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Écriture inclusive : un premier bilan de la controverse


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Je suis tombé sur un article du Figaro.

Alors il ne parle pas d'écriture inclusive mais plutôt de la notion de sensitivity reader.

Mais j'ai été surpris de l'emploi, isolé, d'un mot en écriture inclusive.

Voici l'objet du délit :

  • « des auteur.es blanc.hes. »

Et en voici la source :

Citation

Il y a quelques jours, Kevin Lambert s’est trouvé au cœur d’une polémique après avoir expliqué, dans un message Instagram, avoir fait appel à un «sensitivity reader» pour son dernier roman Que notre joie demeure, (Le Nouvel Attila). Un «sensitivity reader» ou «lecteur sensible», en français, a pour charge de désamorcer tout mot ou phrase pouvant poser problème aux lecteurs issus des minorités. Or, pour l’auteur, au Québec le mot n’a pas ce sens.

[...]

LE FIGARO. - Vous avez travaillé avec Chloé Savoie-Bernard, une poète et professeure de littérature d’origine québécoise et haïtienne, qui vous a aidé à relire votre livre, vérifier que vous ne «tombiez pas dans certains pièges de la représentation des personnes noires par des auteur.es blanc.hes.» Etait-ce une première?

https://www.lefigaro.fr/livres/nicolas-mathieu-kevin-lambert-l-auteur-quebecois-reagit-a-la-polemique-20230913?utm_source=pocket-newtab-fr-fr

Dans l'ensemble de cet texte, il s'agit, à priori, de la seule marque d'écriture inclusive.

  • C'est probablement justifié par le fait que l'on reprend les propos (les écrits du coup ?) de quelqu'un avec des guillemets.

Comme je l'ai exprimé un peu plus en avant dans ce fil de discussion, j'entends les arguments des uns et des autres et je comprends l'intension (pavée) qui est souvent bienveillante à la base.

Mais là dans ce (con)texte, on coche plusieurs cases que je trouve maladroites.

  • C'est le seul phénomène expressément catalogué "écriture inclusive" du texte. Même si c'est entre guillemets, ça me parait très contrasté avec le reste du texte.
    • Les mots "blanc" et "blanche" me sont apparus comme vraiment malvenus en adaptation pour l'écriture inclusives. Du fait de la scission entre le "c" et le "h".
    • Mais bon sang, pourquoi ne pas simplement parler "des auteurs blancs et des auteures blanches" ! (auteure, authoresse, autoresse, autrice, écrivaine...)
  • Je ne peux pas le lire dans ma tête ! Alors bon, ça parait c*n dit comme ça mais ça me gène un peu de voir un article, de le lire et de ne pas pouvoir lire ces mots-là, je peux les comprendre bien sûr mais je ne peux pas les lire !
    • Je ne sais pas comment on fonctionne quand on lit... Je ne connais que mon fonctionnement personnel...
    • Mais justement, pour lire un texte, je dois le lire dans ma tête, je dois phonétiser les mots... Quand je lis un dialogue, j'ai même des voix différentes selon les personnages...
    • Bref, je ne sais pas pour vous, mais moi je dois le "dire" dans ma tête pour le lire. Et là je ne peux pas.
  • Enfin, encore un article qui malmène la ponctuation de l'écriture inclusive... On utilise dans cet article le point bas au lieu du point médian.
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C'est vrai que cette formule me paraît malvenue, dans ce contexte.

D'abord, parce qu'il s'agit d'une interview. Or, comme l'a très justement souligné Mickaël, cette tournure ne peut pas s'employer à l'oral, vu qu'on ne sait pas comment la prononcer. On doit en déduire que le journaliste (ou la journaliste 😉) n'a pas posé la question de cette manière : soit iel a utilisé une périphrase ("les auteurs blancs, qu'ils soient hommes ou femmes"), soit iel n'a pas utilisé une formule inclusive ("les auteurs blancs"). Quoi qu'il en soit, c'est au moment de rédiger l'entretien que cette formule s'est imposée, mais, manifestement, elle ne correspond pas à la vérité de leur échange.

Ensuite, parce que la question s'adresse à Kevin Lambert. Un homme, donc. Or, si cet homme, qui est blanc, a fait appel à un sensitivity reader, c'est qu'il craignait de commettre une erreur : l'erreur d'un auteur blanc qui décrit des personnes noires.

S'il s'agissait d'un homme aux cheveux noirs qui craint de froisser les blonds, on ne dirait pas qu'il craint de "tomber dans le piège de la représentation des personnes blondes par des personnes brunes ou rousses". En l'occurrence, le sexe de l'auteur est aussi peu pertinent par rapport au sujet que la couleur de ses cheveux. L'information pertinente, c'est la couleur de sa peau, puisque c'est là que se situe le piège. 

Inclure ici les femmes ne présente aucun intérêt, si ce n'est de souligner qu'elles seraient également susceptibles de commettre les mêmes impairs que leurs homologues masculins.

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L'important, c'est que ça valide !

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Vaste débat qu'est l'écriture inclusive, pour ma part je ne sait pas quoi en penser, délire d'une minorité élitiste pour satisfaire l'ego  de certain!!! 

En tout cas je ne trouve pas cela très pratique à lire, alors que pour moi le principal pour une langue écrite s'est ça lisibilité et ça facilité de lecture et de compréhension!!

 

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@ Nidjilaro

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Il y a 14 heures, Mathieu GESSAT a dit :

En tout cas je ne trouve pas cela très pratique à lire

Oui c'est ce qui m'a fait tiquer hier. 🙂

Je n'arrivais pas à le lire. Et je me suis rendu compte que c'est un problème même à l'écrit.

  • Puisque quand je lis, je phonétise lis dans ma tête.
  • Et du coup, ça m'a bloqué dans ma lecture.

Phonétiser

J'ai utilisé intuitivement le verbe phonétiser mais après vérification ce n'est pas adapté.

Citation

Phonétiser

Action de phonétiser, de fonder la graphie d’un mot, d’un texte ou d’une langue sur sa prononciation.

https://fr.wiktionary.org/wiki/phonétisation

Ça me parait plus logique dans ce sens en fait.

  • Fonder la graphie d'un mot par rapport à la prononciation qu'on a de ce mot.
  • Plutôt que de chercher comment prononcer un mot issu d'une graphie qui ne reflète pas les usages oraux du quotidien.

C'est peut-être là le problème qui fait qu'on ne peut pas lire ni oraliser ce type d'écriture.

A priori, c'est toujours l'écriture qui s'est adaptée aux usages oraux et pas l'inverse.

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Une girafe, une panthère, une souris... Dans la langue française,  il y a d'innombrables espèces pour lesquelles le féminin l'emporte sur le masculin. Est ce que les tenants de l'écriture inclusive , par souci d'égalitarisme, conjugueront au masculin pour assigner l'animal concerné son véritable genre ?  C'est bien souvent le problème de l'idéologie qui sous-tend la démarche de l'écriture inclusive : une égalité à sens unique.

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« Écriture inclusive : "Ce n'est pas la bonne réponse", estime Amin Maalouf, désormais à la tête de l'Académie française » :

https://www.francetvinfo.fr/societe/education/ecriture-inclusive/ecriture-inclusive-ce-n-est-pas-la-bonne-reponse-estime-amin-maalouf-desormais-a-la-tete-de-l-academie-francaise_6091257.html

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  • 3 weeks plus tard...
Le 05/09/2023 à 00:45, Christian GIRARD a dit :

Je viens justement de publier l'ouvrage d'une autrice, Nadine Gérald, versée également dans les mathématiques, dans lequel on trouve une flopée de citations sur les maths illustrées par des calligrammes originaux. On a pris soin de réserver de la place à des mathématiciennes brillantes car ces dernières ne sont bien souvent pas assez mises en avant, en l'occurrence : Sophie GERMAIN, Sofia KOVALEVSKAÏA et Claire VOISIN.

Il est brièvement question de Sophie Germain (entre autres) ici :

« L’instagrameuse Mère Lachaise redonne vie aux mortes illustres oubliées »

https://www.enlargeyourparis.fr/culture/linstagrameuse-mere-lachaise-redonne-vie-aux-mortes-illustres-oubliees?utm_source=Enlarge+your+Paris&utm_campaign=11b964089c-_weenbanlieue_99__COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_981d21007d-11b964089c-451394341

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  • 3 weeks plus tard...

Sur le chemin du grand n'importe quoi, je vous propose une escale (je n'ai pas lu tout le sujet, peut-être a-t-elle déjà été mentionnée):

https://madame.lefigaro.fr/societe/actu/j-esmere-partoute-typhaine-d-creatrice-controversee-d-une-grammaire-ou-la-feminine-l-emporte-sur-la-masculine-20231025

Alors non, ce n'est pas le Gorafi... malheureusement. 
Si on va sur cette piste je propose qu'on se baigne dans la per, que l'on fasse la couture avec du fille et que l'on prenne un petit améritif... 

Là où s'arrête la stupidité commence celle de la compréhension, de l'étymologie, de cohérence, au fond de la communication, ce qu'une langue devrait permettre sans tomber dans un jeu de décryptage comme si le message avait été codé.

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  • Merci 2

Mon regard sur les publications Close-Up :

http://closeupcritique.wordpress.com/

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On peut considérer cette démarche comme une approche oulipienne. D’ailleurs la comédienne est lucide, je cite

« [Ces hommes qui me harcèlent savent très bien qu’]on ne parlera jamais la Féminine universelle, même dans 10.000 ans. Je n’ai pas ce pouvoir magique ! » 

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