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Réflexions sur l'honnêteté en magie


Frédéric NAUD

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il y a 5 minutes, Nissim a dit :

Mais que fait Mark Hamill sur ce site? 🤔  

Cela fait partie du mystère:

On ne va pas commencer ici un débat sur la réalité de l'imaginaire, déjà qu'on a eut des centaines de message sur "l'existence de la réalité" en chemin de traverse...

Ça ne serait pas honnête...

Gilbus

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Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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Il y a 3 heures, Gilbus a dit :

Je n’aime pas faire de la magie devant les gens.

Déjà parce que je n’aime pas les gens.

Ensuite parce que je préfère faire de la magie « avec » les gens.

Tu rigoles, mais c'est un peu ce qui me pose problème en tant que débutant : j'adore quand je peux établir un vrai contact avec les gens à qui je présente un truc, et dans ce cas, j'aime beaucoup avoir une relation "d'honnêteté" avec eux, une posture naïve, du genre "j'en reviens pas de ce qui se passe !!!", comme si je découvrais la magie avec eux. Ce climat ne peut s'établir que si l'univers du tour et du magicien est bien travaillé, bien fidèle à sa personnalité, ou si les spectateurs ont déjà une sensibilité voisine de cet état d'esprit. Si aucun de ces éléments n'est présent, on tombe vite dans des clichés : les gens montrent leur côté "mouton" et là, moi aussi je ne les aiment pas ! Si j'ai l'impression qu'ils attendent de moi quelque chose qu'ils ont déjà vu, un "cliché magique", je me sens mal à à l'aise et si un truc ne se passe pas bien, je peux envoyer des ondes négatives...

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Par contre si je suis bien dans mes bottes, l'imprévu ne me fait pas peur, au contraire. Les artistes chevronnés de ce forum me diront sûrement que c'est une question d'expérience, d'habitude, et donc de travail. Avec de la bouteille, le magicien fait plus vite rentrer dans son univers, notamment parceque celui-ci est travaillé, et rodé.

Modifié par Fredopathe

Fredopathe

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Il y a 4 heures, Fredopathe a dit :

Les artistes chevronnés de ce forum me diront sûrement que c'est une question d'expérience, d'habitude, et donc de travail.

Bon, je ne sais pas si je suis un artiste, vu que je suis pas vraiment...

Mais j'imagine que tu as raison.

A, ne pas mélanger cependant les notions d’expérience et de travail...

On peut être un bourreau de travail tout seul dans son coin, passer des heures à s'entrainer pour avoir une technique parfaite, un texte ou une gestuelle parfaite, et ne jamais se produire.

C'est se produire en public qui donnera l’expérience.

Le travail de préparation, en amont, cela ne crée par d’expérience, juste des conditionnements nécessaires pour ne pas avoir à penser à ce qu'on fait, et donc avoir l'esprit libre pour la relation avec le public.

Le don inné + le travail  + l’expérience, avec leurs divers degrés de progression,  constituant la quantité de talent dont on dispose...

Gilbus

Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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En disant que tu préfères faire de la magie avec les gens, tu me fais à la fois penser à Claude RIX qui dit souvent "je ne vais pas vous présenter un tour de cartes. Je vais vous présenter un tour avec des cartes" et à Salvano qui reprochait aux magiciens de dire presque tout le temps "je fais des tours de cartes, de boules, de pièces,..." au lieu de "faire des tours avec des cartes, avec des boules, avec des pièces, ...".

Utiliser "avec" plutôt que "de" , c'est dire que les cartes, les boules, les pièces, etc... ne sont que des supports.

La différence de sens n'est cependant pas aussi importante que dans le cas que tu as indiqué (à savoir : définir la relation que tu souhaites avoir entre tes spectateurs et toi).

Il y a 4 heures, Fredopathe a dit :

Tu rigoles, mais c'est un peu ce qui me pose problème en tant que débutant : j'adore quand je peux établir un vrai contact avec les gens à qui je présente un truc, et dans ce cas, j'aime beaucoup avoir une relation "d'honnêteté" avec eux, une posture naïve, du genre "j'en reviens pas de ce qui se passe !!!", comme si je découvrais la magie avec eux.

Je pense que Gilbus ne parlait pas forcément d'un personnage qui semble subir les effets de ses propres tours même si c'est parfois le cas dans ce que j'ai pu voir de lui. Il l'a d'ailleurs précisé :

Citation

Après, c’est juste une option : on peut avoir un personnage de roublard qui va duper sans arrêt les gens, et ça se verra, et cela peut donner de très bons spectacles aussi…

Chacun doit trouver son style, ou ses styles, et choisir la relation qu’il souhaite instaurer avec le public…

Le principale, c’est qu’il y ait une relation élaborée, et pas juste faire de la magie « devant » des gens.

Si les spectateurs ont compris que le roublard était un personnage et qu'ils suivent son histoire facilement, ils rentreront dans le jeu tout comme on aime suivre le parcours d'un hors-la-loi dans un bon western alors que quand même, il vole et tue parfois des gens (même si ils sont plus méchants que lui). Le tout est d'avoir quelque chose d'élaboré comme il le dit, ne pas se contenter de vouloir juste bluffer les gens.

On souhaite les bluffer, c'est évident. Mais si on se limite à "je vais tous les avoir" on se place (souvent sans nous en rendre vraiment compte) dans une situation de "défi", de "supériorité" comme le décrit Gilbus. Et c'est dans ces cas-là qu'on a le plus de "ça m'énerve, je ne comprend rien !" (pas péjoratifs d'ailleurs ! C'est juste une façon dont les spectateurs s'expriment pour manifester le fait qu'ils sont justement bluffés).

Mais Gilbus ne veut pas seulement bluffer ses spectateurs. Il veut partager un moment avec eux, s'amuser avec eux, avoir des retours plus variés liés à des ressentiments plus variés (des émotions).

Il y a plusieurs façons de faire participer les spectateurs. Gilbus souhaite les impliquer dans ses spectacles : c'est-à-dire que cela va un peu au delà de faire choisir une carte, tenir une baguette ou garder une boîte dans sa poche. Si il réalise ce genre de chose, il va lui donner un sens au travers de son boniment, de l'histoire qu'il raconte et chaque participation ou choix d'un spectateur permet à ce dernier de révéler ses goûts, ses préférences, des informations sur lui (son parfum préféré, l'un de ses traits de caractère, sa date de naissance,...).

En impliquant ainsi les spectateurs, il cherche à les mettre en valeur aux yeux des autres. Il peut aussi jouer avec certains voir les taquiner lorsque la situation s'y prête.

Ne serait-ce que poser quelques questions aux spectateurs (en lien avec notre histoire ou le sujet abordé bien sûr) ou demander leur prénom (et s'en souvenir ! Et montrer qu'on s'en souvient en le réutilisant, même longtemps après) permet de créer ce côté convivial, l'ambiance "discussion autour du feu".

Bon, il faut préciser, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, que Gilbus est avant tout conteur. Non pas qu'il soit mauvais magicien (loin de là !) mais qu'au premier abord, il vous raconte une histoire ou aborde un sujet et la magie va intervenir pour illustrer et/ou souligner certaines parties de l'histoire. Dans tout ce que j'ai pu voir de lui, la magie était au service de l'histoire. Cependant la magie n'était pas un détail non plus et occupait une place presque aussi importante que l'histoire. Le côté "conte" a le dessus mais légèrement. La mesure est très bien trouvée.

Il a donc tout a fait raison lorsqu'il dit qu'il n'est "pas vraiment magicien".

Personnellement, j'adhère tout-à-fait à cet état esprit mais je ne sais pas encore interpréter (incarner) plusieurs personnages dans un même numéro ou spectacle. Bref, je ne sais pas encore conter correctement (mais je sais très bien compter par contre :D). Pour l'instant, je ne fais que raconter. Je me limite donc à un rôle de narrateur.

Malgré tout, je pense qu'il y a des limites pour ce qui est de la proximité avec les spectateurs. Tout dépend de l'endroit où on se produit, de notre public bien sûr. Je pense que, comme avec mes élèves (et tu me comprendras d'autant plus facilement sur ce point Fred), on peut être sympathique, avoir de l'estime, avoir envie qu'ils nous dépasse un jour, qu'ils réussissent sans nécessairement faire ami-ami avec eux. Un minimum de distance est nécessaire. Dans une classe, le simple fait d'être un adulte et de se placer au niveau du tableau, derrière un bureau (même si on s'assoit, même si on se déplace dans la classe par la suite) marque cette distance. En magie, le simple fait de monter sur scène, d'arriver debout devant une table où tout le monde est assis ou de poser un tapis (scène de table) marque cette distance. Je pense qu'elle est nécessaire car elle pose la situation : "je viens vous présenter quelque chose". Et ce n'est pas, selon moi, une marque de défi (de supériorité) à condition de ne pas prendre encore plus de distance au travers de notre présentation. C'est-à-dire que je considère qu'il doit y avoir une distance mais faible. Une distance suffisante pour marquer une différence, attirer l'attention, se mettre dans une position où on va pouvoir échanger avec tous le monde (être vu, entendu mais aussi pouvoir voir et entendre chacun). Notre position (debout devant une table, sur une scène, à un point stratégique dans un groupe debout) n'est pas choisie dans l'idée d'être "au dessus des gens" mais de pouvoir échanger avec tous.

Et pour revenir à l'honnêteté en magie mais dans le cadre d'un personnage, d'une histoire : tout est possible à conditions que le spectateur comprenne qui vous êtes, ce que vous faites, ce que vous racontez, où vous êtes (dans votre histoire), à quelle époque, etc... et ainsi faire en sortent que les spectateurs nous suivent et aient envie de s'impliquer lorsqu'on leur demandera.

De notre côté, les prestations sont ainsi moins répétitives, moins "mécaniques", nos textes ne font pas "récités", nos blagues et réactions plus spontanées.

La première chose que j'ai retenu de Gilbus et qui m'avait assez surpris, c'est qu'un conteur n'apprend pas une histoire par cœur. Il l'a lit une ou deux fois (même si c'est lui qui l'a inventée) et la raconte ensuite avec ses mots en se basant uniquement sur ce qu'il a retenu (c'est-à-dire qu'il va oublier certains détails qu'il a lu, en modifier ou inventer d'autres au moment de raconter l'histoire). Ensuite intervient la distribution des rôles entre un narrateur et un ou plusieurs personnages qu'il faut incarner et là, il faut apprendre à jouer. Bref, on passe ensuite de "raconter" à "conter". Et je peux affirmer que Gilbus sait très bien conter.

Je pense qu'on oublie trop souvent que pour être naturel, pour qu'un personnage soit correctement incarné (distinct des autres), pour qu'un texte ne fasse pas récité, pour qu'une prestation ne semble pas trop "convenue", il faut de la spontanéité et par conséquent pas de par cœur (mais une trame tout de même, les grandes lignes, les choses indispensables) et impliquer les spectateurs (ainsi chaque prestation a son côté unique apporté par les spectateurs).

C'est ça aussi, être honnête avec les gens.

 

Modifié par marc page
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L'illusionnisme est l'art de donner une réalité à des choses impossibles ou très peu probables.

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il y a 53 minutes, marc page a dit :

Je pense que Gilbus...

...

Il a donc tout a fait raison...

La vache, je fais tout ça, moi????? 😨

il y a 53 minutes, marc page a dit :

La première chose que j'ai retenu de Gilbus et qui m'avait assez surpris, c'est qu'un conteur n'apprend pas une histoire par cœur.

 

il y a 53 minutes, marc page a dit :

Je pense qu'on oublie trop souvent que pour être naturel, pour qu'un personnage soit correctement incarné (distinct des autres), pour qu'un texte ne fasse pas récité, pour qu'une prestation ne semble pas trop "convenue", il faut de la spontanéité et par conséquent pas de par cœur (mais une trame tout de même, les grandes lignes, les choses indispensables).

Bon, là, je préfère laisser la parole à un vrai magicien, faut pas déconner...

Petite citation de Tamariz, dans son livre l’arc en ciel magique, page 174 de la version Française :

Citation

« Je considère que la majeure partie des séances que je présente est improvisée quant au boniment ou quant aux lignes dramatiques et comiques. Je m’explique : Je n’ai jamais établi ni écrit, à froid, des plaisanteries, un texte ou un boniment, mais j’ajoute peu à peu certaines choses qui sont improvisées au fur et à mesure de mes spectacles et qui fonctionnent bien. Et cela jusqu’à ce que soit constitué un boniment comprenant des gags forts, et une bonne ligne dramatique. Je peux ainsi dire, sans falsifier la réalité, que presque toutes les plaisanteries (gags) et le boniment sont improvisés, au sens où ils naissent et sont nés d’improvisation sur le vif. Et parce que tout cela est né d’improvisations et n’a jamais été écris à l’avance, cela conserve une fraicheur adaptée à ma manière d’être, à ma manière de présenter les tours. »

Et c'est vrai que ne pas réciter un texte par cœur, mais le dire avec sincérité et (presque) spontanément concours largement à rendre une relation plus honnête.

Si on débite son texte figé, on est dans notre propre sphère. On n'est pas avec le public, mais avec notre texte. on n'est pas présent.

Pour que le texte soit plein de "fraicheur", on a plusieurs solutions:

-Soit prendre la méthode du conteur (ou de Tamariz), qui ne part pas d'un texte figé dans l'écris, mais d'un texte qui s'ancre (s'encre? ;) ) dans l'oralité.

-Soit on fait des années de conservatoire d'art dramatique, pour arriver à dire naturellement un texte figé, en lui redonnant vie.

J'ai parlé de présence : ça aussi, ça a un lien avec l'honnêteté...

Celui qui interprète son numéro gagne à être présent, consciemment, avec le public.

Pas en train de penser à la technique, ou de penser à ce qu'il va manger ce soir, ou à la fille du second rang qui à une robe trop courte... (quoique dans ce dernier cas, on se sent tout de suite plus proche du public...)

être présent, à l'instant ou on parle aux gens, ou on leur montre des choses, c'est un signe majeur d'honnêteté:

On est avec eux, on est la pour ça!

Eux ont fait l'effort de venir nous voir, le moins que nous puissions faire est d'être là pour eux.

Pour qu'ils n'aient pas en face d'eux une coquille vide qui dit et fait des choses, mais que l'on soit vraiment .

"être présent", lors d'un spectacle, est épuisant.

En tout cas, c'est une des choses que je trouve le plus dur, car notre esprit vagabonde, comme tous les autres...

Mais il faut rester avec notre public, tout le temps, autant que possible... Sinon, on n'est pas pleinement honnête.

Bon, on peut tricher aussi, avec quelques astuces techniques:

Ne pas laisser dériver son regard vers le sol ou le plafond, même quand on pense à autre chose.

Régulièrement retisser les regards (Tamariz, toujours...) pour que la relation soit restaurée.

Avoir une physionomie expressive, qui parfois remplace notre présence réelle par une apparence convaincante...

etc.

Mais toujours essayer d'être là pour le spectateur, c'est je crois une des bases de l'honnêteté en spectacle vivant...

A ce qu'on m'a dit, moi, je ne suis pas vraiment artiste...

Gilbus

Modifié par Gilbus
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Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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Le 12/05/2018 à 00:08, Gilbus a dit :

 Petite citation de Tamariz, dans son livre l’arc en ciel magique, page 174 de la version Française :

Citation

Tu le vendrais pas par hasard? :) 

"Le magicien est intrinsèquement contradictoire:

Il doit faire croire que rien ne se passe quand tout se passe et que tout se passe quand rien ne se passe" NB

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    • Voici quelques notions qui intègrent les contraintes du WORKER CLOSE UP: -reset rapide et sans se cacher, on est entouré -pas ou peu d'angle, on est entouré -prend très peu de place en poche ou sur soi -pas très lourd pour ne pas déformer ses vêtements -peu ou pas de consommable, ca coute cher -travail vertical, on peu difficilement s'assoir -visible à plusieurs mètres (bout de table, mauvaise vu, etc) -en boite de nuit on peu difficilement parler -intégrer de donner ses coordonnées (business ou espoir de soirée charmante) -intégrer d'emprunter un billet (espoir d'un pour boire) -pouvant se refaire à un autre groupe avec des éléments différents (forçage, révélation, surprise) car des gens d'un des précédents groupes peuvent vous suivre - etc.... -après seulement on peut choisir des effets mais ca limite sérieusement
    • Question : comment définissez-vous cette notion de tours "workers" ?
    • Salut Noham, J'ai longtemps été obsédé par l'idée de trouver des tours "workers". Cette obsession m'amenait parfois à rejeter des tours qui me plaisaient pourtant beaucoup, les jugeant "trop longs", "pas assez dynamiques", "pas assez visuels" ou "trop narratifs". Mais au fil du temps, j'ai commencé à m'autoriser des libertés avec ces critères présupposés, et j'ai découvert que ça fonctionnait remarquablement bien. Bien sûr, il existe des contraintes techniques réelles. En close-up, debout en table à table, certaines manipulations comme le lap***g sont difficilement possible, et les tours nécessitant un gros setup peuvent être problématiques sans possibilité de reset rapide. Cependant, la plupart des tours ne présentent pas ces limitations. Et même quand c'est le cas, il existe souvent des solutions d'adaptation. Par exemple, les tours comportant une part d'incertitude peuvent devenir parfaitement professionnels si tous les outs possibles sont anticipés et préparés. Il me semble, que l'essentiel n'est donc pas tant de chercher des workers que de transformer les tours qui nous passionnent en workers. Il s'agit de les adapter à notre style, notre rythme, l'ambiance du lieu et celle que nous souhaitons créer. Je sais que c'est un peu banal de dire cela, mais ce n'est pas tant le choix du tour qui compte que ce que nous en faisons. Les formules toutes faites peuvent parfois être plus limitantes qu'utiles. Les openers illustrent parfaitement ça. Il y a quelques années, j'avais créé un numéro débutant par un tour lent, narratif, peu visuel, avec un seul effet magique. Pendant longtemps, je n'ai pas osé le présenter ainsi, convaincu du fait que les openers doivent être dynamiques, visuels et courts. Je faisais donc des versions alternatives. Puis un jour, j'ai tenté l'tour d'entrée original, et j'ai réalisé qu'il fonctionnait remarquablement bien, voire mieux. Il était en parfaite cohérence avec le reste du numéro, installait l'ambiance, le rythme et l'univers souhaité. Les spectateurs y étaient réceptifs, même dans des conditions difficiles comme des restaurants bruyants en table à table. Mon conseil serait d'explorer ta bibliothèque actuelle, d'identifier les tours qui te passionnent vraiment, et de réfléchir à leur adaptation. Et si tu souhaites acquérir de nouveaux effets, choisis-les avant tout en fonction de ce qui te motive et te fascine. Pour répondre concrètement à ta question, voici les quatre tours que je présente le plus souvent : Le bonneteau en main de New Wave Close-up : ce tour me touche particulièrement car c'est le premier pour lequel j'ai écrit un script complet, ce qui me permet de partager facilement cette émotion avec mes spectateurs. Un effet de "cartes jumelles" remanié, inspiré d'un effet trouvé dans les True Astonishments de Paul Harris : une carte se retourne, sa jumelle suit, puis viennent déchirures et dessins. J'ai développé pour ce tour mon texte le plus abouti. Un Out of This World (version Paul Harris, je crois) : malgré quelques "incertitudes" potentielles, j'ai développé une présentation qui les élimine toutes ainsi que les moments délicats de la routine. C'est un effet que j'affectionne pour sa simplicité de compréhension, son impossibilité apparente et son exécution entièrement dans les mains du spectateur. Je le fais toujours précéder d'un autre tour permettant de faire le setup de façon invisible. Un effet où un spectateur choisit une carte sans la regarder pendant qu'un autre en imagine une, pour découvrir qu'il s'agit de la même. Son impact repose tant sur son impossibilité que sur son texte présentant la magie comme point de rencontre entre réel et imaginaire. J'apprécie particulièrement ses techniques et l'élégance de sa construction, notamment dans la gestion des outs possibles.   J'espère que ma réponse n'est pas trop à côté de la plaque ou trop naïve. Je te souhaite de trouver ce que tu cherches !
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