ils sont un fait, une réalité qui est symptomatique d'une dérive, mais ce n'est en rien une analyse.

De même, dire que l'URSS fut l'Eldorado des sympathisants du partage des richesses est très réducteur. Toute personne se voulant honnête est capable de faire la critique objective de la dérive qu'a constitué l'URSS. Mais ce constat ne justifie en rien l'acceptation du système actuel.

Il sert encore et surtout de repoussoir idéologique mais il ne constitue pas un argument à opposer à des propositions qui n'ont rien à voir avec ce qui a été mis en place en Union Soviétique.

Quand à mon intolérance et à mon mépris pour mon prochain, c'est un procès d'intention dont je ne discuterai pas le bien fondé...

Tu as choisi un replis sur toi même et le légalisme, j'ai choisi de m'ouvrir à des idées différentes et de m'intéresser à des gens qui veulent changer les lois.

Chaque choix est respectable mais c'est sur qu'on va avoir du mal à se comprendre.

Circulez !

Publié le
Concernant Dub et Jack Barlett, inutile de m'envoyer des questions car elles resteront sans réponse.

Je n'ai certainement pas à justifier mes opinions surtout face à vous deux qui semblaient avoir raison sur tout, avoir tout compris et employaient à l'encontre de vos 'détracteurs" un ton pour le moins méprisant.

Je ne suis pas d'accord avec Tanhouarn sur pas mal de point, mais il argumente.

Idem avec KSoese.

Pour ce qui est d'avoir raison, je pense qu'effectivement sur le diagnostique et les origines de la dette et de la "crise", un consensus commence à se faire. Ce n'est plus de l'idéologie, ce sont des faits économiques.

Pour ce qui est des solutions chacun amène son argumentation et on discute.

Toi, tes arguments c'est URSS et politique de l'enfant unique en Chine.

J'imagine donc, pas avec mépris mais surtout avec déception, que ce sont les seuls dont tu disposes et qu'il sera difficile d'en obtenir d'autres.

Circulez !

Publié le

au bout d'un moment il faut se poser une question simple: on a toujours vécu sous un régime libéral. le résultat on l'a sous les yeux, tous les maux de notre époque lui sont imputables: inégalités, pollution, droit de l'homme, dictatures, etc..

donc à partir de là, soit on décide de continuer comme ça, et on sait très bien que ça ira en s'empirant, à l'image de la rétribution du capital qui n'a cessé de grignoter celle du travail, soit on se dit qu'il faut changer la donne.

c'est finalement simple comme question. soit on est satisfaits de la donne libérale, soit on souhaite la changer.

Publié le (modifié)

Ksoeze, à titre informatif, ce ne sont pas les ennemis communs qui nous ont rapproché, Jack et moi pour au moins deux raisons : je suis en relation amicale avec Jack depuis bien avant de connaitre ses opinions politiques. Et le fait de les connaître ne change rien. Pour moi, une divergence politique ne peut être une question de mépris, et qui plus est si tout est argumenté. J'ai des amis de tous bords politiques, et ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord qu'on va se taper dessus ou ne pas s'apprécier.

La deuxième raison du rapprochement est, non pas les ennemis communs, mais l'envie de remettre l'humain au centre de la société. Les réponses ne sont pas forcément les mêmes, mais l'idée est là.

Modifié par tanhouarn

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    • Je reviens au sujet du livre, car c'est ce que j'ai choisi comme lecture récréative pour les vacances. La citation de Pierre Etaix sur la 4e de couverture a failli me faire passer pour un intellectuel auprès de mes beaux-parents (chez qui je passe une partie desdites vacances) parce qu'ils sont très... "Télérama". Mais j'ai senti à la tête de belle-Maman quand elle a vu la couverture (pourtant dudit Pierre Etaix) et à l'attitude de beau-Papa quand il a feuilleté le livre que leur furtif espoir de s'être trompés sur le compte du zigoto choisi par leur fille pour leur faire des petits-enfants avait encore été déçu.  J'en suis à la page 183, ça se lit agréablement. C'est étonnamment bien écrit pour quelqu'un qui a appris le français en écoutant Coluche. Je me suis marré plusieurs fois à voix haute et j'ai été étonné d'y trouver quelques remarques qui m'ont fait réfléchir sur la construction d'un numéro (dans le chapitre consacré au Champion de l'élégance). Par contre, je ne regarderai plus jamais les saucisses de Strasbourg de la même manière.  Une remarque négative, cependant, à @Otto WESSELY : pourquoi ne pas avoir mis la photo de la page 174 EN COULEURS, vu que tu dis qu'elle est belle en couleurs ?! Quelle frustration ! (Les autres, je vous entends penser "Frustration totale !", je lis dans vos pensées, je suis le plus grand des mentalistes). Je la trouve super, j'aimerais l'avoir en haute résolution pour l'imprimer en poster. Merci d'avance. Bisous. Un admirateur  (Je n'ai pas le courage de me taper les 36 pages du sujet pour voir si la question de ladite photo a déjà été soulevée)
    • Et si l'on parle de "bouffée de l'humanité" : quelques portraits de la Fism à Rimini, là où l'humanité était encore plus palpable.... Qui me cite les noms ?   
    • Bonjour, Heureux si j'ai pu partager avec certains quelques unes des émotions ressenties pendant les six jours de cette FISM. À propos d'émotions, le numéro du 1er prix en magie de salon en débordait. (précision : lors de son second passage sur "Fool Us" le tout début de ce numéro a déjà été montré : si vous ne l'avez pas déjà vu...alors tant mieux, gardez-vous de le regarder, vous vous gâcheriez une partie du plaisir de la version intégrale) *** Asi WIND dans « Incredibly Human » ou Derren BROWN dans son dernier livre se posent la même question : pour que dans un spectacle vivant et interactif une émotion sincère puisse naître, il faut que surgisse une connexion authentique entre l’artiste et son public. Dès lors, comment concilier en magie cette authenticité de la relation humaine avec un art qui est, lui, tout entier tourné vers l’artifice ? Ce jeudi 17 juillet à TURIN au matin, lors de la compétition de magie de salon, Mortenn CHRISTIANSEN a à sa manière si particulière fait surgir cette bouffée d’humanité dans un auditorium comble. *** Dès le départ tout est allé de travers pour le candidat danois Mortenn CHRISTIANSEN, appelé sur scène alors qu’il n’était absolument pas prêt. Mais alors pas prêt du tout, du tout, du tout. Le jeune homme bien portant boulottait des chips en douce dans les coulisses au moment d’entrer en scène, mais dans la précipitation, c’est la cata : sa main droite s’est coincée dans son tube de chips. Son désarroi est palpable. Pour tenter de sauver la mise de demander malgré tout une carte à un spectateur (Shawn FARQUHAR s’y colle, va pour le 4 de cœur) avant de s’apercevoir que son paquet de cartes est coincé dans la poche arrière droite de son pantalon -pas de bol, pile du côté de sa main bloquée dans le paquet de chips : au prix de moult contorsions Mortenn parvient à faire remonter peu à peu le paquet de cartes qui émerge de sa poche et finit par chuter sur scène. Il le ramasse de sa seule main libre -la gauche- sort les cartes et enchaine une série de piètres manipulations d’une main. Les maladresses succèdent aux maladresses, Mortenn peste, marmonne combien il n’était pas prêt, laisse lamentablement choir toujours plus de cartes, bref sa prestation tourne à l’embarras complet. Mais attendez, voilà que Mortenn ne tient plus qu’une seule carte, dos au public…se pourrait-il ? *** À cet instant la routine bascule : Mortenn fanfaronne : « Eh eh…vous avez cru que je n’étais pas prêt…et bien c’était pour de faux, j’étais prêt, archi-prêt… ». Qu’on se le tienne pour dit, on va voir ce qu’on va voir. Non pas bien sûr que quiconque dans la salle ait réellement cru à la farce de Mortenn pas prêt – même si cette séquence du pauvre garçon en prise aux pires coups du sort aura quand même suffit à susciter notre empathie immédiate envers lui-, mais nous voilà, nous dans la salle, passés en un clin d’œil de spectateurs à spect-acteurs, projetés dans le rôle qui nous est assigné : celui d’adultes face à un petit enfant trop content d’avoir roulé son monde dans la farine ; et nous allons, pour lui faire plaisir, faire comme si nous avions effectivement gobé la bonne blague de sa déroute feinte. Par sa personnalité scénique et sa mise en scène, ayé, le (vrai) tour est joué : le bras de fer potentiel public-magicien est illico désamorcé, nous consentons à entrer dans le monde de Mortenn, nous jouons à faire comme si nous avions vraiment cru qu’il était pris de court, et ainsi nous nous livrons pieds et poings liés au garnement. Mortenn est un enfant mais pas à la manière mettons d’un Rubi FEREZ- enfant lunaire, rayonnant et malicieux, qui s’émerveille de tout. Non, pour Mortenn le monde est vaste et compliqué ; puéril et hypersensible (donc hyper-attachant) il est en butte aux gens et aux choses qui le rendent bien, bien, malheureux. Et la magie est son salut. Et la vraie magie est que tout le reste de la routine va puiser sa justification précisément dans le personnage même de Mortenn CHRISTIANSEN, dans sa « revanche » face aux grandes personnes. *** Car à cet instant la routine bascule aussi en termes de nature d’effet magique : on va passer d’une démonstration burlesque d’habilité à retrouver une carte par des manipulations faussement maladroites, à un tout autre effet : une prédiction. Ou plutôt des prédictions. Les magiciens ont sans doute tendance à surestimer l’impact réel des effets de prédiction sur leur public, et, pour donner un semblant de construction dramatique à leur numéro, à multiplier les révélations sur le mode : « vous avez librement choisi le 4 de cœur…observez miracle ! C’est la seule carte à dos rouge dans ce paquet bleu… non seulement cela, mais j’ai aussi un 4 de cœur tatoué sur mon bras…et attendez un peu…une carte et une seule dans mon portefeuille le 4 de cœur… ». Le kicker jusqu’à plus soif. La surenchère de prédictions au lieu de décupler l’effet bien souvent l’amoindrit. On avait saisi le message dès la première prédiction révélée : ok le magicien a prévu l’avenir, quel besoin a-t-il donc de nous le « prouver » encore et encore ? L’insistance superflue éveille la suspicion : lors d’un spectacle vu il y a quelques temps j’entendis ainsi soupirer un spectateur au moment de la « trop parfaite » énième révélation : « Bon ok donc c’est le 4 de cœur tous les soirs... » (sic) (pages 46-47 de « Notes from a Fellow Traveler » D.BROWN explique la réécriture du final de son show « Enigma » suite à un exemple semblable d’accumulations d’effets redondants qui s’affaiblissaient mutuellement au lieu de créer la montée dramatique escomptée). Mortenn CHRISTIANSEN va réemployer cette structure « discutable » et lui aussi multiplier les prédictions de la carte choisie -au moins 5 de mémoire : alors pourquoi ici cela fonctionne-t-il si bien, jusqu’à déclencher une standing ovation ? Premièrement le choix initial est on ne peut plus convaincant, transparent : le spectateur nomme librement la première carte qui lui passe par la tête -le jeu n’est même pas encore sorti, et puis quelles manipulations possibles avec une main fourrée dans un paquet de chips ? Comme notre esprit rationnel est tranquillisé de ce côté-ci par une procédure rapide et limpide, il va se faire d’autant plus facilement submerger ensuite par notre esprit émotionnel. Car, deuxièmement, l’accumulation de révélations de prédictions de cette carte est motivée dramatiquement (et donc notre esprit rationnel le cède d’autant plus aisément à notre esprit émotionnel) : c’est juste le personnage immature de Mortenn qui piaffe ; il nous a bien eu, et vlan, vlan, vlan, prédiction après prédiction, le petit enfant jubile d’avoir joué un si bon tour à ces grands bêtas d’adultes. Et nous qui avions si volontiers consenti à entrer dans son jeu nous voilà refaits, désarçonnés face à une avalanche d’impossibilités grandissantes. Ici c’est donc du personnage que part la construction dramatique de la routine et sa multiplication des effets de prédictions. Et non pas d’un personnage de magicien surplombant qui pour accroitre son prestige, prédictions après prédictions, essaierait (vainement) d’étoffer le mystère ; mais bien d’un personnage enfantin qui a gagné notre sympathie et que l’on regarde tendrement trépigner d’avoir enfin le dessus sur les « grandes » personnes que nous sommes. Le martèlement des effets reflète la psychologie de Mortenn. D’un point de vue magique, la rafale de révélations sature notre esprit rationnel : à peine est-il parti en chasse d’un début d’explication potentielle d’une des prédictions qu’une autre surgit encore plus mystérieuse (on n’est pas ici face à un même effet strictement répété avec des méthodes différentes qui se protègent mutuellement - voir la carte ambitieuse dans "Le Chemin Maqique" de J.TAMARIZ- mais bien face à une même carte prédite de manières très variées). Le crescendo est assuré par l’animation puérile croissante du personnage trop content de nous avoir bien eus, par des prédictions de plus en plus incompréhensibles donc (variées aussi en échelle et supports), et enfin par une série d’effets annexes qui rythment l’emballement final du numéro et brisent l’enchainement de prédictions seules : production de deux verres de jus d’orange, une carte transformée en chips, une autre en écouteurs, et même un quick change mi-foiré - l’enfant Mortenn a mis sa chemise à l’envers. Et tout cela en harmonie avec le personnage :  on se souvient comment il avait au début joué sans ambages de sa morphologie pour péniblement extraire les cartes de son pantalon (d’ailleurs comme un callback il se dandinera une seconde fois au cours de la routine pour extraire une seule carte de son autre poche arrière), c’est cette sincérité-là vis-à-vis de ce qu’il est, physiquement et mentalement, qui fait qu’on se figure assez Mortenn se couper d’un monde compliqué pour lui avec ses écouteurs, en mangeant ses chips, parfois même peut-être essaye-t-il de socialiser en offrant des verres de jus d’orange sans voir qu’on rigole dans son dos de ce qu’il est mal fagoté. Tout un petit monde, toute une humanité simple, dans les pas dix minutes d’un « bête » tour de cartes. *** Plus tard ce même jour alors que j’évoque avec Shawn FARQUHAR son documentaire « Lost in the Shuffle » il soupire, soulagé : enfin quelqu’un qui lui parle d’autre chose que de ce satané 4 de cœur de la compétition du matin avec Mortenn CHRISTIANSEN. Il a visiblement été assailli toute la journée par des spectateurs persuadés de sa complicité avec le magicien danois – une complicité pourtant clairement interdite par le règlement du concours. Le 4 de cœur ?, me dit-il, c’est tout simplement la carte qui avait été choisie lors de sa propre victoire à la FISM en 2009.
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