Cette "réalité ultime" que tu viens de qualifier de "réalité ultime impersonnelle" ne me surprends pas, elle est assez synonyme de l'idée que l'on peut se faire de Dieu au sens de la Nature, le Tout, le Cosmos... J'ai juste tendance à penser qu'une réalité "ultime" ne puisse être réductible, par les mots ou par la pensée. Comment nommer ce qui est innommable sans ne faire que l'approximer ?
Je partage ton amusement (si tu me pardonnes ce substantif que tu jugeras peut-être inaproprié) relatif au "dialogue ultra commun et ultra banal" faisant dire à un individu qui ne croit pas en Dieu : je crois qu'il doit y avoir "quelque chose". ce quelque chose est notre quête à tous non ? Quête de sens, quête des origines, quête de l'objectif (Qui sommes nous ? D'où venons-nous ? Où allons nous ?).
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Pour ce qui concerne Pierre Teilhard de Chardin auquel tu te réfères ci-dessus, j'avais en 2012 (décidément) relevé ceci dans l'un de ses ouvrages, avec une conclusion toute personnelle :
Donc oui, je pense comme toi qu'un athée se refuse essentiellement à certaines représentations de Dieu (des représentations qui ne conviennent d'ailleurs pas plus à Shiva qu'à Kristo ou moi-même ) et qu'un athée peut avoir certaines dispositions « spirituelles » (oups, on vient de perdre Kristo ). J'appelle spiritualité ce sentiment intérieur face aux mystères du Monde, cette interrogation profonde sur la nature ultime des phénomènes .