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il y a 7 minutes, Christian Girard a dit :

Comme quoi ce n'est pas si simple de comprendre le jour du dépassement. 😉


Si tous les grands medias en ont parlé et l'ont expliqué, c'est que c'est assez simple et je pense que la plupart des gens (qui ont écouté) ont dû comprendre l'idée. Mais de là à ce qu'ils appliquent ça sur leur consommation, c'est pas gagné... il y a parfois du chemin entre les oreilles et le cerveau...

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Pour ma par j'ai compris l'idée depuis longtemps je te rassure. 🙂

 

Melvin conteste certains points car il considère que cette date n'est pas "scientifique", regardons ce qu'en dit Wiki (je graisse ce qui chagrine Melvin selon moi) :

Citation

 

Le jour du dépassement, ou jour du dépassement de la Terre (en anglais : Earth Overshoot Day), correspond à la date de l’année où l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an (ressources renouvelables). Passé cette date, calculée chaque année par l'ONG américaine Global Footprint Network, l’humanité puiserait donc de manière irréversible dans les réserves naturelles de la Terre (ressources non renouvelables à l'échelle de temps humaine).

Le calcul est dérivé de celui de l’empreinte écologique globale, concept développé par Mathis Wackernagel, président de Global Footprint Network.

En 2017, l'ONG a estimé cette date au 2 août.

Le concept de jour de dépassement est contesté.

 

 

Melvin doit à mon avis tiquer sur cette formule (qui donne un "look" scientifico-mathématique) :
 

Citation

 

4cde98505f965799ef923b9ded0d032765cb55eb

 

 

Melvin doit (à mon avis) également tiquer sur les calculs permettant d'évaluer l'empreinte écologique mais également sur ceci :

Citation

Chaque année, Global Footprint Network annonce la date du jour du dépassement selon la méthodologie et les données disponibles pour son étude. Cette méthodologie change régulièrement afin de prendre en compte de nouveaux éléments, rendant inadéquate la comparaison entre les années sur la seule base des archives médias.

Source et suite :https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_du_dépassement

 

À propos de l'empreinte écologique :

Citation

 

L'empreinte écologique est un indicateur et un mode d'évaluation environnementale qui comptabilise la pression exercée par les hommes envers les ressources naturelles et les « services écologiques » fournis par la nature. Plus précisément, elle mesure les surfaces alimentaires productives de terres et d'eau nécessaires pour produire les ressources qu'un individu, une population ou une activité consomme et pour absorber les déchets générés, compte tenu des techniques et de la gestion des ressources en vigueur. Cette surface est exprimée en hectares globaux (hag), c'est-à-dire en hectares ayant une productivité égale à la productivité moyenne.

Le calcul de l'empreinte écologique d'une entité ou d'un territoire répond à une question scientifique précise, et non à tous les aspects de la durabilité, ni à toutes les préoccupations environnementales. L'empreinte écologique aide à analyser l'état des pressions sur l'environnement sous un angle particulier, en partant de l'hypothèse que la capacité de régénération de la Terre pourrait être le facteur limitant pour l'économie humaine si elle continue à surexploiter ce que la biosphère est capable de renouveler. Une métaphore souvent utilisée pour l'exprimer est le nombre de planètes nécessaires à une population donnée si son mode de vie et de consommation était appliqué à l'ensemble de la population mondiale.

La Journée internationale de l'empreinte écologique est célébrée le 3 mai.

 

Source et suite :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Empreinte_écologique

 

Voilà, j'ai laissé parlé le Melvin qui chuchote en moi (il existe aussi un Kristo, un Shiva et beaucoup d'autres hein !, qui se bousculent dans ma tête...).

Publié le
il y a 20 minutes, Christian Girard a dit :

Melvin conteste certains points car il considère que cette date n'est pas "scientifique", regardons ce qu'en dit Wiki (je graisse ce qui chagrine Melvin selon moi) :


Melvin, sors de ce corps !

 

il y a 20 minutes, Christian Girard a dit :

Melvin doit à mon avis tiquer sur cette formule (qui donne un "look" scientifico-mathématique) :

il y a 20 minutes, Christian Girard a dit :

4cde98505f965799ef923b9ded0d032765cb55eb

Melvin doit (à mon avis) également tiquer sur les calculs permettant d'évaluer l'empreinte écologique

 

Je comprends qu'on puisse se poser des questions, non pas sur la formule qui est très simple, mais sur le calcul de B et de E, évidemment.

B est expliqué là https://fr.wikipedia.org/wiki/Biocapacité

E est expliqué là : https://fr.wikipedia.org/wiki/Empreinte_écologique

Donc, maintenant à vous, Melvin et Melvin, de dire en quoi les calculs de ces deux valeurs seraient faux.

  • Haha 1
Publié le (modifié)

Quelques éléments intéressants ici : "Jour du dépassement" : pourquoi vit-on désormais à crédit ?

notre empreinte écologique est supérieure à la biocapacité de la Terre, à ce que notre planète est en mesure de nous offrir. Précisément, cette biocapacité est estimée à 12,2 milliards d'hectares globaux, alors que nous usons l'équivalent de 20 milliards d'hectares annuellement. C'est 1,7 fois plus. 

Il nous faudrait donc, selon l'institut de recherche américain, 1,7 Terre pour pouvoir supporter entièrement notre mode de vie.

Ce chiffre de 1.7 (nombre de planètes terre qu'on consomme) permet de calculer le jour : 365 / 1.7 et des poussières = 213 soit le 1er août.

Rappelons que si tout le monde consommait comme un français moyen, il faudrait 3 planètes et non 1.7.
 

2018_Past_Overshoot_DaysFr-1024x642.png

Modifié par Kristo
Publié le (modifié)

Tout d'abord, merci à Christian qui, au cours de ces derniers messages, a si bien joué les candides en posanrt les bonnes questions; je me retrouve tout à fait dans les interrogations que tu as formulées, Christian. Merci enfin à Kristo qui a joué le jeu et répondu point par point. Toutefois, le sujet est toujours aussi confus en ce qui me concerne et puis vous m'avez complètement paumé à J =(B/E)*365. Reprenons (et tant pis si je fais mon boulet) : 

Citation

[...] je te demande de me dire à quoi correspond ce banquier auquel tu te réfères lorsqu'il s'agit de comprendre ce qu'il représente dans la Nature, car selon moi la Nature ne peut pas utiliser une sorte de planche à billets pour produire des ressources virtuelle. Si le banquier ne représente rien dans l'analogie c'est que l'analogie est fausse. 

Mais la réponse n'est pas du tout claire : 

Citation

Le banquier prête des ressources qui ne sont plus renouvelables. C'est expliqué dans la définition de jour du dépassement. Il n'existe pas ce banquier, c'est une analogie. On prend directement les ressources de la planète, sans avoir à demander à un banquier, et la planète ne peut pas l'empêcher car elle manque de gros bras.

Et donc : 

Citation

 

Du coup tu serais d'accord avec Melvin car c'est ce qu'il dit, si la Nature prête encore c'est que le  "jour du dépassement" n'a pas été atteint.

 

 

 

Mais a priori non car : 

Citation

[...]  là si la nature est épuisée ce serait le "jour de l'épuisement",

 

Citation

Comme quoi ce n'est pas si simple de comprendre le jour du dépassement. 😉

Je ne te le fais pas dire car à ce stade, je n'ai toujours pas compris :$ .

Citation

Si tous les grands medias en ont parlé et l'ont expliqué, c'est que c'est assez simple et je pense que la plupart des gens (qui ont écouté) ont dû comprendre l'idée. Mais de là à ce qu'ils appliquent ça sur leur consommation, c'est pas gagné... il y a parfois du chemin entre les oreilles et le cerveau...

Je suis désolé mais non et je vais finir par faire mon Melvin, en employant exactement les mêmes arguments que je me suis appliqué à lui opposé, lui qui est climatosceptique : vu de ma fenêtre, encore une fois, les médias nous assènent des vérités qui n'en sont peut-être pas. En effet, si nous avons atteint la fin des ressources terrestres pour l'année, cela signifie qu'il faut attendre que les ressources se reconstituent pour pouvoir en profiter de nouveau. Par conséquent, si l'on considère les ressources maritimes, plus de poissons (sur-pêche), les ressources d'énergie fossile, plus de pétrole, les ressources agricoles, plus de récoltes (terres arables appauvries), etc. Or les mêmes qui regardent leurs récoltes viticoles évoluer en fonction du climat, les plongeurs qui constatent une augmentation des déchets dans les océans  ou votre serviteur qui se lamente de la disparition des rouge-gorges (ou plus récemment de celle de la chouette qui avait élu domicile dans le bois en face de chez lui mais bon, je ne pense pas qu'elle soit dead, juste qu'elle a déménagé. Mais quand même), ceux-là donc constatent bien qu'au mois de septembre et ce, jusqu'à la fin de l'année, il y aura encore du cabillaud frais sur l'étal du poissonnier, du gasoil à la pompe chez Auchan et des fruits et légumes de saison chez le primeur.  Jour du dépassement, mon oeil.

En revanche, que ces ressources s'épuisent, que les réserves de pétrole, par exemple,  comptent aujourd'hui des millions de barils et seulement quelques centaines d'ici 30 ans, ça je le comprends tout à fait et j'en suis intimement convaincu. De même qu'il y ait encore du cabillaud frais sur l'étal de mon poissonnier en décembre mais plus du tout d'ici 15 ans en raison de la sur-pêche et de la non-reconstitution des "stocks" (quelle vilain mot pour évoquer un être vivant) et donc de l'extinction de l'espèce, ça aussi j'en suis également persuadé. Mais alors le coup du dépassement... Tel que vous l'évoquez, je ne comprends toujours pas bien le concept (même en ayant lu l'article de "La Nouvelle République" donné en lien par Kristo).

Modifié par Woody
  • Merci 1
Publié le
il y a 7 minutes, Woody a dit :

De même qu'il y ait encore du cabillaud frais sur l'étal de mon poissonnier en décembre mais plus du tout d'ici 15 ans en raison de la sur-pêche et de la non-reconstitution des "stocks" (quelle vilain mot pour évoquer un être vivant) et donc de l'extinction de l'espèce, ça aussi j'en suis également persuadé. Mais alors le coup du dépassement... Tel que vous l'évoquez, je ne comprends toujours pas bien le concept (même en ayant lu l'article de "La Nouvelle République" donné en lien par Kristo).


Si tu as compris que tu n'auras plus de cabillaud dans quelques années car l'espèce sera éteinte, tu as compris le concept de jour du dépassement...

Si le jour du dépassement était le 31 décembre, cela n'arriverait pas. Les ressources consommées dans l'année se reconstitueraient pour l'année suivante. Puisque le jour du dépassement est avant la fin de l'année et qu'on continue à consommer, cela veut dire tout simplement que les ressources n'ont pas le temps de se reconstituer et donc s'épuisent.

J= (B/E) * 365 correspond à dire que si E > B alors on est mal.
(la pression exercée envers les ressources naturelles dépasse la capacité à renouveler ces ressources)

Publié le
il y a 19 minutes, Kristo a dit :

Si le jour du dépassement était le 31 décembre, cela n'arriverait pas. Les ressources consommées dans l'année se reconstitueraient pour l'année suivante.

Comprends toujours pas. Le 31 décembre on arrive au bout des ressources et le 1er janvier les compteurs seraient remis à zéro ? Comme ça. Ben on n'a qu'à faire pareil le lendemain du jour du dépassement...

il y a 19 minutes, Kristo a dit :

Puisque le jour du dépassement est avant la fin de l'année et qu'on continue à consommer, cela veut dire tout simplement que les ressources n'ont pas le temps de se reconstituer et donc s'épuisent.

Aaahhh, ça je comprends et cela devient ainsi un peu plus clair. Bon, je crois que j'ai compris. La symbolique concrète (c'est pas mal ça comme concept, hein xD ) du jour du dépassement m'échappe toujours mais dans les grandes lignes, le principe est somme toute assez évident.

Merci encore à toi, Kristo, et à Christian pour vos efforts pédagogiques ;) .

  • Merci 1
Publié le
Il y a 11 heures, Kristo a dit :

Si tu as compris que tu n'auras plus de cabillaud dans quelques années car l'espèce sera éteinte, tu as compris le concept de jour du dépassement...

Si le jour du dépassement était le 31 décembre, cela n'arriverait pas.

Ben non. [Mode mauvaise foi on, quoique...]. On pourrait très bien imaginer un cas de figure où le jour du dépassement tomberait un 31 décembre alors que le cabillaud aurait disparu des océans. Le jour du dépassement ne dépend pas QUE du cabillaud et une espèce peut disparaître sans nuire irrémédiablement à l'ensemble de la biodiversité et des possibilités de régénération planétaire. (J'aime bien parfois pousser Kristo dans ses retranchements.) [Mode taquin off]

Publié le (modifié)
Il y a 22 heures, Woody a dit :

Aaahhh, ça je comprends et cela devient ainsi un peu plus clair.

En gros, il faut  que les hommes n'utilisent en un an que les "ressources que la planète est capable de régénérer en un an". C'est la recherche d'un équilibre.

Si les hommes utilisent en six mois les "ressources que la planète est capable de régénérer en un an", le jour du dépassement commence début juillet.

Néanmoins (c'est ce qui est difficile à comprendre pour Melvin me semble-t-il) ça n'empêche pas de continuer à utiliser les ressources restantes (celles que la planète ne peut pas régénérer en un an) durant les six derniers mois mois de l'année... ce qui aggrave le déficit, le déséquilibre. 

L'année suivante, et sans modifications des activités humaines, vu qu'il y a moins de ressources disponibles dès le départ (à cause du déficit acquis les six derniers mois précédents) il est mathématiquement obligatoire que le jour du dépassement va apparaître bien avant le mois de juillet.

Et ainsi de suite.

C'est plus clair Woody ? 

À cela il faut ajouter que l'utilisation des ressources va s'accroissant ce qui amplifie le problème...

À cela il faut ajouter (Kristo l'a déjà signalé) que certaines ressources ne sont même pas renouvelables, elles vont s'épuiser.

À cela s'ajoute que ne pas prendre en compte ces problèmes dès aujourd'hui c'est refiler la patate chaude à nos enfants et petits-enfants... (Kristo a déjà signalé que cela nuisait déjà considérablement à d'autres populations ; Melvin et nous autres avons la chance de ne pas souffrir de manques, de pénuries ou autres mais loin de la politique de l'autruche cela implique des responsabilités).

 

 

Modifié par Christian Girard
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    • Bonjour, Heureux si j'ai pu partager avec certains quelques unes des émotions ressenties pendant les six jours de cette FISM. À propos d'émotions, le numéro du 1er prix en magie de salon en débordait. (précision : lors de son second passage sur "Fool Us" le tout début de ce numéro a déjà été montré : si vous ne l'avez pas déjà vu...alors tant mieux, gardez-vous de le regarder, vous vous gâcheriez une partie du plaisir de la version intégrale) *** Asi WIND dans « Incredibly Human » ou Derren BROWN dans son dernier livre se posent la même question : pour que dans un spectacle vivant et interactif une émotion sincère puisse naître, il faut que surgisse une connexion authentique entre l’artiste et son public. Dès lors, comment concilier en magie cette authenticité de la relation humaine avec un art qui est, lui, tout entier tourné vers l’artifice ? Ce jeudi 17 juillet à TURIN au matin, lors de la compétition de magie de salon, Mortenn CHRISTIANSEN a à sa manière si particulière fait surgir cette bouffée d’humanité dans un auditorium comble. *** Dès le départ tout est allé de travers pour le candidat danois Mortenn CHRISTIANSEN, appelé sur scène alors qu’il n’était absolument pas prêt. Mais alors pas prêt du tout, du tout, du tout. Le jeune homme bien portant boulottait des chips en douce dans les coulisses au moment d’entrer en scène, mais dans la précipitation, c’est la cata : sa main droite s’est coincée dans son tube de chips. Son désarroi est palpable. Pour tenter de sauver la mise de demander malgré tout une carte à un spectateur (Shawn FARQUHAR s’y colle, va pour le 4 de cœur) avant de s’apercevoir que son paquet de cartes est coincé dans la poche arrière droite de son pantalon -pas de bol, pile du côté de sa main bloquée dans le paquet de chips : au prix de moult contorsions Mortenn parvient à faire remonter peu à peu le paquet de cartes qui émerge de sa poche et finit par chuter sur scène. Il le ramasse de sa seule main libre -la gauche- sort les cartes et enchaine une série de piètres manipulations d’une main. Les maladresses succèdent aux maladresses, Mortenn peste, marmonne combien il n’était pas prêt, laisse lamentablement choir toujours plus de cartes, bref sa prestation tourne à l’embarras complet. Mais attendez, voilà que Mortenn ne tient plus qu’une seule carte, dos au public…se pourrait-il ? *** À cet instant la routine bascule : Mortenn fanfaronne : « Eh eh…vous avez cru que je n’étais pas prêt…et bien c’était pour de faux, j’étais prêt, archi-prêt… ». Qu’on se le tienne pour dit, on va voir ce qu’on va voir. Non pas bien sûr que quiconque dans la salle ait réellement cru à la farce de Mortenn pas prêt – même si cette séquence du pauvre garçon en prise aux pires coups du sort aura quand même suffit à susciter notre empathie immédiate envers lui-, mais nous voilà, nous dans la salle, passés en un clin d’œil de spectateurs à spect-acteurs, projetés dans le rôle qui nous est assigné : celui d’adultes face à un petit enfant trop content d’avoir roulé son monde dans la farine ; et nous allons, pour lui faire plaisir, faire comme si nous avions effectivement gobé la bonne blague de sa déroute feinte. Par sa personnalité scénique et sa mise en scène, ayé, le (vrai) tour est joué : le bras de fer potentiel public-magicien est illico désamorcé, nous consentons à entrer dans le monde de Mortenn, nous jouons à faire comme si nous avions vraiment cru qu’il était pris de court, et ainsi nous nous livrons pieds et poings liés au garnement. Mortenn est un enfant mais pas à la manière mettons d’un Rubi FEREZ- enfant lunaire, rayonnant et malicieux, qui s’émerveille de tout. Non, pour Mortenn le monde est vaste et compliqué ; puéril et hypersensible (donc hyper-attachant) il est en butte aux gens et aux choses qui le rendent bien, bien, malheureux. Et la magie est son salut. Et la vraie magie est que tout le reste de la routine va puiser sa justification précisément dans le personnage même de Mortenn CHRISTIANSEN, dans sa « revanche » face aux grandes personnes. *** Car à cet instant la routine bascule aussi en termes de nature d’effet magique : on va passer d’une démonstration burlesque d’habilité à retrouver une carte par des manipulations faussement maladroites, à un tout autre effet : une prédiction. Ou plutôt des prédictions. Les magiciens ont sans doute tendance à surestimer l’impact réel des effets de prédiction sur leur public, et, pour donner un semblant de construction dramatique à leur numéro, à multiplier les révélations sur le mode : « vous avez librement choisi le 4 de cœur…observez miracle ! C’est la seule carte à dos rouge dans ce paquet bleu… non seulement cela, mais j’ai aussi un 4 de cœur tatoué sur mon bras…et attendez un peu…une carte et une seule dans mon portefeuille le 4 de cœur… ». Le kicker jusqu’à plus soif. La surenchère de prédictions au lieu de décupler l’effet bien souvent l’amoindrit. On avait saisi le message dès la première prédiction révélée : ok le magicien a prévu l’avenir, quel besoin a-t-il donc de nous le « prouver » encore et encore ? L’insistance superflue éveille la suspicion : lors d’un spectacle vu il y a quelques temps j’entendis ainsi soupirer un spectateur au moment de la « trop parfaite » énième révélation : « Bon ok donc c’est le 4 de cœur tous les soirs... » (sic) (pages 46-47 de « Notes from a Fellow Traveler » D.BROWN explique la réécriture du final de son show « Enigma » suite à un exemple semblable d’accumulations d’effets redondants qui s’affaiblissaient mutuellement au lieu de créer la montée dramatique escomptée). Mortenn CHRISTIANSEN va réemployer cette structure « discutable » et lui aussi multiplier les prédictions de la carte choisie -au moins 5 de mémoire : alors pourquoi ici cela fonctionne-t-il si bien, jusqu’à déclencher une standing ovation ? Premièrement le choix initial est on ne peut plus convaincant, transparent : le spectateur nomme librement la première carte qui lui passe par la tête -le jeu n’est même pas encore sorti, et puis quelles manipulations possibles avec une main fourrée dans un paquet de chips ? Comme notre esprit rationnel est tranquillisé de ce côté-ci par une procédure rapide et limpide, il va se faire d’autant plus facilement submerger ensuite par notre esprit émotionnel. Car, deuxièmement, l’accumulation de révélations de prédictions de cette carte est motivée dramatiquement (et donc notre esprit rationnel le cède d’autant plus aisément à notre esprit émotionnel) : c’est juste le personnage immature de Mortenn qui piaffe ; il nous a bien eu, et vlan, vlan, vlan, prédiction après prédiction, le petit enfant jubile d’avoir joué un si bon tour à ces grands bêtas d’adultes. Et nous qui avions si volontiers consenti à entrer dans son jeu nous voilà refaits, désarçonnés face à une avalanche d’impossibilités grandissantes. Ici c’est donc du personnage que part la construction dramatique de la routine et sa multiplication des effets de prédictions. Et non pas d’un personnage de magicien surplombant qui pour accroitre son prestige, prédictions après prédictions, essaierait (vainement) d’étoffer le mystère ; mais bien d’un personnage enfantin qui a gagné notre sympathie et que l’on regarde tendrement trépigner d’avoir enfin le dessus sur les « grandes » personnes que nous sommes. Le martèlement des effets reflète la psychologie de Mortenn. D’un point de vue magique, la rafale de révélations sature notre esprit rationnel : à peine est-il parti en chasse d’un début d’explication potentielle d’une des prédictions qu’une autre surgit encore plus mystérieuse (on n’est pas ici face à un même effet strictement répété avec des méthodes différentes qui se protègent mutuellement - voir la carte ambitieuse dans "Le Chemin Maqique" de J.TAMARIZ- mais bien face à une même carte prédite de manières très variées). Le crescendo est assuré par l’animation puérile croissante du personnage trop content de nous avoir bien eus, par des prédictions de plus en plus incompréhensibles donc (variées aussi en échelle et supports), et enfin par une série d’effets annexes qui rythment l’emballement final du numéro et brisent l’enchainement de prédictions seules : production de deux verres de jus d’orange, une carte transformée en chips, une autre en écouteurs, et même un quick change mi-foiré - l’enfant Mortenn a mis sa chemise à l’envers. Et tout cela en harmonie avec le personnage :  on se souvient comment il avait au début joué sans ambages de sa morphologie pour péniblement extraire les cartes de son pantalon (d’ailleurs comme un callback il se dandinera une seconde fois au cours de la routine pour extraire une seule carte de son autre poche arrière), c’est cette sincérité-là vis-à-vis de ce qu’il est, physiquement et mentalement, qui fait qu’on se figure assez Mortenn se couper d’un monde compliqué pour lui avec ses écouteurs, en mangeant ses chips, parfois même peut-être essaye-t-il de socialiser en offrant des verres de jus d’orange sans voir qu’on rigole dans son dos de ce qu’il est mal fagoté. Tout un petit monde, toute une humanité simple, dans les pas dix minutes d’un « bête » tour de cartes. *** Plus tard ce même jour alors que j’évoque avec Shawn FARQUHAR son documentaire « Lost in the Shuffle » il soupire, soulagé : enfin quelqu’un qui lui parle d’autre chose que de ce satané 4 de cœur de la compétition du matin avec Mortenn CHRISTIANSEN. Il a visiblement été assailli toute la journée par des spectateurs persuadés de sa complicité avec le magicien danois – une complicité pourtant clairement interdite par le règlement du concours. Le 4 de cœur ?, me dit-il, c’est tout simplement la carte qui avait été choisie lors de sa propre victoire à la FISM en 2009.
    • Les réponses ici, et c’est impressionnant :   
    • Merci Otto pour ton compte-rendu très agréable à lire, tout en légèreté. J'en déduis que Voronin est quelqu'un de simple et de très sympa en plus d'être un grand artiste. Avec Finn Jon et Oguz Engin, il fait partie des quelques magiciens que j'aimerai rencontrer depuis que je suis gamin mais pour lesquels l'occasion ne s'est pas encore présentée. Par contre j'ai du mal avec la vodka mais mon père fait un très bon ratafia, ça fera l'affaire pour trinquer avec lui et les copains le jour venu.  
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