Gael BJN

Perso je trouve que l'écriture s'est fortement dégradée à partir de la saison 3 (la faute au changement de network?) On a glissé progressivement d'une série satirique et politique pertinente vers une série paternaliste qui ne maîtrise plus trop son propre sujet. Les premiers épisodes de la saison 4 sont assez consternants. Entre les situations caricaturales et le recyclage de technologie d'anciens épisodes, difficile de se satsfaire. De Sherlock à Black Mirror en passant par Misfits, c'est le gros défaut des séries britanniques: savoir s'arrêter.

Je trouve pas tes interventions specialement maladroites. Et le sujet parle d'emporter les spectateurs dans notre univers. Ce qui peut très bien se faire sans analogie, en étant soi-même, et sans s'inventer cet univers justement. En plus on ne parle jamais de contexte. Ce qui, je pense, fausse le débat. Gilbus avance quelques bonnes théories sur le papier, mais ça manque de structure et ce n'est, quoi qu'on en pense, qu' une approche personnelle qu'on aurait tort de considérer comme une règle.

Kayfabe de Max Maven. Premise and Premonition de Luke Jermay (je suis plus sûr si c'était cette année ou l'année dernière...)

Ça, ça marche pas mal aussi.

Au début quand je préparais mes cigarettes, je me disais que ça se voyait tellement que ça ne passerais jamais... Jusqu'à ce que je fume une clope avec une carte dedans (je déconseille). Personne ne remarque rien. Par contre il vaut mieux réfléchir à comment intégrer la cigarette sans spoiler l'effet (encore plus pour un non fumeur).

Kojima a encore envoyé du lourd hier soir. Hâte de plonger dans cet univers.

Personnellement, j'ai hâte! Les critiques donnent vraiment envie, mais c'est vrai que le film est assez méconnu par chez nous. Je l'avais découvert il y a quelques années grâce à Karim Debbache et Usul.

Mais... Mais c'est ma botte secrète ça! Là c'est le moment où tu pars en dehors du script, donc ta réponse sera certainement différente suivant la personne, le nombre de personnes, la performance qui précède, la taille de ta b...oite à outils technique. Dans ton cas particulier, tu pourrais feindre de ne pas comprendre son explication, lui tendre une partie du jeu pour qu'il te montre comme il le peut ce qu'il a vu, et démarrer une routine sous couvert d'essayer de comprendre ce qu'il t'explique ("be honest, what is it?" me semblerait parfait pour cette situation). Tu donnes l'impression de t'intéresser à ce qu'il dit en valorisant son information, et tu profites du caractère informel de cette conversation pour l'entrainer vers un autre tour, à son insu, et donc, toute garde baissée. Pour revenir au sujet, il y a un truc que j'ai oublié de mentionner. Je pense qu'il faut surtout se demander ce qui cloche dans notre attitude pour que quelqu'un se permette de rentrer dans notre espace privé (le fait de fouiller les poches). Le manque d'assurance se sent vite, et les spectateurs difficiles ont vite fait de saisir l'opportunité pour se donner l'ascendant. Qui plus est les proches ont l'excuse de la proximité. Mais tu peux aussi en jouer. Pour tes quelques prochaines prestas, histoire de remettre le pied à l'étrier, tu devrais jouer carte sur table, voir même articuler ta présentation autour du fait que tu reprends la magie après une longue pause. Pourquoi ne pas organiser une conversation sur ton parcours, entrecoupée d'effets magiques. Tu pourras même parler de ta mauvaise expérience et lui dédier un tour "pour toi, con.nard" (voir le ACAAN de Derren Brown). C'est la technique que j'adopte pour faire de la magie à mes proches. Je leur donne l'impression qu'ils sont dans la confidence, en parsemant ma présentation d'anecdotes sur le fait de montrer de la magie a des inconnus, sur mes casseroles, sur des effets récalcitrant. Bref, j'essaie d'accentuer le fait que c'est "toujours moi" qui suit en train de leur faire des tours, et que je leur raconte juste les dernières nouvelles. Mon but final et que l'on ne me demande plus "fais nous un tour", mais "t'as refait de la magie récemment?".

À mon avis, si vous n'arrivez déjà pas à canaliser un spectateur, partir sur le terrain du conflit est assez risqué. Surtout avec des blagues de seconde zone, on est plus en maternelle. Les vannes peuvent avoir leur efficacité, mais elles doivent être mesurées et ne pas stopper ou ralentir la fluidité de la présentation. Le but étant de ne pas passer pour une starlette capricieuse qui s'arrête dés que quelqu'un bouge de 2cm. Le but final étant, selon moi, d'intégrer l'emmerd.eur à la présentation (il voulait juste briller, comme Alex du 76... pardon). Non seulement vous serez perçu comme "professionnel" et vous avez de grandes chances de transformer votre pire ennemi en votre plus grand fan.

Si j'ai bien compris le déroulé de ta routine, je pense que tu devrais jeter un oeil à ces deux vidéos: Ce sont deux mouvements très utiles, et ils te donneront plus de liberté pour composer ta routine. Ça ne remplace pas le détournement d'attention, mais ça peut peut-être t'aider à rendre ta routine plus fluide.

Le nom "Aiden" est une référence à Beyond: Two Souls?

Super cool! On sent que le cameraman et le monteur ont essayé de coller au déroulé de la routine (c'est rare), et ça a pas du être évident vu le placement et le rythme.

Exact! Je vous laisse décider qui prend la suite.

Ok! Le "1 carte, 1 spectateur" ne me plaisait pas trop justement, et la photo m'intéresse plus que la révélation, donc ça me conforte dans mon idée. Merci pour ces précisions!

J'ai une autre question du coup (ouais à y réfléchir, j'ai peut être une idée sympa avec cette app). On est obligé de faire ce genre de photo, où la carte tient clairement le premier rôle? Ou on peut faire une photo de groupe, où la carte apparait bien plus petite (histoire que ce soit une jolie photo avant d'être une révélation)?

Je te cite pas point par point parce que je suis d'accord avec tout ce que tu dis, pour l'approche scriptée. Mais je voulais surtout éviter de faire l'amalgame entre histoire et texte, que j'ai l'impression de lire souvent ici , et qui, je pense pourrais induire en erreur un débutant et l'enfermer dans une approche particulière. Il aura assez le temps de choisir ses propres contraintes. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai encadré mes paragraphes de "chacun sa tambouille" et "ce n'est que mon point de vue." Mais je voulais pas paraitre insultant vis à vis de la magie contée.

En effet, j'avais pas considéré cet angle là. C'est sûr que laisser une photo en souvenir c'est plus sexy qu'une carte... Mais le spectateur ne pense-t-il pas avoir plus de contrôle dans ses mains que dans le téléphone du magicien (d'où, justement, la force de No Smoking par exemple)? Il me semble que le po.st facebook "ça y est c'est envoyé" donne un aspect irrémédiable à la prédiction. La photo est passée par le téléphone, mais sa révélation n'y est pas attachée. Bref, le téléphone me parait trop présent, vu que c'est lui la méthode. Mais je chipote.

Alors là, tout le monde a sa tambouille, mais perso je pense qu'il ne faut pas trop concevoir une histoire en terme de mots, surtout en close up. La plupart du temps, ça va engendrer une certaine rigidité qui risque de désservir ta performance. Encore pire si tu cales tes gestes sur tes mots. Tes spectateurs et leurs réactions/contributions font aussi partie du "show" et si à la moindre interruption, toute ta performance se met à bégayer, ça peut créer un malaise. Ta performance doit avoir un thème, c'est sûr. Un point d'accroche, quelque chose d'intriguant même s'il n'est pas défini clairement en mode "maintenant je vais vous parler de si ou ça". Le but étant surtout de trouver une cohérence. Mais ton script doit rester souple et encore mieux, si tu arrives à le rendre raccord avec le situation/conversation, alors tout semblera plus "spécial" pour tes spectateurs. La seule histoire qui compte, et que tu essaie d'écrire, c'est celle que le spectateur se racontera à lui même, puis, peut être à ses potes le lendemain. Et je pense que le mieux c'est qu'elle ne ressemble pas à : "Hé les mecs, hier j'ai rencontré un mec qui avait le pouvoir de se transformer en prompteur dés qu'il touche un jeu de carte!" Mais c'est que mon point de vue.

D'ici (point de vue de spectateur qui n'utilise pas l'app), je ne comprends pas l'intérêt de prendre une photo si ce n'est pour la mettre sur facebook? C'est pas la justification de toute la procédure de créer une révélation à retardement? Si l'effet ne sort pas du périmètre intime, alors pourquoi ne pas simplement mettre une carte dans la main du spectateur et lui faire nommer cette carte?

Dans tous les cas, prendre conscience et/ou contrôle de l'attention de tes spectateurs, c'est la base de la magie. Bien sûr, tu ne veux pas qu'ils voient ce qu'ils ne sont pas censés voir, mais tu veux aussi t'assurer qu'ils regardent ce qu'ils sont censés regarder. Donc qu'importe, cet apprentissage bénéficiera à toute ta magie.

Je te conseille "Les cinq points magiques" de Juan Tamariz. Ce livre te donnera les armes pour controler l'attention du spectateur. C'est un indispensable. Ensuite seule la pratique t'apprendra vraiment comment les utiliser.

"On n'a rien à bouffer ! On est sans travail ! Nos perruches PERDENT LA TETE!!" Meilleure VF de tous les temps!

Lethal Weapon?

Le problème avec le fait d' "expliquer" ses pouvoirs, c'est que toute affirmation entraine un positionnement. Soit le spectateur pensera que c'est plutôt vrai, et là t'as un problème d'ordre éthique, soit le spectateur pensera c'est plutôt faux, et là t'as un plutôt un problème d'immersion (pour schématiser). Selon moi, le but est de semer le doute. Le spectateur a une explication magique satisfaisante mais ses croyances ne sont pas bouleversées. En résumé: "Ça pourrait être ça?" "Mais non c'est pas possible!" "Mais peut être?" "Mais non!" ... Il est tout à fait possible de mentir directement. "Je vais observer ton langage corporel". "Je vais lire dans tes pensées". Certains personnages le permettent. Par exemple si ton personnage est plutôt "tricheur", tu peux te permettre certaines affirmations et jouer de leur ambiguïté. Ton caractère impliquant qu'il ne faut pas te faire confiance, mais qu'il pourrait y avoir une part de vérité. Derren Brown en est un bon exemple. Tu peux aussi utiliser des affirmations ambigues. Tu peux impliquer que tu t'inspires de techniques "magiques", mais que ce n'est pas vraiment ça. Plus de précisions dans cet article très bien titré: http://www.thejerx.com/blog/2017/11/19/youll-never-believe-this-single-moms-one-weird-trick-for-stronger-magic-presentations-the-shocking-truth-other-magicians-dont-want-you-to-know Mais tu peux aussi simplement la fermer! Je vais développer quand même... Rien ne t'oblige à attirer l'attention sur une possible "explication" par la parole. Un bon exercice est d'imaginer ta présentation orale, et de la retranscrire en gestuelle. À quoi ça ressemblerait de lire le langage corporel du spectateur? Comment tu le placerais? Comment tu te placerais? Qu'est ce que tu regarderais? Et ce que tu lui demanderais de bouger ou au contraire de rester le plus immobile possible? Qu'est ce qui pourrais t'empêcher de bien lire? Le but étant de te créer tout une "légende" dans ta tête et de tout faire pour la communiquer sans jamais la verbaliser. De t'inventer des réussites, des conflits, des coups de chance... Et tu peux même glisser quelques fausses pistes. Tu peux par exemple faire toute une présentation où il semble évident que la méthode nécessite que tu touches le spectateur. Et glisser une phase, simplement sans contact. "Ah mais il a du faire ça" "Bah non parce que là il a fait ça donc c'est pas possible". C'est un jeu de piste que tu construis pour tes spectateurs. Et je pense sincèrement que c'est plus intéressant pour un spectateur d'essayer de comprendre ce que t'es en train de fabriquer, plutôt que d'écouter un pseudo tutoriel. EDIT: Il y a aussi une intéressante discussion sur les "disclaimers" dans le Penguin Live de Luke Jermay. Tu la trouveras à 1:53:15 et elle commence par "KABOOOM!"...