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Si vous souhaitez l’apprendre, je vous recommande….de l’oublier.

Ce texte vient visiblement d’une version écrite...

Merci beaucoup Gilbus pour ton analyse, je la partage entièrement, même si je n'ai toujours eu que de très bons retours de la part du public, personne ne m'a fait la remarque en ce qui concerne l'emploi du passé simple.

Peu importe, je pense que tu as raison et je vais adapter le texte au présent.

Amitiés

:)

Dieu est une invention de l'homme pour donner un sens à ce qu'il ne comprend pas.

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Ne devrait on pas entendre la portière claquer pour l'As de Pique ? Et s'il "sautait" vraiment dans le Taxi cela ne rajouterait il pas un plus ...

Merci Husk pour tes remarques, elles sont très justes, je vais en tenir compte pour faire évoluer cette routine.

Pour Bebel, je faisais allusion aux quelques subtilités du texte par rapport à l'original, aucunement aux techniques.

Amitiés

:cool:

Dieu est une invention de l'homme pour donner un sens à ce qu'il ne comprend pas.

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Je ne suis pas d'accord avec Gilbus, enfin, pas tout à fait... enfin si je suis d'accord avec ce qu'il dit, mais je ne partage pas son avis... enfin si, mais non...

Le soucis du texte de Régis est qu'il alterne entre présent et passé simple, ce qui donne quelque chose de bâtard.

On commence avec "...gangster saute dans le taxi...", et ensuite, on nous parle de inspecteur au passé (avec quelques retour du présent).

L'emploi de l'un ou l'autre des temps change le point de vue du spectateur. Enfin, c'est la sensation que j'ai. Je m'explique.

En utilisant le présent, l'on donne directement à une carte le rôle de gangster ou inspecteur ou autre. On demande au spectateur d'imaginer que la carte est autre chose qu'une carte.

Personnellement, ce n'est pas trop mon truc.

Le magicien sort un joker, et il me dit que c'est un voleur, je vais lui dire "non, c'est un joker" (enfin, si je suis de mauvais poil).

Pour un enfant c'est parfait, car, lui, y croira sans effort. Pour un adulte, c'est un tour pour enfant.

En utilisant le passé, le contrat n'est pas la même. La magicien raconte une histoire qui s'est déjà passée. Ce qu'implique une histoire passée, c'est qu'il y a eu 4 vrai gangster et un vrai inspecteur qui ont vécu cette histoire (même si tout n'est que fiction).

Le magicien rapporte donc cette histoire, et l'utilisation de cartes devient une analogie amusante. S'aider de carte pour illustrer la parole. Les cartes restent des cartes.

Et pour conter joliment une histoire passé, le passé simple me semble obligatoire.

La nuance est faible, mais elle est là.

De plus, je doute qu'une histoire conté au présent implique plus le spectateur. Tout comme une histoire parlé comme l'on parlerait à sa boulangère deviendrait plus passionnante.

Ici, nous sommes dans une ambiance film noir. Je peux presque imaginer les gangsters avec leurs Tommy Guns, et l'inspecteur avec son ciré gris foncé.

Utiliser le passé, c'est convoquer le passé, et l'imagerie qui l'accompagne. Un simple imparfait bien utilisé, et on à déjà envie de perdre ses yeux dans le vague pour chercher des souvenir. Dommage de s'en priver.

Surtout pour impliquer un spectateur, il y a d'autres recours bien plus efficaces, comme l'empathie, l'utilisation de schémas instinctifs (un héros, une transformation, un objectif clair, voir un MacGuffin) ou les apartés du conteur.

Apartés qui peuvent même donner un rôle au(x) spectateur(s), au présent, et ainsi briser le 4ème mur (assez amusant sur scène justement).

Enfin, c'est mon point de vue.

Modifié par munky
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Pour une fois je suis en désaccord avec Gilbus, pour plusieurs raisons, mais voici la principale: il ne s'agit pas d'un conte, mais d'une histoire.

Il y a un monde entre les deux.

P.S: mais je partage totalement ton avis sur l'oralité d'un conte, et sur les modalités de sa mise en voix ou mise en scène.

Modifié par Invité
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d'accord avec Munky... le passe simple est une richesse de notre langue, une nuance supplementaire. Bien employe, avec un boniment historique, tu deviens un raconteur a la Ricky Jay...

Je ne connaissais pas cette version. Mais je m'attendais a ce que l'as de carreau soit introuvable, et que le 7 "inspecteur", se revele en fait un "infiltre". coup de theatre... juste une suggestion pour ton climax.

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Salut à toutes et à tous !! :D

Gibus à dit :

"Dire un texte avec les mots d’un autre entraine la récitation, et demande un travail fou pour retrouver fraicheur et spontanéité.

Alors que vos mots, à vous, couleront bien mieux, et seront en osmose avec votre personnage bien plus simplement."

Et là, je ne peux que le rejoindre !! C'est très souvent que sur des tours où un texte est existant, je change complètement l'histoire pour encore plus m'approprier le tour.

Pourquoi ne pas faire ce magnifique tour en évoquant, par exemple, un sauvetage en mer ?? Je précise que c'est un exemple, hein !!

Le bateau où étaient les quatre as coule et ton 7 de carreau devient un sauveteur qui repêche les as un à un !! :cool:

Didier.

Modifié par FreeChet

Le savoir est comme la confiture !! Moins on en a, plus on l'étale !!

Ton esprit est comme un parachute, si tu ne l'ouvres pas, tu te casses la figure !!

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Je ne suis pas d'accord avec Gilbus, enfin, pas tout à fait... enfin si je suis d'accord avec ce qu'il dit, mais je ne partage pas son avis... enfin si, mais non...

Hihihi : il ne faut pas hésiter à contredire, cela s’appelle un débat :)

De toute façon, il ne serait pas sain de tous penser la même chose!

Le soucis du texte de Régis est qu'il alterne entre présent et passé simple, ce qui donne quelque chose de bâtard.

On commence avec "...gangster saute dans le taxi...", et ensuite, on nous parle de inspecteur au passé (avec quelques retour du présent).

L'emploi de l'un ou l'autre des temps change le point de vue du spectateur. Enfin, c'est la sensation que j'ai. Je m'explique.

D’une façon général, on évite de jongler avec plus de deux temps de conjugaison dans un texte si court.

Cela perturbe l’écoute, tu as parfaitement raison :)

On a souvent une histoire qui peux commencer au passé, par exemple, et quand on entre dans l’action, on passe au présent.

L’impasse était déserte, sombre et humide de la pluie incessante. L’inspecteur S se demandait ce qu’il faisait là, à une semaine de la retraite…

Mais au fond de la ruelle, une forme bouge. L’inspecteur l’interpelle : « hé, leroi, cette fois, tu es sur le carreau, on dirait… »

(arf, cet exemple n’est pas bon pour le contenu, c’est juste un exemple de passage du passé au présent…je n’arrive pas à faire grand-chose de cette histoire de voleurs…)

En utilisant le présent, l'on donne directement à une carte le rôle de gangster ou inspecteur ou autre. On demande au spectateur d'imaginer que la carte est autre chose qu'une carte.

Personnellement, ce n'est pas trop mon truc.

Le magicien sort un joker, et il me dit que c'est un voleur, je vais lui dire "non, c'est un joker" (enfin, si je suis de mauvais poil).

Pour un enfant c'est parfait, car, lui, y croira sans effort. Pour un adulte, c'est un tour pour enfant.

Bien évidemment, il ne faut pas dire que le joker est un voleur.

On dit des choses, et on fait des choses qui semblent en corrélation : au spectateur de faire le lien.

Mais de toute façon, je suis d’accord sur le principe :

Essayer de faire passer des cartes pour des personnages, quel que soit le temps de conjugaison, c’est infantile (et même les enfants vont rester septique, si on le fait mal ;) )

L’objet gagne à être une illustration, mais on peut illustrer au présent, c’est ma conviction.

L’objet peut être détourné de sa fonction et de sa nature, mais il est une illustration, et cela reste un objet, on n’est pas en train de faire un spectacle de marionnette : faire de la marionnette, et leur donner vie, c’est très dur, on ne va peut-être pas compliquer les choses à ce point…

En utilisant le passé, le contrat n'est pas la même. La magicien raconte une histoire qui s'est déjà passée. Ce qu'implique une histoire passée, c'est qu'il y a eu 4 vrai gangster et un vrai inspecteur qui ont vécu cette histoire (même si tout n'est que fiction).

Le magicien rapporte donc cette histoire, et l'utilisation de cartes devient une analogie amusante. S'aider de carte pour illustrer la parole. Les cartes restent des cartes.

Bien entendu, l’objet est analogie.

Mais si tu introduis ton analogie correctement, il n’y a plus ensuite de problème de temps, et tu peux passer au présent, pour renforcer l’action (oui, je suis têtu ;) )

Et pour conter joliment une histoire passé, le passé simple me semble obligatoire.

Oula !

Nous n’avons donc pas la même notion du « joli » dans une histoire :)

Peut être est-ce parce que je ne cherche pas à faire joli?

Pour écrire une histoire au passé, oui, le passé simple est très bien.

Pour la dire ?

Tiens, dans le stand up, pour changer du conte :

Tu vois énormément d’humoristes qui parlent au passé simple ?

Moi pas…

La nuance est faible, mais elle est là.

De plus, je doute qu'une histoire conté au présent implique plus le spectateur. Tout comme une histoire parlé comme l'on parlerait à sa boulangère deviendrait plus passionnante.

Ici, nous sommes dans une ambiance film noir. Je peux presque imaginer les gangsters avec leurs Tommy Guns, et l'inspecteur avec son ciré gris foncé.

A, ben tout dépend de la façon dont tu racontes, effectivement :)

J’évoquais le dialogue avec la boulangère, pour montrer que le passé simple n’existe quasiment plus à l’oral.

C’est aussi une école de diction, ou l’on va éviter l’emphase sur les mots, et laisser parler l’histoire.

Si on me lance là-dessus, ça risque de déborder du cadre de cette histoire ;)

Perso, je n’avais pas vu l’ambiance années 50 des films noirs dans ce texte.

Aucun indice de positionnement dans le temps, je crois.

J’avais donc une image moderne en tête, vu que les faits étaient compatibles à toutes les époques.

Un positionnement dans le temps, en utilisant davantage de référence aux films noirs 50/60 pourrait préciser les choses.

Utiliser le passé, c'est convoquer le passé, et l'imagerie qui l'accompagne. Un simple imparfait bien utilisé, et on à déjà envie de perdre ses yeux dans le vague pour chercher des souvenir. Dommage de s'en priver.

Je n’ai rien contre l’imparfait.

Mais il faut voir quand.

Une histoire se structure en phases.

En général, pour prendre le schéma le plus simple :

-Exposé de la situation initiale (qui permet de positionner des personnages, un lieu, une époque)

-élément déclencheur (qui va motiver l’histoire)

-plusieurs phases d’action (la quête)

-situation finale (résolution)

On peut très bien commencer par une situation initiale au passé, si l’on désire mettre un surcroît d’ambiance ancienne lors de la présentation de la situation : la dessus, ton analyse est bonne :)

C’est dans les phases d’action, soit l’élément déclencheur, soit la quête, que l’on gagne à passer au présent : je l’ai dit, le présent renforce l’action. Je ne parlais pas de la mise en ambiance, ou le temps dépend de ce que l’on veut faire.

Et je le redis, ce n’est pas une règle absolue, juste un plus, on peut toujours outrepasser toutes les règles, du moment qu’on le fait sciemment.

J’ai par exemple un conte (« un contrat qu’on ne peut pas refuser », ou il y a d’ailleurs des effets magiques tout du long…) que je dis entièrement au passé (composé ou imparfait, pas simple !), SAUF certains moments que je souhaite mettre en évidence, que j’ai mis au présent par contraste.

Le choix du temps de narration est un élément sur lequel on peut jouer.

Bon, cela reste une exception pour moi, je mets un maximum de choses au présent maintenant ;)

Surtout pour impliquer un spectateur, il y a d'autres recours bien plus efficaces, comme l'empathie, l'utilisation de schémas instinctifs (un héros, une transformation, un objectif clair, voir un MacGuffin) ou les apartés du conteur.

Bien entendu, le choix d’un temps de narration ne fait pas tout !

Ça serait si simple… :)

Apartés qui peuvent même donner un rôle au(x) spectateur(s), au présent, et ainsi briser le 4ème mur (assez amusant sur scène justement).

Ben, à partir du moment où tu es en position de conteur (c’est-à-dire que tu donnes l’histoire de l’extérieur, directement au public, sans être un personnage qui participe à l’action), le 4ème mur n’a pas vraiment d’existence :

On parle déjà directement au public.

Pour moi, le quatrième mur n’existe que quand l’acteur ne vois pas le public, qui est spectateur et non interlocuteur.

Ensuite, on peut effectivement avoir différents niveau d’interactions avec le public :

Mode question réponse

Mode d’assistance verbale (répéter un refrain en cœur…)

Mode d’interaction physique, ou on va donner quelques chose ou bien toucher un spectateur

Mode d’intégration, ou le spectateur se voit embringué dans l’histoire pour y tenir un rôle…

La aussi, les différentes sortes d’implications du public en magie (et en conte ;) ) sont un vaste sujet ;)

Enfin, c'est mon point de vue.

L’idée, c’est d’essayer.

J’ai essayé le passé simple, je sais que je n’en ferais plus, sauf cas spécial.

Commencer à l’imparfait ou au passé composé, je le fais souvent (pas longtemps, car mes phases de situation initiale sont en général courtes, pour privilégier l’action.)

J’ai essayé le présent dans les scènes d’action, pour moi, ça marche.

La seule chose que je propose, c’est d’essayer :)

Pour une fois je suis en désaccord avec Gilbus, pour plusieurs raisons, mais voici la principale: il ne s'agit pas d'un conte, mais d'une histoire.

Il y a un monde entre les deux.

...

Ben, des contes, il y en a de toutes sortes :)

Il ne faut pas imiter le conte au merveilleux, ni même au fantastique :

Il y a des conte qui se passent ici et maintenant, dans notre société, avec ce que cela implique.

Pour moi, on se retrouve en situation de conte à partir du moment où il y a un conteur, c’est-à-dire comme je le disais un narrateur qui n’interviens pas directement dans l’histoire, mais nous dit ce qui se passe.

Le narrateur peut rester dans son rôle de voix off, ou incarner à l’occasion des personnages.

Mais il redevient conteur régulièrement.

Bon, c’est une définition qui n’est pas complète, mais je manque un peu de temps, ce soir ;)

d'accord avec Munky... le passe simple est une richesse de notre langue, une nuance supplementaire. Bien employe, avec un boniment historique, tu deviens un raconteur a la Ricky Jay...

Ricky Jay à cet avantage de parler en anglais, je ne suis donc pas qualifié pour dire s’il a ou non ce type de problème…

La richesse dont tu parles s’applique aussi, j’en suis sûr, à l’imparfait du subjonctif ?

Il serait faux de dire que nous eussions été fort étonnés que vous ne le pensassiez point…

A, pardon :

Nous ne fûmes pas étonné sur vous ne le pensâtes point.

Tu as raison, le passé simple, ça en jette un max ! :)

Le passé simple est une richesse écrite.

A l’oral, aussi, si l’on veut faire dans la reconstitution historique.

Encore une fois, il n’y a pas de règles absolues pour ou contre.

Mais défendre une richesse de la langue est un objectif que l’on choisit.

Tu peux bien sûr t’engager dans cette voie.

Bon courage. :)

N’ayant ni cette ambition, ni la compétence pour le faire, je reste concentré sur l’efficace, ce qui est déjà beaucoup pour quelqu’un qui n’est pas vraiment magicien…

Gilbus.

Modifié par Gilbus

Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

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J'avoue que je fais ça pour donner de la vie, Gilbus. Pour installer le débat. Parce que tu ne dis rien de faux, et je suis plutôt d'accord. Mais j'aime bien le passé simple.

Bien sur, nous ne l'utilisons pas dans la vie de tous les jours, et l'entendre à quelque chose de peu naturel. Et c'est justement sa force, car il appartient désormais au langage soutenu.

Bien utilisé, il donne justement un aspect littéraire au texte prononcé, et pour le public, celui qui s'attribue un langage peu courant et semble le maitriser, donne de la cohérence à son rôle de conteur.

C'est pas Dédé, qui va utiliser le passé simple lorsqu'il va te raconter sa dernière blague. Pareil, en Stand Up, le but est d'avoir une image jeune. La plupart des artistes de stand up jouent sur la proximité avec le public. Il parle comme nous, donc il est comme nous, donc il doit être sympathique.

Bien sur, il y a des exceptions, et ils sont selon moi, parmis les meilleurs. Desproges (ses 2 spectacles de scènes étaient du "Stand Up avant l'heure") lorsqu'il utilise son langage soutenu, joue sur cette opposition avec son public. Il aime le beau langage comme les jurons les plus gras, et c'est ce qui fait la richesse de ses performances.

François Rollin utilise les même gimmicks.

Gustave Parking, ancien artiste de rue, ne s'en prive pas non plus.

Leur but n'est pas d'être comme leur public, ni d'être accessible. Ça fait parti selon moi du principe "ne pas s'abaisser à son public mais l'élever à soit" cher à Desproges.

Bien sur, c'est affaire de goûts, et on se gardera bien de créer des principes à respecter.

Personnellement, j'aime cette opposition.

Je suis jeune, encore pour un temps. J'ai un style plutôt jeune (vêtement, attitude...). Aussi, lorsque je me mets à utiliser un langage soutenu, je ne suis pas là où on m'attend. C'est une forme de surprise. Tout à coup, je ne correspond plus vraiment à l'étiquette que l'on m'avait collé. Difficile de me qualifier avec certitude.

C'est un début de mystère.

"Le mec à la cool qui ne se privait pas pour jurer il y a 5 minutes se met à utiliser un langage qu'on ne lui soupçonnait pas.

C'est inattendu, et ça pose une question. Y a-t-il encore d'autres surprises que je n'avais pas vu venir?"

Et si ce genre de situation revient souvent, la spectateur extrapole, et commence à se demander s'il y a quelque chose que le performer ne peut PAS faire.

Pour l'histoire de Régis, le simple fait d'utiliser le mot "gangster" convoque une image passé. On pense aux Incorruptibles ou au Parrain. Une époque révolue que personne n'a connu.

On peut accentuer cet aspect étranger en utilisant un langage qui semble appartenir au passé.

S'il est bien utilisé, si le performer est attrayant, si l'histoire est prenante, alors les spectateurs feront l'effort d'aller contre cet "obstacle". Comme si l'histoire se devait d'être méritée.

Selon moi, elle gagne en saveur de cette façon.

Ce qui manque à l'histoire de Régis, c'est une gestion des temps (de conjugaison) plus ordonnée et peut être un peu plus de détails.

J'aime l'introduction direct. C'est très bon ce début "Suspens" et Bim! Direct dans l'action. C'est très accrocheur.

En captant l'attention de cette façon, il peut ensuite poser un décor. Pas besoin d'une exposition détaillée et de blabla remplissage inutile. Mais juste de quoi avoir le goût en bouche.

Quelques fois, quelques épithètes suffisent. Un détail, une couleur, un lieu particulier, un geste routinier (l'inspecteur est au boulôt, il à forcément des tics, des habitudes), un fait marquant, une faiblesse... bref, il y a de quoi faire.

De plus, Régis a la voix pour. Il n'hésite pas, il capte bien l'attention, il rattrape bien les imprévus. Il peut se permettre de jouer avec la langue.

Mais encore une fois, je ne dis pas "il doit faire ça!". J'ai beaucoup aimé sa performance.

Je me dis juste que ce serait dommage de lisser la performance plutôt que de lui donner plus de caractère.

Et en ce sens, bannir le passé simple c'est se fermer une porte un peu vite.

Ça et le plaisir d'extrapoler.

Modifié par munky
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… Mais j'aime bien le passé simple.

Il serait ballot de se priver de ce que l’on aime.

Bien sur, nous ne l'utilisons pas dans la vie de tous les jours, et l'entendre à quelque chose de peu naturel. Et c'est justement sa force, car il appartient désormais au langage soutenu.

...

Au contraire !

En sortant du passé simple qu’on lut les spectateurs dans leurs livres d’histoires, on exprime sa différence de conteur.

Cela évite justement qu’on t’assimile aux « contes de fées » si tu n’as pas envie de raconter des contes pour enfants.

Attention, je n’ai rien contre le merveilleux.

Mais les contes merveilleux que l’on trouve dans les livres ont ce style très « passé simple » qui font que ce temps est pour moi celui de l’infantilisation.

Le langage « soutenu » à ses avantages, il a aussi ses inconvénients.

Tu as envie de surprendre, et c’est une bonne chose.

En prenant le contrepied des idées sur la jeunesse ?

Je suis plutôt vieux, peut-être ai-je envie de « faire jeune », pour surprendre…

Heuuu…

Non, en fait.

Le coup du passé simple fait partie de l’enseignement que j’ai reçu quand j’ai commencé à étudier le conte il y a quelques années.

Cela m’a tout de suite paru une évidence, et pourtant, je n’avais pas réalisé que cela me gênais avant qu’on ne me le dise, et qu’on ne me fasse reprendre un texte au présent.

Dans l’association de conteurs que je fréquente, environ 1 sur 5 utilise encore le passé simple, souvent les plus novices, alors que nous venons de formation et d’expériences diverses.

Pour nous, l’expérience de l’action au présent est simplement un truc qui marche.

Mais quel que soit le temps que l’on choisit, réfléchir à ce que l’on veut faire, et prendre conscience qu’il y a plein de façon de faire est le principal :

La plupart des textes écris ont du passé simple, et nous apprenons à déconstruire l’écris, afin de construire l’oralité.

(Purée, je sais pas ce que ça veut dire, mais ça en jette…)

Bien utilisé, il donne justement un aspect littéraire au texte prononcé, et pour le public, celui qui s'attribue un langage peu courant et semble le maitriser, donne de la cohérence à son rôle de conteur.

...

Ben… justement.

Les conteurs essayent en générale de ne PAS avoir un style littéraire.

Enfin, ceux que je fréquente, qui travaille leurs texte et ne se contentent pas de les réciter.

Ceux que j’admire sont ceux qui se servent de la puissance des mots justes, mais dont les mots justes sont ceux qui sortent de leur bouche, et non d’un livre.

On trouve des « conteurs » de toutes sortes.

Il y a ceux qui récitent, ou même ceux qui lisent, il y a ceux qui ne peuvent s’échapper du texte écris, et de son style littéraire…

Ce ne sont assurément pas ceux qui ont le plus de force dans leurs récits.

Se soumettre à l’écris, quand on parle, ce n’est pas s’élever, c’est se contraindre, se brider, se soumettre.

Libère ta parole :)

C'est pas Dédé, qui va utiliser le passé simple lorsqu'il va te raconter sa dernière blague.

...

Non, il ne le fera pas.

Mais ce n’est pas Alain Legoff non plus, ni Patrik Ewen, ni Michel Hindenoch… ni tant d’autres conteurs dont la puissance des récits n’est pas basée sur une astuce de conjugaison.

Allez voir de vrais conteurs, ceux qui font des spectacles pour adultes, et qui retournent la tête et le cœur.

Ça donne envie.

Bien sur, il y a des exceptions, et ils sont selon moi, parmis les meilleurs. Desproges …

François Rollin utilise les même gimmicks.

Gustave Parking, ancien artiste de rue, ne s'en prive pas non plus.

...

Bien sûr, il y a des exceptions.

Je citais moi Gougeot, chez les conteurs.

Mais si tu reprends les spectacles de Desproges, par exemple, il employait le passé simple avec une relative parcimonie, jouant sur l’effet pour le contraste avec des phrases crues qu’il enchainait ensuite.

Devos, le maitre des mots, l’utilisais fort peu.

Dans les textes du lien ci-dessous, on en trouve 3 ou 4 environ, je n’ai pas conté.

http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20060615.OBS1888/ses-meilleurs-textes.html

Leur but n'est pas d'être comme leur public, ni d'être accessible. Ça fait parti selon moi du principe "ne pas s'abaisser à son public mais l'élever à soit" cher à Desproges.

...

Comme je l’ai dit, la défense de la langue française est une noble cause, mais je la laisse à d’autres.

Il y a de multiples façons d’élever le public, en lui faisant ressentir des sentiments forts, par exemple.

Et cela, ce n’est pas une posture verbale qui va le faire.

Xavier Mortimer, dans l’ombre orchestre, me fait ressentir plein de choses. Sans un mot…

En voyant ce spectacle, j’ai l’impression de m’élever, car il m’éveille à des subtilités que je ne ressentais pas avant.

Bien sur, c'est affaire de goûts, et on se gardera bien de créer des principes à respecter.

...

C’est affaire de gout, effectivement :

J’ai rassemblé plusieurs pages de principes, que je m’efforce de respecter quand je construis un numéro ou un spectacle ;)

Je sais exactement pourquoi je tiens à les respecter, et dans quel cas je vais prendre plaisir à les contourner :)

La conjugaison est l’un d’eux ;)

Tiens, j’en extrais un petit morceau :

On peut avoir un « style de conteur » en parlant, qui fait que l’on parle « comme un livre ».

C’est beau, mais établi une distance avec le public, qui ne peut facilement s’approprier l’histoire.

« Qu’il parla ou qu’il cria, il ne fut jamais cru autant qu’il l’eut désiré. » est beau à l’écris, mais lourd à dire.

Et à entendre.

On ne cherche pas un langage pauvre et simplifié, bien sûr.

Mais un langage qui soit adapté à l’oralité de l’interprète et à la musicalité perçue par le public.

Notre priorité est de donner une histoire au public, pas de nous mettre en valeur par une posture.

Dans le conte, la vedette, ce n’est pas le conteur, c’est l’histoire.

C’est aussi une chose importante, je crois :

La vedette, ce n’est pas l’interprète, c’est l’histoire (ou le tour de magie, vu qu’on blablate beaucoup sur le conte, et qu’on oublie de parler magie, la ;) )

Pour l'histoire de Régis, le simple fait d'utiliser le mot "gangster" convoque une image passé. On pense aux Incorruptibles ou au Parrain. Une époque révolue que personne n'a connu.

Ce qui manque à l'histoire de Régis, c'est une gestion des temps (de conjugaison) plus ordonné et peut être un peu plus de détail.

J'aime l'introduction direct. C'est très bon ce début "Suspens" et Bim! Direct dans l'action. C'est très accrocheur.

Tu as raison, j’avais oublié le terme « gangster ».

Bon, pour l’introduction, je ne sais pas : la vidéo est coupée, j‘imagine qu’il manque le début de l’histoire, non ?

Sinon, c’est effectivement gonflé de partir direct sur les gangsters…

En captant l'attention de cette façon, il peut ensuite poser un décor. Pas besoin d'une exposition détaillée et de blabla remplissage inutile. Mais juste de quoi avoir le goût en bouche.

Tiens, un autre extrait, dans le chapitre traitant de la construction des histoires :

Il arrive après avoir travaillé l’histoire, et quand on en est content :

Que ce soit à l’oral ou à l’écris, on va maintenant couper tout ce qui ne sert à rien, qui n’est pas essentiel à l’histoire.

Toutes nos petites chéries, il faut les tuer :

Les petites chéries sont les phrases qu’on aime par-dessus tout, car on est tellement fiers de les avoir trouvés.

Elles ne servent à rien pour l’histoire, mais sont si jolies, nous font paraitre si intelligent, si drôle…

Il faut s’en débarrasser, justement pour ces raisons : elles apportent plus de chose à nous même qu’à l’histoire.

On peut avoir des choses ou des phrases drôles dans l’histoire. Mais il faut que ce soit dans l’histoire, pas juste la parce qu’on les trouve jolies et plaisantes.

Outre les petites chéries, rayer les phrase qui sont en redites avec l’action, les phrase ou les mots qu’on peut remplacer par un geste, une expression physique ou une onomatopée.

Tu vois, le travail sur la concision est effectivement une chose à laquelle j’adhère ;)

Mais encore une fois, je ne dis pas "il doit faire ça!". J'ai beaucoup aimé sa performance.

Je me dis juste que ce serait dommage de lisser la performance plutôt que de lui donner plus de caractère.

Et en ce sens, bannir le passé simple c'est se fermer une porte un peu vite.

Ça et le plaisir d'extrapoler.

Hihihi :

En ce sens, nous avons le même désir d’aider, et de renforcer le caractère de son numéro, mais des conclusions opposées.

Je lui propose de mettre du présent durant l’action, c’est-à-dire presque tout le temps dans son cas, et de faire le reste au passé composé ou imparfait.

Le mieux, c’est sans doute d’essayer, non ?

Gilbus

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