Le Hors Humain, légende urbaine ?
Pour entrer dans son univers, le plus simple est peut-être de commencer par cliquer sur « GroenLand » pour regarder la vidéo relative à l’exploit du choc thermique.
http://www.horshumain.org/
Extraits d'un texte d'Odilon Cabat tiré du PDF de 8 pages qui figure dans le site Hors Humain :
« On dit l’avoir vu franchir la Seine pieds nus les yeux bandés sur de vertigineuses poutrelles,
on dit l’avoir vu suspendu par les pieds aux tabliers des ponts apostropher les voitures rugissantes en contre bas.
On dit l’avoir vu bondir de toit en toit, mener des courses au flambeau au fin fond des égouts, sauter à la corde
avec une chaîne d’acier qu’un haltérophile soulèverait à peine, réciter à la face du monde des poèmes
d’imprécateur puisés aux rythmes archaïques du souffle primordial.
On raconte qu’il hanterait la nuit, comme Quasimodo à Notre Dame,
les ténèbres du Panthéon, à y narguer acrobatiquement le pendule de Foucault. On prétend aussi que la police
alertée par ses extravagances cesse toute poursuite, dès qu’elle l’a identifié, pour des raisons restées
mystérieuses.
On le dit enfin maître du respir, familier des esprits du Vent, initié aux halètements des dragons.
Le Hors Humain.
[…]
Outre l’invraisemblance absolue qu’il y a à imaginer un individu cheveux longs et surtout pieds nus avoir accès
à un établissement public, les sceptiques rappellent que pour ce qui est des coupures de journaux on en trouvent
aussi beaucoup qui rapportent des histoires de fantômes, de maisons hantées, d’apparition surnaturelles ou
d’extra terrestres comme aussi de Poltergeist, et que cela ne prouve absolument rien. Kant lui-même ne disait-il
pas que rien n’est plus documenté et assermenté que les histoires de vampires ?
rapporté, photos et films à l’appui, d’un exploit inouï au Groenland où le Hors Humain
(ou un de ses acteurs), connu alors sous le nom de Don Jean Habrey, aurait défié un choc thermique insensé
en plongeant trois fois de suite dans des eaux en surfusion à moins deux degrés. Et où, à huit mètres de fond,
ces eaux de banquise, noires comme celles du Styx, lui auraient conféré dans un éclair de feu, comme à Achille,
l’invulnérabilité magique, lui révélant par la même occasion le très hermétique secret, ignoré des mortels,
de la nature ignée de la glace. L’Académie de médecine aurait de bons arguments pour le démentir mais surtout
faut- il voir qu’il s’agissait d’un film publicitaire commandité par Jacques Séguéla et si la publicité n’est pas
toujours mensongère, les réalisateurs ne sont pas, pour la bonne cause communicationnelle, à un trucage près.
[…]
le Hors Humain développe des techniques très particulières qui n’ont rien à envier à celles des yogis les plus
avancés, techniques qu’il enseignera plus tard. Mais très important, il acquiert ces techniques auprès des animaux.
Ainsi, enfant, il se réfugie des heures durant auprès des vaches et calme ses crises en se collant à leur panse ; plus
tard
il ira des nuits entières étudier de très près le comportement des animaux au Zoo de Vincennes ; ce qui
correspond exactement à la séquence du donateur dans les contes du type des animaux reconnaissants où l’animal
totémique transmet des moyens magiques au héros.
[…]
Enfin last but not least, les hauts faits très fameux qui ont défrayé la chronique.
Je veux parler des incroyables courses poursuites dans Paris la nuit à travers des lieux interdits, comme les
musées
et autres bâtiments publics, au cours desquelles Hors Humain et des compagnons d’armes entraînés, élevant à une
puissance inconnue le jeu des gendarmes et des voleurs, échappent avec des ruses consommées aux forces de
l’ordre.
[…]
Donc : la naissance dans l’éloignement, l’enfermement dans les camps de la mort, le malheur des bombes, le rapt
interne du souffle à la vitesse de l’éclair, les électrochocs, le viatique de la chaîne d’acier, l’initiation auprès des
animaux, l’épreuve de la glace et de l’eau noire, la longue chevelure, la marque sur la joue gauche, les fuites
effrénées dans les labyrinthes urbains qui mettent en déroute les agents de l’adversaire, tout cela, transposition
parfaite d’une haute densité dramatique des séquences majeures du conte merveilleux, conforte les sceptiques
dans leur idée qu’il s’agit juste d’une pure fiction née dans les bruits de fond des grandes métropoles. Qu’il n’y a
rigoureusement personne derrière le Hors Humain. Qu’il est une légende.
Mais ceux qui disent bien connaître l’existence réelle du Hors Humain rétorquent que le parallèle établi par les
sceptiques est bien superficiel et que paradoxalement ils ne l’ont pas poussé assez loin. Voilà les arguments qu’ils
proposent.
Ils rappellent d’abord que le conte merveilleux est une forme littéraire qui masque un phénomène plus ancien.
Le conte est la transposition incomprise par une civilisation plus tardive, la civilisation néolithique fondée sur
l’agriculture, des rites initiatiques et chamaniques de la civilisation précédente, celle des cueilleurs chasseurs qui
habitaient la forêt.
Si le conte présente la structure qu’on vient de voir ce n’est pas comme expression d’une pure fantaisie
mais parce qu’il restitue un arrière plan anthropologique oublié.
[…]
Ainsi, il est évident que les sceptiques ne sont pas allés au delà d’une comparaison superficielle avec le conte
merveilleux, comparaison sur laquelle ils s’appuient pour nier toute existence réelle au Hors Humain.
Ils n’ont pas vu ce qu’il y avait derrière, l’initiation dans la forêt des mystères. »