Dès l'instant où certains donnent accès à un domaine, sous prétexte de vouloir démocratiser ce domaine, c'est dans la logique des choses.
exemple : mon père était taxidermiste. Certains ont donné des cours à des amateurs, et les pros se sont retrouvés le bec dans l'eau, avec des concurrents au black. Il a fallu montrer la différence entre le travail des pros, et celui des autres. Les clients s'en rendent compte quelques années plus tard.
exemple : nous louons des calèches. Des vraies, avec une vraie prestation, assurance, et tout le barda... Ben y'a toujours des guignols du dimanche, ayant appris à mener par des pros, qui viennent avec leur carriole promener les mariés pour trois kopeks, sans assurance, au black. Il est bien évident qu'on ne peut concurrencer. On travaille donc sur le haut de gamme. Au moins y'a moins de concurrence...
Croyez-vous que ceux qui donnaient des cours souhaitaient principalement transmettre leur savoir ? Queue dalle... c'est le tarif du cours qui primait.
Et bien c'est pareil en magie. Auparavant, on découvrait la magie, puis on se faisait coopter, parrainer. On apprenait les secrets, comme j'ai appris certains secrets culinaires lorsque j'étais cuisinier. Et on progressait ainsi, non ? Du moins c'est ce que me dit mon grand-oncle.
A l'époque, tout était donc plus rare, donc plus demandé, donc mieux payé...
Dans notre société consumériste, et ce à tous les niveaux, on vend à tout va (pour ramener du flouze immédiat), et on n'en a rien à foutre du futur, de la génération à suivre, du pays, des collègues, de l'art, des valeurs, ...
Les seuls valeurs ayant de l'intérêt sont pécuniaires.
On dit qu'on veut partager, démocratiser, cela pour couvrir l'appât du gain, si minime soit-il*. Puis on se plaint d'avoir de la concurrence, des clo(w)n(e)s... alors que la devise qui règne est avant tout "Chacun pour sa gueule, et vive l'individualisme".
Liberté ?
Oui... de faire ce que je veux...
Egalité ?
Oui... j'ai envie d'être comme l'autre.. (NDLR : la jalousie n'est plus loin)
Fraternité ?
C'est quoi ... ah oui, faut que je fasse un don au sidaction/téléthon/cancer/ccfd... J'aurai été fraternel une fois dans l'année...
Comment en est-on arrivé là ? Tout simplement en étant irresponsables (pour ce qui est d'une génération), et individualiste (voire égoïste) pour la génération actuelle.
* Je ne parle bien évidemment pas de ceux qui partagent volontiers leur savoir de manière non vénale, mais eux se reconnaîtront, et ne prendront sûrement pas ombrage de ce constat sociétal, puisqu'ils ne sont pas visés.