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Écriture inclusive : un premier bilan de la controverse


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En tous cas, pour revenir à l'article soumis par Christian Girard, je l'ai lu et je trouve que c'est un tissu d'affirmations assénées sans aucune véritable argumentation. Un exemple : quand il exclut catégoriquement que le social puisse être présent dans la grammaire, son seul moyen de convaincre est de présenter l'idée comme aberrante. Pourtant la grammaire tente de codifier la langue qui naît uniquement de son usage pratique par les êtres humains, lors de communications sociales par essence. Comment ne pas se poser la question de l'influence des postures sociales sur la langue. Il reconnaît d'ailleurs lui-même que l'écriture inclusive fait partie d'une posture politique. Et alors ? Tout est politique. Plus ou moins prémédité ou réfléchi, c'est tout. 

Fredopathe

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Sur le sujet, je vous mets ci-dessous la lettre ouverte de Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE .

Pas de polémique, pas de politique, de la culture, de la maîtrise et de l'intelligence. 


Lettre ouverte sur l'écriture inclusive
 

Au moment où la lutte contre les discriminations sexistes implique des combats portant notamment sur les violences conjugales, les disparités salariales et les phénomènes de harcèlement, l’écriture inclusive, si elle semble participer de ce mouvement, est non seulement contre-productive pour cette cause même, mais nuisible à la pratique et à l’intelligibilité de la langue française.

Une langue procède d’une combinaison séculaire de l’histoire et de la pratique, ce que Lévi-Strauss et Dumézil définissaient comme « un équilibre subtil né de l’usage ». En prônant une réforme immédiate et totalisante de la graphie, les promoteurs de l’écriture inclusive violentent les rythmes d’évolution du langage selon une injonction brutale, arbitraire et non concertée, qui méconnaît l’écologie du verbe.

Un corset doctrinal prétend ainsi régir la pratique des scripteurs, mutilant les respirations et la logique de la langue. En posant qu’il existerait par principe une corrélation entre le genre des vocables et le sexe de leur référent, les propagateurs de l’écriture inclusive méconnaissent naïvement les règles du genre grammatical, où masculin et féminin ne correspondent pas systématiquement à des catégories sexuées. Ainsi dit-on « une échelle » mais « un escabeau », et dans l’armée « une sentinelle, une ordonnance » ou « une estafette », un marqueur féminin désignant ici des fonctions historiquement masculines.

L’écriture inclusive offusque la démocratie du langage. Outre que la correspondance avec l’oralité est impraticable, elle a pour effet d’installer une langue seconde dont la complexité pénalise les personnes affectées d’un handicap cognitif, notamment la dyslexie, la dysphasie ou l’apraxie. Une apparente pétition de justice a pour effet concret d’aggraver des inégalités.

L’écriture inclusive trouble les pratiques d’apprentissage et de transmission de la langue française, déjà complexes, en ouvrant un champ d’incertitude qui crispe le débat sur des incantations graphiques. En focalisant l’attention sur l’obsession du genre, elle restreint le rapport à la langue en inhibant une expression plus ample de la pensée. Bien loin de susciter l’adhésion d’une majorité de contemporains, elle apparaît comme le domaine réservé d’une élite, inconsciente des difficultés rencontrées au quotidien par les pédagogues et les usagers du système scolaire.

L’écriture inclusive installe ainsi un débat de l’entre-soi cantonné à un périmètre limité, au préjudice des étrangers désireux d’apprendre notre langue telle qu’elle leur est souvent transmise par de grands textes patrimoniaux. Dans un monde où la francophonie, principalement sur le continent africain, est appelée à un développement exponentiel, ce mode d’écriture dissuasif est susceptible de renforcer l’anglais comme langue véhiculaire.

 

Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE                                                                     Marc LAMBRON

Secrétaire perpétuel                                                                                     Directeur en exercice
de l’Académie française                                                                               de l’Académie française

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La bêtise est nettement supérieure à l'intelligence car toute l'intelligence du monde ne permettra jamais de comprendre la bêtise universelle, tandis qu'un peu de bêtise suffit amplement à ne pas comprendre quoi que ce soit d'intelligent.

Philippe Geluck

Extrait de "Et vous, chat va ?"

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Il y a 14 heures, Frédéric NAUD a dit :

pour revenir à l'article soumis par Christian Girard, je l'ai lu

Le but était en effet d'alimenter la réflexion. Merci Frédéric d'avoir réagi. Peux-tu donner des exemples précis et problématiques de présence du « social » dans la grammaire de la langue française  ? J'avoue ne pas trop cerner ce que tu évoques. 

 

Il y a 14 heures, Frédéric NAUD a dit :

c'est un tissu d'affirmations assénées sans aucune véritable argumentation.

On n'est pas toujours forcé d'argumenter sur tout. 

En quoi est-il besoin d'argumenter sur ceci par exemple ? :

Citation

[L'écriture inclusive]  n'est pas une pratique spontanée des locuteurs. 

C'est un fait, je ne sais pas moi-même comment on oralise l'écriture inclusive. Loin de moi l'idée de défendre l'auteur (que je ne connais ni d'Adam ni d'Ève) mais force est de constater que tous les points soulevés ne peuvent être balayés d'un revers de la main. Devrait-on dire « iel fait beau » par exemple ? 

 

Il y a 14 heures, Frédéric NAUD a dit :

Tout est politique.

La magie des chouchous serait-elle de gauche et la numismagie de droite ? Non, tout n'est pas politique et heureusement car comme c'est interdit dans VM on ne pourrait plus s'exprimer dans ce forum. 

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Il y a 15 heures, Patricia a dit :

Sur le sujet, je vous mets ci-dessous la lettre ouverte de Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE .

Pas de polémique, pas de politique, de la culture, de la maîtrise et de l'intelligence. 


Lettre ouverte sur l'écriture inclusive
 

Au moment où la lutte contre les discriminations sexistes implique des combats portant notamment sur les violences conjugales, les disparités salariales et les phénomènes de harcèlement, l’écriture inclusive, si elle semble participer de ce mouvement, est non seulement contre-productive pour cette cause même, mais nuisible à la pratique et à l’intelligibilité de la langue française.

Une langue procède d’une combinaison séculaire de l’histoire et de la pratique, ce que Lévi-Strauss et Dumézil définissaient comme « un équilibre subtil né de l’usage ». En prônant une réforme immédiate et totalisante de la graphie, les promoteurs de l’écriture inclusive violentent les rythmes d’évolution du langage selon une injonction brutale, arbitraire et non concertée, qui méconnaît l’écologie du verbe.

Un corset doctrinal prétend ainsi régir la pratique des scripteurs, mutilant les respirations et la logique de la langue. En posant qu’il existerait par principe une corrélation entre le genre des vocables et le sexe de leur référent, les propagateurs de l’écriture inclusive méconnaissent naïvement les règles du genre grammatical, où masculin et féminin ne correspondent pas systématiquement à des catégories sexuées. Ainsi dit-on « une échelle » mais « un escabeau », et dans l’armée « une sentinelle, une ordonnance » ou « une estafette », un marqueur féminin désignant ici des fonctions historiquement masculines.

L’écriture inclusive offusque la démocratie du langage. Outre que la correspondance avec l’oralité est impraticable, elle a pour effet d’installer une langue seconde dont la complexité pénalise les personnes affectées d’un handicap cognitif, notamment la dyslexie, la dysphasie ou l’apraxie. Une apparente pétition de justice a pour effet concret d’aggraver des inégalités.

L’écriture inclusive trouble les pratiques d’apprentissage et de transmission de la langue française, déjà complexes, en ouvrant un champ d’incertitude qui crispe le débat sur des incantations graphiques. En focalisant l’attention sur l’obsession du genre, elle restreint le rapport à la langue en inhibant une expression plus ample de la pensée. Bien loin de susciter l’adhésion d’une majorité de contemporains, elle apparaît comme le domaine réservé d’une élite, inconsciente des difficultés rencontrées au quotidien par les pédagogues et les usagers du système scolaire.

L’écriture inclusive installe ainsi un débat de l’entre-soi cantonné à un périmètre limité, au préjudice des étrangers désireux d’apprendre notre langue telle qu’elle leur est souvent transmise par de grands textes patrimoniaux. Dans un monde où la francophonie, principalement sur le continent africain, est appelée à un développement exponentiel, ce mode d’écriture dissuasif est susceptible de renforcer l’anglais comme langue véhiculaire.

 

Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE                                                                     Marc LAMBRON

Secrétaire perpétuel                                                                                     Directeur en exercice
de l’Académie française                                                                               de l’Académie française

Eh bah ! Merci pour ce partage Patricia 🙂

Fort intéressant, d'autant plus quand ça émane de l'Académie française.

Je connais peu le sujet mais je suis assez choqué de cette pratique de l'écriture inclusive.

A une époque où l'on cherche plutôt à simplifier les règles pour limiter les décrochages et probablement mieux coller aux usages dans la vie courante, je ne comprends pas pourquoi l'écriture inclusive essaie, tant bien que mal, de se frayer un chemin.

  • Mais surtout, je ne comprends pas le but.

J'ose espérer que ça ne se limite pas à un étrange combat féministe. On a bien d'autres combats à mener dans ce domaine avant de titiller sur le genre d'un mot.

Et pis... En principe les règles de français s'adaptent à la langue telle qu'on la véhicule. Et pas l'inverse, on ne va pas adapter notre langage de tous les jours à cause de nouvelles règles. D'ailleurs quand ça arrive, on ne le fait pas, pas dans la masse en tout cas. Personnellement je n'entends personne dire La covid alors que c'est ce qui a été retenu.

  • Merci 1
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Il y a 3 heures, Mickaël MCD a dit :

Personnellement je n'entends personne dire La covid alors que c'est ce qui a été retenu.

J’ai utilisé les deux dans VM, par exemple ici pour « la COVID » : 

 

… mais force est de constater qu’à l’oral je suis en mode clignotant ; néanmoins je tends de plus en plus à utiliser le masculin auprès de mes interlocuteurs (terme qui englobe les femmes tout autant que les hommes ou autres) car, tu as raison, bien plus ancré dans le français parlé du quotidien (un peu comme « le final » 😉). 
 

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il y a 3 minutes, Christian GIRARD a dit :

… mais force est de constater qu’à l’oral je suis en mode clignotant ; néanmoins je tends de plus en plus à utiliser le masculin auprès de mes interlocuteurs (terme qui englobe les femmes tout autant que les hommes ou autres) car, tu as raison, bien plus ancré dans le français parlé du quotidien (un peu comme « le final » 😉). 

Oui on a presque l'impression que ça sonne faux quand on entend "la covid" à la télé par exemple.

Moi perso je n'ai pas de parti pris ; je pense être la bienheureuse victime d'un phénomène de masse. Autour de moi tout le monde dit "le covid", par mimétisme et maintenant par habitude, je dis plus volontiers "le covid" du coup 😉 🙂

Mais ça illustre bien ce que je disais plus haut, c'est-à-dire que si la règle vient d'en haut et non pas des usages de tous les jours, du langage véhiculé par les citoyens dans leur quotidien, ça ne marche pas.

  • Vain combat que celui de l'écriture inclusive.
  • Au mieux (pour les défenseurs de "ça"), ce sera imposé dans les documents administratifs.

Point final ? -> · <-

Pour les fans d'écriture inclusive comme moi, ne mettez plus des "." mais des "·" s'il vous plait ! 😄

C'est déjà pénible à lire l'écriture inclusive alors ne rajoutons pas des erreurs de ponctuation !

  • Alt + 0183
  • Merci 😄 😎

Le corbeau·elle et le renard·elle

  • Maître·sse Corbeau·elle, sur un·e arbre·e perché·e,
  • Tenait en son bec·que un·e fromage·ette.
  • Maître·sse Renard·elle, par l’odeur·e alléché·e,
  • Lui tint à peu près ce langage·e :
  • Et bonjour, Monsieur·Madame du Corbeau·elle,
  • Que vous êtes joli·e ! Que vous me semblez beau·elle !
  • Sans mentir, si votre ramage·e
  • Se rapporte à votre plumage·e,
  • Vous êtes le·la phénix·ette des hôtes·sses de ces bois·sses·
  • À ces mots, le·la Corbeau·elle ne se sent pas de joie·e ;
  • Et pour montrer son·sa belle voix·e,
  • Il·elle ouvre un·e large bec·que, laisse tomber son·sa proie·e.
  • Le·la Renard·elle s’en saisit et dit : Mon·ma bon·ne Monsieur·Madame,
  • Apprenez que tout·e flatteur·se
  • Vit aux dépens de celui·celle qui l’écoute
  • Cet·tte leçon·e vaut bien un·e fromage·ette, sans doute,
  • Le Corbeau·elle, honteux·se et confus·e,
  • Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

Jean·ne de la Fontaine·e

  • Merci 1
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il y a 58 minutes, Mickaël MCD a dit :

Oui on a presque l'impression que ça sonne faux quand on entend "la covid" à la télé par exemple.

À ce propos je te renvoie à la vidéo insérée dans le message en lien ci-dessous (de mémoire, ça démontre que ce n'est pas parce que desease se traduit par maladie (un substantif féminin) qu'on doit dire "la" Covid, car d'autres cas de figure équivalents existent et sont entérinés) :

 

Modifié par Christian GIRARD
  • Merci 1
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J'utilise l'écriture inclusive seulement quand j'adresse un mail ou un courrier à plusieurs personnes et dans les formules où je m'adresse directement. Si ça fait moche je vais mettre "Chères et Chers collègues" par exemple.

Je pense que ce qui est important c'est de réfléchir au féminin qui est invisibilisé de fait : 99 femmes et 1 homme, et on doit accorder au masculin ? ça n'a aucun sens pour moi. L'écriture inclusive, que j'utilise peu, me fait réfléchir quand j'écris à qui je m'adresse.
De fait, la langue française est sexiste : les règles furent fixées par des hommes à une époque où l'égalité homme femme n'était pas vraiment dans les mœurs. L'académie française est très masculine et aussi plutôt réactionnaire et conservatrice. Il n'y a qu'à voir le ton employé sur leur site internet ou alors le CV de certains membres.

Voir l'écriture inclusive comme une dérive d'un féminisme hors de contrôle ça me fait bien rire. C'est fou comme certaines personnes ont peur d'un point médian. (Pour celleux qui n'ont pas compris, iels n'ont pas peur d'un point médian mais du féminisme. On avait le même type de discours de panique contre le droit de vote des femmes).

Et puis j'aime bien parfois utiliser l'écriture inclusive, juste pour énerver ceux que ça dérangent.

En conclusion, pas grand monde dit de mettre partout le point médian (trouvez moi celleux qui écrivent 100% inclusif, ça m'intéresse) mais il peut être intéressant d'en mettre dans certaines phrases pour que la moitié de l'humanité sache qu'on ne s'adresse pas qu'aux hommes ou ne se sente pas exclues de fait. 
Par exemple, si à chaque fois j'écris "chers copains", je n'aime pas parce que j'ai aussi des copines. j'ai envie de m'adresser à elles. 

Et "iels" et "celleux" ce n'est pas que pour les genderfluid, en fait c'est pour dire "les hommes et les femmes". Des journaux écrivent comme cela (Arrêt sur images par exemple) et c'est très lisible.

 

  • Merci 2

"...rien ne se crée, ni dans les opérations de l’art, ni dans celles de la nature, et l’on peut poser en principe que, dans toute opération, il y a une égale quantité de matière avant et après l’opération ; que la qualité et la quantité des principes est la même, et qu’il n’y a que des changements, des modifications". Lavoisier

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il y a 19 minutes, Etienne HRBT a dit :

De fait, la langue française est sexiste : les règles furent fixées par des hommes à une époque où l'égalité homme femme n'était pas vraiment dans les mœurs.

Probablement, mais ce n'est plus du tout le cas. Ce n'est qu'un héritage 🙂

il y a 19 minutes, Etienne HRBT a dit :

Voir l'écriture inclusive comme une dérive d'un féminisme hors de contrôle ça me fait bien rire.

Heureux de te faire rire, c'est déjà ça 😄

Mais oui, comme je le disais plus haut, je m'interroge sur le but recherché.

il y a 21 minutes, Etienne HRBT a dit :

On avait le même type de discours de panique contre le droit de vote des femmes

Oh, my god! 😱

Nan mais faut pas comparer ça au droit de vote quand même !

il y a 22 minutes, Etienne HRBT a dit :

Et puis j'aime bien parfois utiliser l'écriture inclusive, juste pour énerver ceux que ça dérangent.

Moi je trouve ça ridicule en fait comme écriture. C'est illisible, c'est clivant, c'est élitiste et ça laisse sur le carreau bon nombre de personnes en souffrance avec le français.

  • Mais ça ne m’énerve pas.
  • J'ai même posté à l'instant Le corbeau et le renard en (pseudo) inclusif.
il y a 25 minutes, Etienne HRBT a dit :

Par exemple, si à chaque fois j'écris "chers copains", je n'aime pas parce que j'ai aussi des copines. j'ai envie de m'adresser à elles. 

Bah plutôt que de mettre en place ou de soutenir des systèmes d'écriture élitistes qui s'adressent à des intellectuels féministes, il serait préférable de dire :

  • Mes chers copains, mes chères copines.

On a déjà tout ce qu'il faut dans la langue française pour les problèmes que tu évoques je pense.

Là c'est surtout, à mes yeux, un acte féministe pour ne pas que le masculin l'emporte sur le féminin.

Au prix d'une écriture disgracieuse, élitiste et politisée.

il y a 29 minutes, Etienne HRBT a dit :

Et "iels" et "celleux" ce n'est pas que pour les genderfluid, en fait c'est pour dire "les hommes et les femmes". Des journaux écrivent comme cela (Arrêt sur images par exemple) et c'est très lisible.

Oui pour toi certainement. Je peux t'assurer que je côtoie au quotidien des gens en difficulté avec le français. Il y en a beaucoup plus qu'on ne pourrait le croire.

L'écriture inclusive

Honnêtement, je m'en fiche, de l'écriture inclusive, c'est de toutes façons, à mes yeux, voué à l'échec je pense. Mais véritablement, je ne mène pas de combat anti écriture inclusive.

  • Mais quel est le but ? Autre que féministe.
  • A quoi bon vouloir, selon tes dires, "énerver" ceux qui n'aiment pas ?
  • Toujours selon tes dires, parfois "ça fait moche". Bah ne l'utilise pas 🙂
    • Je me répète mais je pense que la langue française est déjà très riche et en capacité de contourner ces problèmes. Si le problème c'est "Nan c'est pas bien que le masculin l'emporte sur le féminin" bah... On ne va pas pouvoir y faire grand chose, notre langage s'est construit comme cela depuis des siècles.
  • Merci 1
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J'apprécie l'intervention d'Etienne HRBT car elle fait preuve d'intelligence : elle ne positionne pas que d'un seul "côté". Elle voit ce qui est bon dans les mouvances de notre époque et ne s'appuie pas sur un exemple ou contre-exemple alambiqué ou tiré de je ne sais qu'elle dérive ou  tendance trop radicale. Tirer en bloc sur l'écriture inclusive est aussi totalitaire que vouloir l'imposer à tout bout de champ. L'article du Figaro se met d'entrée une belle balle dans le pied : la photo montrant une plaque utilisant l'écriture "conseiller•e•s" me paraît être un parfait exemple de situation où l'écriture inclusive est bienvenue : à l'écrit et dans un contexte politique et sociétal solennel où la reconnaissance de l'égalité dans la considération des femmes et des hommes est salutaire. 

Car c'est un des points importants qui fera avancer le débat, et Étienne HRBT l'a évoqué : l'écriture inclusive peut très bien s'utiliser avec parcimonie, ne serait-ce que parce que :

•  Certaines situations me paraissent insolubles, en tout cas avec la forme actuelle qui  n'est à mon avis pas satisfaisante (je trouve par exemple qu'en écrivant conseiller•e, le masculin prend tout de même le dessus puisque l'accent de conseillère disparaît. Mais si on écrit conseillèr•e, c'est le féminin qui pour le coup prend le dessus et fait disparaître la graphie sans accent du masculin)

• l'usage oral n'est pas encore prêt pour une pratique courante d'une langue inclusive. Les essais actuels sont faits pour l'écrit ou ont une esthétique peut-être encore trop avant-gardiste, qui se bonifiera avec le temps.

Mme Carrère d'Encausse n'est d'ailleurs pas très objective quand elle omet d'envisager  une écriture inclusive modulée qui tient compte du contexte, et qui évoluera sûrement. Ou quand elle met sur le même plan les noms communs désignant des objets avec ceux qui représentent des personnes, dont le sexe est important dans des situations où justement le féminisme trouve toute sa place.

Je n'oublie pas ta question Christian, je réfléchis, un peu de patience 😉.

  • Merci 2

Fredopathe

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