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« La magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur »
Gilbus a répondu à un sujet de Gilbus dans Forum Général
Là, il me semble qu’on aborde un autre sujet qui va amener plein de débats Car « faire semblant », c’est en fait « L’abandon du refus de croire », ou « la suspension volontaire de l’incrédulité », ou d’autres termes similaires. C’est un processus qui a lieu dans un spectacle, ou l’on accepte de croire que ce qu’on voit est vrai, pour pouvoir profiter du spectacle : Ainsi, les personnages deviennent réels, et ne sont plus des acteurs récitant un texte, la toile peinte devient une pièce et ses meubles, les événements fictifs que l’on voit génèrent de vraies émotions, ce qui est finalement le but. La, tu donnes un cas particulier, ou l’on s’illusionne soit même en faisant semblant d’y croire. NON ! La magie ne marche pas comme ça. La mise en scène liée à la magie, parfois… Mais la magie n’a pas besoin de l’acceptation volontaire du spectateur, de sa capacité à fermer les yeux de la discrimination… Car l’illusionnisme n’est pas une illusion inventée, une histoire qu’on se raconte, c’est quelque chose qui arrive dans la réalité, le vrai monde, sous les yeux des gens… C’est du moins ce à quoi on devrait tendre dans la plupart des cas de prestations magiques… Quand la carte se transforme, la carte est réellement une autre. Quand la pièce disparait, elle n’est vraiment plus là. Quand le foulard change de couleur, ben tout le monde vois que c’est vrai. Ce ne sont pas des semblants, ce sont des faits réels, ou du moins qui ont l’air réels que le spectateur soit d’accord ou pas. Cela n’empêche pas que tout soit dans la tête du spectateur, mais au même titre et rang que le reste de ce qu’il pense être la réalité, pas dans le contexte d’une fiction consentie… Contrairement aux autres arts qui font appels à la suspension du refus de croire, la magie, elle s’en fiche : Elle fait des miracles dans la vraie vie. Le fait qu’on sache qu’il y a un truc n’y change rien : ce qui se produit est impossible, ce n’est pas consensuel, c’est un choc pour le bon sens et la raison… Et c’est ce qui fait toute la saveur de la magie, par rapport à d’autres spectacle ou on « fait semblant » d’y croire : C’est la fameuse « émotion magique », qui est unique je crois dans le cadre du spectacle. L’illusionnisme ne fonctionne pas tout à fait comme les autres spectacles… car il se passe dans la vraie vie. Du coup, cela, on ne peut pas le ressentir pour soi, quand on fait de la magie : Notre raison n’est pas tourneboulée, à moins comme je l’ai dit de travailler sur la double pensée, qui fait qu’une partie de nous oublie ce que sait l’autre partie, mais c’est rare O, il arrive qu’on soit surpris soit même, en regardant le miroir, de voir la carte changer, car l’illusion est convaincante. Mais on ne sera jamais aussi déstabilisé que celui qui ignore tout du procédé, et va se prendre l’impossible de plein fouet. Ce qui est, il me semble, un des buts premiers de la magie. Certes, le spectateur est venu volontairement, et peut partir quand il veut, il accepte donc d’être là. Mais une fois là, son esprit n’a pas à être protégé par un consensus : On doit lui arracher le bon sens, et l’incendier avant de le jeter… l’illusionnisme est un ravage de la normalité… Cela peut être fait de manière sympathique, naturellement Gilbus -
« La magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur »
un sujet publié par Gilbus dans Forum Général
Dans la série « je cause, je cause, à voir s’il en restera quelque chose », et après le sujet sur « emportez le public dans votre univers » je vous propose un extrait du DEUDLMDG qui parle d’une autre petite phrase : « La magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur » Dans la famille des petites phrases aux grandes conséquences, celle-ci me semble bien placée dans le peloton de tête, après « ta LD bave un peu, mais ça passe » Car si vous avez tous entendu ou lu cette phrase « La magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur », avez-vous réfléchis aux significations et aux implications du fait que « La magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur » Je sais, je répète… Mais ce n’est pas pour rien, car c’est, il me semble, une des clefs principales de l’illusionnisme, qui devrait tout régenter, et tout orienter… « La magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur » Analyses et implications. 1 : Cela veut dire que le principal, c’est ce que ressent le spectateur : Donc, que tous les moyens techniques sont bons, du moment qu’on arrive à notre but une fois dans la tête du spectateur. Cela évoque les débats parfois sans fin sur la l’importance de la technique. La technique est un des moyens. Le but, c’est l’esprit du spectateur… 2 : Autre implication : Il faut un spectateur. Ça semble basique, mais on ne peut faire de la magie chez soi, tout seul, sans personne pour « créer la magie » dans son esprit… 3 : La vision du processus de communication La phrase résume bien les éléments : -Le magicien, ce qu’il montre (ses mains pour le symbole) -Le spectateur (et son esprit) -Et la naissance de la magie, donc le processus qui va passer du magicien au spectateur, qui va communiquer. L’analyse de ces trois éléments est essentielle… 4 : Une autre implication : On montre des choses au spectateur. Mais ce n’est pas ce que l’on montre qui est important : C’est la construction que va se faire le spectateur de ce qu’il voit. Ce que l’on transmet au spectateur doit donc être non pas le produit fini, mais ce qui va orienter la construction qu’il fera lui-même, dans son esprit. Comment donner assez d’éléments, sans paraitre forcer une construction précise ? Car bien sûr, cette conviction qui va se forger doit avoir les apparences de la liberté… 5 : Pourquoi la magie qui naît dans l’esprit du spectateur est-elle la plus forte ? Car c’est le spectateur lui-même qui va construire sa conviction d’avoir vu une chose extraordinaire. Certains disent : « Et maintenant, je vais vous montrer une chose extraordinaire ! » En espérant convaincre le spectateur. C’est, au mieux, un pis-aller. La conviction la plus forte, c’est celle que nous nous forgeons tous nous même, car nous sommes forcément en accord total avec elle, puisque c’est nous qui le pensons, librement. Remettre en cause cette conviction, c’est se désavouer soit même, et cela, on évite de le faire, cela ne nous met pas en valeur à nos propres yeux, et aux yeux du monde. C’est pour cela que certaines convictions, que l’on se forme avec parfois des fondements si subjectifs et si peu fiable que c’en est pitoyable, forment ensuite un socle de conviction presque inamovible dans notre façon de penser. Si l’on analysait objectivement les informations qui ont présidé à l’établissement de nos convictions profondes, on verrait qu’elles sont partielles, partiales, ou même totalement imaginaires. Pourtant, on y croit, c’est notre opinion. Faire naitre ce type de croyance dans l’esprit du spectateur, c’est ce qui va donner la magie la plus forte, car on n’a pas besoin de convaincre, c’est le spectateur qui va se convaincre tout seul. Encore une fois, cela implique que le spectateur croit se forger librement une opinion… 6 : Une implication plus générale : La magie existe. Dans l’esprit des gens. Qu’on croit la voir ou pas dans le monde matériel, aucune importance. Mais dans l’esprit des gens, tout est possible. On a donc une réalité malléable, qu’on peut transformer. Ainsi, on peut avoir des tours ou l’on montre qu’effectivement le réel se transforme. Et d’autre ou la transformation n’a lieu que dans l’esprit du public. Il ne faut pas négliger ce type de méthode. On peut d’ailleurs allez plus loin, et SIMULER cette transformation de l’esprit du spectateur : Par exemple : Le spectateur touche une carte, on lui montre, on la pose sur la table. On passe la main dessus, on la retourne, ce n’est plus la même : le magicien a changé la carte. Un changement dans le monde matériel. Même procédure, (il choisit le 5 de pique et la mémorise). On montre la carte aussi au reste du public (ce n’est pas le 5P qu’on montre, mais le RC) Ensuite : « Vous vous souvenez bien de la carte ? Gardez-la bien dans votre esprit ! » Gestes d’hypnose « Je vais modifier votre souvenir : la carte, c’était le 5 de pique, répétez après moi : le 5 de pique… quel était la carte ? » -Ben, le 5 de pique ? « Vous êtes sûr ? Depuis quand ? » -ben depuis que je l’ai choisi, c’était déjà le 5 de pique ! « Retournez la carte… » Et bien sûr, ce n’est pas le 5 de pique mais le RC, et tout le public pourra le confirmer… C’est une autre application de la phrase « La magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur »… 7 : Encore une autre : Si la magie naît dans un esprit, qu’en est-il d’un public de plus d’une personne ? Autrement dit, comment va prendre notre graine de magie, pour des individus différents ? Le tour va-t-il être perçu par tout le monde pareil ? Surement pas, car l’esprit des gens est unique, donc la magie qui va s’y former est forcément différente. On a vu dans le point 6 le concept de double réalité. Mais en fait, si on va dans l’analyse fine, quand on fait un tour en public, il y a une multitude de réalités qui se côtoient, car chacun vit dans ce qu’il pense être la réalité, mais qui n’est bien sûr qu’un fantasme engendré par son esprit… Ceux dont le fantasme s’écarte trop de la norme sont déclarés fous, ou génies… Comment exploiter cela, comment le gérer ? Déjà, veut-on vraiment que chacun reparte avec le même souvenir ? C’est une question à se poser, la réponse n’est pas si évidente… On veut pourtant, en général, que l’effet passe au mieux pour un maximum de spectateur, et faire naitre la magie dans un maximum d’esprits. Il faut donc travailler la clarté. Le schéma de base pour qu’un effet magique ait lieu, c’est : 1-Une situation de départ claire, comprise et acceptée par le public. 2-une action visible et comprise, sur cette situation de départ, dont les conséquences découlent logiquement. 3-Un résultat final différent de ce que l’on attendait logiquement, ou hautement improbable C’est l’ensemble qui constitue l’effet, et qui fera naitre la magie, et pas seulement la dernière phase, comme on le voit parfois dire… On voit que chaque étape correspond à la philosophie de notre phrase magique : « La magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur » Et pour chacune des trois étapes, on doit implanter l’idée de ce qui se passe, non pas dans nos mains, mais bien dans l’esprit du spectateur. Ce qui permet d’avoir la « manipulation » à n’importe quelle étape : On peut tromper sur la situation initiale, sur l’action qu’on apporte, ou sur le résultat. Ou sur une combinaison des trois… Les différentes méthodes pour chacune des étapes sont à adapter bien sûr à chaque tour, mais chacun peut choisir l’endroit où il met la tromperie : Parfois, on gagne à changer l’endroit où l’on triche, à essayer les autres endroits par rapport à un tour que l’on fait, et en tout cas, on gagne à réfléchir sur « l’étape de triche » quand on construit le tour… Voilà, c’était ce que j’appelle les 7 premières implications de la phrase : « La magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur » Il y en a d’autres. Cherchez-les… Ou on peut développer celles-ci de manières différentes. Je ne l’ai pas fait ici pour ne pas vous saouler, ma concision (relative) de noël, c’est cadeau… Mais il y a des phrases comme cela, qu’on gagne à garder dans un coin de sa tête, pour en extraire le message. Le message change parfois, en fonction de notre évolution propre, c’est rigolo. Gilbus -
Complétement d'accord: Déjà, je ne prétend pas donner un cours ici, juste des idées. Et c'est effectivement une approche personnelle, qui permet ensuite à chacun de parler de son ressentit, c'est le but. Enfin...personnelle... pas vraiment non plus: d'autres ont bâtit tout cela avant moi... heureusement, que ce que je propose n'est pas une règle! il ne manquerai plus que ça. Mais il faut bien essayer, parfois, de mettre des réalités concrètes sur des conseils qu'on lis à longueur de temps, mais qui ne changent rien dans notre façon de faire, alors que ce sont de bons conseils. Le problème de ces histoires de personnages, d'univers et compagnie, c'est que ceux ayant déjà ce vécu comprennent la chose, mais se sont déjà construit une méthode, ou en ont appris une. Et que ceux qui ne l'on pas fait trouve l'idée très bien (ou pas ), mais ne voient pas comment mettre les choses en œuvre. C'est pourquoi j'ai proposé une méthode (qui fonctionne pour des gens l'ayant mise en place, ce n'est pas que des mots sur le papiers). C'est pourquoi j'ai évoqué des exercices (pas assez, mais on ne va pas faire un cours ici, ça serait encore plus lourd, et peu adapté...), pour montrer simplement que le travail sur le personnage peut se faire avec des méthodes: il y en a d'autres que l'amplification d'un trait, rassurez vous, mais c'est la première qui m'est venu à l'esprit quand j’écrivais, car c'est simple à comprendre sur un forum. C'est concret. Et c'est assez simple à travailler, dans la réalité des faits. Simplement, les exercices sur l'amplification, sur la lisibilité, sur la cohérence, et je n'en ai pas assez parlé je m'en rend compte, sur la sincérité, tout cela ce sont des des choses qui sont utilisés en atelier ou en stage, et dans l'entrainement personnel. Je n'ai pas inventé grand chose dans l'histoire... Et le but est de montrer aussi à ceux qui pensent qu'on doit tout inventer que des gens se sont penchés sur le sujet, dans d'autres discipline qui n'avaient pas le "handicap" d'être aussi intéressantes que la magie en elle même. Les comédiens, les conteurs, les mimes, les clowns ont des méthodes, plein, pour travailler univers et personnages, tout simplement car c'est le cœur de leur art. Nous, nous avons la magie au cœur de notre activité, c'est pourquoi on trouve peu de techniques de spectacle vivant dans les livres de magie. Ben ça existe, il y a des techniques, des exercices, des entrainements spécifiques, pour transmettre des choses à un public. Après, on se penche dessus, ou pas... Mais si on veux s'y intéresser, à ces notions d'univers, de personnage etc, on gagnera du temps en allant voir ceux qui ont des méthodes, plutôt que des magiciens qui n'en font que d'instinct et on donc du mal, souvent, a dire comment ils font. C'était aussi une des motivations pour ouvrir cette discussion Gilbus
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J'abonde, bien sûr: on parlais de débutants, mais on est toujours débutant, plus ou moins... Ceux qui vont se pencher sur la présentation, le personnage et l'univers qui va autour sont peuvent être débutant, mais c'est sûr qu'ils auront déjà un peu de pratique, justement pour pouvoir se poser des questions essentielles: un réel débutant se pose surtout la question de savoir faire le tour... Mais avant d'être un grand de la magie, ce que la majorité d'entre nous ne serons jamais , on a une progression longue est tumultueuse: inscrire l'idée de travailler une présentation assez tôt dans cette progression fera au final de meilleurs spectacles. et pour les amateurs ne se produisant que devant des proches, genre fin de repas,ils sont plus ou moins bloqués dans une configuration qui effectivement ne permet pas de recourir à des personnages autres que ceux basés sur soi même. La solution de facilité (relative) dans ce cas est celle donné plus haut: devenir conteur, car raconter des histoires est admis dans les circonstances ou ils se produisent. Le personnage dans ce cas n'est plus eux même, ce sont les personnages de l'histoire etc. (quoiqu'un conteur utilise aussi un personnage de conteur, bien souvent, mais passons... ) Mais encore une fois, cela demande du travail, il y a des techniques à apprendre, des choses à savoir et à mettre en œuvre... Et ce n'est pas indispensable: comme il a été dit aussi, la magie en elle même a sa propre valeur, qui en fait un spectacle intéressant, faire entrer les spectateurs dans "son univers" n'est pas une obligation... c'est parfois un plus, si on travail dur Gilbus
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Ben, emporter un public dans son numéro, ce n'est pas qu'une formule : on sent la bascule, le moment ou le public, qui avant était devant toi, est d'un coup avec toi, suspendu à ce que tu leur montre, leur dit... il y a une réalité. En tant que spectateur, je me suis déjà sentit emporté dans un spectacle, et senti vivre l'instant avec de grosses émotions. C'est très dur à faire, mais c'est quand même un des objectifs principaux... ne passons pas à coté, cela fait tellement plaisir Et en plus, j'aime les formules Tiens, si j'ai le temps je vais fouiller le DEUDLMDG pour en sortir quelques unes... je n'en ai pas beaucoup, mais il y en a qui sont tellement inspirantes... C'est sûr que dit comme ça, ce n'est pas exploitable. c'est pourquoi je suis parti du personnage, pour construire l'univers... La force de la magie, c'est de rendre réel une partie des univers que peut créer le spectacle. On a donc bien des univers différents, puisque les lois naturelles peuvent y être différentes... Si tu veux remplacer univers par "ambiance", pour commencer, tu perd en précision, et te retrouve avec un mot flou aussi... quand à "rêve", on peut le voir de deux façons: -on construit le numéro comme un rêve, donc avec des interactions qui peuvent être décousues et fonctionner par enchainement et association d'idées, par exemple. -ou on parle de faire "rêve" le spectateur, et la, c'est effectivement assez ambitieux Mais les choses impossibles sont la norme, en magie, non? Dans un rêve, tout est possible. En magie aussi... Mais prenons un exemple concret: L'ombre orchestre, de Xavier Mortimer, me semble un bon exemple de spectacle onirique: Cela me donne l'impression de me promener dans le rêve de l'artiste, ou tout est possible. et il ne se prive pas de faire des choses impossibles... La scène de la lévitation circulaire, par exemple, est un pur délice de ce point de vue: les ombres tournent, l'une après l'autre, et la première fois que je l'ai vu, je me suis dit: non, quand même pas? Si. Comme quoi on peut rêver un spectacle, et faire rêver le public... Beaucoup de chose aussi dans la magie nouvelle est de cet ordre, et on a souvent l'impression d'un autre univers, sans rire... Bon, pour un débutant, c'est difficilement accessible, ce niveau.... mais se fixer un but élevé permet d'avoir un long chemin devant soi... De toute façon, on n'avance pas vraiment vite, il faut des années, le mieux est d'en être conscient dés le départ Mais on est dans le même cas si on prend la partie technique: On ne manipulera pas comme Turner. Sans doute jamais, pour la majorité d'entre nous. Mais prendre un exemple haut placé permet déjà de savoir que c'est possible (ce qui n'est pas si évident....), et d'autre part de prendre des choses qui fonctionnent auprès des maitres les plus avancés, pour faire progresser notre petit niveau... A, là, tu parle de la "motivation" de l'interprète. et bien sûr, on fait de la magie parce qu'on a envie, nous. Mais je parlais du fonctionnement de la magie elle même: Pour la motivation, oui. Mais si le peintre peut faire une œuvre juste pour lui, si le chanteur peut s'entendre lui même chanter, en magie ce n'est pas le cas : On ne peux pas faire de magie pour soi. Ce n'est pas de la magie. Car (petite phrase comme tu les aimes...) : "la magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l'esprit du spectateur." Le magicien, contrairement à d'autres discipline, ne peut être spectateur de sa création. Il sait comment ça marche! Hors, la magie pour fonctionner, à besoin de l'ignorance du spectateur, ce qui est impossible pour le magicien regardant sa propre magie, à moins d'un furieux travail de double pensée... Le magicien peut apprécier le rendu esthétique, le naturel, l'invisibilité des manips, la profondeur du trucage, mais pas la magie elle même... c'est ballot... C'est pour cela que c'est très dur de savoir si on est bon ou pas, avant de passer en public... Je ne sais pas si la magie est la reine des arts, mais c'est en tout cas un art à part, pour bien des raisons... nous sommes d'accord avec ta première affirmation. Mais la seconde partie parle de la motivation de l'interprète, pas du fonctionnement de la discipline. il est délicat de mélanger les deux... D'ailleurs, on n'est pas forcé de faire de la magie parce qu'on aime faire de la magie. On peut en faire parce que l'illusionnisme est un moyen... On peut aussi aimer le spectacle pour le spectacle: et c'est vrai qu'une fois qu'on y a gouté, qu'on y a pris gout, c'est dur de s'en passer... Ben... il faut voir ce qui constitue "l'instrument" du magicien. Comme je le disais plus haut, on peut avoir une technique faible. Ce n'est pas un but en soi de ne pas avoir de technique, c'est une possibilité: Pour un débutant, les tours automatiques sont très bien, mieux qu'un tour demandant manipulation ou mémorisation quand il n'est pas maitrisé, en tout cas. ils n'ont en général pas besoin d'être travaillés 10 ans pour fonctionner fluidement... Mais qu'est ce que la magie? quel est l'instrument de la magie? le tour, la technique? Pour moi, c'est le spectateur, car, attention, ça va ressortir... "la magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l'esprit du spectateur." Le seul endroit ou la magie peut naitre, c'est dans l'esprit du spectateur. Les techniques, les tours, le jeu d'acteur, la mise en scène, ne sont que des moyens, la magie étant le but. C'est pourquoi je ne dit pas: revenez quand vous maitriserez le saut de coupe, dans 10 ans... Au contraire, faire naitre la magie dans l'esprit du spectateur est un travail effroyablement ardu, bien plus que la partie purement mécanique et technique, qui bien sûr doit être la plus parfaite possible, mais qui n'est qu'un des moyens pour atteindre le but. Autant s'y mettre le plus vite possible... ... Bon, OK, cela casse des clichés : "La magie est composée de trucs, et de manipulations, qui vont donner un effet impossible." On nous bassine avec ça depuis qu'on voit des magiciens. Ben non. Ici, on le dit souvent, ce n'est pas le truc ou la manipulation qui fait la magie, car cela se passe entre les mains du magicien. C'est un élément, mais l'essentiel est dans l'esprit du spectateur.... L'instrument du magicien, pour en revenir à tes comparaisons, ce n'est pas la technique magique, c'est l'esprit du spectateur, et la façon de s'en jouer. bien plus délicat qu'une simple technique... Se focaliser sur la technique seule, et faire le reste d'instinct, c'est ce que font beaucoup de gens... Mais c'est incomplet. Quand ce n'est pas bien fait, et pas bien assumé, c'est effectivement difficile à regarder... Tout comme une manipulation de carte ou l'on vois un break qui baille, un sdc qui flash, une LD qui bave... C'est pourquoi il faut travailler l'interprétation autant que la technique : Les moments "gênants" sont dus, la plupart du temps, a un travail bâclé. Évidemment, on va dire: A, mais s'il faut travailler autant que ça la présentation, on n'en sort pas! Ben, qui a dit que c'était facile, et qu'on pouvait faire de la magie en deux temps trois mouvements? Tes dix ans de travail de l'instrument, on les retrouve dans le travail technique ET dans le travail de présentation... Car la présentation, c'est l'instrument de la magie....au moins autant que la technique... Je suis bien d'accord avec toi, mais il ne faut pas non plus limiter la belle magie et la belle interprétation à la magie contée ou au texte. Un exemple théâtrale sans texte: Baltass... une histoire est racontée sans un mot. Un exemple de magie presque pure, sans texte marquant : Bebel en close up: il ne raconte pas une histoire, et son texte peut sembler léger par sa simplicité trompeuse... La magie a sa propre valeur: Elle peut fonctionner parfaitement sans ajouter d'histoire, de texte, de motivations et tout le baratin dont je parle plus haut... Mais pas sans présentation: La présentation ne se limite pas au texte, c'est la façon de communiquer avec le spectateur (pour lui enfoncer les graine de magie dans la cervelle, et les faire éclore...) Dans un spectacle de magie pure, qui n'a d'autre but apparent que de montrer la magie, on peut même effacer le magicien: Il devient un personnage neutre, qui n'est la que pour permettre à la magie de passer par lui, un simple média en apparence. Mais en fait, chaque geste répond aux principe de la présentation, de l'esthétique, du discours silencieux de la magie. Chaque respiration de l'interprète est porteuse de messages. Chaque accessoire raconte l'histoire du miracle en train de naitre sous nos yeux. Ce n'est pas plus facile qu'en ajoutant une histoire, au contraire, vu que l'économie de moyens est énorme, il faut beaucoup plus de subtilité... Parler est bien plus simple. C'est pour cela que j'ai une magie si bavarde... Gilbus
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O, après, univers, présentation, création d’une relation avec le spectateur… c’est un peu le même principe : Chacun met la barre des termes un peu où il veut, le principal, c’est d’avancer Univers est effectivement un terme ambitieux… Mais pourquoi pas, l’ambition a de bons côtés, dans ce contexte On peut envisager l’étude en étape, comme tu le fait… Mais c’est un peu restrictif à mon gout : Cela sous-entend qu’il faut passer une étape avant d’en aborder une autre… Je préfère penser en termes d’activités : -accumulation de tours, de trucs, de méthode : boulimie, certes, mais de connaissances. -pratique des techniques, essais des tours, entrainements divers. -réflexion sur la présentation, qui inclut ce que j’ai donné dans l’ouverture de ce message et des milliers d’autres choses. -pratique en public, pour acquérir de l’expérience. -améliorations de choses connues. -création de choses qu’on ne connaît pas (on ne sait pas quelles existent, la plupart du temps, mais cela n’empêche pas d’inventer) -collections d’ouvrages, de vidéos, d’objets… Il y aurait sans doute un ordre logique, pour faire toutes ces choses. Mais l’humain n’est pas si logique, et saute sur toutes les occasions qui se présentent… C’est ainsi qu’on peut débuter en cherchant à élargir sa culture des trucs, cela n’empêche aucunement de créer des choses qu’on ne connaît pas, tout en faisant des tours autour de soi et en achetant des tours du commerce… Les choses viennent au fil de la vie, les ordonner suivant un ordre logique est un peu irréaliste… J’ai toujours bricolé des choses, pour faire des tours, même quand je n’avais aucune connaissance des trucs courant, j’ai toujours cherché à mettre en scène les effets, même quand je n’avais pas eu de réflexion sur le public… Une bonne part des choses que l’on doit travailler, on le fait d’instinct, car comme je l’ai dit en début de discussion, on en est à enfoncer des portes ouvertes, simple affaire de bon sens… Qu’on formalise les raisonnements ensuite, c’est très bien et permet de mettre en place des méthodes... cela n’empêche pas de faire des choses au jugé, dans un premier temps… on le fait tous Si tu places une étape 1 qui dit qu’il faut faire « convenablement » les tours, c’est un vaste programme ;) Car pour les faire "convenablement", il y a tant de choses à faire… Une des premières, c’est justement de décoller de la technique pure, et de prendre conscience que la magie ne nait pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur. Et que le spectateur doit donc être le centre de toute notre attention : La technique n’est qu’un moyen, pas une fin. (On parle bien de magie, pas de démonstration d’habileté ou de devinettes...) C’est pour cela que je trouve bien de parler du spectateur aux débutants, qui ont effectivement tendance à rester sur de la technique pure, en oubliant qu’ils font cela pour un public. On peut porter attention aux spectateurs même au début, c’est tout aussi vital pour la qualité de notre prestation que la technique, qui peut dans bien des cas être réduite, elle, au stricte minimum si besoin : certains tours automatiques ont des effets génialement trompeurs. Mais si on réduit la relation au spectateur au strict minimum (on est devant lui, et on lui montre un effet), c’est pauvre au niveau spectacle… On parle d’apprendre à faire des tours de cartes, ou des tours de magie en général… Apprenons à faire du spectacle, cela sera bien plus intéressant C’est aussi pour cela que j’essaie de détailler les formules toutes faites, de donner des méthodes pratiques, des directions de réflexion : Toutes ces belles formules sont indispensables, mais ont souvent besoin d’expérience pour être comprises… d’expérience ou d’explication… Expliquons…au moins ce que l’on pense avoir compris… Gilbus
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Tiens, ça faisais longtemps que je n’avais pas enfoncé de portes ouvertes, là, d’un coup, j’ai envie (suite à une remarque de Bénocard) de dire des choses évidentes… Comme il y en a beaucoup, vous n’êtes pas obligés de tout lire… C’est en partie composé de citation du DEUDLMDG, bien sûr… « Emportez le public dans votre univers. » Voilà le précieux conseil que l’on donne parfois au débutant. Comme si, alors qu’on se débat dans les affres de la LD, on avait le temps de se construire un univers… La remarque est judicieuse, puisque tout le monde le dit, la fameuse « présentation » est ce qui va rendre un tour sublime. On a donc un conseil qui est bon, mais en pratique, on fait quoi, pour emporter les gens dans notre univers… ? Essayons d’y voir un peu plus clair : Déjà, il faut avoir un univers Bon, pas besoin qu’il soit immense, il peut même être centré uniquement sur soi : Le personnage est la résultante de l’univers dans lequel il vit, on peut donc commencer par ça. Et ça nous amène au conseil suivant : « Travaillez votre personnage » Là, les avis sont contradictoires : Il y a ceux qui disent que le personnage doit être travaillé, et ceux qui disent qu’il suffit de rester soi-même, on est pas des acteurs… Alors le personnage doit il être soi, ou un autre ? Différent de soi ? C’est qui, soi ? Cela voudrais dire que le « soi » est monolithique, uniforme, unique. Hors nous avons tous différents aspects de notre personnalité, qui apparaissent au fil des situations ou des humeurs. Se considérer comme un seul style de personnage soit même, c’est limiter la vision que l’on a de nous. Donc, si le jeu d’acteur vous effraie, on peut concevoir de développer un aspect de sa personnalité à soi, pour créer un personnage différent de ce qu’on fait d’habitude : On restes soi, mais pas le soi habituel… Pensez à ce que vous êtes quand vous êtes : Amoureux En colère Débordé par plein de boulot Morose Etc. Autant de personnalité qui sont les vôtres, et peuvent être exploitées par vos personnages. Bon, çà, c’est l’idée générale, l’application, c’est plus dur. Perso, je suis du genre gros bonhomme rigolo, pince sans rire, et qui se moque volontiers de lui-même, maladroitement, charmeur, voir libidineux si l’occasion se présente, et surtout ridicule. C’est le Gilbus que j’ai en magie. Mais c’est lassant : Marre d’être le rigolo de service, au bout d’un moment. J’essaie de faire des choses différentes, mais c’est dur. Tiens, je me suis fait une série d’histoire abominables (de quoi faire un spectacle entier), très noires, qui finissent mal, et en général par la mort de quelqu’un (dans d’atroces souffrances, c’est encore mieux) Le personnage qui dit ces histoires n’est pas un rigolo. Et bien c’est difficile : Les spectateurs se marrent tous, ils rigolent quand je leur dit des horreurs… dur dur… Du coup, j’essaie d’être inquiétant, dans une autre gamme, celle du mystère. Mais comme je veux rester sympa, ce n’est pas simple : sympa, mais inquiétant, c’est une personnalité complexe… Je crois que je devrais faire dans les choses plus simples, plus clairement lisible. Mais à faire trop simple et monolithique, on risque de tomber dans la caricature. Tout cela n’est pas simple… Et cela demande du temps, bien sûr, et de nombreux essais. Il faut en tout cas qu’il y ait unité, cohérence et lisibilité. -L’unité est ce qui va rendre lenuméro homogène, honnête, on pourra y croire. -La cohérence aussi, mais à un autre niveau : chaque chose qu'on fera sera justifiée et conforme à l’univers et au personnage concerné : c’est une cohérence interne, que le spectateur n’a pas forcément à connaitre par le détail, mais que nous devons mettre en place, pour que tout soit réaliste. -et enfin la lisibilité, car à travailler sur les deux premières choses, on peut parfois (souvent) arriver à des aberrations qui ne sont compréhensibles que par l’auteur, et qui ne servent donc à rien, si ce n’est rendre son spectacle ennuyeux, puisque le spectateur ne pourra pas y adhérer : Même si on développe des univers très fouillés et poétiques, il faut que le public puisse au moins des entrevoir, et venir y jeter un œil, voir même y entrer un moment avec nous… sinon, tout cela ne sert qu’à se faire mousser en mode intello. Il faut donc qu’il y ait une logique entre le personnage et son univers. Car le personnage du magicien est le plus souvent la clef d’entrée dans l’univers en question. Mais par pitié, ne restez pas vous-même : Nous sommes, pour la plupart, des gens ordinaires. Rien de passionnant, de palpitant, d’attractif. Si on veut cultiver son personnage à partir de soi-même, plutôt que d’en créer un de toute pièce, dépassons-nous ! Une version de nous, mais améliorée, avec plus de charisme, de mystère, de drôlerie ou de débilité, suivant le type de personnage, mais PLUS ! Nous sommes en spectacle, et l’artiste peut tout se permettre, s’il le fait bien : Soyons donc PLUS intéressant que nous même, même si on veut rester proche de nous-même. On n’est de toute façon jamais nous même, quand on est devant un public : Il y a toujours une modification automatique de la voix, de la façon de s’exprimer, de la posture etc… En public, on n’est pas le même nous qu’en privé avec des proches. Quitte à ne pas être le même, profitons-en pour améliorer le machin, pour qu’il soit plus intéressant. Cela peut se faire par l’amplification. En scène, on ne va pas rester neutre, plat, anonyme dans la foule : On est la vedette… En amplifiant certains traits de personnalité, on va donner du caractère à notre personnage. En amplifiant les réactions du personnage, on va donner de la lisibilité à ce qu’il ressent. En amplifiant les actions, la façon de s’exprimer, on va affirmer un contexte. Je sais, on nous bassine toujours avec les gens qui sur-jouent… Ben, le plus souvent, on voit des magiciens qui sous-jouent, bien plus que l’inverse. Si on « sous-joue », on donne un spectacle terne, gris. Je ne suis pas pour les paillettes, mais donnons au moins de la couleur ! Une méthode quand on travaille le personnage est d’amplifier au maximum un trait de caractère, ou une façon de s’exprimer. Et quand on pense être au maximum, on double encore l’amplification… si si, c’est possible : Il faut apprendre à se dépasser. Et puis on va encore plus loin…on redouble encore… Etc. Et une fois qu’on a trouvé son vrai maximum (qui peut encore être dépassé avec du travail, mais bon….), on va réduire progressivement la dose, jusqu’à trouver ce qui passe avec des spectateurs. Évidemment, on ne va pas donner, ou rarement, notre vrai maximum en spectacle : Mais en ayant placé un maximum réel très haut, on verra qu’on peut largement dépasser, en spectacle, ce que nous pensions au départ être notre maximum avant d'essayer d’aller plus loin. Oui, c’est un travail d’acteur… Un travail difficile, puisque cela nous pousse à nous dépasser. Mais regardez les prix FISM de ces 10 dernières années : Du jeu d’acteur, toujours du jeu d’acteur… et pas qu’un peu, des jeux fouillé, des personnages affirmés, des mises en scène magistrale, des incarnations parfaitement maitrisées… Vous n’avez peut-être pas envie d’avoir un prix FISM, mais cela peut donner un indice quand même sur ce que font les « grands ». Rester soi-même, comme le préconise certains, cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas travailler un meilleur « soi-même »… Ne parlons même pas d’être quelqu’un d’autre… Donc, pour être pratique : On prend un de nos traits de caractère, et on amplifie. On peut travailler n’importe quel trait : Drôle, Pince sans rire, Silencieux, Bavard, Maladroit, Lourd, Hésitant, Taciturne, Présomptueux, Angoissé, Mystérieux, Insouciant, Inquiet, Prévenant, Dragueur, Charmeur, Poli, Content de lui-même, Timide, Etc… La liste est sans fin… Le principal, c’est que cette caractéristique de votre personnage permette de l’identifier. La lisibilité, c’est le centre du spectacle. Et ensuite, on en joue… J’évoque juste les caractéristiques secondaires : Bien sûr, notre personnage peut avoir une ou plusieurs caractéristiques secondaires. C’est préférable, pour avoir un être complexe, sinon, on peut rester dans la caricature… Les êtres réels sont complexes, mais attentions : secondaire veux dire que la seconde caractéristique, même si elle peut nous donner des idées de jeu ou le personnage est soumis à des désirs contradictoires, doit rester lisible : Chaque facette du personnage doit être travaillée indépendamment, pour être sûr qu’on peut l’identifier, avant de penser à mélanger les facettes dans une scène : Il faut déjà savoir faire des choses simples, l’une après l’autre, avant de faire des choses compliquées. Quand on a un début de personnage, on peut penser à ce qui l’entoure. Donc créer l’univers du personnage. Cela semble paradoxal, de construire un univers à partir du personnage qui évolue dedans. Mais rappelons-nous que nous ne sommes pas de vrais acteurs capables d’endosser n’importe quel rôle, sauf quelque uns ici qui ont fait une vraie formation d'acteur, mais ils sont rares... : En créant à partir du personnage, on a une économie de moyen en termes de jeu : On joue ce qu’on a des facilités à jouer, donc cela implique des concessions dans la méthode de construction de l’univers… Les vrai pros pourront, s'il ont le talent pour, faire la construction inverse... Ce personnage, donc, va évoluer dans un « monde » définissant le numéro qu’on va avoir au final. Déjà, il est où ce monde ? Est-ce quelque chose d’onirique, comme dans l’ombre orchestre de Xavier Mortimer ? Quelque chose de refermé, pour coller avec un personnage refermé sur lui-même, comme dans Baltass de Yann Frisch ? Quelque chose de rassurant, familier, comme dans les spectacles de Peter Din ? Ensuite, comment se situe notre personnage par rapport à son univers : Il y est intégrés, l’univers et lui sont en symbiose parfaite ? Neutre ? Ou il y a conflit, l’univers persécute le personnage, ou lui est incompréhensible ? On voit déjà, sur ces quelques bases, se découper des interactions magiques entre l’univers et le personnage… On va maintenant se poser la question de la relation avec le public : 4ième mur ou pas ? Donc, interactions avec le public ou pas ? Ce n’est pas un critère de qualité : De très belles choses existe dans les deux modes, l’interaction n’est pas un impératif… c’est un choix artistique. Ensuite, s’il n’y a pas de 4ième mur, et qu’on a donc des interactions avec le public, lesquelles ? Qu’est ce qu’on vient fiche devant un public ? Et pourquoi on lui montre des choses ? La réponse n’est jamais : on vient parce qu’on veut leur montrer un tour de magie. Jamais ! Le personnage a une raison profonde de vouloir faire un tour de magie : C’est cette motivation du personnage qui est la raison d’être du spectacle. Cela va apporter un élément clef à notre numéro… N’oublions pas que nous sommes libres de donner le rôle que l’on souhaite au public… Par exemple, il y a bien des années, je faisais une animation au festival « l’étonnant voyageur », qui est couplé à « quai des bulle », un gros festival de BD à st Malo (cela avait lieu dans les locaux qui ont servis pour le dernier congrès, pour situer…). La première phrase était : « Chers collègue scientifiques, bienvenu dans ce festival des Bases de Données, 5ième festival des BD, donc, ou je vais avoir le plaisir de vous présenter les dernière avancées en matière de voyage temporel… » Nous étions donc dans un univers de BD, j’ai donc mis en place un personnage de scientifique venant exposer ses dernières découvertes, puisque nous étions dans un festival des Bases de Données (BD)… Cela donnait dès la première phrase de présentation : -Le thème du numéro, un exposé « scientifique » farfelu -Le type de personnage : un scientifique distrait et maladroit, replié dans son monde, qui s’est trompé de congrès puisque pour lui, BD ne peux vouloir dire que base de données… -Le rôle du public, d'éminents scientifiques... L’univers qu’on va construire peut être vraiment libre : On a le droit de tout faire, ce qui est dur, puisque la liberté totale, c’est l’incertitude totale… Le type de numéro va jouer sur : Poésie ? Réalisme ? Spectacle de cabaret? Absurde ? Burlesque? Conférence ? Je mélange tout, là : le style, le type de motivation, le ressentit par le public… Tout simplement parce qu’a un moment donné, ça ne sert plus à grand-chose d’analyser : Les bases qu’on a déjà posées vont nous donner des idées, normalement, et on n’a plus qu’à se laisser filer sur le cours de ces idées, et voir ou cela nous emmène… Pensez cependant tout au long du processus : Il faut simplifier, pour que ce soit lisible. Tout doit être compréhensible, les private joke ne servent pas le spectacle, sauf à monter un running gag… Donc, limitez-vous à un style, un thème, une présentation, toutes les autres idées qui viennent à ce moment, si elles sont bonnes, ne sont pas forcément pour CE spectacle : vous les ferez plus tard, dans un autre contexte… « L’important, c’est n’est pas que tout y soit, mais que tout ce qui est dedans soit bon. (E.T.)» Vient ensuite la réflexion sur le décor et les accessoires : Ce monde peut être minimaliste, sans rien enlever à la qualité du numéro. Voir par exemple Norbert Ferré, Yann Frisch (l’univers de baltas par exemple est composé d’un pot, de 2 tasses, d’une balle, tout ça sur une table…), Lennart Green (un « rayon laser », un jeu de carte)… On peut aussi décider d’avoir un décor fournis, avec une toile peinte en fond, des accessoires partout, beaucoup d’objets ou de plans de travail, des paravents… On parle ici de l’univers physique, le décor. Qui doit être en cohérence avec notre personnage…et la raison pour laquelle on est là. On voit qu’il y a donc une partie purement intellectuelle : Les motivations, les raisons de tel ou tel choses qui arrivent, le personnage, le style… Et des choses matérielles : Les accessoires, le décor, le costume… Encore une fois : La lisibilité ! Tout doit être compréhensible, en apparence, pour aller dans le sens qu’on veut donner à « notre univers ». Et puis, il y a les émotions qu’on va transmettre au public. Il doit, pour un spectacle entier, y avoir plusieurs émotions, afin d’avoir une impression de complétude pour le spectateur. Mais pour un simple numéro, on peut aussi avoir des émotions qui se développent, s’affrontent, changent… Un numéro est un concentré de vie : pour qu’il soit vivant, on doit avoir de la variété de sentiments. Tamaris, dans un « simple » tour, a souvent un moment où, après avoir réussi par exemple, a retrouver les cartes de plusieurs personnes, un moment où il demande le nom de la carte au dernier spectateur, il est surpris, a l’air ennuyé, regarde la dernière carte qu’il a en main, il se serait trompé ?… et finalement sort, alors qu’il avait visiblement raté : « Eh bien je suis très content que votre carte soit le xx, car justement… » Et il retourne xx qu’il a en main. Cela n’a rien à voir avec la mécanique du tour, il avait la bonne carte en main depuis le début… mais il a profité de ce moment pour créer un jeu d’émotions variées, juste parce que cela rend le numéro meilleur… Avoir une seule émotion, c’est comme ne parler que sur un seul ton monocorde : c’est plat. Vivez des émotions, faites les vivre au public… Le spectacle n’est fait que d’émotions, que ce soit l’admiration ou l’incrédulité devant une performance, l’abasourdissement et l’émotion magique devant un effet, le sentiment d’avoir voyagé devant un univers onirique… L’émotion est la base de tout. J’en ai parlé en dernier, car c’est aussi ce qui est le plus difficile à mettre en place, et je trouve que placer les émotions sur un univers déjà construit est plus facile. Partir d’une émotion, et construire un univers autour est pour moi beaucoup plus dur. Après, vous faites à votre idée, hein ? A, oui, et la magie, la dedans? ba, vous avez toujours les tutos YouTube, pour l'apprendre... Gilbus
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Ben, la nuance, c’est que le but de la magie est de dérouter, en se servant d’un secret… Contrairement à bien d’autres domaines, ou la protection des secrets est en fait une préservation d’un savoir-faire au bénéfice d’un artiste ou d’un groupe donné. Le but du secret en magie n’est pas de protéger le magicien, mais en premier lieu de protéger le public. Si le public a l’explication, il n’a plus l’émotion magique qu’il peut ressentir en étant confronté à l’impossible. Cette différence d’utilité est inhérente à l’illusionnisme et à sa façon de fonctionner, ce n’est pas juste une posture pour ne pas filler la soluce aux gens, et garder les secrets juste pour nous, nananère… Et c’est là qu’intervient une notion importante : La différence entre curieux et apprentis. -Un curieux est quelqu’un qui a envie de savoir comment ça marche, juste pour savoir : c’est-à-dire 95% du public, en gros. -Un apprenti est quelqu’un qui veux apprendre à FAIRE de la magie. On peut juger des connaissances d’un apprenti, pour lui donner des choses qui sont à sa portée, afin qu’il puisse progresser. Mais il n’y a aucun intérêt à donner un secret à un simple curieux, cela ne fera jamais progresser la magie, ni l’émerveillement dudit curieux : La plupart des explications sont triviales, et on peut alors parler de « désillusion » au sens déception, quand on donne une explication à un curieux : « Ce n’était que ça ? Ben tu m’as bien eut, avec ta petite arnaque… » Voilà, ce qui était l’instant d’avant un miracle, un mystère, une remise en cause, est devenu une petite arnaque… parfois ingénieuse, mais tellement moins forte émotionnellement que le miracle… Alors qu’un apprenti, lui exploitera le secret pour améliorer sa magie… et donc augmenter la satisfaction de ceux qui le verront faire son numéro. On a donc un effet diamétralement opposé, lors de la révélation d’un secret, suivant qu’on s’adresse à quelqu’un qui veux FAIRE de la magie, ou pas. Comment on fait la différence entre curieux et apprenti ? Ben, justement, l’un essaie de faire de la magie, l’autre veut juste connaitre le truc… C’est uniquement la motivation de la personne qui change… Je comprends mieux ton attitude, puisque tu dis ne pas FAIRE de magie… Cela m’ennuie de passer pour un enquiquineur, surtout que je ne te connais pas, mais à lire ce que tu dis, j’ai plus l’impression que tu es un créateur de puzzle et d’énigmes qui sont parfois utilisées par des magiciens pour faire de la magie, et par toi pour faire des devinettes… Mais je me trompe peut être, tu es peut être un grand créateur reconnu du milieu magique, mais bon, tu ne fais pas de magie, tu le dis. En ce sens, effectivement, ta vision des choses est cohérente, puisque tu ne te produit pas. Comme tu dis, ce sont des « métiers différents », qui ne reposent pas sur les mêmes prémices, et n’ont pas les mêmes buts. En illusionnisme, on dit souvent que la magie ne naît pas entre les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur. Si tu restes sur ce qui est dans tes mains, tu ne peux faire de magie… c’est dommage… Ceci dit, si tu as envie de divulguer TES créations à ceux qui le demandent, libre à toi. Le problème est sur YouTube que ce ne sont JAMAIS (statistiquement, il y a toujours des exceptions…) les créations de celui qui fait le tuto qui sont débinées, mais toujours les créations d’un autre, sans son accord, ou les créations qui sont entrés par le temps dans le patrimoine commun des magiciens, et qui sont donc utilisé par toute une communauté…tant que le tour n’est pas trop débiné. Le débinage dans ce cas consiste donc à prendre ce qui n’est pas à eux, pour le vendre ou le donner… On est loin d’un partage d’information générant un enrichissement commun, c’est juste du vol et un mépris ouvert pour ceux qui ont envie de faire le tour sans que le public soit au courant du fonctionnement. Gilbus
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Pas faux, en fait: D’ailleurs, puisqu’on parle (encore…) de YouTube, voyons un peu les chiffres : A la recherche « explication magie », qui sélectionne une bonne part des tutos francophones, on a : 136 000 résultats. Cela se décompose en : 23 100 résultat cette année, dont 1 680 ce mois-ci, c’est noël… Sur les 136000, on a 102 000 vidéos de moins de 4 minutes, une très large majorité, donc. Et seulement 12 000 vidéos de plus de 20 minutes, les exceptions… Les tops : 7,1 millions de vues en 2 ans pour une pièce qui traverse le verre… 2,3 millions de vues en 1 an pour une compil de 5 tours Et une vingtaine de vidéos qui dépassent allégrement le million de vues… C’est super qu’il y ait autant de magiciens francophones en devenir, hein ? non ? ben alors ??? Bien entendu, si on sélectionne par une recherche en anglais, c’est une toute autre échelle… Tout cela pour dire que les chiffres sont HALLUCINANTS, c’est de la magie, de voir autant de gens se précipiter pour débiner des tours en public… Et que cela relativise largement notre petite communauté de magiciens « sérieux », sur les forums, les clubs ou à la FFAP, pro ou amateurs : Les chiffres ont tout simplement une autre échelle, et c’est vrai que, si on prend les chiffres, la magie s’enseigne bien plus sur YouTube par des amateurs pour la plupart incompétents qu’auprès de maitre confirmés, sur vidéo commerciale, livre, clubs etc… On peut cependant nuancer un peu l'affirmation de base: Les trucs s'apprennent effectivement sur YouTube. La magie, c'est autre chose... Gilbus
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arf. OK, donc, puisque tout doit être publié, je te propose de nous donner ton numéro de carte bleu, ainsi que ceux des gens que tu connais... C'est un secret, donc publions!!!! NON, tout n'est pas bon a dire!!!! l'illusionnisme repose sur le secret. Pas que sur cela, mais avant tout sur le secret. Si on explique au spectateur comment on fait, il n'y a plus d'illusion... cela me semble pourtant évident, mais visiblement, tu penses autrement. J'imagine que tu expliques à tout le monde comment fonctionne tes tours, avant ou après ta prestation, pour que la connaissance enrichisse tout le monde? Si oui, je te plains... si non, c'est incohérent avec ce que tu dit sur le partage enrichissant de la connaissance... Nous ne sommes pas ici dans le domaine de la science, ou la connaissance gagne à être largement diffusée, vérifiée, contredites etc. Nous sommes dans un domaine artistique qui doit, pour fonctionner correctement, avoir un certain effet sur le public, qui dépasse justement le jeu de devinette. Si tu ne vois que du puzzle dans la magie, c'est que tu ignores volontairement l'émotion magique, et son utilité. Et pour fonctionner avec cette émotion magique, tant décrite dans les livres, mais étrangement absente des tutos YouTube, on a besoin que le public ne connaisse pas le secret (qui sinon d'ailleurs n'est plus un secret, mais une notice...) Un tour de magie dont le public connais le fonctionnement n'en est pas un: c'est un divertissement lié à l'habileté, manuelle ou intellectuelle, mais cela n'a rien à voir avec la magie, et un spectacle de jonglerie est alors bien plus intéressant... Il faut que tu développe les points que tu as donné, car appliqué à l'illusionnisme, cela me semble totalement incohérent en l'état... Tu sembles ne pas faire de différence entre le public et les apprentis magiciens, par exemple... C'est ballot... Gilbus
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Les vidéos commerciales en téléchargement illégal sont un problème différent: c'est un problème d'abord de droit d'auteur, et ensuite seulement un problème de débinage. tout simplement parce que 99% des simples curieux n'iront pas télécharger une vidéo explicative, et ne la regarderont pas bien longtemps dans le reste des cas: car ces vidéos sont ennuyeuses à regarder, qu'il faut faire des efforts pour les comprendre, que c'est trop long, trop précis... Le curieux, dans sa très grande majorité, veux juste connaitre le truc. je pense (mais je me trompe peut être...) que ces téléchargements illégaux sont surtout utilisés par des apprentis, plus ou moins avancés d'ailleurs... Les tutos, par contre, sont dans une format adapté au curieux qui veux connaitre le truc. ils sont court, vont à l'essentiel, et ne s'embarrassent pas des multiples détails qui permettrons de refaire correctement le tour: l'essentiel est de montrer qu'on connais le truc, et de le donner aux gens qui regardent le tuto. Souvent, on n'a même pas une présentation du tour réelle, on va direct à l'essentiel pour celui qui fait le tuto et son public : le truc. Dire que les tutos sont de la rigolade, de ce point de vue, est légèrement optimiste... Tous les tours sont ou seront à terme débinés sur YouTube : les "petits" comme les grand, les chers comme les gratuits, les difficiles comme les tours simples, les très vieux comme les très récents (parfois avant même la sortie du créateur...). les nouveaux tutos se compte par milliers chaque année, qui s’accumulent avec ceux des années précédentes. Et ceux qui les font se comptent également par milliers, et leurs utilisateurs par millions. (regardez les chiffres sur YouTube, si vous avez un doute...) En ce sens, je ne dirais pas que c'est de la rigolade... Sachant aussi que les moteurs de recherches progressent d'année en année... Gilbus
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Cela va surtout dépendre du truc utilisé... Une table volante type Losander reste une table Losander, et si on a le secret... Idem pour une canne volante: une fois qu'on a vu une canne, on a beau, comme Xavier Mortimer la camoufler en balai, la gestuelle et l'effet lui même est identifiable facilement... Mais pour certaines choses, tu as raison... Mais il y a bien d'autres désavantage à vivre dans une époque de débinages intensifs.... Une de ces effets est d'étendre le mode "devinette" à de plus en plus de public: Quand les émissions télé, du genre "trouvez le truc" mette en tête du public que le but de la magie est de poser une devinette, on est mal parti. Oui, il y a une satisfaction a "résoudre l’énigme", mais la magie est tellement plus intéressante quand elle cueille par surprise l'intellect qui n'a rien vu venir, et lui retourne le cervelet... La magie ne devrait pas être remontable, démontable, explicable, sinon, c'est raté... Les magiciens, par leur habitude et leurs connaissances, arrivent cependant à comprendre une bonne part des illusions qu'ils voient. A force de débinage, le spectateur finira par faire de même... Gilbus
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Très bonne remarque. Bon, on ne parle pas ici du dilemme "technique/présentation", mais du dilemme "secret/débinage", mais bonne remarque quand même Gilbus
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Non mais je rêve !!!! Encore ce débat ? On l’a fait, refait, et refait encore, des dizaines de fois… Utilisez la fonction recherche, et si vous avez des arguments nouveaux (ce qui m’étonnerai, quand même, vu les centaines de messages qui y sont consacrés), ben ajoutez sur un des multiples sujets déjà existant… Je peux déjà vous faire un résumé d’où ça va mener : -Ceux qui ont appris par YouTube vont trouver que c’est une bonne chose. Normal, le secret, c'est pas leur truc... -Ceux qui ont réfléchis à la façon dont la magie fonctionne vont dire que rien, jamais, ne justifie le débinage. -Ceux qui font leurs tours perso diront que les autres n’ont qu’à faire des tours perso. En oubliant qu'en fait, à part les quelques tours qu'ils ont créés, ils utilisent comme tout le monde des tours et principes du répertoire commun... -Et ceux qui ne font pas de tours perso se tairons, ils n’oseront pas parler pour dire que ça les fait chlez qu’on révèle des tours à leurs public… A, j’oubliais ceux qui diront que personne d’autre que les magiciens ne regardent jamais les vidéos d’explication, en ignorant les millions de vues que font certaines vidéos. C'est pourtant facile de regarder les compteurs de vues... Mais bon, personne ne changera d’avis, encore une fois, à part peut-être un ou deux débutants qui se poseront enfin la question de « pourquoi le secret est indispensable à la magie », et trouveront une réponse…ou pas. Voilà une liste de sujets qui parlent de la chose : https://virtualmagie.com/forum/recherche/?&q=d%C3%A9binage&search_in=titles&sortby=relevancy Mais je ne mets que ceux ou on dit « débinage » dans le titre, si on élargit titre et texte, ça devient pléthorique… Gilbus
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Le plus grand Magicien du XXI siècle
Gilbus a répondu à un sujet de Maxence MURA dans Chemins de Traverse
je suis OK avec claudemage, sauf que: Buatier de Kolta est plus un magicien du 19ième. Rien que son dé grossissant est une merveille... Coperfield est sans doute le plus grand du XX ième. On ne connais pas encore le plus grand du XXI ième siècle, vu que le siècle est pas vraiment fini, et pour tout dire à peine ébauché... A moins de progrès fulgurant en médecine, je ne saurais donc jamais avec certitude qui sera le plus grand du 21ième siècle, comme beaucoup d'autres ici d'ailleurs... Pas grave, cela ne me fera pas me retourner dans ma tombe Gilbus -
La Révélation des Pyramides : documentaire
Gilbus a répondu à un sujet de Christophe MARTIN dans Chemins de Traverse
je ne sais pas si cela a déjà été dit, mais il y a un documentaire intéressant ici, ou on explique le mystère de l'équateur penché 43. entre autres choses... "Nous autres, humains, adorons les histoires..." Gilbus -
Si le spectateur colle sa tête à la table, pour regarder dessous : Tu lui dis de surtout pas bouger, c’est très important, il va avoir un rôle essentiel ! Et tu poses l’étui de tes cartes, s’il ne te sert pas, sur sa tête : attention à ne pas le faire tomber ! Et tu te tournes un peu pour éloigner le jeu et le lieu de l’action de son regard. S’il colle sa tête sous tes mains, encore plus facile : Avance les bras, tu bloque sa tête en posant tes bras dessus, sans lui faire mal, et tu continues l’action derrière lui. S’il proteste, tu dis : à pardon, je pensais que tu voulais aider en me fournissant un repose bras, c’était sympa… Autre solution : A, je vois qu’on a un spécialiste en carte : oui, ce sont bien des bicycles format poker….(en lui collant les cartes à 3cm du nez, distance ou on n’accoutume plus, de toute façon…) Vous voulez nous faire un tour avec ? Vous permettez que je finisse celui-là ? (et s’il ne bouge pas, ajouter ) Tranquillement ? S’il fouille tes poches : Je me contente en général de me reculer, en disant : Mais ça ne va pas la tête ? (j’avoue, cela ne m’est jamais arrivé, mais il faut dire que je suis souvent en costume médiéval, et il n’y a pas de poche… mais certains veulent voir ce qui est dans l’aumônière ou ma musette… mais c’est plutôt des gamins, en général… ;) ) Ou alors, si ta poche ne contient rien de gênant ni de précieux : donnant donnant : tu gardes ce que j’ai dans ma poche, et moi je garde ce qu’il y a dans ton portefeuille… J’imagine que c’était quelqu’un que tu connaissais ? Je vois mal un inconnu se permettre d’agresser comme ça un artiste… En règle générale, s’ils ne nous connaissent pas, on peut assumer un personnage qui va les dissuader de nous embêter. Mais si ce sont des connaissances, le personnage aura du mal à prendre, pas facile… Tu peux donc réagir aussi sur un mode intime : lui faire ressortir un dossier que tu connais, tout le monde en a… ;) Comme il a été dit, il a un compte à régler avec la magie… Pourquoi ne pas interrompre le tour, et lui demander de s’exprimer sur ce qu’il pense des magiciens ? Ça sera plus intéressant que de voir un tour de magie, non ? Et ensuite, ben on peut discuter, pourquoi pas… aux autres de dire si c’est plus intéressant que de voir un miracle… En règle générale, comme il a été dit plus haut : On peut en faire l’assistant, en lui donnant des trucs à tenir, des trucs à faire. Une chose que j’aime bien : « A, puisque tu t’intéresses aux carte, je vais te donner une chose à contrôler, et tu devras t’assurer que je n’y touche jamais ! Tend ta main ouverte (on y place une carte qui ne sert pas) Met l’autre main dessus… Laisse bien les deux mains en vue, il faut que tout le monde puisse les voir jusqu’à la fin, pour bien montrer que je n’y touche pas, et que toi non plus, tu ne changes pas la carte, tu pourrais être mon complice… On fait les tours tranquille, sitôt qu’il bouge, on le rappelle à l’ordre, c’est essentiel qu’il ait toujours les mains bien visibles… Et une fois qu’on a fini : A, merci de m’avoir tenu la carte… j’ai toujours peur de la perdre, celle la… Et on remet la carte inutile dans le jeu. On peut aussi jouer sur la dynamique du groupe, ou bloquant dès le départ l’attitude intrusive, et en prenant le groupe à témoin : Désolé, il y a dans ce groupe de mauvaises vibrations… en le regardant fixement… je ne peux donc pas vous présenter de numéro cette fois…une prochaine fois, peut-être ? Le but est de retourner le groupe contre lui, et de ne pas en faire pour les autres la vedette, mais l’enquiquineur (qu’il est !). Et puis si tu ne peux pas faire de tour, et que le groupe n’en veux pas au point de laisser l’enquiquineur opérer, ben c’est pas grave : Mieux vaut arrêter en cours de route, car les conditions sont « insupportables », que de continuer pour lui donner l’occasion de nous griller. Désolé pour toi, en tout cas… Gilbus
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Mission Impossible une Routine de Mentalisme avec les Cartes (MANKAI Ezzedine)
Gilbus a répondu à un sujet de Mankai EZZEDINE dans Forum Général
Si j'ai bien compris, dans cette vidéo, le magicien dit, en regardant les cartes, combien de fois on peu de déplacer.... il me semble que cela affaiblis un point de la routine originale, ou toutes les instructions (nombre de déplacement, et carte à enlever) sont pré-écrite, donc une divination tout du long. Sinon, on pourrait croire qu'il choisi exprès un nombre de déplacements qui l'arrange, et dit quelle carte enlever par choix sur le coup... Pour ta version: Si tu part sur mission impossible, essaie d'y coller le plus possible: L'agent de MI n'est pas un 0,007 (variante de jame bond?), mais Jim. Les deux univers n'ont pas grand chose à voir... et le message s'autodétruit à la fin, je m'attendais à ce que ton texte prenne feu, déception.... Dans ton texte, tu "habilles" les première cartes éliminées d'un texte lié à l'espionnage (indic, collabore avec l'ennemi etc.) Mais ensuite, tu donnes juste des noms de cartes, tu t'éloigne du thème, c'est voulu? Le retournement des 4 rois n'est pas du tout exploité, dans le scenario: tu pourrais dire qu'il faut sauver 4 savants, les faire échapper, ce qui justifie de les "délivrer" quand on a éliminé les sbires (les autres cartes...)... si tu as dans l'enveloppe de départ la "photo" des savants (des cartes jumbo représentant les rois...), cela donne une cohérence. Mais il reste LE chef des méchant, et c'est la carte signée: Du coup, cela donnerai un rôle à chaque élément du tour.... Dans mission impossible, à chaque fois, il y a un truc qui semble pas loin de rater: le fait que la dernière carte ne soit pas la bonne est trés bien, mais on ne dit pas que la mission à échoué: MI n'échoue jamais... on a juste un indice, pour retrouver le méchant... et on le retrouve à l'endroit le plus improbable, évidemment... A, pour lire les instructions: une série de feuilles imprimées, grand format, posées sur un tableau, qu'on sort d'une grande enveloppe au début: c'est comme ça que Jim reçoit ses instruction écrite. tout le monde doit lire en même temps que toi... mais feuille après feuille... Ou sinon, la série utilisant bien sûr un magnétophone pour donner les instructions: tu pourrait ressortir un vieux dictaphone, en arrêtant la bande entre chaque instruction... avec un peu de fumée qui en sort à la fin, on aurait toute les références de la série... Si tu part dans un thème, ne le lâche pas dés qu'on tripote les cartes, ça serait ballot il faudra nous montrer ce que ça donne un de ces jours, et bravo pour ta prolificité... Gilbus -
La philosophie de la Magie : conference de Michel ONFRAY
Gilbus a répondu à un sujet de Serge CHAUVIN dans Forum Général
Intéressante question que la philosophie de la magie. Pour information, le patron des magiciens, c’est saint jean Bosco, mais ce n’est pas un des fondateurs de la magie, c’est un saint récent (19ième) qui avait juste la particularité de faire de l’illusionnisme… Mais contrairement à ce qui est dit plus tard, je ne pense pas que jean bosco utilisait ses tours pour simuler des miracles : Il s’occupait essentiellement d’enfants, et si le spectacle était « payé » par des prières, les enfants étaient déjà dans un cadre catholique, et n’avais donc pas besoin d’être convertit. Ensuite, le panégyrique de Robert Houdin, c’est lassant : NON, il n’a pas inventé la magie dans les théâtres, ni dans les salons. Sa particularité est d’avoir transformé son salon en théâtre, ou inversement… Mais sur le type de magie, bien d’autres avant lui ont pratiqués tant en théâtre qu’en salon… Dire que les magiciens avant RH ne se produisaient que dans la rue en manteau brodés d’étoiles et de croissants de lune, c’est une caricature (que l’on doit en grande partie à RH, justement…) Bon, il y a eu des maladresses dans la gestion des spectateurs, pour les faire monter sur scène : le parcours n’était pas direct, il aurait fallu anticiper certaines choses, là, on a eu pas mal de temps morts… Bon, d’un autre côté, ce n’est pas un spectacle, mais une conférence. Une maladresse dans les books tests : Il reste derrière la table : si je ne connaissais pas le truc, je me dirais qu’il y a un écran derrière la table, ou un complice va afficher la page du bouquin choisi. D’autre part, si l’argumentaire est de savoir le texte par cœur, demander un mot, cela ne ressemble à rien : Si on sait le texte par cœur, la ligne suffit, et on récite en prime la ligne suivante. La tirade de michel onfray sur le mensonge et la vérité 45 :00 est par contre très intéressante : Certaines personnes ne peuvent pas mentir… Même certains magiciens disent de bonne fois : je ne triche pas ! Un rejet du mensonge ? Car le magicien triche et ment, cache les choses, et sème les impostures. Pourtant, certains disent parmi les magiciens : non, je ne triche pas… Et pour certains, c’est même vrai : ils ne disent jamais de mensonge, mais les laisse se construire dans l’esprit du spectateur… Ce reniement de la tricherie n’est-elle pas un effet secondaire de cette interdiction du mensonge ? La tirade vers 50:00 sur le secret et l’argent, c’est maladroit. Il ne différencie pas débinage et apprentissage. L’aspect financier est un des filtres possible pour préserver les secrets, ce n’est pas un impératif, il y a d’autres filtres, et l’important c’est de filtrer. En disant : « en vous apprenant un secret, j’ai fait de vous un magicien, donc vous êtes a votre tour tenu au secret », on bafoue la notion même de secret. Si on peut dire le secret à tout le monde, puisque s’il a le secret, il est magicien et donc tenu au secret, cela même inéluctablement à dire le secret à la terre entière (ou à le mettre sur YouTube, ce qui revient au même…) et ainsi, la terre entière est composée de magiciens. Ce qui est stupide. On peut transmettre des secrets, dans un processus d’apprentissage, à des gens qui ont envie de FAIRE de la magie. Pas à des gens qui ont juste envie de connaitre le truc. D’ailleurs, Michel Onfray a joué le jeu, en acceptant de prendre les secrets, et de ne pas les révéler, mais il n’a pas FAIT de magie, il en est incapable (c’est lui qui le dit). On a donc débinage, en donnant des secrets à quelqu’un qui ne fera pas le tour. Bon, c’était dans le cadre d’une expérience, mais il ne faut pas confondre expérience à petite échelle, et loi générale : non, on ne fait pas un magicien en lui donnant un tour. C’est l’apprenti lui-même qui se fait magicien, par son désir de pratiquer ! C’est très différent… J’ai beaucoup aimé le parallèle entre magie et négationnisme ou politique. Le fait que nous vivions en fait dans un réel magique, et non dans un réel/réel est une question infinie : Comment savoir si un jour on est dans le réel/réel ? Le réel/réel peut-il exister, pour un humain, à partir du moment où on ne connaît jamais l’entière vérité des choses ? Ceux qui disent : voici le réel/réel, sont peut être plus proche du réel, mais comment le savoir…. ? L’illusionnisme ne peut-il servir, non pas à montrer qu’on vit dans une illusion, mais que l’on ne peut jamais être sûr d’être dans le monde réel ? En fait, une conférence intéressante pour les non-initiés, puisque les magiciens, eux, ont déjà réfléchis sur ces questions… en principe Intéressante aussi, son aventure avec « m’agi »… Gilbus -
Une Performance Bizarre & Horrifique - Asia's Got Talent
Gilbus a répondu à un sujet de SébastienO dans Forum Général
oui, mais le présentateur est lui aussi sortis d'un film d'horreur, vous avez vu sa tête? ça fout les jetons... Du coup, plus besoin pour elle d'en ajouter... Petite question: Quand on est hors personnage, si le présentateur demande à voir un petit tour de cartes, on fait comment? A, oui, pardon: avec son personnage personne ne lui demande un petit tour de carte vite fait.... Gilbus -
Une Performance Bizarre & Horrifique - Asia's Got Talent
Gilbus a répondu à un sujet de SébastienO dans Forum Général
Ce qui est amusant, c'est qu'on vois bien que la volonté du magicien est primordiale: Ces illusions classiques, délaissées ces dernières décennies, car trop kitch, et ne pouvant être bien entendu présentées que comme des gag clownesque, elle, elle en fait des instruments de tortures, des numéros surnaturels, des remakes de film d'horreur, simplement en se donnant le mal de construire un personnage et une histoire. Et de jouer son personnage en y croyant, avec cohérence, avec sincérité. Trop souvent, quand nous construisons un personnage, nous n'y croyons qu'a moitié, et si on nous titille un peu, nous laissons transparaitre le fait qu'on est en train de jouer, pour gagner une complicité avec le public. on vois ici que ne jamais avouer, même indirectement, si le personnage est fort, peut être très intéressant aussi... La leçon que je retient, et cela renforce ce que je pensais déjà: Tant que l'on est en public, que ce soit avant le spectacle, sur la scène ou une fois le spectacle terminé, tant que le public peut nous voir, il faut être cohérent, et ne pas détruire l'illusion que l'on a mis tant de soins à créer. Gilbus -
Yann FRISCH dans le Quotidien sur TMC le 271117
Gilbus a répondu à un sujet de Jean-Paul BNFLS dans Forum Général
Je l'ai vu en live à rennes il y a peu, et je confirme: Ce n'est pas qu'il fasse des trucs nouveaux avec les cartes... quoi que... Même si rien ne flash, ce n'est pas qu'on n'imagine pas les différentes passes qu'il utilise... quoi que... Ce n'est pas qu'il est simplement à l'aise, dans son personnage... C'est un ensemble de choses unique qui rendent son interprétation vraiment top. Les magiciens qui sont sortis de sa séance de cartes, a qui j'ai parlé, disaient tous la même chose: c'est un autre niveau. Lié sans doute au rythme, à la façon dont il gère ses enchainements, à la façon dont il gère le public, les temps d'avances qu'il accumule sans arrêt etc. Les grands principes dont on se rebats les oreilles à longueur de discussion, il les a assimilé, mis en application, améliorés, peaufinés. Et en prime, un gros charisme qui emporte le spectateur sans la lourdeur ou les grosses ficelles d'un éric antoine par exemple, et ça, c'est pas simple à copier Bref, c'est quelqu'un de.... non, c'est tout, c'est quelqu'un. Gilbus -
Le Détournement de l'Attention du Spectateur | références
Gilbus a répondu à un sujet de Mitus dans Forum Général
Enlevage latéral, peut être? Il ne semble rien se passer, sinon qu'on égalise un peu le jeu... Plus convaincant en tout cas qu'une triple coupe Gilbus -
Le Détournement de l'Attention du Spectateur | références
Gilbus a répondu à un sujet de Mitus dans Forum Général
Pas vraiment: ce sont des cycles d'intérêts, qui vont faire décrocher le spectateur, hors en magie, il ne doit pas décrocher par ennui. tu as un temps faible, par exemple, juste après un effet: les spectateurs se regardent entre eux, pour confirmer que c'est bien réel, ce qu'ils ont vu, et c'est un boulevard (royalement expliqué dans sa conférences de Rennes par Yann Frisch....) Mais il y a d'autres moments ou l'attention du spectateur va se relâcher ou se détourner: Si on lui pose une question en captant son regard, si on semble faire face à un imprévu sans rapport avec le tour en cours, si un mouvement est justifié par une chose innocente, si on a une combinaison de geste qui semble terminés, et qu'on fini sur une expiration etc... D'autre part, on peut faire des choses louches en pleine vues, dans certains conditions: Pendant un déplacement, durant un mouvement des bras, durant un autre geste... Les fameuses règles: le grand mouvement cache le petit, et le mouvement qui avance cache celui qui recule etc... il y a plein de principes de ce genre... Si tu lis l'anglais, je te conseille comme cela a été dit plus haut le bouquin "leading with your head" de Kurtz. https://www.virtualmagie.com/articles/tests/lectures/leading-with-your-head-de-gary-kurtz/ ou les bouquins de Roberto Giobbi... Gilbus -
Le Détournement de l'Attention du Spectateur | références
Gilbus a répondu à un sujet de Mitus dans Forum Général
MDR! On a le droit d'aimer ou de ne pas aimer plein de choses, c'est pourquoi on marche tous les deux sur des œufs en disant que tout est possible... Et ce n'est pas parce qu'on a un texte que c'est de la magie contée Simplement, il y a des présentations silencieuses, et d'autres avec des mots, mais normalement, les deux vont dire quelque chose, par des médias différents. Perso, je trouve que c'est plus simple de guider le spectateur pour qu'il construise la magie dans son esprit, en se servant de mots. C'est affaire de gout... et de compétences, je ne suis pas bien doué en mode silencieux Et c'est vrai que tout est possible Un conseil qu'on peut peut-être donner: Toujours se demander: Pourquoi le spectateur aurait envie de nous accorder son attention? Comment être intéressants? Comment le faire entrer dans nos délires? Je ne crois pas qu'il faille éviter ces questions quand on est débutant: On continue d'apprendre pendant toute sa vie, quelque part, autant se poser les bonnes questions dés le début... Cela n’empêche pas de s'entrainer au SDC... Gilbus
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