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Cold Reading Déductif versus Cold Reading Intuitif


Patrick FROMENT

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il y a 33 minutes, Marc Page a dit :
Citation

Non, tu peux te demander ce qu'est une table en soi (ou une pomme rouge), tu verras que la réponse est très loin d'être simple... Normalement, à creuser un peu, on perd vite pied sur ces questions... 

Pour moi, c'est très simple mais cela va déboucher sur la recherche d'une infinité de définitions.

Je développe en prenant donc l'exemple de la table :

Table : meuble constitué d'un plateau reposant sur un ou plusieurs pieds. C'est simple !

Mais après, on peut me demander qu'est-ce qu'un plateau ? Qu'est-ce qu'un meuble ? Qu'est-ce qu'un pied ?

Et si je définie ces mots, ils comporteront d'autres mots que l'on pourra me demander de définir, etc...

Tout est définissable et j'ajouterai même que tout est définissable simplement* (ça peut être plus ou moins long par contre). Pour définir, il nous faut là aussi faire appel à nos sens et bien souvent à nos connaissances.

L'imagination n'est pas exclu mais nos sens seront forcément solicités à un moment ou à un autre.

Après, si la question n'est pas de définir ce qu'est une table, cela signifie que la question est mal posée (donc qu'il est normal qu'on ne puisse trouver de réponse, qu'on perde vite pied).

 

 

Je vais reprendre un message perso publié en 2013, extrait :

Le 11/05/2013 à 17:56, Christian Girard a dit :

Si j'ai le temps, je montrerai que de nombreuses questions que tu soulèves dans VM sont issues d'une propension à refuser de donner des noms aux choses les plus communes (ce que je comprends hein :D !) ou de créer des casiers sémantiques communs, d’adhérer à un sens général (un signifié standardisé), donc il est aisé de TOUT remettre en cause ou d'en donner l'illusion ; mais on a besoin d'une doxa pour communiquer, par exemple de savoir (ou feindre savoir, un instant, afin d'échanger des idées) ce que c'est qu'un têtard, ce que c'est qu'une grenouille, alors qu'en réalité, même en passant un film image par image de la transformation progressive du têtard en grenouille il sera impossible de déterminer une image précise où le têtard cesserait d'en être un et celle où apparaîtrait subitement la grenouille. Il existe une zone de flou, de flottement, d'indétermination. Cette zone me semble exister un peu partout avec plus ou moins de densité, partout, ce qui ne doit pas faire oublier le noyau dur d'un concept, d'une idée ou de la représentation d'une chose afin de pouvoir penser via des mécanismes analogiques. D'ailleurs, comment comprendre ma réflexion ci-dessus si l'on n'a pas une petite idée commune de ce que sont un têtard, une grenouille, une image, une zone, une transformation, une densité, un concept, un mécanisme, un noyau, etc. Chacun attribue un sens (premier, atomique, même s'il se révèle à l'analyse diffus, "quantique" ;) ) à ces mots dont certaines des constantes profondes permettent de penser et de communiquer, mais chacun attribue également des sens plus personnels à ces mots, ces choses, ces concepts. Du coup, il existe des zones de superposition des éléments de sa propre pensée avec celle des autres, des points d'entente, des ponts possibles. Peut-être qu'un rationaliste est un individu qui ne s'occupe que de la zone centrale, dense, nodale des choses ? Pour autant, tu sais que je partage au moins avec toi cette idée que rien n'est ce qu'il semble être, que la connaissance est une brume (pas forcément un brouillard, peut-être plutôt celle de l'alcool mdr ).

[...]

(Et combien d'internautes se sont endormis à la lecture de ce message mdr ? Vos paupières sont lourdes, lourdes comme du plomb...)

Source https://virtualmagie.com/forum/sujet/25814-réflexion-hypnose-vos-avis/?do=findComment&comment=325400

 

 

Citation

Table : meuble constitué d'un plateau reposant sur un ou plusieurs pieds. C'est simple !

 

C'est marrant que tu ne prennes que cette seule définition, une table pourrait évoquer une table des matières... :
 

Citation

TABLE, subst. fém.
I.  Meuble composé d'une surface plane reposant sur un ou plusieurs pieds, sur un support et qui sert à divers usages domestiques ou de la vie sociale. Il y a deux meubles que je tiens en haute estime, c'est le lit et la table (A. FRANCE, Rôtisserie, 1893, p. 61).
A.  1. Pièce de mobilier composée d'une surface plane horizontale disposée à hauteur convenable pour y prendre des repas et pour y déposer les objets et les mets nécessaires à ceux-ci; en partic., meuble construit spécifiquement à cet usage. La table ronde à rallonges qui servait aux repas de la famille (...) garnissait le milieu de la pièce (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, L. Leclercq, 1886, p. 99).
SYNT. Table carrée, ovale, rectangulaire, ronde; table de ferme; table moderne, rustique; table de style; table de bois, d'acajou, de chêne, de marbre, de marqueterie, de noyer, de sapin; table à abattants; table pliante; table de camping; angle, bout, coin de table; extrémité de la table; plateau, pieds d'une table; aller de table en table; poser, servir qqc. sur la table; s'appuyer contre une table; mettre les coudes, les mains, les pieds sur la table; dîner à la table de qqn; s'accouder, s'installer à la table; s'endormir à table; s'asseoir devant, derrière une table.
 [Au Moy. Âge] Planche reposant sur des tréteaux. Les premières tables furent posées sur des tréteaux. Cette disposition était générale au Moyen Âge, et dans les inventaires du XIVe et du XVe siècle, on ne rencontre presque point de tables qui ne soient accompagnées de ces supports nécessaires (HAVARD 1890).
 Rouler, tomber sous la table. Être ivre à ne plus pouvoir tenir assis sur un siège. Cette mystification a été largement démasquée par les sarcasmes de Nietzsche, par la mode de Freud et par le zèle intéressé d'un grand nombre de disciples à bon marché de l'un et de l'autre, trop heureux de se croire surhommes en roulant sous la table (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 118). Vieilli. Mettre qqn sous la table. Enivrer une personne. L'homme à la grande bouche avait dit qu'il espérait bien qu'à lui seul il mettrait les Français sous la table (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 320).
 Subst. + de table. Qui se met sur la table. Chemin, surtout, jeté de table; centre, milieu de table. Elle voyait (...) les femmes (...) s'occuper (...) à examiner avec une attention trop soutenue la trame du tapis de table (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 236).
a) [La table considérée du point de vue de son arrangement, de sa disposition pour un repas] Luxe de la table. Les plaisirs de la vue entrent pour une part certaine dans la joie du gastronome, c'est pourquoi une table bien dressée ne saurait le laisser indifférent. (...) la finesse de la porcelaine, l'éclat des cristaux, la splendeur de l'argenterie, l'opulence des surtouts, le luxe de la lingerie et des fleurs charment l'œil (Ac. Gastr. 1962).
 Mettre, dresser la table. Disposer sur une table l'ensemble des récipients, des ustensiles nécessaires pour le repas. Synon. mettre* le couvert. Sitôt que la table fut dressée, le comte-duc m'invita à y prendre place et nous attaquâmes de grand cœur une fort alléchante collation (MILOSZ, Amour. init., 1910, p. 29). V. dresser ex. 5 et mettre 1re Section I B 1 a ex. de Moselly, Triolet et A. Daudet.
Rem. Mettre la table est empl. parfois lorsque les objets nécessaires au repas, à une collation sont disposés à même le sol: C'est l'heure, venez vite goûter. Ils accoururent, et la table fut mise sur une nappe de tendre gazon (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 243).
 Subst. + de table. Qui sert lors des repas. Couverts, couteau, serviette, set de table. Dans l'une [des armoires] était le linge de table, aussi beau qu'il soit possible de le désirer, sur une infinité de rayons; dans l'autre la vaisselle, de cette magnifique porcelaine de vieux saxe fleuronnée, moulée et dorée (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p. 23). Ma grand-mère veut réassortir son service de table; je l'accompagne dans un magasin de porcelaines et de verreries; elle montre une soupière dont le couvercle est surmonté d'une pomme rouge, des assiettes à fleurs (SARTRE, Mots, 1964, p. 202).
 En partic. (au restaurant). Table réservée; retenir une table de deux couverts, pour deux personnes. Je cherche une table. Il n'y en avait plus qu'une dans le fond, loin du passage. Je la refuse, naturellement. Je demande qu'on appelle Antoine (...). Il me dit qu'il vient de refuser plus de dix tables mais que, pour moi, il va s'arranger (BOURDET, Sexe faible, 1931, I, p. 269). Le patron s'avança au-devant d'eux, échangea un clin d'œil avec la caissière:  Je regrette, messieurs, dit-il, toutes les tables sont retenues (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 51).
 Table d'hôte (vieilli). [Dans une hôtellerie, un restaurant] Table commune servie à heure fixe où il est possible de prendre des repas pour un prix déterminé. Manger à table d'hôte. Nous les rencontrions rarement, seulement le dimanche, et encore accidentellement, c'est-à-dire quand notre bourse nous permettait le luxe d'un dîner à table d'hôte (A. DAUDET, Trente ans Paris, 1888, p. 10).
Région. (Québec). Menu à prix fixe. (Ds DFP 1988).
b) [La table considérée du point de vue de son ordonnancement selon certaines règles sociales, pour respecter une certaine préséance]
 Faire les honneurs de la table. V. honneur II A.
 Vx. Haut bout de la table (p. oppos. à bas bout de la table (v. bas1)). Place d'honneur. Banville (...) Leconte de Lisle (...) tous ces aînés naturellement tenaient le haut bout de la table aux paroles (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Mém. veuf, 1886, p. 273).
 Grande table
 Table réservée aux adultes. (Dict. XIXe et XXe s.). Petite table. Table où sont placés les enfants (Dict. XIXe et XXe s.).
 Table dressée les jours de fête. Dans les grandes tables, la pièce de bœuf se sert avec du persil à l'entour; pour les petits ordinaires, on y met quelquefois des petits pâtés (VIARD, Cuisin. impérial, 1814, p. 69-70).
 Vieilli. Grande table, table d'honneur. Table où prennent place des personnes de qualité. Les trois rangées de tables (...) éclataient d'argenterie, de verres en cristal, teintés d'émeraude pour les Johannisberg et le Rudesheimer, taillés à facette et clairs comme des diamants pour les autres vins. Il y avait sur la table d'honneur un surtout en biscuit de Sèvres qui représentait une galère traînée par des cygnes (MILLE, Barnavaux, 1908, p. 257).
 Table ronde. Table dont la forme permet d'éviter d'avoir un haut et un bas bout et supprime toute querelle de préséance. (Dict. XIXe et XXe s.). HIST. LITTÉR. Chevaliers de la Table ronde. Compagnons du roi Arthur. Probable qu'avant Homère (...) il y avait eu de ces trouvères qui (...) avaient fait des contes semblables à ceux que nos vieux écrivains nous ont faits d'Artus, de Merlin, d'Amadis, des chevaliers de la table ronde (MARMONTEL, Essai sur rom., 1799, p. 290). Romans de la Table ronde. Romans du cycle arthurien. V. roman1 ex. 1.
c) [La table à l'occasion d'un repas ou pendant un repas] Faire le service de la table. On était au dessert. Les garçons débarrassaient la table avec un grand bruit de vaisselle (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 456). Ferradji gagna la porte à reculons. Sur le seuil, il s'arrêta et dit encore:  J'ai à te rappeler, sidi, que la table est servie (BENOIT, Atlant., 1919, p. 128).
) [Avec un déterm.]
 Quitter la table. Interrompre son repas. Dans les Arts, dans les Assemblées, dans le Barreau, dans les Lettres, je vois divers échantillons d'austères qui se lèvent, qui protestent contre l'orgie (...) Mais (...) rarement on les voit quitter la table, et c'est la chose du monde la plus aisée de les décider à tendre leur verre et à mettre la main au plat (VEUILLOT, Odeurs de Paris, 1866, p. 106).
 Arg., pop. Être élevé, manger à la table qui recule. Ne pas manger tous les jours à sa faim. Rien de meilleur que d'avoir cassé la croûte à la table qui recule pour avoir le caractère bien trempé (LE BRETON, Razzia, 1954, p. 78).
) [Sans déterm.]
 Vx. Mettre sur table. Servir le repas. (Dict. XIXe et XXe s.).
 À table! [Pour inviter à passer à table] Justin: Le déjeuner est servi! Mistingue: Allons, à table! à table!... Norine, à part: Comment, à table?... (Bas, à son mari.) Est-ce que tu l'as invité? (LABICHE, Affaire rue Lourcine, 1857, 7, p. 449). Louise l'arrachait à sa rêverie.  À table! Elle avait préparé un bon repas (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p. 230).
 À table. Pendant le repas. Il n'y a de véritable réconciliation que celle qui se fait à table (...) citoyen Maurice, donne le bras à la citoyenne Dixmer (DUMAS père, Chev. Maison-Rouge, 1847, I, 3e tabl., 7, p. 59).
 Verbe + à table
Passer, prendre place, se mettre, venir à table. S'asseoir autour d'une table pour y prendre un repas. Dès qu'il eut pris place à table, comme il attendait, Didace (...) le poussa: (...) Sers-toi (...). L'homme se coupa une large portion de rôti chaud, tira à lui quatre patates brunes qu'il arrosa généreusement de sauce grasse (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 10).
Au fig., arg., pop. [Lors d'un interrogatoire, et en partic. lors d'un interrogatoire de police] Se mettre à table. Avouer, dénoncer ses complices. Synon. arg., pop. lâcher, manger le morceau*. C'est la certitude de la condamnation qui décide quelquefois les accusés à se « mettre à table ». Alors ils racontent aussi bien leur crime que leur premier amour, ou le baptême de leur petite sœur... N'importe quoi (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p. 48):

1. C'est la même méthode de relais, on se repasse la patiente de l'un à l'autre, du bureau à la chambre à coucher et à la cuisine, avec alternatives de sévérité et de tendresse; la famille est plus forte que les flics pour le chantage sentimental... Annie a fini par se « mettre à table »...
VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 106.

Servir à table. Apporter les plats et servir les convives. Maman tremblait un peu devant elle, et lorsqu'elle servait à table on attendait qu'elle fût sortie pour dire:  J'ai beau le répéter à Désirée (...) sa mayonnaise est encore trop vinaigrée (GIDE, Si le grain, 1924, p. 456).
Être à table. Être attablé en train de manger. Quand elle vint, (...) nous étions à table au dessert (DELACROIX, Journal, 1822, p. 2). Son frère Ferdinand avait l'air d'un parent éloigné qu'on invite quand on est treize à table (AYMÉ, Jument, 1933, p. 158).
Bien se tenir à table. Se comporter à table en suivant les règles fixées par les convenances. Tu vas tâcher de bien te tenir à table...  dit mon père  si toutefois on te fait dîner avec les grandes personnes (GYP, Souv. pte fille, 1928, p. 25).
Loc. proverbiale, vieilli. Se tenir mieux à table qu'à cheval. Manger abondamment, ne penser qu'à manger. (Dict. XIXe et XXes.). Se tenir aussi bien à table qu'à cheval. Être de bonne compagnie. On le fit aumônier d'un régiment de Croates. Cette vie lui convenait. Sain, gaillard et dispos, se tenant aussi bien à cheval qu'à table (COURIER, Pamphlets pol., Au réd. « Censeur », 1819, p. 29).
 De table. Sortir, se lever de table. Le sieur Bovary père venait de décéder (...) tout à coup, d'une attaque d'apoplexie, au sortir de table (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 96). Nous avons dîné bien agréablement, dit M. Mazure en se levant de table (A. FRANCE, Bergeret, 1901, p. 123).
 Subst. + de table
 Chanson de table. Chanson chantée pendant les repas; chanson qui a un caractère léger. Le souper fut servi: souper soigné, délicat, et éloigné du dîner de plusieurs siècles. On mangea (...), on causa, on rit, on chanta des chansons de table(BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 374).
 Propos de table. V. propos II A 1.
 Bière, vin de table; huile de table. De qualité ordinaire, courante. Ils étaient autour du vin de table et des marrons chez ma concierge (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 428).
 Raisin de table. Raisin provenant d'un cépage destiné à la consommation et qui n'est pas vinifiable. Vignoble à raisin de table; production du raisin de table. Le superbe raisin de table des environs de Fontainebleau, appelé le chasselas, est obtenu grâce à des murs faisant espaliers et protégeant les grappes contre le vent (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 154).
2. P. méton. Nourriture, repas pris à table. Table excellente, raffinée, réputée; délicatesse de la table; excès de table; bonne, grande table (à propos d'un restaurant). L'avenir d'une société dépend de la table: manger peu et d'un seul plat, là est l'unique moyen de hâter la venue d'une haute civilisation (ZOLA, Contes Ninon, 1864, p. 338). C'est bien le type français [Fourier], tel qu'on le charge à l'étranger, un petit vieillard de sensibilité vive pour la table et les cotillons, et de qui le tour d'esprit va du parfait cuisinier au parfait maître de danse (BARRÈS, Enn. Lois, 1893, p. 92).
 Aimer la table. Aimer la bonne chère. [Le général Jarousse] était d'une corpulence décorative, très sévère à l'égard de ses hommes, jovial au fond, aimant la table et les filles, ce qui ne gâtait rien (ZOLA, Vérité, 1902, p. 354).
 Les plaisirs de la table. La bonne chère. Le thé peut très-bien remplacer le vin à déjeuner. Ainsi (...) [les poètes] ont pu chanter les plaisirs de la table sans être nécessairement obligés de se noyer dans la tonne (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 382).
 La table de qqn. Le repas pris par quelqu'un, auquel il convie d'autres personnes. Dîner à la table du capitaine; admettre, inviter, recevoir à sa table. Les Baudoin recevaient et traitaient à leur table de famille des amis venus de loin dont on apprenait par hasard qu'ils portaient un nom illustre (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 127).
 Faire table commune. Prendre un repas à la même table qu'une ou plusieurs autres personnes. Ils invitèrent Jacques de Navicelle à faire table commune, et, tout en dînant, causèrent familièrement avec lui (A. FRANCE, Barbe-Bleue, Chem., 1909, p. 264).
 Tenir table (vieilli). Donner des repas. Les Allemands tiennent table pour faire bonne chère, et les Français pour réunir des personnes qui se conviennent (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1596). La veuve n'était pas fâchée non plus d'étaler sa belle vaisselle, et de tenir table comme une rentière (SAND, Mare au diable, 1846, p. 116).
 Tenir table ouverte. Recevoir à sa table lors d'un repas tous ceux qui se présentent, qu'ils aient été invités ou non. Lors des événements de famille, baptêmes, mariages ou funérailles, on tenait table ouverte, la veille, le jour de la cérémonie, le lendemain, pour permettre aux gens de loin de se reposer un peu. On engloutissait à les traiter le revenu d'une année. D'aucuns s'endettaient pour faire figure (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 177).
 Vx. Courir, piquer les tables. Se présenter chez quelqu'un à l'heure du repas pour se faire inviter. (Dict. XIXe s.). Écumeur de table. Synon. vieilli de pique-assiette (ibid.).
 Avoir la table et le logement (chez qqn). Être nourri et logé (par quelqu'un). J'allai demeurer chez mon patron, qui me donna la table, le logement, et cent cinquante francs par mois (BALZAC, Gobseck, 1830, p. 401).
 Première, deuxième, troisième table (vx). Série de repas servis successivement. Synon. service. Comme il y avait trois tables, une à neuf heures et demie, l'autre à dix heures et demie, et l'autre à onze heures et demie, il voulut expliquer qu'étant de la troisième table, il avait toujours des fonds de sauce, des portions rognées (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 431).
 Après table (vx). Après avoir terminé de se restaurer. Jamais de salade ni de venaison, rarement du poisson, qu'il déclarait fade, et le petit coup de liqueur ou de très vieux cognac après table (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 155).
 Loc., vieilli. (Avoir) le dos au feu, le ventre à table. V. dos I B 3 a.
 Avoir/(se) mettre/(se) fourrer (fam.) les pieds sous la table. Prendre place pour manger sans avoir participé à la préparation du repas, être dégagé de soucis matériels. Pire, j'ai pensé que j'étais plus malhabile qu'une autre, une flemmarde en plus, qui regrettait le temps où elle se fourrait les pieds sous la table, une intellectuelle paumée incapable de casser un œuf proprement (A. ERNAUX, La Femme gelée, Paris, Gallimard, 1989 [1981], p. 131). Je ne crois pas que ça pèse bezef d'avoir les pieds sous la table, tranquille, entre ses parents, et l'enfance derrière soi (A. ERNAUX, Ce qu'ils disent ou rien, Paris, Gallimard, 1989 [1977], p. 91).
3. P. méton. Ensemble des personnes qui sont assises à la même table, qui prennent leur repas en commun. Synon. tablée.Présider la table; faire rire toute la table. Le tapage ne se recueillait qu'à la solennelle confection de salade à la moutarde, pour laquelle, à la fin, la table suppliante obtenait un jaune d'œuf cru (GONCOURT, Man. Salomon, 1867, p. 240).
B.  1. Meuble formé d'une surface plane, horizontale ou inclinée, reposant sur un support et servant à divers usages. Le mobilier se composait encore d'une étagère où je mettais mes livres, d'une armoire de noyer et d'une petite table Louis XVI en bois de rose (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 281).
 Table bassette. Petite table reposant sur des pieds pliants qu'on dispose devant soi et qui permet d'écrire, de lire au lit. J'installai devant moi, sur mon lit, la table bassette aux sabots de caoutchouc, j'orientai l'abat-jour de porcelaine (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p. 66).
 Table bouillotte. La table bouillotte est (...) une création Louis XVI. Fabriquée tout exprès pour le jeu de « bouillotte », elle a une forme bien déterminée. Elle est ronde, possède un dessus en marbre entouré d'une galerie en cuivre; ses quatre pieds sont en carquois, sa ceinture contient deux petits tiroirs et deux tablettes tirantes (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 114).
 Table gigogne. Ensemble composé de plusieurs tables identiques, de dimensions de plus en plus réduites qui se glissent les unes sous les autres. V. gigogne ex. de Viaux.
 Table roulante. Petite table à double plateau, montée sur des roulettes, qui est munie d'un poussoir et fait office de desserte. Par la porte entr'ouverte on voyait la chambre (...) des verres, une bouteille de chartreuse sur un guéridon, d'autres bouteilles sur une petite table roulante (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 135).
 Table tournante. Table dont le plateau généralement rond et léger repose sur trois pieds, et qui lors de certaines manipulations peut être animée de mouvements interprétés comme des réponses codées aux questions posées aux esprits. Séance de table tournante.  Tu n'as jamais fait tourner les tables?  Oh, mais Paulette! ce que tu es devenue provinciale! Maintenant, à Paris, c'est la folie, c'est la passion, la grande mode! Il n'y a plus de soirées sans tables tournantes (ARAGON, Les Voyageurs de l'Impériale, Paris, Gallimard, 1953 [1947], p. 204).
 Table volante (vx). Table pliante, légère et facilement transportable. V. gigogne ex. de Viaux.
 Table à + subst. ou verbe inf.
 Table à l'anglaise ou table à manger. Table étroite dont chaque côté est muni d'un abattant qui se développe à volonté. Ces sortes de meubles [les tables à manger], qu'on appelait aussi des « tables à l'anglaise », justifiaient leur première appellation en ce qu'elles étaient spécialement construites pour les dîners et soupers un peu nombreux (HAVARD 1890, p. 1126).
 Table à thé. Table composée d'un plateau amovible muni de poignées sur lequel sont disposés les objets nécessaires pour prendre le thé et qui repose sur des pieds en X pliant. Le salon de madame Marion (...) offrait un coup-d'œil étrange. De tous les meubles, il n'y restait que les rideaux aux fenêtres, la garniture de cheminée, le lustre et la table à thé (BALZAC, Député d'Arcis, 1847, p. 279).
 Table (à la Tronchin). Table ayant un plateau à incli-naison variable qui s'élève à hauteur d'homme et permet d'écrire debout. Les tables à la Tronchin (...) sont de petits bureaux dont la tablette de dessus peut, à l'aide d'un mécanisme, s'élever ou s'abaisser, pour qu'on puisse écrire, soit debout, soit assis, à volonté (NOSBAN, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 94).
 Table de + subst. Table d'étude, de télévision, de travail. Sur la table de cuisine recouverte d'une nappe de belle qualité, deux couverts étaient mis, avec des verres et des carafes de cristal (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 740). De jeunes hommes (...), réunis autour des tables de jardin, jouaient aux cartes, ou lisaient les journaux (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 849).
 Loc. fig.
 Table ronde. Réunion, conférence traitant de questions politiques, scientifiques, professionnelles ou syndicales, dans laquelle les participants discutent à égalité des problèmes d'intérêt commun et généralement litigieux en vue de trouver des points d'accord. Préalables, issue de la table ronde. À la télévision (...) on avait diffusé la veille, à une heure de très grande écoute, une « table-ronde » consacrée aux récentes amnisties (Libération, 25 oct. 1984, p. 29):

2. Depuis quelques mois, tous les journaux emploient le terme de « table ronde » pour signifier « conférence ». L'usage ne date que de 1956, où une Conférence internationale fut surnommée « Conférence de la Table ronde » par la presse anglaise, que toute la presse du continent s'empressa d'imiter (...). Quant à « table ronde » il est certain que l'image implique une égalité absolue des convives, des invités, des participants.
A. THÉRIVE, 2 sept. 1959 ds GILB. 1971.

 Faire un tour de table. V. tour3.
 Sous la table. De façon cachée, en secret; en dissimulant. Tandis que le garçon comptait et recomptait son addition, sous la table, elle avait passé un billet froissé à Edmond (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 384).
 Au fig. Frauduleusement; en dehors de toute légalité. L'acte de vente portait (...) douze mille cinq, mais Donelle recevaitsous la table un supplément de quinze cents francs (BRUANT 1901, s.v. frauduleusement).
 Donner, passer de l'argent sous la table. Remettre secrètement de l'argent à quelqu'un pour obtenir un avantage. Je fournirai à la commission d'enquête parlementaire la preuve que des compléments de salaires, versés « sous la table » à des techniciens, ont été financés au moyen de l'aide temporaire à la production (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 6, col. 5).
 Dessous de table. V. dessous2 A 2 a.
a) [La table considérée dans son usage professionnel ou domestique] Table de boucher, de café, de charcutier; table d'école. C'était un marchand d'herbes cuites; au fond [de la boutique], des bassines luisaient; sur la table d'étalage, des pâtés d'épinards et de chicorée, dans des terrines, s'arrondissaient, se terminaient en pointe (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 619).
 Table à repasser. Planche étroite (munie généralement d'une jeannette) montée sur des pieds qui peuvent se rabattre et qui est spécialement conçue pour repasser le linge. Table à repasser de grande surface (120 X 42 cm) dont une des extrémités est variable ce qui permet de l'adapter aux différentes dimensions et natures du linge à repasser. Jeannette s'escamotant automatiquement sous la table (Catal. CAMIF, printemps-été 1990, p. 632, col. 4).
 Table à dessin. Planche de grande dimension posée sur des pieds réglables qui permettent de donner à celle-ci une inclinaison variable. Un bloc de casiers (...), une fois recouvert d'un plateau mobile, se transforme en grande table à dessin où peuvent être exécutés certains travaux cartographiques (CAIN, Transform. B.N., 1959, p. 25).
 Table d'architecte. Planche de grande dimension, de hauteur et d'inclinaison variable, et qui est munie d'une règle coulissante. C'étaient les paravents qui isolaient cette ébauche de salle à manger d'une ébauche de cabinet de travail (canapé, fauteuils de cuir, bibliothèque tournante, planisphère terrestre), groupés sans âme autour d'une table, une table d'architecte, sur laquelle une lampe à réflecteur était le seul foyer lumineux du hall (COCTEAU, Enfants, 1929, p. 132).
 MAR. Table à roulis. Table à manger percée de nombreux trous qui permettent de fixer par des chevilles ou des violons les ustensiles pour les empêcher de glisser sous l'effet du roulis (d'apr. GRUSS 1978).
 MÉD. Table d'autopsie, de dissection, d'examen. Il écrasait avec rage un mégot fumé à l'extrême sur la table de dissection, dans le jus phéniqué du cadavre (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 212). Dans son dos, la table d'examen avait un air d'instrument de torture passé au ripolin blanc (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 40).
 Table d'opération. Table articulée permettant d'effectuer les opérations à la hauteur et dans la position réclamées par la nature de l'intervention grâce à un jeu de commandes faciles à manipuler. Synon. fam. billard. Quelle année! (...) Deux fois, je m'étends sur la table d'opération, entouré des praticiens en tablier blanc (...); j'aspire l'écœurante odeur de pomme du chloroforme (COPPÉE, Bonne souffr., 1898, p. 113).
 Table radiographique. ,,Plan inclinable ou non, sur lequel on place le patient ou l'objet, pour le radiographier dans la position requise par le type d'examen pratiqué`` (Radiogr. 1979). Table sèche. ,,Meuble placé en chambre noire, comportant éventuellement une réserve de film radiographique, et sur lequel on charge et décharge les cassettes, à l'abri de toute projection de liquide`` (Radiogr. 1979).
 Table + n. propre (gén. nom de médecin, de la pers. qui a mis au point le type de table). Table de Bienfait, de Chandler, de Delorme, de Mauvoisin. Table de traction vertébrale; table adaptée à la rééducation de certaines parties du corps (d'apr. KAMEN. 1972). Table roulante de Cazalis. Table roulante permettant, en ophtalmologie, l'examen complet du patient sans que ni lui ni le médecin n'aient à changer de position. Le médecin est assis au centre de révolution de la table roulante; il commande les mouvements giratoires de la table et l'éclairage électrique des divers appareils (Méd. Biol. t. 3 1972).
 IMPRIMERIE
 Vieilli. Table à encre, à encrer; table au noir. Table sur laquelle était préparée l'encre d'impression qui était, à l'aide d'un rouleau, distribuée sur la forme (d'apr. DES.-MULLER Impr. 1912). Les machines plates à imprimer sont également pourvues d'une table à encre (DES.-MULLER Impr. 1912).
 Table à impression. Table sur laquelle est posé le papier lors de l'impression. À partir de ce moment, la fabrique ne battit plus que d'une aile; petit à petit les ateliers se vidèrent, chaque semaine un métier à bas, chaque mois une table d'impression de moins (A. DAUDET, Pt Chose, 1868, p. 10).
 Table à grainer, à poncer. ,,Table à cuvette pour le grainage lithographique`` (BÉG. Estampe 1977). La pierre est mise sur la Table à grainer (...) et l'on tamise sur sa surface du grès fin jusqu'à ce qu'elle en soit couverte (VILLON, Dessin. et impr. lithogr., 1932, p. 12).
 Table lumineuse; table de montage. ,,Table recouverte d'une glace dépolie sur une face, éclairée par en dessous, et sur laquelle est effectué le montage transparent des formes hélio et offset`` (COMTE-PERN. 1963). La mise en pages de textes provenant de la photocomposition se fait également sur des tables lumineuses (COMTE-PERN. 1974).
 INDUSTR. ALIM. Table à couler le sucre cuit. Table métallique, chauffée par de la vapeur, employée par les confiseurs pour couler le sucre cuit. (Dict. XXe s.). Table d'égouttage, de dressage. Table d'égouttage (pour les fromages à pâte molle) creusée longitudinalement de veinures destinées à entraîner le sérum (d'apr. LUQ.-BOUD. Lait. 1976).
 HIST. DU DR. Table de marbre. Table occupant toute la longueur de la grande salle du Palais de Justice de Paris autour de laquelle se plaçaient les juges (d'apr. BOUILLET 1859). Au fig., p. méton. Ensemble des trois juridictions (Connétablie et Maréchaussée de France, Amirauté et Réformation Générale des Eaux et Forêts) qui siégeaient au Palais de Justice dans la salle occupée par la table de marbre. Chambre de la table de marbre. Un édit de février 1704 avait créé à la place des tables de marbre des chambres souveraines des eaux et forêts (MARION Instit. 1923).
 TECHNOL. (maroq.). Table de coupe, de coupeur. ,,Table spécialement conçue pour la coupe à la main ou au tranchet, composée d'un plateau supérieur inclinable à volonté et d'une desserte latérale pour les pièces coupées`` (RAMA Maroq.1975).
b) [La table considérée du point de vue ludique] Table de boston, d'échecs, de trictrac. Lambercier, Mme de Passelieu, Arrow et la comtesse de Courpière s'installant autour d'une table de bridge. Le baron Duval et le comte demeureront près de cette même table pour suivre le jeu (HERMANT, M. de Courpière, 1907, III, 1, p. 21). Trois orchestres débitaient des valses, deux cents couples tournaient, des mains jetaient des cartes sur les tables de jeu, d'autres raflaient les jetons (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 168).
Loc. fig. Jouer cartes sur table. Ne rien cacher, ne rien dissimuler; agir en toute franchise. Eh bien, je jouerai cartes sur table; vous savez que je suis franc (DUMAS père, Angèle, 1834, III, 5, p. 168).
 P. méton. Ensemble des personnes réunies autour d'une table de jeu, lors d'une partie; partie d'un jeu. (Dict. XXe s.).
 Table de ping-pong. Table constituée d'un plateau de dimensions et d'organisation réglementaires reposant sur des pieds d'une hauteur déterminée. Table de ping-pong réglementaire (Catal. Madelios Cadeaux, 1936).
 Tennis de table. Synon. de ping-pong. Ping-pong, tennis de table réglementaire, 2 joueurs (Catal. jouets (B.H.V.), 1936). Barna, installé en France en 1931, fut pour beaucoup dans l'essor que le tennis de table connut à cette époque (Encyclop. des Sports, 1961 ds PETIOT 1982, s.v. tennis).
2. Pièce de mobilier à usage domestique, formée d'une surface plane et de différentes parties (tiroirs, compartiment de rangement, etc.).
 Table à écrire ou table-bureau. Table munie d'une tablette formant pupitre et de tiroirs. J'ai retrouvé dans ce salon une table à écrire dont les figures avaient beaucoup occupé mes yeux autrefois; elle est plaquée en argent ciselé (BALZAC, Mém. jeunes mariées, 1842, p. 157).
 Table de nuit, de chevet. Petit meuble étroit à un ou plusieurs compartiments (éventuellement fermés) et tiroirs, placé à côté du lit et où sont rangés les objets nécessaires pour la nuit. Tiroir, porte d'une table de nuit. Ces lits jumeaux (...) semblaient être utilisés l'un et l'autre, car chacun d'eux était flanqué d'une table de chevet garnie d'objets familiers (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 834). Il parcourut les chambres dont il n'avait pas modifié l'ameublement: les lits empire avec leurs gros édredons rouges (...), les commodes à dessus de marbre, la table de nuit avec le pot de chambre de faïence à fleurs (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 131).
 Table à ouvrage. Synon. de travailleuse. Ma mère (...) passait sa journée dans le petit salon, devant sa table à ouvrage(A. FRANCE, Livre ami, 1885, p. 26).
 Table de toilette. Table dont le plateau comprend un emplacement pour une cuvette et un pot, surmonté d'un miroir, ainsi que des emplacements de rangement. Il s'approcha de la table de toilette, trempa une brosse à cheveux dans l'eau sale de la cuvette et plaqua hideusement ses cheveux sur son front (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 1162).
 Table à coiffer, table-coiffeuse. Synon. coiffeuse. La table-coiffeuse valse d'une paroi à l'autre (COLETTE, Pays. et portr., 1954, p. 202).
II.  Surface plane.
A.  1. a) Surface plane surélevée. Dans une de ces clôtures se dresse la table d'un dolmen écroulé, vieux témoin muet des âges immémoriaux (A. FRANCE, P. Nozière, 1899, p. 274).
 Table d'orientation*.
 Table de cuisson. Plaque encastrée dans les éléments d'un bloc cuisine et qui supporte les éléments de cuisson. Synon. plan de cuisson. (Dict. XIXe et XXe s.).
b) JEUX. Partie plane d'un billard, en marbre ou en ardoise, recouverte d'un tapis; p. méton., le billard lui-même. Table de billard. Au milieu du 19e s., le jeu prend la forme sportive: table d'ardoise (...), bande américaine de caoutchouc, queue munie d'un procédé de cuir qui permet les attaques excentriques (PETIOT 1982, s.v. billard).
c) RELIGION
 Partie supérieure d'un autel, surface horizontale (élevée sur des piliers de pierre, un massif de maçonnerie ou de bois), qui porte gravées les cinq croix de consécration et dans laquelle est encastrée une pierre bénite. Table d'autel. On fit [pour les basiliques] des autels en bois, en métaux précieux (...): dans ce cas, une pierre incrustée sur la table supérieure contenait la relique (LENOIR, Archit. monast., 1852, p. 198).
 Table de communion, sainte table. Balustrade, clôture basse séparant le chœur de la nef devant laquelle se présentent les fidèles pour recevoir la communion. Le secrétaire disposait à l'extrémité de la table de communion les ornements de l'évêque et les miens (BILLY, Introïbo, 1939, p. 133).
 S'approcher de la sainte table. Communier. Tu négligeais un peu tes devoirs (...) combien y a-t-il d'années que tu ne t'es approché de la sainte table? (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 18).
2. Surface plane naturelle. Table de granit; table calcaire. Ici le roc s'est dentelé comme une scie, là ses tables trop droites ne souffrent ni le séjour de la neige, ni les sublimes aigrettes des sapins du nord (BALZAC, Séraphita, 1835, p. 178). Le dernier raidillon, très roide, débouchait en plein ciel, en balcon, sur une espèce d'esplanade suspendue, une table de rocher chauve dominant la vallée du Tiété (CENDRARS, Lotiss. ciel, 1949, p. 202).
 GÉOL. Table de glacier. ,,Grosse dalle de roche portée par un piédestal de glace`` (PLAIS.-CAILL. 1958).
 GÉOGR. Partie culminante d'un plateau élevé et de dimension réduite. Table du mont Thabor. (Dict. XXe s.).
3. ANAT. Tissu osseux compact formant la lame externe et la lame interne des os de la voûte du crâne. Table externe, interne. Les os de la tête (...) leur substance spongieuse, diploé, est creusée (...) et limitée par deux lames compactes outables (G. GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 31).
 Table d'usure. Face supérieure aplatie de la dent, opposée à la racine. La table d'usure, son arasement détermine la « marque », dont la forme et la position (...) permettent de déterminer l'âge de l'animal (E. PERRIER, Zool., t. 4, 1932, p. 3436).
B.  Surface plane conçue et réalisée pour servir à une activité.
1. a) Surface plane, plateau. Ardoise, marbre en table. [La] soudure au fer sur plomb en table est payée au mètre linéaire(ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 4, 1928, p. 101).
b) TECHNOL. Plateau de fonte sur lequel se fait la coulée du verre, du plomb. Table à couler. La table de coulée est parfaitement plane et unie; elle est d'une seule pièce, en fonte (WURTZ, Dict. chim., t. 3, 1878, p. 674).
c) SÉRICICULTURE. ,,Claie destinée à recevoir les vers à soie`` (d'apr. FÉN. 1970).
d) MINES ET CARR. Table salante. Bassin où se dépose le sel dans les marais salants, dans les salins. Des bassins qui portent le nom de tables salantes (DESCHAMPS D'AVALLON, Compendium pharm. prat., 1868, p. 765).
2. Partie plane d'un objet, d'un outil, d'un instrument.
a) Table d'enclume. Partie plane de l'enclume comprise entre les deux bigornes; p. méton., lame d'acier qui recouvre cette partie (d'apr. JOSSIER 1881).
b) JOAILL. Facette horizontale taillée sur la partie supérieure d'une pierre de bijouterie; p. méton., la pierre ainsi taillée. Table de rubis; diamant en table. Il a pris (...) mon grand carcan, composé de deux tables de diamants, de trois cabochons et de six nœuds de quatre perles chacun (A. FRANCE, Barbe-Bleue, Mir. Gd St Nic., 1909, p. 102).
c) MUS. Partie plane ou légèrement incurvée de la caisse d'un instrument à cordes sur laquelle celles-ci sont tendues. La table [surface au-dessus de laquelle passent les cordes] des instruments à cordes à manche est percée d'ouïes ou de rosaces; on la fait en sapin, son rôle est d'intensifier la sonorité des cordes (BRENET Mus. 1926, p. 430). Table d'harmonie. Partie supérieure de la caisse de résonance sur laquelle repose le chevalet. Table d'une épinette, d'une guitare, d'une harpe, d'une viole, d'un violon; galbe, voûte d'une table. En examinant un violon on y remarque: (...) Les éclisses, lames de bois qui font le tour de la caisse de résonance et relient la table d'harmonie avec la table de dessous, appelée table de fond, ou simplement le fond (GRILLET, Ancêtres violon, t. 2, 1901, p. 4). P. anal. Table d'harmonie, table de résonance (d'un piano). Partie du piano au-dessus de laquelle les cordes sont tendues. Le piano vit grâce au son que la table d'harmonie diffuse dans la bonne direction: sans elle, la simple vibration des cordes ne créerait qu'un son faible ou inaudible (L. KENTNER, Le Piano, trad. par M.-S. Pâris, Paris, Hatier, 1978, p. 27).
3. Surface plane constituant un élément d'un ensemble.
a) ARCHIT. Panneau carré ou rectangulaire faisant saillie et placé verticalement sur le revêtement d'un mur. (Dict. XIXe et XXe s.).
 Table d'attente. Table qui n'est ni taillée, ni parée et sur laquelle il est prévu de sculpter un décor, de graver une inscription (d'apr. NOËL 1968). Table couronnée. Table surmontée d'une corniche, d'un fronton, d'une forte moulure (d'apr. NOËL 1968). Table à/en crossettes.Table qui présente à ses angles des crossettes, des ressauts décoratifs (d'apr. NOËL 1968).
b) MENUIS. Table saillante. Corps de menuiserie orné de moulures qui fait saillie sur une partie lisse. Dans le lambris à table saillante les panneaux comportent une rainure et sont assemblés à cheval sur les bâtis (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 2, 1928, p. 102).
c) ASTRON. Table équatoriale. ,,Monture équatoriale comportant un support plan qui peut recevoir tout appareil d'observation`` (Astron. 1980). Le type le plus courant est celui de la table perpendiculaire à l'axe de déclinaison (...), qui est le plus facile à équilibrer (MULLER 1980).
d) ASTRONAUT. Table de lancement. ,,Dispositif assurant jusqu'au lancement le support d'un véhicule spatial et son maintien par sa partie inférieure`` (Sc. Techn. spat. 1978). La table de lancement comporte des raccordements électriques et fluidiques avec les installations au sol (Sc. Techn. spat. 1978).
e) AUDIOVISUEL. Table de lecture. Platine tourne-disque d'une chaîne hi-fi. (Dict. XXe s.). Table de mixage. Appareil permettant de superposer des signaux provenant de diverses sources sonores. Encore un sujet épineux avant d'attaquer les effets: le choix de la console, ou table de mixage si vous préférez (Keyboards, nov. 1987, no 4, p. 44).
f) COMMUN. Table interurbaine (d'un standard téléphonique). Tableau réunissant un ensemble d'appareils de communication. (Dict. XXe s.). Table d'écoute. Poste permettant d'enregistrer et d'écouter les communications téléphoniques d'un usager. Pas question de tuber (...) Pour que la table d'écoute soit branchée (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 135).
4. Surface plane incorporée à une machine.
a) ,,Partie d'une machine-outil ayant un plan horizontal destiné à recevoir la pièce à usiner`` (POIGNON 1967). Souvent la table possède une série de rainures en té, utilisées pour la fixation de la pièce et de différents appareils (POIGNON 1967).
b) Organe d'une machine constitué d'une surface plane. Table à chocs; table élévatrice; table vibrante.
 Table de triage ou table de classement. Les morceaux [de minerais] relativement gros doivent arriver le plus propres possible sur la table de triage à main (RATEL, Prépar. mécan. minerais, 1908, p. 125).
 Table dormante ou table basculante. ,,Appareil discontinu de concentration gravimétrique de très fines particules, constitué par une série de plateaux surperposés fonctionnant en parallèle`` (Minéral. 1972). Lorsqu'on laisse les minerais s'accumuler sur la table dormante, elle donne un classement mixte (WURTZ, Dict. chim., t. 2, vol. 1, 1873, p. 391).
C.  Surface plane de dimensions réduites; plaque qui servait pour écrire, graver, dessiner. Synon. tablette. Table d'airain, de cire. Toutes les indications antiques sur la manière d'écrire montrent que c'étaient des tables de bois (DELACROIX, Journal, 1832, p. 127).
 HIST. DE LA MAR. Table de loch. Ardoise sur laquelle étaient inscrites pendant le quart les indications relatives à la navigation (loch, route suivie, direction du vent, état de la mer, etc.). La corvette Le Naturaliste a navigué long-temps sur cette côte, et y a fait quelques relèvemens qui ont été écrits sur la table de loch (FREYCINET, Voy. terres austr., 1815, p. 440).
 Table rase. Tablette de cire dont la surface est égalisée, sur laquelle rien n'est écrit (d'apr. LAL. 1968).
 P. métaph., PHILOS. [Chez Aristote; dans la philos. empiriste] État de l'esprit avant toute empreinte de l'expérience et toute application à un objet de pensée. Peut-on sérieusement s'imaginer que les enfants qui viennent à la vie soient, comme le disait l'école de Locke, une table rase? (...) vous imaginez que cet être si intelligent que vous appelez un enfant a été subitement tiré du néant; qu'il n'existait pas hier (P. LEROUX, Humanité, 1840, p. 281). Supposons, dit Locke, qu'au commencement l'âme est ce qu'on appelle une table rase, tabula rasa, vide de tous caractères, sans aucune idée, quelle qu'elle soit; comment vient-elle à recevoir des idées? (COUSIN, Hist. philos. mod., t. 3, 1847, p. 92).
 P. ext. Ce qui est exempt de toute influence; ce que rien n'a marqué; qui ignore complètement quelque chose. Cet œil interne, toujours au service d'une sensibilité ou d'une sensualité sans pudeur, une table rase de toute politesse et du menuet des rapports sociaux (...) Voilà, contre toute attente, un héritage de madame Colette (COCTEAU, Poés. crit. II, 1960, p. 133).
 Loc. fig. Faire table rase. Rejeter irrémédiablement, ne rien laisser subsister de ce qui existait, était accepté au préalable. Faire table rase d'une idée, d'une opinion, de croyances; faire table rase pour reconstruire. Du passé, faisons table rase (...) Le monde va changer de base: Nous ne sommes rien, soyons tout! (E. POTTIER, L'Internationale, 1888 [1871]).
 RELIG., au plur. Tables de la loi, de l'alliance, du témoignage; tables de valeurs. Tables de pierre, remises à Moïse, sur lesquelles était gravé le Décalogue. Les tables de la loi sont éternelles; elles sont en nous. Moïse brise les tables, et elles subsistent (GIDE, Journal, 1894, p. 55).
 Au fig. Ce qui ne peut être transgressé. Il existe une loi désolante contre le génie administratif, la loi sur l'avancement avec sa moyenne. Cette fatale moyenne résulte des tables de la loi sur l'avancement et des tables de mortalité combinées (BALZAC, Employés, 1837, p. 142). PHILOS. ,,Normes éthiques fondamentales`` (LAL. 1968).
 ANTIQ. ROMAINE. Lois, textes officiels. Loi des douze tables; table de bronze. Dressant ses fameuses tables de prescription, il [Sylla] procéda méthodiquement à l'extermination de ses adversaires (MÉRIMÉE, Essai guerre soc., 1841, p. 192).
III.  Recueil de données; présentation d'informations sous forme non linéaire.
A.  1. Présentation sous forme de liste, de tableau d'un ensemble d'informations, de renseignements groupés de façon systématique. Table analytique. Leurs recherches [des peintres], de 1880 à 1889, portèrent (...) sur le moyen d'établir avec symétrie des lois de réaction des tonalités de façon à en dresser une sorte de table (MAUCLAIR, Maîtres impressionn., 1923, p. 188). Un système de philosophie se résume dans une classification de mots, ou une table de définitions. La logique n'est que la permanence des propriétés de cette table et la manière de s'en servir (VALÉRY, Variété III, 1936, p. 176).
 Table des matières. Énumération ordonnée (par chapitres en général) des questions traitées, des matières contenues dans un ouvrage avec leur pagination afin de faciliter les recherches du lecteur. Pour la facilité des recherches, j'ai terminé l'ouvrage par une table générale des matières (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. XV). Je l'aurais béni, le professeur qui m'eût conseillé ce que plus tard j'ai enseigné à tous mes élèves: « Pénétrez-vous de la table des matières de vos livres d'étude. L'auteur ne l'a pas rédigée seulement pour en remplir une ou deux pages (...) » (BILLY, Introïbo, 1939, p. 44).
2. Ensemble de données rangées les unes à la suite des autres et dont chaque élément peut être identifié par sa position, par une étiquette. Table de contingence, de constante, de corrélation; tables chronologiques, généalogiques, horaires; table de population, de probabilité, de statistique. Vous n'ignorez pas (...) qu'on a proposé en Allemagne de châtrer, par an, un nombre d'enfants pauvres, que la loi déterminerait, selon les tables de naissances (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 52).
 Table de mortalité. Tableau statistique dressant la répartition des décès par âge ou groupe d'âge dans une population donnée. Il est utile à la connaissance de la constitution physique de l'homme d'avoir des tables de mortalité (...) à différents âges et dans différents pays (COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p. 111).
B.  Recueil de données (résultat de calculs, d'observations) groupées de façon systématique pour permettre une consultation rapide. Table de Gay-Lussac; table de corrélation, des nombres. Compte-gouttes de Duchaux avec table (...) servant à déterminer la richesse d'une solution alcoolique (Catal. instrum. lab. (Prolabo), 1932, p. 225).
 Table de multiplication ; absol., table. Table donnant les produits respectifs des dix premiers nombres entiers. Réciter sa table (de multiplication). Il n'avait jamais pu apprendre sa table de multiplication et comptait sur ses doigts. Il faisait faire ordinairement ses opérations par ses camarades, comme on donne une vulgaire besogne à accomplir à un domestique (G. LEROUX, Parfum, 1908, p. 19).
 Table de logarithmes. Tableau permettant de calculer les logarithmes des divers nombres. V. logarithme ex. de Gds cour. pensée math. et de P. FAURE.
 Table de Mendeleïev. Synon de tableau* de Mendeleïev, tableau périodique* des éléments.
 MAR. Tables de point. ,,Tables employées pour le calcul rapide du point`` (GRUSS 1952). Table de courants. ,,Table qui donne, pour un lieu, les prévisions journalières des heures et des vitesses des courants de marée`` (Eau 1981).
 LOGIQUE
 Table de vérité. Présentation des opérations logiques sous forme de table indiquant par vrai ou faux le résultat. La méthode des tables de vérité convient mal (...) aux formules de la logique du premier ordre, parce que chaque variable liée compte autant de valeurs possibles que le domaine d'interprétation possède d'éléments (VAX Log. 1982).
 Table de Pythagore. Tableau donnant les composés d'une loi à l'intersection des abscisses et des ordonnées représentatives des composants. Omer l'aima peu: elle l'interrogeait sur la table de Pythagore dès qu'elle pouvait lui prendre l'oreille dans un coin (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 108).
 BALIST. Table de tir. Table donnant les éléments d'un tir en fonction des données du tir (vitesse initiale, poids du projectile, angle de tir). Une bouche à feu comporte une table de tir par projectile et par charge employés (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., t. 1, 1889, p. 15).
 SPORTS. Table finlandaise. Tableau de cotation des performances athlétiques donnant les équivalences en points (d'apr. PETIOT 1982).
Prononc. et Orth.: [tabl]. Parfois [] ds ROUSS.-LACL. 1927, p. 128, GRAMMONT Prononc. 1938, p. 31. NYROP Phonét. 1951, p. 34, note la réduction de [l] final devant cons. init. de mot suiv., tab' d'acajou. Att. ds Ac. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1050 tabla « surface plane, à un ou plusieurs pieds, destinée à recevoir les mets » (Alexis, éd. Chr. Storey, 247); ca 1150 table(WACE, Vie St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1323: as tables erent ja asiz); ca 1155 les tables metre « disposer une table pour manger » (CHRÉTIEN DE TROYES, Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2517); spéc. 1155 La Roünde Table « table à laquelle s'asseyaient, pour le repas, en parfaite égalité les chevaliers de la cour du roi Arthur » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 9751); 1668 la premiere table, la seconde table (LA FONTAINE, Fables, X, 7, éd. H. Regnier, t. 3, p. 38); 1690 table du commun (FUR.); b) ) 1225-30 « ensemble des mets placés sur la table; repas pris à une table » apres table (GUILLAUME DELORRIS, Roman de la Rose, éd. F. Lecoy, 1344); 1610 sortir de table (H. D'URFÉ, L'Astrée, t. 2, p. 232); 1623 du lit à la table et de la table au lit (Le Père F. GARASSE, Doctrine curieuse Beaux Esprits, p. 726); 1624 se lever de table (J.-L. GUEZ DE BALZAC, Lettres, p. 193); ) ca 1380 bonne table tenir (JEAN CUVELIER, Bertrand du Guesclin, 15173 ds LITTRÉ); 1606 tenir table ouverte(NICOT); 1627 table d'hoste (Ch. BOREL, Le Berger extravagant, p. 111); c) 1580 « temps du repas » à table (MONTAIGNE, Essais, I, 16, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 70); id. propos de table (ID., ibid., p. 152); 1740 pendant la table (J. DE VARENNES, Mém. du Chevalier de Ravanne, t. 3, p. 113); d) 1732 « ceux qui sont à table » (LESAGE, Hist. de Guman d'Alfarache, p. 238: et toute la table suivit son exemple); 2. fin XIIe s. « meuble formé d'une surface plane, servant à d'autres usages que le repas » tables a changeours (Premiere Continuation de Perceval, éd. W. Roach, 9618); 1514 table à jeu de billes (Inventaire de la Duchesse de Ventinois ds IGLF); 1697, 22 avr. table escritoire (Inventaire gén. des meubles de la Couronne, ibid.); 1717 table de nuit (d'apr. VOLTAIRE, Dict. philos.); 1763 table de bureau (Nov. Archi. Art. Franc., année 1899, XV, 314 ds IGLF); 1854 tables tournantes (M. Ag. DE GASPARIN, Des Tables Tournantes). B. 1. 1175 « plaque de matière quelconque et de forme plane » (BENOÎT DE STE-MAURE, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 794); spéc. id. tables des autex (ID., ibid., 28277); d'où 1630 saincte table (D'AUBIGNÉ, Pièces Epigrammatiques, IV, éd. E. Réaume et de Caussade, t. 4, p. 346); 2. 1377 anat. (LANFRANC, Chirurgie, fo 21 ds LITTRÉ); 3. 1321 taules « pierre peu épaisse servant de revêtement » (Construction de l'hôpital d'Hesdinds FAGNIEZ t. 2, p. 44); 4. 1487 table de dyament (Not. et Pièces Hist. Anjou, 197 ds IGLF); 1532 dyament en table (RABELAIS, Pantagruel, éd. V.-L. Saulnier, p. 127); 5. 1611 mus. « partie supérieure des instruments sur laquelle les cordes sont tendues » (COTGR.); 6. 1690 géogr. « surface plane naturelle » (FUR.); 7. 1723 table à couler (SAVARY); 8. 1765 « platine de fond des poêles des salines » (Encyclop. t. 14, p. 560b); 9. 1771 table de billard (Trév.); 10. 1845 « partie supérieure de l'enclume » (BESCH.). C. 1. a) Ca 1170 « surface plane sur laquelle on peut graver » (Livre des Rois, éd. E. R. Curtius, p. 219); b) fin XIIe s. les taules Moysi (Sermons St Bernard, éd. K. Vollmöller, p. 163); 1680 Table de la Loi (RICH.); id. Loi des Douze Tables (ibid.); c) 1314 table rese (HENRI DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. Ch. Bos, t. 1, p. 56); 1823 faire table rase de(MAINE DE BIRAN, Journal, p. 405); d) 1548 table d'attente « bossage pour recevoir une inscription » (Rec. d'Actes Notariés, II, 307 ds IGLF); 2. a) 1335 « registre » (Arch. Nord B 1579, fol. 29 ro, ibid.: office des tables ou greffe de nostre ville); b)1549 « index permettant de trouver facilement les matières ou les mots qui sont dans un livre » (EST.); 1690 table des matières (FUR.); 3. 1631 « tableau sur lequel des matières didactiques sont présentées en raccourci » tables astronomiques(N. DE PEIRESC, Lettres, t. 2, p. 168); id. tables rudolphines (ID., ibid., p. 226); 1690 table pythagorique (FUR.); id. tables de logarithmes (ibid.); 1723 tables de multiplication (SAVARY). Du lat. tabula « planche »; spéc. « planche à écrire », « tablettes »; « tableau sur lequel on inscrit les lois; les listes d'électeurs, les proclamations publiques »; « table de jeu ». Le lat. tabulaa évincé dans le lat. pop. de la Gaule et de l'Italie le terme mensa « table » qui a été conservé en Roumanie et dans la Péninsule Ibérique; v. aussi moise. Fréq. abs. littér.: 17 783 (table-bureau: 15). Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 16 475, b) 31 031; XXe s.: 32 491, b) 25 402. Bbg. Archit. 1972, p. 52.  BLOCHW.-RUNK. 1971, p. 411 (s.v. table ronde).  LEVY (R.). Dossiers de mots... Néol. Marche. 1981, no 26, p. 24 (s.v. table lectrice).  MARTINET (A.). Homon. et polysèmes. Linguistique. Paris. 1974, t. 10, pp. 40-41, 44.  QUEM. DDL t. 13 (s.v. table d'orientation), 16 (s.v. table à ouvrage; table de chevet; table à la Tronchin; table à coiffer), 17 (s.v. table de billard), 20 (s.v. table-secrétaire), 21 (s.v. table d'hôte), 28, 33.  RICHARD (W.) 1959, p. 79, 248.  SAIN. Arg. 1972 [1907] p. 68.  VAN DER STOEP (A.). A History of draughts... Rockanje, 1984, pp. 22-33.

 

Source : http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=1119697860;

 

Modifié par Christian Girard
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Cela n'empêche que chaque sens du mot "table" peut être donné en termes simples à comprendre pour la plupart d'entre nous. Mais cela peut être long !

C'est pour cela que l'école existe, que les langues s'apprennent et qu'ils faut du temps, des outils, des personnes.

La complexité (tout comme le hasard d'ailleurs) découlent du fait que les possibilités, les facteurs à considérer sont trop nombreux.

C'est la raison pour laquelle le scientifique cherche à isoler au maximum un problème, une matière, etc...

L'isolation totale est inaccessible mais on peut limiter le nombre de facteurs, négliger certaines choses (après comparaisons), etc...

Cette simplification du problème ne se fait cependant pas n'importe comment. Tout est une question de dosage : en simplifiant, on perd en précision mais on se simplifie les choses (les calculs, les recherches, etc...). Ceci n'empêche pas par la suite de faire des recherches plus pointues (avec moins de simplifications donc plus complexes) mais au moins, nous avons déjà un aperçu "convenable" de la réponse. Nous savons si cela va répondre à nos attentes ou pas.

On retrouve la même difficulté pour définir un mot : le nombre de sens qu'on peut lui attribuer. Il faut  chercher à en réduire le nombre en réduisant tout simplement certaines de leurs utilisations ou en ajoutant un terme qui précise ce dont on parle.

Ainsi, lorsque l'on parle d'une table, il s'agit du meuble. Si on utilise le mot pour désigner la listes des différents chapitres d'un livre on va parler de table des matières ou de sommaire.

Même chose pour les tables de multiplication.

Bien entendu, le contexte (de la phrase, de la conversation) donne déjà des indices sur le sens à attribuer au mot mais sans même avoir ce contexte, nous comprenons facilement et rapidement énormément de mots.

Alors se demander ce qu'est une table "en soi". C'est une question à laquelle il est difficile (et même impossible) de répondre non pas parce que le problème est complexe mais parce que la question est juste mal posée (elle n'est pas clair, pas précise, on peut l'interpréter de milles façons différentes).

  • Merci 1

L'illusionnisme est l'art de donner une réalité à des choses impossibles ou très peu probables.

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Il y a 19 heures, Marc Page a dit :

de même que je pense qu'il n'y a rien d'inexplicable, je pense qu'il n'y a rien d'inexplicable simplement.

Ça ressemble fort à un pari métaphysique. 😉

Moi je ne peux pas expliquer "pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien", si "les mathématiques sont LE langage de la nature qu'il nous faut apprendre à décrypter ou un langage humain par lequel nous pouvons interroger la nature", ce qu'est le Temps, etc. La liste est longue. Et si tout cela est "explicable simplement", pourquoi ne l'a-t-on pas encore fait ? Quitte à parier j'opterai plutôt pour la position contraire, à savoir qu'il y a de inexplicable et c'est peut-être en cela que réside la Magie. Ce qui est certain est que la part de l'inexpliqué est absolument gigantesque. 

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Il y a 5 heures, Christian Girard a dit :

Ça ressemble fort à un pari métaphysique. 😉

 

Un pari, oui, si tu veux. Métaphysique.... on peut se dispenser de ce mot. C'est un pari, point.

Après, pourquoi je prend ce pari plutôt qu'un autre, c'est par le biais de mon éducation que je me suis fait un avis sur chaque chose. C'est en assistant à des cours, en lisant des livres, en regardant la télé, en échangeant avec d'autres, etc... que j'ai appris, que j'ai fait des choix. J'ai donc l'intime conviction que tout est explicable mais que tout ne sera jamais expliqué car il y a trop de choses à rechercher et il y en aura toujours (mais ça aussi, c'est un pari ! Peut-être qu'un jour tout sera expliqué. Je ne le crois pas. C'est un autre pari lié à ce que j'ai vécu, ressenti, appris, etc... depuis ma naissance). Peut-être même que génétiquement, nous sommes déjà en parti plus sensibles à certaines choses qu'à d'autre. J'en fait le pari également. :D

Je ne pense pas qu'il y existe des choses inexplicables. En revanche, il y a des choses pour lesquelles nous avons plus d'intérêts que d'autres à trouver une explication.

La question : "Pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien ?"

Quel est l'intérêt que l'on pourrait tirer d'une réponse à cette question ? Personnellement, même avec la réponse sous les yeux, je me demande ce qu'on pourrait en faire.

Une question plus intéressante serait : pourquoi y a t-il quelque chose à cet endroit et pas en un autre ? Quels sont les facteurs qui expliquent la répartition de la matière dans une zone délimitée ?

Là ce sont des questions auxquelles une réponse est possible et qui ont un intérêt (dans notre quotidien).

En bref, le problème est toujours le même : un problème doit être bien posé pour que l'on puisse espérer trouver un jour une solution.

Pour ce qui est du langage de la nature. Déjà, la nature ne parle pas. A la limite on pourrait dire qu'on la fait parler mais cela reste encore une métaphore. Nous décryptons les phénomènes naturelles à l'aide des mathématiques. Les mathématiques sont un outil que l'Homme a mis au point pour modéliser des phénomènes (entre autres) et en particulier ceux sur lesquels il devenait difficile de travailler de manière empirique.

Ce n'est pas le langage de la nature, c'est un des langages de l'Homme.

Définir le temps (celui que l'on mesure en secondes, minutes, heures, etc...), qui plus est de manière simple, peu sembler difficile à priori. Mais j'ai presque déjà trouvé la solution en écrivant cette phrase.

Le temps, c'est le mot que l'on a donné à la chose que l'on mesure en secondes, minutes, jours, siècles, etc... à l'aide d'une pendule, d'un chronomètre ou de tout autre outil de mesure similaire.

Après il est intéressant de voir comment l'Homme a choisi de définir l'année, le jour, la seconde au fil du temps (l'histoire de la définition de la seconde par exemple). Au départ, c'est un choix souvent assez arbitraire (comme pour la définition du mètre) ou se basant sur ce que l'Homme perçoit et puis ça évolue pour répondre à certaines contraintes, à certains besoins, à certains progrès.

On peut utiliser le mot temps pour parler du climat, pour désigner un instant, etc... mais là on en revient à ce que nous disions avant : pour un mot donné, il existe un sens pour lequel il est plus souvent utilisé que les autres et d'autre part, il existe toujours un moyen de préciser le sens donné au mot.

Si je parle du temps qu'il fera demain, inutile de préciser que je parle du climat.

Si je parle du temps qu'il faut pour aller à Toulouse, inutile de préciser que je parle d'une durée.

De même, si je parle de moment cinétique, mon collègue de physique se doutera que je ne lui parle pas d'un instant.

La distinction entre instant, durée, moment et temps est intéressante à faire avec les élèves. Celle entre instant et durée est même indispensable. Je pourrait rajouter le mot "date" aussi.

La meilleurs méthode que j'ai trouvée pour leur montrer la différence en moins de 2min et sur laquelle je n'ai jamais eu à revenir est la suivante :

Je trace une ligne fléchée vers la droite représentant le temps.

Je fais une croix sur cette ligne en disant qu'elle représente un instant (dans le temps) que j'appelle t1.

J'en fais une deuxième un peu plus loin à droite de la première (toujours sur la ligne) : voici l'instant que j'appelle t2 puis une troisième que j'appelle t3.

Maintenant imaginons une voiture qui part à l'instant t1. Je déclenche mon chronomètre (bien remis à zéro) après son départ, disons que c'est à l'instant t2 et je l'arrête quand la voiture franchi une ligne d'arrivée correspondant à l'instant t3.

Je peux dire que t2 =0s. Je peux appeler cet instant une date car je viens de lui attribuer une valeur.

Imaginons une date t3 =20s.

Une durée correspond à la différence de temps entre deux dates.  Entre t2 et t3, il s'est écoulé 20s donc la voiture a roulé durant 20s entre l'instant ou j'ai déclenché le chrono et celui ou je l'ai arrêté. Son mouvement a duré 20s.

Le temps est donc un mot qui désigne tout ce qui peut se mesurer en seconde, en heure, en jours, etc...

Un instant ou une date désignent des points sur l'échelle du temps. Si des valeurs sont données, on parlera plutôt de date. SI cela n'est pas précisé, on parlera plutôt d'instant. Mais confondre les deux n'est pas bien grave.

Une durée désigne le temps qui s'est écoulé entre deux dates ou la différence entre deux dates.

Enfin, le moment est parfois un mot utilisé comme synonyme du mot instant (ex : au moment où...) ou d'une durée (ex : on a passé un bon moment). En physique, on préfèrera utiliser instant, date et durée afin de bien distinguer ce dont on parle. Qui plus est, le mot moment sera utilisé en mécanique pas jamais tout seul et pour désigner des choses bien précises.

Tout cela pour dire que pour moi, il est bel et bien toujours possible de définir de manière simple et clair quelque chose. Mais ça peut être long parfois !

 

 

L'illusionnisme est l'art de donner une réalité à des choses impossibles ou très peu probables.

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Il y a 16 heures, Marc Page a dit :

Je ne pense pas qu'il y existe des choses inexplicables. En revanche, il y a des choses pour lesquelles nous avons plus d'intérêts que d'autres à trouver une explication.

La question : "Pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien ?"

Quel est l'intérêt que l'on pourrait tirer d'une réponse à cette question ? Personnellement, même avec la réponse sous les yeux, je me demande ce qu'on pourrait en faire.

En fait, la question présente un intérêt pour le philosophe (ce n'est pas @Shiva (Patrick) qui me contredira, à son retour !), mais pas pour le scientifique.

Comme cela a été évoqué dans le sujet sur le dernier livre de Gérard Majax, la science s'intéresse au "comment" quand la philosophie se préoccupe du "pourquoi".

Les "pourquoi" auxquels la science répond ne concernent pas vraiment la cause : "pourquoi les objets tombent quand on les lâche ?", "pourquoi les jours rallongent en été ?", etc.

Certains philosophes (je précise que je ne me range pas dans cette catégorie : c'est une espèce que j'observe de loin xD) consacrent la deuxième partie de leur vie à répondre à la question "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?", la première partie ayant été consacrée à la question : "comment savoir s'il existe bien quelque chose ?" ;)

Je pense qu'ils savent intuitivement qu'il n'existe pas de réponse à cette question, mais à en croire les deux pipelettes des CdT, l'important, ce n'est pas la réponse, c'est le questionnement !

Il y a 16 heures, Marc Page a dit :

Définir le temps (celui que l'on mesure en secondes, minutes, heures, etc...), qui plus est de manière simple, peu sembler difficile à priori. Mais j'ai presque déjà trouvé la solution en écrivant cette phrase.

Le temps, c'est le mot que l'on a donné à la chose que l'on mesure en secondes, minutes, jours, siècles, etc... à l'aide d'une pendule, d'un chronomètre ou de tout autre outil de mesure similaire.

Tu t'en sors avec une définition récursive, mais le concept n'est pas si simple à expliciter : un chronomètre est un instrument pour mesurer le temps, et le temps c'est ce qui est mesuré par un chronomètre...

Je ne prétends pas avoir une meilleure définition, hein ! Je souligne simplement que certains concepts qui nous semblent naturels ne sont pas si faciles que ça à définir rigoureusement.

Il y a 16 heures, Marc Page a dit :

Tout cela pour dire que pour moi, il est bel et bien toujours possible de définir de manière simple et clair quelque chose. Mais ça peut être long parfois !

Je ne suis pas aussi catégorique : je partage totalement l'avis de Boileau selon lequel "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement", mais cette citation signifie qu'il est facile d'expliquer ce que l'on comprend, pas que l'on peut tout comprendre (et a fortiori pas que l'on peut tout expliquer)...

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L'important, c'est que ça valide !

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Il y a 10 heures, Alx a dit :

En fait, la question présente un intérêt pour le philosophe (ce n'est pas @Shiva (Patrick) qui me contredira, à son retour !), mais pas pour le scientifique.

Comme cela a été évoqué dans le sujet sur le dernier livre de Gérard Majax, la science s'intéresse au "comment" quand la philosophie se préoccupe du "pourquoi".

Les "pourquoi" auxquels la science répond ne concernent pas vraiment la cause : "pourquoi les objets tombent quand on les lâche ?", "pourquoi les jours rallongent en été ?", etc.

 

Les scientifiques s'intéressent tout autant au "comment" qu'au "pourquoi".

C'est pour cela qu'en mécanique par exemple, nous avons l'étude cinématique ("Comment est le mouvement ?" On va parler de trajectoire, de durée de parcours, de vitesse, etc...on va décrire le mouvement) et l'étude dynamique ("Pourquoi ce mouvement ? Quelles en sont les causes ?" Et là, on va parler de forces, de travaux, d'énergie. On va expliquer la mise en mouvement, la conservation de la trajectoire, etc... et pouvoir ainsi prédire certaines choses comme la portée d'un tir, la durée d'un mouvement, etc...).

Le problème de certaines questions des philosophes, c'est qu'elles seront forcément sans réponse puisqu'elle ne le permettent pas dès le départ (elles sont mal posées).

Le problème, c'est que les philosophes pensent parfois qu'il est possible de répondre à une question, quelle qu'elle soit sans faire appel à un moment où à un autre à un ou plusieurs de nos sens. C'est impossible : on ne peut considérer la réalité sans faire appel à nos sens, on ne peut trouver aucune réponse à aucune question sans faire appel à nos sens à un moment ou à un autre. Sinon, trouvez-moi un exemple. Vous allez chercher longtemps ! :D

 

Demandez à une personne si elle préfère le rouge ou le bleu.

Sa préférence dépendra de sa vue et de ce qu'elle associera (par rapport à son passé, sa culture, son éducation, etc...) à cette couleur.

Posez la même question à un non-voyant de naissance. Il ne sait pas distinguer les couleurs avec ses yeux mais il a entendu leurs noms.

Il peut donc répondre et sa réponse dépendra de la "beauté sonore" du nom de cette couleur et également de qu'il lui associera en termes d'émotions (par rapport à son passé, sa culture, etc...).

Si en plus d'être non-voyant, la personne est sourde et muette. C'est sans doute par le toucher que sera codé le nom des couleurs.

Etc...

Maintenant imaginons un être privé de la totalité de ses sens dès la naissance, ce qui est déjà presque impossible.

Mais imaginons : le type est sourd-muet, aveugle, il n'a plus aucun sens du goût ni de l'odorat et ses nerfs ne transmettent aucune informations au cerveau (pas de toucher, aucune transmission de la douleur, aucune distinction de surfaces possibles, etc...). Il ne peut rien faire d'autre que respirer. Pour tout le reste il a besoin qu'on le fasse à sa place (manger, boire, uriner, se déplacer, etc...)

A quoi peut-il réfléchir ? A quelle question peut-il répondre ? Aucune. Il ne peut même pas savoir ce qu'est une question.

Si par contre, la privation totale de ses sens a eu lieu après sa naissance, alors son cerveau a reçu des données autres que la nécessité d'entretenir la respiration. Les sens sont notre source primaire de données. Nos souvenirs, nos connaissances, nos pratiques, même notre imagination et nos sentiments se basent sur l'exploitation de ces données.

Sans les sens, il n'y a rien de tout cela (pas même des sentiments !). Si en revanche on est privé de nos sens à un moment donné dans notre vie, il reste de nombreuses données stockées (matériellement) dans nos cellules de mémoire donc nous avons toujours des sentiments.

Alors se demander ce que c'est qu'une table "en soi" sans faire appel à ses sens ou à quelque chose qui découle des sens (imagination, connaissances, etc...), c'est sans issue et cela n'a pour moi aucun intérêt (mais heureusement, tout le monde n'est pas comme moi !).

Il y a cependant des personnes qui peuvent passer des heures à se poser ce genre de question et à tenter d'y répondre, à écrire des livres entiers autour d'une question comme celle-ci. Et là je me dis : si une personne peut passer autant de temps là dessus, c'est qu'elle y voit un intérêt mais lequel ? C'est ça que je trouve intéressant chez les philosophes et au fond, je me dis qu'ils doivent se poser la même question pour nous : "pourquoi les scientifiques peuvent passer des heures à travailler et dépenser des millions pour aller sur Mars ?"

Je répondrais que les scientifiques sont curieux de savoir si la vie a pu se développer ailleurs que sur Terre ou mieux, si elle s'est déjà développée ailleurs que sur Terre. Sommes nous seuls dans l'Univers ? Les scientifiques (une majorité écrasante en tout cas) sont persuadés que non. L'Univers est beaucoup trop vaste. On doit forcément pouvoir retrouver des conditions similaires aux nôtres mais cette recherche est longue et couteuse. Est-elle inutile ? Non. En allant sur Mars, nous ne pourrons pas répondre qu'à une question mais à des centaines, des milliers, voir plus !

C'est pour mieux nous connaître, savoir ce qui peut nous arriver (prévoir l'avenir) et ce qui s'est déjà passé (notre passé, celui de notre planète, de notre galaxie, etc...). Nous procédons par comparaisons, à l'aide de nos sens et de nos connaissances qui ne cessent d'augmenter. Cela a aussi pour conséquence d'améliorer notre quotidien, notre confort, etc...

Mais tout n'est pas rose, loin de là ! Les sciences ont malheureusement aussi apportés leur lots de mauvaises surprises, de déceptions, de catastrophes. L'homme est aussi guidé par ses sentiments qui constituent les interprétations de données les plus complexes (facteurs très très nombreux).

En bref, il y a pour moi les sens au départ. Grace aux sens, nous captons des données qui sont interprétées (comparées, combinées,  etc...) par le cerveau. Tout commence à se produire alors même que nous somme encore dans le ventre de notre mère. Dès que nos capteurs sensoriels sont opérationnels, le cerveau commence à recevoir des données et à les interpréter. Nos besoins vitaux (manger, respirer, etc...) sont inscrits dans notre code génétique (parmi bien d'autres données) et tout se développe donc en priorité pour répondre à ces besoins. Ensuite les données continuent de s'accumuler, les combinaisons deviennent plus nombreuses et plus complexes. Nous développons d'autres besoins, les sentiments en sont l'expression ou la réaction, etc... Notre éducation, le milieu dans lequel on grandi, chaque chose à son importance, a une influence sur notre évolution. Le mécanisme de la pensée est complexe, aussi effrayant que magnifique, comme l'Univers.

Tout se précise un peu plus chaque jour. Lentement, mais cela se précise. La recherche sera sans fin mais elle apportera des réponses au fur-et-à-mesure sur lesquelles on se basera pour avancer* (parfois en les précisant, d'autre fois en les remettant en question). Une question en entraînera d'autres mais chaque question aura sa réponse un jour et le scientifique sait que pour que cela soit possible, il doit se poser correctement la question, c'est-à-dire de manière à se donner une chance de trouver une réponse.

*Cette avancée, nous en bénéficions au quotidien : technologies, véhicules, systèmes de conversion d'énergies, tout évolue constamment. Il y a du bon et du mauvais mais globalement, sur l'échelle du temps, la qualité de vie s'est améliorée.

Je sais bien que certain sont plus heureux au fin fond de la forêt à vivre au jour le jour plutôt que dans une maison en Europe (par exemple) avec le chauffage central, une cuisine équipée, un frigo garni et des divertissements divers et variés mais on ne peut nier que ceux qui préfèrent la seconde situation sont largement plus nombreux.

Il y a quand même eu un avant et un après Newton, un avant et un après Galilée, un avant et un après Einstein, etc...

Quant aux philosophes, leur rôle est selon moi de stimuler la réflexion des autres (et des scientifiques en particulier) afin que ces derniers soient en quelque sorte rappelés à l'ordre. Du genre : "n'oublie pas que tu peux te tromper, n'oublie pas qu'il faut savoir parfois tout remettre en question". Il nourrissent ce que l'on appelé la conscience*. Ils nous invitent à faire nos choix en tenant compte du fait que nous ne sommes pas seulement guidés par nos sens mais aussi par une forme plus complexe de la pensée (mais néanmoins liée à nos sens), nos sentiments, et qu'il faut s'y fier autant que s'en méfier.

Le scientifique apprend à être raisonnable. Il s'impose une démarche et souhaite trouver des limites, des résultats, des explications qui conviennent au plus grand nombre et servent à améliorer son quotidien en plus de satisfaire sa curiosité.

Le philosophe apprend à être sage. Il ne s'impose aucune démarche générale (mais peut organiser son raisonnement en différentes étapes ou parties), il est libre et ne cherche aucune limite ou réponse qui puisse satisfaire tout le monde (ce qui ne signifie pas qu'il ne veut pas susciter l'intérêt du plus grand nombre). Il aime dérouter les autres afin de stimuler leur réflexion, d'orienter parfois leurs choix (par la persuasion) et met parfois en garde.

Du moins, c'est ce que j'en pense aujourd'hui.

 

 

 

Modifié par Marc Page

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Il y a 10 heures, Alx a dit :

Je pense qu'ils savent intuitivement qu'il n'existe pas de réponse à cette question, mais à en croire les deux pipelettes des CdT, l'important, ce n'est pas la réponse, c'est le questionnement !

Je suis également persuadé qu'ils savent au fond d'eux-mêmes qu'il n'y a pas réponse convaincante possible à ce genre de question. Que si réponse il y a, elle sera sans doute fondée (car issue d'un raisonnement) mais forcément rocambolesque (et avec un vocabulaire qui le sera tout autant).

En revanche, c'est ce qu'ils tirent du questionnement (en dehors de la réponse donc) qu'il m'intéresse de lire ici et si possible en termes compréhensibles par le petit scientifique que je suis. Je suis prêt à faire des efforts (prendre le temps de chercher dans des dictionnaires, regarder une petite vidéo) mais cela doit aller dans les deux sens. On doit pouvoir expliciter nos façons de penser. C'est un exercice qui ne peut être que bénéfique pour chacun.

Il y a 10 heures, Alx a dit :

Tu t'en sors avec une définition récursive, mais le concept n'est pas si simple à expliciter : un chronomètre est un instrument pour mesurer le temps, et le temps c'est ce qui est mesuré par un chronomètre...

Je ne prétends pas avoir une meilleure définition, hein ! Je souligne simplement que certains concepts qui nous semblent naturels ne sont pas si faciles que ça à définir rigoureusement.

Je ne suis pas aussi catégorique : je partage totalement l'avis de Boileau selon lequel "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement", mais cette citation signifie qu'il est facile d'expliquer ce que l'on comprend, pas que l'on peut tout comprendre (et a fortiori pas que l'on peut tout expliquer)...

Le but de définir est de mieux se comprendre entre nous, humains.

Si avec cette définition, j'arrive à faire comprendre à un maximum de personne ce qu'est le temps, alors j'ai réussi mon pari.

Sinon, je trouverait autre chose !

Pour définir, il faut bien souvent se baser sur ce que les gens connaissent bien. Tout le monde a une montre ou une horloge chez soit. Je choisi donc de me baser dessus pour définir le temps.

Lorsque l'on définie un mot, tout ce que l'on fait c'est associer des choses que l'on suppose connues (si possible avec un visuel) au mot.

On ne définit jamais une chose "en soi" mais on définit le mot attribué (associé) à cette chose. Pour le définir, nous allons donc faire toutes les associations possibles avec ce mot dans le but de se faire comprendre.

N'oublions pas qu'au départ, ce sont nous, les Hommes qui avons inventés les mots pour communiquer, décrire, etc... Nous n'avons pas inventé la pierre mais nous avons décidé d'appeler (arbitrairement pour les premiers mots) cette chose solide et dure avec laquelle on peut broyer des choses une pierre. Aujourd'hui je dirai que c'est un minéral solide et dur mais à l'époque des premiers Hommes, on devait se montrer une pierre en disant "pierre !". On montrait alors qu'on associait ce mot à ce que l'on désignait. Nous avons toujours défini par associations un mot avec tout ce qui est connu qui peut lui être associé.

Je suis d'accord avec la conclusion que tu tires de la phrase de Boileau : si on comprend quelque chose, alors on doit être capable de l'expliquer facilement à d'autres.

C'est d'ailleurs un moyen de voir si un élève a bien compris quelque chose : il doit savoir l'expliquer à son voisin (l'intérêt du travail en groupe !).

Maintenant : peut-on tout comprendre ? A titre individuel, non ou alors ce serait très prétenieux. Nous ne sommes pas tous égaux.

Mais je pense que l'Homme (notez bien la majuscule) peut tout comprendre. Et lorsque je dis que tout est explicable, je veux dire que tout a une explication qui n'attend que d'être trouvée mais qui peut rester introuvable extrêmement longtemps. Je pense que l'Homme ne pourra jamais répondre à toutes ses questions (je les crois infinies même si le nombre de mots que nous avons inventés est bel et bien fini car l'Homme invente, imagine et rêve sans cesse, il combine les données accumulées dans sa vie et même celles de ces ancêtre par l'apprentissage et grâce à sa mémoire) mais la réponse à chacune de ces questions est plus ou moins accessible, à condition que ces dernières soient bien posées.

 

L'illusionnisme est l'art de donner une réalité à des choses impossibles ou très peu probables.

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Le 24/09/2018 à 21:40, Marc Page a dit :

Définir le temps (celui que l'on mesure en secondes, minutes, heures, etc...), qui plus est de manière simple, peu sembler difficile à priori. Mais j'ai presque déjà trouvé la solution en écrivant cette phrase.

Je n'ai pas la chance d'avoir de réponse à de telles questions... 

Citation

 

Le temps est une notion qui rend compte du changement dans le monde. Le questionnement s'est porté sur sa « nature intime » : propriété fondamentale de l'Univers, ou plus simplement produit de l'observation intellectuelle et de la perception humaine. La somme des réponses ne suffit pas à dégager un concept satisfaisant du temps. Toutes ne sont pas théoriques : la « pratique » changeante du temps par les hommes est d’une importance capitale.

Il n'existe pas de mesure du temps de la même manière qu'il existe, par exemple, une mesure de la charge électrique. Dans ce qui suit il faudra comprendre « mesure de la durée » en lieu et place de mesure du temps. La mesure de la durée, c'est-à-dire du temps écoulé entre deux événements, se base sur des phénomènes périodiques (jours, oscillation d'un pendule...) ou quantiques (temps de transition électronique dans l'atome par exemple). La généralisation de la mesure du temps a changé la vie quotidienne, la pensée religieuse, philosophique, et scientifique. Pour la science, le temps est une mesure de l'évolution des phénomènes. Selon la théorie de la relativité, le temps est relatif (il dépend de l'observateur), et l'espace et le temps sont intimement liés.

 

Source et suite https://fr.wikipedia.org/wiki/Temps

 

"Etienne Klein - Qui a autorité pour parler du temps ?" :

Citation

La notion de temps semble renvoyer à un être familier, presque "domestique". Mais dès qu'on l'analyse, on découvre qu'elle est plutôt... compliquée. D’abord, le temps existe-t-il vraiment ? Ne s’agit-il pas plutôt d’une illusion ? De fait, au cours... du temps, les philosophes ont convoqué à peu près autant d’arguments pour prétendre que le temps existe que pour prétendre qu’il n’existe pas. La physique a-t-elle quelque chose à dire à ce propos ? Et si oui, quoi ?

 

Il existe des heures de conférences sur le sujet dans YouTube, des livres entier traitant de la question... Moi je cherche encore un semblant de réponse... 🙂

 

 

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