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La "bonne" magie, la pas ringarde, la pas pourrie, c'est celle qui propose une expérience complète au spectateur. Le carrefour d'un propos (une histoire, un message, une narration) et d'une expérience visuelle et/ou sensorielle, ainsi que la parfaite congruence entre le performer et ce qu'il raconte (son apparence physique, les mots qu'il emploie, la musique, le matériel, etc.).

N'oubliez jamais que celui qui va gagner, c'est celui qui possède la meilleure histoire à raconter, la chose la plus intéressante à apprendre au public et à partager avec lui. Je suis prêt à parier que ce sera encore vrai dans de nombreuses années. Je suis prêt à parier que ce sera de plus en plus vrai.

Seb.

Je parierais bien la-dessus aussi...

Ben je suis d'accord là aussi...

Mais ça va devenir philosophique.

Nous avions discuter avec Seb d'un magicien "célèbre" (je préfère le terme "médiatisé", c'est plus effrayant mais pas pour tout le monde) qu'il estimait intéressant alors que de mon côté j'estime qu'il est plutôt écoeurant.

Le débat philosophique serait de savoir: ce qui est intéressant pour le public est-il bon pour lui, d'une part, et surtout "bon tout court" d'une autre part?

Véritablement, je respecte Seb, il fait parti des rares personne qui me font peur, m'inquiètent, et m'interloquent. Attention, c'est positif!

Je lui doit de ne plus porter de "chaussettes à personnages".

Je suis d'accord avec son point de vue, pas trop avec sa conclusion.

Je pense véritablement que si "un" public ira toujours voir des magiciens "splendides", il y aura beaucoup plus d'afficionados pour la ringardise, le gras, le vulgaire, le mal fait...

Je prendrais bien un pari aussi...

Arthur Dent...

Modifié par Arthur Dent

PAS DE PANIQUE!

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Je suis complétement d'accord avec Seb... comme très souvent d'ailleurs... (...Des sushis... vite ! :) )

Maintenant, je tiens tout de même à signaler que ce logo (moche, je vous l'accorde...) est surtout un gros clin d'oeil/moquerie du logo du président FFAP... se battre contre le black, je suis pour, c'est bien. Mais il ne faut pas oublier de se battre contre les nazes (je pèse mes mots.) qui pourrissent le métier (pseudo mentalistes et pseudo magiciens qui ne sont pas foutus d'être avant tout des Artistes et qui sont aussi fermés qu'une huitre morte.)

Me battre contre ca à l'écart des magiciens, agir de mon côté? c'est ce que je fais...à ma petite mesure, à mon petit niveau... Je n'ai pas la prétention d'être le meilleur, loiiiiiin s'en faut, je connais mes limites et je connais mon niveau, je suis très objectif et lucide vis à vis de mon travail... C'est bien là la GROSSE différence avec une bonne majorité des magiciens/mentalistes... et c'est contre ca que je me bats...

Mais je le redis, je suis d'accord avec Séb, et j'suis prêt à prendre le pari que si l'on se bouge le cul (oui, je suis vulgaire dans ces cas là et je vous prie de m'excuser...) on peut faire avancer les choses...du côté artistique et culturel, plus que du "dans ton cul la pièce a disparu."...

Bref, comme d'hab, je m'emballe, so...je disparais...pfiouuu...

amic'

Ju'

Choose your battles wisely.

Publié le (modifié)

je connais mes limites et je connais mon niveau, je suis très objectif et lucide vis à vis de mon travail... C'est bien là la GROSSE différence avec une bonne majorité des magiciens/mentalistes... et c'est contre ca que je me bats...

Savez-vous qu'ils disent tous ça?

Arthur Dent...

Modifié par Arthur Dent

PAS DE PANIQUE!

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je connais mes limites et je connais mon niveau, je suis très objectif et lucide vis à vis de mon travail... C'est bien là la GROSSE différence avec une bonne majorité des magiciens/mentalistes... et c'est contre ca que je me bats...

Savez-vous qu'ils disent tous ça?

Arthur Dent...

... :( oui, je sais...

Choose your battles wisely.

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Le débat philosophique serait de savoir: ce qui est intéressant pour le public est-il bon pour lui, d'une part, et surtout "bon tout court" d'une autre part?

Véritablement, je respecte Seb, il fait parti des rares personne qui me font peur, m'inquiètent, et m'interloquent. Attention, c'est positif!

Je lui doit de ne plus porter de "chaussettes à personnages".

Je suis d'accord avec son point de vue, pas trop avec sa conclusion.

Je pense véritablement que si "un" public ira toujours voir des magiciens "splendides", il y aura beaucoup plus d'afficionados pour la ringardise, le gras, le vulgaire, le mal fait...

Je prendrais bien un pari aussi...

Arthur Dent...

Cher "Arthur",

Je reconnais bien là ce tempérament mélancolique qui fait tout ton charme.

C'est un débat qui n'a rien de nouveau, les illuminati qui ne comprennent pas (ou qui comprennent, mais acceptent mal) que la populace préfère écouter de la musique d'ascenseur plutôt qu'une sonate de Chopin. Et bien oui, c'est comme ça, et c'était sans doute encore plus le cas avant, car aujourd'hui, quoiqu'on en dise, il est plus facile (via le web et autres) de faire connaître un spectacle de qualité, différent, audacieux, qu'il y a encore 10 ans, quand il fallait passer par les réseaux établis et obligés.

Que te dire... C'est l'injustice de la vie des artistes moins mauvais que les autres: ils doivent travailler davantage car ils ne veulent pas passer par la facilité. Ils doivent s'employer eux-même à se faire connaître davantage car les grosses machineries médiatiques préfèrent le plus "fédérateur". Ils risquent même de dormir un peu moins car ils vont se poser davantage de questions que les autres. Et en plus, ça risque d'être un peu plus long pour eux en France car... c'est comme ça.

Mais même toi, tu pourras me citer des dizaines de spectacles, d'artistes ou de films a priori moins commerciaux et plus subtils, a priori plus difficiles d'accès, a priori tout ce que tu veux... mais qui ont fini par tirer leur épingle du jeu. C'est historiquement prouvé par Star Wars, qui remonte donc à il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine : le côté obscur de la force est plus facile, plus rapide, plus séduisant, mais le coté clair finit par l'emporter.

Le vrai truc qui peut apporter à beaucoup de magiciens une certaine forme de paix d'esprit, est la chose suivante: d'arrêter de chercher à tout prix la reconnaissance des magiciens... car elle ne viendra jamais (ou très rarement), ou alors après votre mort. C'est l'adage bien connu:

- soit les magiciens n'aiment pas ce que vous faites (dans la majorité des cas), et ils vous cassent du sucre sur le dos dès que vous l'avez tourné,

- soit ils aiment ce que vous faites, et ils vous le piquent.

Ceux qui doivent comprendre comprendront, avec ou sans vous.

Votre paix intérieure, elle, vient de l'idée que vous vous faites de la qualité de votre travail, et la reconnaissance, elle vient de qui vous voudrez bien (le public, quelques confrères que vous respectez, votre famille, votre copine, etc.).

Seb.

Publié le

Moi je suis meilleur que vous tous réunis et je me remets en cause tout de même mais je ne peux plus évoluer, je suis au top.

Mon propos, vous déchirer tous autant que vous êtes, ainsi que les spectateurs car je m'en fou du public, je sais qui je suis et ce que je suis... le meilleur !

DRACO

Born to be Funny!

Publié le (modifié)

se battre contre le black, je suis pour, c'est bien

_________________________________________________________________

et bien Julien, pour un modo, c'est pas beau ça....des propos racistes sur VM ?????? diantre....lol...remarque moi je veux bien le "beurre et l'argent du beurre"...ouarf....je plaisante

Modifié par tabary

http://www.francistabary.fr/

Créer est divin, copier est humain .

Publié le

Le débat philosophique serait de savoir: ce qui est intéressant pour le public est-il bon pour lui, d'une part, et surtout "bon tout court" d'une autre part?

Véritablement, je respecte Seb, il fait parti des rares personne qui me font peur, m'inquiètent, et m'interloquent. Attention, c'est positif!

Je lui doit de ne plus porter de "chaussettes à personnages".

Je suis d'accord avec son point de vue, pas trop avec sa conclusion.

Je pense véritablement que si "un" public ira toujours voir des magiciens "splendides", il y aura beaucoup plus d'afficionados pour la ringardise, le gras, le vulgaire, le mal fait...

Je prendrais bien un pari aussi...

Arthur Dent...

Cher "Arthur",

Je reconnais bien là ce tempérament mélancolique qui fait tout ton charme.

C'est un débat qui n'a rien de nouveau, les illuminati qui ne comprennent pas (ou qui comprennent, mais acceptent mal) que la populace préfère écouter de la musique d'ascenseur plutôt qu'une sonate de Chopin. Et bien oui, c'est comme ça, et c'était sans doute encore plus le cas avant, car aujourd'hui, quoiqu'on en dise, il est plus facile (via le web et autres) de faire connaître un spectacle de qualité, différent, audacieux, qu'il y a encore 10 ans, quand il fallait passer par les réseaux établis et obligés.

Que te dire... C'est l'injustice de la vie des artistes moins mauvais que les autres: ils doivent travailler davantage car ils ne veulent pas passer par la facilité. Ils doivent s'employer eux-même à se faire connaître davantage car les grosses machineries médiatiques préfèrent le plus "fédérateur". Ils risquent même de dormir un peu moins car ils vont se poser davantage de questions que les autres. Et en plus, ça risque d'être un peu plus long pour eux en France car... c'est comme ça.

Mais même toi, tu pourras me citer des dizaines de spectacles, d'artistes ou de films a priori moins commerciaux et plus subtils, a priori plus difficiles d'accès, a priori tout ce que tu veux... mais qui ont fini par tirer leur épingle du jeu. C'est historiquement prouvé par Star Wars, qui remonte donc à il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine : le côté obscur de la force est plus facile, plus rapide, plus séduisant, mais le coté clair finit par l'emporter.

Le vrai truc qui peut apporter à beaucoup de magiciens une certaine forme de paix d'esprit, est la chose suivante: d'arrêter de chercher à tout prix la reconnaissance des magiciens... car elle ne viendra jamais (ou très rarement), ou alors après votre mort. C'est l'adage bien connu:

- soit les magiciens n'aiment pas ce que vous faites (dans la majorité des cas), et ils vous cassent du sucre sur le dos dès que vous l'avez tourné,

- soit ils aiment ce que vous faites, et ils vous le piquent.

Ceux qui doivent comprendre comprendront, avec ou sans vous.

Votre paix intérieure, elle, vient de l'idée que vous vous faites de la qualité de votre travail, et la reconnaissance, elle vient de qui vous voudrez bien (le public, quelques confrères que vous respectez, votre famille, votre copine, etc.).

Seb.

Ah ouais, mais attends, je vais beaucoup mieux moi! Ce n'est pas faute de m'être fait souffrance.

Je vois que finalement nous sommes d'accord, sauf sur un point.

Si tu parles D'illuminati, tu ne peux pas dire qu'ils regrettent que la plèbe préfère Julien Doré à une sonate de Chopin étant donné qu'à la base, c'est leur but. Et, si on part du principe que les illuminati existent, alors là, je pense qu'ils ont bien réussi leur coup.

Sinon, vraiment, je vais beaucoup mieux. Je m'adapte, je fais des balles éponges et je pique mes vannes. Pas plus tard qu'hier j'ai proposé à un paltoquet (le terme technique est "relou") de retrouver sa carte dans son fondement et il a beaucoup ri.

C'est un double avantage:

-je fais plaisir aux "gens".

-je suis volontairement et donc consciemment "super beauf".

Mais sinon, je vois que finalement, nous sommes d'accord. Cela me comble.

Arthur Dent...

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    • A défaut, il te suffit de présenter n'importe quelle routine de ton répertoire à tes spectateurs pour que ceux-ci puissent expliquer par la suite qu'ils ont vu un tour de Pierre (et à une lettre près, on n'est pas si loin de la demande initiale. Sans que cela ne te coûte un centime. Merci qui 😜 ?)
    • Derniers souvenirs partagés ici de cette FISM 2025 avec le 1er prix de micro-magie et Grand Prix FISM de Close-Up. *** Et puis le mercredi 16 IBUKI paru en scène, plia son foulard et avec lui la compétition de micro-magie. Ce n’était que la première session sur les trois de la compétition mais il n’y avait guère de doute qu’IBUKI serait au palmarès. La rumeur se répand rapidement comme souvent dans ce type d’événement. Le soir même coincé dans un bus avec la délégation russe qui avait loupé le passage du japonais les voilà qui m’assaillent de questions sur son numéro, car leur propre candidat, Vova, va devoir en découdre avec le magicien japonais. *** Description pour qui veut : IBUKI apparaît debout derrière sa table : sur celle-ci un tapis de close-up relevé à 45° vers le public et où se déroulera l’essentiel de la routine. Mais pas son introduction. Le magicien japonais sanglé dans une large veste de costume (couleur entre pêche et crème, mais pas noir, surtout pas noir), fermée sur le devant par quatre gros boutons, commence par poser alternativement ses mains sur des paires de boutons qui se téléportent magiquement jusqu’à se regrouper tous les quatre dans le coin supérieur gauche (vue du public) de son pan de veste.   Cousus là, tous les quatre.   Restés jusque-là bouche cousue, les premiers glapissements de surprise des spectateurs se font entendre dans la salle. Ce n’est que le début. *** Sur cette introduction : Les trois premiers effets de téléportation se produisent dans un plan vertical, sur la veste même d’IBUKI : il s’assure ainsi de l’excellente visibilité de cet effet de Matrix, effet redoublé d’une impossibilité matérielle : non seulement les boutons voyagent magiquement, mais avec eux leurs coutures aussi (sur cette impossibilité matérielle qui redouble le seul effet de téléportation, on pense par exemple à la Matrix avec des clous plantés dans une planche de Michael WEBER). Le contraste entre la couleur très claire du tissu et les boutons sombres participe de cette parfaite visibilité de l’effet - en plus d’éliminer certaines explications potentielles au tour. Et comme le montrera le reste de sa routine la visibilité des effets a été clairement un des problèmes qu’a eu à résoudre IBUKI.    IBUKI aurait pu faire le choix inverse : démarrer par les boutons regroupés puis les remettre magiquement à leur bonne place ; cela aurait fait sens si la routine avait été contextualisée : IBUKI aurait alors « réparé » magiquement la malfaçon initiale de sa veste. Mais ici pas de contexte, IBUKI préfère nous laisser sur l’image incongrue de cette veste aux boutons drôlement regroupés (d’ailleurs on a pu croiser dans les allées de la FISM IBUKI tout au long de ces six jours avec sa veste et ses drôles de boutons, conscient de cette image emblématique, cette image signature). En plus, en terminant avec les boutons regroupés là où ils ne servent plus à rien, quoi de plus naturel que de les découdre avec un petit ciseau de couturière.   La spectatrice (sans introduction formelle) assise à droite de la table se voit tendre les ciseaux et découd elle-même le 4e et dernier bouton (cette spectatrice jouera un rôle clef dans la suite de la mise en scène).    Enfin cette introduction instaure aussi l’émotion magique du reste de la routine : à savoir la surprise. « Les boutons ont voyagé...mais attendez un peu, surprise, ils sont bel et bien cousus ». D’ailleurs la première surprise de la suite du numéro sera que le « pouvoir » d’IBUKI ne va pas être tant la téléportation que de coudre entre eux magiquement et à volonté toutes sortes d’objets. *** Fin de l’introduction. Un foulard quadrillé est déplié sur le tapis incliné, les quatre boutons tout juste défaits de la veste sont chacun posés à un des quatre angles et à partir de là, et bien disons que plus rien ne va se passer comme prévu. Plutôt que de déflorer la suite de la routine deux remarques.  La visibilité : IBUKI a donc un problème : il va magiquement coudre entre eux des objets préalablement montrés « libres » les uns des autres…mais voilà : des coutures c’est bien peu visible de loin. La mise en scène de la routine pallie cette difficulté majeure de plusieurs façons : o   Quand il le peut IBUKI profite du contraste bien visible de loin du fil de couture blanc magiquement apparu sur certains objets noirs en montrant bien ceux-ci...sous toutes les coutures, avant et arrière. o   IBUKI va à plusieurs reprises basculer ses accessoires du plan incliné du tapis de close-up vers le plan vertical du début. Cela rend palpable les coutures même aux spectateurs les plus éloignés qui font physiquement l’expérience qu’en dépit de la gravité des objets restent désormais inexplicablement fixés, car cousus entre eux. o   À l’appui du mot « cousu » qu’il vient de prononcer, IBUKI mime (et ce mime a une autre raison d’être - voir ci-dessous, les mots) par de larges gestes de sa main droite, en vagues montantes et descendantes, l’acte même de l’aiguille qui coud, communiquant là encore pratiquement physiquement à tous les spectateurs l’expérience du fil qui transperce les objets pour les unir – ce qui renforce encore au passage la totale impossibilité de son effet magique. o   La spectatrice est elle aussi mise à contribution comme témoin-relais de l’ensemble du public : invitée à toucher les coutures, à découdre, à manipuler les boutons libres l’instant d’avant puis soudainement cousus sous sa propre paume ; jusqu’au tout dernier geste d’IBUKI envers cette spectatrice, geste qu’on ne révélera pas ici, mais qui a fait fondre les derniers neurones des spectateurs et du jury.            Obtenir une standing ovation de quelque 2200 spectateurs dans une salle dont il a été suffisamment dit qu’avec son sol plat elle offrait une piètre visibilité, et ce avec quatre boutons et un foulard, prouve combien cette mise en scène est efficace.  Les mots. Pas de dramatisation de l’effet via un contexte, pas de personnage autre d’IBUKI lui-même, un côté gendre idéal un rien timide engoncé dans son costume, posé au début, puis qui s’anime de plus en plus au gré du crescendo des effets. Le texte : réduit au possible ; en fait il va tout entier tourner autour d’un calembour assez sot (si j’ose dire) : les différentes acceptions en anglais du son [soʊ], de « tellement » (so), à « coudre » (saw), en passant par « vu » (saw). Mais ce jeu de mots à première vue bêta contribue à la montée en émotion de toute la routine. Et on l’a dit l’émotion visée est la surprise, aussi chaque séquence se déroule selon : o   Exposition de la situation initiale : les objets sont clairement séparés. o   La magie se produit en douce, sans incantation, ni geste magique. o   IBUKI prononce le son [soʊ] et on découvre stupéfait que l’effet n’est pas nécessairement celui attendu (une téléportation), mais qu’une nouvelle couture est apparue, et jamais là où on l’aurait imaginée. Le son [soʊ] n’a pas la valeur d’un abracadabra (car quand il est prononcé la magie est déjà advenue), mais il en conserve la valeur rythmique de leitmotiv en marquant le début de la phase de révélation de l’état final : dès qu’IBUKI se montre ravi que quelque chose de « so impossible » s’est produit (mime à l’appui de la couture pour souligner le piètre calembour so/saw) on frémit : on n’a rien vu et pourtant une nouvelle couture a surgi là où on ne l’attendait pas. La tension entre la naïveté assumée du jeu de mot qui nous nargue d’une part, et notre totale incompréhension du « truc » d’autre part, décuple alors l’émotion magique ressentie. *** Un dernier détail. Deux fois j’ai vu IBUKI (en compétition et dans le gala des gagnants) et deux fois à un certain moment de la routine alors qu’il se saisit du bouton le plus près de lui à sa gauche, le foulard amidonné reste malencontreusement (?) dressé à la verticale. Notre « taureau de la raison » (TAMARIZ) se rue sur ce pli accidentel : IBUKI ne profite-t-il pas d’un pli pas si fortuit pour y dissimuler un bouton resté en place et dont il n’a que simulé la prise ? L’instant suivant remarquant le désordre de son foulard IBUKI le saisit par deux coins, le claque pour le redéposer bien à plat sur le tapis…et anéantir au passage notre hypothèse : aucun bouton où nous le soupçonnions. L’art de la fausse piste, du red herring, est un art du tact : trop subtil, le leurre n’est même pas remarqué ; grossier, le spectateur flaire l’intention délibérée du magicien de l’égarer et se rebiffe. J’ignore si ce pli, bien vertical, bien visible était ou non une maladresse par deux fois réellement malencontreuse (improbable à ce niveau de compétition, d’autant que la chorégraphie d’IBUKI est impeccable partout ailleurs), j’ignore si ce minuscule « incident » du pi de trop a donc quoi que ce soit de réfléchi, d’intentionnel (voir même de nécessaire à la méthode), mais si tel est le cas, comme je le soupçonne, faire d’un faux pli un vrai contrôle de notre attention aura suffi à me ravir.    
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