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Patrick FROMENT

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Tout ce qui a été publié par Patrick FROMENT

  1. Oui j'ai longtemps utilisé le Camoin-Jodorowsky aussi. Je ne sais pas si tu as vu le Rider-Marseille Tarot Deck qui vient de sortir chez Artisan Tarot. Il a une sacrée gueule je trouve (un tarot de Marseille avec les standards du Rider-Waite, le rêve !). Un rêve encore plus grand serait qu'il soit traduit en français, marqué et livré avec quelques cartes gaffées.... Dans 10 ans peut-être !
  2. Oui je comprends, ça m'a fait un peu hésiter aussi. Après tout dépend aussi de ta présentation... Pour la petite histoire le Jean Noblet est très peu édité en France, une vraie rareté ! J'avais acquis, il y a une vingtaine d'années, un Jean Noblet restauré et édité par Jean claude Flornoy (un jeu de Tarot normal du coup). Il semble que ce soit épuisé depuis longtemps et que ce Monsieur soit hélas décédé. Tu pourrais être un puriste du Tarot qui recherche un tarot le plus ancien possible et qu'on ne trouve qu'en version restaurée en langue anglaise (mais bon, encore une fois, tout dépend de ta présentation). Sinon, il y a aussi l'ami Pablo Amira qui fait des tarots marqués et certains sont en français il me semble. Il y a une version tarot de Marseille et une version tarot d'Oswald Wirth de mémoire... ainsi que le Rider Waite en version "full 78 arcanes majeures et mineures" (mais c'est en anglais ). C'est fabriqué au Chili avec un marquage ingénieux et direct également (par contre on retombe sur des formats traditionnels de tarot, pas de la carte, format bridge). Je ne sais pas trop quelle est la qualité des cartes en revanche.
  3. Il a un très beau chat Gérald Bronner ! (il apparait sur ses genoux à partir de la 54e minute)
  4. Merci @Christian DELAMORINIERE Tu m'as fait ma matinée ! Il est quand même excellent ce GPT4 ! (même si, comme l'explique Raphaël Enthoven dans son dernier livre, il ne sera jamais philosophe )
  5. Je vois que Gérard Miller est l’auteur d’un ouvrage paru en 2002 sous le titre Hypnose mode d’emploi. Je n’ai pas lu l’ouvrage en question mais je vois que l’auteur y pose la question suivante : Comment s'explique la résistance dont se montre capable la conscience morale de l'hypnotisé, alors même que celui-ci semble faire preuve d'une absolue malléabilité suggestive ? Pouvons nous considérer que cette question implique une position étatiste de la part de l’auteur ou bien restons dans le cadre de la définition de Kihlstrom, l’hypnose comme interaction sociale ? Si quelqu’un de suffisamment averti passant par ici pourrait m’éclairer, ce serait bien…
  6. Au cours des 12 dernières années, il m’est arrivé de dire que ce fil et celui sur "l’existence de la réalité" traitent, en fait, du même sujet depuis deux angles différents. Le livre de John L. Schellenberg semble venir conforter mon point de vue. Il explique, en effet, que le théisme est un ultimisme dans lequel la nature ultime de la réalité prend la forme d’un Dieu personnel. Puis l’auteur réfute cette conception avec notamment l’argument de la dissimulation comme nous l’avons vu. Extrait : « Lorsque nous concluons, grâce a l'argument de la dissimulation, que le Dieu traditionnel du théisme n'existe pas, nous ne devons céder ni à la complaisance, ni au désespoir. Après avoir admis qu'un tel, Dieu n'existait pas, la prochaine étape à la fois la plus prometteuse, et la plus stimulante intellectuellement, n'est pas le naturalisme métaphysique. (…) La dissimulation du Dieu traditionnel n'aura eu pour effet que de permettre au vrai Dieu - la réalité ultime, telle qu'elle est vraiment - de se révéler plus clairement à nos yeux. » - John L. Schellenberg - Un nouveau défi pour la croyance en dieu, l’argument de la dissimulation J’avoue que la pensée de ce Mr Schellenberg (ancien pasteur de son état, par ailleurs) me plait bien. Ceux qui me connaissent un peu savent que j’affectionne les positions "ni ni" et sa position ni théisme ni naturalisme est intéressante… Il y a vraiment, définitivement, plusieurs manières d’être athée. Reste à savoir si cette idée de "réalité ultime" a un sens. Ça ce serait plutôt à débattre dans l’autre fil. Je constate qu’après 12 ans de discussions, cette notion a été peu critiquée même si certains, à certains moments, ont semblé mettre en doute qu’il puisse y avoir une réalité ultime. Je me perçois plutôt comme "ultimiste", chacun l’aura compris (mon ultimisme est cependant tempéré par un fort relativisme !)… Je me pose même la question : Peut-on être autre chose que ultimiste qu’on soit théiste, déiste, athée, matérialiste, physicaliste voire même nihiliste ? (un nihiliste est, finalement, une personne qui pense que la nature ultime des choses est le néant). Peut-on être autre chose qu'ultimiste quand on pense que la Bible est la parole de Dieu ou bien quand on considère la science comme étant au sommet de tous les savoirs ? Des puta*ns de questions !
  7. Il n’est pas évident de trouver un jeu de tarot marqué. L’offre est plutôt rare. Ce qui existait sur le marché jusqu’à présent (Carnie Tarot, Tarot de Christian Chelman, Tarot de Marseille de Marchand de Trucs…) est épuisé et, par ailleurs, je trouve les marquages peu lisibles (mais tout est affaire de goût personnel). Je crois que, cette fois-ci, j’ai trouvé la perle rare : La firme américaine Artisan Tarot vient de sortir il y a quelques mois : The Jean Noblet Marked Deck. Il s’agit d’un jeu de Tarot de Marseille, 22 arcanes majeurs, au format bridge, un tout petit peu plus petit qu’une carte bicycle format poker donc. Le Jean Noblet est un des plus anciens jeux de tarot connus (produit en 1650). Dans cette version Artisan tarot propose une très belle restauration moderne préservant, néanmoins, le côté dessin naïf délicieusement attachant de ce tarot. Pour le marquage, cela me fait penser aux fameuses cartes DMC de Phil Smith même si le graphisme est très différent. Le marquage est donc direct, on lit directement le numéro de l’arcane (il vous faudra simplement connaitre la correspondance avec le nom de l’arcane mais c’est déjà le cas de tout mentaliste qui utilise sérieusement le tarot dans ses prestations). Comme je l’ai indiqué, il s’agit d’un format bridge (donc petit format - on aime ou on n’aime pas - personnellement j’aime bien). Les cartes sont de très bonne qualité, très agréables à manier et elles glissent très bien. En plus des 22 arcanes majeurs, vous recevez 6 cartes gaffées bien utiles. Seul hic pour nous français : Le nom des arcanes a été traduit en anglais (alors qu’il s’agit, à l’origine, d’un tarot français) mais en pratique, pour mon utilisation, c’est assez peu gênant. Le prix de 25 dollars est très attractif. Comme ça vient de Denver aux US comptez bien deux tiers du prix en plus pour les frais de port et les frais de douane mais bon quand on aime… Je ne mets pas de lien car les liens vers des boutiques sont prohibés sur VM mais en googlant un peu, vous trouverez facilement la page où vous procurer cet outil bien pratique avec en plus une photo montrant clairement le marquage sur différentes lames. (Il s’agit d’une page « secrète » et annexe au site Artisan Tarot avec les "secrets products" pour "psychic entertainer" . Vous trouverez plein d’autres choses intéressantes sur ce site comme des routines (il faut cependant être inscrit pour avoir accès aux routines)). Pour ceux qui sont intéressés par le mentalisme avec des tarots, tous les tarots de Artisan Tarot sont juste magnifiques et la qualité est excellente. J’ai pu m’entretenir mentalisme et readings par mail avec William Rader, le fondateur de cette firme qui est un garçon adorable. Notons, au passage, enfin, que Enrique Enriquez collabore avec Artisan Tarot… Je pense que ce nom n’est pas complètement inconnu pour les quelques mentalistes français qui s’intéressent sérieusement au cold reading et au tarot.
  8. L’excellent ouvrage du philosophe John S. Schellenberg vient de paraitre en français : Un nouveau défi pour la croyance en Dieu - L'argument de la dissimulation Ce petit ouvrage est franchement un réel coup de cœur pour moi. Pour aller un peu plus loin et en dire un peu plus : L’argument de la dissimulation est un argument contre le théisme (la conception d’un dieu personnel qui se préoccupe de nous, pauvres petits humains) et non contre le déisme (le conception de Dieu en tant que Principe), l’auteur explique très bien ce point. Notons, au passage, que la quasi totalité des arguments athées sont, en fait, des arguments contre le théisme. John S. Schellenberg se dit athée et, en même temps, il critique fortement le nouvel athéisme (Richard Dawkins, Daniel Dennett…) qui se caractérise, selon lui, par une vision très négative de toute forme de religion, un naturalisme métaphysique (tout ce qui existe est le monde physique et tous les phénomènes peuvent être expliqués par des causes naturelles) et une prééminence accordée à la pensée scientifique. .... Il y a vraiment différentes manières d’être athée ! Tout en argumentant sa position et en exposant de nouvelles manières de concevoir les religions, l’auteur défend un ultimisme (je ne connaissais pas ce terme, pourtant je m’y connais un peu question mots en -isme ! ). Pour John S. Schellenberg, l’ultimisme est l’affirmation qu’il existe une réalité ultime ( !) - ultime quant à la nature des choses (point de vue métaphysique) - ultime quant à sa valeur intrinsèque (point de vue axiologique) - et, enfin, ultime quant à son importance sur nos vies (point de vue sotériologique) Plutôt pointu, cet ouvrage réussit, néanmoins, l’exploit d’être relativement simple à lire. Dans la première partie de l’ouvrage, l’auteur précise même quelques fondamentaux : Qu’est ce qu’un argument ? Qu’est ce que la vérité ? Qu’est ce que la logique ? Comment développe-t-on un raisonnement philosophique ? Encore mille bonnes choses aussi dans cet ouvrage… J’aurais, peut-être, l’occasion d’y revenir par ici.
  9. J’ai eu l’occasion de dire ici, il y a à peu près un mois, tout le bien que je pensais des Cahiers du Mentalisme mais mon intervention a été engloutie lors du récent plantage du site. Je renouvelle donc mon enthousiasme, d’autant plus que le numéro 2 est paru entre temps. J’avais eu l’occasion de dire, à la lecture du numéro1, que la vision du mentalisme véhiculée dans les pages des Cahiers du Mentalisme me rappelait (avec grande joie) l’époque Mindon Mania. Un article du numéro 2 est d’ailleurs consacré à l’histoire de cette association sous la plume de Didier Chantôme : Mindon Mania, The true story. Le jeune lecteur se demandera peut-être quelles sont les caractéristiques de cette « vision du mentalisme qui rappelle l’époque Mindon Mania » ? Quelques marqueurs : - Une conception du mentalisme clairement orienté spectacle et divertissement tout en s’interrogeant sur les ambiguïtés de cette discipline, c'est à dire en les assumant sans pour autant les cultiver démesurément. Un vrai fil du rasoir qui apparait dans certaines questions de l’interview de Max Maven dans le numéro 1 (par exemple en bas de la page 85 et en haut de la page 86). - Un regard particulier et, à mon sens plutôt équilibré, sur la question du paranormal et des professionnels du paranormal (cela apparait clairement dans le numéro 1, page 54 dans l’interview d’Erick Fearson). - Des articles sur le cold reading et des méthodes de divination utilisables en mentalisme de spectacle (dans le numéro 1 page 33 sous la plume de Fabien Arcole et page 42 sous la plume de Didier Verner). - Certains zététiciens qualifiés de « sceptiques prompts à traiter les mentalistes d’escrocs du paranormal et à répandre leur scientisme à deux balles pour imposer leurs vues » (numéro 2, page 86 sous la plume de Didier Chantôme). - Des articles pour « les mentalistes qui veulent aller plus loin que la magie mentale » (comme celui d’Alain Gesbert sur la synchronicité - numéro 2, page 79). ... et, bien sûr, des choses plus traditionnelles comme de très bons tours de magie mentale (il en faut pour tous les goûts).
  10. ... Un petit pavé dans la mare ça vous dit ? Combattre les trompeurs et tromper les combattants. Les sceptiques entre triomphe et agonie, ou : La naissance du mouvement sceptique à partir de l’esprit de la magie par Ehler Voss Le Privatdozent Ehler Voss est coordinateur scientifique de l'école doctorale et professeur à l'Institut d'ethnologie et d'études culturelles de l'Université de Brême ; Président du Groupe de Travail Anthropologie et Médecine (AGEM), rédacteur en chef de la revue médico-ethnologique Curare (source) Je précise que je ne suis pas forcément d'accord avec tous les points évoqués, par Ehler Voss mais, néanmoins, beaucoup me parlent (notamment dans la tendance du mouvement sceptique dont il parle "à diviser le monde en bien et en mal et à se placer du côté du bien").
  11. Nous sommes sur un forum d’illusionnistes et, force est de constater que les opinions des illusionnistes sont assez diverses par rapport à ces questions. Ce serait d’ailleurs intéressant, un jour, de faire l’historique des relations entre sceptiques et illusionnistes depuis Houdini jusqu’à James Randi en passant par Gérard Majax ou Deren Brown. Il y a, là encore, me semble-t-il, une sorte de relation un peu paradoxale entre les deux mondes. Les illusionnistes sont bien utiles aux sceptiques sur le terrain du paranormal pour leurs connaissances techniques et pour l’argument massue (bien que fallacieux) : « Voyez si tel artiste est capable de faire exactement le même effet (voir mieux) avec des méthodes d’illusionniste…. ». Et de l’autre côté, il a pu être intéressant pour tel ou tel magicien d’être estampillé comme « Celui qui a démystifié tel ou tel escroc du paranormal ». Je ne nie pas qu’il puisse y avoir de réelles convictions rationalistes, et même tout simplement éthiques, derrière l’aspect purement marketing des choses, hein ! Et, en même temps, j’ai pu remarquer que, parfois, il pouvait y avoir certaines tensions entre zététiciens et illusionnistes (même lorsque ceux-ci étaient acquis à la cause rationaliste !). Il y a notamment quelques nuances entre les deux univers sur les questions de la licence artistique, de la suspension consentie de l’incrédulité ou, encore, de ce que Gaston Bachelard appelait le droit de rêver et je ne parle même pas du réalisme magique. Ces questions sont complexes, d’autant plus que chaque artiste a, lui-même, son propre rapport à ces thématiques et sa manière toute personnelle de placer le curseur sur ces questions. Il est évident, qu’à un moment, il peut y avoir un petit conflit et une différence de vision entre l’homme au mille mains qui fait croire à « quelque chose de plus réel que le réel qui est un rêve » et le militant pour la science et la raison. Là encore, il ne s’agit pas d’opposer le monde du rêve et le monde de la raison qui sont certainement aussi indispensables l’un que l’autre (mais chacun à leur place !).
  12. Je me permets aussi une petite citation de l’ouvrage du psychologue Gilles Marcellot dont je parlais plus haut : Psychothérapie de l’invisible - Le sens et la preuve. Je pense que cela peut permettre d’éclairer certaines de mes prises de positions sur la zététique qui peuvent sembler étranges à certains. Je souscris tout à fait à ce qui est dit ci-dessous et cela reflète, pour moi, la réalité du terrain telle que je la découvre chaque jour dans ma pratique (bien que, comme thérapeute de couple, je me considère bien plus comme un travailleur social que comme un « thérapeute ») J’imagine que @Thierry SCHERER (Zarcanum) risque d’approuver (ça rebondit sur plein d’échanges que nous avons eu en privé) et que @Clément FR3Z3 va bondir sur certains aspects comme "le refus de la prédominance d’un paradigme théorique sur les autres fut-il scientifiquement validé". En tout cas ça nourrit le débat et j’ai la faiblesse de penser que cela permet de mieux nous comprendre (même si nous ne serons pas d'accord mais ça c'est pas très grave ! ) La pensée complexe en psychologie, se caractérise par le refus de la prédominance d'un paradigme théorique sur les autres, fut-il, « scientifiquement, validé ». Défendre la pensée complexe n'est pas le rejet d'une théorie ou d'une autre, elle est le rejet d'une naïve simplification qui consisterait à croire qu'en matière de soin psychique, une quelconque vérité première serait inamovible et existerait une bonne fois pour toute. On ne le dira jamais assez : aucune théorie, aucune grille de lecture ne permet à elle seule, de rendre compte de la multiplicité, des cas que nous rencontrons au quotidien. Définitivement, la seule chose qui tienne face à la souffrance de l'Humain est l'humanité du thérapeute. Gilles Marcellot - Psychothérapie de l’invisible - Le sens et la preuve
  13. Merci Thierry ! C'est juste excellent !!! Et effectivement, je crois que ça conclut de manière joyeuse notre joute amicale avec Clément. Après je mettrais une petite nuance : Le relativiste vise effectivement à atteindre une sorte de "point de vue des points de vue", c'est assez bien dit. Je ne suis pas certain, en revanche, que ce soit le cas de l'anti-relativiste. D'ailleurs c'est quoi un anti-relativiste ? On pourrait l'appeler un "absolutiste" (ouille, ouille, ouille... encore un mot en -isme qui risque d'être interprété de manière péjorative et de faire partir le débat en vrille, mais bon, c'est pas grave, utilisons le quand même, après tout "relativiste" c'est souvent entendu comme très péjoratif aussi). En tout cas si on doit trouver un contraire à relativiste, absolutiste me semble le bon mot. (Absolutisme ou relativisme) ... Or que cherche l'absolutiste ? Il cherche au fond ce que Thomas Nagel a appelé "le point de vue de nulle part" et que d'autre appellent "le point de vue de Dieu", c'est à dire non pas le point de vue des points de vue mais une sorte de point de vue sans point de vue. C'est en ce sens que je parle souvent d'une "prétention illusoire à l'objectivité" de certains positivistes. Et cette question n'est pas qu'une question philosophique futile, elle a de multiples implications si on en croit Thomas Nagel : Comment combiner la perspective d'une personne particulière à l'intérieur du monde avec une vue objective de ce même monde susceptible d'inclure la personne et son point de vue. C'est un problème que rencontre tout être vivant qui possède la capacité et la tendance à transcender son point de vue particulier et à concevoir le monde comme un tout. Bien qu'il s'agisse d'un seul problème, il présente de nombreux aspects. La difficulté qu'il y a à réconcilier les deux points de vue survient tant dans la manière de mener sa vie que dans la pensée. C'est la question la plus fondamentale qui se pose au sujet de la moralité, de la connaissance, de la liberté, du moi et de la relation entre l'esprit et le monde physique. La réponse ou l'absence de réponse à cette question déterminera pour une grande part notre conception du monde et de nous-mêmes, ainsi que l'attitude que nous adopterons à l'égard de nos vies, de nos actions et de nos relations avec les autres. Thomas Nagel - Le point de vue de nulle part
  14. Je suis ravi, Clément, que nous finissions sur une note plus cordiale et quelques convergences. Nous avons des divergences sur le fond, certes, ainsi qu’une différence d’approche et, certainement, de sensibilité. C’est ainsi ! Tout ça nous n’avons pas cherché à le taire mais je pense qu’il y a, aussi, beaucoup d’incompréhensions dues à des maladresses de part et d’autre ainsi qu’à notre côté aussi passionné et fougueux l’un que l’autre. Passe une très bonne soirée !
  15. Oh la la Clément… C’est Dimanche… Pense à prendre l’air et à te promener un peu (ça fait du bien même si l'air est frais en ce moment ). Je te réponds quand même, entre mille autres activités, sur un point important : Oui il manque la théorie, utiliser la théorie pour faire des prédictions et vérifier (moi aussi je prends des raccourcis ). Elle (La Méthode ) est efficace jusqu'à atteindre les questions métaphysiques qui sont essentielles et qui resteront, peut être, très durablement hors de portée de son champ. Elle (La Méthode) présente, aussi, de sérieuses limites dans le champ des sciences humaines et ce, en raison des caractéristiques et de la spécificité de "l'objet de science" que constitue la réalité humaine, caractéristiques qui la différencie radicalement des objets de la nature et de la physique : conscience, mémoire, réflexivité, être humain en tant que producteur et consommateur de valeurs, de sens et de signification...
  16. @Clément FR3Z3 Pour quelqu’un qui avait envie de mettre un terme à ce dialogue, tu as l’air de te plaire ici. Là encore nous sommes d’accord. Il y a certes une perception de la réalité qui est basée sur un accord intersubjectif ainsi que sur l’observation et l’expérimentation, c’est grosso modo la méthode scientifique. Elle est efficace jusqu’à un certain point pour comprendre le monde. Peut être que notre différence tient au fait que, pour moi, il ne peut y avoir que des perceptions subjectives de la réalité, des "versions illusoires et déformées de la réalité" comme tu le dis joliment. Une autre de nos nuances tient certainement à la question du statut qu’on doit accorder à une vérité scientifique (c'est quoi un "niveau de preuve suffisant" ?). Ce paradoxe dont je parle est, lui-même, inscrit dans la méthode scientifique. La science entretient, effectivement, avec le réel une relation plutôt paradoxale : elle suppose qu’il existe une réalité objective indépendante de nos perceptions, que nous pouvons nous accorder sur cette réalité (intersubjectivité) et que nous pouvons connaitre cette réalité en l’observant et en l’étudiant. Pourtant, ce faisant, la science elle-même montre que l’essence des choses défie sans cesse, la perception que nous pouvons en avoir ainsi que notre sens commun. Comme je l’ai déjà dit, par ailleurs, la science ne permet pas d’atteindre La Vérité mais une vérité provisoire sur une réalité qui ne cesse de se dérober sous nos pieds au fur et à mesure des découvertes et des avancées de la science.
  17. Ouais, je sais que c'est un de tes sports favoris que de tenter de débusquer une hypothétique contradiction chez ton interlocuteur (et donc de mettre en évidence une incohérence, en tout cas pour ta représentation des choses). Mais là c'est un peu comme si tu n'avais jamais compris mon propos qui n'a jamais été de nier la réalité mais de questionner la réalité pour savoir de quoi elle est faite. Je comprends que, comme la question est insoluble, se la poser peut passer pour une perte de temps et une futilité. Il vaut mieux, certainement, perdre son temps à "sauver les phénomènes" .
  18. @Clément FR3Z3 pour finir : Nous discutons sur des idées et uniquement sur des idées, je n’ai aucune animosité envers toi en tant que personne. Je disais que je me suis éloigné de la zététique pour des raisons philosophiques, j’aurais pu dire pour des raisons humanistes aussi. Je t’ai entendu dire, un jour, dans une vidéo, que la zététique était utilisée souvent comme une « méthode pour avoir toujours raison » (oh, comme je te rejoins sur ce point de vue !) et qu’il faut se départir de cette zététique là. Tiens d’ailleurs, nous pourrions dire exactement la même chose du relativisme : cela peut être utilisé comme une méthode pour avoir toujours raison et il faut se départir de ce relativisme là. Dans la même vidéo, tu dis, aussi, qu’avoir un prisme d’observation du réel qui est la méthode qui va vers l’hypothèse la plus parcimonieuse est, pour toi, la meilleure façon d’appréhender le réel (enfin… tu fais aussi un petit lapsus avant en disant que c’est la meilleure « version du réel » ). Puis tu ajoutes que la religion, l’introspection, l’art, la religion, la méditation, le yoga sont tout autant respectables. Bref nous sommes d’accord… (en tout cas sur la deuxième partie du propos) et j’ajouterais qu’il y a même une petite forme de relativisme dans ton propos !
  19. Merci de le reconnaitre ! (mais on t'aime comme ça ! ) C'est aussi un peu le problème et le piège : Quand on a bien étudié un sujet et qu'on a l'impression de le maitriser, il est souvent difficile d'avoir un regard neuf (et cette critique s'applique, bien sûr, à moi aussi). Dans les concepts intéressants que tu as amené sur tes derniers messages, il y a par exemple celui de la balance bénéfice / risque du paranormal. C'est une question qui me taraude aussi depuis des années et, crois bien, que je l'ai retournée dans tous les sens aussi. Tu dis : Ok ! C'est ton opinion basée sur ton expérience, ton expertise, ta sensibilité et elle est respectable. J'ai une opinion à peu près inverse (basée aussi sur mon expérience, mon expertise, ma sensibilité). Nous ne sommes pas d'accord. Rien de grave en soi ! Ce qui pose problème c'est de "diaboliser" l'autre en considérant que son opinion est dangereuse. Ou bien, encore, prétendre en sous-texte que la zététique devrait être inattaquable et exempte de toute critique parce qu'elle opère une mission de salut public (selon ses partisans). @Thierry SCHERER (Zarcanum) Je me permets de mettre le lien de l'article très intéressant que tu m'as fait passer en privé : La santé mentale comme philosophie politique. Lapsychologie du soi et le progrès social Extrait (la phrase que j'ai graissée me parait être une très belle illustration de la tension entre la preuve et le sens dont je parlais plus haut) :
  20. Cher Clément, J’ai connu la zététique à la fin des années 80. J’en ai été partisan avant de m’en éloigner pour des raisons essentiellement philosophiques. Et je t’avoue que quand je vois certains développements de la nébuleuse zététique ces dernières années, je ne regrette pas cette prise de distance. Lorsque je critique la zététique, j’essaie de le faire sur des idées et avec des arguments. Je t’invite à lire tout ce que j’ai pu publié ici depuis 6 ou 7 ans. Bien sûr, nous sommes ici sur un forum de passionnés où il peut y avoir parfois quelques mouvements d'humeur et quelques jugements à l'emporte pièce mais j'essaie, dans la mesure du possible, de toujours argumenter. Je trouve qu'il y a souvent un problème à discuter avec un partisan de la zététique : on se trouve régulièrement face à des personnes qui se considèrent comme étant les gardiens de la Raison, de la Science, de la Méthode, de l’Honnêteté, du Vrai et du Bien avec toute la suffisance et l’arrogance qui vont avec. Bien sur il y a des exceptions et tu en fais certainement partie, je te considère d’ailleurs plus comme un artiste que comme un "zététicien". Mais force est de constater que lorsqu’on a une opinion un peu nuancée sur certaines choses ça devient difficile de communiquer. Par exemple quand tu dis : Ok, et tu ne trouveras jamais dans mon propos de justification de pratiques déviantes en matière de santé. Lorsqu’on a un problème de santé, il faut consulter un médecin, Oui ! Le cancer ne se soigne pas avec des tisanes et des passes magiques, Bien entendu ! D’un autre côté, j’adhère assez à la définition de la santé de l’OMS qui se veut assez large : La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. Le bien-être physique, ok, c’est les médecins et les professions de santé tels qu’infirmiers et pharmaciens (lesquels souvent n’ont hélas pas le temps de faire de l’écoute et du social (même si beaucoup le font néanmoins)). Le bien-être mental et social c’est beaucoup plus vaste et cela passe, certainement, par des praticiens divers tels que des psychologues formés à l’Université, des travailleurs sociaux, de nombreuses personnes engagées dans des associations diverses, des conseilleurs conjugaux et - pardon si je vais te faire sauter de ta chaise - mais, aussi, des psychanalystes (qui ont un type d’écoute très particulière), des chiropracteurs, des ostéopathes, des thérapeutes correctement formés et, pourquoi pas, des hypnothérapeutes. Bien sur cela pose la question de la formation et du contrôle de ces professionnels. C’est une très vaste question qui nous ferait ouvrir, encore, un large hors-sujet. Après, des dérives sectaires il y en a eu aussi chez certains médecins, tu le sais très bien. Et par ailleurs, de nombreux psychiatres et psychologues ont aussi la casquette de psychanalyste. La formation universitaire n’est pas, seule, garante d’une "bonne pratique". C’est drôle je feuilletais le dernier numéro de Sciences & Pseudo Sciences, la revue de l’afis et je découvre un article : L’OMS complaisante avec les pseudo-médecines . Bref Clément, je comprend que le mot "scientisme" puisse te froisser…Ok "scientiste" c’est certainement un peu péjoratif (mais c’est pas une insulte non plus !). D’ailleurs, Aurélien Barrau est encore plus virulent que moi lorsqu’il parle d’un "scientisme naïf d'inspiration zététique" dans une vidéo que j’ai publié ici même il y a quelques semaines. Dans son Dictionnaire de Philosophie, Christian Godin définit le scientisme comme l’abus d’un certain positivisme. Et oui, Clément, j’assume mon opinion (et tu as tout à fait le droit de ne pas être d’accord avec moi) : il y a, dans la zététique, un excès de positivisme !
  21. Non, tu reçois 2 cubes (un peu spéciaux) en position résolue + les gimmicks et stickers à personnaliser (en fonction du "solve" que tu veux utiliser - le Akira étant un des plus simples). Oui ! (sachant, encore une fois, que l'"algorithme" se résume à trois mouvements mais, oui, on peut, aussi, se planter sur trois mouvements). Oui ! Oui ! Je ne connais pas "Perfect Square" mais il est certain qu'une résolution dans un sac en papier avec c......e et avec un seul cube que tu peux faire mélanger dans tous les sens par le spectateur est une solution beaucoup plus simple et moins angoissante (c'est pas tout à fait le même effet non plus ).
  22. Oui comme vient de l'expliquer Mickaël, il y a un des cubes qui est toujours, pour moi, soit dans la position résolu, soit dans la position du Akira Solve à résoudre (le Akira Solve permettant de passer en trois mouvements d'un cube apparemment mélangé à un cube résolu). Si tu mélanges ce cube par erreur et que tu ne sais pas résoudre un rubik's cube, il n'y a plus que la solution de démonter / remonter effectivement.
  23. Pareil que Mickaël, je réponds uniquement sur la première partie de la question pas sur les copies chinoises. J'ai vu @Kamel le magicien faire Venom cube sur scène il y a un an ou deux. Je ne suis pas fan de la magie des rubik's cubes mais j'ai trouvé cet effet là fascinant surtout quand on explique qu'il y a 43 milliards de combinaisons possibles avec un rubik's cube. Je me suis donc procuré la merveille d'Henry Harrius. Pas déçu du tout du matériel, c'est très qualitatif comme tout ce que propose Henry Harrius (ce n'est pas une c*******e). Il faut juste un peu de préparation pour personnaliser les gimmicks mais rien de sorcier. La vidéo d'explication est très bien faite (en anglais mais si tu achètes chez un marchand français avec une vidéo d'explication en français c'est encore mieux). Je le présente régulièrement en salon et même en close-up. Les mouvements sont assez simples à maitriser. Il m'a fallu un peu d'entrainement mais, là encore, rien de très compliqué. Je précise que je ne sais absolument pas résoudre un rubik's cube. J'ai juste appris le Akira Solve pour les besoins du tour (3 mouvements à savoir enchainer, tu trouveras un tas de tutos sur youtube) et je passe pour un as du rubik's. Elle est pas belle la vie ?
  24. Je ne vois pas à quoi tu fais référence quand tu parles de "perte de temps". En tout cas je ne pense pas que cela soit une perte de temps d’échanger et de clarifier des idées. Les sujets convoqués étaient vastes mais inspirants (la controverse étatiste / non étatiste en hypnose, l’épistémologie, la méthode scientifique, la balance bénéfice / risque du paranormal, le débat vérité scientifique contre bénéfice supposé de certaines pratiques folkloriques, l’EMDR, la lecture de tarot.... et pour finir en revenant sur la zététique et la rationalité (ou l'excès de rationalité ! )). Pour ma part ce dialogue, commencé depuis un peu avant Noël, a été enrichissant et plutôt de bonne tenue même si, on l’a compris, nos visions divergent sur plusieurs points. Merci, en tout cas, de t’y être prêté. Pour le reste, je pense, comme toi, qu’il serait stérile de trop poursuivre ce dialogue (ça n’empêche pas d’échanger au téléphone et en privé bien sûr). Cela fait plusieurs fois que tu as cette interprétation sur la position relativiste (ou ce jugement... ou ce procès d’intention... je ne sais pas trop comment le qualifier). Je ne pense pas qu’on puisse interpréter les choses comme ça même si le relativisme -comme le scepticisme !- vise, aussi, à une certaine ataraxie.
  25. Ah bon ? … J’ai publié, depuis plusieurs années, pas mal de liens dans ce fil où cette critique était faite (y compris par des gens raisonnables ). Bien sûr le mot "scientisme" est problématique car il est utilisé, comme bien d’autres mots en -isme, pour dénoncer une attitude philosophique et que personne ne se réclame ouvertement du scientisme. Au fond, ce qui compte ce n’est pas le mot mais ce qu’il recouvre. C’est pour ça que j’ai essayé de le définir assez simplement, clairement et précisément que possible. Si le mot "scientisme" te gêne, parlons de positivisme ou de néo-positivisme. Oublions le mot "scientiste" trop connoté mais qui contesterait qu’un zététicien a tendance à ne tenir pour vrai que ce qui est établi selon une méthode scientifique ? En fait ce large hors-sujet sur l’hypnose dans un fil sur la zététique est finalement assez éclairant sur… la zététique ! Nos derniers échanges me font penser au contenu d’un livre récent (ouvrage qui parle d’ailleurs de l’histoire de l’hypnose) : Psychothérapie de l’invisible - Le sens et la preuve par Gilles Marcello, psychologue Au delà de l’histoire de l’hypnose, ce que ce livre éclaire c’est la tension, l’antinomie, la contradiction parfois entre le sens et la preuve. En bon zététicien, rationaliste et défenseur de la méthode scientifique tu te situes plutôt du côté de la preuve. En bon philosophe relativiste et thérapeute constructiviste je me situe plutôt du côté du sens. Je ne veux pas forcément opposer les deux et toute mon approche consiste plutôt à concilier les deux points de vue comme je l’ai dit. Mais, comme je l’ai dit aussi, je ne pense pas que cela puisse se faire dans le cadre zététique trop marqué par le positivisme et la prétention à la vérité objective (même dans des domaines où cette notion est discutable). Je pense aussi, en bon relativiste, et comme cela est dit dans l'extrait ci dessous que, dans certaines situations, il ne peut y avoir de choix définitif entre le sens et la preuve. Un petit extrait de la préface de Nicole Prieur de l’ouvrage sus-cité (c’est moi qui graisse) :
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