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Gilbus

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Tout ce qui a été publié par Gilbus

  1. Même avec des chinoiseries, ça doit être quand même un peu anguleux, non? Gilbus
  2. Tout spectacle consiste à manipuler le public, d'une façon ou d'une autre. Donc, c'est plutôt flatteur: Tu ne leur faisait pas des tours, tu leur faisait un spectacle... Maintenant, c'est mieux s'ils ne s'en rendent pas vraiment compte, et restent sur une adhésion non analysée, je trouve... Gilbus
  3. C’est un souvenir fort que j’ai : Quand j’étais jeune, dans je ne sais plus quelle émission consacrée à la magie ou on parlait de lui, on disait déjà que le secret du dé grossissant était perdu…a jamais... Cela m’a marqué. Hors, il y a quelques années, ici même et sur quelques autres forum, des images des plans originaux ont circulé, ainsi que l’histoire de ce matériel, toujours existant apparemment, et presque fonctionnel, même s’il avait besoin de réfection, naturellement… Le principe, soigneusement décris jusque dans les détails, était très malin… Je me souviens que sur le moment, la joie de savoir toujours vivant ce principe que je pensais perdu m’a bouleversé de joie. Comme quoi les attaches sentimentales de la jeunesse sont fortes… J’avais même eut l’envie sur le coup de reconstruire un dé grossissant, et puis la vie en a décidé autrement… Par contre, je ne sais pas maintenant, mais à la maison de la magie de Blois, on disait toujours que le secret du dé grossissant était perdu… Je ne sais pas si c'est par manque d'information, ou s'ils préfèrent volontairement faire vivre le mythe de la disparition d'un secret? Si je me souviens bien, un exemplaire de sa chaise était exposé dans cette même maison de la magie de Blois. Le fait de la voir de près, sans rembourrage ni garniture, ne laisse pas trop de doute sur le fonctionnement, d’ailleurs, on voit des charnières apparentes… une petite maladresse dans la présentation, peut-être ? Gilbus
  4. tu veux parler de ce volume de l'encyclopédie Panckoucke? http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5828837r/f1.image.r=Encyclop%C3%A9die%20m%C3%A9thodique%20Panckoucke%20Amusements%20des%20sciences%20math%C3%A9matiques%20et%20physiques.langFR Gilbus
  5. Gilbus

    [VM] Coupure VM

    plus de problème chez moi depuis ce matin... Gilbus
  6. Bon, soyons franc, j’ai beaucoup aimé. Et c’est très bien exécuté. Les remarques ci-dessous ne sont donc que des pistes de changements, voire d’améliorations ou de réflexions, à toi de prendre ou de laisser… 0 :42 : bon compromis que de faire une intro en plan large, avant le tour en plan serré. 0 :55 « il y a donc ici 3 cartes » Peut-être avoir laissé la sortie des cartes du jeu justifierai d’avoir toujours la paquet en main. C’est uniquement pour cette vidéo, bien sûr, car dans la vraie vie, on a automatiquement le paquet en main, vu qu’on ne fait pas de coupures Si tu commences avec tes 3 cartes directement dans la main, sans les lancer sur table, inutile de les reposer sur le paquet à 0 :53. Ce passage sur le paquet n’est utile que si tu as sortis tes cartes une à une en les lançant sur le tapis, par exemple : il devient alors utile. Mais partant avec les cartes en main… je ne vois pas l’utilité ni la justification… 1 :25 « on peut donner l’impression qu’elle se transforme en carte noir. Mais ce n’est qu’une impression, car nous avons une, deux… » Petit contresens, je me demande si c’est fait exprès : Ce n’est pas qu’une impression, puisque tu montres ensuite que toutes les cartes sont noires… Donc cela confirme qu’elle s’est bien transformée, le message étant ici : ce n’est pas la seule à s’être transformée. Un texte plus cohérent peut être : « On voit qu’elle se transforme en carte noir. Mais ce n’est pas la seule, car nous avons une, deux… » 1 :26 La, tu retransformes tout en rouge, sans refaire de geste magique, ce que tu faisais pour les noires : c’est pour une question de rythme ? 1 :31 idem, pas de geste magique… ? 1 :41 je me suis demandé pourquoi tu mettais l’étui sur les jokers. C’est pour éviter qu’on pense que tu récupère la carte en 1 :47, quand tu mets tes 2 carte au-dessus ? Si c’est uniquement pour cela, je ne sais pas si c’est utile ou pas, j’ai un doute… Le mouvement des deux cartes est bien au-dessus… peu probable qu’on pense à une action non magique… Et l’intervention de l’étui ajoute un élément, et cache les jokers… fausse solution ? Vraiment, je ne sais pas trop… 1 :47 « ce qui est intéressant, c’est que si je fais juste ce petit mouvement »… Tu fais le mouvement durant le texte : tu devrais essayer de faire le mouvement d’apparition de la carte noire lors d’un silence, après cette phrase, pour mettre l’effet en valeur : Faire un effet flash tout en parlant va diluer l’attention. Le texte, à mon sens, gagnerai à servir de préparation à l’effet, avoir l’effet en silence, puis un texte de justification pour laisser les cartes immobiles, durant la phase d’assimilation de l’effet. 1 :49 « la carte noire revient entre les deux… » Ton texte ici (et en fait assez souvent ailleurs…) correspond à ce que tu montres. C’est un peu trop directement descriptif, sans apporter d’information supplémentaire. Cela serait plus vivant, si tu profitais de ce moment pour mettre un peu de sens, du genre : « Vous voyez qu’on ne peut pas se débarrasser facilement de la carte noire… » Mais cela serait bien si tu avais mis ce thème depuis le début… En fait, le sens est délicat à ajouter ponctuellement, car tu n’en mets pas sur la globalité du tour : Tu es en mode « observateur » décrivant un phénomène, tu ne nous indique rien sur le phénomène, ni sur ce que tu en penses toi. En fait, voilà, il manque ton avis, tes sentiments, du vécu… la, cela fait un peu trop démonstrateur impersonnel. Bien entendu, je ne te dis pas de changer de style, c’est toi qui le décide. Et puis ton personnage de magicien n’est pas du genre exubérant, loin s’en faut… Mais avoir une présence, des avis plus forts, des sentiments pourrait peut-être renforcer les effets. 1 :53 « nous pouvons amener un petit peu plus loin » Phrase un peu maladroite… nous pouvons « aller » un petit peu plus loin serait plus juste, non ? Ou « nous pouvons pousser l’expérience un peu plus loin »… 2 :00 la justification à le reprise en main du paquet, c’est de poser les cartes rouges, puisqu’on ne se sert plus que de la noire : hors, cela n’apparait pas trop dans ton texte, ni dans tes gestes. Hors, il serait mieux d’avoir ici une justification pour reprendre le paquet. Ou alors poser les cartes sur le paquet sur la table, donner ton texte du genre « nous pouvons aller plus loin », et prendre ensuite seulement le paquet : Tu as remis les cartes sur le paquet, clôturant une séquence, tu peux reprendre le paquet pour récupérer la carte noire pour la séquence suivante. La, ce n’est pas ce que tu fais, car tu enchaine tout sans détacher les deux séquences. 2 :06 « mais, entre les deux jokers… » Je trouve que tu enchaine un peu vite. Là, je verrais bien une pause avant cette phrase, du genre : « Elle n’est pas sur le dessus, sur le dessous non plus » Pause 1 seconde bien tassé. Tu peux même prendre le temps de regarder tes mains, le spectateur… « Mais… » L’index indique l’étui posé sur la table. Pause « Si on regarde entre les jokers… » etc. Le texte est au service de l’effet, il n’est pas la seulement pour faire la liaison, mais pour mettre en scène chaque effet, si tu veux le renforcer… tu peux te servir du texte ET du silence pour cela. Le silence est l’ami de l’effet, il indique qu’il va se passer un truc important, ou que ça se passe maintenant… N’hésite pas à rythmer ton texte par des silences. Cela fera aussi un changement de rythmes. A, oui, durant tout le tour, tu gardes un rythme constant dans ton texte, alors qu’il y a des moments ou les cartes accélèrent, ralentissent… Tu as le droit de changer de rythme de parole Je ne te dis pas de faire du Tamaris, mais bon : Dans un tour de Tamariz, il y a des moments très rapides, des moments très lents, des moments où il se pose des questions, des moments où il affirme…se trompe…affirme encore… C’est varié. On dit toujours que Tamaris fait le foufou et que ça rend sa magie rigolote… En fait, il ne fait rien au hasard : ses moments de calme, de silences, ses pauses, tout est orchestré…même si les moments où il se met à gesticuler marquent davantage, naturellement… En ce sens, hormis les gesticulations et les éclats de voix qui ne sont pas dans ton personnage, regarde ce qu’il fait dans sa gestion des rythmes… Bon, je cite Tamaris, car c’est le premier qui me vient à l’esprit, mais tu peux t’inspirer de beaucoup d’autres Bref, ce sont justes quelques petites remarques, mais ta vidéo est déjà très bien Le bonus : Je ne sais pas pourquoi tu as voulu mettre un bonus. Ceci dit, ton bonus est très bon… peut être trop, justement, et va faire oublier ton tour principale… C’est un peu comme un numéro : Quand le numéro est fini, il est fini. Ajouter autre chose derrière, cela va faire oublier, ou affadir l’effet que l’on a monté le plus haut possible dans le numéro… Donc, je ne suis pas pour le bonus… Mieux vaut rester sur un gout de trop peu, cela aiguise l’appétit Gilbus
  7. L’origine de la FFAP, c’est l’aspect fédératif. La FFAP est une fédération de clubs locaux, essentiellement, plus quelques accès pour des particuliers et des pros… Donc, le meilleur moyen de rencontrer la FFAP, c’est effectivement d’aller voir ce qui se fait près de chez toi, dans un club Les activités nationales de la FFAP viennent ensuite : Congrès, équipe de France, FISM etc. , tout ça, c’est après… L’adhésion à la FFAP permet des réductions sur les congrès, qui remboursent presque l’adhésion FFAP (je ne sais pas quelle est la cotisation au club de villy… mais les cotisations de club se décompose en : partie local, qui sert au fonctionnement du club, et partie fédérale, qui finance la FFAP, couvre la publication de la revue etc. tout comme dans un club sportif, ou tu payes l’adhésion au club, et la licence nationale…) A noter que tous les clubs ne sont pas intégrés à la FFAP, ce qui peut avoir aussi des avantages ou des inconvénients, suivant ce qu’on veut faire… et ce n’est pas un critère de dynamisme, tu n’as qu’à voir l’activité dans des associations comme les 78 tours pour en être convaincu… Les procédures d’entrée dans les clubs sont variables. En général, pour les club FFAP, il y a : -Une période probatoire, ou l’on te forme. En général, pour un débutant, cette période peut durer un an, avec une cotisation souvent allégée, puisque tu n’es pas encore membre FFAP), -Un test d’aptitude plus ou moins difficile (cela peut être une simple formalité, comme un examen pointu…ça dépend des clubs…), -puis tu as le titre de membre, et tu dois donc cotiser à la FFAP… Mais ce sont de grandes lignes, il est possible de trouver toute sorts de particularité locales… Donc, vois ce qu’organise ton club local, au besoin si tu en veux plus, va faire des sauts pour assister à des conférences ou des fêtes à Lyon ou Grenoble, pour parler des choses qui sont dans ton coin… Pour accéder aux conférences et congrès : Déjà, il y a peu de pub en dehors des milieux magiques, donc rien que cela filtre les participants. D’autre part, dans la grande majorité des cas, il y a un tarif « membre du club qui organise » ou un tarif « FFAP », et un tarif extérieur, plus chers. Cela aussi filtre le public. Idem pour les congrès, ou le tarif « non membre FFAP » est conséquent…Encore qu’il y ait souvent des tarifs incitatifs pour les jeunes… A côté de cela, tu as des formations thématiques genre CIPI, qui organisent des stages, mais qui gagnent souvent à être suivie quand on a un niveau suffisant dans la discipline sujet du stage, ou en magie générale… c’est souvent animé par de grands noms de la magie, donc genre master classe… A côté de tout cela, tu as aussi des rencontres informelles de magiciens, régulières ou ponctuelles, qui permettent d’échanger librement avec ceux que l’on croise. Je ne sais pas s’il y en a sur ta région, je sais que les gens de Lyon se réunissaient parfois pour une bouffe ou chez les uns ou les autres… à voir avec eux. Dans le genre, on a eu il y a des années les « pizzas magicos » (a, les bons souvenirs…) qui se réunissaient en pizzéria à paris, les crazy druids de rennes (provisoirement en sommeil, je n’ai pas le temps de les relancer pour l’instant…), l’illégal magic club, de paris aussi, qui a la particularité de commencer très tard ses réunions etc. Il semble y avoir peu de rencontres de ce type organisées sur VM ces derniers temps… Le Forum LSP organise aussi de temps en temps des rencontres entre ses membres, ou des spectacles caritatifs…Cela peut être sur Paris, ou en région… Tu as également des scènes ouvertes de magie, qui permettent de rencontrer du monde, mais je n’en connais pas dans ton coin… Renseignes-toi auprès des boutiques de magie de ta région, ou des clubs, qui peuvent t’aiguiller sur tout ce vivier qui prolifère de façon informelle… D’une manière générale, n’hésite pas à prendre contact avec les magiciens : Malgré un aspect parfois un peu fermé, vu de l’extérieur, dès que tu as montré que tu n’es pas un simple curieux, le milieu magique est en général hyper accueillant… Gilbus
  8. Oula, vaste sujet… Et question difficile, car je ne suis pas très érudit, en conte non plus… Déjà, rien n’est simple, car tu vas trouver différentes écoles, dans le conte. Entre ceux défendant une conservation fidèle du patrimoine et ceux réclamant une liberté d’adaptation et de création… Et tous ont raison, de leur point de vue, car c’est un domaine de liberté totale, justement… Il n’y a donc pas de livre représentant une vérité unique… Une lecture intéressante pour toucher la diversité des conceptions autour du conte, cela peut être « pourquoi faut-il raconter des histoires ? » publié par Mondoral. Mais je ne sais pas si le livre est en vente publique… C’est la retranscription d’interventions de conteurs, lors de colloques sur le conte, avec plein d’intervenants qui montrent tous une sensibilité différente, des objectifs et des moyens différent. Il y a d’autres volumes dans la collection, si je me souviens bien… Mais comme c’est surtout une captation d’un débat, tu peux accéder aux vidéos du débat, sur le site : http://www.archivesaudiovisuelles.fr En tapant « mondoral » dans la recherche… Tu as là-dedans des histoires, mais aussi des analyses, des réflexions sur plein de sujets liés aux histoires et au conte, aux conteurs… Tu as aussi des livres sur des domaines pointus : Par exemple « les ficelles du conteur », contrairement à ce qu’on pourrait penser, ne donne pas de techniques de contes, mais des techniques de jeux de doigts avec des ficelles (on dessine des figures avec des boucles de ficelles) pour les associer à du conte. Le livre « raconter avec des objets » de Jean Donogan, peut être utile au magicien, toujours encombré d’accessoires… Là aussi, plusieurs écoles dans l’utilisation des objets : -Le détournement, ou l’objet incarne autre chose que ce qu’il est dans le monde réel. -La personnalisation, ou l’objet reste ce qu’il est, mais acquiert des caractéristiques supplémentaires -L’utilisation, ou on se sert de l’objet tel qu’il est, ou un jeu de carte reste un jeu de carte, car il y a un jeu de carte dans l’histoire… Dans un domaine plus théorique, tu as les ouvrages sur la classification Aarne-Thompson : C’est une bible regroupant les contes par classifications de type et d’intrigues… On trouve des articles facilement sur le net, qui donnent une idée du contenu de cette classification : http://fr.wikipedia.org/wiki/Classification_Aarne-Thompson#Pr.C3.A9sentation_g.C3.A9n.C3.A9rale Ces livres de classification ne donnent pas vraiment d’éléments sur la façon de raconter…sauf que… Savoir ce que disent les contes est important… Ces classifications permettent de prendre conscience de ce que dit l’histoire, au cas où cela ne soit pas clair pour le conteur. Car le conteur doit savoir quel est le message de l’histoire, en dehors des péripéties qui la jalonne. J’ai vu des gens passer « à côté » de leur histoire : Ils pensaient qu’elle disait une chose, le public en comprenais une autre, ce qui ne serait pas grave si, du coup, le conteur n’avait pas mis en évidence et de force un message qui visiblement n’avait pas de rapport avec l’histoire. Quand on raconte une histoire, la première question à se poser, c’est : Pourquoi. Un peu comme pour un tour de magie, en fait Encore plus théorique, mais en fait, pratique aussi : « Morphologie du conte » de Vladimir Propp : Là, c’est du lourd au niveau de l’intellectualisation…j’avoue ne pas avoir réussi à digérer complétement le bouquin Mais pour ceux ayant le courage, c’est une source de techniques très intéressante : Il y parle par exemple de la façon d’introduire les personnages secondaire, des attributs des personnages, du séquencement des étapes du conte, etc. Sinon, tu as des livres écrits par des conteurs, comme par exemple « le conteur et l’imaginaire » de Pèpito Matéo, qui est un conteur très réputé. Tu as des livres sur l’analyse du conte, comme « magie du Conte, ses rythme-sa dynamique » de Lily Boulay, qui est en fait une sorte d’analyse de texte sur des contes type, pour y déceler une structure et des schémas…et les contes basés sur la même structure, à la façon de Aarne-Thompson, mais peut être en plus abordable (mais en moins exhaustif, bien sûr…) Mais si tu veux juste gouter des contes, en oubliant la technique, tu as des livres comme « le cercle des menteurs » de Jean-Claude Carrière, qui est un recueil de contes d’un peu partout, de très bonne qualité. Dans les livres de contes eux même, tu as deux grande catégorie, à mon sens : -Les livres qui sont fait pour être lus : Des contes rédigés pour l’écrit, avec des phrases bien tournées, et une langue irréprochable… inexploitable tel quel pour les raconter à haute voix, car trop figé par l’écris. -Des livres de contes de collectage Surtout à partir du 20ième, ou des gens soucieux de préserver un patrimoine ont collectés les contes écris, souvent à partir d’enregistrements fait dans des villages auprès de conteurs « ancestraux ». Ces actions ont permis la survivance de bon nombre d’histoires, qui auraient disparue autrement, la télé ayant porté un coup fatal aux veillées contées durant des années. Réalisé par des passionnés, des universitaires, des sociologues, ils ont souvent le respect absolu de la langue parlée, et on retrouve donc des transcriptions fidèles des histoires telles qu’elles sont dite. Le problème est que bon nombre de collectages ont été fait auprès de personnes vieillissantes, pour ne pas dire très âgées, qui n’étaient pas forcément les meilleurs conteurs de leur époque, mais les conteurs survivants… Du coup, on se retrouve parfois avec des contes qui ne tiennent pas debout, car la mémoire défaillante, l’atteinte de l’âge et la sélection aléatoire des sources font que les histoires qu’on trouve sont souvent inintéressantes et décousues. Donc, là aussi, il faut tout reposer à plat, et les reconstruire pour les raconter… Sans parler de l'obsolescence de la forme: Si le fond des contes est intemporel, puisque cela parle de la nature des choses et de l'humain, la forme, elle, évolue. Si on veut prendre des contes du patrimoine, il faut bien sûr lire un maximum de conte… et si l’un nous séduit, il faut essayer de le fréquenter, de l’apprivoiser, et pourquoi pas de lui faire une place dans notre répertoire… Dans cet esprit, je dois plus de 60 livres de conte (je n’ai pas compté…) de tout type, de toute origine, de tous thèmes, même si je ne les utilise pas : à force d’en lire, on finit par avoir des idées…ou pas. Tu as aussi ceux qui créent leurs histoires. Dans mon répertoire courant, très limité encore (42 contes ce jour), 6 sont inspiré par des histoires existantes, et 36 sont des créations. Il y a des techniques pour s’entrainer à la création, mais je n’ai pas trouvé de livre pour les récapituler… Sinon, tu peux aussi te référer à toute la littérature technique sur le théâtre : Le conte a ses particularités, mais énormément de choses peuvent être appliquées, venant de la façon de faire du spectacle vivant, et le théâtre à pour cela une documentation plus abondante… A, pour finir avec les livres : Je ne l’ai pas encore lu, mais on m’en a dit grand bien : « Conter, un art ? » de Michel Hindenoch Plus modestement, j’ai écrit un petit article sur le conte et la magie contée (6 pages seulement… ceux qui me lisent savent que c’est forcément une synthèse extrême, vu mon niveau de bavardage habituel…) dans le bulletin du MAM (N°6 d’aout 2014) qui reprend une partie de ma façon de voir les choses, une sorte de synthèse de techniques et de règles, qui ne sont sans doute pas très intéressantes à lire, mais qui peuvent être utiles à pratiquer Pas de théories trop poussée (les conteurs, pour chaque question qu’on leur pose, ont tendance à répondre par une histoire…ça n’en finit pas, mais c’est beau ), mais des guides pour faciliter l’entrée dans le monde des histoires et surtout de leur interprétation, par des conseils précis. C’est dans l’esprit de cet article que sont mes stages… Gilbus
  9. hihihi, merci pour la pommade Cela s'appelle "le dictionnaire encyclopédique de la magie de Gilbus", dont je cite parfois des extraits quand j'y pense ou que j'ai la flemme de taper une nouvelle tartine que j'ai déjà faite... Il comprend une partie dictionnaire, car je suis du genre à donner des définitions, qui renvoient à une seconde partie (encyclopédique) contenant des articles... Et c'est une "œuvre" qui ne sera sans doute jamais achevée, donc jamais publiée, vu que je ne suis plus d'accord avec tout ce que je disais quand j'ai commencé à amasser les idées, il y a des années... Donc, il faut que je reprenne tout depuis le début tous les 10 ans... Et comme je suis fainéant... c'est ballot Déjà, si j'arrivais à finir mes lectures en retard, et vous faire quelques compte rendu, cela serait déjà bien... Gilbus
  10. Juste un petit up pour signaler que le stage est complet (comme prévu…) et avec des gens sur liste d’attente. Je suis très content, car il y aura deux magiciens parmi les stagiaires, un de rennes, un de Paris. C’est cool Gilbus
  11. Comme le dit Andy, il y a le numéro, puis les outils du numéro. La, tu nous parle surtout du matériel que tu utilises, ce qui est intéressant, mais pas forcément la réponse à la bonne question : A quoi ressemble ton numéro ? A quoi ressemble ton personnage ? Pas ce qu’il fait, avec des balles, des cartes ou autres, mais ce qu’il est… Burlesque ? Sérieux ? Rigolo/rigolard ? Mystérieux ? Poétique ? Amoureux ? Etc… Ton personnage doit être en concordance avec le numéro, bien sûr. Et ton personnage peut avoir plusieurs niveaux de lecture : On peut avoir un personnage de magicien sérieux, qui en fait va être confronté à des problèmes, et le numéro peut devenir burlesque, par exemple. Un cas de magicien arrogant, mais qui en fait se révèle fragile et attendrissant etc… Mais définir numéro et personnage, non par les tours qu’on y fait, mais par le style et l’émotion que l’on désire susciter, c’est une chose intéressante. Souvent, on le fait d’instinct, sans trop y réfléchir, car on sait ce qu’on veut faire…et du coup, on ne pense qu’aux tours, au matériel, au truc… C’est aussi pour cela qu’Andy dit qu’on ne peut le faire à ta place (ou alors, il faut nous expliquer beaucoup plus de choses sur tes intentions dans ce numéro ) Et donc, en fonction de ce numéro et de ce personnage, c’est cela qui peut définir le tour d’entrée, pour revenir à ta question. Ce tour d’entrée doit établir le style de ton personnage pour le public. Il peut aussi lancer sur une fausse piste (cas cité plus haut du sérieux qui vire au burlesque), mais compatible avec l’intention de ton numéro… Bref, on peut aussi dire de commencer par un portefeuille en feu, mais à mon sens, cela n’apporte pas la réponse à la bonne question Choisi ton style d’abord Gilbus
  12. Ma première réaction, c'était de dire: Super moche... Mais en l'imaginant avec une jupe noire, un tapis dessus... Effectivement, très pratique, transportable, stable, une dimension assez cool... Par contre, 88cm, c'est un peu trop haut si on veut être assis derrière: c'est vraiment pour être debout... De toute façon, comme les rangements prennent toute la place, s'assoir derrière serait sportif, il n'y a pas de place pour les jambes Donc, un bon plan pour ceux aimant l'altitude Perso, je suis en train de bricoler une petite table d’appoint pliante de cuisine, en bois, achetée il y a 15 jours. j'ai viré les carreaux de céramique qui étaient dessus, je vais installer un velours à la place. je dois poncer tout le bois, qui est bien trop net et clair, et le teindre en plus foncé, histoire que ce soit un peu classe. Et aménager une petite servante dessous. C'est un peu de travail, mais bon, pour une table presque neuve, trouvée en vide grenier à 5 euro, ça le fait C'est la saison des vides-greniers profitez-en... Gilbus
  13. J'ai envie de dire : et alors ?!! Si tu rates un tour de magie, tu as SEULEMENT raté un tour de magie... Quel est le problème ? Si tu as peur de rater, présente des tours automatiques, tu ne rateras et pourras te concentrer sur la présentation. Une fois en confiance, passes à la suite. … Et après les avoir mis à l'aise (parce qu'ils ne sont normalement pas à l'aise de te voir rater), tu les valorises. Ensuite il faut faire un tour que tu réussis parfaitement, alors bosse ton huile et l'eau. C’est aussi pour cela que la représentation en public est intéressante : Pour le risque et la pression… Si on part du principe qu’en public, on perd 50% de ses capacités, cela veut dire qu’il faut qu’à l’entrainement, tu sois à 200%. Du coup, cela relève la barre haute, et va redonner du peps à ton entrainement aussi Cela dépend des gens, mais la pression peut faire avancer pas mal, justement, et te décoincer Ensuite, il ne faut pas voir l’acte en public comme juste une démonstration de ce que tu fais tout seul. En public, justement, le public est là. Donc la relation entre toi et le public va devenir primordiale, plus importante souvent que ton tour ou ta manip… C’est tout un domaine à explorer, et qui est en osmose avec tes techniques de manipulation. Quand je parlais plus haut de mélanger les disciplines, c’est aussi cela : La gestion et le contact avec le public, c’est une discipline en soi… et elle est sacrément amusante Je pense que les conseils donné plus haut sont très bon : Travaille au début tes tours en public avec des « inratables », qu’ils soient automatiques ou pas… Comme cela, tu auras l’esprit libre pour te concentrer sur ton rapport avec le spectateur, et tu y prendras davantage plaisir. Une fois que tu auras surmonté tes inquiétudes, tu reviendras à tes manips compliquée en public… Autant travailler une chose à la fois quand on peut… Ne t’inquiète pas pour la nature « simpliste » des tours «inratables » : Il n’y a que toi à savoir comment ça marche, si c’est compliqué à faire ou pas. Le public, lui, si le tour est bien fait, verra juste de la magie… Et surtout un magicien : Encore une fois, tu es la chose importante, dans l’histoire, pas tes cartes… Bon courage, et dit nous si tu arrives à te lancer Gilbus
  14. Donc, tu n’es plus vraiment bénévole ? Bon, si tu ne veux pas être déclaré, il faut garder la notion de bénévolat, mais fournir des frais (réels… note d’essence ou Km de déplacement, matériel acheté etc…) que tu te fais rembourser par l’asso : C’est, il me semble, le seul moyen pour être en règle sans payer de charges sociales, si on est là en tant qu’individu. Par ailleurs, tu vas marcher au chapeau (La tirelire…pourquoi pas…mais pose un chapeau à coté de toi, et crois-moi, les gens sauront à quoi il sert... mais c’est bien plus dure de leur faire avouer qu’ils le savent ) Ce n’est pas toujours évident de faire un spectacle dans ce contexte, a moitié engagé (ou défrayé dans ton cas), a moitié au chapeau. A moins que tu n’aies bien travaillé ton numéro pour aller dans un sens « commercial », d’ailleurs, le chapeau ne rapportera pas énormément : travailler au chapeau, pour avoir un bon rendement, c’est très technique Le chapeau est une forme de rémunération qui est légalement « tolérée » dans la plupart des cas, surtout si tu es mis en place par l’association du vide grenier. A, j’oubliais les conseils d’usages : Ne fait que des choses que tu maitrises parfaitement. Travaille tes textes plus que tes manips, c’est la présentation qui est importante, pas le truc. Et prend plaisir à rencontrer les gens à qui tu vas faire ton numéro Bon courage pour ton animation Gilbus
  15. Ben, en jonglerie aussi, avoir un but et une échéance est motivant : Un numéro à préparer pour un spectacle, une scène ouverte, une convention… Et bien sûr, comme il a été dit, rencontrer d’autres adeptes des mêmes agrès, ou d’autres agrès : Les rencontres en vrai apportent souvent des idées nouvelles, des buts nouveaux, et de l’envie de faire. Je vois que tu es sur paris : quelle chance ! Es-tu allé à l’illégal magic club ? On croise là-bas des fondus de manip, genre MagicalSleight ou équivalent, qui peuvent faire de l’émulation avec ce que tu fais. Si tu n’est pas allé, ben essaie… Gilbus
  16. Tu dis faire de la magie. Et ne pas la faire en public : c’est pour moi contradictoire. La magie est l’art de l’illusion. On ne s’illusionne pas soit même (enfin, pas vraiment, pas comme ça…), et on n’illusionne pas un miroir. L’illusionniste ne prend son sens que par rapport au spectateur : Sinon, ce n’est que de la manipulation d’objet, de la jonglerie, ce qui est bien différent. La magie ne naît pas dans les mains du magicien, mais dans l’esprit du spectateur. Fais-tu de la magie ? Mais pour répondre à ta question : Une pratique dénuée de but ne peux progresser indéfiniment. Il faut un but, et surtout une échéance. C’est aussi à cela que servent les spectacles dans la formation : Cela fixe des objectifs à atteindre, dans l’acte, dans la qualité, dans le temps. C’est en visant un but contraignant qu’on se surpasse. Une pratique isolée dans son propre contexte tourne en rond et lasse : Tu ne fais que des cartes, lance toi de nouveaux défis, avec d’autres disciplines, et mélanges ensuite les compétences entre cartes et autres disciplines : Les mélanges redonnent de l’énergie. Enfin, tu ne retires plus de plaisir : Amuses toi. Pas facile, bien sûr… mais les deux conseils précédents devraient te permettre de retrouver ton amusement… Gilbus
  17. intéressante question à poser sur le forum général... mais cela n'aurait pas pu être mis en chambre des secrets? car ici, à part te dire de tirer sur la feuille avec un fusil à plasma, je ne vois pas ce qu'on peut te répondre... Gilbus
  18. Hihihi : Oui, je suis tout pourri, car bérurier noir, même dans l’empereur tomato ketchup, ne s’adresse pas à des enfants : Des ados et jeunes adultes à tendance anarchistes, oui, sans aucun doute...mais pas aux enfants. Je pense que le seul enfant dans la salle était probablement celui qui était sur scène, agitant un drapeau rouge… Pour moi, c’est clair que ce n’est pas parce qu’on parle d’enfant (même révoltés…) que l’on s’adresse à des enfants. L’adolescence est une phase importante, mais elle est bien distincte de l’enfance, pour ce que j’en sais… Pour ceux doutant du message (on ne comprend pas toujours toutes les paroles…), voilà le texte intégral : On n’y parle pas de maitresse ni de récré, mais bien de prof et de lycée… pas du tout des thèmes d’enfant, mais d’ados… Il faut affiner ton jugement, mon bon Woody, sinon, tu vas tout mélanger Maintenant, comme il a été dit plus haut, les ados peuvent également être des spectateurs "encombrants" Mais je ne pense pas qu'il faille les traiter comme les enfants. Un exemple: les enfants trouvent la scatologie très amusante, cela brise un interdit qu'ils comprennent. On peut donc, dans une histoire, leur parler de prout, de pipi et de caca de façon parfois très dégoutantes, et ils adorent. Si tu essaies la scatologie avec des ados, tu risques de faire un gros flop... Mais bon, je n'y connais rien en enfants et en ados, ni même vraiment en magie, alors... Gilbus
  19. Cette vidéo date de 88, elle a presque 30 ans. Ce n'est donc clairement pas une question relative à ton âge... heuuu, la seconde vidéo, chez moi, c'est un concert des béruriers noirs... peu de rapport avec la magie ou les enfants... ou est l'erreur? Gilbus
  20. de Moyencourt est un coriace, mais regarde comment le public d'enfant réagis. il a bien dit "au dessus de 7 ans", hein? il cible son public, et joue justement sur les capacités de cet age: il part du postulat qu'il ne va pas les traiter comme des bébé, et les enfants en sont tellement contents... Au moins de Moyencourt a-t-il un discours clair sur le risque... je pense que comme il le présente, les enfants n'ont pas envie de retenter les expériences qu'il dit dangereuse... Bon, Tout n'est pas d'un gout bizounours, mais les bizounours, c'est pour les moins de 7 ans, justement... D'autre part, il y a le personnage: le personnage fait passer tellement de choses Moi, je dit souvent en spectacle que "A, il y a des enfants. Encore. j'aime pas les enfants. Déjà que j'aime pas les gens. Et les enfants, c'est des gens qui sont même pas finis... Les enfants, c'est sale, on peut attraper des maladie, tout ça..." bref, je n'ai pas un discours très sympa. En général, ça marche très bien C'est une partie du personnage... Et les méchants, c'est aussi ceux qui marquent... Après tout, certains magiciens pour adultes malmènent leur public: "je vous demande de vous calmer, vous êtes des malades..." ça ne vous dit rien? Mais bien avant celui la: Williamson, par exemple, quand il veux un volontaire, va le chercher dans le public et le jette sur son épaule pour le ramener sur scène (bon, Williamson, il ramenais des adultes, mais c'est un géant ou amazing jonathan: il marquait bien plus par son spectacle insolent et souvent malsain, si on le prend au premier degrés, que beaucoup de magiciens qui font apparaitre des trucs sans personnage pétillant... Ensuite, dés qu'on transgresse un tabou, on peut être mal vu des adultes. Mais les enfants adorent les transgressions... C'est le rôle du clown, que de transgresser: un clown n'a pas de limite... Vive les clowns! Gilbus
  21. Oui, mais le détressage risque d'être laborieux Mieux vaux acheter directement du FI détressé. Sinon, si tu ne veux pas te fatiguer: Prend une recharge pour spider pen ou tarentula, ça coute 15 euro les deux bobines. il y a une bonne longueur dedans... Bon, pour 15 euro, tu as un ITR invisible complet... à toi de voir Gilbus
  22. Le théatre est une bonne solution, mais comme le dit Chakkan, on mise sur bien d'autres choses dans un cours de théâtre: Endosser un rôle parfois fort différent de soi-même (ce qui est un bon exercice, mais n'est pas forcément ce qu'on désire faire en magie...), Gérer les relations entre comédiens (mais sachant que beaucoup de magiciens sont seuls en scène, cette compétence ne sera guère utilisée...), Apprendre un texte déjà figé, et le dire parfaitement (toujours la difficulté de se mouler sur le texte d'un autre... le magicien, à mon sens, sauf à engager un metteur en scène dialogiste particulier et compétent, fait ses textes lui-même, et donc la méthode peut être bien différentes du théâtre...) … L’intérêt du théâtre, c’est la facilité relative d’accès : il y a des troupes ou des cours de théâtre un peu partout… Et la richesse de ses ressources : cela fait des centaines d’années que les théâtreux réfléchisse sur leur métier, et il y a une profusion de méthodes, concept et procédures disponibles. Mais ce n’est pas la seule voix, comme le dit Chakkan. Il y a par exemple le conte. Le conteur est souvent seul en scène. Comme le magicien, il crée la plupart du temps ses propres textes (un bon conteur ne ressort pas l’histoire d’un livre sans la retravailler de fond en comble…) Le conteur à les même possibilités scénique que le magicien : d’une grande scène avec micro à une intervention confinant au close up devant 3 personnes… (le fonctionnement optimum, selon moi, se situant pour un conteur sans micro avec un public entre 10 et 60 personnes, c’est-à-dire les condition de salon type du magicien) Le conteur à dans sa culture l’intégration de l’objet (conter avec des objets est une des branches du conte) Le conteur, surtout, est dans la même configuration scénique que le magicien : l’acteur à le plus souvent un quatrième mur, alors que conteur et magicien s’adressent le plus souvent directement au public. Les techniques de l'adresse au public sont les mêmes en conte et en magie, quasiment. Etc. Et les conteurs doivent eux aussi apprendre à gérer leur voix, parole, ton, débit, et surtout silence. Philipe Sizaire a dit : « Le mot est un outil. Quand on arrive, il y a sur scène un gros bloc de silence. Le conteur va le sculpter avec ses mots : la matière première du conte, c’est le silence. » La gestion des silences est donc très importante… Et on trouve évidemment, puisque c’est le sujet de ce post, le rythme et le débit. En fait, nous le savons tous, quand on est sur scène, il y a une chose magique qui se produit (à moins que ça ne soit un effet de l’adrénaline ) : Le temps subjectif pour l’interprète s’accélère ! Et donc, vivant plus vite, l’interprète à tendance à parler plus vite, sans s’en rendre compte. Nous devons donc apprendre à revenir à un débit normal pour le public, ce qui donne alors à l’interprète une impression de lenteur : Pas facile à doser. Mais plus encore : Nous sommes en train de présenter un instant dramatique (au sens théâtral ) au public : Il faut donc lui en laisser toute la jouissance, et donc avoir des moments où l’on va ralentir ou carrément suspendre l’action, pour qu’elle soit appréciée. Cela ne met pas en cause le rythme de la prestation, qui peut être soutenu si c’est ce que l’on souhaite (il se passe plein de choses…), mais le débit doit être maitrisé pour s’adapter à l’intention de chaque instant. Le débit est aussi un moyen de jouer : Si l’on a toujours un débit identique (et rapide dans le cas évoqué), on se prive d’un moyen d’expression, d’illustration, et au final, tout deviens plat, même si c’est fait à pleine vitesse : On est beaucoup plus sensible aux variations qu’a un flux constant. Mais bon, ça, je pense qu’on le sait tous… reste à le dire au magicien dont tu parles, Graal Cela aussi fait partie de la formation de base du conteur : Voilà un site qui reprend pas mal de virelangues et de viresoreilles, pour les amateurs : http://michel.buze.perso.neuf.fr/lavache/virelangues.htm Celui que j’apprécie le plus : Suis-je chez ce cher Serge ? oui je suis chez ce cher Serge. Gilbus
  23. Paradoxalement, cela ne me dérange pas vraiment : Les enfants (au dela de 6/7 ans…) adorent le gore. Bon, il y a toujours le risque d’imitation, et qu’un gamin enfonce des piques à barbecue dans le carton posé sur la tête d’un autre, sans être allé voir le tuto Youtube qui explique comment faire : Ces enfants, quels manques de responsabilité… Si voyant que son copain ne bouge plus, il met le feu au carton, il y a de bonnes chances pour que les preuves disparaissent dans l’incendie Arf, désolé, je crois que je n’aime pas vraiment les enfants… Dans une de mes histoires (« comment jean le malchanceux devint roi en prenant un poisson »…je sais le titre est trop long…l’histoire aussi… prochaine représentation le 13 juin, 20H30, à la MIR, pendant le Festival Contes du monde, à Rennes), on décapite le roi, et on lance sa tête dans la foule, pour choisir un successeur… Cela me sert à faire monter sur scène 2 personnes vraiment au hasard, enfants ou non. La tête tranchée est un ballon avec des yeux et une bouche grossièrement dessinés au feutre, et avec une couronne type galette des rois collée dessus. Nous sommes donc dans un style symboliste, et non réaliste. Si c’est un tout petit qui a le ballon, et qu’il ne pourra pas convenir, je lui demande de passer le ballon à un de ses voisins plus grand, à son choix. Mais 6/7 ans me conviennent aussi dans ce cas… J’ai déjà eu un peu tous les cas : deux enfants, deux adultes, un adulte et un enfant… sur ce coup, je ne suis pas difficile. L’intérêt du ballon, c’est que je recommande (c’est dans la trame de l’histoire, donc parfaitement motivé…) de faire rebondir le ballon parmi les spectateurs, sans bouger de sa place. Je suis le dos tourné, et lance un « stop » au bout d’un moment, au hasard. Cela donne une certitude sur l’aspect aléatoire de la sélection (qui est réel dans ce cas…) Et les gens adorent faire rebondir des ballons Ou des têtes de roi fraichement coupée… Gilbus
  24. Une des premières choses que l’on doit apprendre en conte (désolé, j’y reviens toujours, vu que je suis meilleur en conte qu’en théâtre ), c’est de ne pas avoir une « voix de conteur » Vous savez, cette voix très étrange, partant facilement dans les aigues en voix de tête, qui articule trop bien les choses, et traine un peu sur la fin des mots, abondamment sur-jouée, une voix étraaaannnnge, que l’on prend parfois pour s’adresser à un tout petit bébééééé, ou à un public adulte qui n’en demande pas tant La voix que prennent 90% des gens sans formation qui lisent un conte à un enfant. Je ne sais pas pourquoi. La recommandation dans ces cas-là, c’est d’imaginer qu’on est en train de parler à son boulanger, et qu’on lui raconte l’histoire comme on parlerai du temps, en attendant qu’il coupe le pain ou qu’il rende la monnaie. Une voix naturelle. Si possible, bien sûr. Déjà, face à un public, on n’est jamais totalement naturel. C’est ainsi, mais ceux qui disent ne pas avoir de personnage de magicien (ou de conteur ) ne se rendent pas compte, bien souvent, qu’ils ont une attitude différente face au public. Ce qui est déjà une amorce de personnage…C’est un « soi-même », mais en représentation. Le but est alors d’accepter cela, mais de ne pas tomber dans les stéréotypes, et d’être le plus naturel possible. Cela si on ne cherche pas à prendre un personnage très spécifique, bien-sûr : Le sur-jeu est un bon moyen de caricature, si on l’emploie pour faire une caricature D’un autre côté, j’ai vu des conteurs (auto-formés) refuser cette idée : Pour eux, le spectacle devait avoir une forme très codifiée, et la voix de conteur en faisait partie. Tout comme un texte aux lourdeurs littéraires palpables, car ils ne juraient que par les livres, et ne voulais pas en changer une virgule. Chacun est libre. Mais on voit ensuite le résultat… Dur de faire bouger les choses, parfois… Par contre, je ne suis pas totalement d’accord avec le « bouge comme tu bouges » d’ Allégret : Dans l’espace scénique, on peut avoir des gestes qui ne sont pas naturels, pour les rendre naturels, justement. Si on doit faire un geste ample par son sens, mais qu’on garde les coudes collés au corps, par exemple, le geste en devient étriqué. De la même façon, si chacun reste comme il est au naturel, on va avoir des postures délicates : Assis sur une chaise, jambes et bras croisés, penché en avant à en tomber, les mains crispées… car il y a des gens qui sont souvent comme ça, dès qu’ils sont en public en tout cas. Une énorme partie du travail consiste justement à rester naturel, mais en enlever tout ce qui ne convient pas au spectacle, tout comme pour le texte (ou l’on doit chasser les mots parasites…) : Enlever les gestes parasites, les déplacements compulsifs, les tics, les crispations sans lien avec ce que l’on fait… Dire soyez naturel ne veux pas dire « ne travaillez rien ». J’ai été à un spectacle (de conte encore), ou l’artiste était du genre mobile : Il n’arrêtait pas de se déplacer sur scène, de gauche à droite, de droite à gauche, mais aussi d’avant en arrière, tout le temps, sans aucun rapport avec l’histoire ou une chorégraphie quelconque, des choses purement involontaires. En bref, il bougeait tout le temps, et tellement qu’on n’écoutait plus ce qu’il disait, tant ses allez et retours captaient l’attention. Limite, il donnait le mal de mer… C’est ballot. Un autre n’arrêtait pas de frotter les mains sur son pantalon, de façon crispée… Et quand l’artiste est crispé, le public le devient aussi. Un manque de respiration peut aussi causer des problèmes : Une conteuse que je connais, il y a quelques années, était tout le temps en manque de souffle. Cela donnait une voix souffreteuse, et le public avait tendance à prendre aussi une partie de la souffrance… Tout cela peut se corriger, si on le travail : Cette conteuse à maintenant une voix normale, et elle se sert volontairement de sa voix essoufflée, quand l’histoire le demande…mais qu’à ce moment-là… Bien entendu, il faut respecter la nature de chacun, et c’est une chance que d’être soit même. Mais essayons d’avoir un « soi-même » présentable en conditions de spectacle, cela ne gâche rien Gilbus
  25. C’est un paradoxe du spectacle vivant : On doit paraitre spontané et sincère. Mais la meilleure façon d’avoir un impact maximum, c’est d’avoir étudié et répété chaque réplique. Donc : Certains se sentent plus à l’aise dans l’impro réelle. Mais sauf cas particulier, l’impro n’est pas toujours la meilleure façon de faire les choses : Normal, en changeant à chaque fois, il y a forcément des fois ou c’est meilleur que d’autres… Le but des répétitions, c’est justement de regrouper ce qui marche le mieux, et virer ce qui ne marche pas. Cela dès la construction. Ensuite, on refera bien sûr le même travail en passant devant le public, car c’est une étape indispensable… Pour moi, cela ne veut pas non plus dire avoir un texte su « par cœur » : Le problème du « par cœur », c’est qu’il faut être très bon acteur pour arriver à le dire sans que cela sente la récitation… La solution n’est pas le « par cœur » appris, c’est-à-dire en essayant de s’aligner sur un texte qu’on a prédéfini : la, il faut avoir un talent d’acteurs confirmé pour le faire… Un solution plus simple, c’est le « par cœur naturel » : au fil des répétitions et des interprétations, le texte se construit, se fige plus ou moins pour finir par arriver à une version que l’on va dire sans se forcer, car ce sont des mots que l’on a dit naturellement lors de la construction, et qui coulent bien pour nous. Du coup, avec ce texte qui nous viens naturellement sans qu’on soit obligé à faire référence à un texte qui serait « imposé » intellectuellement, c’est beaucoup plus facile. Et cela laisse aussi beaucoup plus de souplesse au niveau des improvisations qui peuvent venir à l’occasion, pour tenir compte d’une particularité de l’instant (bruit dans la salle, spectateur volontaire particulier etc…). Par contre, comme le dit Teddy, et surtout si on est plusieurs à jouer, il y a des choses à caller absolument, à la virgule près : -Ne serait-ce que les répliques déclencheurs pour nos partenaires, qui doivent faire ou dire des choses sur un mot ou un geste précis… Rien de pire qu’un partenaire qui change son texte à chaque fois, alors qu’on attend un instant bien précis pour lancer une action… -Mais aussi bien sûr, dans le cas de la magie, pour coller aux opérations visibles ou invisibles de l’effet magique… D’autres points que je recommande de faire cette fois ci plus qu’à la virgule près, mais avec un texte, un rythme, un timbre et une l’intonation complétement travaillée, répétée, ultimisée : La première, et la dernière phrase. La première phrase est très importante, c’est souvent la dessus qu’on va être jaugé, et c’est sur cette première impression (qui s’est déjà constituée en partie avant même qu’on parle, mais la première phrase va confirmer ou faire changer cela…) que le spectateur va décider s’il veut nous écouter, ou attendre tranquillement que ça se passe en pensant à autre chose (dans le meilleur des cas…) La dernière phrase est pour moi aussi importante, surtout si on a une partie assez « bavarde », genre magie contée : La dernière phrase sera : -Soit sur le climax, pour le précéder ou le souligner (évitons d’avoir une phrase « pendant » un climax visuel : cela va diluer l’attention…). -Soit sur une sorte de coda qu’on va mettre après le climax, car si le tour est fini, on a peut-être encore des choses à régler avec l’histoire qu’on raconte. Dans le premier cas, le texte est au service du climax, uniquement : Il doit donc le mettre en valeur, ne pas l’occulter, gérer les silences avant, pendant, après, pour que le climax soit le plus fort possible, ramener toute l’attention du public dessus etc. Dans le second cas, le texte doit être un texte de fin : Une fois qu’il est dit, le spectateur doit savoir avec certitude qu’on a fini. Cela par le contenu, mais aussi l’intonation (courbe d’intensité…) donnée aux derniers mots et au dernier mot. Cela parait logique, mais on voit assez souvent des gens donnant une fin qui se termine comme s’ils allaient dire encore un truc derrière, alors que non. C’est ballot, car les spectateurs n’attendent que la fin pour applaudir, si on s’est bien débrouillé. On ne doit pas, le plus souvent, repartir dans des détails qui n’ont pas de lien direct avec ce qu’on a fait avant, créant ainsi de fausses fins, ou des fins à rallonges. Le but du jeu est de conclure sans amoindrir tout ce qui est avant (y compris le climax !), donc inutile de repartir dans un baratin qui sert juste à garder un peu plus la parole : Une fois que c’est fini, c’est fini. Mais on a souvent envie de prolonger l’instant, car on est content, le public est content, bref, prolonger le bon moment. Je trouve que c’est un mauvais plan, le plus souvent, car on va remplacer une fin propre et forte par un truc délayé et moins intéressant… Cela ne m’empêche pas de le faire parfois, mais je ne suis pas vraiment magicien, moi… Une autre chose importante, je crois, dans ce que dit Teddy : Eliminer le superflu. C’est capital, et c’est souvent, à ce que j’ai vu, ce qui fait la différence entre un spectacle de qualité et un spectacle bricolé. En conte, on dit qu’une fois que le premier jet de l’histoire est posé, on peut en général en enlever la moitié des mots… Déjà, enlever tout ce qui ne sert vraiment à rien… il y en a toujours. Des chapitres entier, des phrases, des mots, qui n’apportent rien. Ensuite, enlever ses « petites chéries » : ce sont les phrases qui n’ont pas de rapport avec ce qu’on est en train de faire, mais qui sont si drôles et intelligentes qu’elles nous valorisent, c’est sûr… en plus, souvent, c’est nous qui les avons trouvés, on en est fier, on les aime. Mais elles n’ont aucun rapport avec ce qu’on est en train de faire, donc elles vont amoindrir le discours… et il faut les virer. C’est parfois très dur Ensuite, enlever des mots pour rendre les phrases plus claires, plus percutantes quand elles ont besoin de l’être. Enfin, enlever des mots qu’on peut remplacer par autre chose : Un regard, une mimique, un silence, une onomatopée, un déplacement, une posture… Le sens de ce qu’on veut transmettre n’a pas à être forcément verbal : L’interprète est là, en entier devant le public, il n’y a pas que le texte ou les mains qui comptent… La communication non verbale est très intéressante pour le spectateur : On ne lui dit pas quoi penser : Il ressent quoi penser, et cela établis une complicité, lui donne de l’importance, car le jeu se fait avec lui, pas devant lui… Et cela, ce n’est pas quelque chose de facile à noter sur un papier, quand on écrit le texte, à moins d’être un bon pro du scénario et un dialoguiste achevé : Il faut déjà, avant tout, essayer pour voir ce qu’on peut faire réellement, nous : Nous avons tous des limites en jeu d’acteurs, en mime, ou simplement dans la façon de nous exprimer non verbalement… C’est ce que je voulais dire en conseillant de ne pas partir d’un texte écris, mais de commencer à jouer directement… Bien sûr, il ne faut pas se lancer directement sans savoir ce qu’on va faire : On a un scénario, plus ou moins détaillé… Mais l’interprétation en elle-même, qui va rendre vivant ce scénario, gagne à être travaillée en live…Si on n’est pas un grand acteur Pouf pouf, mais on s’écarte du sujet… c’était quoi, déjà ? No smoking ? Tour sympa. Je ne le fais pas, donc pas de conseils à donner, désolé… Gilbus
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