Faut surtout avoir la tchatche.
Je prends l'exemple de Wish You Were Here de Peter Turner.
Le but est de demander au spectateur de penser à un paysage, puis, en lisant dans ses pensées, de le révéler morceaux par morceaux.
Ça ne marche pas à tous les coups. On va dire que ça marche plus souvent que ça ne marche pas. Mais ce qui est le plus intéressant c'est quand ça ne marche pas. Car là, il faut broder. Chercher des "hits". Tourner des erreurs en réussites. Laisser le spectateur parler et retenir ce qu'il a pensé voir ressenti pendant l'effet.
Autant de choses qu'il faut retenir dans un coin de sa tête pour la prochaine performance. Quels sont les paysages qui reviennent souvent lorsque ça rate? Quel style? Quel temps fait-il la plupart du temps? Quel question ambiguë poser pour toujours avoir un hit?
Bien sur les premières performances donnent des hors sujets complets, et même encore maintenant, je place la routine de façon à ce qu'elle ai le droit à l'erreur.
Et si je me trompe, j'utilise une astuce que j'ai vu chez Mark Eldson, je persiste.
Il le fait lorsqu'il devine une carte par exemple:
"Ta carte est rouge?"
"Non"
"C'est étonnant, je sens rouge"
Et en fin de routine, après d'autres effets réussis il revient dessus encore, étonné, comme s'il avait affaire à un cas particulier, quelqu'un de spécial:
"C'est bizarre cette histoire de couleur."
Je vais même plus loin en réessayant, genre: "pense à la couleur noire", silence... "c'est marrant je sens rouge".
C'est une erreur, mais ça implique pour le spectateur qu'il y a bien une méthode pour lire dans les pensée, et que pour une raison inconnue, dans ce cas précis, ça ne marche pas.
Il vaut mieux, ensuite, dire quelque chose de valorisant pour le spectateur, pour qu'il se sente spécial au lieu de "défectueux".
Après on peut encore jouer avec ça, et même pondre un effet là dessus. Faire un effet (infaillible cette fois) impliquant une lecture de pensée, et faire la traduction à haute voix.
"Donc là, je sens un environnement chaud, c'est que tu dois penser à un paysage froid."
etc...
Ça transforme le premier échec en preuve que la procédure est réelle, voir même en test.
Bref, c'est une façon de travailler l'effet sans peur, et d'apprendre à jouer avec ses spectateurs. Et surtout de ne plus avoir peur de montrer du doute, ou de l'embarras, mais au contraire, d'utiliser aussi ses émotions pour enrichir le personnage et la performance.