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Gilbus

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Tout ce qui a été publié par Gilbus

  1. Hihihi: je n'ai d'avertion que pour les dérives, pas pour la technologie elle même... La preuve, on discute sur le net, et on y prend plaisir... Et j'ai passé toute ma vie active à faire en sorte que ces technologies soient abordables pour le grand public ( télématique, web, applis etc...) Le problème du virtuel, outre l'absence du public que j'indiquais dans le message d'avant, et sur lequel nous sommes d'accord, c'est aussi parfois une erreur sur le média pour certains tour, qui ne sont pas fait pour passer en vidéo sans modifications importantes... Pour le mélange des disciplines, je suis naturellement pour, par principe, mais il y a des métissages délicats : Marier magie et technologie m'à toujours semblé compliqué, car notre technologie actuelle est tellement "magique" qu'elle laisse bien peu de place au mystère... Le top me semble d'utiliser la technologie de façon cachée, pour ne pas induire d'explication trop facile au public, l'explication, même si elle est erronée, tuant tout mystère... Si on veut marier les deux de façon visible, cela demande énormément de travail... étant d'un naturel paresseux... Gilbus
  2. Je nuancerai le fait de ne pas mélanger tout: magie visuelles, mentalisme, magie générale etc. Ce sont des catégories artificielles liées au côté magicien. L'argumentaire du spectacle, lui, est ce qui se voit côté spectateur. C'est ce côté qui doit être le plus cohérent possible. Par exemple, dans mon spectacle de dimanche, j'avais de la magie contée, des tours de cartes, de la divination, de la lecture de pensées, des coïncidences impossibles, une démonstration avouée de manipulation, etc. J'ai tenté (et réussi je crois...), à tout faire rentrer dans mon thème de base, donné par le titre du spectacle: "Certitudes illusoires" Dans ce contexte, même un tour de cartes assez basic peut devenir un argument pour montrer que certaines certitudes sont effectivement illusoires, tout comme certaines illusions sont réelles... Ce que je voulais dire, c'est qu'il faut veiller à la cohérence non par ce que l'on fait, mais par ce que l'on semble faire... Mais la cohérence est très importante pour le spectateur, bien sûr Gilbus
  3. Il y a de très bonnes idées dans le reste du message, mais j'ai un doute pour la magie pour le net: On peut bien sûr faire de très belles choses, mais il y manque un élément essentiel à mon sens. Le spectateur. On ne joue pas sur le net pour un spectateur, mais pour une caméra. Oh, il y aura bien entendu des vrais gens à regarder au final, mais l'interprète, lui, est face à une caméra. On peut s'en servir, et il y a même des techniques spécifiques pour en tirer partie. Mais je trouve cela très limitatif, cette absence du public réel. Les misdirections seront réduites le plus souvent à leur aspect psychologique, laissant de côté le visuel, le contrôle du regard, la gestion des zooms d'attention, pour les remplacer éventuellement par des zooms caméra, mais c'est bien différent... Il n'y a pas d'interactivité, ou pire, une interactivité simulée... Il n'y a pas de retour instantané, pas d'occasion de rebondir dessus, pas d'échanges d'émotions, ou si peu... Dans certains cas, pour une interprétation très théâtralisée, c'est adapté (il me vient baltasse à l'esprit, qui est top même sur un écran!!!...), mais pour une magie plus standard, on perd vraiment beaucoup, voire trop, à ne le faire qu'en vidéo. Trouve un vrai public, fais du spectacle vivant, pas en conserve, et trouve le plaisir dans le contact avec les gens, pas avec des "likes" Gilbus
  4. Pourquoi faire écrire avant sur un papier: Si le papier est ensuite détruit: pour fixer ce qui est écris dans l'esprit du spectateur, la pensée est trop volatile tant qu'elle n'est pas exprimée. Si le papier est conservé : raison précédente plus le fait de pouvoir se reconcentrer dessus, plus l'argument qu'il ne peut plus changer d'avis... Raison pour lire dans l'esprit de quelqu'un : Ben, outre le fait que c'est fun, j'ai utilisé dimanche dernier dans un festival (j'étais le spectacle de clôture, la classe) l'argumentaire suivant: "On a foi dans nos propres capacités dans certains domaines... Par exemple, je suis sûr que beaucoup parmi vous pensent qu'ils savent garder un secret... C'est ce qu'on va voir..." C'est un argumentaire frisant le défi, mais ça collait bien a ce moment du spectacle... Mais on peut trouver plein d'autres raison pour lire des pensées... Le principal, c'est bien sûr d'en présenter au moins une... Gilbus
  5. A, désolé : quand j'ai cherché des tutos sur youtube, et que j'ai vu une liste qui sortais de mon écran (en magie, pas en fioritures ou puzzle, je sais encore faire la différence), je me suis dit qu'il y avait problème... J'imagine qu'il avait donc fait bien pire avant... Et que donc le principe du secret n'était toujours pas son truc... J'ai tord? Mais c'est vrai que l'événement (un débineur pro qui dit qu'il arrête...) est assez rare pour être remarqué. Dommage que ces gens ne réfléchissent pas AVANT. Gilbus
  6. Merci pour l'info... Hélas, il n'a toujours rien compris au secret... Pourquoi il arrête les tutos? Parce qu'il n'aime pas les confrontations... Un peu tard, après tout ce qu'il a dévoilé... Il doit en avoir marre de se prendre des roustes par les créateurs des tours qu'il explique... ou par des collègues qui les utilisent... La notion de secret, il s'en tape...toujours. Autrement dit, c'est un tartuffe. La preuve? A-t'il retiré les tutos qu'il avait fait avant de proclamer l'arrêt de ses tutos? Ben non... Place t'il le secret dans ses priorités ? Ben non, il continuera à faire des tutos sur "ses" trucs ( en espérant qu'il ne s'agisse pas d'une réinvention d'un ancien truc... Va savoir...) C'est ballot pour un "sage" comme Ramsay, de toujours passer son égo avant les bonnes intentions affichées... Franchement, je trouve cela pitoyable de mettre des années a changer son fusil d'épaule, mais ne pas effacer ce qu'il a fait durant tout ce temps. Cela ne me rend toujours pas le personnage admirable par son comportement. (Ben entendu, je ne parle pas de ses compétences, mais juste de son comportement...) Désolé pour les fans de Ramsay qui peuvent lire ça, mais bon, un petit coup de gueule de temps en temps... Gilbus
  7. Il me semble y avoir deux choses qui sont évoquées : Comme toujours, les mélanger n’apporte guère de réponse cohérente… On parle de notre « blue » à nous, celui du magicien. C’est un problème lié à toute activité, on se demande parfois, au bout d’un moment, si ça vaut le coup, de dépenser tant de temps, d’énergie, d’argent, là-dedans. Un petit spectacle réussi, et ça remotive… Et l’autre côté, c’est la façon dont est perçu la magie, qui semble tomber à plat, quand on dit qu’on en fait… Là, c’est uniquement un problème de présentation : On n’est plus dans l’introspection, on est dans la vente ! On ne doit pas parler de ce qui nous fait vibrer, mais de ce qui va faire vibrer le spectateur potentiel qui pose la question… Parfois, c’est la même chose, car la passion ardente est une belle chose à partager… Mais pas toujours. On peut mentir, on peut embellir, on peut appâter… Une célèbre conteuse (Gigi Bigot) ne se présente pas directement en tant que conteuse, mais comme « marchande d’étoiles » … Ça en jette, non? La poésie, le mystère, les chemins détournés, voilà qui peut intéresser les gens. Les gens aiment être intéressés. Une bonne méthode, pour intéresser les gens, ce n’est pas de parler de nous. C’est de parler d’eux. Cette règle de base de la vente, on peut la mettre en place aussi bien dans nos spectacles que dans une simple présentation… Si vous dite que vous être un chercheur de talents, et que d'ailleurs, celui qui pose la question semble avoir un talent... Ensuite, vous montrez que le spectateur va lui-même faire un miracle, mais quel talent ! En médiéval, je ne me présente jamais ni comme magicien (pas envie de finir sur un bûcher, moi....), ni même comme un bateleur... Je suis un amuseur qui leur apprend des jeux... (les jeux sont naturellement impossible, et le spectateur comprend assez vite à qui il a affaire....mais c'est trop tard, il est appâté...) Bref, il est rare que je me présente comme magicien… D'ailleurs, je ne suis pas vraiment magicien… Gilbus
  8. Merci pour ce retour « dans le contexte » Et pour cet éclairage sur la mentalité chinoise Mais a mon tour de n’être pas totalement d’accord : C’est très intéressant, mais est-ce que cela s’applique à la magie ? Mettons que pour qu’un temple puisse fonctionner correctement, il y faille un autel (c’est un exemple donné au pif pour la démonstration, pas une réalité historique ou culturelle…). Si on construit un temple neuf, très beau, mais sans ledit autel, on pourra apprécier le lieu pour sa beauté ou d’autres critères, mais on ne pourra pas le considérer comme un temple, car il y manque un élément essentiel. La magie suit le même principe, selon moi : Ce n’est pas une question de neuf ou de vieux, c’est une question de fonctionnement de base : Si on sait comment ça marche, ce n’est plus de la magie. Je ne dis pas (heureusement !) qu’il faut rester attaché aux anciennes tours par amour du vieux. Mais que si on donne le secret au public, on détruit la magie, que le tour soit neuf ou ancien : les deux se débinent tout aussi bien sur le net, et encore plus les productions récentes, par l’effet de mode qui y est lié… Sans le secret, il manque un élément essentiel en magie. A, les discussions sur le net, et leurs incompréhensions… Tu parles de protéger le créateur du secret, moi je parle du secret lui-même… Tu as en partie raison pour la protection de la propriété intellectuelle… Mais je ne parlais pas de ça. Je parlais du secret lui-même, c’est-à-dire non de qui l’invente ou le possède, mais de la diffusion de l’information, surtout dans le public. La propriété des œuvres de l’esprit est intéressante, au niveau commercial ou de la renommée, certes. Mais un secret en magie est avant tout ce qu’il faut cacher pour que la magie existe (je sais, je me paraphrase…) C’est en ce sens que publier un secret revient à détruire à terme ce secret, de nos jours, car un secret « connu » n’en est plus un… Tu as raison de dire que les livres sont moins lus qu’avant. Et cela suffirait à isoler le secret du monde, si le monde n’était pas en constante mouvance : Considérant la multiplicité des magiciens, dont certains lisent des livres (qui sinon ne seraient pas publiés, faute de lecteurs…), puis considérant qu’une partie d’entre eux va aimablement expliquer le secret du livre à d’autres magiciens, moins courageux et moins regardant sur la notion de secret, on a une certitude proche de 100% pour que tout ce qui est publié finisse un jour dans un tuto YouTube. Même les techniques casse-doigts, qui seront débinées sans être bien présentées, le débineur ne les maîtrisant pas, mais cela ne l’empêchera pas de montrer comment ça marche : pas besoin de talent, pour ça… La publication dans les livres ne protège pas, c’est simplement un processus de débinage plus lent que la publication directement sur le net… Ce n’est donc pas de la valeur « juridique » du secret qu’il est question, mais de sa valeur fondamental, secrète, qui permet à la magie d’exister. Quand a la propriété intellectuelle en magie, cela me laisse rêveur. A part disposer d’une armée d’avocats (Copperfield est un des rares exemples…), la revendication de cette fameuse propriété dans un procès est problématique. Ce qui est protégeable efficacement est la partie visible, là, les texte sont à peut près clairs : les textes, chorégraphies, décors, musiques et autres mises en scène sont protégeables. Le secret, c’est-à-dire la méthode non visible pour parvenir à créer l’illusion, n’est pas un élément cité dans ces textes. Je sais que certains ici ont démontré qu’on pouvait protéger un secret, car on peut l’assimiler à une production de l’esprit, mais hélas, j’attend toujours la référence à un procès qui donnerai corps à cette vision… Le secret s’apparente plus à une méthode industrielle, et peut donc faire l’objet d’un brevet. Ce qui revient à briser le secret lui-même, puisque les brevets sont consultables… Ce n’est donc pas vraiment une méthode appropriée si on veut que le secret reste inconnu : paradoxale, non, que la préservation commerciale du secret revienne à le détruire ? Ben c’est exactement ce qui arrive dès qu’on le publie. Par contre, je suis bien d’accord qu’un numéro, un spectacle, une présentation seront protégées en tant que production de l’esprit, mais pas besoin d'une publication de la méthode sur un média : Une simple captation durant un spectacle, sans explication de la méthode, garantira l’antériorité de ce qui est facilement protégeable, si on tient vraiment à s’en prévaloir… Mais à part pour flatter son égo, je ne vois pas trop ce que cela donnera : La plupart du temps, on ne passera pas au tribunal, surtout si on est amateur, pour défendre les droits d’une chose qui rapportera moins que les frais de justice. Au pire, on pourra faire honte au plagieur, sur les réseaux sociaux, mais ça en restera là. Et de toute façon, on parle ici de plagiat, et non de débinage, ce qui n’a pas grand-chose à voir dans l’esprit… Le plagieur peut être tout aussi attaché au secret que l’auteur, alors que le débineur, non. Tu es tenté de publier, et je te comprends bien. Moi-même, l’âge venant, je fais de la formation à mon petit niveau, pour quelques bricoles que je sais faire. Et c’est parfaitement naturel : il faut de la formation, pour que les nouveaux n’aient pas tout à réinventer à chaque génération. Mais il faut se rendre à l’évidence, tout ce qu’on lâche dans la nature finira en tuto, un jour ou l’autre. On peut juste maîtriser la vitesse de propagation en partant d’une divulgation à un niveau confidentiel, mais je ne me fais plus d’illusion, les débineurs ont d’ores et déjà gagnés. A voire si le gouvernement chinois, qui a de bonnes compétences en censure, fera mieux que nous… Ça serait une des rares applications positives de cette censure, à mon sens… Gilbus
  9. Cette expérience est intéressante à plus d’un titre Déjà, elle est plausible psychologiquement : Quand on fait deviner un symbole zener à un sujet, l’enjeu n’est pas manifeste POUR LE SUJET. Intéresser le jeu, avec une motivation d’ordre sexuelle, me semble tout à fait plausible pour obtenir une amélioration des résultats, s’il doit y en avoir une. Donc, l’expérience semble justifiée, et justifie en elle-même un écart de résultats par rapport à d’autres expériences moins incitatives, s'il doit y avoir un écart. C’est le premier point positif : on essaye de faire une expérience (para)psychologique en se servant d’un moteur psychologique, cela me semble une très bonne idée. Ensuite, le protocole, de l’avis de ceux qui savent, parait correcte. Et la méthode d’exploitation des résultats, toujours d’après ceux qui savent, semble correcte aussi. Et la, c’est le second point d’intérêt : Enfin une expérimentation répondant à des critères scientifiques classiques et modernes. Et on a donc effectivement une conclusion qui dérange les rationalistes. Et c’est bien sûr le point le plus délectable : Les scientifiques ne vont pas remettre en cause leur vision du monde, mais chercher le biais qui a faussé l’expérience. N’en trouvant pas, ils vont simplement remettre en cause le protocole standard scientifique, voir les procédures mathématiques employées, qui sont elles aussi validées dans d’autres domaine. C’est tout à fait remarquable que si une expérience ne dérange que modérément, on accepte sans broncher son protocole, et on admire son initiateur, pour avoir élargis le domaine du savoir, alors que si cela remet en question un avis intime sur le monde, on cherche à tout prix l’erreur, de peur d'avoir à remettre en cause ses idées personnelles. Quitte à remettre en cause toute la méthodologie scientifique en cours. Enfin, pour cette expérience donnée. Je suis certain que cela n’entrainera pas de remise en cause de cette même méthodologie pour des expériences moins polémiques. On a donc deux poids, deux mesures : Ce qui est une attitude bien peu scientifique. Il est bien dommage que tous les Randy et autres assemblées zététiciennes ne pratiquent plus la mise à prix (je crois que c’était en million de dollars ?) pour la découverte de processus paranormaux qu’ils ne pourraient pas démonter… Gilbus
  10. Je suis allé plusieurs fois au flip, mais pas cette année, désolé... Je m'étais même amusé à poser ma table de closeup dans la rue (après accord de l'organisation) pour faire un peu de magie sous forme de jeux... Et pour répondre à la question, il me semble qu'il y a du wargame, il y a de tout... Perso, j'y allais surtout pour les jeux de rôles... Gilbus
  11. Une solution consiste à ne pas publier sur internet. Ni tours (qui seront gentiment expliqués dans les commentaires par vos fans...), ni bien sûr explications... Faire de la magie pour des vrais gens, en spectacle vivant. Et donner les infos au compte goutte à nos amis magiciens, dans des modes relativement sécurisés... Pour le débinage en général, il y a longtemps que j'ai baissé les bras... (voir les multiples discussions sur le débinage et sa limitation...) Gilbus
  12. Ce n’est qu’un avis personnel, mais je n’ai jamais été épaté par l’aspect « magique » des boulettes. Il y a certes un aspect divertissement, un aspect réflexion sur la façon dont on se crée nos propres convictions, et un aspect gestion du spectateur et talent de l’interprète. Mais ce n’est pas de la magie, du moins pas pour le public de la salle. La magie implique pour moi un minimum de mystère. Là, il n’y a de mystère que pour le volontaire… Je ne dis pas que ce n’est pas intéressant : Je pratique très régulièrement le « tour » de la main qui se retourne, que j’ai dut décrire dans la chambre des secrets, je crois, et qui repose un peu sur la même structure : A la fin, les spectateurs voient qu’ils ont été manipulés, et comment. Mais au moins, il y a un instant magique, très court, quand ils s’aperçoivent que leur main s’est effectivement retournée. Dans les boulettes, il n’y a même pas ça. Pour ce qui est des chinois… La stupidité, ou l’hypocrisie, c’est selon, de ceux disant que révéler les secrets fait avancer la magie, est un bel exemple de réflexion à l’envers, qui va retourner dans tous les sens la réalité, jusqu’à trouver un point de vue qui arrange le débineur. Si cette affirmation pouvait à la rigueur être applicable dans certains cas très particuliers des temps anciens (je pense aux rivalités entre magiciens du 19ième et début 20ième, qui cassaient le numéro de l’autre pour mieux vendre le leur, l’autre revenant ensuite avec les mêmes tours, mais d’autres méthodes, pour démontrer que son détracteur avait mentit… etc.) Mais ce n’est assurément plus d’actualité aujourd’hui : Internet a tout changé. On met quelques secondes à publier au monde entier une explication. L’explication reste ensuite ad vitam aeternam sur la toile, disponible en permanence et à priori à jamais. Internet ne donne pas le droit à l’oubli, et le rythme du débinage est bien trop rapide pour que la magie « progresse » au même niveau. Et quand bien même ! Faire table rase du passé est stupide. Nous avons la chance d’avoir un énorme patrimoine : faut-il le détruire systématiquement, sous prétexte de faire place à des choses qui seront, peut-être et hypothétiquement, du même niveau ? Prenons un exemple dans un autre domaine : Franchement, les châteaux forts sont dépassés. Ils occupent de la place au sol, souvent dans des zones urbaines qui ont besoin du moindre mètre carré. Détruisons donc tous les monuments qui ont plus de 50 ans, châteaux et églises comprises : ils pourront enfin faire de la place à des construction modernes, qui feront enfin avancer l’architecture… On voit que c’est stupide. Pourquoi en magie, alors qu’il y a des monuments magiques qui tiennent debout depuis des centaines d’années et font la joie du public, devrait-on les abattre pour de nouveaux trucs ? Les tours anciens ont fait leurs preuves. Ils ont survécu jusqu’à nous… Qu’en sera-t-il des tours nouveaux, qui bien souvent ne sortent pas des placards des magiciens, passé un premier engouement ? On peut toujours remettre au gout du jour un tour ancien, et l’adapter aux rythmes et aux modes de notre époque. Mais un tour nouveau, qui nous dit qu’il tiendra la route ? Son seul but sera-t-il d'être débiné à son tour, pour faire de la place à un "encore plus nouveau"? Autre aspect : Vous pensez vraiment que les créatifs sont motivés par le débinage ? Billevesées : un créatif crée, de tout façon. Ce n’est pas une question de paresse ou de motivation, mais de nature : Quand on a 10 idées à la minute, comme j’en connais, ben on crée. Au contraire, le fait de voir systématiquement les créations se faire débinées à peine sorties, cela n’incite pas à créer plus de trucs qui seront débinés tout aussi vite : Cela incitera plutôt à garder pour soi et ses copains de confiance ses propres créations, ce qui est la meilleure façon de protéger son travail. Je fais une petit digression, tant qu’on y est : Certain ont dit que la meilleure façon de protéger un secret en magie, c’est de le publier. J’imagine qu’au départ, c’était un trait d’humour, pour parler de tous ces livres qui sont publiés et jamais lus… Mais prendre ce trait d’esprit aux premiers degrés est un peu dommage : Tout secret publié est accessible. Pire tout secret publié sur internet en libre accès est accessible par les moteurs de recherche, qui on le sait sont de plus en plus performants et exhaustifs. Une recherche titanesque demandant des voyages coûteux et des mois passés dans des bibliothèques poussiéreuses, il y a 60 ans, cela se traduit de nos jours par quelques clics, à la portée de n’importe qui, et un résultat instantané. C’est le progrès, mais actuellement, publier un secret n’est PAS une façon de le protéger… Donc, je souhaite la bienvenue aux chinois dans le grand débat sur le débinage. Peut être qu’ils arriveront mieux que nous à protéger leurs secrets. J’en doute, mais j’aimerai bien être surpris… Gilbus
  13. Certes, ce n'est pas chers, mais la farine a selon moi un soucis: Elle est pas mal bio-dégradable, dés qu'il y a un peu d'humidité. Et comme elle capte très bien l'humidité, justement... On peut donc avoir des moisissures qui apparaissent, ce qui ruine les cartes, ou en tout cas ne les arrange pas, et force à les nettoyer par d'autres moyens ensuite. le stéarate de zinc est nettement moins sujet aux moisissures, bien qu'il ne les empêche pas si les cartes sont humides par ailleurs... Gilbus
  14. Cela ressemble étrangement à l'introduction de 'fantastique', non? Gilbus
  15. Encore une bonne question à se poser : C’est quoi, « faire magicien » ? Et pourquoi vouloir « faire magicien » ? Moi, ça fait longtemps que je joue carte sur table : « Je ne suis pas vraiment magicien… » A trop vouloir se couler dans l’archétype du magicien, auras-tu encore de la place pour être toi-même ? On peut être plein de chose différentes d’un « magicien », et faire de la magie quand même… Gilbus
  16. Ben oui, être naturel, c’est dur Quelques petits trucs qui peuvent aider : Le ton : Imagine que tu parles dans un autre contexte : tu es en train de parler du temps à ton boulanger en achetant une baguette… c’est une de tes voix naturelles les moins crispées, sauf si tu as des rapports conflictuels avec ton boulanger. Les mots : Les mots qu’on utilisent dans le langage courant dépendent bien sur de la personne. Mais souvent, on a du mal à placer des mots longs, peu utilisés dans le contexte ou on se trouve. On préférera des synonymes plus courants, ou moins « savant ». Ce n’est pas que le discours doive sembler pauvre, mais il gagne à sembler « familier ». Les temps : Eviter les temps de conjugaison genre imparfait du subjonctif, tout simplement car c’est un temps qui n’est presque plus utilisé à l’oral de nos jours. Mais il y a un temps que j’exècre et que les interprète de spectacle vivant s’obstine régulièrement à placer : le passé simple. Quand, dans la vie de tous les jours, parle-t-on au passé simple ? excessivement rarement, pour 99% d’entre nous (je connais quelques personnes s’exprimant naturellement au passé simple, mais elles font figure d’exception…) Et pourtant, dés qu’un conte doit être dit, une histoire racontée, crac, le passé simple rapplique… La faute vient du livre : le passé simple, s’il a pratiquement disparu à l’oral, a tout à fait sa place à l’écris. Et on tombe dans un travers courant de ceux qui travaille leur texte à l’écris : on parle comme un livre. Cela ne sonne donc pas naturel. Travaillez votre texte à l’oral, en partant d’une trame, et vous aurez une petite chance d’éviter ce travers. Les formes familières : Perso, dans ma façon de m’exprimer, je pratique abondement les contractions genre : « j’vais vous dire », j’me doute bien que… » ou « je m’doute bien que » etc. Je les utilise aussi en spectacle : articuler chaque syllabe de chaque mot donne une diction parfaite, et du coup artificielle : moi, je ne suis pas parfait… Etc. Attention, je parle bien sûr de ceux qui veulent parler de façon naturelle, ou du moins donner l’impression que le texte n’est pas travaillé (il doit l’être), et se rapproche d’une conversation entre amis. Ceux qui veulent prendre un personnage qui les différencie clairement du public doivent travailler autre chose. Car c’est bien de cela qu’il est question : Une façon de s’exprimer détendue et familière peut, dans la grande majorité des cas, diminuer la barrière entre l’interprète et le public. On ne se place pas à part, ni au-dessus, on n’est pas « celui qui sait », on est juste la pour tailler une bavette avec les gens en leur montrant des trucs rigolos… On pourrait penser que cette façon très « ordinaire » de communiquer va rendre difficile l’installation du mystère. Pas vraiment : Ceux qui veulent installer le mystère par des effets de voix se plantent souvent s'il n'ont pas de talent d'acteur poussé : ça fait artificiel, surjoué, on a l’impression que l’interprète veux nous « forcer » à croire à son mystère… Or en magie, c’est le spectateur qui doit se convaincre lui-même, si on le force, il se braque. C’est donc très dur (pour moi en tout cas) de créer directement du mystère de cette façon. A l’inverse, si on démarre comme quelqu’un d’ordinaire, on va créer un lien plus facilement avec le public. Ensuite, quand les choses impossibles vont arriver, on aura un glissement du réel (là d'ou on est parti) vers le fantastique (là ou on veut arriver…) Ce glissement est intéressant : on ne braque pas les gens au début, pour qu’ils ne soient pas dans la confrontation ou le pari, puis on les laisse eux même se prendre au jeu de l’illusion, et c’est cela qui va introduire la magie au cœur de la réalité. Ensuite, nous sommes en spectacle : donc si je commence familièrement et « naturellement », mon personnage va « jouer » des choses : ton, mimiques, geste théâtral… Mais c’est quelque chose qui sera visiblement « joué » : Le public a donc une vision du gars normal, qui se met à jouer et faire des effets théâtraux. Et les effets sont drôles, du coup, puisque on a vu le gars au naturel avant… En fait, mon personnage n’a rien de bien extraordinaire, c’est un type assez simple… (j’ai longuement travaillé cette simplicité…) et paradoxalement, le contraste avec l’effet magique, quand il arrive, renforce l’émotion magique. Ben oui, je n’ai pas un personnage de super héros… Les gens veulent-ils des super héros dans le spectacle vivant ? Je n’en suis pas sûr : s’ils en veulent, ils vont au cinéma. Ils aiment rencontrer l’artiste, voir ce qu’il est en vrai, et ce contact « égalitaire » les valorise… Et si ce type ordinaire fait des miracles, les miracles peuvent venir dans la vraie vie, hein ? Mais il y a bien d’autres façon de faire de la magie, le principal, c’est de trouver la sienne. Gilbus
  17. Et voilà, le stage est terminé, depuis quelques jours. Il faisait très chaud, à Toulouse, mais l’ambiance auprès des stagiaires était encore plus chaleureuse : Une belle équipe qui a su me supporter, alors que je les forçais à travailler dur sur mes bricolages improbables… Je veux donc remercier ici le TMC, Camalot qui m’a si bien accueilli, et les autres stagiaires qui ont su se monter à la fois si attentifs et si décontractés : La bonne humeur fait tout De mon côté, j’ai réussi à faire quasiment tout ce que j’avais prévu de faire, j’en était le premier surpris. Merci à tous ! Gilbus
  18. Pour rebondir sur ce que dit Darlone, un petit extrait du DEUDLMDG: Mais pour répondre précisément sur la voix… Effectivement, la voix s’altère dés qu’on est en public, personnage ou pas. Mais en fait, tu poses une excellente question… Que faire quand on doit parler en public. La réponse est délicate. Spontanément, je répondrais comme beaucoup : on devrait essayer de garder sa voix naturelle… C’est le plus facile moyen de ne pas en faire trop, et de ne pas prendre un air grandiloquent… Sauf que… Nous sommes en spectacle. Les exemples que tu cites, de personnes prenant un ton spécial en prestation, sont des choix personnels. Des choix artistiques, et je ne remets jamais en cause le choix d’un autre dans ce domaine. Cela dépend trop de la personne, de son intention à ce moment, de ses essais avec d’autres façon de faire, du contexte où se déroule la prestation… Bref, il est difficile de critiquer un choix de ce genre, en négatif ou positif. On peut par contre constater si le résultat nous plait ou pas à nous… Le parler naturel, la solution ? Parfois oui, parfois non. En chanson, on a le chanteur d’opéra, qui s’exprime de façon totalement « antinaturelle », au point d’être souvent incompréhensible. Et on a Boby Lapointe, qui chante dans un tout autre registre. Les deux chantent, qui peut dire si leurs choix sont meilleurs, l’un ou l’autre ? les contextes sont tellement différents. En spectacle, il y a tellement de façon d’être bons, et milles fois plus de façon d’être mauvais… Mais si on veut essayer de trouver des règles : En plus de l’unité, de la cohérence et de la lisibilité, cité plus haut, il y a la crédibilité et la sincérité : il faut être « vrai » Ce qui fait que tout le monde ne peut pas tout faire : Si un gars de 16 ans essaye de prendre un personnage de joueur de casino, ça ne marchera pas. Pas crédible, sauf à passer en mode « acteur », et donc sortir du monde réel. Mais pire : le contexte va tout chambouler : Si tu fais des tours à des potes qui te connaissent, tu ne peux prendre un ton grandiloquent, mettre de l’emphase sur ton texte, sans être dans la dérision, voire le burlesque. La voix naturelle, avec quelques intonations légèrement renforcées, montrera qu’on n’est pas en train de faire le guignol. Avec un autre contexte, des inconnus rencontrés dans une situation hors spectacle, tu peux mettre plus facilement une ambiance mystérieuse, en restant dans les limites de ce qui est crédible pour ton physique et ta personnalité. Comme ils ne connaissent pas notre voix naturelle, on a beaucoup plus de marge dans la modification de la voix naturelle. Mais quel que soit la voix, elle doit être « naturelle » pour ceux qui écoutent. Dans un cadre de spectacle, c’est encore différent : le public acceptera que l’on fasse l’intéressant, tant qu’on le sera, intéressant… on a donc plus de choix : voix naturelle, voix déclamante, voix hystérique…ce qu’on veut : c’est la voix du personnage, de la situation, et il faut assumer le personnage et la situation. Il n’y a pas de solution universelle, en tout cas, je n’en connais pas. Mais il y a des choses qui sont plus faciles que d’autres à faire : OUI, la voix naturelle, c’est le plus facile à faire. A condition de bien la travailler… oui, même le naturel se travaille Et une voix déclamante, c’est ce qu’il y a de plus facile à MAL faire… On surjoue, on fait dans la grandiloquence, on n’est pas crédible… Dans les ateliers que j’anime, on a souvent le cas de personnes changeant leur voix systématiquement, et inconsciemment, dés qu’il faut parler en public. Le problème est alors le « inconsciemment » : On n’est plus dans le choix artistique, on est dans la soumission à un réflexe, et c’est ce qu’il y a de moins artistique. Ou si ce n’est un réflexe, c’est une copie (consciente ou pas) d’un style : « il faut parler comme ça, en public ». Tiens, je connais une fille qui, dés qu’elle parlais sur une scène, le faisait de façon chantante : comme si elle vocalisait tous les mots. De façon totalement inconsciente. On lui a fait la remarque, on l’a fait s’écouter. Elle à maintenant réduit sa façon chantante, volontairement, après bien des exercices et du travail : Les choses que l’on fait sans y penser sont souvent les plus difficiles à corriger. Elle peut toujours utiliser sa voix chantante, mais maintenant, c’est volontairement, pas en permanence. Quand ce n’est pas un choix libre (l’artiste est libre !), la première chose est de faire prendre conscience à la personne de ce qu’elle fait. Ensuite, faire réfléchir sur le « pourquoi » elle fait ça… Ensuite, la personne peut faire un choix en connaissance de cause : c’est son choix. Et si la voix est surjouée, il faut lui montrer comment en faire un peu moins, mais bon, chacun est libre… C’est pour cela que ta question est excellente : La réponse n’est pas simple. Gilbus
  19. Et justement, au niveau du mélange réel qui déjoue la triche, l’alternance "américain/français/américain" va casser certains défauts qu'on n'aurait avec un seul mélange. Les mélanges français et hindou, comme tu l'a très bien expliqué dans ta vidéo, peuvent laisser des blocs non mélangés, si on ne le fait qu'une fois ou deux. Le mélange américain, sur table ou en main, a d'autres faiblesses que les magiciens (et les tricheurs...) ne se privent pas d'exploiter. Faire un "mélange" de mélange permet d'augmenter le chaos. Cela n’empêchera pas les bons tricheurs de tricher, mais cela affaiblira peut être certain défaut d'un mélange unique. Ceci dit, c'est un peu vain de parler de ça, puisque si on parle de triche réelle dans des jeux d'argents, on sera quasiment obligé d'utiliser la méthode en cours dans l'endroit ou on joue, sous peine de paraître suspect... Gilbus
  20. La meilleure méthode n'est elle pas d'en utiliser plusieurs ? Un mélange américain, puis un français (ou un indou ça revient au même...), puis à nouveau un américain. Outre la réalité du mélange, le cumul peut donner au spectateur la conviction que le mélange est infalsifiable, si on le fait tout en parlant et sans regarder les cartes aux moments des mélanges. C'est en tout cas un retour qu'on m'a fait à nouveau hier en atelier (les retours en atelier sont honnêtes dans ce cas précis) quand j'ai présenté une petite histoire magique ( "don de dieu, don du diable", je ne l'ai pas encore montrée a des magiciens, juste a du public, les stagiaires du WE prochain a Toulouse seront les premiers...). Gilbus
  21. Petite rectification sur ce qui était annoncé: Dans la partie multieffet, il y aura bien 2 jeux de fournis, mais avec de quoi faire toutes les combinaisons de multieffet imaginables : Nous en travaillerons trois, d'autres sont possibles, bien sûr.... Ben voilà, plus que quelques jours avant le stage, qui à lieu le WE prochain à Toulouse. Et je suis presque prêt (je suis toujours sur la rédaction de certaines doc, dur dur d'être bavard...) S'il y en a d'intéressés, même en dernière minute, il reste des places (on est assez nombreux pour que le stage tourne bien, mais si ça vous tente, contactez Camalot...) Je ne sais pas si je referais cette formule ensuite (sauf pour la cession semi-privée à Angers à la rentrée pour une douzaine de personnes, qui est déjà quasi-complète aussi), car: -Cela demande quand même pas mal de boulot en préparation... -Je ne suis pas dans une démarche active de recherche de tournées, contrairement à des conférenciers qui ont pour vocation d'en vivre. J'attend qu'on m'en demande... -C'est bien aussi quand on a des choses qui restent dans de petits groupes... Donc n'hésitez pas à sauter sur l'occasion Gilbus
  22. Et Otto alors ???? Gilbus
  23. Nous sommes d'accord sur ce point, mais ce que je soulignaient, c'est qu'on ne peut donc faire de classement temporel sur ce point. Par contre, on voit des variations de style dans le temps: le rythme s'accélère depuis environ 100 ans, la magie devient moins parlée, le style du discours lui même change... Gilbus
  24. Pas vraiment d'accord: il y a eut de tous temps une magie de divertissement, et en parallèle des escrocs se servant d'astuces pour simuler des pouvoirs... Cherche les Doc sur les bateleurs du moyen âge, sur les magiciens de salon ou de scène de la Renaissance etc. Les populations très croyantes de ces époques n'auraient pas acceptées de servir de publique à ces artistes s'il avait été question "pour de vrai" de pouvoir sataniques ... Gilbus
  25. Le plus drôle étant qu'il dit s'être fait bannir car on l'a surpris en train de tricher... Pas mal, comme référence, pour quelqu'un qui veux transmettre son savoir ensuite : "Faites vous bannir comme moi (en une leçon…)" Gilbus
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