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Publié le
L'être humain ? Certains ne sont pas des êtres humains, ce sont des bêtes sanguinaires, qui n'hésitent pas à égorger ou poignarder, même des enfants.

Aucun sentiment humain, tout juste des robots sans âme.

Cet après midi, c'est à Munich. À qui le tour ?

Combien de massacres avant la guerre civile ?

Détrompe-toi, ce sont des humains avec une logique bien humaine mais avec des valeurs et une culture qui nous est incompréhensible (dictature, aliénation de la femme, meurtre des opposants, des homosexuels,...).

Melvin

Publié le
Pour le moment pour Munich on ne sait pas ce qui se passe et avec qui cela se passe. ..
j'ai un copain au G.O.P, en plein dans le quartier, spectacle annulé bien sûr et ils sont bloqué dans le théâtre
Publié le

Ça a l'air tendu ,

Apparemment des suspect se seraient barré...

Publié le

Je me suis tapé (au risque de me faire mal) les dernières pages de ce débat animé et me revoilà, me revoilou, pour réagir à votre prose. Et me lâcher un peu, y a pas de raison.

Moi je pars du principe que lorsqu'on n'est pas capable déjà de bien gérer son pays, ça ne sert à rien d'aller voir ailleurs.

C'est un peu comme les associations genre médecins du Monde qui s'occupent de la misère dans le monde et qui laissent crever les pauvres SDF ici...

Je ne suis absolument pas d'accord.

D'une part, parce que la misère ailleurs n'a pas moins d'importance que la misère de chez nous. La misère des pays pauvres, des pays en guerre est terrible, et nous en sommes parfois responsables, de par la politique de domination économique et militaire de nos pays.

Et paf une petite citation (devinez de qui) : "Le monde est dangereux à vivre non à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire"

Chacun peut bien choisir d'aider ici ou ailleurs.

Et d'autre part, parce que les associations comme Médecins du Monde sont dans tous les pays, y compris en France ! Ils aident les précaires, ont des centres d'accueil, de soin, aident les SDF etc.

Voir sur leur site : Médecins du Monde (cliquer "Tous nos programmes")

On peut remercier les médecins étrangers qui viennent aider les démunis en France ! Et je ne vois pas pourquoi on critiquerait les médecins français qui iraient éventuellement aider à l'étranger, parfois en zone de conflit au péril de leur vie.

DocteurJusticeMagazine2_03102004.jpg

Tu fais bien de citer ce contre-exemple concernant le bouddhisme. Il est vrai que celui-ci n'a jamais appelé à la guerre, mais qu'en Birmanie il s'est passé des horreurs à cause du fanatisme de moines extrémistes. Mais il faut dire que le régime militaire au pouvoir a instrumentalisé ces moines radicaux, à ses propres fins.

Tu sais, on dit toujours "pas d'amalgames, pas d'amalgames", mais moi tu sais je suis un "raz-le-boliste". J'en ai marre que partout dans le monde, les tueries viennent des mêmes fanatiques.

Sûr, c'est fou, tu parles sûrement des Bush, Rumsfeld et autres Sarkozy/Hollande, qui ont entraîné la création de Daesh, avec 1.3 millions de morts rien qu'en Irak, Afghanistan et Pakistan depuis 2001, mais c'est « une estimation basse » qui ne tient pas compte des autres pays en conflit (Yémen, Somalie, Libye, Syrie...)

1,3 million de morts: le vrai bilan de la «guerre contre le terrorisme»

0b892d3c-aa80-4e43-a214-218873ed7f14.jpg

arton24274-94a49.jpg

Et en l’occurrence, aujourd'hui ce sont des extrémistes musulmans qui foutent le bordel dans le monde.

Bush et Sarko, des musulmans ? On m'aurait menti ?

Plus sérieusement, lire : Principes élémentaires de propagande de guerre

principes-%C3%A9l%C3%A9mentaires-de-propagande-de-guerre-203x300.jpg

Oui mais au final ce sont des joueurs de foot à la base tu vois ce que je veux dire ,

Après tu as des bons,

Des mauvais,

Des attaquants,

Des défenseurs,

Un peu comme les bons chasseurs et les mauvais chasseurs...

L'ennemi est clairement identifié.

"L'ennemi" je ne sais pas mais le coupable du carnage de Nice commence à être identifié plus précisément, voici ce que l'on trouve actuellement comme info :

Se fondant sur des témoignages, le procureur Molins a dépeint le tueur comme étant pourtant « très éloigné des considérations religieuses, ne pratiquant pas la religion musulmane, mangeant du porc, buvant de l'alcool, consommant de la drogue et ayant une vie sexuelle débridée ».

Si je comprends que les divers traits dépeints par le procureur Molin démontrent que le meurtrier semble à l'antithèse des interdits et des obligations musulmanes,

L'ennemi, ce seraient donc des drogués qui mangent du porc ?

Ca fout la trouille !

Heureusement, contre l'AntiFrance, il y a... SuperDupont !

super-dupont-vs-antifrance.jpg

Jeu de mots mis à part, une vie sexuelle qui s'inscrit dans le cadre de la loi (faute de précision, je ne sais pas si c'est le cas du meurtrier de Nice) peut-elle être dite "débridée" ? Par rapport à qui, à quoi ? Qui fixe les limites (celles de la loi sont claires, pas celles de la morale) et en quoi une vie sexuelle "débridée" aurait un lien avec le "terrorisme". Hum...

Facile, il suffit de relire 1984 :

Crimesex : activité sexuelle pratiquée sans but de reproduction (inclut la fornication, l'adultère, l'homosexualité et la sexualité pratiquée uniquement pour le plaisir qu'elle procure).

(Novlangue)

Je trouve qu'au final ON pollue le forum,

Bravo ! Fine analyse. Vous saoulez, avec vos gamineries, au point qu'on a du mal à se concentrer sur les vrais messages qu'il y a autour.

Comme ceux de Christian et de...

Le point qui me tient à cœur, c'est cette idée d’appartenance. D'appartenance à n'importe quel "groupe", "pays" ou "nation", "religion", "race", "civilisation", etc, etc.

If, merci pour tes récents messages qui relèvent le niveau. En effet, le nationalisme, qui vient après le patriotisme, et qui s'accompagne souvent d'autres "ismes", racisme, islamisme, intégrisme... et que dire de cyclisme, olympisme, alcoolisme, bipartisme, suivisme, désolé mdr ?... l'instinct grégaire est dangereux...

Publié le (modifié)
Je me suis tapé (au risque de me faire mal) les dernières pages de ce débat animé et me revoilà, me revoilou, pour réagir à votre prose. Et me lâcher un peu, y a pas de raison.

Moi je pars du principe que lorsqu'on n'est pas capable déjà de bien gérer son pays, ça ne sert à rien d'aller voir ailleurs.

C'est un peu comme les associations genre médecins du Monde qui s'occupent de la misère dans le monde et qui laissent crever les pauvres SDF ici...

Je ne suis absolument pas d'accord.

D'une part, parce que la misère ailleurs n'a pas moins d'importance que la misère de chez nous. La misère des pays pauvres, des pays en guerre est terrible, et nous en sommes parfois responsables, de par la politique de domination économique et militaire de nos pays.

Et paf une petite citation (devinez de qui) : "Le monde est dangereux à vivre non à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire"

Chacun peut bien choisir d'aider ici ou ailleurs.

Et d'autre part, parce que les associations comme Médecins du Monde sont dans tous les pays, y compris en France ! Ils aident les précaires, ont des centres d'accueil, de soin, aident les SDF etc.

Voir sur leur site : Médecins du Monde (cliquer "Tous nos programmes")

On peut remercier les médecins étrangers qui viennent aider les démunis en France ! Et je ne vois pas pourquoi on critiquerait les médecins français qui iraient éventuellement aider à l'étranger, parfois en zone de conflit au péril de leur vie.

DocteurJusticeMagazine2_03102004.jpg

Tu fais bien de citer ce contre-exemple concernant le bouddhisme. Il est vrai que celui-ci n'a jamais appelé à la guerre, mais qu'en Birmanie il s'est passé des horreurs à cause du fanatisme de moines extrémistes. Mais il faut dire que le régime militaire au pouvoir a instrumentalisé ces moines radicaux, à ses propres fins.

Tu sais, on dit toujours "pas d'amalgames, pas d'amalgames", mais moi tu sais je suis un "raz-le-boliste". J'en ai marre que partout dans le monde, les tueries viennent des mêmes fanatiques.

Sûr, c'est fou, tu parles sûrement des Bush, Rumsfeld et autres Sarkozy/Hollande, qui ont entraîné la création de Daesh, avec 1.3 millions de morts rien qu'en Irak, Afghanistan et Pakistan depuis 2001, mais c'est « une estimation basse » qui ne tient pas compte des autres pays en conflit (Yémen, Somalie, Libye, Syrie...)

1,3 million de morts: le vrai bilan de la «guerre contre le terrorisme»

0b892d3c-aa80-4e43-a214-218873ed7f14.jpg

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Et en l’occurrence, aujourd'hui ce sont des extrémistes musulmans qui foutent le bordel dans le monde.

Bush et Sarko, des musulmans ? On m'aurait menti ?

Plus sérieusement, lire : Principes élémentaires de propagande de guerre

principes-%C3%A9l%C3%A9mentaires-de-propagande-de-guerre-203x300.jpg

Oui mais au final ce sont des joueurs de foot à la base tu vois ce que je veux dire ,

Après tu as des bons,

Des mauvais,

Des attaquants,

Des défenseurs,

Un peu comme les bons chasseurs et les mauvais chasseurs...

L'ennemi est clairement identifié.

"L'ennemi" je ne sais pas mais le coupable du carnage de Nice commence à être identifié plus précisément, voici ce que l'on trouve actuellement comme info :

Se fondant sur des témoignages, le procureur Molins a dépeint le tueur comme étant pourtant « très éloigné des considérations religieuses, ne pratiquant pas la religion musulmane, mangeant du porc, buvant de l'alcool, consommant de la drogue et ayant une vie sexuelle débridée ».

Si je comprends que les divers traits dépeints par le procureur Molin démontrent que le meurtrier semble à l'antithèse des interdits et des obligations musulmanes,

L'ennemi, ce seraient donc des drogués qui mangent du porc ?

Ca fout la trouille !

Heureusement, contre l'AntiFrance, il y a... SuperDupont !

super-dupont-vs-antifrance.jpg

Jeu de mots mis à part, une vie sexuelle qui s'inscrit dans le cadre de la loi (faute de précision, je ne sais pas si c'est le cas du meurtrier de Nice) peut-elle être dite "débridée" ? Par rapport à qui, à quoi ? Qui fixe les limites (celles de la loi sont claires, pas celles de la morale) et en quoi une vie sexuelle "débridée" aurait un lien avec le "terrorisme". Hum...

Facile, il suffit de relire 1984 :

Crimesex : activité sexuelle pratiquée sans but de reproduction (inclut la fornication, l'adultère, l'homosexualité et la sexualité pratiquée uniquement pour le plaisir qu'elle procure).

(Novlangue)

Je trouve qu'au final ON pollue le forum,

Bravo ! Fine analyse. Vous saoulez, avec vos gamineries, au point qu'on a du mal à se concentrer sur les vrais messages qu'il y a autour.

Comme ceux de Christian et de...

Le point qui me tient à cœur, c'est cette idée d’appartenance. D'appartenance à n'importe quel "groupe", "pays" ou "nation", "religion", "race", "civilisation", etc, etc.

If, merci pour tes récents messages qui relèvent le niveau. En effet, le nationalisme, qui vient après le patriotisme, et qui s'accompagne souvent d'autres "ismes", racisme, islamisme, intégrisme... et que dire de cyclisme, olympisme, alcoolisme, bipartisme, suivisme, désolé mdr ?... l'instinct grégaire est dangereux...

J'apprécie beaucoup ton intervention!

Après pour remettre les choses dans leurs contextes, le débat se devait d'être serein et sain, mais il a vite déraper dû à des interventions a charges, des paroles malsaines déguisées, des raccourcis dignes des cafés du coin et pour finir un manque de réactivités évidentes sur des propos déplacés qui m'ont plus que choqué.

Ceci étant dit, on est sur un forum et il est très difficile de maintenir un débat sur une ligne directive avec un sujet global sans dévier dudit sujet.

Merci à toi pour tes arguments réfléchis!

Modifié par BOUMS
Publié le

Kristo : "Sûr, c'est fou, tu parles sûrement des Bush, Rumsfeld et autres Sarkozy/Hollande, qui ont entraîné la création de Daesh, avec 1.3 millions de morts rien qu'en Irak, Afghanistan et Pakistan depuis 2001, mais c'est « une estimation basse » qui ne tient pas compte des autres pays en conflit (Yémen, Somalie, Libye, Syrie...)

1,3 million de morts: le vrai bilan de la «guerre contre le terrorisme»

Bizarrement dans la balance faite par les médias français sur cette "guerre" déclarée, on ne parle jamais des morts que nous faisons dans les pays où nous faisons la guerre et notamment au niveau civil.

Finalement, humainement, nous sommes guère mieux que nos terroristes (mot qui s'applique à tous les camps).

La "frappe chirurgicale" est désormais dans tous les esprits et plus personne ne s'élève contre les guerres. Il est loin le temps des peuples qui militent pour la paix.

La seule chose qui a fait reculé Obama cette fois-ci dans cette guerre c'est le coût (américains refroidis par les précédentes guerres dont je n'ai toujours pas compris ce qu'elles avaient résolue).

Le manque de pognon, c'est peut-être ce qui arrêtera finalement nos guerres plutôt que notre "bonne" nature humaine !

Melvin

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    • Je reviens au sujet du livre, car c'est ce que j'ai choisi comme lecture récréative pour les vacances. La citation de Pierre Etaix sur la 4e de couverture a failli me faire passer pour un intellectuel auprès de mes beaux-parents (chez qui je passe une partie desdites vacances) parce qu'ils sont très... "Télérama". Mais j'ai senti à la tête de belle-Maman quand elle a vu la couverture (pourtant dudit Pierre Etaix) et à l'attitude de beau-Papa quand il a feuilleté le livre que leur furtif espoir de s'être trompés sur le compte du zigoto choisi par leur fille pour leur faire des petits-enfants avait encore été déçu.  J'en suis à la page 183, ça se lit agréablement. C'est étonnamment bien écrit pour quelqu'un qui a appris le français en écoutant Coluche. Je me suis marré plusieurs fois à voix haute et j'ai été étonné d'y trouver quelques remarques qui m'ont fait réfléchir sur la construction d'un numéro (dans le chapitre consacré au Champion de l'élégance). Par contre, je ne regarderai plus jamais les saucisses de Strasbourg de la même manière.  Une remarque négative, cependant, à @Otto WESSELY : pourquoi ne pas avoir mis la photo de la page 174 EN COULEURS, vu que tu dis qu'elle est belle en couleurs ?! Quelle frustration ! (Les autres, je vous entends penser "Frustration totale !", je lis dans vos pensées, je suis le plus grand des mentalistes). Je la trouve super, j'aimerais l'avoir en haute résolution pour l'imprimer en poster. Merci d'avance. Bisous. Un admirateur  (Je n'ai pas le courage de me taper les 36 pages du sujet pour voir si la question de ladite photo a déjà été soulevée)
    • Et si l'on parle de "bouffée de l'humanité" : quelques portraits de la Fism à Rimini, là où l'humanité était encore plus palpable.... Qui me cite les noms ?   
    • Bonjour, Heureux si j'ai pu partager avec certains quelques unes des émotions ressenties pendant les six jours de cette FISM. À propos d'émotions, le numéro du 1er prix en magie de salon en débordait. (précision : lors de son second passage sur "Fool Us" le tout début de ce numéro a déjà été montré : si vous ne l'avez pas déjà vu...alors tant mieux, gardez-vous de le regarder, vous vous gâcheriez une partie du plaisir de la version intégrale) *** Asi WIND dans « Incredibly Human » ou Derren BROWN dans son dernier livre se posent la même question : pour que dans un spectacle vivant et interactif une émotion sincère puisse naître, il faut que surgisse une connexion authentique entre l’artiste et son public. Dès lors, comment concilier en magie cette authenticité de la relation humaine avec un art qui est, lui, tout entier tourné vers l’artifice ? Ce jeudi 17 juillet à TURIN au matin, lors de la compétition de magie de salon, Mortenn CHRISTIANSEN a à sa manière si particulière fait surgir cette bouffée d’humanité dans un auditorium comble. *** Dès le départ tout est allé de travers pour le candidat danois Mortenn CHRISTIANSEN, appelé sur scène alors qu’il n’était absolument pas prêt. Mais alors pas prêt du tout, du tout, du tout. Le jeune homme bien portant boulottait des chips en douce dans les coulisses au moment d’entrer en scène, mais dans la précipitation, c’est la cata : sa main droite s’est coincée dans son tube de chips. Son désarroi est palpable. Pour tenter de sauver la mise de demander malgré tout une carte à un spectateur (Shawn FARQUHAR s’y colle, va pour le 4 de cœur) avant de s’apercevoir que son paquet de cartes est coincé dans la poche arrière droite de son pantalon -pas de bol, pile du côté de sa main bloquée dans le paquet de chips : au prix de moult contorsions Mortenn parvient à faire remonter peu à peu le paquet de cartes qui émerge de sa poche et finit par chuter sur scène. Il le ramasse de sa seule main libre -la gauche- sort les cartes et enchaine une série de piètres manipulations d’une main. Les maladresses succèdent aux maladresses, Mortenn peste, marmonne combien il n’était pas prêt, laisse lamentablement choir toujours plus de cartes, bref sa prestation tourne à l’embarras complet. Mais attendez, voilà que Mortenn ne tient plus qu’une seule carte, dos au public…se pourrait-il ? *** À cet instant la routine bascule : Mortenn fanfaronne : « Eh eh…vous avez cru que je n’étais pas prêt…et bien c’était pour de faux, j’étais prêt, archi-prêt… ». Qu’on se le tienne pour dit, on va voir ce qu’on va voir. Non pas bien sûr que quiconque dans la salle ait réellement cru à la farce de Mortenn pas prêt – même si cette séquence du pauvre garçon en prise aux pires coups du sort aura quand même suffit à susciter notre empathie immédiate envers lui-, mais nous voilà, nous dans la salle, passés en un clin d’œil de spectateurs à spect-acteurs, projetés dans le rôle qui nous est assigné : celui d’adultes face à un petit enfant trop content d’avoir roulé son monde dans la farine ; et nous allons, pour lui faire plaisir, faire comme si nous avions effectivement gobé la bonne blague de sa déroute feinte. Par sa personnalité scénique et sa mise en scène, ayé, le (vrai) tour est joué : le bras de fer potentiel public-magicien est illico désamorcé, nous consentons à entrer dans le monde de Mortenn, nous jouons à faire comme si nous avions vraiment cru qu’il était pris de court, et ainsi nous nous livrons pieds et poings liés au garnement. Mortenn est un enfant mais pas à la manière mettons d’un Rubi FEREZ- enfant lunaire, rayonnant et malicieux, qui s’émerveille de tout. Non, pour Mortenn le monde est vaste et compliqué ; puéril et hypersensible (donc hyper-attachant) il est en butte aux gens et aux choses qui le rendent bien, bien, malheureux. Et la magie est son salut. Et la vraie magie est que tout le reste de la routine va puiser sa justification précisément dans le personnage même de Mortenn CHRISTIANSEN, dans sa « revanche » face aux grandes personnes. *** Car à cet instant la routine bascule aussi en termes de nature d’effet magique : on va passer d’une démonstration burlesque d’habilité à retrouver une carte par des manipulations faussement maladroites, à un tout autre effet : une prédiction. Ou plutôt des prédictions. Les magiciens ont sans doute tendance à surestimer l’impact réel des effets de prédiction sur leur public, et, pour donner un semblant de construction dramatique à leur numéro, à multiplier les révélations sur le mode : « vous avez librement choisi le 4 de cœur…observez miracle ! C’est la seule carte à dos rouge dans ce paquet bleu… non seulement cela, mais j’ai aussi un 4 de cœur tatoué sur mon bras…et attendez un peu…une carte et une seule dans mon portefeuille le 4 de cœur… ». Le kicker jusqu’à plus soif. La surenchère de prédictions au lieu de décupler l’effet bien souvent l’amoindrit. On avait saisi le message dès la première prédiction révélée : ok le magicien a prévu l’avenir, quel besoin a-t-il donc de nous le « prouver » encore et encore ? L’insistance superflue éveille la suspicion : lors d’un spectacle vu il y a quelques temps j’entendis ainsi soupirer un spectateur au moment de la « trop parfaite » énième révélation : « Bon ok donc c’est le 4 de cœur tous les soirs... » (sic) (pages 46-47 de « Notes from a Fellow Traveler » D.BROWN explique la réécriture du final de son show « Enigma » suite à un exemple semblable d’accumulations d’effets redondants qui s’affaiblissaient mutuellement au lieu de créer la montée dramatique escomptée). Mortenn CHRISTIANSEN va réemployer cette structure « discutable » et lui aussi multiplier les prédictions de la carte choisie -au moins 5 de mémoire : alors pourquoi ici cela fonctionne-t-il si bien, jusqu’à déclencher une standing ovation ? Premièrement le choix initial est on ne peut plus convaincant, transparent : le spectateur nomme librement la première carte qui lui passe par la tête -le jeu n’est même pas encore sorti, et puis quelles manipulations possibles avec une main fourrée dans un paquet de chips ? Comme notre esprit rationnel est tranquillisé de ce côté-ci par une procédure rapide et limpide, il va se faire d’autant plus facilement submerger ensuite par notre esprit émotionnel. Car, deuxièmement, l’accumulation de révélations de prédictions de cette carte est motivée dramatiquement (et donc notre esprit rationnel le cède d’autant plus aisément à notre esprit émotionnel) : c’est juste le personnage immature de Mortenn qui piaffe ; il nous a bien eu, et vlan, vlan, vlan, prédiction après prédiction, le petit enfant jubile d’avoir joué un si bon tour à ces grands bêtas d’adultes. Et nous qui avions si volontiers consenti à entrer dans son jeu nous voilà refaits, désarçonnés face à une avalanche d’impossibilités grandissantes. Ici c’est donc du personnage que part la construction dramatique de la routine et sa multiplication des effets de prédictions. Et non pas d’un personnage de magicien surplombant qui pour accroitre son prestige, prédictions après prédictions, essaierait (vainement) d’étoffer le mystère ; mais bien d’un personnage enfantin qui a gagné notre sympathie et que l’on regarde tendrement trépigner d’avoir enfin le dessus sur les « grandes » personnes que nous sommes. Le martèlement des effets reflète la psychologie de Mortenn. D’un point de vue magique, la rafale de révélations sature notre esprit rationnel : à peine est-il parti en chasse d’un début d’explication potentielle d’une des prédictions qu’une autre surgit encore plus mystérieuse (on n’est pas ici face à un même effet strictement répété avec des méthodes différentes qui se protègent mutuellement - voir la carte ambitieuse dans "Le Chemin Maqique" de J.TAMARIZ- mais bien face à une même carte prédite de manières très variées). Le crescendo est assuré par l’animation puérile croissante du personnage trop content de nous avoir bien eus, par des prédictions de plus en plus incompréhensibles donc (variées aussi en échelle et supports), et enfin par une série d’effets annexes qui rythment l’emballement final du numéro et brisent l’enchainement de prédictions seules : production de deux verres de jus d’orange, une carte transformée en chips, une autre en écouteurs, et même un quick change mi-foiré - l’enfant Mortenn a mis sa chemise à l’envers. Et tout cela en harmonie avec le personnage :  on se souvient comment il avait au début joué sans ambages de sa morphologie pour péniblement extraire les cartes de son pantalon (d’ailleurs comme un callback il se dandinera une seconde fois au cours de la routine pour extraire une seule carte de son autre poche arrière), c’est cette sincérité-là vis-à-vis de ce qu’il est, physiquement et mentalement, qui fait qu’on se figure assez Mortenn se couper d’un monde compliqué pour lui avec ses écouteurs, en mangeant ses chips, parfois même peut-être essaye-t-il de socialiser en offrant des verres de jus d’orange sans voir qu’on rigole dans son dos de ce qu’il est mal fagoté. Tout un petit monde, toute une humanité simple, dans les pas dix minutes d’un « bête » tour de cartes. *** Plus tard ce même jour alors que j’évoque avec Shawn FARQUHAR son documentaire « Lost in the Shuffle » il soupire, soulagé : enfin quelqu’un qui lui parle d’autre chose que de ce satané 4 de cœur de la compétition du matin avec Mortenn CHRISTIANSEN. Il a visiblement été assailli toute la journée par des spectateurs persuadés de sa complicité avec le magicien danois – une complicité pourtant clairement interdite par le règlement du concours. Le 4 de cœur ?, me dit-il, c’est tout simplement la carte qui avait été choisie lors de sa propre victoire à la FISM en 2009.
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