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L'homme qui peut encore réfléchir et ouvrir les yeux est profondément malheureux en ce monde artificiel.

Heureusement la télé est là pour le lobotomiser ainsi il sera aussi heureux que le mouton dans les couloirs de l'abattoir.

La merde sera belle, la merde sera bonne car la télé lui aura dit ; "ceci est beau, ceci est bon". Et tous nous circulons avec les mêmes déguisements et les mêmes tatouages tribaux (tribu du néon, tribu du néant) en longeant les murs tagués, tous les mêmes tags. Nous nous ressemblons à un tel point que nous en sommes tous solitaires.

L'écran et nous. Nous comme l'écran, les autres comme nous, sans intérêts.

Ouf il y a les émissions culturelles ainsi nous avons tous le même bagage, plus besoin d'ouvrir un livre, la culture téloche est notre culture.

Nous mangeons, buvons, écoutons, aimons tous la même chose car la télé, chewing-gum de Pavlov l'exige.

La lumière de l'écran remplace la bûche qui crépite dans l’âtre. On ne voit plus l'autre vieillir, le speaker ... si.

Télé sur GSM-tablette ... ouf. Télé nounou pour adultes. On ne converse plus en famille : on fixe l'écran

"Que c'est con" et on zappe pour voir encore, et encore plus con. "Hop de la magie, il explique quoi ? Pourquoi t'as zappé GRANDOZZIO ?".

Minuit déjà, allé encore un effort il doit bien y avoir quelque chose de malin sur une des 76 chaînes.

Modifié par GRANDOZZIO

T'as vu ? Y'en a plus !

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Publié le

Grandozzio :

Pour connaitre l'arnaque médiatique, il faut l'écouter.

C'est un peu comme écouter les plan d'un ennemi. On l'écoute non pour le bénir mais pour le contrer.

Ce n'est pas parce qu'on écoute une chose qu'on adhère totalement à ce qui est dit.

Se couper totalement de la télé ou de la radio c'est se couper de qqchose.

Et puis faut pas être totalement négatif sur ce média. L'image est importante et encore une fois, je le répète, tout n'est pas nul à la télé comme tu sembles le croire, mais cela tu ne peux pas le savoir puisqu'apparemment cela fait bien longtemps que tu ne la regardes plus.

Melvin

Publié le
Ah. En fait, je crois que tu te trompes, Mel. D'après ce que j'en avais lu (je n'ai pas encore visionné la vidéo de Christian), à mon avis, le débat ne porte pas que sur le contenu des programmes, mais sur le fait de passer du temps devant la télé, ce qui aurait, quelque soit le programme, des effets néfastes chez les enfants, notamment, concernant leur développement psychologique et ainsi sur leur santé. Les adultes ne sont pas épargnés mais l'impact est à mon avis différent.

Oui Woody, tu as plutôt bien cerné le propos. :)

Petite précision : le contenu joue quand même un rôle important dans les implications négatives de la télévision. Desmurget développe également les autres facteurs, plus pervers, moins identifiables voire contre-intuitifs. Si cela avait été juste pour dire "La télé c'est pô bien paske cé bête" je n'aurais même pas ouvert ce sujet mdr . Il faut lire le livre (qui est accessible en ligne via le lien que j'ai donné) et écouter la conférence pour comprendre un peu de quoi il retourne, par exemple : "le neuro-marketing a une cible : les enfants !". L'approche est scientifique, elle ne reflète pas un simple point de vue de l'auteur (même si Desmurguet ne se prive pas de le donner ;) ) mais elle décrit un constat qui se veut le plus objectif possible et qui repose sur son étude de nombreuses parutions liées au domaine des neurosciences.

Pour clarifier le propos, voici quelques extraits sélectionnés par moi-même et tirés de l'ouvrage :

Que ceux qui refusent de le croire se rassurent toutefois, je ne leur réclame nulle présomption positive. Je n'espère aucunement être cru sur parole. Je souhaite simplement que chacun puisse s'accaparer les évidences scientifiques disponibles, afin de prendre position, non sur des jugements de basse-cour, mais sur des faits objectifs.

Il en va de la télévision comme des icebergs : le fragment émergé est rarement le plus funeste et le plus décisif. En ce domaine aussi, « l'essentiel est invisible pour les yeux

l'absence de coïncidence temporelle entre exposition et comportements tend à dissimuler la chaîne causale qui conduit du média aux symptômes.

« nombre d'études ont dénoncé l'impact négatif de la télévision sur l'attention, les facultés d'apprentissage et la réussite scolaire à long terme »

« le temps moyen passé à regarder la télévision durant l'enfance et l'adolescence était significativement associé au fait de quitter l'école sans qualification et négativement associé au fait d'atteindre un niveau universitaire. »

« quelle est la liberté des enfants, si ce n'est d'être des enfants, et au nom de quoi peut-on se permettre d'agir sur eux avec une telle puissance ? Quelle est la liberté des adultes, si ce n'est de pouvoir comprendre, et pourquoi alors cibler l'émotion plutôt que la raison ? »

« Mais revenons à Sophie. Dans un autre domaine, celle-ci se plaint aussi, avec ardeur, de sa petite taille (1,68 mètre !) et de son embonpoint (54 kilos !). Elle se trouve « affreusement grasse », ce qui l'amène à empiler les régimes les plus désastreux. Une quantité impressionnante de travaux suggèrent qu'un léger sevrage audiovisuel lui aurait permis non seulement d'avoir une image moins biaisée de sa stature corporelle mais aussi, potentiellement, de gagner quelques centimètres (la télévision agit négativement sur le sommeil qui agit lui-même positivement sur la croissance ). »

« les recherches scientifiques les plus récentes ont largement confirmé les répercussions de la consommation cathodique sur l'obésité, le développement des troubles attentionnels, l'éclosion de comportements agressifs, l'émergence de valeurs sociales consuméristes et l'apparition de conduites sanitaires à risques (tabac, alcool, sexualité non protégée, drogues, etc.). Comme le résume Andreas Kappos au terme d'une large revue de la littérature : « Il ne subsiste aucun doute que la télévision et les autres médias électroniques influencent négativement le bien-être mental et physique des enfants. »

« mise en évidence, par les recherches les plus récentes, d'une association fortement positive entre l'apparition de troubles du langage chez l'enfant et l'exposition précoce à des DVD/vidéos « éducatifs », des dessins animés de divertissement, des programmes « tous publics » ou de simples écrans d'arrière-plan. Par exemple, chaque heure quotidienne de contenus « éducatifs » entre 8 et 16 mois se traduit par un appauvrissement du lexique de l'ordre de 10 %. »

« Cela s'avère d'autant plus dommageable que les jeunes enfants dorment facilement 16 heures par jour ce qui, lorsque l'on soustrait les temps physiologiques (repas, bain, changement de couches), laisse assez peu de temps pour câbler le cerveau en agissant sur le réel ! Taxer ce temps, même à hauteur d'une ou deux « petites » heures quotidiennes, c'est porter un lourd préjudice à l'enfant. Le drame, encore une fois (on ne le répétera jamais assez!), réside dans le caractère obscur des chaînes causales engagées. L'exposition télévisuelle ne rend pas les enfants visiblement crétins ou retardés. Elle ne les abêtit pas ouvertement. Elle écrête juste le champ de leurs expériences et, de facto, l'univers de leurs possibles. »

« j'aimerais que le lecteur se pose trois petites questions : la télévision mérite-t-elle vraiment que nous lui abandonnions 16 années de notre vie éveillée ?

Nos enfants n'ont-ils pas d'autre vocation que d'offrir à Coca-Cola du

« temps de cerveau disponible ? Les évidences scientifiques à charge ne

sont-elles pas suffisamment inquiétantes en matière de langage, de réussite scolaire, d'insertion sociale, de culture, de santé, de bien-être ou d'agressivité, pour justifier l'application d'un strict principe de précaution ? À chacun de décider pour lui-même et ses enfants. Pour ce qui me concerne, la messe est dite ! »

« 90 % des gamins de la planète reconnaissent Terminator et Rambo. Un pourcentage qui prend tout son cachet quand on mesure, par exemple, qu'un quart des adolescents américains ne savent même pas qui est Hitler. »

« une télé « à discrétion », cela se traduit par un temps d'exposition effroyablement accru. La majoration peut atteindre, selon l'âge, entre 60 et 75 % . Un ado qui regardait la télé 2 heures par jour, se retrouvera, par exemple, à 3 h 30 dès lors qu'un récepteur sera placé dans sa chambre. Une telle amplification n'est pas inoffensive. Elle entraîne une diminution de l'activité physique, une dégradation des habitudes alimentaires, une réduction du temps passé à lire, une altération du sommeil, un affaissement des performances scolaires et un

assèchement des interactions intra-familiales. »

« Il est démontré, en particulier, que le volume de télévision

absorbé durant la petite enfance annonce globalement la consommation

adolescente, qui augure elle-même de l'exposition adulte. Or, il est

frappant de constater que l'utilisation du petit écran résulte, à l'origine, non d'une revendication spontanée de l'enfant, mais plutôt d'une lourde pression parentale. En d'autres termes, ce ne sont pas les enfants qui naturellement vont au poste. Ce sont les adultes qui insistent et mettent tout en œuvre pour que se produise la rencontre. »

«Contrairement à ce que l'on pourrait croire, explique ainsi Monique Dagnaud, [les enfants] regardent peu les émissions destinées à la jeunesse, comme les dessins animés. On estime que 80 % du temps passé devant la télévision par les enfants de 4 à 10 ans l'est devant des programmes "tous publics". »

« Ce principe, qui permet aux chaînes en tous lieux et à toute heure de vendre à leurs annonceurs un large panel de cerveaux disponibles, captifs et médusés, touche désormais la quasi-totalité de notre univers télévisuel. Ainsi, par exemple, dans les émissions de débat, plutôt que d'inviter deux ou trois personnes à s'exprimer sur le fond, on préférera en solliciter 10 ou 12 à qui l'on accordera juste le temps d'un palabre futile, car « dès que l'on reste plus d'un quart d'heure sur le même invité, [le public] décroche. »

Nombre de données expérimentales montrent en effet que cette dernière joue un rôle critique dans les difficultés désormais éprouvées par beaucoup d'enfants et d'adolescents vis-à-vis de l'école, de la langue et de la pensée.

Pour le dire en termes prosaïques, les recherches récentes établissent la télévision comme une gigantesque machine à abrutir, un incroyable organe de décérébration dont nos gosses sont les premières victimes.
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Publié le (modifié)

- Il faut mettre des règles d'éthique dans les métiers de la communication et du marketing. Mais ça tout le monde s'en fout.

A qui revient ce travail : notamment aux profs desdites disciplines.

Ces règles ne seront pas tout le tps respectées mais au moins elles existeront.

Le pb c'est le mauvais côté du monde libérale avec sa totale déresponsabilité du moment qu'on peut faire de l'argent.

- A propos de responsabilité, il y a un livre vraiment très bien fait que je suis entrain de lire : "répondre du vivant" par Roland Schaer (celui qui s'occupe des conf. à la cité des sciences).

Cela commence par le mythe de la responsabilité.

- Après ça, concernant la critique de la télé, il ne faut pas penser que le monde réel est mieux...la pub dans les rues et les magasins, vos interlocuteurs qui vous influencent négativement voire vous intimident (notamment dans le monde du travail), etc...

Le gros avantage avec la télé c'est quand même d'appuyer sur le bouton quand ça vous saoule.

- Le principal pb de la TV c'est son influence sur les enfants. Mais même si l'enfant ne la regarde pas directement, il retrouvera les mêmes influences dans la cour d'école via ses petits camarades.

Modifié par Melvin

Melvin

Publié le (modifié)

Ah ben tiens, j'ai trouvé sur Youtube, où l'auteur sus-cité parle de la responsabilité. C'est en plusieurs parties :

1° partie (je vous laisse chercher les autres pour ceux que cela intéresse) :

La partie 3 est intéressante.

La partie 4 devrait plaire à ceux qui lise le sujet "la cause animale".

Modifié par Melvin

Melvin

Publié le

Bon, moi, Christian je souhaite te' remercier pour le partage de cette video qui m'a captivé.

Il y a aussi pour les mentalistes est intéresser, bon nombre d'infos.....

MERCI ;)

- Qui pense peu, se trompe beaucoup.

- Savoir écouter, c'est posséder, outre le sien, le cerveau des autres.

LEONARD DE VINCI

Publié le
- Il faut mettre des règles d'éthique dans les métiers de la communication et du marketing. Mais ça tout le monde s'en fout.

A qui revient ce travail : notamment aux profs desdites disciplines.

Autre remarque de l'auteur liée non aux profs des disciplines auxquelles tu fais référence mais aux autres profs (les professeurs des écoles notamment) si souvent montrés du doigt : comment transmettre le savoir (et l'aptitude aux savoirs) aux enfants d'une classe qui viennent d'être "lobotomisés" le matin même par la télé ou la veille jusque tard le soir ?

A propos de responsabilité, il y a un livre vraiment très bien fait que je suis entrain de lire : "répondre du vivant" par Roland Schaer (celui qui s'occupe des conf. à la cité des sciences).

Cela commence par le mythe de la responsabilité.

Merci pour l'info Melvin, je te fais confiance, je vais me le procurer.

Après ça, concernant la critique de la télé, il ne faut pas penser que le monde réel est mieux...la pub dans les rues et les magasins, vos interlocuteurs qui vous influencent négativement voire vous intimident (notamment dans le monde du travail), etc...

Le gros avantage avec la télé c'est quand même d'appuyer sur le bouton quand ça vous saoule.

La télévision fait partie de la réalité du monde. Les problèmes qu'elle soulève s'ajoute à ceux que tu énonces. Quant à "appuyer sur le bouton", cela ne semble pas si facile vu le nombre d'heures passées en moyenne par les jeunes devant leur écran allumé. C'est un peu comme si tu écrivais "Le gros avantage avec les cigarettes, c'est que pour arrêter de les fumer il suffirait de les éteindre." ;)

Le principal pb de la TV c'est son influence sur les enfants.

Et on retombe donc sur mon tout premier message où j'évoquais, citant l'auteur, "les effets délétères de la télévision sur la santé psychique, cognitive et somatique de l'enfant", le cœur même de ce sujet. :D

Mais même si l'enfant ne la regarde pas directement, il retrouvera les mêmes influences dans la cour d'école via ses petits camarades.

Non, d'autres influences, pas "les mêmes". Le "cablage" du cerveau est différent et s’avérera moins performant dès lors qu'il s'effectue via l'influence fréquente de l'écran. C'est dans le bouquin...

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    • A défaut, il te suffit de présenter n'importe quelle routine de ton répertoire à tes spectateurs pour que ceux-ci puissent expliquer par la suite qu'ils ont vu un tour de Pierre (et à une lettre près, on n'est pas si loin de la demande initiale. Sans que cela ne te coûte un centime. Merci qui 😜 ?)
    • Derniers souvenirs partagés ici de cette FISM 2025 avec le 1er prix de micro-magie et Grand Prix FISM de Close-Up. *** Et puis le mercredi 16 IBUKI paru en scène, plia son foulard et avec lui la compétition de micro-magie. Ce n’était que la première session sur les trois de la compétition mais il n’y avait guère de doute qu’IBUKI serait au palmarès. La rumeur se répand rapidement comme souvent dans ce type d’événement. Le soir même coincé dans un bus avec la délégation russe qui avait loupé le passage du japonais les voilà qui m’assaillent de questions sur son numéro, car leur propre candidat, Vova, va devoir en découdre avec le magicien japonais. *** Description pour qui veut : IBUKI apparaît debout derrière sa table : sur celle-ci un tapis de close-up relevé à 45° vers le public et où se déroulera l’essentiel de la routine. Mais pas son introduction. Le magicien japonais sanglé dans une large veste de costume (couleur entre pêche et crème, mais pas noir, surtout pas noir), fermée sur le devant par quatre gros boutons, commence par poser alternativement ses mains sur des paires de boutons qui se téléportent magiquement jusqu’à se regrouper tous les quatre dans le coin supérieur gauche (vue du public) de son pan de veste.   Cousus là, tous les quatre.   Restés jusque-là bouche cousue, les premiers glapissements de surprise des spectateurs se font entendre dans la salle. Ce n’est que le début. *** Sur cette introduction : Les trois premiers effets de téléportation se produisent dans un plan vertical, sur la veste même d’IBUKI : il s’assure ainsi de l’excellente visibilité de cet effet de Matrix, effet redoublé d’une impossibilité matérielle : non seulement les boutons voyagent magiquement, mais avec eux leurs coutures aussi (sur cette impossibilité matérielle qui redouble le seul effet de téléportation, on pense par exemple à la Matrix avec des clous plantés dans une planche de Michael WEBER). Le contraste entre la couleur très claire du tissu et les boutons sombres participe de cette parfaite visibilité de l’effet - en plus d’éliminer certaines explications potentielles au tour. Et comme le montrera le reste de sa routine la visibilité des effets a été clairement un des problèmes qu’a eu à résoudre IBUKI.    IBUKI aurait pu faire le choix inverse : démarrer par les boutons regroupés puis les remettre magiquement à leur bonne place ; cela aurait fait sens si la routine avait été contextualisée : IBUKI aurait alors « réparé » magiquement la malfaçon initiale de sa veste. Mais ici pas de contexte, IBUKI préfère nous laisser sur l’image incongrue de cette veste aux boutons drôlement regroupés (d’ailleurs on a pu croiser dans les allées de la FISM IBUKI tout au long de ces six jours avec sa veste et ses drôles de boutons, conscient de cette image emblématique, cette image signature). En plus, en terminant avec les boutons regroupés là où ils ne servent plus à rien, quoi de plus naturel que de les découdre avec un petit ciseau de couturière.   La spectatrice (sans introduction formelle) assise à droite de la table se voit tendre les ciseaux et découd elle-même le 4e et dernier bouton (cette spectatrice jouera un rôle clef dans la suite de la mise en scène).    Enfin cette introduction instaure aussi l’émotion magique du reste de la routine : à savoir la surprise. « Les boutons ont voyagé...mais attendez un peu, surprise, ils sont bel et bien cousus ». D’ailleurs la première surprise de la suite du numéro sera que le « pouvoir » d’IBUKI ne va pas être tant la téléportation que de coudre entre eux magiquement et à volonté toutes sortes d’objets. *** Fin de l’introduction. Un foulard quadrillé est déplié sur le tapis incliné, les quatre boutons tout juste défaits de la veste sont chacun posés à un des quatre angles et à partir de là, et bien disons que plus rien ne va se passer comme prévu. Plutôt que de déflorer la suite de la routine deux remarques.  La visibilité : IBUKI a donc un problème : il va magiquement coudre entre eux des objets préalablement montrés « libres » les uns des autres…mais voilà : des coutures c’est bien peu visible de loin. La mise en scène de la routine pallie cette difficulté majeure de plusieurs façons : o   Quand il le peut IBUKI profite du contraste bien visible de loin du fil de couture blanc magiquement apparu sur certains objets noirs en montrant bien ceux-ci...sous toutes les coutures, avant et arrière. o   IBUKI va à plusieurs reprises basculer ses accessoires du plan incliné du tapis de close-up vers le plan vertical du début. Cela rend palpable les coutures même aux spectateurs les plus éloignés qui font physiquement l’expérience qu’en dépit de la gravité des objets restent désormais inexplicablement fixés, car cousus entre eux. o   À l’appui du mot « cousu » qu’il vient de prononcer, IBUKI mime (et ce mime a une autre raison d’être - voir ci-dessous, les mots) par de larges gestes de sa main droite, en vagues montantes et descendantes, l’acte même de l’aiguille qui coud, communiquant là encore pratiquement physiquement à tous les spectateurs l’expérience du fil qui transperce les objets pour les unir – ce qui renforce encore au passage la totale impossibilité de son effet magique. o   La spectatrice est elle aussi mise à contribution comme témoin-relais de l’ensemble du public : invitée à toucher les coutures, à découdre, à manipuler les boutons libres l’instant d’avant puis soudainement cousus sous sa propre paume ; jusqu’au tout dernier geste d’IBUKI envers cette spectatrice, geste qu’on ne révélera pas ici, mais qui a fait fondre les derniers neurones des spectateurs et du jury.            Obtenir une standing ovation de quelque 2200 spectateurs dans une salle dont il a été suffisamment dit qu’avec son sol plat elle offrait une piètre visibilité, et ce avec quatre boutons et un foulard, prouve combien cette mise en scène est efficace.  Les mots. Pas de dramatisation de l’effet via un contexte, pas de personnage autre d’IBUKI lui-même, un côté gendre idéal un rien timide engoncé dans son costume, posé au début, puis qui s’anime de plus en plus au gré du crescendo des effets. Le texte : réduit au possible ; en fait il va tout entier tourner autour d’un calembour assez sot (si j’ose dire) : les différentes acceptions en anglais du son [soʊ], de « tellement » (so), à « coudre » (saw), en passant par « vu » (saw). Mais ce jeu de mots à première vue bêta contribue à la montée en émotion de toute la routine. Et on l’a dit l’émotion visée est la surprise, aussi chaque séquence se déroule selon : o   Exposition de la situation initiale : les objets sont clairement séparés. o   La magie se produit en douce, sans incantation, ni geste magique. o   IBUKI prononce le son [soʊ] et on découvre stupéfait que l’effet n’est pas nécessairement celui attendu (une téléportation), mais qu’une nouvelle couture est apparue, et jamais là où on l’aurait imaginée. Le son [soʊ] n’a pas la valeur d’un abracadabra (car quand il est prononcé la magie est déjà advenue), mais il en conserve la valeur rythmique de leitmotiv en marquant le début de la phase de révélation de l’état final : dès qu’IBUKI se montre ravi que quelque chose de « so impossible » s’est produit (mime à l’appui de la couture pour souligner le piètre calembour so/saw) on frémit : on n’a rien vu et pourtant une nouvelle couture a surgi là où on ne l’attendait pas. La tension entre la naïveté assumée du jeu de mot qui nous nargue d’une part, et notre totale incompréhension du « truc » d’autre part, décuple alors l’émotion magique ressentie. *** Un dernier détail. Deux fois j’ai vu IBUKI (en compétition et dans le gala des gagnants) et deux fois à un certain moment de la routine alors qu’il se saisit du bouton le plus près de lui à sa gauche, le foulard amidonné reste malencontreusement (?) dressé à la verticale. Notre « taureau de la raison » (TAMARIZ) se rue sur ce pli accidentel : IBUKI ne profite-t-il pas d’un pli pas si fortuit pour y dissimuler un bouton resté en place et dont il n’a que simulé la prise ? L’instant suivant remarquant le désordre de son foulard IBUKI le saisit par deux coins, le claque pour le redéposer bien à plat sur le tapis…et anéantir au passage notre hypothèse : aucun bouton où nous le soupçonnions. L’art de la fausse piste, du red herring, est un art du tact : trop subtil, le leurre n’est même pas remarqué ; grossier, le spectateur flaire l’intention délibérée du magicien de l’égarer et se rebiffe. J’ignore si ce pli, bien vertical, bien visible était ou non une maladresse par deux fois réellement malencontreuse (improbable à ce niveau de compétition, d’autant que la chorégraphie d’IBUKI est impeccable partout ailleurs), j’ignore si ce minuscule « incident » du pi de trop a donc quoi que ce soit de réfléchi, d’intentionnel (voir même de nécessaire à la méthode), mais si tel est le cas, comme je le soupçonne, faire d’un faux pli un vrai contrôle de notre attention aura suffi à me ravir.    
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