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Et oui heureusement que le doute est permis et qu'il sera toujours présent sans avoir besoin de faire quoique ce soit...

Si par exemple je déchire une carte en 4 et je la reconstitue et bien même si à un moment on va clairement voir que je manipule car on peut pas faire autrement, et bien le spectateur qui ouvrira son tiroir analytique ne peut pas l'expliquer ce qui aura pour conséquence de semer le doute dans son esprit...

Voilà pourquoi vouloir cacher la technique est selon moi pas nécessaire (surtout que souvent on a pas le choix) après il est évident que si les passes sont bien travaillées et sont invisibles c'est le mieux !

Après c'est sur je pense que la cardistry n'a pas vraiment sa place dans des routines dites magiques c'est une discipline à part entière, perso je me sert juste de quelques flourish pour embellir de temps en temps, c'est comme la carte spin aux bouts des doigts et bien on le fait tous, ou presque. 😁😁😁

Modifié par Gael GAGNEPAIN
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Publié le
il y a une heure, Gael GAGNEPAIN a dit :

Oui c'est ce que beaucoups de magiciens préconisent, surtout ne pas montrer de la dextérité avec vos doigts sinon....

Moi je pense que cette réflexion était valable il y a quelques dizaines années mais aujourd'hui pas sur, franchement selon moi ce n'est pas parceque tu vas cacher ta dextérité que le spectateur sera plus bluffé, car il sait de toute évidence qu'on manipule enfin quels spectateurs croit en la réelle magie, à part 2 ou 3 rêveurs je pense sincèrement aucun ils savent très bien que nous utilisons des techniques d'illusions pour donner l'impression que nous possédons des facultés spéciales point barre...

Moi, je pense que cette réflexion est toujours valable : évidemment, les spectateurs savent que nous n'avons pas de "vrais" pouvoirs magiques. Mais c'était déjà le cas pour les spectateurs de Tamariz, Vernon et Wonder. Pourtant, ça ne les a pas empêchés de mettre au point des processus pour maximiser l'impact de leurs effets sur le public.

Un spectateur qui te regarde jongler avec les cartes en arrive rapidement à la conclusion que tu fais ce que tu veux avec un paquet de cartes. Partant de là, tu peux retrouver sa carte dans ton portefeuille ou dans sa poche, il aura le sentiment d'avoir compris ce qu'il s'est passé : "il a fait une manipulation invisible". Bien sûr, il ne sait pas exactement quelle manipulation, mais n'oublions pas qu'un Moldu qui comprend 10% de la méthode est convaincu d'avoir tout compris (alors qu'à l'inverse, un magicien qui ne comprend que 90% de la méthode a le sentiment de n'avoir rien compris 😉).

Ca suscite éventuellement de l'admiration ("ouah ! Il est fort !"), mais certainement pas l'émerveillement... tout dépend de ce qu'on cherche à créer comme émotion chez le spectateur.

Un magicien qui manipule les cartes simplement, sans faire de mouvements suspects ou difficiles à suivre, est à mon sens beaucoup plus impressionnant : la réflexion du spectateur sera alors "il n'a pas pu faire une manipulation, il doit y avoir une autre explication".

Voir par exemple Lennart Green, qui a par ailleurs une maîtrise incroyable, mais qui a pris le parti de ne pas le montrer (et même de faire croire qu'il était maladroit) :

 

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L'important, c'est que ça valide !

Publié le (modifié)
il y a 18 minutes, Alx a dit :

pas pu faire une manipulation, il doit y avoir une autre explication".

Ou alors la conclusion du spectateur sera : 

- Il a fait une manipulation sans que je le voie...😊😊😊

Mais de toute façon, je ne suis pas pour montrer que nous savons manipuler, bien évidemment il n'y a pas de plus-value à le faire réellement, mais vouloir cacher à tout prix, je me pose la question est-ce véritablement nécessaire...

C'est juste mon avis et honnêtement je n'arrive pas vraiment à trancher dans ma tête, c'est comme certains magiciens qui font des cartes boomerang par exemple Wilson, Arsène et j'aime beaucoup les deux mais c'est clairement montrer de la dextérité et pourtant cela n'empêche pas qu'ils bluffent leur public...

Modifié par Gael GAGNEPAIN
Publié le (modifié)

Il est évident qu'il ne sert à rien de montrer de la dextérité juste pour montrer ni de faire 53000 mouvements difficiles et la dessus tous les magiciens du monde seront d'accord !

Mais la le débat était de savoir si oui ou non en montrant une certaine technique de la part du magicien les effets suivants en seraient amoindries et je suis désolé mais je pense sincèrement que non...

Ça serait un problème pour Gregory Wilson et Arsène car ils font des cartes boomerang cela montre de la dextérité, il faudrait dire également à Jeff McBride et Hyu-oh-jin d'arrêter les éventails et les back and front c'est de la manipulation pure et tout le monde le sait bien, prenons alors un de nos compatriote Dominique D. qui parle ouvertement d'empalmage et de lapping aux spectateurs puis quelques minutes après fait une routine dans laquelle il va utiliser cette technique et l'auditoire sera pourtant bluffé !

(Les exemples sont nombreux)

Je pense donc qu'il n'est pas grave de montrer de la technique ou une certaine dextérité quand celle-ci est mesurée et bien dosée, car fatalement les gens le savent que nous manipulons, rien que d'avoir le jeu dans les mains on manipule, sinon il suffirait d'être à 5 mètres du jeu, de dire alakazam et le paquet volerait dans les airs !

D'ailleurs je regarde souvent les rediffusions du plus grand cabaret du monde (juste Bernard et Dany) et même quand Bernard fait des tours ou il n'y a aucuns mouvements superflus les gens disent :

- Quand il fait ça il nous arnaque 

- Ah oui mais oui il y a un truc !

- Moi je regarde ses mains...

Et bien oui il y a un truc, nous ne sommes que des illusionnistes aussi grands soient-ils comme les gens cités dans ce texte, mais est-ce grave?

Je ne pense pas, simplement à vous de voir le style qui vous correspond le mieux et puis comme disent certains moldus, si il y a un truc c'est encore plus fort !

Voilà plus ou moins mon avis qui est bien évidemment personnel et subjectif.

PS : je croyais être sur un autre sujet désolé, la c'était pour la cardistry pure je laisse quand même mon message car c'est dans le thème d'une certaine façon...

Modifié par Gael GAGNEPAIN
Publié le
Il y a 12 heures, Perrich LND a dit :

Tiens, je viens de regarder le VM live de Bernard BILIS, et il dit la même chose, les manips "acrobatiques" amoindrissent l'effet magique sur le spectateur, car il s'explique l' effet par de la manipulation et plus par de la magie ...

Je suis plutôt d'accord avec Bernard Bilis. Je trouve même qu'être un peu (faussement) maladroit permet d'encore mieux cacher son jeu. 

Publié le (modifié)

Tout est permis tant que c'est un choix conscient et pertinent pour ce que l'on veut véhiculer. 

Gregory Wilson est plus un con (arnaqueur en anglais, je me permettrais pas) artist qu'un magicien dans la façon dont il se met en scène. Il veut véhiculer cette notion de skill en priorité. Il n'hésite pas à rappeler que ce qu'il montre sont des tours, une performance qui vise à bluffer le spectateur, sans forcément véhiculer cette idée de magie. Il dit lui même que "magie" et "magicien" sont bani de son vocabulaire lorsqu'il présente quelque chose. 

Pour une réflexion inverse, la lecture de David Williamson est une bonne référence. Entre autre il explique que dissimiler son skill permet au spectateur de ne pas immédiatement se dire "I'm fucked" et véhicule une certaine incertitude quant à la réussite de l'effet, retenant ainsi plus facilement l'attention du spectateur. 
Si le magicien semble trop skillé, et trop supérieur, alors personne ne sera surpris qu'il soit capable de retrouver une carte. 

 

Pour aller plus loin, il y a cette étude de Joshua Jay, que je trouve super intéressante:
https://www.magicconvention.com/video/joshua-jay/
https://www.magicconvention.com/wp-content/uploads/2017/08/Survey.pdf

 

En interrogeant un panel de spectateurs sur ce qu'ils aimaient le plus dans la magie, ils ont sorti ce graphique:



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Il y a une certaine logique qui rejoint la réflexion de Williamson. Le public semble apprécier avant tout la surprise et l'incertitude. Il n'est donc pas étonnant de voir le skill relégué en dernière position. 


Comme toujours, il faut définir ce que l'on veut montrer. Magie ou tours, démonstration ou expérience...
Chacun trouvera ses solutions avec plus ou moins de succès. 

 

Modifié par Gael BOUJON
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    • Je reviens au sujet du livre, car c'est ce que j'ai choisi comme lecture récréative pour les vacances. La citation de Pierre Etaix sur la 4e de couverture a failli me faire passer pour un intellectuel auprès de mes beaux-parents (chez qui je passe une partie desdites vacances) parce qu'ils sont très... "Télérama". Mais j'ai senti à la tête de belle-Maman quand elle a vu la couverture (pourtant dudit Pierre Etaix) et à l'attitude de beau-Papa quand il a feuilleté le livre que leur furtif espoir de s'être trompés sur le compte du zigoto choisi par leur fille pour leur faire des petits-enfants avait encore été déçu.  J'en suis à la page 183, ça se lit agréablement. C'est étonnamment bien écrit pour quelqu'un qui a appris le français en écoutant Coluche. Je me suis marré plusieurs fois à voix haute et j'ai été étonné d'y trouver quelques remarques qui m'ont fait réfléchir sur la construction d'un numéro (dans le chapitre consacré au Champion de l'élégance). Par contre, je ne regarderai plus jamais les saucisses de Strasbourg de la même manière.  Une remarque négative, cependant, à @Otto WESSELY : pourquoi ne pas avoir mis la photo de la page 174 EN COULEURS, vu que tu dis qu'elle est belle en couleurs ?! Quelle frustration ! (Les autres, je vous entends penser "Frustration totale !", je lis dans vos pensées, je suis le plus grand des mentalistes). Je la trouve super, j'aimerais l'avoir en haute résolution pour l'imprimer en poster. Merci d'avance. Bisous. Un admirateur  (Je n'ai pas le courage de me taper les 36 pages du sujet pour voir si la question de ladite photo a déjà été soulevée)
    • Et si l'on parle de "bouffée de l'humanité" : quelques portraits de la Fism à Rimini, là où l'humanité était encore plus palpable.... Qui me cite les noms ?   
    • Bonjour, Heureux si j'ai pu partager avec certains quelques unes des émotions ressenties pendant les six jours de cette FISM. À propos d'émotions, le numéro du 1er prix en magie de salon en débordait. (précision : lors de son second passage sur "Fool Us" le tout début de ce numéro a déjà été montré : si vous ne l'avez pas déjà vu...alors tant mieux, gardez-vous de le regarder, vous vous gâcheriez une partie du plaisir de la version intégrale) *** Asi WIND dans « Incredibly Human » ou Derren BROWN dans son dernier livre se posent la même question : pour que dans un spectacle vivant et interactif une émotion sincère puisse naître, il faut que surgisse une connexion authentique entre l’artiste et son public. Dès lors, comment concilier en magie cette authenticité de la relation humaine avec un art qui est, lui, tout entier tourné vers l’artifice ? Ce jeudi 17 juillet à TURIN au matin, lors de la compétition de magie de salon, Mortenn CHRISTIANSEN a à sa manière si particulière fait surgir cette bouffée d’humanité dans un auditorium comble. *** Dès le départ tout est allé de travers pour le candidat danois Mortenn CHRISTIANSEN, appelé sur scène alors qu’il n’était absolument pas prêt. Mais alors pas prêt du tout, du tout, du tout. Le jeune homme bien portant boulottait des chips en douce dans les coulisses au moment d’entrer en scène, mais dans la précipitation, c’est la cata : sa main droite s’est coincée dans son tube de chips. Son désarroi est palpable. Pour tenter de sauver la mise de demander malgré tout une carte à un spectateur (Shawn FARQUHAR s’y colle, va pour le 4 de cœur) avant de s’apercevoir que son paquet de cartes est coincé dans la poche arrière droite de son pantalon -pas de bol, pile du côté de sa main bloquée dans le paquet de chips : au prix de moult contorsions Mortenn parvient à faire remonter peu à peu le paquet de cartes qui émerge de sa poche et finit par chuter sur scène. Il le ramasse de sa seule main libre -la gauche- sort les cartes et enchaine une série de piètres manipulations d’une main. Les maladresses succèdent aux maladresses, Mortenn peste, marmonne combien il n’était pas prêt, laisse lamentablement choir toujours plus de cartes, bref sa prestation tourne à l’embarras complet. Mais attendez, voilà que Mortenn ne tient plus qu’une seule carte, dos au public…se pourrait-il ? *** À cet instant la routine bascule : Mortenn fanfaronne : « Eh eh…vous avez cru que je n’étais pas prêt…et bien c’était pour de faux, j’étais prêt, archi-prêt… ». Qu’on se le tienne pour dit, on va voir ce qu’on va voir. Non pas bien sûr que quiconque dans la salle ait réellement cru à la farce de Mortenn pas prêt – même si cette séquence du pauvre garçon en prise aux pires coups du sort aura quand même suffit à susciter notre empathie immédiate envers lui-, mais nous voilà, nous dans la salle, passés en un clin d’œil de spectateurs à spect-acteurs, projetés dans le rôle qui nous est assigné : celui d’adultes face à un petit enfant trop content d’avoir roulé son monde dans la farine ; et nous allons, pour lui faire plaisir, faire comme si nous avions effectivement gobé la bonne blague de sa déroute feinte. Par sa personnalité scénique et sa mise en scène, ayé, le (vrai) tour est joué : le bras de fer potentiel public-magicien est illico désamorcé, nous consentons à entrer dans le monde de Mortenn, nous jouons à faire comme si nous avions vraiment cru qu’il était pris de court, et ainsi nous nous livrons pieds et poings liés au garnement. Mortenn est un enfant mais pas à la manière mettons d’un Rubi FEREZ- enfant lunaire, rayonnant et malicieux, qui s’émerveille de tout. Non, pour Mortenn le monde est vaste et compliqué ; puéril et hypersensible (donc hyper-attachant) il est en butte aux gens et aux choses qui le rendent bien, bien, malheureux. Et la magie est son salut. Et la vraie magie est que tout le reste de la routine va puiser sa justification précisément dans le personnage même de Mortenn CHRISTIANSEN, dans sa « revanche » face aux grandes personnes. *** Car à cet instant la routine bascule aussi en termes de nature d’effet magique : on va passer d’une démonstration burlesque d’habilité à retrouver une carte par des manipulations faussement maladroites, à un tout autre effet : une prédiction. Ou plutôt des prédictions. Les magiciens ont sans doute tendance à surestimer l’impact réel des effets de prédiction sur leur public, et, pour donner un semblant de construction dramatique à leur numéro, à multiplier les révélations sur le mode : « vous avez librement choisi le 4 de cœur…observez miracle ! C’est la seule carte à dos rouge dans ce paquet bleu… non seulement cela, mais j’ai aussi un 4 de cœur tatoué sur mon bras…et attendez un peu…une carte et une seule dans mon portefeuille le 4 de cœur… ». Le kicker jusqu’à plus soif. La surenchère de prédictions au lieu de décupler l’effet bien souvent l’amoindrit. On avait saisi le message dès la première prédiction révélée : ok le magicien a prévu l’avenir, quel besoin a-t-il donc de nous le « prouver » encore et encore ? L’insistance superflue éveille la suspicion : lors d’un spectacle vu il y a quelques temps j’entendis ainsi soupirer un spectateur au moment de la « trop parfaite » énième révélation : « Bon ok donc c’est le 4 de cœur tous les soirs... » (sic) (pages 46-47 de « Notes from a Fellow Traveler » D.BROWN explique la réécriture du final de son show « Enigma » suite à un exemple semblable d’accumulations d’effets redondants qui s’affaiblissaient mutuellement au lieu de créer la montée dramatique escomptée). Mortenn CHRISTIANSEN va réemployer cette structure « discutable » et lui aussi multiplier les prédictions de la carte choisie -au moins 5 de mémoire : alors pourquoi ici cela fonctionne-t-il si bien, jusqu’à déclencher une standing ovation ? Premièrement le choix initial est on ne peut plus convaincant, transparent : le spectateur nomme librement la première carte qui lui passe par la tête -le jeu n’est même pas encore sorti, et puis quelles manipulations possibles avec une main fourrée dans un paquet de chips ? Comme notre esprit rationnel est tranquillisé de ce côté-ci par une procédure rapide et limpide, il va se faire d’autant plus facilement submerger ensuite par notre esprit émotionnel. Car, deuxièmement, l’accumulation de révélations de prédictions de cette carte est motivée dramatiquement (et donc notre esprit rationnel le cède d’autant plus aisément à notre esprit émotionnel) : c’est juste le personnage immature de Mortenn qui piaffe ; il nous a bien eu, et vlan, vlan, vlan, prédiction après prédiction, le petit enfant jubile d’avoir joué un si bon tour à ces grands bêtas d’adultes. Et nous qui avions si volontiers consenti à entrer dans son jeu nous voilà refaits, désarçonnés face à une avalanche d’impossibilités grandissantes. Ici c’est donc du personnage que part la construction dramatique de la routine et sa multiplication des effets de prédictions. Et non pas d’un personnage de magicien surplombant qui pour accroitre son prestige, prédictions après prédictions, essaierait (vainement) d’étoffer le mystère ; mais bien d’un personnage enfantin qui a gagné notre sympathie et que l’on regarde tendrement trépigner d’avoir enfin le dessus sur les « grandes » personnes que nous sommes. Le martèlement des effets reflète la psychologie de Mortenn. D’un point de vue magique, la rafale de révélations sature notre esprit rationnel : à peine est-il parti en chasse d’un début d’explication potentielle d’une des prédictions qu’une autre surgit encore plus mystérieuse (on n’est pas ici face à un même effet strictement répété avec des méthodes différentes qui se protègent mutuellement - voir la carte ambitieuse dans "Le Chemin Maqique" de J.TAMARIZ- mais bien face à une même carte prédite de manières très variées). Le crescendo est assuré par l’animation puérile croissante du personnage trop content de nous avoir bien eus, par des prédictions de plus en plus incompréhensibles donc (variées aussi en échelle et supports), et enfin par une série d’effets annexes qui rythment l’emballement final du numéro et brisent l’enchainement de prédictions seules : production de deux verres de jus d’orange, une carte transformée en chips, une autre en écouteurs, et même un quick change mi-foiré - l’enfant Mortenn a mis sa chemise à l’envers. Et tout cela en harmonie avec le personnage :  on se souvient comment il avait au début joué sans ambages de sa morphologie pour péniblement extraire les cartes de son pantalon (d’ailleurs comme un callback il se dandinera une seconde fois au cours de la routine pour extraire une seule carte de son autre poche arrière), c’est cette sincérité-là vis-à-vis de ce qu’il est, physiquement et mentalement, qui fait qu’on se figure assez Mortenn se couper d’un monde compliqué pour lui avec ses écouteurs, en mangeant ses chips, parfois même peut-être essaye-t-il de socialiser en offrant des verres de jus d’orange sans voir qu’on rigole dans son dos de ce qu’il est mal fagoté. Tout un petit monde, toute une humanité simple, dans les pas dix minutes d’un « bête » tour de cartes. *** Plus tard ce même jour alors que j’évoque avec Shawn FARQUHAR son documentaire « Lost in the Shuffle » il soupire, soulagé : enfin quelqu’un qui lui parle d’autre chose que de ce satané 4 de cœur de la compétition du matin avec Mortenn CHRISTIANSEN. Il a visiblement été assailli toute la journée par des spectateurs persuadés de sa complicité avec le magicien danois – une complicité pourtant clairement interdite par le règlement du concours. Le 4 de cœur ?, me dit-il, c’est tout simplement la carte qui avait été choisie lors de sa propre victoire à la FISM en 2009.
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