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Cartes : Donner de l'importance ?


Mikael WEYER

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Aussi tous dépend du côté que tu veux donner, la surprise ou le côté mystique de la chose.

Tu peux aussi bien donner beaucoup d'importance au cartes et donc demander au spectateur de mettre sa main, son autre main, ses pieds et sa tête sur les cartes. Puis tu dis qu'il va se passer quelque chose d'incroyable et vous allez le sentir (pourquoi ajouter un effet placebo, parfois les spectateur te dirons "Oui ! J'ai sentis quelque chose.").

En faisant ça tu tue l'effet de surprise, mais tu obtient quelque chose de plus impossible pour ton spectateur qui se dira "C'est pas possible, j'ai tous fais pour qu'il ne touche à rien."

À toi de voir aussi quel impression tu veux donner pour ensuite adapter la mise en scène en fonction.

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Le Diable me suit de jour et de nuit car il a peur d'être seul.

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Il y a 13 heures, Mikael1 a dit :

Pour l'instant je penche plus sur le doigts.

Ma Magie va pour laisser les cartes de côté ;)

 

Et il existe des situations auxquelles nous n'avons pas pensée !! Laisser les cartes changées secrètement dans la main du spectateur, un verre.

Les laisser visibles plus longtemps et utiliser une autre technique, plus tard, pour les changer en rois...

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OSEApprendre Objectif, Système, Expérimente 🧠🎈🌈

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Dans le cas des as en roi, franchement, je ne vois pas l’utilité d’attirer l’attention sur les cartes posées sur la table.

Tel que je vois l’esprit de ce tour, le spectateur doit être persuadé d’avoir compris notre truc basique, et rire de nous voir si mal faire ce tour.

Attirer l’attention sur les cartes à ce moment ne va-t-il pas détourner l’attention du spectateur du déroulement de cette comédie ?

Poser les cartes sur la table, sans y prêter d’importance, car on va couper sur l’as suivant, rempli ce rôle :

Permettre au spectateur de rester concentré sur l’action en cours, jusqu’à ce qu’il ait « compris » comment ça marche, demande à ce que ce soit l’action qui soit mise en valeur, pas les cartes déjà posées…

Et au niveau honnêteté, franchement, les cartes étalées entre spectateur et magicien, cela devrait être suffisant pour le public.

On peut jouer bien sûr sur le positionnement de ces cartes :

Il faut les poser à la toute limite de la zone de sécurité du magicien, presque dans la zone ou le spectateur peut intervenir.

Il faut avoir établis et travaillé ces zones avant, bien sûr...

J’ai d’ailleurs de temps en temps des mains qui se tendent pour retourner une carte, que je stoppe d’un air gêné, mais cela reste dans le scénario du tour :

On est sensé avoir posé les as, en fait, ce sont des trois, on ne doit pas laisser le spectateur regarder de trop près… Donc si on ne laisse pas les gens voir ces cartes, cela va confirmer qu’ils ont compris.

Et c’est très bien pour le vrai climax ensuite.

 

Ce qui est surtout important, dans ce tour (outre l’aspect psychologique évident…), c’est la façon de faire la révélation finale :

Il faut poser le paquet de carte et le sortir de la zone de focalisation.

La zone de focalisation doit être recentrée sur les 3 cartes sur la table.

On peut travailler la synchronisation avec le texte.

Suivant sa personnalité, on peut parler ou pas durant ce retournement.

Perso, souvent, je ne parle pas, et j’ai un rythme du genre :

« Je vais les transformer en trois… »

Retournement, et seulement quand le troisième carte retombe sur le tapis

« Dames.» (je fais le tour avec des dames, voir plus bas...)

Le fait de ne pas parler durant le retournement évite un partage de l’attention du spectateur :

Il n’est pas en train d’écouter, donc il regarde…

Bien entendu, la focalisation doit diriger son regard vers les cartes.

C’est en lien avec le regard, la respiration, la posture et les gestes, la variation d’intensité… Et avec le texte évidemment :

« et bien ces as, magiquement, Je vais les transformer en trois…»

La phrase est dite en regardant le public, avec le même manque de charisme, et la même intention de faire trop bien voir que c’est un bon tour que ce qui a précédé.

La reprise du « trois » permet de donner une dernière confirmation aux spectateurs : la comédie continue, et ils ont vu juste…

Le ton est semi interrogatif : on ne sait pas si c’est une question ou pas. Voir plus bas pourquoi…

Puis, le regard quitte le public.

Les mains, qui durant la partie comédie étaient à hauteur de poitrine, sont grandes ouvertes, et s’abaissent légèrement en même temps que le regard, sans s’approcher bien sûr des cartes.
Le torse s'incline légèrement vers les cartes.

Le magicien foireux devient votre magicien talentueux habituel.

On ne surjoue plus, on va faire une vraie concentration. Le ton de la voix change, quand on répète:

 « en trois… »

Retournement :

Il faut que nos mains soient vues vides quand elles s’approchent lentement des cartes à retourner.

Une main suffit, d’ailleurs…

Et que le retournement soit fait calmement, de façon fluide, mais sans se presser.

Le message doit clairement être : on n’a rien à cacher !

 

Et seulement quand la troisième reine retombe sur le tapis :

« dames. »

Le ton du dernier mot doit être un ton de fin, du genre qui termine une phrase qui finit par un point.

Ensuite, une pause, longue, le temps que le public réalise ce qui s’est passé.

Puis on se redresse, on regarde à nouveau les spectateurs, on reprend le jeu en main (tout en laissant encore les trois dames sur le tapis, pour marquer l’effet plus longtemps, et si le personnage est un magicien foireux, on redevient ce magicien la…

Je fini souvent, une fois que le climax est assimilé, comme j’ai commencé :

Je préviens avant de commencer que c’est un tour de débutant, alors je fini par un truc du genre :

« Bon, évidemment ce n’est pas un tour très fort, mais…je débute… »

Bien sûr, il est indispensable d’avoir une pause suffisante d’assimilation, avant de re-casser l’ambiance pour la ramener vers la comédie.

On reprend ensuite les cartes une a une, sans se cacher, et on les repose sur le paquet en s’arrangeant pour que l’on voit les deux faces dans le mouvement.

Bien sûr, si quelqu’un veut toucher les cartes avant, on ne le dissuade pas…

 

 Perso, je fais plutôt ce tour avec 3 reines.

Il y a une consonance intéressante entre les mots « trois » et « rois », mais ce n’est pas essentiel à mon sens.

Et souvent, je fais avant un autre tour ou j’ai travaillé avec une dame (Le spectateur choisi une dame, en fait, ce n’est pas le magicien qui choisit… ;) ).
Cette dame est « oubliée » face visible sur le tapis.

Du coup, quand j’arrive à « les transformer en trois…», sur un ton semis interrogatif, il arrive assez souvent que quelqu’un dans l’assistance, lance « tiens, si tu les transforme en trois dames, ça sera fort, niark niark niark… ».

Les termes ne sont pas toujours ceux-là, je synthétise l’esprit et l’intention… mais c’est le point culminant du tour, quand cela arrive :

Cela veut dire que notre comédie est parfaitement passée…

Du coup, je suis comme un coq en pâte, puisque c’est le spectateur qui choisit en quoi transformer les cartes…

Mon personnage qui est toujours le magicien pas trop doué semble hésiter, embêté, puis il cède :

Texte muet : « Mince, je voulais faire des trois…O, et pis pourquoi pas, ça ou autre chose… »

(je rappelle pour ceux qui ne sont pas coutumier du terme qu’un « texte muet » ne se dit pas : il se pense, et on laisse nos pensées modeler notre expression et notre posture, voire nos gestes…)

Si une autre carte est lancée, ou si personne n’en propose, mon personnage peut choisir de transformer les as en dames, pour faire plaisir aux dames, bien sûr…

Ou « tiens, vous aviez choisi une dame avant… on va plutôt faire un carré de… »
Retournement
 « dames. »

 

Pouf pouf.

Tout cela pour dire que oui, souvent, un miracle qui arrive « dans ses mains » va être plus fort pour le spectateur.

Mais que l’on doit aussi laisser le spectateur concentré sur l’étape en cours, sinon on diminue cette étape… et c’est une étape qui est forcément essentielle, sinon on l’aurait supprimée ;)

Le choix ne se résume pas à « C’est dans les mains » ou « c’est sur la table », il y a bien d’autre facteurs à prendre en compte.

 

Tiens, je viens de voir que je n’ai pas mis les respirations, dans ce qui est dit plus haut…

Et bien je vous laisse les mettre, c’est un bon exercice… ;)

Gilbus

Modifié par Gilbus
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Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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il y a 35 minutes, Gilbus a dit :

Dans le cas des as en roi, franchement, je ne vois pas l’utilité d’attirer l’attention sur les cartes posées sur la table.

Tel que je vois l’esprit de ce tour, le spectateur doit être persuadé d’avoir compris notre truc basique, et rire de nous voir si mal faire ce tour.

Attirer l’attention sur les cartes à ce moment ne va-t-il pas détourner l’attention du spectateur du déroulement de cette comédie ?

En effet d'après moi ce tour est avant tout basé sur la comédie. Si tu arrives à faire croire que tu crois vraiment à ce que tu fais (faire passer les trois pour les as) alors l'effet final sur les spectateurs  est fort. 

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il y a 13 minutes, vince apprenti-magicien a dit :

... Si tu arrives à faire croire que tu crois vraiment à ce que tu fais (faire passer les trois pour les as) alors l'effet final sur les spectateurs  est fort. 

ben, tout le tour repose sur ça:

Effectivement, si on n'y arrive pas, par le personnage et le jeu, il vaux mieux faire un autre tour...

Mais tu soulèves un point qui est un grand classique:

Il faut croire à ce que l'on fait, sinon, qui y croira :)

Mais les tours ou l'on est un "magicien minable" (mais rigolo?) ne conviennent pas à tout le monde.

Moi, il me plaisent bien, je n'ai pas trop à me forcer...

Gilbus

Modifié par Gilbus
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Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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Je rejoins plusieurs avis posté plus haut. Dans le tour cité en exemple, le jeu d'acteur et le fait de faire croire au spectateur qu'il a vu quelque chose est primordial. Le fait de "verrouiller" les cartes posées perd alors de son sens.

Mais après, comme relevé, tout dépend de ton personnage et de ce vers quoi tu veux amener le spectateur. En effet, une carte se métamorphosant dans ses mains sera toujours un puissant effet magique, mais il est aussi à mon sens maladroit de focaliser à tout prix l'attention sur la carte. Je pense qu'il faut bannir les phrases du style : "paquet et carte à dos rouge, que du rouge, etc..." car on peut être sûr qu'il va se passer quelque chose avec la couleur. Alors que de le sous-entendre inconsciemment suffira amplement :)

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Damien

"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait." - Mark Twain

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Je ne connais pas la routine de Bilis des trois trois en trois rois (essayez donc de dire ça dix fois sans vous tromper xD), mais fais souvent le Chicago tour d'entrée.

Généralement, après avoir révélé que la seule carte bleue du paquet est la carte choisie, je la pose sur la table, à l'écart. Il semble évident pour tout le monde qu'elle ne fait plus partie du jeu, puisqu'elle est différente, mais je ne le mentionne pas : je l'abandonne simplement sur le côté (et s'il y a quelque chose à proximité (un verre, l'étui du jeu, un portefeuille...), je la glisse dessous, comme si je voulais éviter de la faire tomber mais en la laissant dépasser).

Cette méthode a l'avantage de faire comprendre aux spectateurs que le tour est fini, qu'il peut se concentrer sur les cartes rouges. Et surtout, cela :

  1. garantit que personne ne va toucher la carte bleue
  2. rend la métamorphose suivante impossible

Je propose alors de recommencer, je fais sélectionner une carte, je la perds dans le jeu et je fais mine de la chercher. Je m'efforce de prendre un air déconfit, avant de me "souvenir qu'il n'y a qu'une seule carte bleue par paquet". Mon regard se tourne alors vers la carte bleue, puis vers le spectateur et je l'invite à soulever le verre et à prendre la carte.

En bref, pour répondre à la question initiale, je n'attire absolument pas l'attention sur la carte, mais je crée sans le dire des conditions qui rendront la révélation spectaculaire.

D'après moi, c'est plus fort que de la transformer dans les mains du spectateur : on combine ici l'effet de surprise (carte "oubliée") et l'impossibilité physique de toute manipulation (carte "emprisonnée").

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L'important, c'est que ça valide !

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Merci à vous !

Merci pour ta très bonne explication Gilbus, c'est là qu'on se rend compte que faire un tour bien c'est très compliqué, (bcp d'entrainement)

Jusqu'à orésent, j'ai toujours fait ce tour en ouverture (prep) mais aussi parce que le spectateur ne sait pas à quoi s'attendre, il ne connait pas ton niveau... Si tu lui montre une routine de triche et ensuite ça, ça fait bizarre... Perso, je me sentirai pas de le faire.

Je pense @Alx que cette méthode est bien ! Cependant, je fais davantage ce tour en condition de street. Il est donc intéressant de donner la carte au spectateur. Il faut que ça soit une action nonchalante, histoire de se débarrasser de cette carte qui ne sert plus... Et enchaîner...

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    • A mon époque (vieux rire !!!!) on passait l'enveloppe au dessus d'une casserole d'eau bouillante, j'ai du faire cela pour un bulletin de l'école ......
    • Avec plaisir, le pitch me parle et me plait 😉 🙂 😃 Ah oui, spoile pas hein ! 😄 Perso il est commandé, je le reçois demain déjà ! 😉 🙂
    • BtW une jolie (petite) histoire 🎶 (je vous laisse chercher la ref ! 😊). On est en 2005. Je suis alors journaliste culture aux Echos. J’avais commencé à apprendre les cartes entre 1997 et 2000 avec une prof d’enfer : Alexandra Duvivier. J’avais bien travaillé puis laissé tomber deux ou trois ans plus tard (le boulot, les enfants…). Toujours fou de magie,  mais je n’étais plus « pratiquant ». Donc en 2005, je saute sur une occasion, le bicentenaire de la mort de Robert-Houdin (né en 1805 donc) pour écrire un hommage au maître tout en faisant un petit état des lieux de la magie. Une page complète d’enquête dans Les Échos (quotidien économique) !  L’histoire ne s’arrête pas là ! Je connaissais Métamorphosis. J’y retourne pour revoir le spectacle et faire connaissance avec Jan. Suivent des heures passionnées de discussion. Je vais voir Georges Proust aussi… qui me conseille d’aller voir Christian Fechner. C’était absolument formidable (Christian, tellement heureux qu’un quotidien national s’intéresse à Robert-Houdin, m’offre les 4 volumes de ses ouvrages qu’il vient alors de publier !). Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! L’enquête est publiée dans le supplément « Week-end » des Echos. Qui dit supplément dit « Une », autrement dit, pour ceux qui ne sont pas familiers, la première page du cahier des Echos WE. La rédaction en chef décide que cette première page mettra à l’honneur mon enquête. Super ! Mais quel visuel choisir ? On décide alors de mettre une photo de Robert-Houdin (prise par Nadar je crois). Je ne me souviens plus de tous les détails (2005 hein !) mais Christian Fechner a une idée folle pour nous : faire un montage avec les mains de Robert-Houdin en train d’effeuiller des cartes ! Super idée mais le journal ne paie pas ce genre de travail. Générosité incroyable de Christian Fechner : il demande à son frère (l’ancien Charlot donc) de faire ce photomontage et nous l’offre ! Un travail que j’ai adoré effectuer. Des rencontres extraordinaires. Deux parrains pour mon examen à la FFAP : Jan et Georges. Bref… Des souvenirs pour la vie. Je joins ci-dessous le lien pour lire l’article. Mais cela ne permet pas d’imaginer la mise en page dont je vous ai parlé. Je recherche cela cet aprem ou ce we et je le publie ici. Merci à tous et bonne journée ! Renaud (Je n’ai pas le temps de relire là, sorry pour les fautes) https://www.lesechos.fr/2005/07/les-reapparitions-de-robert-houdin-611666
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