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Publié le
Le 06/11/2017 à 12:21, Gilbus a dit :

Je n’aime pas l’art contemporain en générale, même si je trouve certaines œuvres plaisantes pour des raisons d’esthétiques, ou d’harmonie avec le mobilier de mes toilettes…

Le reste est pour moi en phase aussi avec mes toilettes, mais pas pour le mobilier…

Que des adultes y consacrent des fortunes relève pour moi de la bulle spéculative, mais pas de l’art.

Quand c’est fait pour rigoler, pourquoi pas, l’humour a de multiples facettes, et les artistes contemporain, dans beaucoup de cas, sont un mélange de potaches et d’escrocs…

Quand cela devient sérieux, et qu’il ne faut surtout pas en rire sous peine de passer pour un inculte, alors je suis heureux d’être cet inculte indécrottable, en me rappelant cette phrase de Courteline :

« Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet. »

D'un autre coté, si je n'aime pas l'art contemporain, peut être est-ce le signe que c'est réellement de l'art, puisque l'art ne plais pas à tout le monde... va savoir...

Arthur Hadade nous propose quelques éléments de réponse sur son compte Instagram cur8 :

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Publié le (modifié)
Il y a 3 heures, Christian GIRARD a dit :

Arthur Hadade nous propose quelques éléments de réponse sur son compte Instagram cur8 :

 

Hé bien, ça en fait des points soulevés…

Commençons :

La question des performances :

Alors, tu touches un point sensible, car j'ai bien sûr, comme nous tous ici j’imagine, un faible pour les spectacles vivants.

Encore faut il que le spectacle en vaille la peine :

Une performance qui dure aussi longtemps me pose question.

Le visiteur qui, dans le cas de la fille qui s’emmure les yeux bandés, va passer entre 5mn et une heure à la regarder poser ses briques, ne regarde pas la performance, mais l’idée de la performance, puisqu’il ne la voit pas dans toute sa durée.

Certes, il va y avoir du monde pour la fin, quand j’imagine qu’elle éclatera son mur pour en sortir, à moins que l’artiste ne pousse la logique jusqu’à se laisser mourir emmurée…

Mais j’ai toujours du mal avec cette idée de performance qu’on ne regarde pas en entier, ou qui en tout cas serait extrêmement pénible et soporifique à suivre en entier…

J’ai d’une manière générale un à priori contre les trucs qui durent trop, ou trop répétitifs, mais je suis mauvaise langue, peut être que c’était passionnant à suivre pendant des heures, car l’artiste avait travaillé la pose de chaque brique pour en faire à chaque fois un moment unique ?

J’ai un doute…

Bon, au moins, elle bouge en faisant des trucs, c’est mieux que certaines « performances » ou l’artiste s’allonge sur un matelas et fait une sieste (si, si, ça existe, des gens sont payés pour ça…)

Mais d’une manière générale (arf, je pense, en même temps que j’écris cela, qu’il est dure de généraliser quand on parle d’art… mais tout juger de façon uniquement individuel empêche aussi de se faire un avis… c’est compliqué, l’art contemporain…), donc, d’une manière générale, disais-je avant d’être grossièrement interrompu par moi-même, il semble plus facile d’apprécier une prestation que l’on suit du début à la fin qu’une prestation qu’on ne suis que partiellement.

Après, ça dépend aussi du but :

Est-ce la prestation en elle même que l’on doit apprécier, ou le « message/prise de conscience/révélation » suggéré par la prestation ?

Et là, on retrouve l’aspect suivant de la vidéo :

La différence en art contemporain entre la « production », qu’elle soit œuvre physique, performance ou les deux, et le message qu’est sensé faire passer cette production.

Et on constate souvent, dans les artistes contemporains, une économie de moyen du côté production, censé être justifiée par l’importance du message, ou de l'émotion, ou de l’interpellation, ou du non message, avec ce genre de loustics, on ne peut pas vraiment savoir, certain justifiant l’indigence de leur production par justement une volonté de ne transmettre aucun message, bref, c’est compliqué l’art contemporain…

C’est une autre des choses que je n’aime pas :

Il faut lire, apprendre, mettre en perspective, établir des relations, se forger tout un cursus de connaissances pour, enfin, peut être, apprécier l’œuvre et l’artiste (là aussi, on ne démêle que rarement l’artiste de l’œuvre…)

Du coup, l’œuvre elle-même, ben souvent, elle est nulle, ne prenant sa valeur que par un baratin externe.

Ça me gêne.

Prenons une référence qui parlera à tout le monde ici : un tour de magie.

Je distingerais :

- l’effet magique en lui-même, avec toute la mécanique qui amène à l’effet,

-et la présentation, c’est-à-dire l’histoire que l’on raconte avec, le sens qu'on cherche à y mettre.

Dans beaucoup de production d’art contemporain, ils misent tout sur la présentation : galeries spécialisées, aval d’autorité, réputation de l’artiste, motivation de l’œuvre et mise en relation avec les évolutions de l’artiste ou d’écoles artistiques, messages sensés être portés par l’œuvre etc.

Et à côté de ça, l’œuvre n’a pas vraiment d’intérêt en elle-même (je sais que tu aimes les monochromes, la peinture dans mes toilettes est un monochrome, si tu passe vers rennes, je te ferais visiter, tu sera ravi…)

Quel magicien présenterai un numéro en basant tout sur la présentation avec un effet tellement faible qu’il suscite juste l’incompréhension du public, s’il n’y a pas la présentation ?

Ben non, on travaille les deux : on renforce l’effet, on ajoute des convincer, on établis un chemin magique, on désamorce les explications, on s’assure que la situation initiale est bien comprise et acceptée, on met des parenthèses de l’oubli ou il faut, on éloigne les technique de la révélation de ce qu’a fait la technique etc.

Bref, on travaille l’effet.

Et parallèlement, on établis une présentation justifiant notre personnage, notre présence, notre désir de présenter l’effet, etc.

Si on fait tout ça, et plus encore, on a une petite chance de parvenir à une œuvre d’art magique.

Les artistes contemporains, souvent (mais il faut pas généraliser ! c’est compliqué l’art contemporain… ), ne travaillent que le discours de présentation.

Quant à l'effet, ils versent de la peinture n’importe comment dierctement du seau sur une toile, vident une poubelle au milieu d’une salle (sale ?), ou exposent un emballage de préservatif…

Ce qui, à mon avis, constitue des « effets » extrêmement faibles et peu travaillés.

Le coup de la fille qui s’emmure semble contenir du sens (c’est une femme, elle s’emmure, ce qui emmure est aveugle comme la médecine de l’époque, la différence entre l’emmureur et l’emmurée etc.)

Elle a travaillé sa scène, ses gestes, j’imagine qu’il y a eut des répétitions laborieuses pour vérifier qu’elle pouvais aller au bout de son projet etc.

Il y a donc moins d’économies de moyens que, par exemple, remplir de gélules une boîte à pharmacie (autre fumisterie/pratique artistique célèbre de l’art contemporain) ou accrocher au mur… un crochet (c’est le crochet l’œuvre, 2,50 les 4 dans toutes les bonnes quincailleries, mais le prix, une fois que c’est une œuvre, est légèrement différent.)

Donc, il faut voir… mais je maintiens mes remarques sur les performances longues durée…

Ensuite (ben oui, il y en a des choses dans cette vidéo…), le coût.

Il dit que c’est financé par des fond privés, la plupart du temps.

Ben c’est normal : cela fait partie des fameuses niches fiscales qui mettent à l’abris de l’impot une partie des dividendes, en échange soit d’œuvres renégociables avec plus values, soit de valeurs immatérielles (position sociale, respectabilité, entre-soi avec les milieux culturels… donc, en pouvoir… )

Mais une partie de l’art contemporain est effectivement financé avec les sous de l’état, indirectement puisque c'est de l'évasion fiscale, et directement puisqu’un passage presque obligé pour coter un artiste est qu’il doit avoir des commandes public ou de structures reconnues…

J’ai visité un FRAC (fond régional d’art contemporain) il y a quelques années, c’était pas loin de chez moi.

On nous a montré la structure et les installations : ça représente un sacré paquet d'argent, très belles installations…

Et on nous a montré une sélection « d’œuvres » que cette structure contenait : pathétique.

En ce sens, l’état se met au service du « marché de l’art », qui porte bien son nom, en donnant justement une « valeur » à des artistes contemporains.

J’ai un ami qui a coutume de dire :

Art contemporain, art comptant pour rien.

Ben si, ça compte, avec notre argent.

Pour ceux ne l’ayant pas encore vu, un petit spectacle de patrick lepage, à savourer…

https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&opi=89978449&url=https://www.youtube.com/watch%3Fv%3Dn3gOLGzMChU&ved=2ahUKEwjCwv6Au-yQAxW3TqQEHbZKFuIQwqsBegQIEhAB&usg=AOvVaw0bwHANk1T1z1fo8ylcsYk5

Bon, on rigole, on rigole, mais j’ai des spectacles à préparer, moi : bon mois de décembre à tous !

Gilbus

Modifié par Gilbus

Quand le magicien montre la lune avec son doigt, le public regarde le doigt...

Publié le (modifié)

@Gilbus et @Melvin (Jean-Claude), vous avez quand même une opinion très définitive pour un simple différent de goût... 😅

En effet, avec l'art conceptuel (...contemporain ne voulant rien dire pour moi -vu que je n'ai pas lu Nathalie Heinich😬- sinon que c'est l'art de 1960 à nos jours) l'idée passe avant l'objet: un peu comme on dépose un brevet sur une invention! Le but n’étant plus d’être esthétiquement beau, mais de te faire "penser autrement".

Historiquement l'art classique voulait imiter le monde. La photographie l'a remplacé.
Lorsque la machine a fait mieux que les peintres, ils se sont tournés vers une forme d'interprétation de la réalité avec les impressionnistes, les expressionnistes, les cubistes ou les surréalistes. ...on glisse déjà vers plus d'abstraction.
Puis, se questionnant sur ce qu'est l'art et en déconstruisant l'image, ce sont les dadaïstes et les surréalistes qui cassent les codes. Puis les abstraits (fin 19ème siècle) comme Kandinsky ou Mondrian. Avec eux il n'y a déjà plus de sujet concret.
Et, dans les années 60, l'art devient une "expérience esthétique" plus qu'une "image esthétique". Comme le décrit Deleuze, le spectateur devient le sujet d'affects et de percepts autour de ce que l'oeuvre exprime.

Ce changement est aussi dû au bouleversement sociétal imposé par le capitalisme et le libéralisme associé à une manière de "privatiser les idées". (Au même titre que certains ont commencé à se payer des montres, des fringues ou des 4x4 chers ...juste pour la marque.)
D'ailleurs bon nombre d'artistes contemporains critiquent eux-même cette marchandisation dans leurs oeuvres (je trouve que ce sont les bons artistes puisque leur but est de faire réfléchir au fondement même de cette forme d'art que ce soit "beau" ou pas!).

Tout ça pour dire que, qu'on le veuille ou non, l'art a évolué et, avec, la façon dont le spectateur peut aborder une oeuvre. Ce déplacement de la place du public peut se vivre en étant intéressé par cette nouvelle approche ou celle-ci peut être rejetée en bloc. Qu'importe...

Mais, il me semble qu'un peu de curiosité devrait, de toute façon, nous empêcher les jugements hâtifs et réactionnaires du type "un enfant pourrait le faire" ou "ce sont des escrocs". 😅

Alors pour aborder de manière sympathiques différentes oeuvres contemporaines, je vous propose la très didactique chaine Insta de Raphael: https://www.instagram.com/raphael__ft/ 😉

Un des derniers en date qui rappellera à certains une très vieille blague des années 50... remise dans un contexte capitaliste.
https://www.instagram.com/p/DQ1MdmuiDEr/

Modifié par Thierry SCHERER (Zarcanum)
Citation

Mais par dessus tout j'aurai aimé devenir magicien. C'était la tendance la plus profonde, le penchant le plus intime de ma nature ; je ressentais une certaine insatisfaction devant ce qu'il était convenu d'appeler la réalité, qui me semblait être le produit d'une stupide convention établie par les adultes.

Enfance d'un magicien de Hermann Hesse

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    • @Patrick FROMENT et @Christian GIRARD ...à propos de Crowley... voici un Podcast tout récent de Radio France sur le bonhomme: https://www.radiofrance.fr/franceculture/qui-etait-aleister-crowley-l-homme-le-plus-malsain-du-monde-9137606?at_campaign=Facebook&at_medium=Social_media
    • @Sasha CRESPI Extrait de Britain's Got Talent avec le coréen Manho HAN avec son numéro sur la mode.  
    • @Gilbus et @Melvin (Jean-Claude), vous avez quand même une opinion très définitive pour un simple différent de goût... 😅 En effet, avec l'art conceptuel (...contemporain ne voulant rien dire pour moi -vu que je n'ai pas lu Nathalie Heinich😬- sinon que c'est l'art de 1960 à nos jours) l'idée passe avant l'objet: un peu comme on dépose un brevet sur une invention! Le but n’étant plus d’être esthétiquement beau, mais de te faire "penser autrement". Historiquement l'art classique voulait imiter le monde. La photographie l'a remplacé. Lorsque la machine a fait mieux que les peintres, ils se sont tournés vers une forme d'interprétation de la réalité avec les impressionnistes, les expressionnistes, les cubistes ou les surréalistes. ...on glisse déjà vers plus d'abstraction. Puis, se questionnant sur ce qu'est l'art et en déconstruisant l'image, ce sont les dadaïstes et les surréalistes qui cassent les codes. Puis les abstraits (fin 19ème siècle) comme Kandinsky ou Mondrian. Avec eux il n'y a déjà plus de sujet concret. Et, dans les années 60, l'art devient une "expérience esthétique" plus qu'une "image esthétique". Comme le décrit Deleuze, le spectateur devient le sujet d'affects et de percepts autour de ce que l'oeuvre exprime. Ce changement est aussi dû au bouleversement sociétal imposé par le capitalisme et le libéralisme associé à une manière de "privatiser les idées". (Au même titre que certains ont commencé à se payer des montres, des fringues ou des 4x4 chers ...juste pour la marque.) D'ailleurs bon nombre d'artistes contemporains critiquent eux-même cette marchandisation dans leurs oeuvres (je trouve que ce sont les bons artistes puisque leur but est de faire réfléchir au fondement même de cette forme d'art que ce soit "beau" ou pas!). Tout ça pour dire que, qu'on le veuille ou non, l'art a évolué et, avec, la façon dont le spectateur peut aborder une oeuvre. Ce déplacement de la place du public peut se vivre en étant intéressé par cette nouvelle approche ou celle-ci peut être rejetée en bloc. Qu'importe... Mais, il me semble qu'un peu de curiosité devrait, de toute façon, nous empêcher les jugements hâtifs et réactionnaires du type "un enfant pourrait le faire" ou "ce sont des escrocs". 😅 Alors pour aborder de manière sympathiques différentes oeuvres contemporaines, je vous propose la très didactique chaine Insta de Raphael: https://www.instagram.com/raphael__ft/ 😉 Un des derniers en date qui rappellera à certains une très vieille blague des années 50... remise dans un contexte capitaliste. https://www.instagram.com/p/DQ1MdmuiDEr/
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