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le mot mentaliste à effectivement une définition un peu floue.

Si une personne vous demande ce qu'est un mentaliste .

qu'elle est votre réponse ?

pour moi

mentaliste : manipulation avec le mental

comme la musique qui n'est qu'une manipulation de son .

enfin j'ai comme l'impression que chaque mentaliste a sa définition qui lui correspond .

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Si une personne vous demande ce qu'est un mentaliste .

qu'elle est votre réponse ?

Je lui retourne la question et je lui demande de me donner sa définition. C’est toujours intéressant de savoir ce que les spectateurs projettent sur ce mot maintenant qu’il est sur la place publique.

Sinon, personnellement, je n’utilise jamais ce mot en dehors du milieu magique et mentalistique, je parle, plutôt, de télépathie, de divination ou de transmission de pensée. C’est beaucoup plus clair dans l’esprit du spectateur… plus honnête aussi… De toute façon les quelques rares fois où je fais encore du mentalisme ( mdr ) c’est pour des gens intelligents et équilibrés :) . Mon niveau de connivence avec les spectateurs fait le reste, pas besoin de leur donner des définitions ou de faire des disclaimers. Ben oui... comme je ne suis pas professionnel et que le fait de faire du mentalisme ou de la magie à tout va n'est pas un enjeu primordial dans ma vie, je peux me permettre de choisir les personnes à qui je montre du mentalisme et dans quel cadre je le montre. mdr

Sinon, du temps de Mindon Mania, nous avions invité chacun de nos membres à nous envoyer leur définition du mentalisme… Il en est ressorti (forcément) des choses très diverses et variées que nous avions compilé dans un livret. Là aussi c’est assez rigolo de feuilleter ça aujourd’hui.

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

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Messieurs bien le bonjour,

En premier, je vais répondre à messieurs Allias, HREJ et Tetan. Votre pragmatisme vous honore messieurs en particulier vous monsieur Allias. Je conçois parfaitement bien votre positionnement fasse à ces questions plus philosophique sur la réflexivité de ce qu’est ou pourrait être le mentalisme. Afin de ne pas faire dans l’onanisme intellectuel qui vous semble « être loin du spectacle », je vais en dire un peu plus sur ma vision des choses. Dans ma pratique d’un illusionnisme, il y a deux niveaux. La pratique où aucunes questions philosophiques n’interfèrent dans le processus de création et à un second niveau, c’est en interrogeant, ses propres créations de sens et son propre univers que l’on peut redéfinir sa pratique.

Vous n’avez pas besoin d’être philosophe pour vivre, mais la philosophie peut vous aider à appréhender le monde. Si je transcende cette phrase par le truchement du mentalisme, nous pourrions voir en cette discipline la possibilité d’être des hommes de scène et des théoriciens de nos agissements en tant qu’artiste. Sur ce point, dans lequel, je ne souhaite pas rentrer, il y a (pour certains) en suspend ce dialogue sur la possibilité que le mentalisme soit un art.

Passons à la suite, mais avant, messieurs ne pensez pas que le registre de langue fait que vous soyez inférieur. Le Roi Bélial est impertinent, mais pas discourtois.

Monsieur Shiva,

À ma première question ne donneriez-vous pas trop de crédit aux magiciens en affirmant qu’ils se disent mentaliste « par ignorance que par (une) volonté délibérée » de nuire aux mentalistes de « souche », si vous concédez qu’il y aurait des mentalistes qui ne viendraient aucunement du cadre de la magie. J’ai suffisamment côtoyés de magiciens qui s’affublaient du vocable mentaliste pour voir en eux une démarche mercantile.

Je vais recentrer mon grand « A » sur la question même de ce qu’est la finalité du mentalisme en tant qu’approche. Dix heures Dix, initiateur de ce sujet, part de la possibilité de faire rentrer le mentalisme dans un art du théâtre, mais l’histoire de la discipline nous montre que c’est le cas puisque les médiums modifièrent leurs paradigmes en passant des séances spirites aux cabarets et chapiteaux de foire.

Monsieur Swann à raison de faire rentrer la sémantique en jeu. Walloute, un mentaliste pour qui j’ai beaucoup d’estime – mais, je ne crois pas qu’il soit en ce lieu – m’a envoyé son manifeste il y a un an, où partant du constat des dérives du mentalisme (en s’appuyant sur l’histoire) étaye un discours sur la réassignation sémantique du mot « illusionnisme » en y apposant un petit quelque chose derrière et sur la logique de se créer son propre « univers de mots ». Je crois que cette idée est des plus intéressantes pour les professionnels voulant se démarquer.

Par ailleurs, je vous rejoins monsieur Shiva sur cette question de la « popularité (...) associée à son ambigüité », quand je suis rentré dans le monde du spectacle, nous étions télépathe mon épouse et moi-même.

Ne croyez-vous pas que ce qui définit au mieux un mentaliste c’est ce qu’il peut réaliser ? À cette question aussi simple, nous pouvons réellement y répondre, car il y a la pression de la vente de prestations et le fait d’avoir un domaine affiché sur sa carte de visite, le lobbying des marchands qui endoctrinent les jeunes générations avec l’adage « Tu veux devenir mentaliste en 30 secondes ? Achète le Killer-deck et tu le seras ! » ou encore ce que vous mettez en exergue, sur la dépréciation du terme auquel j’ajouterai la stéréotypisation du mot.

À mon grand « B », vous donner l’illusionnisme et le mentalisme comme étant l’ouverture vers un tout « plus global et holistique », j’aimerais que vous développiez cette idée, si vous le voulez bien ?

Messieurs Soeze, Eléma et Radja, je vous remercie pour votre participation.

Publié le

Ne croyez-vous pas que ce qui définit au mieux un mentaliste c’est ce qu’il peut réaliser ?

Certainement...

À mon grand « B », vous donner l’illusionnisme et le mentalisme comme étant l’ouverture vers un tout « plus global et holistique », j’aimerais que vous développiez cette idée, si vous le voulez bien ?

Il me semble que je ne cesse de développer cette idée dans tous mes écrits à l’intention du milieu magique (que ce soit ceux de l’époque Mindon, que ce soit Télépathie Réelle, ou que ce soit mes élucubrations sur ce forum depuis 3 ans mdr ).

Si nous prenons l’exemple de Télépathie Réelle, nous y trouvons la description d’un effet de mentalisme qui vaut ce qu’il vaut mais aussi des ponts qui sont jetés avec d’autres domaines sous forme de réflexions essentiellement psychologiques et linguistiques. Ces réflexions sont plutôt courtes, je vous l’accorde, mais elles peuvent aboutir, néanmoins, à une prise de conscience d’un des principaux biais en matière de communication : Le fait que chaque individu colore et comprends les mots en fonction de sa propre carte du monde et de ses attentes. Cette prise de conscience me semble avoir une portée qui va bien au-delà de l’illusionnisme.

Encore, une fois, ce phénomène est connu, depuis longtemps, des psychologues, linguistes et autres spécialistes de la communication mais le voir illustré sous forme d’un effet de divination d’objet pensé est quelque chose d’assez unique.

Il me semble que ce travail d’étude et d’illustration du fonctionnement de l’esprit humain et de ses biais cognitifs pourrait être étendu à bien des effets de mentalisme pur (mentalisme pur entendre ici mentalisme psychologique).

Là encore ce type de théorisation dépasse le cadre du spectacle et du divertissement.

Comme vous l’avez parfaitement compris, Mr Bélial, je suis plus un théoricien qu’un praticien du mentalisme. Il me semble, à vous lire, que vous soyez parfaitement convaincu du bien fondé d’une démarche de théorisation aux côtés d’une démarche pratique, je ne vais donc pas m’étendre ici sur la justification de cette théorisation.

Lorsque je parle d’ouverture vers un tout plus global et holistique, je parle essentiellement du paradigme que j’utilise dans cette théorisation (ma position épistémologique en quelque sorte). Le paradigme que j’utilise pourrait être qualifié de systémique ou constructiviste (multidisciplinaire pour dire les choses plus simplement).

J’ai déjà dit, en réponse, à l’idée classique qui prétend que "le mentalisme est une branche de l’illusionnisme" que je ne voyais pas la réalité en termes de branches et d’arbres, que je n’ai pas cette vision classificatrice et que je suis un enfant de la globalisation, de l’interconnexion.

D’où ma métaphore de l’océan plutôt que celle de l’arbre : Plutôt que de voir chaque discipline comme un sous ensemble (la branche) d’une autre discipline plus vaste (l’arbre), nous pouvons voir chaque discipline comme naissant d’influences variées et diverses, acquérant ensuite sa propre indépendance pour aller influencer (voire créer) d’autres disciplines. C’est la métaphore de l’océan avec ses différents courants, ses tourbillons et ses cyclones.

La métaphore de l’arbre a tendance à figer les choses, celle de l’océan est beaucoup plus souple et dynamique… plus proche de la réalité aussi. C'est voir, au fond, chaque chose comme coproduite par un ensemble complexe de conditions plutôt que comme le fruit d'une seule cause.

Le mentalisme (même dans son aspect uniquement spectacle) n'est pas issu du seul illusionnisme, il est au centre de différentes influences et courants contradictoires : arts de la scène et du spectacle bien sûr mais aussi héritage des pseudos mediums et thaumaturges des temps anciens, psychologie appliquée, hypnose, arts divinatoires (pour ceux qui pratiquent le cold reading et le Q&A) etc...

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

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Cher Monsieur Shiva,

Si je vous ai demandé de recentrer votre propos, c'est que je trouve votre prose plus juste en ce dernier post que ce que vous pouviez produire ici (VM) ou là (MM). Je ne suis, donc pas mécontent de vous avoir « contrait » à reformuler. Ma première action aussi vilipendable soit-elle d'avoir usé de petites provocations à permis cela. Vous trouverez un allier à votre cause en sa majesté le Roi Bélial.

Il se trouve que je suis enchanté de lire des gens comme vous monsieur Shiva sur ce forum ou Monsieur Walloute sur un autre, mais malheureusement, je vous trouve si marginaux et surtout aphone dans ce tohu-bohu et charivari que sont les portes voix du mentalisme en France.

J'arrête d'être un Roi panégyriste.

Votre métaphore de l'« Océan », vous honore, nonobstant j'ai l'intime conviction que vous ou Monsieur Walloute n'êtes que des singes qui sautent de branches en branches si le « mentalisme est une branche de l’illusionnisme ». C'est tout à votre honneur en tout cas... Pourquoi continuer de murmurer si tout le monde à des protections auditives ?

Je ne continue pas de m'étendre, pour le moment, je ne souhaite pas que mon intervention vienne annihiler le débat ; commençant tout juste de germer.

Publié le

Bon, je ne crois pas avoir lu qq répondre a la question de dix heure dix a propos du lieu " le spectacle de mentalisme en théâtre".

A mon sens il y a 2 raiponces :

1) Il ne s'agit pas des mêmes spectateurs. il y a l'affiche, la programmation, normalement ils savent ce qu'ils viennent voir. Donc je pense la que le type publique est différent en fonction de la programmation de la salle et pas un publique acquis car abonner au théâtre.

2) Une salle de spectacle est a mon sens plus approprié. En effet sons nom indique clairement ce qui va s'y passer.

Bien a vous

- Qui pense peu, se trompe beaucoup.

- Savoir écouter, c'est posséder, outre le sien, le cerveau des autres.

LEONARD DE VINCI

Publié le
Pourquoi continuer de murmurer si tout le monde à des protections auditives ?

Il y a surement une composante narcissique dans cette logorrhée écrite (dire qu’à l’oral je suis plutôt un garçon timide et réservé mdr ).

Cela me permet, aussi, de ménager quelques pauses dans mon travail alimentaire actuel, travail qui ne nécessite nullement une concentration trop importante.

Cela me vaut de belles rencontres, de beaux échanges et de belles surprises parfois (plutôt en souterrain).

M'exposer autant et confronter autant mes idées me permet d'évoluer.

Et puis certaines idées avancent… Nous verrons bien ce qu’il en restera dans quelques années… L’oubli n’existe pas sur internet, parait-il… pour le pire et… le meilleur !

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

Publié le
Bon, je ne crois pas avoir lu qq répondre a la question de dix heure dix a propos du lieu " le spectacle de mentalisme en théâtre".

Pourtant, il me semblait bien avoir répondu à cette question la ... :crazy:

Publié le
Mais sinon Shiva et co vous avez déjà fait du mentalisme au théâtre?

mdr

La fameuse tarte à la crème !

Faut-il être une femme pour comprendre les femmes et avoir le droit de parler des femmes ? Faut-il être homosexuel pour comprendre les homosexuels et avoir le droit de parler d'homosexualité ?

… ou bien plus absurde encore :

Faudrait-il avoir commis un crime soi-même pour pouvoir comprendre et juger un criminel ?

Allez… Pour répondre sans défilade, Giorgio, je pense que j’ai connu le grand frisson (y compris comme professionnel du spectacle) avant que tu ne te lances toi-même dans cette aventure.

Mon choix de vie actuel à l’écart des planches et des projecteurs me permet un peu de recul.

Le jour où tu te rends compte que le monde n'existe pas, la vie devient plus simple.

Paul Binocle

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    • A défaut, il te suffit de présenter n'importe quelle routine de ton répertoire à tes spectateurs pour que ceux-ci puissent expliquer par la suite qu'ils ont vu un tour de Pierre (et à une lettre près, on n'est pas si loin de la demande initiale. Sans que cela ne te coûte un centime. Merci qui 😜 ?)
    • Derniers souvenirs partagés ici de cette FISM 2025 avec le 1er prix de micro-magie et Grand Prix FISM de Close-Up. *** Et puis le mercredi 16 IBUKI paru en scène, plia son foulard et avec lui la compétition de micro-magie. Ce n’était que la première session sur les trois de la compétition mais il n’y avait guère de doute qu’IBUKI serait au palmarès. La rumeur se répand rapidement comme souvent dans ce type d’événement. Le soir même coincé dans un bus avec la délégation russe qui avait loupé le passage du japonais les voilà qui m’assaillent de questions sur son numéro, car leur propre candidat, Vova, va devoir en découdre avec le magicien japonais. *** Description pour qui veut : IBUKI apparaît debout derrière sa table : sur celle-ci un tapis de close-up relevé à 45° vers le public et où se déroulera l’essentiel de la routine. Mais pas son introduction. Le magicien japonais sanglé dans une large veste de costume (couleur entre pêche et crème, mais pas noir, surtout pas noir), fermée sur le devant par quatre gros boutons, commence par poser alternativement ses mains sur des paires de boutons qui se téléportent magiquement jusqu’à se regrouper tous les quatre dans le coin supérieur gauche (vue du public) de son pan de veste.   Cousus là, tous les quatre.   Restés jusque-là bouche cousue, les premiers glapissements de surprise des spectateurs se font entendre dans la salle. Ce n’est que le début. *** Sur cette introduction : Les trois premiers effets de téléportation se produisent dans un plan vertical, sur la veste même d’IBUKI : il s’assure ainsi de l’excellente visibilité de cet effet de Matrix, effet redoublé d’une impossibilité matérielle : non seulement les boutons voyagent magiquement, mais avec eux leurs coutures aussi (sur cette impossibilité matérielle qui redouble le seul effet de téléportation, on pense par exemple à la Matrix avec des clous plantés dans une planche de Michael WEBER). Le contraste entre la couleur très claire du tissu et les boutons sombres participe de cette parfaite visibilité de l’effet - en plus d’éliminer certaines explications potentielles au tour. Et comme le montrera le reste de sa routine la visibilité des effets a été clairement un des problèmes qu’a eu à résoudre IBUKI.    IBUKI aurait pu faire le choix inverse : démarrer par les boutons regroupés puis les remettre magiquement à leur bonne place ; cela aurait fait sens si la routine avait été contextualisée : IBUKI aurait alors « réparé » magiquement la malfaçon initiale de sa veste. Mais ici pas de contexte, IBUKI préfère nous laisser sur l’image incongrue de cette veste aux boutons drôlement regroupés (d’ailleurs on a pu croiser dans les allées de la FISM IBUKI tout au long de ces six jours avec sa veste et ses drôles de boutons, conscient de cette image emblématique, cette image signature). En plus, en terminant avec les boutons regroupés là où ils ne servent plus à rien, quoi de plus naturel que de les découdre avec un petit ciseau de couturière.   La spectatrice (sans introduction formelle) assise à droite de la table se voit tendre les ciseaux et découd elle-même le 4e et dernier bouton (cette spectatrice jouera un rôle clef dans la suite de la mise en scène).    Enfin cette introduction instaure aussi l’émotion magique du reste de la routine : à savoir la surprise. « Les boutons ont voyagé...mais attendez un peu, surprise, ils sont bel et bien cousus ». D’ailleurs la première surprise de la suite du numéro sera que le « pouvoir » d’IBUKI ne va pas être tant la téléportation que de coudre entre eux magiquement et à volonté toutes sortes d’objets. *** Fin de l’introduction. Un foulard quadrillé est déplié sur le tapis incliné, les quatre boutons tout juste défaits de la veste sont chacun posés à un des quatre angles et à partir de là, et bien disons que plus rien ne va se passer comme prévu. Plutôt que de déflorer la suite de la routine deux remarques.  La visibilité : IBUKI a donc un problème : il va magiquement coudre entre eux des objets préalablement montrés « libres » les uns des autres…mais voilà : des coutures c’est bien peu visible de loin. La mise en scène de la routine pallie cette difficulté majeure de plusieurs façons : o   Quand il le peut IBUKI profite du contraste bien visible de loin du fil de couture blanc magiquement apparu sur certains objets noirs en montrant bien ceux-ci...sous toutes les coutures, avant et arrière. o   IBUKI va à plusieurs reprises basculer ses accessoires du plan incliné du tapis de close-up vers le plan vertical du début. Cela rend palpable les coutures même aux spectateurs les plus éloignés qui font physiquement l’expérience qu’en dépit de la gravité des objets restent désormais inexplicablement fixés, car cousus entre eux. o   À l’appui du mot « cousu » qu’il vient de prononcer, IBUKI mime (et ce mime a une autre raison d’être - voir ci-dessous, les mots) par de larges gestes de sa main droite, en vagues montantes et descendantes, l’acte même de l’aiguille qui coud, communiquant là encore pratiquement physiquement à tous les spectateurs l’expérience du fil qui transperce les objets pour les unir – ce qui renforce encore au passage la totale impossibilité de son effet magique. o   La spectatrice est elle aussi mise à contribution comme témoin-relais de l’ensemble du public : invitée à toucher les coutures, à découdre, à manipuler les boutons libres l’instant d’avant puis soudainement cousus sous sa propre paume ; jusqu’au tout dernier geste d’IBUKI envers cette spectatrice, geste qu’on ne révélera pas ici, mais qui a fait fondre les derniers neurones des spectateurs et du jury.            Obtenir une standing ovation de quelque 2200 spectateurs dans une salle dont il a été suffisamment dit qu’avec son sol plat elle offrait une piètre visibilité, et ce avec quatre boutons et un foulard, prouve combien cette mise en scène est efficace.  Les mots. Pas de dramatisation de l’effet via un contexte, pas de personnage autre d’IBUKI lui-même, un côté gendre idéal un rien timide engoncé dans son costume, posé au début, puis qui s’anime de plus en plus au gré du crescendo des effets. Le texte : réduit au possible ; en fait il va tout entier tourner autour d’un calembour assez sot (si j’ose dire) : les différentes acceptions en anglais du son [soʊ], de « tellement » (so), à « coudre » (saw), en passant par « vu » (saw). Mais ce jeu de mots à première vue bêta contribue à la montée en émotion de toute la routine. Et on l’a dit l’émotion visée est la surprise, aussi chaque séquence se déroule selon : o   Exposition de la situation initiale : les objets sont clairement séparés. o   La magie se produit en douce, sans incantation, ni geste magique. o   IBUKI prononce le son [soʊ] et on découvre stupéfait que l’effet n’est pas nécessairement celui attendu (une téléportation), mais qu’une nouvelle couture est apparue, et jamais là où on l’aurait imaginée. Le son [soʊ] n’a pas la valeur d’un abracadabra (car quand il est prononcé la magie est déjà advenue), mais il en conserve la valeur rythmique de leitmotiv en marquant le début de la phase de révélation de l’état final : dès qu’IBUKI se montre ravi que quelque chose de « so impossible » s’est produit (mime à l’appui de la couture pour souligner le piètre calembour so/saw) on frémit : on n’a rien vu et pourtant une nouvelle couture a surgi là où on ne l’attendait pas. La tension entre la naïveté assumée du jeu de mot qui nous nargue d’une part, et notre totale incompréhension du « truc » d’autre part, décuple alors l’émotion magique ressentie. *** Un dernier détail. Deux fois j’ai vu IBUKI (en compétition et dans le gala des gagnants) et deux fois à un certain moment de la routine alors qu’il se saisit du bouton le plus près de lui à sa gauche, le foulard amidonné reste malencontreusement (?) dressé à la verticale. Notre « taureau de la raison » (TAMARIZ) se rue sur ce pli accidentel : IBUKI ne profite-t-il pas d’un pli pas si fortuit pour y dissimuler un bouton resté en place et dont il n’a que simulé la prise ? L’instant suivant remarquant le désordre de son foulard IBUKI le saisit par deux coins, le claque pour le redéposer bien à plat sur le tapis…et anéantir au passage notre hypothèse : aucun bouton où nous le soupçonnions. L’art de la fausse piste, du red herring, est un art du tact : trop subtil, le leurre n’est même pas remarqué ; grossier, le spectateur flaire l’intention délibérée du magicien de l’égarer et se rebiffe. J’ignore si ce pli, bien vertical, bien visible était ou non une maladresse par deux fois réellement malencontreuse (improbable à ce niveau de compétition, d’autant que la chorégraphie d’IBUKI est impeccable partout ailleurs), j’ignore si ce minuscule « incident » du pi de trop a donc quoi que ce soit de réfléchi, d’intentionnel (voir même de nécessaire à la méthode), mais si tel est le cas, comme je le soupçonne, faire d’un faux pli un vrai contrôle de notre attention aura suffi à me ravir.    
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